2011|fr|04: Serviteur de Dieu ATTILIO GIORDANI (1913-1972)

Serviteur de Dieu ATTILIO GIORDANI (1913-1972)

Un laïc “comme Don Bosco”

La vocation d’un Salésien Coopérateur


Père de famille, catéchiste et animateur de l’oratoire, salésien coopérateur et missionnaire au Mato Grosso. Membre de la paroisse Saint Agostino, gérée par les Salésiens de Milan, Attilio est l’âme de l’oratoire et de la paroisse, le magicien de l’oratoire, un phénomène d’imagination, de gaité, de capacité éducative avec ses jeunes. Sa vocation de laïc chrétien engagé aleurite et se développe sur le terrain de l’oratoire, avec le coeur apostolique et joyeux de Don Bosco. C’est un acteur exceptionnel, un qui sait charmer avec sa manière de réciter, très naturel et frais. Il a une charge, comme un secret, comme une grâce , qui n’est pas celle de l’acteur. Ce qui attire c’est quelque chose de beau qu’il a en lui. Etre avec les jeunes est la vocation de Don Bosco et de chaque salésien. Don Bosco l’appelait « assistance ». La façon d’Attilio d’être avec les jeunes enchante comme sa manière de réciter. Il n’a pas peur des jeunes, il est naturel avec eux. Et pourtant il prépare tout avant de se trouver au milieu des jeunes : chants, slogans, poésies,… Il est capables d’ écouter attentivement, attentif à ce qu’on lui dit, et il a toujours un mot pour rire vivant, joyeux pour chacun. Toujours joyeux et optimiste, et même sa façon de se moquer est douce et ne blesse personne. Attilio au milieu des jeunes c’est un spectacle :Don Bosco devait être ainsi !Il est attentif au groupe et il tient à l’œil chacun. Il est attentif à la situation réelle, il suit l’instinct des jeunes et il y met un frein avec son inventive. Si les jeunes chahutent, au lieu d’apprendre le catéchisme, il lance un cri, il fait un bond, il fait sortir un peu anhydride carbonique et il reprend en mais les rênes et c’est le silence. Son inventive est celle de s’adapter aux situations.

Les étapes de son cheminement ont été les étapes de son temps: au temps du fascisme il cherche la liberté à l’oratoire, dans l’Action Catholique ; en temps de guerre et après la guerre, alors que à cause de la politique et des partis on se regarde comme chiens et chats, il invente la croisade de la bonté ; au temps de la contestation, quand les jeunes s’approprient du terrain que les vieux ont laissé libre d’idéaux, il appuie l’ « Opération Mato Grosso » que ses enfants lui ont apportée à la maison. Sa méthode et sa manière d’être avec les jeunes manifeste sa préoccupation constante pour l’âme de l’enfant, son respect pour le jeune. Ce que Don Bosco demandait à ses salésiens, chez Attilio était une tache toujours bien faite. Le message transmit par Attilio avec sa méthode, toujours mise à jour, on peut le résumer avec le mot « bonté ». Et tout cela il le partage avec Noemi, sa fiancée et plus tard son épouse, qui se laisse entraîner jusqu’à la fin par l’enthousiasme irrésistible de son Attilio : « Bien chère Noe, que le Seigneur nous aide à ne pas être de bons tout simpelément, à vivre dans le monde sans être du monde, à aller contre-courant… »


Attilio, Don Bosco l’a incarné ! Dans la joie, dans son être avec les jeunes ; dans la piété aussi :une piété simple, celle qui prie avant les repas : « Merci Seigneur pour le pain que tu nous donnes, donne aussi à qui n’en a pas ». Attilio vit d’union avec Dieu, avec Don Bosco. Sa journée commence par son réveil à 6,00 et à 6,30 il est à l’église pour participer à l’Eucharistie et faire la communion. S’il n’y a pas d’enfant de chœur il n’a pas honte d’aller lui-même servir la messe, même à 58/59 ans. Il y a ensuite la méditation, et puis à la maison, où il écoute à la radio les dernières nouvelles et ensuite au travail. Il rentre à midi. Après le diner il va chez les salésiens du Collège « S. Ambrogio » de Milan. Il les connait tous, à partir du provincial jusqu’au dernier cher salésien, aveugle, qui vient de Bethléem. Et quand il y a quelqu’un qui soufre ou qui est un peu sur les cotés, il est présent. Il salue tous les salésiens, et chaque jour il fait sa visite au Saint Sacrement.


Sa vie on la comprend à partir de la mort. A l’âge de soixante ans, Attilio Giordani, avec sa femme Noemi, son ainé Pier Giorgio et sa fille cadette Paolo, part pour le Brésil – Mato Grosso. Voici ce qu’il dit aux parents : « Si nous voulons et devons partager la vocation de nos enfants, comprendre nos jeunes, quand ils font certains choix importants et exemplaires, nous devons être disposés à suivre nos jeunes pour les soutenir dans l’épreuve, pour pouvoir juger ce qu’ils font en connaissance de cause ».


« Dans la vie ça ne sert pas tellement de dire les choses qu’on doit faire, pas tellement de prêcher, ce qui compte c’est ce que l’on fait. Il faut démontrer avec la vie ce en quoi nous croyons. Il n’y a pas de sermon à faire. Le sermon est vivre”.

Sa vie est toute une course, avec les jeunes. Et il arriva au but comme en sprintant , en démontrand ce qu’est la vocation permanente du chrétien : donner la vie ! Ce qu’est d’être jeunes jusqu’au dernier jour. Plusieurs fois Attilio avait dit : « La mort doit nous trouver vivants ».

Lui si vivant dans les choses ordinaires, dans la joie, dans la piété, et même dans la rencontre finale avec le Seigneur, il est prêt pour continuer à être au milieu de ses jeunes dans le jardin salésien du ciel. La mort le surprend pendant qu’il parlait dans une rencontre missionnaire à Campo Grande (Brésil), alors que se sentant évanouir, il appuie sa tête sur les épaules du P. Ugo De Censi et il murmure à son fils : « Pier Giorgio, à toi de continuer ». C’est le message qu’Attilio nous laisse à nous aussi : continuer à être Don Bosco vivant aujourd’hui avec joie et passion jusqu’à la fin.