2018|fr|10: Salésiens, je vous aime!

LE MESSAGE DU RECTEUR MAJEUR

PÈRE ÁNGEL FERNÁNDEZ ARTIME


SALÉSIENS, JE VOUS AIME!


«Beaucoup d'entre nous n'imaginent pas une vie sans Don Bosco, sans Salésiens, et nous pouvons dire que, sans lui, nous n'aimerions pas Dieu "à la folie", d'une manière tout à fait joyeuse et en faisant des expériences fantastiques. »


Chers amis et lecteurs du Bulletin Salésien, avec le Synode qui se tient à Rome, l'Église veut écouter les rêves des jeunes et répondre avec toute sa « fibre maternelle ». En parfaite harmonie avec l'Église, nous, Salésiens, nous apprêtons à faire la même chose avec la tenue du Chapitre Général que nous préparons.

Nous voulons écouter le cœur des jeunes, de tous les jeunes : des plus proches aux plus éloignés, ou ceux vis-à-vis desquels nous avons pris nos distances. Demandons-leur ce qu'ils attendent de nous, de manière que nous puissions les aider et comment eux-mêmes peuvent nous aider à être plus fidèles au Seigneur, comme Don Bosco. Ne laissons pas échapper cette opportunité. Les jeunes peuvent être, avec nous, Salésiens de Don Bosco, les autres protagonistes de notre Chapitre. Leur participation à l'Assemblée Capitulaire sera plus que « symbolique » ; mais même s'ils ne peuvent pas participer physiquement à tous les moments du CG28, ils seront présents avec leur parole jeune, forte, courageuse et même « audacieuse », que nous accueillerons avec un cœur prêt.

Le thème du Chapitre sera : « Quels Salésiens pour les jeunes d’aujourd’hui ? ». C’est la question la plus belle et la plus cohérente que l’on puisse se poser. Le philosophe Umberto Galimberti l’explique ainsi : « Les jeunes réclament des enseignants motivés et charismatiques car l’on apprend par fascination. » Et ils disent aux adultes : « Nous ne vous détestons pas ! Au contraire ! Nous vous sommes même reconnaissants si vous pouvez nous aider à réaliser ce que nous voulons devenir car nous aussi, nous avons un rêve et nous ne voulons pas qu’il s’évanouisse comme s’évanouissent les étoiles filantes. »


« Très cher Père Ángel»


À titre d'exemple, je voudrais partager avec vous deux textes qui me sont parvenus récemment. Le premier est un message personnel dans « Facebook » ; et l'autre est le témoignage d'un jeune homme rencontré lors d'une de mes dernières visites.

Je rapporte les deux messages tels qu'ils ont été écrits par les jeunes, y compris les erreurs grammaticales. Le premier message, d’il y a deux semaines, provient d'une jeune animatrice :

«Très cher Père Ángel,

Je viens de voir votre message concernant le Chapitre Général 28 et j’ai décidé de vous écrire, juste pour vous dire quelque chose ; le thème du Chapitre m’a semblé merveilleux. J’avais déjà pris un moment pour réfléchir un peu sur la figure salésienne dont a besoin notre réalité – et dont nous avons besoin, nous, les jeunes – forte de mon expérience personnelle que j’ai vécue avec les Salésiens qui m’ont accompagnée tout au long de ma croissance. Il me semble que le Chapitre nous concerne directement, nous, les jeunes en formation-accompagnement ou déjà jeunes animateurs, car nous sommes très sensibles aux gestes qui peuvent nous être adressés.

Sincèrement, je me suis sentie un peu triste parfois, car pour certains Salésiens, ce qui semble compter le plus apparemment, ce sont les comptes, les objets de la maison, les questions économiques, les bâtiments, la gestion, etc.

Cependant, l’invitation à donner la première place aux choses du cœur me comble de joie ; ce qui me remplit vraiment d’une grande espérance, c’est le défi d’abandonner la question du bien-être parce que nous avons besoin de Salésiens avec des convictions, des rêves, de la passion, des Salésiens qui puissent être des témoins vivants de l’amour du Christ et qui puissent être pour nous un exemple de tout ce que professait Don Bosco.

Je crois que nous pouvons tomber amoureux une fois de plus de ce style de vie et ainsi faire grandir encore plus notre chère Famille Salésienne, chacun faisant la part qui lui revient, bien sûr. Je vous porte dans mon cœur avec une grande affection. »

Lors de ma dernière visite au Mexique, un jeune homme du Mouvement Salésien des Jeunes m'a donné cette lettre après l'avoir lue en public.

«Père Ángel, bonjour.

Tout d'abord, je tiens à vous saluer et à vous remercier pour tout ce que vous faites. C'est un réel plaisir de pouvoir partager un peu l'expérience de ma communauté en tant que jeune du Mouvement Salésien. Je m'appelle A.K. et j'ai 23 ans. Je suis originaire de la frontière, de Nuevo Laredo, Tamaulipas.

C'est vraiment un défi d'écrire ces mots et de savoir qu'ils seront lus par le Successeur de Don Bosco, notre cher Don Bosco, qui a inspiré des milliers de jeunes à se convertir à Dieu par amour, à vivre des expériences inoubliables et à se connaître plus intimement.

Je connais les Salésiens depuis 10 ans. Je considère comme une grande bénédiction d'avoir vu la naissance d'un Oratoire (patronage) à partir d'une véritable décharge ; la joie de voir comment une communauté s'est progressivement constituée, qui voulait travailler, faire la différence, cultiver un espace de joie, de vivre ensemble et de paix pour nos enfants et nos jeunes, créer un lieu où aimer le Christ librement, consacrer du temps et des efforts.

Au cours de cette période, il a été difficile de maintenir l'oratoire en vie, en raison d'un environnement difficile : usage de stupéfiants, d’alcool, trafic de drogue, migration illégale et où les jeunes garçons et filles sont le plus exposés. Difficile est la lutte que l'on affronte tous les jours, une lutte de tous contre tous.

Il faut reconnaître le soutien de la communauté salésienne et des volontaires qui nous accompagnent et qui cherchent à libérer les jeunes de ces situations. Mais il y a aussi des jeunes qui aiment Jésus et Don Bosco ; des jeunes qui ont trouvé un deuxième foyer, de nouveaux amis, un lieu où pouvoir s’exprimer et se distraire sainement.

C'est pour cette raison que nous, les jeunes de Nuevo Laredo, souhaitons dire à Don Bosco que nous voulons être courageux, comme lui, pour faire face à tant de situations, sans désespérer et sans abandonner, toujours en quête de nos rêves, même si nous ne savons pas jusqu'où nous pouvons aller. Beaucoup d'entre nous continuent à se demander ce que nous avons fait pour avoir mérité de connaître et de vivre dans un Oratoire et y apprendre à partager l'exemple de Don Bosco.

Nous sommes passionnés de savoir comment Don Bosco a consacré son temps et sa vie aux plus démunis, leur procurant un endroit où vivre, envoyant des personnes qui nous suivent en nous transmettant la même énergie pour croire en Jésus et vivre selon son exemple. Beaucoup d'entre nous n'imaginent pas une vie sans Don Bosco, sans Salésiens, et nous pouvons dire que, sans lui, nous n'aimerions pas Dieu « à la folie », d'une manière tout à fait joyeuse et en faisant des expériences fantastiques.

Don Bosco, tu as guidé les jeunes égarés qui, cherchant le sens de leur vie, ont trouvé la réponse dans cette maison, cette école, cette église et cette cour de récréation.

C’est pourquoi, cher Père, cher Don Bosco, je tiens à vous remercier de continuer à encourager et à motiver les jeunes. Et je voudrais vous remercier de garder vivante ma « Grande Famille Salésienne » où j’ai vécu les meilleurs moments de ma vie, où j'ai connu des personnes merveilleuses de qui j'apprends encore, surtout la joie d'aimer Dieu d'une manière dont je n'aurais jamais eu idée. J’apprends le bonheur d'être moi-même, de faire ce que j'aime, sans crainte ni gêne devant les autres, de vivre pleinement et en toute simplicité le charisme salésien et donc de pouvoir dire que mon choix, c'est le Christ, à la manière de Don Bosco.»

Voilà donc deux témoignages qui nous montrent à quel point est important pour ces jeunes le parcours de vie dans l'ambiance salésienne où ils se trouvent et comment ce contexte salésien les a amenés et les amène à rencontrer Jésus. En même temps, ils nous demandent de rester proches d'eux, de marcher à leurs côtés, en particulier au moment des décisions importantes, les plus fondamentales, celles qui touchent vraiment leur vie et leur cœur.

Nous sommes les fils d’un grand « rêveur » et nous ne laisserons pas s’évanouir les rêves des jeunes comme s’évanouissent les étoiles filantes.