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CONNAITRE DON BOSCO

PASCUAL CHÁVEZ VILLANUEVA

2 Un nouveau modèle de Mission

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3 et de missionnaire

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Le président des Etats Unis, Barack Obama, en visite au Brésil le 19 et 20 mars en vue d’étendre et améliorer les relations politiques et commerciales entre les deux pays, à l’occasion d’un discours aux entrepreneurs il a mentionné le songe de Don Bosco sur la ville de Brasilia.

A la fin de son discours, de la durée d’environ vingt minutes, Obama a rappel le songe de Don Bosco:” Brasilia est une ville jeune, de seulement 51 ans, mais qui a initié il y a plus qu’un siècle; en 1883 Don Bosco eut la vision qu’un jour la capitale d’une grande nation serait construite entre le 15e et 20e parallèle et qu’elle serait le modèle du futur et qu’elle aurait donné des opportunités pour tout citoyen brésilien”.



UNE PETITE MAPPEMONDE OBSCURE


L’objet le plus émouvant des chambrettes de Don Bosco à Valdocco est une petite mappemonde obscure et plutôt approximative. On ne voit pas les frontières entre les états et le monde semble, étrangement, tout un ensemble compact.

Souvent le jeune Michel Rua l’entendit s’exclamer:” Oh, si j’avais douze prêtres à ma disposition, que de bien on pourrait faire! Je voudrais les envoyer prêcher les vérités de notre sainte Religion non seulement dans les églises, mais aussi sur les places!” Et jetant alors un regard sur quelques vieilles cartes de la mappemonde, il soupirait en voyant la grand nombre de régions qui étaient encore dans l’ombre de la mort, et il manifestait un ardent désir de pouvoir, un jour, porter la lumière de l’Evangile dans les lieux pas encore atteints par d’autres missionnaires. (Memorie biografiche III, 546).

La même ardeur apostolique puisée à l’école de don Cafasso, qui avait poussé don Bosco à identifier, comme terrain d’action, le monde des jeunes pauvres et abandonnés, sera, de plus en plus, à la base de la décision d’ouvrir la Famille Salésienne aux missions ad gentes. Don Rua le redira : «  ce fut ce besoin de sauver les âmes qui lui fait paraitre petit l’ancien monde et le poussa à envoyer ses fils dans les lointaines Missions d’Amérique. » (BS 21(1897) 4).

Durant les années du ‘Convitto’, influencé par la littérature missionnaire, don Bosco avait rêvé de s’unir avec les Oblats de Marie pour les missions parmi les indiens de l’Amérique du Nord. Il était un lecteur assidu des « Annali della Propagazione della fede » depuis 1848. Mais l’impact décisif dans l’accélération de la vocation missionnaire de la jeune congrégation fut donné à l’occasion du Concile Vatican I (1869-70).Plusieurs Evêques d’Amérique, d’Afrique et d’Asie, profitaient de leur venue à Rome pour enrôler clergé et sœurs ; ils se mirent en rapport avec don Bosco, visitèrent Valdocco et lui proposèrent des fondations. Don Bosco vit cela comme un signe de la volonté de Dieu, et il s’enthousiasma. Dans ce contexte, entre 1871/72 se place le premier songe missionnaire.

« Il m’a semblé me trouver dans une région sauvage et tout à fait inconnue. C’était une immense plaine, tout à fait en friche, dans laquelle on ne voyait ni collines ni monts ; seulement dans le très lointain horizon se dessinaient des montagnes inaccessibles…Entre temps je vois, au loin, un groupe de missionnaires qui, la joie au visage, s’approchaient des sauvages ; ils étaient précédés par une troupe de jeunes. Je tremblais en pensant : « Ils vont se faire tuer »- Et je m’approchais d’eux : c’étaient des clercs et de prêtres. Je les regardais avec attention et je les ai reconnus : c’étaient nos salésiens. Les premiers m’étaient familiers et, bien que je n’ai pas pu connaitre personnellement beaucoup d’autres qui suivaient les premiers, j’ai réalié que eux aussi étaient Missionnaires Salésiens, tout à fait les nôtres ».

Influencé par l’esprit de son siècle, il pensait la mission dans le sens plus stricte, in partibus infidelium, et dans le sens plus romantique : parmi les peuples ‘cruels et sauvages’. Un rôle important l’a joué aussi sa vision catholique de l’Eglise, envoyée à tous les peuples, et la perception de la vocation salésienne comme un don fait par Dieu aux jeunes du monde entier, ensemble avec les préoccupations anti-protestantes. Les principes de la missiologie de l’époque étaient ceux du levain qui transforme, de la lutte conquérante, du témoignage évangélique jusqu’au martyre, L’Euntes in mundum universum lui résonnait à l’oreille comme un ordre juridico-ecclésial, et c’est pourquoi il envoya ses missionnaires à Rome pour recevoir la bénédiction du Pape.


L’AVANT-GARDE D’UNE GRANDE ARMEE


Cependant, son réalisme le poussa à préférer la proposition argentine : c’est là que se dirigeaient des milliers d’immigrants et ses missionnaires ne se seraient pas sentis isolés ; il y avait là une société civile prête à soutenir son oeuvre, et là aussi il y avait les « sauvages » de ses songes. Les lettres et les informations de Cagliero et des autres sur la Patagonie réelle auraient modifié radicalement la vision romantique de don Bosco, toujours prêt à s’adapter aux situations et à y voir la voix du Seigneur. La stratégie changea : fonder des oeuvres comme celle de Valdocco (collèges-paroisses-oratoires), qui soient lieux de formation pour la fermentation des nouvelles nations de l’Amérique Latine et de là partir pour le service missionnaire parmi les populations indigènes.

Ainsi le modèle traditionnel de mission fut renouvelé avec des éléments puisés dans le charisme oratorien, qui donne beaucoup d’importance à l’instruction et au soin de la jeunesse. Aussi les aspects organisateurs changèrent : les missionnaires salésiens n’étaient pas seulement témoins et apôtres qui laissaient tout pour annoncer l’Evangile ; ils se sentaient aussi, comme la pointe de ‘l’iceberg’, comme l’avant-garde d’ne grande armée, l’expression de toute le Famille Salésienne qui les soutenait spirituellement et matériellement et qui participait à leurs joies et leurs peines, à leurs succès et à leurs difficultés.

Don Rua le rappela aux Coopérateurs : « Les Salésiens et les Filles de Marie Auxiliatrice, comme troupes d’une armée en campagne, feront leur part en mettant à la disposition du Seigneur et du prochain leur volonté, leur santé, leur vie ; les Coopérateurs et les Coopératrices, à leur tour, fassent en sorte que les bons pères et les bonnes mères de famille pratiquent pour leurs enfants, quand ils sont sur le champ de bataille (BS 14 (1890) pp. 4-5) .

Les lettres des missionnaires publiées sur le ‘Bullettino’ soulignaient chaque détail, chaque projet, chaque réalisation, chaque succès, chaque souffrance, chaque problème. Tout le monde pouvait connaître et participer à leurs fatigues apostoliques, se réjouir, être fiers, souffrir avec eux, les soutenir avec la prière, collaborer économiquement. Et les missionnaires, qui se sentaient membres de la grande famille de don Bosco, appréciés, soutenus, encouragés et aimés, ont été capables de greffer efficacement le charisme salésien partout dans le monde.