2015|fr|09: Don Bosco, le Pape François et les trois amours blancs

MESSAGE DU RECTEUR MAJEUR

P. ÁNGEL FERNANDEZ ARTIME


DON BOSCO, LE PAPE FRANCOIS ET LES TROIS AMOURS BLANCS


Je vous écris au cours de mon retour à Rome. Il y a quelques heures j’accueillais le Pape François à la porte de la Basilique de Marie Auxiliatrice et avec dans mon coeur encore vive l’émotion de la journée du Pape à Valdocco. Une émotion que je désire Partager avec vous.

La visite du Pape à Valdocco a marqué une journée historique. Nous avons prié ensemble devant l’urne de Don Bosco, devant le tableau de Marie Auxiliatrice et nous nous sommes tous sentis couverts par la bénédiction du Vicaire du Christ, le Pape François. La rencontre avec le Pape a été un moment de grande joie. Nous nous sentions tous conquis et ‘contaminés’ par sa simplicité et par son sourire serein qui communique tant de paix personnelle. Il entra dans la Basilique et il commença à saluer, un par un, tous ceux tendaient les mains vers lui, le long des transennes de sécurité qui marquaient le passage vers l’autel. Un moment extraordinaire : il était si affable et cordial : il s’entretenait avec chaque salésien ou Fille de Marie Auxiliatrice ou autre membre de la Famille Salésienne qui voulait lui dire quelque chose. Il s’arrêtait, il écoutait et il répondait. Et la Basilique était bondée de monde, il aurait dû calculer le temps. Pas d’importance !

Je lui aie présenté les novices SDB et les novices FMA. Il me demanda combien ils étaient. Je lui dis le chiffre de ceux que nous avions en Europe. Et ce chiffre de quarante, avec quelques-uns en plus dans les Provinces de l’Europe orientale lui parut une bonne nouvelle. Il passait d’une personne à l’autre, avec calme et sérénité, avec une attention particulière pour les Salésiens et les Filles de Marie Auxiliatrice dans le fauteuil roulant. Je vous confesse que j’étais profondément ému devant la tendresse de ces rencontres. C’était la rencontre avec tant de vies totalement données et aujourd’hui vécues dans la maladie, ou dans l’impuissance, mais cependant vies contentes et réalisées en plénitude. Merveilleux ces yeux qui rencontraient le regard plein de tendresse d’un Pasteur qui bien comprenait le sens de toute cette offrande.

Devant l’urne de Don Bosco, le Pape François s’arrêta pour prier en silence et il déposa sur l’autel un bouquet de roses. Un geste gentil, simple mais plain de signification.

Après mon discours au nom de toute la Famille Salésienne et la présentation de quelques dons, arriva le moment où le Pape aurait dû nous adresser la parole. On lui apporta les feuilles avec le message officiel qui avait été préparé pour la circonstance. Il l’observa durant dix secondes, il réfléchit un instant et dit : « Chère Famille Salésienne, j’ai pensé à ce que je voulais vous dire et j’ai écrit ce que je voulait vous dire, , mais c’est trop formel et je le remets au Recteur Majeur pour qu’il vous le fasse connaitre ». Et il commença à parler de manière personnelle, spontanée, de coeur à coeur. Il nous a conquit. Il nous a parlé pendant plus d’une demi-heure et, vraiment, il nous semblait d’embrasser le Pape par l’écoute et le regard. Parmi les nombreuses choses qu’il nous a dit, quelques-unes sympathiques et anecdotiques, je désir en souligner deux qui me semblent tellement significatives que nous ne pouvons pas oublier et que nous pourrons approfondir et développer en un autre moment.

Le Pape François nous a dit que dans ses années avec les Salésiens il avait apprit, dans diverses circonstances, le sens de l’affectivité en style salésien (l’amorevolezza de Don Bosco) et que cette capacité, qui est la nôtre, d’éduquer par l’affection est quelque chose de fondamentalement charismatique. Il nous a invités à en avoir soin et à ne pas le perdre.

Il ajouta autre chose qu’il qualifia comme typiquement nôtre, puisqu’elle a été en Don Bosco. Quand ces jeunes ‘migrants’ de l’intérieur de celle qui serait devenue ‘ l’Italie’, arrivèrent à Turin sans rien et sans personne, authentiques déchets de la société du moment, Don Bosco non seulement allait à leurs recherches, les accueillait et les gardait avec lui, mais il se rendit compte qu’il devrait leur fournir les ressources et les capacités humaines pour conquérir une vie digne et respectable.

Certes la catéchèse était importante, mais elle ne les aurait pas libérés de la rue et du péril de la délinquance. Et dans une situation de crise et de péril, continue le Pape François, pas moins difficile de l’actuelle, il pensa à une solution d’émergence immédiate. Et le Pape nous invite à faire ce que Don Bosco ferait aujourd’hui.

En face d’une situation d’émergence vitale pour garçons, filles, jeunes

d’aujourd’hui, notre réponse éducative et professionnelle doit être aussi exceptionnelle et originale, même avec des actions et propositions qui vont au-delà des systèmes de sécurité et de tranquillité traditionnels.

A la fin, le Pape nous parla des trois amours blancs de Don Bosco : l’Eucharistie, la Vierge et l’Eglise, représentée par le Pape. Et il ajouta quelques précieuses paroles sur Maman Marguerite, qui arrachèrent en nous tous un applaudissement ému.

Frères, soeurs, amis et amies, celle du Pape a été une visite inestimable avec un forte significativité symbolique. Cela a été une rencontre avec le Pasteur qui démontre de sentir le parfum des brebis ; cela a été un témoignage d’affection, de tendresse, d’attention personnelle qui a fait sauter toutes nos urgences, le cérémonial, et notre manque de temps pour tant de chose qu’on a à faire.

Le Saint Père a été pour nous un lien vivant avec Don Bosco, une bénédiction du Seigneur qui nous veut Famille Salésienne bien vivante dans l’Eglise et plus que jamais dédiée aux jeunes, surtout les plus pauvres, et à tous ceux qui ont besoin de nous.

Le Seigneur, par intercession de Marie Auxiliatrice, Don Bosco, Mère Mazzarello et toute la sainteté de la splendide famille que nous formons, nous bénisse et surtout nous aide à être toujours fidèles à ce charisme que nous avons reçu comme don de Dieu.