2011|fr|11: LA VENERABLE MAMAN MARGUERITE ( 1788-1859)

LA VENERABLE MAMAN MARGUERITE ( 1788-1859)

Maternité éducative et sacerdotale

La vocation d’une maman veuve


“ Une femme de caractère, qui la trouvera ? Ella a bien plus de prix que le corail…Ses fils, hautement, la proclament bienheureuse » (Prov. 31, 10.28).

Marguerite vit son chemin de foi dans le mariage en épousant François Bosco, qui était resté veuf à l’âge de 27 ans. Ils célébrèrent leur mariage dans la paroisse de Capriglio le 6 juin 1812, en échangeant l’anneau conjugal au pied de l’autel et pendant la célébration du saint Sacrifice.


A la mort prématurée de son mari, Marguerite se trouva seule, à faire face à gouverner une famille dans un moment de grave famine. Dans la maison il y a la maman de François, paralysée et ayant besoin de soins ; il y Antoine, fils du premier mariage de François ; il y ses deus fils, Joseph et Jean (le future Don Bosco). A la proposition d’un nouveau et très avantageux mariage elle répond constamment : «  Dieu m’a donné un mari et il me la reprit ; en mourant il m’a confié trois fils, et moi je serai une mère cruelle si je les abandonnais dans le moment où ils ont le plus besoin de moi ». On lui répliqua que ses fils seraient confiés à un bon tuteur, qui en aurait grand soin : «  Le tuteur - répondit la généreuse femme – est un ami ; mais moi je suis la mère de mes enfants ; je ne les abandonnerai jamais, même si on me donnait tout l’or du monde. C’est mon devoir de me consacrer toute entière à leur éducation chrétienne »


Femme forte et sage, juste et ferme dans ses choix, Marguerite conduit un train de vie sobre et tempérant. Dans l’éducation chrétienne des enfants elle est sévère, douce et raisonnable. Elle fait ainsi grandir trois enfants très divers par caractère : mais elle ne nivelle ni mortifie personne. Obligée à des choix parfois dramatiques – comme l’éloignement de la maison du petit Jean pour sauver la paix en famille et lui permettre d’étudier -, elle favorise, avec foi et espérance, les penchants des enfants, en les aidant à croitre dans la générosité et le savoir se débrouiller. Après avoir écouté le songe de neuf ans du petit Jean, c’est la seule qui est capable de le lire à la lumière du Seigneur : «  Qui sait que tu ne devienne prêtre ». C’est ainsi qu’elle lui permet de rester avec des jeunes peu recommandables, parce que avec lui ils se comportent mieux.


Avec amour elle accompagne Jean jusqu’au sacerdoce, manifestant en maintes circonstances une capacité de discernement de la volonté de Dieu vraiment singulière : « Je veux absolument que tu examines le choix que tu veux faire et qu’ensuite tu suive ta vocation, sans te soucier de personne. La première chose c’est le salut de ton âme. Le curé voulait que je te déconseille cette décision, en vue du besoin que je pourrai avoir plus tard de ton aide. Mais je dis : ces choses ne sont pas mon affaire, parce que Dieu est avant tout. Ne te soucie pas pour moi. De toi je ne veux rien : je ne m’attends rien de toi. Retient bien ceci : je suis née dans la pauvreté, j’ai vécu dans la pauvreté, je veux mourir dans la pauvreté. Je te dis même ceci : si tu te décides pour l’état de prêtre séculier et par malheur tu devenais riche, je ne viendrais jamais te visiter. Souviens-toi bien de cela ! ». Et le soir de la première messe au pays natal de Castelnuovo, alors qu’ensemble ils rentraient à la maison des Becchi, Maman Marguerite dit à son fils, nouveau prêtre, des paroles mémorables dans l’histoire du sacerdoce catholique : «  Tu es prêtre, tu dis la messe ; désormais tu es donc plus près de Jésus-Christ. Souviens-toi, cependant, que commencer à dire la Messe, c’est commencer à souffrit. Tu ne t’en rendras pas compte tout de suite, mais petit à petit tu verras que ta mère a dit la vérité. Je suis sûre que tous les jours tu prieras pour moi, que je sois en vie ou décédée, cela me suffit. Dorénavant pense seulement au salut des âmes et ne te tracasse en rien pour moi ».


Ce rapport entre mère et fils grandit jusqu’au partage de maman Marguerite à la mission éducative du fils : « Mon cher fils, tu peux imaginer combien cela me coute abandonner cette maison, ton frère et les autres êtres chers ; mais si tu crois que cela puisse plaire au Seigneur je suis prête à te suivre ». Elle laisse la chère maisonnette au Becchi, elle le suit parmi les jeunes pauvres et abandonnés de Turin. Ici pendant dix ans (les derniers de sa vie) Marguerite se donne sans ménager ses forces à la mission de Don Bosco et aux débuts de son œuvre, en exerçant une double maternité : maternité spirituelle envers le fils prêtre et maternité éducative envers les garçons du premier oratoire, en contribuant à l’éducation d’enfants saints, tels Dominique Savio et Michel Rua.


Illettrée, mais remplie de cette sagesse qui vient d’en haut, elle devient l’aide de ces pauvres garçons de la rue, fils de personne. Finalement, la grâce de Dieu et l’exercice de la vertu ont fait de Marguerite Occhiena une mère héroïque, une éducatrice sage et une bonne conseillère pour le naissant charisme salésien. C’est une personne sainte, Maman Marguerite, et pourtant elle brille parmi l’extraordinaire nombre de mamans saintes qui vivent à la présence de Dieu et en Dieu, avec une union faite de silencieuses invocations presque continuelles. La ‘chose la plus simple ‘ que maman Marguerite continue de répéter avec l’exemple de sa vie, la voici : La sainteté est à la portée de la main, elle est pour tout le monde, et elle se réalise dans l’obéissance fidèle à la vocation spécifique que le Seigneur confie à chacun de nous.