2008|fr|04: Eduquer avec le cœur de Don Bosco: Un service educatif- pastoral


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di Pascual Chávez Villanueva


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DUQUER AVEC LE CŒUR DE DB

UN SERVICE

EDUCATIF ET PASTORAL


A l’éducateur on demande le sérieux dans son travail et la vigilance de l’esprit. Il doit se rendre compte de toutes les formes de pensée qui ont une incidense sur les jeunes et les aider à évaluer et à choisir (…) Il ne suffit pas de savoir, il faut communiquer. Et il ne suffit pas de communiquer, il faut se communiquer. Celui qui communique une notion mais ne se communique pas, enseigne mais il n’éduque pas (…) Il faut aimer ce que l’on communique et celui auquel on communique ”1.

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es personnes vers lesquelles nous sommes envoyés et auxquelles nous devons donner des réponses valides du point de vue éducatif et pastoral, intéressent plus que les œuvres. Pour Don Bosco « les jeunes étaient ses maîtres » à connaître et à sauver. La formation est donc la première exigence de sa vocation et de sa mission, car il faut être en forme – du point de vue éducatif, religieux et pastoral – en face de toutes les situations que peuvent rencontrer les jeunes. Pour que le service éducatif soit de qualité, il faut investir en personnes, en ressources et en temps dans la formation des agents ; et il faut aussi former non seulement l’esprit et l’intelligence, mais aussi le cœur. Pour cela, en tant qu’éducateurs, nous devons valoriser notre vocation éducative dans toute sa dignité. Il faut être vraiment en forme pour faire face à « la problématique éducative », comme un défi à notre capacité professionnelle et non pas comme une excuse qui nous bloque, en renonçant à nos tâches éducatives. La « qualité » de la vie quotidienne doit être la plate-forme privilégiée de notre formation.


Pour celui qui est éducateur par vocation, l’acte éducatif est « le lieu privilégié de la rencontre avec Dieu »2. Il ne s’agit donc pas d’un moment marginal de sa vie. Être avec les jeunes est l’espace spirituel et le centre pastoral de la vie de l’éducateur selon le cœur de Don Bosco. Si ce centre d’unité s’effrite, l’espace reste ouvert aux protagonismes, aux activismes, aux intuitionnismes, qui constituent une tentation insidieuse pour les institutions éducatives. La charité pastorale est le moteur de la spiritualité éducative qui est fruit d’effort, don de soi, réflexion, recherche, et d’un soin continuel et vigilant ; mais elle plonge ses racines dans l’union avec Dieu (comme s’il voyait l’invisible), elle se traduit en prière et en action, en mystique et en ascèse. Elle aide ainsi la sanctification aussi bien de l’éducateur que des jeunes. Le Christ veut partager avec eux sa vie, et l’Esprit Saint se rend présent en eux pour construire la communauté humaine et chrétienne. Educateurs et jeunes se rencontrent sur le même chemin de sainteté. C’est pour cela qu’il faut accepter le défi d’être, par l’éducation, missionnaires des jeunes d’aujourd’hui. Le service qu’offre l’éducation salésienne est complet, intégral, puisqu’il tient compte de toutes et de chacune des dimensions de la personne, en cherchant le bien intégral du jeune « ici et pour l’éternité », l’honnête citoyen et le bon chrétien, comme il s’exprime aussi dans le trinôme : Santé, Sagesse, Sainteté. Ce service éducatif est valable pour tous. Il est conçu pour la masse et pour chacun en particulier, pour n’importe quel milieu et pour toute situation éducative, étant donné que les principes et les techniques qui le soutiennent peuvent être mis en pratique par de simples éducateurs qui possèdent – cela va sans dire – une profonde personnalité chrétienne et sont capables d’une grande charité pastorale envers les jeunes.


Don Bosco, homme pratique, savait que la bonté de n’importe quelle méthode éducative se mesure par la capacité de motiver les découragés, de remettre en état ceux qui ont jeté l’éponge, d’offrir à la société, en tant que professionnels honnêtes et compétents, les jeunes qu’il recueillait dans les rues et sur les places, exposés aux périls propres d’une grande ville. Sa méthode prépare des hommes d’une vie profondément humaine grâce à une profession, utiles à eux-mêmes et à la société. Don Bosco était sans cesse éducateur: dans la cour de récréation, dans la salle à manger, en classe, dans l’atelier, à la chapelle. C’est pour cela que la proposition éducative salésienne n’est pas limitée à certaines structures. Le fait éducatif est un rapport entre les personnes, et cela est possible aussi bien dans des milieux éducatifs institutionnels que dans le temps libre des jeunes. Corps et âme, individu et société, culture et santé physique : tout est pris en considération dans cette conception éducative, adaptée à tous les milieux, à tous les contextes géographiques, sociaux, religieux, à n’importe quel individu et spécialement à tous les éducateurs qui souhaitent sincèrement le bien des jeunes. Nous pouvons conclure en disant que le service éducatif et pastoral se réalise en formes diverses, déterminées par les besoins de ceux auxquels on se dévoue. Sensibles aux signes des temps et attentifs aux exigences du pais et de l’Eglise, renouvelons nos structures avec créativité et souplesse, cherchant à être partout missionnaires des jeunes, porteurs de l’Evangile à la jeunesse d’aujourd’hui. L’éducateur salésien est toujours fils de Don Bosco qui se disait prêt à n’importe quoi, même « à s’enlever le chapeau devant le diable »3, à condition de sauver l’âme de ses jeunes.



1 J.E.VECCHI, Spiritualità Salesiana, ELLEDICI, 2001, p.136 ‘passim’

2 Cfr. ‘Atti del Capitolo Generale 23°’, n.95


3 MB XIII, p.415

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