2019|fr|01: Le visage milticolore de Don Bosco aujourd'hui

LE MESSAGE DU RECTEUR MAJEUR

PÈRE ÁNGEL FERNÁNDEZ ARTIME



LE VISAGE MULTICOLORE DE DON BOSCO AUJOURD’HUI

De nombreuses histoires merveilleuses

qui nous consolent et nous encouragent




Bien chers lecteurs du Bulletin Salésien,


Je vous salue chaleureusement. Vous savez parfaitement que pour Don Bosco, le Bulletin Salésien était le moyen le plus précieux dont il disposait pour faire connaître le grand bien que Dieu fait à travers notre Famille.


Ceci est mon message pour le mois de janvier. Au moment de la fête de Don Bosco, je me trouverai à Panama City, une ville qui ressent une dévotion sans bornes pour Don Bosco : le jour de sa fête, sept cent mille personnes au moins participent à la procession en son honneur. Un panneau proclame : San Juan Bosco tan panameño como el Canal! (Don Bosco est aussi panaméen que le canal !). Quelques jours auparavant, nous aurons participé avec les jeunes et le Pape François aux Journées Mondiales de la Jeunesse.


J’écris exactement au moment où commence la session du Conseil Général ; les Conseillers se réunissent autour du Recteur Majeur après quatre mois durant lesquels ils ont suivi et accompagné, dans les cinq continents, l’une ou l’autre des 1936 présences du monde salésien.


Tout d’abord, nous avons passé quelques heures à partager tout ce qui a été vécu durant ces mois : ma pensée volait sans cesse en écoutant ces témoignages aussi beaux et variés que stimulants et provocants parfois. Voilà pourquoi j’ai donné ce titre à mon message. Don Bosco a vraiment un visage multicolore aujourd’hui.


  • J’ai entendu le Conseiller régional raconter comment en Yacoutie dans la ville de Yakutsk, en pleine Sibérie russe, à six mille kilomètres au nord de Moscou, la communauté salésienne a construit sa maison au milieu des résidents dont très peu sont chrétiens catholiques (de fait, il n’y avait que quinze fidèles à la messe du dernier dimanche), et continue à partager la vie, les joies et les difficultés de son petit troupeau.

  • J’ai écouté avec une profonde émotion la tragique situation de nombreuses familles pauvres et les obstacles cruels qui martyrisent les migrants aux points de passage frontaliers mexicains de Nuevo Laredo, Ciudad Juarez, Tijuana et tant d’autres. Les Salésiens sont là, pour réconforter les familles, tenter des parcours de formation avec les garçons et les filles, essayer de les protéger des réseaux de la drogue et du commerce sexuel.

  • J’ai été impressionné par ce que racontait un autre de mes confrères salésiens après sa visite au Nigéria, au Ghana et en Sierra Leone. Dans ce dernier pays, nous suivons les jeunes qui sont dans les prisons, exactement comme faisait Don Bosco jeune prêtre, il y a 170 ans, avec les jeunes des prisons de Turin. Une expérience qui l’a marqué au point d’être atteint de violentes douleurs à l’estomac à cause de ce qu’il avait vu. C’est pourquoi il prit la décision de dépenser sa vie pour éviter que d’autres jeunes aillent finir dans ces lieux horribles. Aujourd’hui, dans cette partie du monde, la réalité n’est pas meilleure que celle rencontrée par Don Bosco. Mais ces jeunes bénéficient de la visite et du réconfort quotidien d’un ami salésien.

  • Dans un autre pays africain, j’ai été l’hôte d’une maison salésienne où nous accueillons des enfants et des adolescents traumatisés, victimes de rapt par des personnages riches qui voulaient vendre leurs organes vitaux. Heureusement sauvés par la police, ils nous sont confiés pour être soignés et assistés jusqu’à ce que nous retrouvions leurs familles. Souvent ils restent avec nous pendant plusieurs années.

  • J’ai partagé moi-même la belle expérience de la visite de différentes maisons salésiennes en Corée où vivent, se sentant vraiment en famille, des adolescents et des jeunes que le tribunal a jugés coupables de « crimes mineurs ». Au lieu d’être internés dans des prisons pour mineurs, ils vivent plusieurs mois ou même une année dans la maison salésienne, suivant un programme sérieux et bienveillant de récupération. Ce fut une joie d’entendre de la bouche de trois juges que plus de 85 % de ces jeunes se réinsèrent dans la société d’une manière permanente et ne commettent plus d’actes criminels. Voilà un autre visage Don Bosco aujourd’hui. Avec des traits asiatico-coréens, cette fois-ci.


Pendant que j’écoutais ces histoires, belles et émouvantes, je pensais à Don Bosco. Comme il doit se sentir heureux pour ses fils et sa Famille Salésienne qui continuent d’aussi belle manière à être fidèles à la vocation que Dieu leur a donnée.


Impossible de ne pas rappeler le rêve de Don Bosco, en 1876, quand il gravit un rocher élevé et vit « des hommes de toutes couleurs, de toutes nations, vêtus de toutes les façons. Je vis tellement de gens, dit-il, n’imaginant pas que le monde puisse en contenir autant ! J’observai ceux qui étaient tout proches : je reconnus parfaitement les Salésiens des premières rangées et qui conduisaient des groupes de garçons et de filles. Puis les groupes se succédaient à perte de vue… et plus j’avançais, moins je connaissais les missionnaires. Alors mon guide prit de nouveau la parole et me dit : "Voilà la moisson réservée aux Salésiens. Vois-tu comme elle est immense ? Ce travail se perpétuera dans les siècles futurs"…”


Et j’ai eu grand plaisir à entendre que toutes ces nouvelles ne sont que la « pointe visible de l’iceberg » du grand bien accompli par nous tous. Et je pense qu’aujourd’hui Don Bosco a ce visage multicolore qu’il avait sans doute seulement rêvé d’avoir.


Je partage avec vous ces réflexions, chers lecteurs du Bulletin Salésien, car je pense que nous devons communiquer toutes les choses que nous réalisons. Il y a quelque temps, j’ai appris cette maxime : «L’arbre qui tombe fait plus de bruit que la forêt qui grandit en silence ». Cela me semble absolument vrai. Et ce que j’ai partagé avec vous n’est qu’une minuscule partie de cette forêt qui grandit silencieusement.


Je vous souhaite une très belle fête de Don Bosco. Nous resterons tous unis par la pensée à Panama, au milieu d’une très belle multitude de jeunes, et des jeunes « de rêve » !