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CONNAITRE DON BOSCO

PASCUAL CHÁVEZ VILLANUEVA

LE FEU DOIT

SE PROPAGER



2 Répondre aux besoins des “jeunes pauvres et abandonnés” en tension salvifique GLOBALE, avec prévoyance et regard ouvert sur l’ensemble de l’univers des jeunes.

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Les débuts de l’Oratoire sont émouvants: « A la maison il se prêtait à toute sorte d’occupations. N’étant pas en mesure de prendre des gens à service, avec sa mère il faisait toute sorte de travaux domestiques. Pendant que Marguerite s’occupait de la cuisine, surveillait la lessive, reprisait le linge et réparait les habits usagés, il s’occupait de tous les autres petits travaux. En ces premières années, Don Bosco, qui faisait vie commune avec les jeunes, quand il restait à la maison il était prêt à tout service. Au matin il insistait pour que jeunes se lavent les mains et le visage, et c’était lui qui peignait les plus petits, leur coupait les cheveux, nettoyait les habits, mettrait en ordre les lits défaits, balayait les pièces et la petite chapelle. Sa mère allumait le feu et lui allait puiser de l’eau, il tamisait la farine de mais, il enlevait les scories du riz. Parfois i écossait les haricots et épluchait les pommes de terre.. C’était encore lui qui souvent préparai la table pour ses pensionnaires e remettait en ordre la vaisselle et aussi les marmites de cuivre, qu’il se faisait prêter, en certains jours, par quelque voisin bénévole. Selon le besoin, il fabriquait ou remettait en état quelques banquettes pour que les jeunes puissent s’asseoir ; il fendait aussi le bois.

Pour épargner les frais du tailleur il coupait et cousait les pantalons, les caleçons , les vestes, et avec l’aide de sa mère en deux heures l’habit était prêt » (Memorie Biografiche III, 359).

L’histoire nous montre que l’engagement de don Bosco commence avec les jeunes rencontrés dans les années ’40, des migrants en grande partie, abandonnés à eux-mêmes. Son apport initial est surtout pastoral, mais bien vite il s’élargit à une action de charité, d’assistance, d’éducation et formation globale, pour répondre à tous leurs besoins matériels et spirituels, temporels et éternels. Le « feu de charité » qui le pousse à œuvrer pour le « salut des âmes », l’oriente vers une action concrète, religieuse, et en même temps civile et morale.


La “portion” de l’espérance


En 1849, don Bosco fait imprimer un ‘Avis Sacré’ sur lequel il écrit : « La portion de la société humaine, sur qui est fondée l’espérance du présent et de l’avenir, la portion qui mérite les plus grandes attentions est, sans doute, la jeunesse. Celle-ci, éduquée convenablement, sera source d’ordre et de moralité, si non il y aura vice et désordre. Seule la religion est capable de commencer et accomplir la grande tâche d’une vraie éducation » (Memorie biografiche III, 605 .

Tout en donnant aux jeunes les instruments formatifs indispensables pour en faire des « bons chrétiens et honnêtes citoyens », il vise à régénérer la société et la culture. Son parcours n’est pas celui des philosophes et des idéologues. Don Bosco n’est ni un penseur ni un révolutionnaire, mais un formateur. Il commence par répondre aux exigences immédiates des jeunes qu’il rencontre. Ainsi après le catéchisme il passe à l’Oratoire dominical, puis à la « maison » avec laboratoires et école secondaire, à l’apostolat de la presse, à la fondation de la Société Salésienne et des Filles de Marie Auxiliatrice, à l’ouverture de Collèges et Hospices hors Turin, aux missions, à l’Union des Coopérateurs, au soin des vocations, jeunes et adultes…


L’esprit et le coeur

Avec le temps et les changements de la situation sociale, l’idée de “jeunes pauvres et abandonnés” s’élargit à groupes plus larges. A la pauvreté économique et à l’abandon éducatif des jeunes accueillis les premières années, s’ajute la perception d’autres pauvretés : affectives, éducatives, sociales, culturelles, morales, religieuses, spirituelles… Entre 1841 et 1888 la société mondiale se transforme sous la pression du progrès, du commerce, de l’industrie, du désir de rachat populaire, des idéologies, des lois, des ambitions politiques et nationalistes, du colonialisme, des migrations. La jeunesse pauvre et abandonnée augmente à tous les niveaux et dans tous les coins du monde. Pour ‘sauver’ ces jeunes, le catéchisme et la pastorale dominicale ne suffisent plus : il faut une action formative globale qui s’enracine dans l’esprit et dans le cœur.

Un projet bien structuré

Don Bosco élargit les horizons, varie les propositions, amplifie les sphères d’activités. L’Oratoire dominical reste l’expérience de référence exemplaire, mais cela ne suffit plus. Pour rejoindre un nombre plus grand de jeunes et pour leur donner les instruments formatifs nécessaires dans les nouveaux scénarios, il s’élance dans des entreprises plus vastes, se basant surtout sur la demande d’instruction scolaire et professionnelle. Même l’empirisme éducatif des premières années et la conduction familiale de la maison sont repensés par un système éducatif organique, adapté aux nouvelles œuvres, qui intègre expérience historique et nouvelles exigences : les années ’70 et ’80 sont caractérisés, pour don Bosco, par des réflexions qui produisent des documents de grande valeur pédagogique. L’organisation même des œuvres requiert une réglementation plus avisée : en 1877 on imprimera le ‘Règlement’ pour les externes et celui pour les Maisons, qui se révèlent comme de vrais projets éducatifs et pastoraux adaptés à des œuvres complexes et à des communautés éducatives bien variées..

Comme le levain dans le monde

Dans ce même temps, au niveau ecclésial, il y a un nouveau modèle de croyant qui émerge, témoin actif et partie prenante, qui demande une spiritualité adéquate à sa mission dans le monde, des parcours formatifs et pastoraux adaptés. Cela aussi pousse don Bosco à l’action : de la préoccupation pour former de bons chrétiens et honnêtes citoyen, il passe à un objectif plus ambitieux : il faut les doter de moyens pour une mission charitable, apostolique et de témoignage dans le social. Ses conférences reprises dans le ‘Bollettino’ des années ’80 révèlent clairement cette ouverture. Les Coopérateurs et les anciens-élèves sont vus désormais dans cette perspective militante.