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VI° année / n. 104-106 • septembre-octobre 2002
PROCURES MISSIONNAIRES ET SOLIDARITÉ :
UN MONDE À APPRÉCIER
La formation est le cœur du développement
Les Procures missionnaires salésiennes
Description du travail des Procures missionnaires
Les neuf membres du groupe international
Petites, mais capables de produire la solidarité
Projets de développement
Relation entre l’économie et l’animation missionnaire
Servir les plus nécessiteux, un devoir charismatique

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ANSMAG
PROCURES MISSIONNAIRES ET SOLIDARITÉ
SEP-OCT 2002
ANS
Agenzia internazionale
salesiana di informazione
Periodico quindicinale
Registro: Tribunale di Roma
N.517/97 (19/09/97)
Via della Pisana, 1111
00163 Roma, Italia
Tel.: +39.06.656.12.579
Fax: +39.06.656.12.709
ans@sdb.org
Direttore Responsabile
Antonio Martinelli
Capo redattore
Renato Butera
Redattori
Peter Gonsalves
Giancarlo Manieri
Traduttori
Tadeo Martín
(spagnolo)
Lambert Petit
(francese)
Hilário Passero
(portoghese)
Bernard Grogan
(inglese)
Hanno collaborato
Ferdinando Colombo
Christian Bigault
Gianni Mazzali
Pierluigi Zuffetti
Francis Alencherry
Spedizione a cura di
Alessandro Parrozzani
Stampa grafica
Tipolito
Istituto Salesiano Pio XI
Via Umbertide, 11
00181 Roma, Italia
Edizione on-line
Sito ufficiale SDB
www.sdb.org
EDITORIAL
Procures missionnaires et solidarité :
un monde à apprécier
Voici encore un numéro monogra-
phique, mais avec une raison spéciale :
prendre part à la célébration annuelle de
la journée missionnaire salésienne avec
des documents et un matériel informa-
tique produit dans le but de fournir des
documents utiles aux communautés et à
la Famille salésienne pour l’animation
missionnaire.
Ainsi est née cette collaboration avec
le dicastère pour les missions. L’objectif
est de rendre un service utile à la mission
salésienne.
Comme agence nous nous sommes
attachés surtout à approfondir la réalité
des Procures missionnaires salésiennes
et leur travail pour rendre possible
l’œuvre de soutien aux missionnaires et
aux populations les plus nécessiteuses.
L’évangélisation et la promotion du dé-
veloppement humain et social sont les
objectifs principaux de cette organisation
complexe. Elle exerce une tâche dure et
difficile à travers de nombreux homme et
femmes, salésiens et laïcs, qui consa-
crent leur temps en prenant part à la mis-
sio ad gentes pour la diffusion de l’Evan-
gile, et pour la lutte contre la pauvreté et
l’injustice produites par un monde tou-
jours plus dirigé vers le développement
de son intérêt propre, et qui, avec égoïs-
me, a inventé cette nouvelle stratégie
nettement et exclusivement économique
qu’est la globalisation. La tâche alors de
ceux qui trouvent par obéissance reli-
gieuse ou par option généreuse et libre
dans des structures comme les Pro-
cures, ONG, bureau de projet et de dé-
veloppement etc., se traduit dans la vo-
lonté de promouvoir la globalisation de la
justice et de l’égalité. C’est une constel-
lation d’organismes de solidarité qui tour-
nent dans la galaxie de la mission socia-
le salésienne.
Fondamental pour la production de ce
numéro d’ANSmag a été le P. Christian
Bigault, qui connaît à fond les Procures
et les organismes de soutien salésien
aux missions. Pendant de nombreuses
années, il a travaillé dans le dicastère
pour les missions en animant précisé-
ment ce secteur. Presque tout le maté-
riel descriptif et analytique que vous trou-
vez ici dans la revue a été pris à pleines
mains dans son travail préparé pour une
réunion de quelques responsables de
Procure et ONG qui a récemment eu lieu,
et que le P. Christian nous a passé. Tan-
dis qu’il travaillait à l’élaboration de ces
informations est née de notre part la cu-
riosité d’en savoir un peu plus sur ces
structures salésiennes pas toujours cor-
rectement connues et dont on a une idée
déformée et partielle : l’idée qui les
considère comme des « fabriques de
sous », indépendantes, auxquelles il faut
s’adresser pour résoudre les problèmes
financiers inhérents à des projets pour et
sur les œuvres en terre de mission. Il
n’en est évidemment pas ainsi et notre
enquête veut donner une vision correcte
de la réalité.
(suite a page 19)
SOMMAIRE
2 Éditorial : Procures missionnaires et solidarité : un monde à apprécier.
3 J’ai le souci de : Un nœud de charité solidaire toujours plus étroit et concret.
4 Focus/Approfondissement 1 : La formation est le cœur du développement.
5 Focus/Interview: Un réseau de générosité solidaire.
7 Focus/Approfondissement 2 : Les Procures missionnaires salésiennes : évolution historique
et philosophie du soutien aux missions.
9 Focus/Approfondissement 3 : Description du travail des Procures missionnaires.
12 Focus/Approfondissement 4 : Les neuf membres du groupe international.
14 Focus/Approfondissement 5 : Petites, mais capables de produire la solidarité.
15 Focus/Approfondissement 6 : Projets de développement : comment et pourquoi.
16 Focus/Approfondissement 7 : Relation entre l’économie et l’animation missionnaire.
17 Focus/Approfondissement 8 : Servir les plus nécessiteux, un devoir charismatique.
19 Focus/Expériences : Exemple d’intervention pratique d’une Procure missionnaire salésienne.
Le cas de Turin.
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PROCURES MISSIONNAIRES ET SOLIDARITÉ
SEP-OCT 2002
J’AI LE SOUCI DE
Un nœud de charité solidaire
toujpurs plus étroit et concret
P. Pascual Chávez, Recteur majeur des salésiens
L a récente rencontre des directeurs de Pro-
cures missionnaires salésiennes m’a donné
l’occasion de leur adresser un message de
vraie « charité », vertu théologale. « Amor diffusi-
vum sui » (L’amour se communique), dirait avec
profondeur saint Thomas.
salut et de remerciement pour le bien qu’ils font
Je voudrais vous inviter tous à faire un pas en
pour les jeunes les plus nécessiteux et les familles avant. Nous avons déjà fait beaucoup. Nous pou-
les plus pauvres du monde entier, en soutenant le vons faire encore davantage, non seulement récolter
travail d’évangélisation et de promotion humaine plus de sous – ce qui n’est pas un mal si c’est au ser-
dans le style de notre Père Don Bosco.
vice des plus nécessiteux – mais surtout créer une
Nous ne pouvons pas nous passer de leur travail plus grande synergie entre tous les responsables
si nous voulons qualifier et accompagner toujours des Procures, des ONG et des autres institutions
davantage le travail des missionnaires. Et je leur missionnaires, pour rendre possible un réseau pro-
suis profondément reconnaissant de la généreuse prement dit de Procures missionnaires. Resserrer
contribution qu’ils remettent chaque semestre dans encore les liens entre les missionnaires, la Famille
les mains du Recteur majeur pour le développe- salésienne, les bienfaiteurs et la société civile tout
ment et le soutien de la mission salésienne. Par leur entière, pour développer toujours davantage le
travail, ces confrères rendent possible la réalisation nœud de solidarité entre ceux qui sont dans le be-
du « songe » de Don Bosco qui se prolonge dans soin et ceux qui peuvent y répondre avec généro-
les « songes » des nos missionnaires.
sité. Aujourd’hui plus que jamais est valable ce que
Il est peut-être bon de rappeler que leur travail disait Don Bosco avec son sens commun bien
est aussi une mission salésienne, non seulement connu et sa sagesse pédagogique : « Seuls, nous
pour l’aide financière qu’ils offrent, mais parce pouvons faire bien peu ; ensemble nous sommes
qu’ils le font au sein d’un plan de ce que fait la très forts », selon le mot latin : « Funiculus triplex
Congrégation en faveur des plus pauvres dans les difficile rumpitur » (Une corde triple est difficile à
pays d’Europe de l’Est, d’Amérique, d’Asie et rompre).
d’Afrique, et parce qu’aujourd’hui l’évangélisation
Il ne s’agit pas de créer des superstructures,
est inséparable de la promotion humaine. En effet, mais d’opérer un changement de mentalité qui
l’éducation, en particulier des enfants et des jeunes nous fasse penser toujours en esprit de commu-
plus nécessiteux, est l’aide la plus substantielle, nion et dans une disposition de solidarité. C’est un
importante et nécessaire que nous pouvons leur thème que je voudrais proposer à l’attention de
offrir et, en eux, à leurs pays et au monde.
toute la Congrégation et de la Famille salésienne,
Si nous parcourons les Pro-
vinces de tous les continents,
nous pouvons constater ce que si-
Leur travail est aussi une mission salésienne,
gnifie compter sur la collaboration
de ces institutions, sans lesquelles
il ne serait possible que de faire
non seulement pour l’aide financière qu’ils offrent,
mais parce qu’ils le font au sein d’un plan
bien peu, et bien des songes res- de ce que fait la Congrégation en faveur des plus pauvres.
teraient des chimères.
Mais il y a deux autres raisons
qui rendent leur présence significative et salésienne. mais en particulier aux salésiens qui travaillent
Don Bosco fut un vrai et exceptionnel « fund rai- dans le monde de la solidarité et à leurs collabo-
ser », comme le montrent ses voyages à Gênes, en rateurs, afin de penser avec une volonté déterminée
France et en Espagne. Il était convaincu de deux à rendre concrète cette circulation de charité soli-
faits : mettre les autres en condition de faire du daire travaille pour le bien de l’homme et la re-
bien, c’était leur faire du bien à eux-mêmes, puis- connaissance de sa dignité de créature de Dieu et
qu’ils ne sont que des administrateurs des biens de de fils acheté en son Fils.
Dieu. En outre, devant répondre aux bienfaiteurs
Je termine en invoquant sur chacun, sur les Pro-
pour les remercier, il créait une communication où cures, sur les organisations de soutien missionnai-
circulait une grande richesse spirituelle. Il ne faut re, sur les collaborateurs et sur les généreux bien-
pas oublier que la « philanthropie » est une des faiteurs et leurs familles, les grâces du Seigneur par
vertus les plus précieuses, qui révèle le meilleur du l’intercession de notre Mère Marie Auxiliatrice.
cœur de l’homme, et qu’elle devient souvent une
Cordialement en Don Bosco.
R
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PROCURES MISSIONNAIRES ET SOLIDARITÉ
SEP-OCT 2002
FOCUS/Approfondissement 1
La formation est le cœur du développement
Les projets des ONG salésiennes au service de la croissance des jeunes
Du P. Ferdinando Colombo
L a formation humaine est à la fois un pro-
cessus et une fin qui conduit au développe-
ment global de la personne, de la part de la
culte, la liberté de pensée, la liberté d’esprit, la li-
berté d’évangéliser. Du point de vue chrétien, le dé-
veloppement est un processus qui vise à promou-
personne et pour la personne même.
voir la dignité de la personne, à vénérer l’inviolable
Nous considérons la formation comme le cœur droit à la vie, à promouvoir la liberté d’invoquer le
du développement, parce que par formation nous nom du Seigneur, l’engagement social, le soutien
entendons un cheminement humain global qui de la solidarité : bref, à mettre l’homme au centre
vise la croissance de tout aspect de la personne de la vie économique et sociale et à évangéliser la
humaine : sa vie spirituelle (relation avec Dieu, culture et les cultures de l’homme (ChL 36-44).
musique, danse, traditions, joie, sport, théâtre
Les ONG, organisations non gouvernementales,
etc.), sa vie professionnelle (alphabétisation, for- ont aujourd’hui la possibilité et des moyens de
mation culturelle de base ou supérieure, forma- donner un apport fondamental et innovateur à la
tion professionnelle etc.), sa vie humaine et affec- stratégie du développement humain. Leur voca-
tive, pour réaliser ainsi une maturation unitaire et tion, en effet, est d’associer la société civile dans
intégrale de la personne.
une vision solidaire des problématiques du déve-
Dans l’optique salésienne, une telle maturation, loppement. Les ONG salésiennes, en particulier,
devrait donner vie à une personnalité « solidaire » sont le moyen « moderne efficient » qui peut don-
de tous ceux qui, dans le monde, croient dans les ner une consistance historique au charisme de
droits humains et dépensent leur vie pour que cha- Don Bosco pour la jeunesse du monde globalisé,
cun voie ses droits respectés.
surtout pour les pays pauvres. Les moyens mêmes
Entendue de cette façon, la formation nous qu’elles utilisent (projets, volontariat international,
concerne tous, non seulement les pauvres, parce publications, cours de formation), leurs destina-
que : « Personne ne libère qui que ce soit, on se taires principaux (les jeunes plus pauvres et mar-
libère en cheminant ensemble vers un but com- ginaux et leurs formateurs), la méthodologie de
mun : la dignité de la personne ».
partenariat et d’inculturation, dénotent leur inspi-
Il est à présent communément admis (selon le ration charismatique et les distinguent des autres
rapport UNDP de 2000) que le fondement de la organisations du secteur.
conception du développement humain réside
C’est pour cela que nos projets sont fonda-
dans l’idée du progrès de l’humanité à travers le mentalement éducatifs et formateurs : nous pen-
processus d’élargissement des libertés et des op- sons, pour n’en citer que quelques-uns, aux nom-
tions individuelles. Pour le progrès de l’humanité, breux centres de formation professionnelle pour
en effet, la seule croissance financière ne suffit pas les mineurs à risque d’exclusion sociale de l’Al-
: il faut élargir les capacités et les possibilités de banie, de l’Angola, du Brésil, de Chine (où il y
chaque individu pour
a aussi un centre d’as-
que toute personne
puisse vivre une vie
La paix et la justice alors
sistance pour les lé-
preux et pour la mino-
libre et digne, étant ca-
seront l’œuvre de personnes formées,
rité Yiu), de Saint-Do-
pable de satisfaire tant
ses propres droits civils
et politiques que ses
éduquées qui vivent profondément
les droits de l’homme
mingue pour les enfants
de la rue ; tout comme
sont formatives toutes
droits économiques, so-
de chaque habitant du monde.
les activités que nos
ciaux et culturels, de
exerçons sur le territoi-
pourvoir tant à ses be-
re : enseignement in-
soins « physiques » (la faim, de la santé...) qu’à ternational sur la coopération et le développe-
ses besoins économiques, culturels, de travail et ment, cours de formation online sur les droits de
sociaux (comme la capacité de participer à la vie l’homme, volontariat international, inter-culture,
de la communauté où celle de prendre part aux coopération au développement etc., cours de for-
processus de décision).
mation du soir et congrès et séminaires organisés
C’est pour cela qu’au mot « développement » sur ces mêmes thèmes.
nous associons les adjectifs « humain, soutenable,
Mais aussi le soutien à distance et le jumelage
participatif ». Mais c’est aussi un concept qui ga- sont des activités éducatives avant tout pour ceux
rantit des droits comme la liberté de religion et de qui les font et pour les donateurs eux-mêmes,
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PROCURES MISSIONNAIRES ET SOLIDARITÉ
SEP-OCT 2002
parce que ces concepts incluent le sens de la res-
ponsabilité, la donation gratuite, la confiance et
l’espérance. Le soutien à distance est un moyen
qui promeut l’éducation à la mondialité, la prise
de conscience des problèmes des pays en voie de
développement, un changement de mentalité et de
style de vie également pour celui qui soutient. Cela
devient, en ce sens, une proposition éducative, une
forme d’engagement et d’ouverture vers autrui et,
en même temps, un pont de solidarité qui permet
de relier des personnes, des cultures et des
mondes complètement différents.
Un autre intermédiaire fondamental, ensuite,
pour construire ce pont humain entre les cultures,
base de tout échange profitable, est la présence des
volontaires dans les projets. Le volontaire permet
de réaliser un projet, et est surtout un médiateur
et un lien entre deux cultures parfois très distantes
l’une de l’autre. Sa fonction même de remplir une
tâche précise et un service déterminé qui corres-
pond à sa compétence, exige comme condition
d’efficacité qu’il s’engage à comprendre la réalité
et la culture locales, à se faire porte-parole des
pauvres et leur interprète dans son pays. Cette mé-
diation fait que le projet a aussi une retombée dans
les « pays riches », les pays promoteurs ; une re-
tombée éducative interculturelle qui permet aux
divers organismes d’élaborer des projets toujours
plus précis et correspondant mieux aux besoins
effectifs des pays pauvres. Il est clair qu’en ces
termes le volontaire n’est pas un simple collabo-
rateur, un technicien, un dépendant, mais un an-
neau de liaison culturelle et spirituelle entre deux
mondes, deux réalités, un pont « humain » de
liaison qui rend les projets et les financements tout
autant « humains » ; une personne qui décide de
partager et de donner une partie consistante de sa
propre vie à des personnes qui vivent dans des
situations de grave malaise.
tre volontaire est plus un style de vie qu’une ac-
tivité spécifique, et sa caractéristique principale est
de s’impliquer personnellement, profondément et
progressivement dans un style de partage et de ser-
vice. Il lui est demandé cette maturité intérieure
qui est indispensable à toute option qui lie la vie
d’un individu à d’autres personnes de façon stable
et durable, dans une vision unitaire de la vie pour
laquelle la dignité des pauvres est aussi la nôtre,
leur réalisation est nécessaire à la nôtre. Ainsi
l’homme, la vie, la justice, la communauté etc. sont
à nouveau compris, définis, structurés à partir des
derniers pour bâtir une vie digne pour tous.
La paix et la justice alors seront l’œuvre de
personnes formées, éduquées qui vivent pro-
fondément les droits de l’homme de chaque habi-
tant du monde.
R
FOCUS/Interview
Un réseau de générosité solidaire
Réponses du P. Francis Alencherry, conseiller général pour les missions
1. Quel est le rôle des Procures missionnaires
dans la Missio ad Gentes salésienne ?
Les Procures ont vu le jour par la volonté du
Recteur majeur et de la Congrégation pour aider
les missionnaires dans leur travail. On a vu que
leur effort pour soutenir le développement hu-
main est très exigeant et a besoin de fonds très
importants. De même l’organisation de la bienfai-
sance pour qu’elle ne se perde pas. Les Procures
participent ainsi au travail des missionnaires
pour l’évangélisation et la promotion humaine.
2. Quelles relations ont-elles entre elles et avec
le dicastère pour les missions ?
Le dicastère pour les missions coordonne les
Procures éparses dans le monde, dans la variété
de leur consistance et de l’ampleur de leur rayon
territorial d’action. Il y a diverses sortes de Pro-
cures : les Procures internationales qui aident de
nombreux pays différents, les nationales qui ont
un rayon plus limité, les bureaux de développe-
ment et de projets etc. Toute ces institutions, in-
ternationales et nationales, et les ONG avec les-
quelles elles collaborent, sont coordonnées par le
dicastère pour les missions. Toutes sont reliées
de différentes façons entre elles et travaillent en-
semble en coopération. Le dicastère fonctionne
comme base et comme animateur, en faisant ar-
river des directives, des indications, des orienta-
tions, que la Congrégation, en la personne de Rec-
teur majeur et de son Conseil, veut réaliser pour
aider les missions salésiennes.
3. Y a-t-il une politique commune et, si oui,
laquelle ?
Avant tout le travail en réseau en collaborant
ensemble pour des buts bien précis, mais dans
l’unique objectif charismatique d’évangéliser en
éduquant et d’éduquer en évangélisant dans le sty-
le de Don Bosco. Les deux concepts sont étroite-
ment unis. Cela éclaire alors la politique fonda-
mentale : travailler pour le développement des
plus pauvres, en particulier des jeunes, en terres
de mission, si cette terminologie est encore valable.
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PROCURES MISSIONNAIRES ET SOLIDARITÉ
SEP-OCT 2002
La collaboration pour un unique objectif et dans
un style unique fait que ces institutions ne sont
pas des individus ne se référant qu’à eux-mêmes,
des sociétés de bienfaisance autonomes, mais des
moyens de la Congrégation qui, par eux, soutient
le travail de la missio ad gentes. Elles sont donc
au service de la Congrégation et ne constituent pas
chacune pour son propre compte une sorte de pe-
tite « puissance économique ».
4. Beaucoup les voient comme des « machines
à faire des sous ». Le sont-elles ?
Pour exercer dans de telles dimensions un ser-
vice de soutien des missionnaires, il faut des sous
et en grande quantité. Il faut aussi que quelqu’un
pense à susciter la bienfaisance. Mais tout cela est
subordonné à l’objectif de l’évangélisation et de la
promotion humaine. C’est pourquoi je dirais que
celui qui travaille dans une Procure est un mis-
sionnaire au même niveau que les autres qui tra-
vaillent en première ligne. Les Procures ne sont
donc pas de froides machines à faire des sous – qui
n’a pas de cœur pour les pauvres ne peut travailler
effectivement dans une Procure – mais des moyens
pour susciter et organiser la solidarité. Les Pro-
cures et les autres institutions de solidarité sont au
service de l’humanité à travers les missionnaires
qui travaillent directement sur le terrain.
5. Que signifie aujourd’hui faire de l’anima-
tion missionnaire ?
Faire de l’animation missionnaire signifie rendre
vivant l’engagement missionnaire de chaque chré-
tien. Nous, les salésiens, comme tous les autres
chrétiens, nous sommes annonciateurs de l’Évan-
gile. Pour rendre vivant l’engagement missionnai-
re, il faut informer, utiliser tous les moyens pos-
sibles pour annoncer le message chrétien de salut,
partager cette foi avec autrui. C’est cela, l’anima-
tion missionnaire : lancer des processus, des cam-
pagnes, tout ce qui peut aider les gens à acquérir le
sens missionnaire qui leur vient de leur baptême.
6. Qu’y a-t-il de changé par rapport au passé ?
Sont changées les dimensions du travail. Au-
trefois les missionnaires travaillaient seuls ; ils
avaient l’un ou l’autre bienfaiteur çà et là. À pré-
sent les choses sont organisées autrement et même
mieux. Nous sommes à l’ère de la globalisation et
ainsi la solidarité aussi est globalisée. Dans la
Congrégation il y a beaucoup plus de globalisation
de la solidarité que par le passé. Cela veut dire
que le travail de coordination est augmenté et est
devenu un défi, un objectif, qui est de tenir tout le
monde uni pour le but unique : annoncer l’Évangile
du Christ.
7. Quelle est la relation entre l’animation
missionnaire et l’économie ?
L’économie en soi est un terrain qui envahit le
travail de tous. Comme nous l’avons déjà dit, l’ani-
mation missionnaire a besoin de fonds et donc l’é-
vangélisation a besoin de sous. En ce sens je di-
rais que le lien est très étroit. Mais cela ne veut
pas dire que l’économie dicterait des règles à l’é-
vangélisation ; cette dernière progressera de tou-
te façon parce que c’est la volonté de Dieu. Mais
Dieu utilise des moyens humains pour annoncer
l’Évangile, comme l’ont fait en leur temps les
apôtres. Je dirais donc que l’évangélisation dé-
pend de l’économie, mais n’est pas ni ne doit être
conditionné par elle. Elles sont complémentaires,
mais avec la particularité essentielle que l’écono-
mie est au service de l’évangélisation.
8. Quelle est la signification du chargement
opéré par le CG25 dans l’article des Règlements
à propos des Procures ?
À dire vrai, ce chargement n’est pas tellement
radical. Il explicite par écrit ce qui se fait déjà en
fait depuis longtemps. Dans la Congrégation, l’é-
conome général est le responsable ultime pour
toutes les choses financières. Pour les missions, il
y a des fonds gérés dans un but précis et les Rè-
glements assignaient leur gestion au conseiller
pour les missions qui le faisait d’entente avec l’é-
conome général. Il en est encore de même actuel-
lement. C’est un énième exemple de travail en ré-
seau. La petite révision de l’article a poussé à une
collaboration plus large. L’animation missionnai-
re et l’économie ont pour seul objectif l’évangéli-
sation. Du reste, c’est le conseiller pour les mis-
sions du sexennat passé lui-même qui a promu
ce changement.
9. Quels objectifs s’est posés l’animation
missionnaire pour ces six prochaines années ?
Ils se regroupent en quatre domaines : l’ani-
mation, la formation et la pratique missionnaire, la
solidarité missionnaire (partage et échange de per-
sonnel et de moyens) et enfin les nouvelles fron-
tières. L’accent est mis sur l’animation. C’est pour-
quoi il sera important de valoriser davantage de le
rôle du délégué provincial pour l’animation mis-
sionnaire, de façon que toutes les Provinces soient
plus conscientes de la dimension missionnaire de
la vocation salésienne. Les moyens que nous em-
ploierons dans ce but sont ceux de toujours : le
partage d’informations et de nouvelles par des pu-
blications et des congrès dans ce but ; nous conti-
nuerons à donner beaucoup d’importance à la
journée annuelle des missions par des documents
d’animation appropriés. Nous espérons qu’elle
prendra consistance, comme en ces six dernières
années, au cours desquelles s’est fait un très beau
travail sur ce terrain, pour que la journée puisse se
célébrer comme une campagne missionnaire éten-
due à toute l’année.
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1.7 Page 7

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ANSMAG
PROCURES MISSIONNAIRES ET SOLIDARITÉ
SEP-OCT 2002
10. Pourquoi avoir choisi les Procures et les
autres institutions d’animation missionnaire
comme thème pour la journée de cette année ?
À vrai dire, le thème de cette année n’est pas la
Procure en soi. Le thème se formule comme suit :
« L’engagement salésien pour la promotion humai-
ne dans la tâche de l’évangélisation ». L’accent est
donc sur l’engagement salésien pour la promotion
humaine qui fait étroitement partie de notre tâche
évangélisation. Les Procures ont un rôle spécifique
et important dans le travail de liaison, spécialement
en fait de promotion humaine. Je dirais non seu-
lement les Procures, mais aussi et spécialement
les ONG. Dans ce contexte nous voulons faire
connaître le travail que font les Procures et les
ONG, pour faire comprendre que leur tâche n’est
pas seulement de récolter des fonds. Elles sont en
effet de vrais protagonistes de l’évangélisation et de
la promotion sociale, même si elles ne se trouvent
pas directement en territoire de mission. Elles met-
tent sur pied des campagnes de conscientisation et
de sensibilisation missionnaire dans tous les pays
du monde, et les fonds recueillis sont le fruit de
cette sensibilisation. Leur travail est donc de rendre
vivant l’engagement missionnaire dans la Congré-
gation, chez les gens de foi et dans la société.
11. Qu’attend-on de cette campagne ?
Avant tout que se renforce la conscience, déjà
grande en elle-même, de l’immensité de la tâche
de la Congrégation sur le terrain de l’évangélisa-
tion et de la promotion humaine. En outre j’at-
tends surtout que les communautés et les Pro-
vinces salésiennes deviennent plus conscientes de
ce que ce ne sont pas les Procures qui sont les
protagonistes de la solidarité missionnaire, mais
la Congrégation dans toute sa consistance. Un tel
estimera avoir été aidé par telle ou telle Procure,
mais il n’en est rien : celle-ci a été la main de la
Congrégation. La vraie Procure qui distribue un
soutien et un accompagnement est l’unique Pro-
cure qu’est la Congrégation, en la personne du
Recteur majeur, responsable ultime de tout. Je
voudrais aussi exprimer ma gratitude à la Provi-
dence pour les moyens qu’elle met à notre dispo-
sition à travers les Procures.
R
FOCUS/Approfondissement 2
Les Procures missionnaires salésiennes :
évolution historique et philosophie
du soutien aux missions
Du P. Christian Bigault
1940/60
Le grand mouvement d’aide aux missions dans la
Congrégation salésienne et le fait des Procures mis-
sionnaire commença après la seconde guerre mon-
diale par quelques initiatives en Europe et en Amé-
rique (Irlande, Hollande, Argentine...) et s’est déve-
loppé lentement pendant vingt ans. Avec la création
de la Procure de New Rochelle (1947) commence le
mouvement de soutien aux missions salésiennes
répandues dans le monde entier.
À cette époque, les différentes Procures natio-
nales aidaient les missionnaires originaires de leur
propre Province ou Région. La Procures de New Ro-
chelle a eu un développement consistant sous la
conduite du P. Cappelletti, qui la dirigea pendant
trente-sept ans et l’organisa de façon qu’elle rende
un service à toute la Congrégation. Bientôt, l’aide
directe s’unit à la promotion humaine dans les pays
plus pauvres. Cette Procure favorisa la naissance et
le soutien d’autres centres semblables en faveur des
missions (Madrid, Addis-Abeba, Manaus, COMIDE
en Belgique...) ou de divers Bureaux de projets ou
de développement (Afrique du Sud, Philippines,
Haïti...).
1960/90
Au cours des trente années suivantes, dans le
même esprit d’aide et de promotion humaine, sont
nées les trois autres Procures internationales et les
cinq ONG correspondantes ou indépendantes qui
constituent avec elles un groupe qui travaille au ni-
veau international. Il s’agit de Madrid et de Bonn,
puis du Comide, ONG de Belgique, du Jügend
Dritte Welt, ONG qui collabore avec la Procure de
Bonn, de Washington, Bureau qui travaille en colla-
boration avec la Procure de New Rochelle, du VIS,
ONG de Rome avec le volontariat et l’animation mis-
sionnaire italienne, du Jóvenes du Tercer Mundo,
ONG qui collabore avec la Procure de Madrid. Ces
dernières organisations sont toutes apparues entre
1970 et 1990.
Au cours de ces cinquante années sont encore
nées d’autres Procures nationales en Europe (Bel-
gique Nord, Suisse, Pologne, Autriche), en Amérique
(Canada), en Asie (Inde et Philippines) et en Austra-
lie, selon la tradition salésienne commencée par
Don Bosco lui-même.
Parmi toutes ces organisations ont toujours eu
une grande importance les trois grandes Procures
7

1.8 Page 8

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ANSMAG
PROCURES MISSIONNAIRES ET SOLIDARITÉ
SEP-OCT 2002
internationales (New Rochelle, Madrid et Bonn), qui
se sont distinguées par leur caractère de service à
toute la Congrégation sous la conduite du Recteur
majeur. Avec leurs deux ONG (JTM et JDW), et en
plus COMIDE et VIS, elles ont formé un groupe très
efficient de développement matériel et de promotion
humaine fait par les missions salésiennes, et ont
aidé de façon toute spéciale la réalisation du « Pro-
jet Africain ». Par volonté des Supérieurs de la
Congrégation salésienne, en 1992, s’est adjoint au
groupe la Procure des « Missioni Don Bosco, Val-
docco » à Turin avec son ONG « Noi per Loro »
(Nous pour eux).
1990/2000
Au cours des dix années de la fin du siècle der-
nier se sont encore constituées d’autres Procures
nationales en Europe (Autriche, Espagne/Séville, Al-
lemagne/Munich), en Amérique (Equateur, Brésil,
Chili), en Afrique (Ethiopie, Kenya, Congo) et en Asie
(Corée, Hong-kong). Cette nouvelle période a vu aus-
si le fleurir des Bureaux de projets et des Bureaux
de développement, (une quarantaine en tout), pour
répondre aux besoins de l’homme dans son milieu
de vie. Ces Bureaux se trouvent surtout dans l’hé-
misphère sud de la planète : Amérique (Amérique
centrale, Haïti, Venezuela, Colombie, Bolivie, Ar-
gentine, Uruguay...) ; Afrique (Cameroun, Zambie,
Madagascar...) ; Asie (Inde qui en a 9, Viêt-nam, Sri
Lanka...).
Collaboration avec la Direction générale
Ce grand mouvement en faveur des missions
salésiennes, composé actuellement de 72 organisa-
tions de divers types, a été suivi et coordonné par le
dicastère pour les missions, à la maison générale de
la Pisana, et par les conseillers pour les missions
de la Congrégation qui se sont succédé. Depuis près
d’une vingtaine d’années se tiennent des réunions
régulières pour aider ce mouvement à se dévelop-
per et à travailler avec toujours plus d’efficacité. Au
début se convoquaient chaque année tous les pro-
curateurs épars dans le monde pour obtenir une
collaboration plus étroite, une connaissance réci-
proque et un échange d’informations. Ensuite on a
senti, de la part du groupe international, la nécessité
de réunions comptant moins de participants, mais
plus fréquentes, sans laisser tomber les réunions
générales qui, entre-temps se poursuivaient, mais
avec moins de régularité (tous les deux ans).
Les Procures et les ONG du « groupe de travail
des macro-projets » qui comptait environ 15 per-
sonnes des quatre Procures internationales avec les
cinq ONG correspondantes, se réunissent actuelle-
ment deux fois par an, sur convocation du conseiller
pour les missions, pour fixer une stratégie commu-
ne dans la lutte contre la pauvreté, dans la promo-
tion des jeunes et l’aide aux Provinces et aux mai-
sons de la Congrégation. Ce groupe a déjà fait plus
de dix réunions de ce genre et a pris conscience que
pour travailler en réseau sont nécessaires des
rencontres périodiques régulières.
Vision « philosophique » de l’aide aux missions
Comment est changée la philosophie de la soli-
darité par rapport à ceux qui sont dans le besoin ?
Voici quelques étapes successives.
1ère étape – Au début on pensait (mais c’est en-
core nécessaire en beaucoup de cas), qu’il suffisait
de « donner », d’« envoyer des biens matériels »
vers les lieux qui en ont besoin : argent, création
d’écoles, personnel. Les salésiens de l’Occident riche
(Amérique, Europe) ont donc cherché les moyens
pour envoyer des aides aux pays les plus pauvres,
pour soulager tant de misères et pour développer la
cause missionnaire.
2e étape – Puis on a pensé que les biens maté-
riels envoyés devaient aider les destinataires à se
développer et à se libérer de beaucoup de situations
de pauvreté, qui ne permettent pas de vivre selon le
plan de Dieu. Divers pays du « monde en voie de dé-
veloppement » auraient pu s’organiser mieux indi-
viduellement, chercher à se suffire à eux-mêmes
pour faire vivre leurs œuvres sans être obligés de
tendre toujours la main. Il s’agissait donc d’éduquer
au développement local et personnel. Le dicastère
pour les missions a favorisé, et continue à le faire,
la naissance de Procures missionnaires en Amé-
rique du Sud, en Afrique et en Asie. C’est le « prin-
cipe de subsidiarité ».
3e étape – Depuis plus de dix ans, en continuité
avec la réflexion développée précédemment, on
cherche à appuyer toujours davantage les Bureaux
de développement qui étudient et organisent le dé-
veloppement de la Province ou de la Région, en
suggérant et en suivant les projets, en étudiant des
solutions pour les problèmes locaux, en utilisant
des hommes et des ressources qui se trouvent sur
place. Le groupe des grandes Procures et des ONG
internationales soutient aussi financièrement la
création et le fonctionnement de ces Bureaux. On
est donc passé du Donner à Organiser mieux, à
Planifier avec intelligence.
Le travail du groupe international ne se réduit
donc pas seulement à récolter des aides matérielles
(Fundraising, demande d’aide à des institutions ou
à des particuliers) pour les envoyer aux « missions ».
Il présente des projets pour le développement hu-
main indispensable (tâche plus spéciale des ONG)
ou soutient des missions (travail des Procures) ou
enfin étaye l’œuvre missionnaire sous différentes
formes. Ce travail entre dans la ligne de la premiè-
re étape de la « philosophie » de l’aide.
Le groupe international travaille aussi à pro-
mouvoir l’animation missionnaire dans les pays
d’ancienne évangélisation, tâche importante pour
former une mentalité missionnaire, éduquer à la
juste distribution des biens, par la publication de
8

1.9 Page 9

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PROCURES MISSIONNAIRES ET SOLIDARITÉ
SEP-OCT 2002
livres ou de revues, en organisant des réunions de
sensibilisation des jeunes dans les écoles, et d’autres
genres d’activités sur le thème de la « mission ». Il
s’agit d’aider les jeunes qui vivent dans les pays de
bien-être à ouvrir les yeux sur les besoins de ceux
qui ont moins reçu dans leur pays : c’est l’éducation
au partage.
L’organisation du travail missionnaire dans les
pays de récente évangélisation (ainsi que là où l’ac-
tivité d’évangélisation a longtemps été empêchée
comme dans les pays de l’Est européen, ou sous des
régimes totalitaires) avec le soutien donné à des Bu-
reaux de développement pour mieux planifier les
ressources locales et avoir une vue d’ensemble des
besoins de la Province ou de la Région où se situe
l’œuvre salésienne ; l’envoi de volontaires qui of-
frent leur apport humain et technique à ce dévelop-
pement, pour aider les organismes locaux à être au-
tonomes et à gérer leur avenir de façon responsable.
(3e étape de la « philosophie » de l’aide).
R
FOCUS/Approfondissement 3
Description du travail des Procures missionnaires
Du P. Christian Bigault
S i la Procure de New Rochelle a été la « Pro-
cure mère » de tout le mouvement d’aide
aux missions salésiennes du monde en in-
guerre où de catastrophes naturelles, indigènes ex-
ploités). Voici quelques-unes de ces activités.
diquant la route à beaucoup d’autres, chacune des
« Fundraising »
autres s’est développée selon un caractère propre
Presque toutes les Procures utilisent les mé-
en acquérant des caractéristiques propres. Cer- thodes les plus adaptées pour récolter des moyens
taines sont très complexes et exercent une richesse financiers indispensables au bien-être de l’homme.
énorme d’activités en faveur de l’homme, des mis- Le Fundraising suscite la générosité des gens et pro-
sions et de la propagation de l’esprit missionnaire, meut l’esprit de partage. Une bonne partie des fonds
en travaillant dans des contextes nationaux propres obtenus est mise à la disposition du Recteur majeur
et avec des personnes qui ont des idées différentes. qui peut ainsi répondre à beaucoup de demandes
Chaque Procure travaille aussi pour des territoires d’aide de la part de Provinces ou de communautés
préférentiels ou sur des terrains spécifiques, sui- qui se trouvent en situations difficiles.
vant son implantation géographique ou ses liens his-
toriques avec des pays déterminés.
Origine des Fonds des Procures et des ONG
Beaucoup pensent qu’une Procure doit seule-
30 p. cent s’obtient par la technique moderne du
ment récolter des aides concrètes, de l’argent, des Fundraising. 60 p. cent est donné par des orga-
moyens matériels à
nismes publics, des
envoyer en terre de
mission. Cette façon
Beaucoup pensent qu’une Procure
institutions interna-
tionales (p ex. Nations
de voir est très res-
doit seulement récolter des aides concrètes.
unies, Banque mon-
trictive et oublie la di-
mension humaine de
toute aide matérielle.
Cette façon de voir est très restrictive
et oublie la dimension humaine
diale, ou Commu-
nauté européenne),
des gouvernements
En essayant de faire
de toute aide matérielle.
nationaux ou régio-
changer cette opinion
naux (ministères des
fausse et restrictive,
Affaires étrangères, de
nous visitons donc les institutions de solidarité de la la Coopération internationale, du Développement...).
Congrégation salésienne pour découvrir les activités 10 p. cent provient d’organismes privés : institu-
qu’elles gèrent pour avoir une présence valable dans tions religieuses (Conférences épiscopales, diocèses,
l’œuvre de soutien des missions salésiennes.
évêques individuels) ; Fondations de bienfaisance
Le quatre Procures (New Rochelle, Madrid, Bonn, ou de philanthropie ; groupes d’appui aux missions ;
Turin) et les cinq ONG internazionales (Joven del bienfaiteurs particuliers.
Tercer Mundo, Jugend Dritte Welt, Noi per Loro, Co-
mide, VIS Volontariat international pour le dévelop-
Projets
pement), ont toutes des statuts particuliers et des ca-
En plus de récolter directement de l’argent, les
ractéristiques propres. Elles ont de multiples acti- Procures et les ONG se préoccupent aussi de pré-
vités qui visent le bien du prochain et la croissance senter des projets de caractère social et éducatif
des destinataires (jeunes en situation de pauvreté, ou de caractère pastoral dans les pays du tiers-
populations qui subissent les conséquences de la monde et d’Europe de l’Est (en tout dans plus de
9

1.10 Page 10

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PROCURES MISSIONNAIRES ET SOLIDARITÉ
SEP-OCT 2002
cent pays), pour lutter contre la pauvreté, promou-
voir le développement des jeunes, aider des diocèses
nouveaux dépourvus de moyens pour se développer.
Quand un projet est trop grand pour être géré
par une seule Procure, plusieurs Procures ou ONG
se mettent ensemble et se répartissent le travail.
Animation missionnaire
Cette autre activité très importante, typique des
Procures, et à ne pas détacher de la recherche de
moyens matériels, se traduit de diverses façons. Ex-
positions missionnaires, permanentes ou itinérantes
(dans des paroisses ou des instituts) ; musées mis-
sionnaires fixes ou itinérants sur des peuples ou
des cultures en terre de mission ; prédication dans
les paroisses, en faisant aussi venir expressément
des missionnaires de leurs lieux de travail, pour sen-
sibiliser les fidèles au problème missionnaire ; or-
ganisation de rencontre, de congrès, de réunions di-
verses avec des immigrés, des diplomates etc. ; édu-
cation à la mondialité dans les écoles privées et pu-
bliques, éducation au développement social ; pu-
blication de revues spécialisées.
Aide directe à des missionnaires
Les Procures prêtent aussi des services aux mis-
sionnaires de passage ; elles favorisent la construc-
tion de chapelles dans les territoires de mission ;
elles aident les maisons de formation de la Congré-
gation ; elles aident les catéchistes, les sémina-
ristes, les jeunes des écoles (par des bourses d’é-
tudes, l’adoption à distance, la construction d’écoles
de divers types).
Production de matériel
Les Procure et les ONG éditent des revues et des
bulletins en diverses langues (14 titres avec un total
de plus de 7 millions d’exemplaires par an) et des
livres sur les missions ; elles produisent du maté-
riel audiovisuel (Films Videos CD, DVD), des calen-
driers etc. ; elles passent des communiqués de
presse à travers les masse-médias ; presque toutes
ont un site Internet pour sensibiliser l’opinion pu-
blique.
Volontariat
Le Procure et les ONG préparent et suivent des
volontaires laïcs dans une quinzaine de pays, par
des cours de formation, des visites aux volontaires
sur leur lieu de travail, la réinsertion dans leur pa-
trie à leur retour. Plusieurs partent pour une pério-
de brève de quelques mois, d’autres s’engagent pour
un service long de plusieurs années.
Bureaux de développement
Quelques ONG appuient des pays moins déve-
loppés pour qu’ils s’organisent et se financent loca-
lement, en créant chez eux des stratégies de déve-
loppement. C’est un travail d’accompagnement, fi-
nancier mais surtout d’organisation, d’apprentissa-
ge de techniques, de formation de dirigeants. La for-
mation à la gestion du projet (identification, formu-
lation, contrôle et évaluation) et à la philosophie du
développement aident à faire croître les dirigeants
locaux.
Autres activités
Travail de sensibilisation, d’éducation au déve-
loppement dans les pays plus riches ; archives pho-
tographiques et multimédia ; elles sont toutes
membres de réseaux internationaux ou nationaux
de Procures et d’ONG et travaillent en étroite colla-
boration entre elles ; elles collaborent aussi avec
beaucoup d’organisations diverses (autres Procures,
Provinces, Gouvernements, diocèses, Conférences
épiscopales...) ; elles gèrent des Fondations variées.
Employés
Les Procures ou les ONG de caractère interna-
tional sont constituées d’équipes de travail dont font
partie des salésiens (15) et des laïcs (200) comme
employés, volontaires sociaux ou collaborateurs. Un
bon nombre de ces gens possèdent un excellent sa-
voir-faire professionnel et une grande compétence
sur le terrain des langues, de l’administration, de
l’organisation, des finances et des relations interna-
tionales.
AIDES ENVOYÉES
PAR LE RECTEUR MAJEUR
Tous les besoins des œuvres salésiennes ne peu-
vent être résolus en présentant des projets à des or-
ganismes officiels internationaux et nationaux par-
ce que, quand il s’agit d’activités strictement reli-
gieuses, ils ne prévoient pas le financement destiné
à des besoins de ce genre. Pour ces besoins typi-
quement pastoraux fonctionne dans la Congrégation
salésienne un autre système qui est aidé par le tra-
vail des Procures internationales. Il s’agit de l’aide
directe du Recteur majeur.
Avec l’argent recueilli par l’intermédiaire du Fun-
draising, de bienfaiteurs privés, de campagnes de
sensibilisation etc., et mis à sa disposition, le Rec-
teur majeur peut soulager beaucoup de difficultés
et aider beaucoup de Provinces ou d’œuvres qui lui
écrivent directement avec confiance pour demander
un soutien financier pour des besoins urgents pour
lesquels elles n’ont pas trouvé d’appui auprès de so-
ciétés ou d’institutions d’Etat ou internationales.
Elles sont nombreuses, les demandes qui durant
l’année arrivent chez le Recteur majeur, et celui-ci,
après avoir évalué la consistance du projet et tenu
compte de l’argent mis à sa disposition par les Pro-
cures internationales, répond deux fois par an (en
juin et en décembre) pour aider selon les possibilités.
10

2 Pages 11-20

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2.1 Page 11

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PROCURES MISSIONNAIRES ET SOLIDARITÉ
SEP-OCT 2002
En 2001, par exemple, le Recteur majeur a pu ré-
pondre à près de 400 requêtes envoyées par des
confrères salésiens du monde entier. Voici quelques
exemples de donations faites par le Recteur majeur
cette année-là.
Aides distribuées en 2001
120 cas (Afrique, Amérique latine, Asie, Est eu-
ropéen) de : soutien à de nouvelles Provinces ré-
cemment créées n’ayant pas encore une stabilité fi-
nancière suffisante pour subsister par elles-mêmes ;
aide extraordinaire pour couvrir un déficit, payer une
dette etc. ; aide à des évêques salésien (pour des sé-
minaires, la télévision diocésaine, des programmes
de catéchèse...).
Œuvres : acquisition de terrains pour ouvrir des
œuvres nouvelles en terres de mission ; modifica-
tion de bâtiments ou réparations dans une œuvre
vieille qui n’a pas les fonds nécessaires pour renou-
veler ses structures.
Maisons de formation : 40 cas d’aide, spéciale-
ment en Afrique et en Amérique latine, pour :
construction de maisons de formation en territoires
de mission (noviciat, postnoviciat, scolasticat de
théologie...) ; soutien à des bibliothèques pour des
scolasticats salésiens sur le territoire.
Pastorale des jeunes : centres de jeunes, formation
de dirigeants, mouvement de jeunes en général ; aide
pour le fonctionnement d’un patronage (construction
d’une salle de sports).
Missions : réparations de maisons situées en terri-
toire de mission ; acquisition de véhicules comme
support de l’activité d’évangélisation de mission-
naires en difficulté ; création ou réparation de
musées missionnaires qui protègent des cultures en
danger ; recherches anthropologiques.
Communication : aide à une télévision paroissiale,
impression d’un livre de prière dans une langue spé-
ciale pour une mission pauvre etc.
Eglises : 26 cas d’aide pour la construction de
sanctuaires à Marie Auxiliatrice ou à Don Bosco, et
pour la construction de chapelles missionnaires en
zones pauvres.
Complément de projets soutenus en partie par
d’autres organismes : 16 cas de complément de
projets présentés à des organismes publics qui ne
donnent jamais la totalité de la somme nécessaire
demandée, mais exigent toujours que le destinatai-
re mette sa part financière dans le projet financé.
Beaucoup de salésiens n’ont pas la possibilité maté-
rielle de soutenir cet engagement et courent le risque
de perdre une somme consistante s’ils n’assurent
pas les 15 ou 10 p. cent requis.
Cas spéciaux : événement particulier ou imprévu
qui nécessite des fonds dont on ne dispose pas ; ren-
forcement d’une maison de retraites spirituelles. R
FOCUS/Approfondissement 4
Les neuf membres du groupe international
De René Butera
D es organismes, des institutions et des asso-
ciations soutiennent l’œuvre missionnaire
de Don Bosco dans le monde. L’objectif de
ces organisations est principalement d’augmenter les
activités évangélisation et de promotion humaine que
les salésiens exercent dans des contextes mission-
naires. Parmi ces nombreux organismes jouent un
rôle particulièrement important les quatre procures
internationales de New Rochelle aux Etats-Unis, de
Madrid en Espagne, de Bonn en Allemagne et l’asso-
ciation Missioni Don Bosco à Turin en Italie, et les or-
ganisations non gouvernementales qui leur sont affi-
liées ou indépendantes. Les quatre procures dépen-
dent directement du Recteur majeur et gèrent les ini-
tiatives en faveur des populations plus pauvres de
tout l’univers missionnaire salésien. Animation, sen-
sibilisation missionnaire, développement de projets
et d’interventions humanitaires représentent le
centre vital des activités des Procures missionnaires,
constamment engagées dans la lutte difficile contre la
pauvreté, la misère et le sous-développement.
Voici à présent une à une les procures et les ONG
internationales qui composent le « groupe interna-
tional », celui qui a fait naître le grand mouvement
de soutien au développement des missions salé-
siennes dans le monde au cours des soixante der-
nières années, et est encore aujourd’hui l’aide la
plus importante offerte par la Congrégation aux po-
pulations nécessiteuses, avec une attention marquée
en faveur des jeunes à risques ou privés du soutien
d’organismes et d’institutions.
Les 4 Procures
NEW ROCHELLE
La “Salesian Missions” est gérée par la Pro-
vince des États-Unis Est (SUE) et se trouve dans la
maison provinciale. New Rochelle est une ville ré-
sidentielle située à quelques kilomètres de la gran-
de métropole de New York. La maison provinciale
est à côté de l’océan Atlantique, dans une baie
11

2.2 Page 12

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PROCURES MISSIONNAIRES ET SOLIDARITÉ
SEP-OCT 2002
fermée par de belles îles peuplées d’oiseaux sau-
vages.
La Procure a été fondée en 1947 par le P.
O’Loughlen qui la dirigea pendant cinq ans. À par-
tir de 1959, c’est le P. Edward Cappelletti qui com-
mença à en avoir la responsabilité et y resta trente-
sept ans, jusqu’en 1996 ; il lui donna un dévelop-
pement, de l’importance et du dynamisme. Dans ce
bâtiment de trois étages travaillent environ quatre-
vingts employés avec tous les moyens d’une entre-
prise moderne : ordinateurs, machines à trier la
correspondance, presse, bibliothèque avec diverses
revues, archives photographiques, site Internet
(“www.salesianmissions.org”). Nel 1985, cette acti-
vité s’étendit à la capitale fédérale avec la création
d’un bureau à Washington qui cherche des fonds
auprès du gouvernement des États-Unis et où tra-
vaillent une dizaine de personnes.
La Procure de New Rochelle envoie des millions
de lettres à ses bienfaiteurs, produit quatre fois par
an une revue qui tire à 1 300 000 exemplaires, en
deux éditions (en anglais et en espagnol), produit
des vidéos sur les missions salésiennes, dirige une
librairie d’objets religieux et de livres de spiritua-
lité ; et surtout aide toute la Congrégation par les
fonds mis à la disposition du Recteur majeur et son
soutien à d’autres procures ou ONG salésiennes. El-
le récupère aussi des biens matériels que le Gou-
vernement des États-Unis offre gratuitement quand
il ferme une base militaire quelque part dans le
monde, pour les envoyer dans des pays de mission
en accord avec le Gouvernement américain.
New Rochelle, « Mère des Procures salésiennes »,
a appuyé la formation du personnel d’autres Pro-
cures ou Project Office en Europe (Madrid), en Amé-
rique latine (Haïti, Manaus, Equateur), en Afrique
(Addis-Abeba, Le Cap), en Asie (Philippines). Le tra-
vail de la Procure ne se limite pas à rassembler des
moyens matériels pour soutenir les projets de pro-
motion humaine dans le monde entier, construire
des chapelles dans les missions, aider des étudiants
pauvres ou jeunes qui désirent consacrer leur vie à
l’expansion du Royaume, mais il alimente aussi l’es-
prit missionnaire aux États-Unis, en faisant venir
chaque année des missionnaires salésiens des pays
où ils travaillent pour des campagnes de sensibili-
sation dans les paroisses durant l’été.
MADRID
« Misiones Salesianas » a été fondée en 1960
et dépend de la Province de Madrid (SMA). La pre-
mière implantation était dans quelques maisons de
la ville en attendant de s’établir ensuite au siège ac-
tuel, un bâtiment à de plusieurs étages, en partie
reconstruit, pour mieux répondre aux besoins du
travail et situé dans une rue tranquille de la capita-
le. Les procurateurs qui se sont succédé, parmi les-
quels deux anciens membres du Conseil général (le
P. Modesto Bellido et le P. Antonio Mélida), ont tou-
jours été aidés par une communauté régulière avec
beaucoup de responsabilités sur le terrain mis-
sionnaire, et par un groupe d’une trentaine d’em-
ployés.
Cette procure elle aussi est complexes et réalise
un énorme travail de promotion et de soutien aux
missions salésiennes de tous les continents, en par-
ticulier en Amérique latine. Elle fait, en effet, un tra-
vail très intéressant de conscientisation mission-
naire en Espagne grâce à ses deux expositions mis-
sionnaires – une fixe au siège de la Procure, et une
autre itinérante qui visite systématiquement les ins-
tituts ou les paroisses de toutes les régions d’Es-
pagne –, et par l’édition de matériel didactique (les
deux revues Juventud Misionera et Misiones Sale-
sianas), et d’autres moyens comme des vidéos ou
des livres sur le thème des missions.
Avec un réseau bien organisé de bienfaiteurs, el-
le met régulièrement des fonds consistants à la dis-
position du Recteur majeur et soutient un bon
nombre de projets destinés à améliorer l’éducation
ou la vie de nombreux peuples dans le monde en-
tier, avec une préférence latino-américaine.
Elle est actuellement dirigée par le P. Alberto
Garcia Verdugo. Cette année elle a reçu une impor-
tante distinction internationale pour son travail en
faveur des peuples plus nécessiteux.
BONN
« Missionsprokur der Salesianer Don Boscos »
fut fondé en 1968 par le P. Rauh qui l’a dirigé pen-
dant dix ans jusqu’au moment où le P. Oerder, pro-
curateur actuel, en a pris la direction en lui donnant
l’efficacité qu’elle possède aujourd’hui. Son siège est
dans l’ancienne capitale fédérale d’Allemagne. Aidé
par une quinzaine de collaborateurs laïques et
quelques membres de la communauté salésienne, le
procurateur peut réaliser un travail consistant en fa-
veur des plus pauvres de tous les continents. L’équi-
pe qui travaille dans la Procure compte un person-
nel qualifié qui accomplit un travail de qualité. Nom-
breuses sont les réalisations de cette Procure : édi-
tion de diverses revues (Forum Don Bosco, Don Bos-
co Telex, Don Bosco Welt), communiqués de presse,
production de vidéos missionnaires, organisation de
congrès etc. En plus appuient la Procure environ 90
groupes comme, par exemple, la Fondation des den-
tistes, paroissiens qui laissent les intérêts de leur
capital pour la paie des employés etc.
La Procure de Bonn collabore avec d’autres Pro-
cures de langue allemande et a formé en 2001 le «
D.A.CH. » qui regroupe trois Procures et ONG d’Al-
lemagne (Bonn et Biendiktbeuern), deux d’Autriche
(Vienne), et une de Suisse (Beromünster). Elle aide
en outre la formation d’une Procure FMA à Bonn et
celle de Jugend Eine Welt de Vienne. Le point fort
de cette Procure est la présentation de projets de
nature pastorale, pour laisser à son ONG ceux de
caractère social.
12

2.3 Page 13

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PROCURES MISSIONNAIRES ET SOLIDARITÉ
SEP-OCT 2002
TURIN
L’association Missioni Don Bosco naît en Italie
en 1990. L’objectif de ce nouvel organisme de la
Congrégation est de lancer dans le pays natal de
Don Bosco, l’activité de soutien en faveur des mis-
sions dans le monde, dans le but de mener à bien
les projets de développement, d’évangélisation et
d’animation préparés par les nombreuses missions
salésiennes. L’association travaille en faisant de l’in-
formation et de la divulgation pour porter dans les
maisons de très nombreux italiens la parole de
Dieu et celle de Don Bosco et de ses missionnaires.
Aux côtés de l’association travaille aussi l’orga-
nisation non gouvernementales NOI PER LORO qui
s’occupe des relations avec les agences et pour
activer aussi avec le monde des entreprises des pro-
jets de développement en faveur des pays les plus
pauvres.
Au fil des ans, les activités de l’association Mis-
sioni Don Bosco se sont développées et diversifiées.
Une des fonctions dont la procure a aussi un souci
particulier est l’accueil des missionnaires en Italie.
Chaque fois qu’un missionnaire salésien arrive en
Italie, souvent d’un pays très lointain, il trouve une
maison prête à l’accueillir, l’hospitalité de ses
confrères et tout ce dont il a besoin. En effet la Pro-
cure s’occupe de son séjour pour résoudre tous les
aspects pratiques et pourvoir à tous ses besoins.
Une autre fonction importante de la Procure por-
te sur la documentation cinématographique et pho-
tographique de l’activité missionnaire dans le mon-
de. Avec les années se sont constituées de vastes ar-
chives photographiques missionnaires. En outre
ont été tournés des films missionnaires destinés à
documenter des conditions de difficulté extrême, de
pauvreté et de sous-développement où travaillent
les salésiens. Ces vidéos sont le témoignage vivant,
visible pour chacun du travail que les missionnaires
de Don Bosco ont réalisé et réalisent chaque jour
dans les pays en voie de développement.
Le 5 ONG internationales
Jóvenes del Tercer Mundo (JTM)
Fondée en 1988, elle a son siège dans le bâti-
ment de la Procure de Madrid et travaille en étroi-
te collaboration avec elle. Y travaillent un salésien
et une dizaine d’employés. Elle présente des pro-
jets aux agences publiques et à des organismes in-
ternationaux comme l’Union européenne, pour sou-
tenir ses propres objectifs. Elle fait aussi un travail
de sensibilisation sociale sur divers thèmes, comme
le développement, le volontariat, la dette extérieure
etc. Elle opère sur tout le territoire espagnol avec,
grâce aux délégations, des sièges dans vingt villes
d’Espagne.
Elle travaille selon la méthode du Fundraising et
utilise les moyens les plus modernes (communi-
qués de presse, radio, Bulletin...), pour soutenir les
projets pour jeunes, de caractère éducatif et social,
en faveur d’enfants à risque ou de la rue, et de po-
pulations pauvres et indigènes, dans une trentaine
de pays. Divers membres du JTM suivent les pro-
jets par des visites régulières là où ils se réalisent.
JTM participe aussi aux projets plus importants
gérés en association avec les autres procures et
ONG internationales.
Une autre tâche de JTM est le volontariat avec la
formation des volontaires par des cours réguliers
donnés à son siège ou dans les délégations régio-
nales, l’envoi et l’accompagnement durant la pério-
de de services des volontaires.
Jugend Dritte Welt (JDW)
Elle a été fondée en 1979 et se situe près des lo-
caux de la Procure de Bonn. Elle est reconnue par
le gouvernement allemand, ce qui lui permet d’ob-
tenir des subsides destinés au développement dans
les pays avec de grandes difficultés et besoins. JDW
est en contact et en relation avec beaucoup d’insti-
tutions et de diocèses allemands et utilise toutes les
méthodes modernes disponibles (fundraising, Bul-
letin, communiqués de presse, radio, TV, site In-
ternet). Sa finalité principale est la lutte contre la
pauvreté et la promotion de l’homme écrasé par les
circonstances défavorables, en présentant de préfé-
rence des projets de type social.
JDW travaille en étroite collaboration avec les
autres membres du groupe international et peut
réaliser cet important travail grâce à une équipe
d’employés bien formés et complètement dévoués
au bien du prochain.
Noi per Loro (NPL)
Elle a été reconnue comme organisation non
gouvernementale salésienne en 1988. Elle a pour
but institutionnel de développer les rapports avec
les agences, dans le but de favoriser le soutien de
projets et d’activités lancés sur les lieux de mis-
sions. Elle veille à la réalisation de projets de for-
mation professionnelle, de préparation au travail,
d’éducation, d’alphabétisation, d’évangélisation,
d’assistance médicale et sanitaire, et intervient à
temps dans les calamités.
Son nom est son programme : aider les popu-
lations en voie de développement à devenir auto-
nomes chez elles. Dans ce but, les missionnaires
étudient et rendent fonctionnels, en collaboration
avec les populations indigènes, des projets précis
destinés à résoudre des problèmes structurels et
culturels des populations des pays en voie de déve-
loppement.
Un de ses objectifs est d’accompagner tous ces
pays qui n’arrivent pas à sortir par eux-mêmes de la
pauvreté, pays où les guerres, l’exploitation, la faim
et les maladies ont bloqué toute forme de croissan-
ce, pays qui n’ont ni la force ni les moyens de mettre
13

2.4 Page 14

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PROCURES MISSIONNAIRES ET SOLIDARITÉ
SEP-OCT 2002
sur pied une économie de développement. Sa fina-
lité est de promouvoir le progrès aussi par l’apport
d’expériences, de technologies et de moyens que
seule peut offrir une entreprise solidaire. Cela se
réalise à travers une aide précise, avec des projets à
court et à long terme, qui permettent à ces pays de
sortir de leur condition de sous-développement.
Pour bâtir avec les populations locales et hors d’une
optique d’assistance, un avenir d’autonomie, de di-
gnité et de travail sur leur terre.
Coopération missionnaire au développement
(COMIDE)
Elle a été fondée en 1969 pour les salésiens du
Congo belge, dépendant encore à l’époque de la Pro-
vince de Belgique nord (BEN). Son siège est à
Bruxelles. Rapidement cette ONG a aidé aussi
d’autres pays africains et d’autres congrégations
à partir de 1973. Reconnue par le gouvernement
belge, dont elle obtient des subsides pour le déve-
loppement, elle étend actuellement ses bienfaits au
monde entier.
Avec une vingtaine de collaborateurs laïques et
un salésien, COMIDE présente de nombreux pro-
jets de type strictement social (jeunes en difficulté,
formation par l’éducation) au gouvernement belge
et à d’autres organismes nationaux et internatio-
naux (Communauté européenne), et appuie de
nombreux Bureaux de développement dans une
vingtaine de pays en voie de développement.
COMIDE entend de cette façon aider ces pays
à prendre en main leur avenir et à se rendre réel-
lement indépendants, en utilisant les ressources
locales, pour ne pas toujours devoir compter sur
l’extérieur.
Volontariat international pour le développe-
ment (VIS)
Cette ONG fut fondée en 1986 et a son siège à
Rome. Y travaille un salésien et 25 laïcs. Elle forme
et suit des volontaires par des cours réguliers. Ces
volontaires s’engagent pour un minimum de deux
ans et consacrent une partie de leur vie au dévelop-
pement de peuples et de pays. Les membres de l’é-
quipe de font des visites régulières sur les lieux où
travaillent les volontaires et où se réalisent les pro-
jets. Le VIS se préoccupe aussi se sensibiliser l’opi-
nion publique italienne en faveur de la lutte contre
la pauvreté et pour le développement social. Pour
réaliser tous ces objectifs, le VIS promeut des pro-
jets de développement dans le monde entier, spé-
cialement en faveur des jeunes et en général de type
social, en recevant des fonds du Fundraising,
d’agences gouvernementales (MAE en Italie), reli-
gieuses (CEI italienne) ou internationales (Union
européenne, Banque mondiale...). Il travaille à la
publication de revue (« VISNotizie », « Piroga ») et
organise des congrès et des rencontres diverses. R
FOCUS/Approfondissement 5
Petites, mais capables de produire la solidarité
Le groupe des Procures nationales
L e second groupe de Procures missionnaires
qui existent dans la Congrégation salésien-
ne est celui des Procures nationales nées
entre les années 80 et 2000. Elles se trouvent sur
tous les continents, dans les deux hémisphères, et
sont de deux sortes : celles qui aident le monde
en développement et les « autonomes”.
Toutes les Procures jouissent d’une grande li-
berté d’action et travaillent, elles aussi, à réaliser
des projets de portée réduite et immédiate comme
l’aide à des étudiants ou le soutien de mission-
naires qui travaillaient en première ligne.
Les procures nationales travaillent en faveur
des pays les plus pauvres et avec des destinataires
propres. Elles sont souvent nées de l’initiative de
quelques personnes ou même d’une seule, avec
l’aide de volontaires ou d’amis qui ont un sens
très fort de la solidarité.
Substantiellement, toutes les Procures natio-
nales exercent un travail analogue à celui des Pro-
cures internationales (Fundraising, fonds publics
ou privés, animation missionnaire...), mais à un
niveau plus modeste. Elles mettent le fruit de leur
travail au service des pays de mission, de mis-
sionnaires originaires de leur propre pays ou des
œuvres de leur propre pays ou Province. Elles ai-
dent aussi les confrères à présenter leurs projets
individuels aux Procures internationales et aux
agences qui peuvent rendre disponibles des fi-
nancements plus consistants. En définitive, on
peut dire que le groupe des Procures nationales
travaille au niveau de la première étape de la vi-
sion « philosophique » de l’aide aux missions,
qui consiste à aider directement des œuvres où
des pays en envoyant concrètement des fonds ou
du matériel, et au niveau de la deuxième étape
quand elles travaillent pour leur pays ou leur Pro-
vince. Tous leurs efforts ou travaux se font tou-
jours à l’enseigne de la double ligne de l’aide à l’é-
vangélisation et à la promotion humaine.
14

2.5 Page 15

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PROCURES MISSIONNAIRES ET SOLIDARITÉ
SEP-OCT 2002
Les Procures nationales restent en relation
avec le dicastère pour les missions et présentent
régulièrement leur bilan d’activités. Du dicastère
elles reçoivent l’encouragement à continuer leur
travail avec enthousiasme, esprit de donation
généreuse et de solidarité, des suggestions
simples et directes pour préciser les lignes à
suivre dans le travail à entreprendre, ainsi que
l’indication et la fourniture de quelques moyens
de travail.
Au début des années 80, les Procures natio-
nales se réunissaient une fois par an, mais leur
nombre toujours croissant a obligé à donner à la
rencontre une périodicité de deux ans.
R
FOCUS/Approfondissement 6
Projets de développement : comment et pourquoi
B ien que les Procures ne soient pas des
agences pour obtenir des fonds ni ne doi-
vent l’être, nous croyons utile d’expliquer
en quoi consiste le travail de la présentation des
projets pour obtenir le financement pour des
œuvres sociales ou éducatives de la part d’orga-
nismes qui peuvent les financer.
Il y a, à divers niveaux (gouvernements, insti-
tutions internationales et nationales, etc.), des
fonds réservés au développement de régions
pauvres ou destinés à la croissance de certaines
classes de personnes. Ces organismes répondent
aux demandes de financement là où ils voient une
nécessité et une possibilité de développement. Par
conséquent il est important de savoir comment
les aborder pour obtenir le financement désiré.
Dans ce but, les Procures internationales et na-
tionales et les ONG ont mis sur pied un service
pour la création et l’accompagnement de projets
de développement à présenter et à réaliser.
La réalisation de projets présentés par les salé-
siens du monde entier (plus de 1700 projets en
2001) est un résultat important du travail des
Procures et des ONG, bien qu’elles n’agissent que
comme « intermédiaires ». Les projets sont
considérés « grands projets » quand ils dépas-
sent la somme de 50 000 dollars U.S.
Voici quelques exemples de projets commencés
cette année-là.
Ecoles – Plus de la moitié des grands projets
présentés ont été destinés à des écoles. Quatre-
vingts projets concernent l’éducation en général
(surtout en Afrique et en Amérique latine) et 150
ont été destinés à aider des écoles profession-
nelles (Afrique, Amérique latine, Asie). Une tren-
taine ont aidé des écoles agricoles (Amérique la-
tine). Les interventions ont été motivées par les
situations suivantes : construction, rénovation,
extension, équipements d’ateliers, acquisition d’é-
quipement ; soutien financier pour la réalisation
de cours de formation ou de qualification d’en-
seignants ; aide dans l’éducation informelle ; en-
trée au travail en fin d’études.
Calamités – Aides pour répondre à des be-
soins spéciaux : tremblements de terre, inonda-
tions, guerres, réfugiés etc.
Problèmes sociaux – 30 projets, en particu-
lier en Amérique latine, ont résolu des problèmes
en relations avec : la santé (centre médical, lutte
contre le sida) ; la sécheresse (construction de
puits ; la lutte contre la pauvreté ; des coopéra-
tives et des micro-entreprises etc.
Les destinataires de tous ces projets sont des
jeunes pauvres ou à risque : en Amérique latine
et en Asie, beaucoup de projets ont été destinés à
la récupération des enfants de la rue en vue de les
aider à retrouver une vie de famille et un travail
honnête. Une autre catégorie de destinataires sont
les jeunes sans travail ou écartés du système sco-
laire de leur pays. En outre, des paysans pauvres,
dépourvus de moyens suffisants pour soutenir
leur famille ; des indigènes abandonnés par le
système éducatif officiel, la récupération et la
conservation de leur culture par des centres spé-
cialisés (surtout en Amérique latine).
Bien que ce ne soit pas leur tâche principale,
les Procures missionnaires cherchent à financer
tous ces projets par un travail de présentation,
d’accompagnement, de compte-rendu, d’évalua-
tion etc.. L’argent va directement de l’organisation
qui finance à celui qui en a demandé l’interven-
tion, sans passer par la Procure ou l’ONG qui l’a
présenté ou accompagné. Cela représente une
grande responsabilité pour les Procures ou les
ONG, et comporte des aspects légaux très sérieux.
Tout cela exige une grande compétence technique,
une honnêteté claire et du sérieux dans l’accom-
plissement du travail.
Les projets doivent absolument avoir l’appro-
bation du Provincial local, et celle-ci engage léga-
lement toute la Province dans l’accomplissement
du projet présenté selon les termes du contrat et
avec les conséquences juridiques qui pourraient
s’en suivre. C’est pourquoi il est important de pré-
senter des projets faisant partie d’un plan pro-
vincial de développement qui répondent à un en-
gagement collégial, et non comme l’initiative d’une
seule personne.
R
15

2.6 Page 16

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PROCURES MISSIONNAIRES ET SOLIDARITÉ
SEP-OCT 2002
FOCUS/Approfondissement 7
Relation entre
l’économie et l’animation missionnaire
Du P. Gianni Mazzali
E n parcourant les pages de sa vie, nous pou-
vons constater que Don Bosco a su harmo-
niser, d’une façon toute personnelle et origi-
dance et de façon continue, même si les besoins se
réduisent à l’essentiel.
Pour rejoindre, souvent à pied et avec des
nale, une indestructible confiance en la Providence moyens de fortune, les villages des plus isolés, les
et cet esprit infatigable d’entreprise qui l’a conduit pionniers missionnaires se sont rendu compte de
à se définir un téméraire pour le salut des âmes. Le ce qu’il fallait chercher de l’aide, un appui et des
paradigme est évident dans les cas de besoin où il moyens matériels. L’esprit d’entreprise et la déter-
demande à quelques jeunes d’aller prier à l’église mination leur ont appris à bâtir avec patience des
pendant qu’il se met en route pour chercher... les réseaux d’amis, de bienfaiteurs et de sympathisants
surprises de la Providence.
qui, sollicités à bon escient, viennent à leur aide par
Comme au temps de Don Bosco dans le Turin de l’argent, l’envoi de nourriture, de vêtements, d’é-
préindustriel peuplé de jeunes sans moyens en quipements. Quelques grands missionnaires ont
quête d’avenir, aujourd’hui, dans les contextes mis- mis sur pied des réseaux de bienfaisance vraiment
sionnaires et davantage encore dans les frontières efficients et de nature à permettre des réalisations
avancées de l’évangélisation et de l’éducation, il y a impensables sans un apport extérieur.
un constant be-
Aujourd’hui
soin de moyens
encore, beaucoup
matériels et de
Comme au temps de Don Bosco
de missions salé-
ressources. On
part des besoins
primaires, (nour-
dans le Turin préindustriel,
aujourd’hui, dans les contextes missionnaires
siennes et de Pro-
vinces en majorité
missionnaires
riture, vestiaire,
et davantage encore dans les frontières avancées
peuvent compter
logement) pour ar-
river ensuite aux
besoins qui regar-
de l’évangélisation et de l’éducation,
il y a un constant besoin
sur la générosité
des bienfaiteurs,
qui originaire-
dent l’éducation,
de moyens matériels et de ressources.
ment étaient liés à
les bâtiments sco-
la personne d’un
laires, les moyens
missionnaire et, à
didactiques, les livres, les équipements de base. présent, collaborent avec les salésiens autochtones
L’évangélisation aussi à ses coûts pour l’édification et avec les structures mêmes des Provinces. Il est
de centres d’agrégation et de culte, pour la forma- intéressant de constater que là où les salésiens
tion des catéchistes et des collaborateurs, pour af- l’ont implantée également à travers l’œuvre de
fronter des voyages et des transferts.
grands évêques salésiens, aujourd’hui l’Eglise s’est
Dans un de mes récents voyages le long des développée et les pasteurs, parfois non salésiens,
routes du nord-est de l’Inde, en visite à l’une des continuent à bénéficier de la générosité de bien-
frontières les plus avancées et les plus significatives faiteurs des missionnaires. Avec le don de la foi et
de la mission salésienne, j’ai pu constater, en parti- de l’Evangile, les missionnaires ont eu la sagesse
culier dans les zones les plus éloignées et difficiles de transmettre aussi d’expérience de la propagan-
d’accès, à quel point est grand le besoin de res- de et de la bienfaisance missionnaires.
sources matérielles et comme il est dur de les obte-
Les grandes Procures missionnaires (Bonn,
nir même pour les besoins les plus immédiats. J’ai Bruxelles, Madrid, New Rochelle, Turin) sont
rejoint des postes missionnaires privés de l’électri- nées, au siècle dernier, grâce à l’esprit inventif de
cité, du téléphone, du service postal et du plus élé- quelques confrères, qui ont compris la possibi-
mentaire service de transport public. Avec l’église et lité d’élargir et aussi de rendre plus efficients la
l’école, la mission devient en effet l’unique point de recherche de bienfaiteurs et le contact avec eux.
référence pour la population, pour les moments de La créativité salésienne caractéristique et l’im-
rassemblement, pour l’expression communautaire pulsion donnée par les différents Recteurs ma-
de l’identité culturelle des diverses tribus, pour of- jeurs ont peu à peu amené à renforcer des struc-
frir aux enfants et aux jeunes des espaces concrets tures efficientes, pour qu’elles arrivent à canaliser
pour grandir et fonder leur espérance d’avenir. Tout de désir de solidarité présent chez bien des per-
cela requiert des ressources matérielles en abon- sonnes.
16

2.7 Page 17

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PROCURES MISSIONNAIRES ET SOLIDARITÉ
SEP-OCT 2002
Grâce à la récolte de moyens financiers et de
biens faite par les Procures missionnaires, il a été
possible de réaliser, dans les années quatre-vingt du
siècle dernier, le Projet Africain, en collaboration
avec diverses Provinces du monde qui ont mis à sa
disposition du personnel salésien et des ressources
matérielles. Et la frontière missionnaire reste vivante
précisément parce qu’il y en a, qui avec foi et géné-
rosité, pensent que, dans l’économie de l’incarna-
tion, les moyens matériels sont nécessaires pour fai-
re arriver la Bonne Nouvelle à tous.
La Congrégation a tiré un très grand avantage,
dans la planification de son propre développement
et le renforcement de ses présences, de la grande
disponibilité de moyens que la Providence a mis à
notre disposition. Mais l’effort a été et continue à
être dans une double direction. D’une part, comme
on a cherché à le souligner plus haut, l’animation
missionnaire doit être soutenue par des ressources
qui ne peuvent pas se trouver sur place. Et voici
alors la stratégie des Procures missionnaires et de
toutes les initiatives qui, à divers niveaux et dimen-
sions, se proposent de fournir aux missions, aux
missionnaires ainsi qu’à la structure centrale salé-
sienne, les moyens financiers nécessaires.
D’autre part, il s’impose aussi de ne pas créer
une dépendance financière totale par rapport à des
sources extérieures, des subsides, des revenus dé-
rivant de projets financés par divers organismes. Il
est important de stimuler les réalités locales, cha-
cun des postes missionnaires et surtout la structu-
re provinciale, à mettre sur pied des activités qui
font aussi appel aux ressources et aux disponibi-
lités internes, si petites et relatives qu’elles puissent
être. À trouver les gens qui, dans le cadre du pays
ou de l’Etat, peuvent de toute façon fournir une
contribution, et surtout à associer des personnes
pour suppléer au manque de moyens, par la colla-
boration effective, la prestation de main-d’œuvre et
la disponibilité de forces et de temps, pour mener
à bien les initiatives qui sont à l’avantage de tous.
Et cet objectif donne ses fruits parce que beau-
coup de Provinces missionnaires se sont dotées
d’un « Bureau de développement » et d’une struc-
ture responsable des projets à réaliser. Sur place, il
est souvent émouvant de constater que les jeunes et
les adultes, dans l’impossibilité d’offrir de l’argent,
mettent leur temps et leurs forces à la disposition
de la mission pour le bien de tous.
Au cours d’une de mes nombreuses étapes dans
les postes missionnaires perdus de l’Assam, en In-
de, j’ai vu un jour un groupe nombreux d’hommes
et de femmes de la paroisse qui travaillaient dans les
champs de riz de la mission. Le curé, un jeune salé-
sien, m’a expliqué qu’il s’agissait d’une journée en-
tière offerte par les gens pour le bien de la paroisse.
J’ai pensé avec émotion que vraiment le geste de
générosité des bienfaiteurs lointains s’unissait
idéalement à la profonde solidarité de ces pauvres
gens privés de moyens financiers. Deux visages
complémentaires de la Providence qui, comme
pour Don Bosco, continue à assister celui qui
annonce aux pauvres la bonne nouvelle de la libé-
ration.
R
FOCUS/Approfondissement 8
Servir les plus nécessiteux, un devoir charismatique
Institutions missionnaires à l’imitation de Don Bosco
De René Butera
L es qualités normalement attribuées aux fils
de Don Bosco décalquent celles qui, en mê-
me temps, définissent le visage de l’homme
et du saint qui a fait de son courage et de son
esprit d’entreprise des moyens de servir le Christ
et son Eglise, les jeunes et la société où ils vivent.
L’histoire de ce prêtre piémontais du XIXe siècle
est riche de pages qui illustrent son engagement
social et missionnaire, toujours caractérisé par les
valeurs évangéliques de la foi, de l’espérance et de
la charité. Il n’est pas possible de lire dans toute sa
limpidité la figure de cet homme qui a suscité une
immense chaîne de solidarité et de passion pour
les jeunes se traduisant en services, structures, or-
ganisations, écoles, maisons, ateliers, patronages,
centres de formation professionnelle, prototypes
de contrats, édition, loisirs, associations, œuvres
d’assistance etc. Liste interminable de services qui
a commencé ce fameux 8 décembre 1842, quand
s’écrivit sur la page blanche de l’histoire des
œuvres salésiennes le mot patronage.
La liste continue à s’enrichir encore aujour-
d’hui. Cette espérance, fondée sur la foi et rendue
vivante par la charité s’est répandue sur les cinq
continents, dans 130 pays, par le travail de près de
16 900 consacrés salésiens, aidés par une foule
innombrable des personnes qui ont fait de l’idée de
Don Bosco la manière de vivre leur propre ci-
toyenneté évangélique, dans l’esprit des béatitudes
et surtout de cette charité qui comprend les be-
soins et se rend concrètement généreuse.
Êtres fils d’un saint comme Don Bosco a trans-
mis dans l’ADN de beaucoup de ses salésiens les
gènes qui l’ont rendu créatif, entreprenant, témé-
17

2.8 Page 18

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PROCURES MISSIONNAIRES ET SOLIDARITÉ
SEP-OCT 2002
raire, rêveur... concret, parce que concrètes étaient ganisations arrivent à gérer et à investir une énor-
ou devenaient les choses qu’il entrevoyait, espé- me somme d’argent, il est également vrai que dé-
rait, rêvait, projetait.
mesuré est le besoin dans lequel vit la masse des
Bien des anecdotes lui ont attribué une « sain- pauvres qui ont besoins d’être rejoints et ne le sont
te avidité » pour les choses qui devaient devenir pas. Rien n’est jamais suffisant. Toute la bienfai-
celles de ses jeunes. Le mot Providence avait pour sance est comme un ensemble de petits ruisseaux
lui la signification d’engagement pour l’obtenir dans un désert immense de pauvreté et de besoin.
par ses efforts, jusqu’à l’épuisement, jusqu’à de- Le travail de ces organisations, par ailleurs, ne se
venir un habit usé, comme il disait avant de mou- réduit pas seulement à récolter des « aides maté-
rir. « Même son dernier souffle », son dernier rielles », à présenter des projets pour le dévelop-
geste de force, il le dépenserait pour ses enfants. pement humain indispensable, à soutenir les mis-
sions et l’œuvre missionnaire sous ses
diverses formes. Elles promeuvent aus-
Les salésiens donnent parfois d’eux-mêmes l’image
si l’animation missionnaire dans les
de gens en quête presque spasmodique
de fonds, d’argent, de propriétés...
pays d’ancienne évangélisation, pour for-
mer une sensibilité et une mentalité mis-
sionnaires, éduquer à la juste distribu-
Si c’est vrai, il est également vrai
tion des biens, susciter des vocations au
qu’ils ne le font jamais pour eux-même,
mais pour les jeunes du monde entier,
volontariat, semer de la créativité de pro-
jets à petite et à large échelle, influencer
la politique de soutien au niveau de gou-
en particulier les plus pauvres,
vernements et d’administrations régio-
ceux qui sont abandonné
par les petites et les grandes institutions,
nales, nationales et internationales, en-
courager la mentalité de solidarité et non
de bienfaisance au détail. Les institu-
qui sont marginalisés par les règles de la production. tions missionnaires salésiennes de bien-
faisance n’ont pas de fonds propres, ne
ramassent pas pour garder en investis-
Une promesse maintenue durant toute sa vie qui sant, comme une banque quelconque, mais jouent
n’a jamais connu un seul instant d’incertitude ni le rôle d’intermédiaires entre celui qui a besoin
de fléchissement.
d’être subventionné pour un projet en faveur du dé-
Les salésiens donnent parfois d’eux-mêmes veloppement social et chrétien, et les institutions
l’image de gens en quête presque spasmodique de politiques, gouvernementales, financières suscep-
fonds, d’argent, de propriétés... Si c’est vrai, il est tibles de le soutenir financièrement. Elles offrent
également vrai qu’ils ne le font jamais pour eux-mê- aussi un service de consultation et d’assistance
me, mais pour les jeunes du monde entier, en par- dans la réalisation de projets en indiquant les ins-
ticulier les plus pauvres, ceux qui sont abandonnés titutions auxquelles s’adresser.
par les petites et les grandes institutions, qui sont
Sans aucun doute, l’œuvre des Procures, des
marginalisés par les règles de la production.
ONG et des autres institutions salésiennes a aidé et
L’objectif est leur promotion, par l’éducation et soutenu l’expansion de la Congrégation sur les di-
l’évangélisation. Faire de tous les jeunes d’honnêtes vers continents et surtout a aidé d’innombrables
citoyens et de bons chrétiens, but implanté dans le groupes de population à revaloriser leur propre vie.
cœur de Don Bosco et de tout salésien, telle est la
Ceux qui travaillent sur ce terrain et les mis-
raison d’être de la Congrégation, le moteur de l’en- sionnaires en général sont d’authentiques pion-
gagement et de la recherche de tout consacré et de niers, des fils courageux de Don Bosco qui imitent
tout laïc qui a choisi le style de vie de Don Bosco. son audacieux esprit d’entreprise et continuent à le
En tout cela se greffent les structures avec les- faire, qui ont engendré un nombre consistant de
quelles se réalise la mission salésienne. Procures projets de développement social juste et solidaire
missionnaires, ONG, Project Office, Development et qui commencent à se constituer en réseau pour
Office, Associations de volontariat, activités de sen- renforcer leur œuvre de promotion humaine. Ces
sibilisation et de bienfaisance... : toutes font partie organisations ont besoin d’être connues et pas seu-
d’un organisme unique qui tient à cœur le bien des lement jugées sommairement de l’extérieur, pour
jeunes pauvres des cinq continents du monde. qu’elles puissent recevoir un élan supplémentaire
Elles ne sont pas des « machines à faire des sous sur le terrain de la solidarité missionnaire.
», ou du moins pas seulement, mais elles président
C’est au fond une partie de l’unique organisme
à l’organisation de la solidarité et de l’aide mis- salésien qui a les jeunes du monde entier comme
sionnaire salésienne, à présent répandues dans destinataires privilégiés et les peuples les plus
tous les coins de la terre. Et s’il est vrai que, pour pauvres comme champ d’action charismatique.
découvrir, conduire et réaliser des projets, ces or-
R
18

2.9 Page 19

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SEP-OCT 2002
FOCUS/Expériences
Exemple d’intervention pratique
d’une Procure missionnaire salésienne.
Le cas de Turin
INTRODUCTION
La Procure missionnaire salésienne de Turin
offre au missionnaire un service significatif d’as-
sistance dans la réalisation de projets proposés
au fur et à mesure des besoins et des nécessités
des divers pays. Il s’agit d’une activité complexe
qui se réalise en deux moments principaux, qui
peuvent aussi se subdiviser en une série de dé-
marches significatives.
Le premier moment consiste à examiner les
projets selon les étapes suivantes : accueil de la
demande des missionnaires ; étude et analyse
des projets, à travers un échange dialogique si-
gnificatif avec les missionnaires eux-mêmes, dans
le but de comprendre à fond leurs besoins, une
discussion et la présentation de solutions finan-
cières différentes ; rédaction finale de la docu-
mentation et approbation ; visite sur place quand
c’est possible, pour se rendre compte de la situa-
tion et des besoins de la mission.
Le deuxième moment est celui de l’intervention
pratique. Les étapes prévues sont les suivantes :
trouver et recueillir le matériel, les machines éven-
tuelles et les outils nécessaires pour la réalisation
du projet. Cette phase comprend aussi tout un tra-
vail d’essai et d’apprentissage des machines et des
instruments, à fixer en dialogue avec les mission-
naires qui se trouvent sur place. L’expédition du
matériel et des machines ainsi que d’un ensemble
de pièces de rechange avec toute la documentation
nécessaire pour l’utilisation des machines elles-
mêmes. Assistance durant la phase d’installation.
Cette phase est destinée à durer plus ou moins
longtemps selon les besoins particuliers.
Un cas spécifique
Le cas de la construction de l’aspirandat de
Luanda, en Angola, peut nous aider à comprendre
le travail requis pour la détermination d’un projet
et sa réalisation.
Les missionnaires salésiens qui travaillent à
Luanda ont demandé l’assistances et l’appui de la
Procure missionnaire salésienne de Turin.
1er moment : examen du projet
Les missionnaires de Luanda sont arrivés au
siège de Turin de la Procure pour exposer le pro-
jet qu’ils entendaient réaliser, avec des dessins
pour l’illustrer.
Leur demande une fois accueillie, a commencé
une phase d’analyse et d’étude comprenant aussi
la visite de quelques fournisseurs. Elle s’est faite
avec les missionnaires eux-mêmes et s’est ap-
puyée sur l’expérience et la compétence profes-
sionnelle de collaborateurs efficients, prêts à
mettre complètement et gratuitement leur compé-
tence au service des besoins et des exigences des
populations en difficulté. Il s’est agi d’une phase
plutôt longue, parce qu’il était fondamental de te-
nir compte des conditions particulières de climat
et de vie du pays, à concilier avec des exigences de
prix modérés en même temps que d’un matériel
de bonne qualité.
EDITORIAL
(suite de la page 2)
Ce numéro, qui s’accompagne d’un autre matériel
informatique pour l’animation de la journée mission-
naire salésienne produit par le dicastère pour les mis-
sions, contient quelques précieuses contributions
pour approfondir la signification de la politique mis-
sionnaire et sociale de la Congrégation de Don Bos-
co. Interviennent ainsi le P. Chávez, Recteur majeur,
pour encourager à la collaboration toujours plus étroi-
te de ces organismes au nom de la charité solidaire ;
le P. Ferdinando Colombo, délégué national pour
l’Italie salésienne (CISI) pour l’animation missionnai-
re, sur la formation à la solidarité comme contribution
à la croissance intégrale des jeunes ; le P. Francis
Alencherry, conseiller général pour les missions, avec
une interview sur l’engagement salésien dans l’é-
vangélisation et dans la promotion humaine et socia-
le à rendre chaque jour actuel et efficace ; le P.
Gianni Mazzali, économe général, sur la relation
entre l’économie et l’animation missionnaire ; et le
Procure missionnaire de Turin qui partage l’expé-
rience d’une de ses interventions typiques pour la
réalisation de projets de soutien missionnaire.
Ce numéro nous semble intéressant, du moins
parce qu’il nous fait connaître un monde pas toujours
connu dans son identité réelle et authentique. Mais
c’est un jugement que nous ne pouvons ni ne devons
donner nous-mêmes. Restent le service rendu à la
Congrégation de Don Bosco et l’expérience de colla-
boration, pour l’information, avec un des dicastères
où elle est organisée, et nous espérons pouvoir la
répéter encore avec d’autres organismes du monde
salésien.
R
La Rédaction
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2.10 Page 20

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ANSMAG
PROCURES MISSIONNAIRES ET SOLIDARITÉ
SEP-OCT 2002
2e moment : intervention pratique
Les étapes principales à accomplir une fois
établies, les salésiens sont rentés en Angola.
Alors a commencé la phase de réalisation
proprement dite du projet, qui a comporté une
action conjointe et coordonnée de pleine collabo-
ration et d’échanges de vues sur deux fronts : ici
en Italie et en Angola. Cette phase a comporté :
l’officialisation des documents ; ceux qui n’étaient
au début que des ébauches ont été formalisés et
c’est ainsi qu’est né officiellement le projet que les
salésiens ont soumis sur place aux autorités
compétentes, pour obtenir toutes les autorisations
nécessaires ; choix et fourniture de machines et
d’équipements nécessaires pour la construction
proprement dite. En effet, la situation socio-éco-
nomique particulière de l’Angola, où les rares
matériaux trouvables sont inaccessibles à cause
des prix absolument prohibitifs, les missionnaires
se trouvaient dans la nécessité de recevoir la four-
niture même des machines les plus élémentaires.
Ils avaient besoin vraiment de tout : bétonnière,
élévateur, bloc de soudure, générateurs de cou-
rant et même de matériaux plus petits (fil de fer
barbelé, cisailles etc.). Préparation et fourniture
des matériaux de construction. Ce fut une phase
très complexe qui a comporté une collaboration
large et significative à distance avec les mission-
naires sur place. Ainsi, tandis que se préparait le
matériel de base nécessaire et qu’on procédait à
l’expédition (châssis, portes, fer, fenêtres...), à
Luanda les Salésiens commençaient la construc-
tion des fondements et des murs.
Aujourd’hui, le projet est presque terminé et se
poursuit toujours en dialogue et à la satisfaction
réciproque de tous, pour affronter et dépasser au
fur et à mesure les petites et grandes difficultés
qui se présentent. Dans ce sens un rôle fonda-
mental est exercé tant par les responsables tant
locaux qu’italiens, qui représentent un point de
référence indispensable pour pouvoir s’adresser à
tout moment et pour n’importe quel besoin.
Conclusion
La typologie d’intervention que nous avons
décrite est évidemment susceptible d’adaptation
aux diverses situations socio–économiques et au
degré de progrès de chaque pays.
En particulier, avec l’exemple de la construc-
tion de l’aspirandat en Angola, nous avons voulu
proposer le cas particulier d’un pays qui se trou-
ve dans de graves difficultés à cause de son niveau
très bas de développement socio-économique.
C’est pour ce motif que la phase de rencontre
directe avec les salésiens qui travaillent sur place
est fondamentale.
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