Actes_1971_264.ACG


Actes_1971_264.ACG

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51e ANNËE
JU|N 1971
N.264
ACTES DU GONSEIT SUPÉRIEUR
DE LA SOCIËTË SALÉSIENNE
SOMN'AIBE
l. Lêttre du cardinal Jêan Vlllot, Secrétaire d'Etat de Sa Sainteté, au Recteur
maleur
ll. Dlscours du Recteur maJeur pour I'ouverture du Ghapitre général spéclal
-pgLUascqleaoôafrumnfapulaleSterLeilagsnrreoneeegoulntgsdeui»ldneisddedeee-aeuuengtnrsouncsDnttlsoLrdoroieoIne'eshauflud,itufsa.fiaompdan-naecviccslreellisetctLpélus-',eeeve-nJociclrstaluLoeeievsiennlUeilsgdo-i-tnniutsrilevaoaasemNNinlseéllocoeoeusoptnntmirlrenoestencequdosdnnurteuâeeetêcrcutavoe-nmhrinoceuadsdetnrgteafDeroieusnnenIsltcs'roéudtoelmrannlaeuamife:ntiaép-nescnssranh-cieeitèeanarmNrvrtleeel-iAbotctéluenuesa-"te--tîrtCxstratpar'vlDeaRLéeiatsiceeroeitdilns"an,ioMnIlsr'eudaiaenavevictlrreeue-éetlleacxs--
lll. Présentatlon du . Bapport général sur I'état de la Congégation » par lo
Becteur maieur
stLLILrLuaéoe'eaaraleficjpcSdoustroiraasoomlrtl-lnbéeaiatlsmbééstiiomeaoLefrlnnr'néaeéatstcati-cloeeoeuennnrtnnncoLstdeeemraealunlsileetecrCterec--ioosslandtnessetjANéeodeqpuIuoiel'unioujsnoesesstnuuvsétocoprvsrselcêéeiavsartltoieptse-idnaoueSussnrovasLlrd-lcaéeei-esasi-CueClncxoaL.aaneLd-rgcaesrrhescéSastgéGcraaier-tlotéisnousttnivridqLeeeueens-resnssdsemCbemLdioieeJseuanessnduflrtaojénaueintettpaeesstppuuo-e-srrsrstsrtud---LLceae-

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LETTRE DU CARDINAL JEAN VILLOT
SECRETAIRE D'ETAT DE SA SAINTETE
AU RECTEUR MAJEUR
SECRETAIRERIE D,ETAT
N. 182803
Valican, le 26 avrtl L97l
Très Réaérend Père,
Le Souaerain Pontile a appris aaec plaisir que le 10 juin procbain
s'ouariront les trauaux du Cbapitre Général Spécial de la Congrégation
londée par St. Jean Bosco, dans la nouuelle Maisoru Généralice de Via
della Pisana, à Rome.
En raison de cet éaènement, très important dans I'histoire de la
Société Salésienne comrne signe de sa aitalité touiours jeune et de son
désir d.e se conforme:r totalement aux directiaes du Sainrsiège et du
Concile Vatican II, Sa Sainteté désire exprilner ses uoeax et donner
I'assurance de ses prières, pour que la réunion de Religieux, si ruombreux
et si expérimentés, qui apportent aaec eax les expériences, les échos,
les attentes de Ia grande Famille de Don Bosco, produise les lruits
qu'Elle-mêrne, les Supérieurs et les conlrères en attendent.
Il n'échappe pas, en réalité, au Saint Père que cet Institut tient son
Cbapitre à un moment bistorique particulier, plein de pronzesses, mais
non exempt de diftcaltés et de crises, aussi bien externes cause des
translorruations en acte dans la société nous uiaons, qui rendent
plus diftciles la pénétration du message cbrétien) qa'internes cause
des répercussions que ces ruutations ofit, en général, sur la uie religieuse
qui s'interroge sur elle-rnéme, sur ses finalités, sur ses résultats, et, en
particulier, sur la grande Farruille salési.enne). Si I'on réflécbit, en efret,
au poids énorme qu'a pris dans le monde le problème des ieunes, auquel
la Congrégation consacre ses meilleures forces, aux lerments qui pénè-
trent et agitent la ieunesse, à I'ineft.cacité apparente attribuée aux

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-4
nzétbodes pédagogiques traditionnelles, et au besoin diuersement ressertti
et expérirnenté de nouuelles tecbniques d'éducation, il n'est pas possible
d'ignorer quels graues problèmes se présentent à la réflexion, à la dis-
cussion et à la prière des Pères Capitulaires.
Tout en appîaudissant à la noble entreprise qai se propose de raettre
au point les directiaes apostoliques et religieuses des Salésiens, le
Sauuerain Pontife souligne en rnêrue te?rups qae la solution des pro-
blérnes les plus urgents est à rechercher aaant tout dans l'étude cons'
ciente et dans l'application ernpressée des documents conciliaires, relatils
à la aie sacerdotale et religieuse, cornprise corwTle conséctation totale
au Cbrist et à l'Eglise pour seruir les âmes. En ce qui concerne cette
Congrégation, cela ooudra dire se consacrer spécialerzent aax ieunes
pour les aider à être eux-mêmes, à uiure autbentiquernent leur proqre
expériefice humaine et chrétienne, en leur faisant troaaer dans I'arnitié
auec le Diain Rédempteur, amitié cultiuée auec d,es sentiments clairs et
nets, le ferrnent anirnateur de leur lormatiort corflplète, qui doit être
toute centrée sur la uie sacramentelle de I'Eglise et sur la cbarité à
l'égard des frères. Mais ce programne' qui n'est autre qae celui du
Fondateur de cette Farnille religieuse, ne peat être pleinemerut appliqaé
sans redécouarir l'esprit aatbenttque de Don Bosco, qui a dortrté iusqu'à
présent un cacbet inimitable à ses oeuures, et qui a été un principe très
fécond de bien pour I'Eglise et pour I'humanité, en concentrant tous
ses efrorts dans le soin de la ieunesse; cela est et reste, auiourd'bai
encore, le rôle principal de celui qui, comme les Salésiens, aime les
jeunes et aeut maintenir
la défense des ualeurs
intactes leurs forces au seroice de l'Euangile,
saines de la personne, de la larnille et de la
société.
Tout en reruouuelant ses aoettN et ses directiues, laites aux rnenzbres
de la Congrégation salésienne, lors de la récente Audiertce du 3 auril
1.97L (cl. L'Osservatore Romano, 4 auril L971), le Vicaire du Cbrist
est beureux de aous adresser, à uous et à uos collaborateurs, sa oiae
satislaction et ses encouragelfients poar aotre action d'orientation et de
stimi;ulation, et pour les buts qui les portent à célébrer le Chapitre. Le
Saint Père coniaît uos inquiétudes et pos préoccupations quotidiennes,
ll Il apprécie aotre traaail,7ui n'est pas lacile ni de tout repos, et aeut
Il ,oir- nrrorq qu'en ce mortent si délicat, est près de aous aaec Sa
paternelle bienaeillance et Sa prière, pour inuoquer sur oous I'assistance
toute-puissante du Seigneilr, p6f l'intercession de Marie Auxiliatrice et

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de St. lean Bosco', dont oous aaez, très Réaérend Père, recueilli le lourd
béritage, et qai du Ciel ne maruquera pas de protéger et de rendre uiuante
la Fanzille qu'il a fondée.
Le Saint Père accornpagne ces aoeux d.e sa Bénédiction Apostolique
qu'll accorde de tout coeur à uous, aux Capitulaires et à toas les mern-
bres de la Congrégation.
De nzon côté, i'exprime rnes uoeux cordiaux de bon traaail et je
profite de I'occasion pour uoas exprimer mes sentirnents d.e religieax
respect.
Card. Jean Villot

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DISCOURS D'OUVERTURE
AU CHAPITRE GENERAL SPECIAL
Très chers,
Je ne vous cache mon émotion en cet instant; de nombreux senti-
ments passent et se pfessent dans mon esprit. Sentiment de joie, parce
que frères venant des régions les plus diverses et les plus éloignées,
nous nous retrouvons ici appelés par le même idéal, mûs par Ie même
esprit, au nom du Père commun. Sentiment de satisfaction, parce que
votre présence en cette salle représente visiblement le couronnemenr
du long et laborieux << iter >> cheminement préparatoire à ce Chapitre.
Sentiment de confiance très vive et fondée qu'avec la gràce du Seigneur,
<< viribus et cordibus unitis »>, nous saurons réaliser heureusement le
mandat véritablement exceptionnel que Ia Congrégation nous a corrté,
en obéissance à Ia volonté de I'Eglise.
Nous devons malheureusement constater avec une profonde tristesse
que, dans notre Assemblée, il manque des frères qui nous sont parti-
culièrement chers à tous. Il ne leur a pas été permis de vivre avec nous
ces journées de charité fraternelle, salésienae et constructive.
Ils soufirent intensément à cause de cette absence forcée, mais ils
trouvent en même temps dans l'amour de la Congrégation la force de
transfotmer la soufirance en un holocauste de prière pour nous tous;
pour nos travaux.
En même temps que cette précieuse prière, ils ofirent à la Congré-
gation un don non moins précieux: la frdélité.
Voici un passage d'une lettre récente qui vient d'au-delà du rideau
de fer: << Croyez-nous, nous n'avons pas autant aimé notre vocation
que nous ne l'avons aimée dans nos épreuves,.. Nous 1,rous assurons de
notre fidélité en vous promettant nos modestes, mais ferventes prières,

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afin que le Chapitre Général apporte un salutaire renouvellement et
une amélioration de la vie dans la grande famille de Don Bosco >>.
A tous ces confrères, partout et de quelque façon qu'ils soient
em$chés d'exercer leut droit d'hommes libres, notre pensée afiectueuse-
ment émerveillée et reconnaissante, traduite en prière, alors que nous
en recevons I'avertissement et l'exemple de cette tdélité à la Congré-
gation d'autant plus avisée et généreuse qu'elle est plus baignée de
larmes et de soufirances.
<< Le Seigneur soit avec vous )>
En déclarant officiellement ouvert le XX" Chapitre Général Special,
suivant l'a*. 138 des Constitutions, je ne saurais exprimer un salut plus
beau pour moi, et certainement plus agréable à vous, que celui-ci:
Il «Le Seigneur soit auec t)ons»>. Le Seigneur Jésus nous l'a assuré:
<< Chaque fois que deux ou trois sont réunis en son Nom, est au
milieu d'eux »>. J'avais déjà écrit ces mots lorsque j'ai pensé consulter
les << Memorie Biografiche )> pour voir ce que notre Père avait dit à nos
frères convoqués, le 5 septembre 1877 à Latao, pour le Prentier
Cbapitre de la Congrégation. Voici ses paroles: « Le Divin Sauveur dit
dans le saint Evangile que là où sont réunis deux ou trois en son Nom,
il se ffouve Lui-même au milieu d'eux. Nous n'avons pas d'autre but, en
ces réunions, que la plus grande gloire de Dieu et le bien des âmes
rachetées par le précieux Sang de Jésus-Christ. Nous pouvons donc être
certains que le Seigneur se trouvera au milieu de nous et qu'Il conduira
lui-même les choses de façon à ce que toutes tournent à Sa plus grande
gloire ».
Comme vous le voyez, il y a une convergence de pensée et de sen-
timent qui nous pousse à accueillir et à vivre intensément Ie salut augu-
tal qui vient non pas tant de moi que de notre Père lui-même: << Le
Seigneur soit avec vous )>.
Notte service est un service exttaordinairc
Le Seigneur nous a donc téunis ici, à travers les voies mystérieuses
de Sa Providence. Pourquoi? La réponse est un simple'
Nous sommes appelés ici pour un << Seryice Extraordinaire >> à
notre très aimée Congrégation. Cettes, participer à un Chapitre Général,

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o
est touiours un service en dehors de I'ordinaire, mais en participant à
ce chapitre Général nous sentons que notre service est véritablement
extra ordinaire, on peut même dire unique. Nore Chapitre, nous le
savons bien, se difiérencie de tous les autres. Il est << spécial »>, et cela
de par la volonté de l'Eglise, qui a aussi donné des normes, des directives
et des critères pour sa préparation et sa réalisation: mais elle en a aussi
indiqué clairemente les buts.
Et nous, dans la ligne de Don Bosco, nous nous sornmes engagés à
fond pour réaliser fidélement la volonté de I'Eglise.
C'est pour cela que la ptéparution a été exraordinaire: par sa durée,
trois années environ, par la vaste étendue des consultations dans le but
de connaltre la << pensée r> de tous les confrères de la Congrégation sur
les nombreuses problèmes de celle-ci, par \\a participation et la conmi-
bution d'étude de la part de confrères, de groupes et de communautés
et par Ie nombre accru des participants aux Chapitres Provinciaux et
aussi au Chapitre Général. Mais tout n'est pas là.
Il est juste de rappeler tout l'excellenr rravail réalisé dans les deux
Chapitres Provinciaux et dans les Commissions d'étude respectives, dans
un climat de liberté, de respect et de dialogue; et aussi le travail intelli-
gent, patient et généreux, accompli jusqu'au sacrifice des difiérentes
Commissions centrales. Je désire signaler spécialement à la reconnaissance
commune ces excellents confrères qui, à Villa Tuscolana, près de Rome,
se sont soumis, pendant plusieum mois, infatigablement et dans un
climat de {raternité salésienne et de prière exemplairement et commu-
nautairement vécue, à un travail exceptionnel pour parvenir à préparer,
à travers de patientes élaborations et ré-élaborations, les documents de
base ou pistes de ffavail, nous les appelons ainsi, qui se trouvent déja
entre vos mains. A eux, à tous ceux qui, de quelque manière et en
quelque mesure, ont apporté leur contribution dans les difiérentes phases
de prépatation, au très cher Régulateur D. Scrivo, qui a coordonné tout
cet immense ffavail et qui en a été l'arumateur, notre merci et celui de
toute la Congrégation pour le précieux service qui lui ont rendu.
Le lieu qui nous accueille
A propos toujours de la préparation spéciale, nous ne pouvons passer
sous silence cette logistique technique.
Après que le XIX" Chapitre Général eut décidé que la Maison

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Généralice serait transfére à Rome, on s'est aussi préoccupé pour créer
la possibilité de donner l'hospitalité au Chapitre Général. Ce n'était pas
peu de chose. Pourvoir au logement de plus de 250 personnes, avec tous
les services inhérents, n'est pas une entreprise facile.
On a trouvé la formule en créant deux oeuvres: la Maison Généralice,
et celle pour les Exercices Spirituels et les Congrès. On a fat un acte
de confiance en la Providence et on a commencé!
Je vous avoue que nous avons eu, à difiérentes reprises, des moments
de sérieuses préoccupations, lorsque surgissaient des obstacles et des
rlifficultés imprévues pour la préparation opportune des lieux et des
équipements qui auraient accuellir les Capitulaires et permettre le
fonctionnement de toute la machine organisatrice du Chapitre lui-même.
Nous devons dire que ce fut un véritable record d'avoir pu réussir,
malgré les nombreux et gros imprévus, à être au moins prêts pour les
services essentiels dans les deux complexes, la Maison Généralice et la
Maison d'Exercices Spirituels et de Congrès attenante.
Je crois interpréter votre sentiment en exprimant ici les remer-
ciements mérités à notre très cher Econome Général Don Pilla, qui ne
s'est pas donné de repos, luttant contre tous les obstacles de tous
genres pour les surmonter à tout prix, et à ses collaborateurs immédiats
et précieux.
Vous ne trouverez pas, il est vrai, tout parfaitement au point, aussi
bien dans la Maison Généralice que dans l'autte, mais votre compréhen-
sion, votre esprit d'adaptation et de sacrifice sauront suppléer à toutes
les déficiences éventuelles.
Notre tache fondamentale et speciale
Ceci étant dit, il est très important que nous ayons tous pleine
conscience du mandat qui nous a été confré par I'Eglise et par Ia Con-
grégation.
La tâche fondamentale de chaque Capitulaire est la suivante: nous
sommes appelés ici comme législateurs pour toute la Congrégation,
nous sommes ici avec le mandat de rechercher et de procurer le bien
commun de la Congrégation dans son ensemble. A chacun de nous
incombe le devoir de procurer le bien commun, sachant, s'il le faut,
sacrifiet des intérêts particuliers.

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C'est là, à mon avis, l'esprit qui doit animer le Capitulaire Législa-
teur, qui sent qu'il a un mandat d'intérêt et de caractère universels.
Quant au but, qui rend réellement special notre Chapitre, vous
le connaissez: Promouvoir une << accomodata renovatio >>, un fenouvelle-
ment adapté de la vie religieuse dans notre Congrégation. Ces deux
mots contiennent un programme énorme et impliquent des problèmes
graves et complexes que nous sommes appelés à étudier et à résoudre.
Il suffit de lire le n. 3 de << Perfectae Caritatis )> pour se rendre compte
de la compétence très vaste, même universelle qui est attribuée au
Chapitre Général en matière de renouvellement, << La manière de vivre,
de prier et d'agir doivent convenablement s'adapter aux conditions
actuelles physiques et psychiques des religieux; comme aussi, pour
autant que c'est requis par la nature de chaque Institut, aux nécessités
de l'apostolat, aux exigences de Ia culture et aux circonstances sociales
et économiques; et cela partout, mais spécialement dans les lieux de
mission. La manière de gouverner doit aussi être soumise à un examen
suivant les mêmes critères. C'est pourquoi, Ies Constitutions, les << di-
rectoires >>, les livres des coutumes, des prières et des cérémonies et
autres manuels semblables, doivent être convenablement revus et, les
prescriptions qui ne sont pas actuelles étant supprimées. être modifiés
suivant les documents qui émanent de ce Concile »> (Perl. Caril. n.3).
Cette seule énumération, très résumée, pourrait susciter une cer-
taine réaction chez certain, comme cela est déja artivé. On change tout?
Il ne reste plus rien alors de notre passé?
Il convient de s'en tenir à la substance et au sens mdical du mot
<< renouvellement )> pour en faire une appréciation qui réponde à Ia
Éa]uté.
Ceci suppose I'identité conrinuelle du sujet à tavers le processus
du renouvellement lui-même: il ne s'agit donc pas de détruire ou de
remplacer le sujet, c'est-à-dire la Congrégation, par un autre, et on ne
demande pas non plus une nouvelle fondation. Nous ne sommes pas ici
pour faire une nouvelle Congrégation: nous n'aurions ni les charismes
ni le mandat pour le faire. C'est la même et identique Congrégation
qui est appelée à se renouveler, en demeurant substantiellement celle
que Don Bosco a voulue par inspiration du Ciel et telle qu'elle s'est
développée dans le sillage de 1a saine radition.
Il s'agit d'une opération délicate de rajeunissement: c'est précisé-
ment pour cela qu'elle doit s'accomplir avec une attention extrême et

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L2
un très grand respect. C'est, en efiet, enfoncer le bistouri dans un corps
vivant, et de plus dans le corps de celui qui nous a engendré.
Celui qui se prépare à le faire devrait être revêru et possédé de
l'esprit charismatique de notre Père.
Ptéparons-nous au moins à cette << opération )> avec une délicatesse
faite spécialement d'humilité et de profond respect, avec le souci tlial
d'intetpréter la << pensée » du Père, sans tomber dans la tentation de
nous substituer à Lui,
Nous nous engagerons sur un terrain sûr en nous appuyant cons-
tamment sur Ia conduite de I'Eglise: << Duce Ecclesia! ».
Elle nous oflre tous ces secours qui nous facilitent I'exercise du
mandat de législateurs du renouvellement de la Congrégation.
Un guide sur dans l'enseignement du magistere
Le premier secours, qui est en même temps une garaîtie de travaill
o
sérieux, nous le trouvons dans les documents conciliaires, post-conci-
liaires, et donc dans le magistère pontifical et de la hiérarchie. Du
reste, l'Eglise elle-même en ordonnant le Renouvellement des fnstituts
teligieux, indique clairement que celui-ci doit s'inspirer du Concile, de
tout le Concile, avec ce qu'il comprend et représente d'<< esprit réno-
vateur et aussi innovateur >>, suivant les paroles de Paul VI. Il est
superflu de dire que parmi tous les documents conciliaires et post-
conciliaires nous prêterons une attention première, constante et appro-
fondie à ceux qui nous concernent directement'
Mais il est évident que nous ne pouvons pas restreindre seulement
notre continuelle attention à ces documents.
Tout le Concile, dans ses documents, doit nous être présent, com-
plété spécialement par le Magistère Pontifical qui, ces années-ci, a été
riche de larges enseignements et de mises au point répondant aux exi-
gences actuelles à ptopos du Renouvellement.
Ce serait un grave péché d'omission et un geste d'infidélité à notre
Père, si frlialement attentif à la parole du Pape, si nous devions ignorer
cette parole autorisée et magistrale. On n'exclut pas tout à fait pat
ltaouligtôenoec-ea*tut"ethleCitntaétipqriaututeulardieruesiCntSanrelcésislesiea-nnste, dneuoutrsencnohouevvrceahltlreeicrmoeennsqtuudiness'oleacccovuuieprserein-lidgiisepduaesnnes-.
sable dans la littérature salésienne.

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-13-
Je comprends qu'il ne peut pas y avoir du temps pour tout: mais
nous devons aussi chetchef à nous documenter sur beaucoup de points
salésiennement essentiels
Nous ne pouvons pas prendre des positions déterminées sur des
problèmes aussi fondamentaux sans nous être bien assurés.
Dans ce but, le programme des travaux sera certainement organisé
de manière à permettre au moins le temps minimum pour une telle
étude nécessaire.
Nous traitons les affaires de Dieu
Pawenus à ce point, il me paralt nécessaire que nous prenions une
conscience encore plus claire et plus approfondie de la nature de notre
tâche; de cette prise de conscience concrète découlent des conséquences
sont essentielles à la réussite de l'entreprise à laquelle nous nous
préparons.
Je ne prétend pas me donner une attitude de maître en face de vous,
très chers, mais en raison de la responsabilité que je sens peser sur mes
épaules, en tant que successeur de Don Bosco, je crois de mon devoir
de me rappeler avant tout à moi-même et ensuite à vous la parole de
l'Apôtre: << Videte quod ractatis ».
Notre'assemblée est une assemblée d'actionnaires d'une industrie,
ce n'est pas une assemblée politique avec les factions à intérêts opposés
économiques, de prestige, d'ambitions. Nous sommes ici Eglise, mieux,
une assemblée d'hommes consacrés, réunis dans le nom du Seigneur,
voués totalement à un idéal surnaturel: nous sentons que nous sommes
des hommes de foi, dont les préoccupations ont leurs racines dans la
foi et dont l'activité, et celle-ci en particulier, est toute illuminée,
ravivée et motivée par la foi.
Nous sommes ici, en efiet, non pour des intérêts en quelque sorte
humains, mais pour les intérêts de Dieu, de son Règne, de son Eglise.
Nous sommes ici pour les intérêts des âmes, ptincipalement de nos
Confrères, et de ceux que Ia Ptovidence nous confie: c'est pourquoi,
même si nous devons nous occuper de sujets d'organisation, d'économie,
ceux-ci ne nous intéressent que pour avtaît qu'ils sont des insffuments
nécessaires pour notre mission; et les sciences mêmes sociologiques,
statistiques, historiques, philosophiques dont nous nous servons, sont
toutes en fonction de la mission à laquelle nous nous sommes voués, qui

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est une mission spirituelle, surnaturelle. Si nous sentons réellement que
nous sommes ici pour traiter les << affaires »> de Dieu, des âmes, nous
n'aurons pas de peine à nous convaincre que tous les secours humains
que nous avons pu mettre en acte (et ils sont nombreux! ) seraient de
bien peu de valeur si dans l'exercice de notre mandat nous ne nous
mettions pas dans la ligne de Dieu; d'une manière plus claire, sur un
plan et une vision surnaturelle.
Le renouvellement a un nom: sainteté
Certaines considérations sont alors claires et en même temps utiles.
Par rapport au Chapitre Général, le mot << Renouvellement »> revient
à chaque pas. Mais n'importe quel plan de renouvellement, même le
plus parfait, n'aboutirait à rien s'il ne devait pas se transformer en vie
vécue dans chacun des membres.
- - Vivre ainsi les valeurs toutes les valeurs du renouvellement
a un nom: sainteté. Nous devons l'afÊrmer clairement: comme con-
sacrés, notre vocation spécifique, professionnelle, est et sera touiours
de tendre vers la sainteté plus et mieux que de simples baptisés; tout et
tous nous le rappellent: l'Eglise, le Concile, I'apptès-Concile. Mais déjà
notre Père ne se lassait pas de le répéter à nos prédécesseurs. Dans une
Circulaire du 9 juin 1867, il écrivait avec des accents résolus: <,« le
premier objet de notre Société est la sanctification de ses membres.
Que chacun le grave bien dans son esprit et dans son coeur; en com-
mençant par le Supérieur Général jusqu'au dernier des Confrères, nul
n'est nécessaire dans la société. Dieu seul doit en être le Chef, le Maitre
absolument nécessaire >> (Ceria, Epistolario di S. G. Bosco, Lettera 559).
Mais la base de la Congrégation manifeste aussi le besoin et la
volonté de ce renouvellement profond qui n'a qu'un seul nom: Sainteté.
Nous devons nous demander maintenant avec une extrême franchise
- - ç'ss1 notre responsabilité principale 11 Çealpent le Salésien té-
pond-il aujourd'hui à ce devoir et à ce besoin péremptoire qui est le
sien? Comment, dans Ia situation nouvelle et le climat nouveau, qui se
sont créés dans le monde le Salésien doit vivre aujourd'hui et pour
lequel il doit travailler, peut-il être fidèle à ce devoir? Notre organisme,
tel qu'il se trouve à fonctionner aujourd'hui, parvient-il à donner au
Salésien cette charge surnaturelle dont il a besoin? Comment réussit-il
à produire et à communiquer la vitalité authentiquement apostolique qui,

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dans le passé, galvanisait Ie Salésien? Cet organisme accuse-r-il un certain
affaiblissement? Est-il vrai que dans les communautés on constate une
mentaüté, un certain style de vie bourgeois, sécularisant, mondain, fait
d'un chdstianisme << facile, exempt de sacri.tces, de devoirs, de renonce-
ments, et en dehors de toute autorité >>, qui s'écarte <( en paroles et en
actes des postulats de la vie consacrée et salésienne? Quels sont les
pourquoi, tous les pourquoi de cette situation? Et alors, demandons-
nous, les moyens et les voies que la Congrégation oIlre aujourd'hui au
Salésien pour tendre à la sainteté sont-ils adaptés aux situations nou-
velles? Est-ce peutêtre le cas de les remplacer par d'autres plus e(tcaces,
mais toujours inspirés d'un grand zèle pour la sainteté et la perfection?
Renouvellement dans Ia perspective salesienne
I-es mêmes questions doivent se poser pour l'apostolat, le véritable
apostolat, principalement parmi les jeunes, surtout pauvres, dans le
besoin et abandonnés. Dans son message à notre Chapitre, le Saint
Père nous rappelle d'une manière
au poids énorme qu'a pris dans
autorisée:
le monde
<< Si l'on réfléchit
le problème des
j-eundeits-,ila-ux
ferments qui Ia pénétrent et l'agitent, à l'ineficacité apparente attribuée
aux méthodes pedagogiques traditionnelles et au besoin diversement
ressenti et expédmenté de nouvelles techniques d'éducation, on ne peut
pas ne pas relever quels graves problèmes se présentent à la réflexion...
des Pères Capitulaires... ».
Les mêmes problèmes primordiaux et fondamentaux sont posés avec
une gamme de nuances dans toute la Congrégation, comme il ressort des
Chapitres Provinciaux.
Je le répète, Ia Congrégation doit et veut se renouveler avant tout
dans sa vie religieuse, spirituelle et en même temps apostolique, et
vous comprenez quel éventail de valeurs est contenu dans ces mots.
Mais je voudrais ajouter tout de süte que ces valeurs doivent être
renouvelées selon la perspective salésienne, en faveur du Salésien, en
pensant à son esprit, à sa mission, à sa nature qui n'est pas celle des
Petits Frères de Jésus ou des Jésuites ou de l'Opus Dei...
C'est pourquoi, ne nous cachons pas la réalité, ne fermons pas les
yeux devant nos déficiences, nos points faibles, et ne nous y arrêtons
pas si ce n'est pour les faire disparaîtte.

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-t6-
De Ia priete nait Ie <( recta sapere »>
Devant des problèmes d'une telle portée, apparuît évidente toute
l'importance, mieux la nécessité que, dans un climat de Cénacle, comme
les Apôtres, nous unissions nos coeurs dans la prière.
A I'approche du Chapitre Général Spécial, toute notre grande
famille s'est sentie plus intensément engagée à la prière, pénétrée du
besoin absolu du secours divin. De toutes parts dans le monde, j'ai
reçu des assurances, et je dirais des preuves, de ce choeur immense de
prière; je pense spécialement à de nombreuses âmes qui ont ofiert au
Seigneur non seulement leurs soufirances souvent même très aiguës, mais
aussi leur vie.
C'est pourquoi, nous aujourd'hui, pleins de reconnaissance pour une
telle charité, nous nous sentons réconfortés et contants. Mais il est
évident que nous ne pouvons déléguer aux autres la part de prière qui
nous revient, précisément à cause des responsabiütés particulières qui
nous attendent.
Le philosophe Peter '\\)?'ust, comme couronnement de toute sa vie,
Iaissait ces paroles à ses disciples: << J'ai découvert avec une certitude
absolue la clef, la clef magique, de la Sagesse: c'est la priète ».
rdiaôvfafNenota-ugseadbveeosnlosainpsrdaé'gceeisnséspmeoesqnsuidbeveriseolanintc-ldeef:
dans ce grand ttavai. qui est le
Dieu, mais nous avons encore
au moyen de la ptière.
Le Seigneur a dit: << Le Père donnera l'Esprit-Saint à ceux qui le
prient )».
Et qu'est-ce que l'Esprit-Saint sinon la Sagesse infinie de Dieu?
C'est pourquoi, nous nous adtessons à Lui, jour après jour, pour que,
emichis de sa Sagesse, nous puissions <( recta sapere »>, c'est-à-dire voir
clairement pour apprécier sagement et donc décider convenablement.
Nous avons, en outre, le bonheur de vivre ces journées extraordinaires
ensemble. Nous nous retrouverons ensemble dans la rencontre commu-
nautaire avec Dieu, avant de nous retrouver dans les travaux.
Notre prière sera plus puissante, Ie Seigneut nous l'a assuré.
Mais nous avons plus encore: nous nous trouverons réunis, chaque
jour autour de la Table Eucharistique. Ce ne sera pas une action plus
ou moins spectaculaire, non: ce serà revivre avecla foi même des disci-
ples le mystère du Jeudi-Saint. Réunis avec Lui, en Lui, par Lui,
nourris du même aliment et du urême breuvage; nous nous sentirons
embrassés par la solidarité du Christ; après avoir apporté nos problèmes,

2.7 Page 17

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-17_
nos doutes, noffe vie quotidienne à l'Eucaristie, nous en emporterons
cette force et ce secours dont nous avons tant besoin.
Mais notre prière personnelle et communautaire, I'Eucharistie elle-
même, pourraient être comme rendues vaines dans leurs divins efiets,
si nous devions nous présenter au Seigneur privés avant tout de cette
humilité qui est la .ondition sine qur=non qu'Il pose pour donner sa
grâce: <( Resistit superbis, humilibus dat gratiam »>. C'esr une loi du
Seigneur.
L'humilité: condition pour construire ensemble
Parce que nous sommes convaincus de cette << loi »> de l'humilité,
nous serons bien attentifs à nous défendre du guet-apens du << moi >>,
de I'amour-propre, touiours prêt à se manifester, en se camouflant sous
des formes persuasives et suggestives.
Le P. Voillaume, parlant aux Cardinaux, aux évêques et au Pape
lui-même, rétrnis pour les Exercices spirituels, à propos de la parole de
Jésus: << Si vous ne recevez pas le royaume de Dieu comme un enfant,
vous n'y entrerez pas »>, explique que dans ces paroles de Jésus, il y a
toute l'humilité de l'intelligence et la pauvreté du coeur.
C'est Ià l'attitude et l'esprit que chacun de nous doit apporter au
Chapitre.
Le dialogue, c'est ici le cas de le mentionner, si important et irrem-
plaçable pour une étude eficace des problèmes, est basé avant tout sur
l'humilité et donc dans le respect de I'autre et sur la confiance. Celui-ci
sera fécond, si personne ne se donne une attitude d'omniscient et en
pleine possession de la véfité, et il ne peut consisrer à prétendre la
reddition sans conditions de l'autre partie. Ceci suppose alors que
l'esprit soit disposé avec bienveillance non pas à entendre seulement,
mais à écouter l'autre.
A propos encore d'humilité, je voudrais ajouter une autre parole:
avec l'humilité personnelle, apportons au Chapitre cette
comDmoenntRduiare, ?et-iI
collective ou collégiale.
m'est agréable de le citer,
alors
que
nous
humilité -
nous appro-
chons de sa BéatiÊcation, écrivait ceci aux Salésiens dans une circulaire
du 29 janvier 1894t <<Il est certain que si nous examinons quelque
peu l'état actuel de notre Pieuse Société, nous y découvrirons beaucoup
de légères imperfections: Dieu permet ainsi pour nous conserver dans

2.8 Page 18

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-18-
la sainte humilité »>. L'on ne peut pas dire que Don Rua soit un
triomphaliste!
Et nous? Nous devrions avoir 7a loyauté, la franchise et la << sainte
humilité »> de reconnaître les déûciences, les infidélités, les misètes que
l'on rencontre éventuellement dans la Congrégation, en évitant toute
position préconçue et, au fond, orgueilleuse, de celui qui ne veut pas
reconnaître les réalités moins agréables. Ce ne sera pas s'ériger en juges
qui condament des hommes et des choses de la Congrégation, mais vice-
versa, ce sefa pouf tous un exâmen de conscience mri par I'amour
envers Celle, que nous voulons << sine macula et sine ruga )>.
Les deux pôles de notre fideüté
Un aspect, je dirais dérivé de l'humilité, qui doit guider notre
façon d'agir au Chapitre, c'est la frdélt,é. Celle-ci suppose, en efiet,
le ftait de regarder, mieux d'adhérer avec confiance, sans hésitations,
avec décision à quelqu'un, à quelque chose d'important: Dieu, l'Eglise,
la Congrégation, en renonçant même à soi-même, à ses propres affaires, à
ses propres vues,
Dans les travaux capitulaires, ce mot « fidélité )>, comme déjà dans
les documents du cheminement préparatoire au Chapitre, reviendra très
souvent. La frdéltté, a-t-on écrit, << est Ia tension vers le rocher dont
nous avons jailli et en même temps vers le point final vers lequel nous
sofirmes dirigés »,
La fidélité est donc la redécouverte continuelle du lien profond et
inséparable qui unit ces deux 1Éles: c'est la pénétration, au-delà des
rideaux de fumée de la supertcialité, dans la raison d'être de ce qu'on
accepte et professe; en un mot, c'est une loi de la vie. Le sens de la
fidélité ne peut donc se confondre avec la répétition et avec I'immobi-
lisme, mais il exige une attitude constante, consciente, vivifiée à la
Iumière de l'expérience.
Voici ce qui importe: que dracun de nous se persuade ici que la
fidélité, en des moments de renouvellement coflrme celui que nous
vivons et dont nous devons être les artiians, réside dans une attiude
positive et dynamique: elle n'est pas, et ne doit pas être, l'acquiescement
passif à quelque d-rose dont on a hérité et qui est entré dans notre
patrimoine, mais plutôt le souci actif d'en avoir soin et de le porter
à la plus grande expansion. La frdéltté n'a pas de parenté avec un

2.9 Page 19

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-1,9-
immobilisme jaloux, ni avec le timide traditionnalisme, mais elle est
péttie da dynamisme, et en même temps de réflexion, de méditation.
Au fond, la frdéLtté est une expression de l'amour (dans notre cas,
I'amour à Don Bosco et à la Congrégation) et l'amour vrai, intelligent,
authéntique, veut que la personne et la chose aimée ne se transforme
pas en un objet archéologique, mais qu'en demeurant elle-même, elle
vive d'une vie active, dynamique, féconde.
Mais nous devons aussi nous convaincre que la fidélité ne peut
avoir aucune parenté avec un certain progressisme inconsidéré qui veut
Ie nouveau pour le nouveau; vise pratiquement, même sans en avoir
conscience, sur la destruction, qui accrédite et accepte toute hypothése
comme démontrable et démontrée; qui, au nom d'ouvertures, vide et
Iaîcise le Salésiens et, avec lui, sa mission.
Ceci étant dit, je reconnais qu'en pratique le discours reste touiours
très délicat, comme sont trés délicates et complexes les situations
concrètes auxquelles on doit appliquer ces principes. Mais c'est préci-
sément pour cela que nous devrons procéder avec un grand sens de
responsabilité afin d'éviter Srylla sans aller échouer contre Charybde.
Un seul coeur dans Ia charité
Chers Con-frères, en commençant mon discours, je vous ai invités à
faire de cette grande et belle famille ùn cénacle vivant et agissant. Mais
j'entends que nous ne pourrons être Cénacle sans ce qui en est l'âme:
la fervente charité fraternelle.
La célébration Eucharistique, vécue avec attention, sera certaine-
ment la première sor.üce de notre fraternité. Mais beaucoup d'autres
éléments, spirituels et même humains, contribueront à conserver entre
nous le climat de cette drarité unit les coeurs dans Ia compréhension,
dans l'indulgence, dans Ia collaboration, dans la joie.
Nous avons un motif spécial, et je dirais d'intérêt particulier, à nous
faire tous constructeurs de notre Cénacle de charité. J'ai lu, dans un
livre qui ffaite du renouvellement, ces paroles que je n'ai pas oubliées,
parce qu'elles viennent d'une personne qui a une très large expérience
de vie religieuse et de Chapitres Généraux: << Le renouvellement ne peut
s'accomplir sans la drarité ».
<< Renouvellement signifie, en effet, un amour plus grand et des
structures meilleures pour donner impulsion à cet amour plus grand ,>.

2.10 Page 20

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_20_
Comme ils sont loin de la vétité ceux qui pensent que, par amour des
réformes, la chaité peut être lésée.
Nous avons cru, et nous voulons croire dans le sens le plus complet,
à la charité. Nous provenons de tous les coins de la terre, nous appar-
tenons à de nombreuses et diverses cuhures, civilisations et coutumes'
La gamme de nos âges est très différenciée; les idées et les points de vue
ne pourront pas toujours coïncider. Tout cela sera surmonté par notre
f.taterruté. Ce n'est pas pour rien que nous nous disons et que nous
nous sentons être des fils du même Père.
La conquete de I'unité par I'integtation de nos forces
Le fruit le plus précieux et le plus désiré de cette charité de Cénacle
sera Ia téalisation de la prière-testament du Chtist <( ut unum sint »>,
qui a résonné sur les lèvres de notre Père à l'origine de la Congrégation'
En 1869, dès que Don Bosco put recevoir de Rome l'approbation
tant désirée de la Congrégation, il réunit la premier groupe de nos
frères et leut fit une longue conférence sur ce sujet: << Vivere in unum >>,
en développant les nombreux motifs et les aspects de ce << vivere in
unum )> (M.B,,IX, 57L et suiv. ). Je veux être, en ce moment, l'écho de
la voix attendtie du Père: Vivons, travaillons avec la volonté tendue
vers l'unité. Faisons réellement communion.
Je Ie sais, nous portons dans notre coeur les inquiérudes, les
tensions, les demandes, les impatiences, les mille aspects de la crise qui
tourmente l'Eglise et Ia société, et qui est présente dans la Congrégation.
Comme je le disais plus haut, nous apportons ici, par un ensemble de
causes, des mentalités, des sensibilités et des préoccupations souvent
très difiérentes. Les diversités seront une richesse providentielle, si
elles agissent sur un plan supérieur d'une vraie et authentique com-
munion.
Personne cependant ne peut penser et moins encore désirer une
unité préétablie, nous dirions presque préfabriquée, un <( unanimisme >>
artificiel et nullement fécond. Nous pensons et nous souhaitons une
unité conquise parce que sincèrement voulue, et passionnément .recher-
chée: je dis bien: passionnement.
En ouvrant les travaux du grand Synode des Catholiques d'Alle-
magne Fédérale, le Card. Doepfner les invitait à I'unité en citant les
paroles de St. Paul aux Ephésiens: << Soyez pleins de zèle pour conserver

3 Pages 21-30

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3.1 Page 21

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_2t_
h,nité que donne I'Esprit »>. Mai il faisait remarquer que, peu aupa-
tavant, l'Apôtre invitait Ies mêmes chrétiens à se supporter l'un I'autre
avec amour fraternel, mieux à << s'acceptef les uns les autres »>. << Ces
paroles
d'idées,
-desdciotnlterovCearsredsin, adle-s
supposent des conflits, des
points de frottement »>. Nous
divergences
ajouterons:
c'est dans I'ordre des choses; iI ne serait pas normal qu'il n'en ffit
pas ainsi.
Mais la fatigue et Ia souffrance mutuelles dans la recherche de la
vétité, si elles sont animées d'un amour fraternel vrui et concret, et
surtout de l'amour pur et sincère pour Don Bosco, pour la Congré-
gation, nous feront nous accepter les uns les autres et tfouver dans
de nombreux problèmes le point de rencontre, la synthèse pour la
meilleure solution, qui sera I'hzureux fruit de l'intégration des forces,
diverses'et précieuses, présentes au Chapitre.
Au travail, avec courage et confiance!
Très chers Capitulaires, j'ai confiance que vous m'avez pardonné le
long métrage de ce discours. J'espère qu'il ne causera aucun dommage
à l'efrcaoté des choses dites avec un coeur de frère, dans le seul but
de rendre mon service nécessaire à notre Mère commune, la Congré-
gation.
Et maintenant, au ffavail, avec courage et avec confiance!
Abordons les problèmes qui nous attendent avec un esprit exempt
de tout miomphalisme et de simplisme facile.
Nous ne devons pas et nous ne voulons pas avoir peur de regarder
en face les problèmei , je l'ai déjà dit, mais nous ne voulons pui rron
plus nous laisser prendte, devant la masse de problèmes que la situation
nous impose, par Ie découragement des craintifs, par un défaitisme
pessimiste. Notre Chapitre veut agir en partant d'un réalisme vu avec
courage.
Mais quel courage? Celui qui est vertu, et vertu des forts et donc
des sages, cat 7a véitable force ne peut être disjointe de Ia sagesse.
Ce courage, donc, fruit de la force et de Ia sagesse unies en une heureuse
symbiose, ne peut être confondu avec l'étourderie arrogante de celui
qui court vers... l'inconnu.
Noffe courage sera donc avant tout le courage des hommes forts
qui pensent avant d'oser. Mais il sera quelque chose de plus.

3.2 Page 22

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-22-
Nous entendons, comme nous étant adressées, les paroles de Jésus
aux Apôtres: << N'ayez pas peur, c'est moi! »>. Comme l'a si bien Ie
P. De Foucauld, Jésus, << est le maltre de I'impossible », avec cette
maitrise des choses et des coeurs qui donne, à tous ceux qui s'aban-
donnent à Lui, le sens de la.sécurité et de la paix au milieu des vagues:
.. Que tien ne te trouble! »>.
Les motifs de notte confiance
J'ai également invité à la confiance, à la conÉance bien fondée.
Nous avons dans la Congtégation des forces saines, et nombreuses,
dans toutes les catégories, les niveaux, les âges, dans chaque coin de la
terre. fl faut connaitre la Congrégation, toute la Congrégation, dans
toutes ses composantes, pour s'en rendre compte,
Je voudrais mettre spécialement en évidence que nous avons dans
7a C-angtégation une jeunesse, certes, avec des idées, des attitudes, des
exigences, des sensibilités souvent très diverses de celles des générations
précédentes, parfois aussi victime de f insécurité, d'un problématisme
exaspéré, d'un sécularisme qui obscurcit et efiace Ie surnafurel; mais
parmi cette jeunesse il y a aussi des éléments magnifiques sous bien des
âspects: ils vivent généreusement leur consécration, ils aiment sincère-
ment Don Bosco et la Congrégation, tout en voyant ses défauts et ses
déficiences, ils sont prêts à se donner jusqu'au sacrifice, ils ont une
piété solide, convaincue: ils sont nos espérances, l'avenir de la Con-
grégation.
Laissez-moi vous dire encore. L'Eglise a confiance en la Congréga-
tion, une confiance qui üent de quelqu'un qui nous connalt sur un plan
que nous pouvons dire universel; une confiance qui, ceftaines fois, m'a
fait peur. Dans la dernière audience qu'il m'a accordée, Paul VI, avec
des expressions qui me confondaient à la pensée de nos nombreuses
déficiences, a voulu confirmer cette grande confiance, qui est Ia sienne
et celle de I'Eglise, en notre Congrégation.
En padant ensuite avec les Généraux des autres Ordres et Con-
grégations, j'ai eu I'occasion de mesurer de nouveau le jugement sur
notre réalité, bien qu'avec toutes les déficiences que nous ne devons
pas ignorer ni sous-estimer. Je vois, entre auffes choses, que nous nous dé-
battons tous au mfieu de dificultés trés semblables. Mais nous avons
aussi des motifs de confiance, je dirais, de famille, tout à fait spéciaux.

3.3 Page 23

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_23_
C'est peutêtre un fait unique: dans les origines de la Congrégation,
iI y a une présence du surnaturel tout à fait exceptionnelle. En padant
de Ia Congrègation, de sa naissance, de son développement, Don Bosco
disait têxtuellement: << On peut dire qu'il n'y a rien qui n'ait été connu
par avance. La Congtégation n'a pas fait un pas, sans qu'un fait surna-
turel ne le lui conseille, pas un changement, un perfectionnement ou un
em$chement qui n'ait été précédé d'un ordre du Seigneur. Aussi
- - ç's51 encore Don Bosco qui pade j'estime qu'il est bon de laisser
l'homme de côté... Que m'importe-t-il à moi que I'on parle en bien
ou en mal de lui? Que m'importe-t-il que les hommes
manière plutôt que d'une autre? Mais il est nécessaire
me iugent d'une
que les oeuvres
de Dieu se manifestentl »> (M.8., XII, p. 69).
Il ne faut pas s'étonner alors de l'afirmation impressionnante de
Don Bosco: << de Toutes les Congrégations et Ordres religieux, la nôtre
a peut4tre été celle qui a reçu Ie plus la parole de Dieu »> (M.8., )K-YI,
p.305).
Les choses étant telles, comment pouvons-nous penser qu'au moment
la Congrégation, de par la volonté de l'Eglise et par suite de Don
Bosco lü-même, est appelée comme à une renaissance, le Seigneur
I'abandonne en la laissant manquer de cette présence d'inspiration et
de guide dont il a été si généreux envers elle aux origines?
Nous avons tous le droit de compter sur Ie secours du Seigneur:
Adjutorium nostrum in nomine Domini!
<< C'est Marie qui nous guide »>
Ce secours, nous chercherons à Ie mériter, mais il nous sera plus
facile de le mériter par I'entremise de la Vierge Auxiliatrice. Deux
figures sont inséparables, quoique pour des motifs différents, dans Ia vie
et la mission de Don Bosco: le jeune et la Madone.
Dans ce lointain matin de l'Immaculée de 1887, Don Bosco, comme
s'il se tournait pour regarder Ie long et dificile chemin de sa vie, a dit
aux Salésiens qui l'entouraient: << Nous avons marché sur une route
srire: nous ne pouvons pas nous tromper. C'est Marie qui est notre
guide! » (M.8., XVII, p. 439). C'était une vérité que Don Bosco
répétait d'ordinaire et qui est contrmée dans mille occasions et de mille
manières: <<Marie a toujours été mon guide! » (M.8., V, p. 155).
S'il elle 7'a été pour notre Père, Marie ne voudra-t-elle pas êre

3.4 Page 24

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_24_
notre guide à nous qui, dans Ia fidélité sans condition à Don Bosco,
voulons travailler ces mois-ci, pour que la Congrégation sorte du Cha'
pitre << qualis esse debet >>?
Avec la contance illimitée de notre Père en Marie, avec la ferveur
des Apôtres au Cénacle, serrons-nous autour d'Elle en Lui répétant
avec un coeur filialement humble: << O Marie, tu as été un guide srir pour
notre Père dans la naissance et le développ€ment de notre Famille, sois
aussi pour nous, qui sommes conscients de notre faiblesse et de notre
insécudté, un guide sûr dans le chemin que la Providence nous a
indiqué pour conduire nome Congtégation à ce veritable et fécond
renouvellement, qui soit pour elle une renaissance de printemps! »'

3.5 Page 25

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PRESENTATION DU
« RAPPORT GENERAL SUR L'ETAT DE LA CONGREGATION »
PAR LE RECTEUR MAJEUR
Très chers Capitulaires,
Je viens accomplir ici le mandar exprimé par le XIX" Chapitre
Général. A I'art. 31, il est üt en effet: << Dans une des premières
séances du Chapitre, le Recteur Majeur fera un rappoft général sur
L'état de la Congrégation ».
Vu la nouveauté, j'ai cerché la manière la plus adaptée pour répondre
à la volonté du XIX" Chapitre Général; Je dis: j'ai cherché, car iI est
clair qu'à défaut de toute autre indication concrète, <( un rapport sur
l'état de Ia Congrégation »> (ce sont les termes mêmes du règlement)
peut être pÉsenté sous diverses formes.
C'est précisément en raison de cette difficulté et avec le souci de
faire oeuvre utile à tous que j'ai voulu me servir de la collaboration
du Conseil.
La collaboration du Conseil Superieut
I1 est opportun de vous rappeler ici que (pour ce rapport comme
aussi pour tout autre problème de quelque importance ) nous avons
toujours ttavailTé collégialement avec un résultat et un profit certains.
En efiet, je suis de plus en plus convaincu que, aujoud'hui surtout,
il n'est pas possible d'afironter utilement les problèmes et de les résoudre
adéquatement, si on ne met pas ensemble, dans une confrontation libre,
sereine et respectueuse, Ies divers points de vue qui se présentent.
J'ai toujouts pu constater que cette confrontation d'idées et de
mentalités, réalisée dans ce climat d'absolue liberté et en même remps
de respect et d'estime mutuelles, conduit toujours à ces synthèses
positives qui représentent ce qu'il y a de mieux à celui qui, <( tout
compte fait >>, assume I'ultime responsabilité dans les décisions,

3.6 Page 26

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-26-
C'est à cette méthode, indiquée du reste en substance et chaudement
II recommandée par Yatican et par le XIX" Chapitre Général, que j'ai
cherché à me conformer avec la collaboration cordiale, fraternelle et
constructive de tous les membres du Conseil.
Je crois qu'il est de mon devoir strict en même temps qu'agréable,
de reconnaltre publiquement, devant cette solennelle assemblée, ce
travail fécond réalisé autour de moi par les members du Conseil
Supérieur.
Je crois pouvoir dire que nous avons toujours travaillé en unité
d'intentions pour servir la Congrégation dans ses véritables intérêts,
et en particulier pour réaliser les délibéradons vivi.fiantes sorties du
XIX" Chapitre Général et pour introduire et faire circuler dans la Con-
grégation I'esprit rénovateur qui en est résulté.
Ce travail, vous aurez l'occasion de la constater à travêrs Ia lecture
du rapport, mis en route et mené avec tant d'ardeur, aussitôt après le
Chapitre, s'est par la suite ttouvé devant toutes sortes de dificultés.
En voici une: alors qu'on commençait à mettre en pratique les délibé-
rations du XIX" Chapitre Général, déjà apparuissait ce que quelqu'un
a appelé: le vent de l'aptès-Concile.
De fait, la Congrégation s'est trouvée, pour ainsi üre, au centre
du cyclone, juste au moment s'était mise en mouvement la machine
destinée à rendre productif ce XIX" Chapire Gnéral, qui avait adopté
toute une série d'affirmations conciliaires.
Cette intèrférence, iI est utile de le rappeler, a eu des répercussions
et des conséquences importantes, d'autant plus lourdes que pendant
trois ans environ nous avons mobiliser toutes nos forces à la pÉ'
paration du Chapitre Spécial voulu par l'Ecclesiae Sanctae >>.
Certes, ce fut, tout en étant un devoir envers l'Eglise et la Con-
gtégation, un bien, et même un gtand bien. Mais on ne peut nier que
plusieurs délibérations et orientations du XIX' Chapitre Général n'ont
pu, par la fotce des choses, être entièrement réalisées.
Caracteristiques du rapport
Revenons au rapport qui est présenté à votre attention. Comme je
le disais plus haut, iI est le résultat du travail conjugué de tous les
membres du Conseil. Ceux-ci ont d'abord apporté des suggestions et

3.7 Page 27

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-27 -
des idées pour sa mise en chantier. Chacun ensuite, dans le cadre de ses
compétences, a apporté tous les éléments d'information de première
main qui étaient à sa disposition sur les difiérents points traités dans
le rapport.
En un second temps, ce rapport a encore été examiné et discuté
collégialement. Ensuite, i a été repris et, pour ainsi dire, harmonisé
par Ie Recteur Majeur, compte tenu des remarques et des observations
feçues.
Malgré ce mavail, e rapport ne peut avoir la prétention d'être...
partut et complet. A part la dificulté er I'incertitude découlant du
fait que c'est la première fois qu'on prépare un pareil document, il
faut dire qu'on s'est trouvé devant de grosses difficuttés de caractères
diflérents.
En voici une. La Congrégation est une Éalité vivante et composite,
avec des difiérences de situations souvent très marquées: d'où la diffi-
culté de présenter un rapport qui, sans se perdre dans des analyses
détaillées, donne en même temps une image fidèle de la réalité de
l'ensemble de Ia Congrégation.
Il me semble cependant que, malgré ses défauts er ses limites,
le rappor n'est pas seulement un acte d'<< obeissance »> au XfX' Chapiffe
Général, mais qu'il nous ofire, à nous, et par suite à Ia Congrégation,
une certaine radiographie de celle-ci.
Les Chapitres Provinciaux Spéciaux ont eu en main une << radiogra-
phie » de ce que pensait la Congrégation.
On peut dite que ce rapport, dans ses limites aussi, est une radrio-
graphie de ce que la Congtégation fait et de la manière dont elle le
fait dans les secteurs fondamentaux de sa vie.
J'ai paflé de radriographie: Ie mor n'est peutétre pas exact, car il
ne s'agit pas d'une << photographie panoramique »> de la Congrégation.
La photo est statique par essence; elle ne saisit qu'un moment d'une
Éalité, tandis que Ie rapport que je présente à votre atrention esr,
lui, évidemment dynamique.
Ce rapport ne se soucie pas tant de << fixer »> l'état. de la Congré-
gation aujourd'hui, mais bien
dynamique
de ces six
- comürent
années.
on
est
adrerivféaiàreL'éytqatila-ctuedl aàntsrauvneers
perspective
l'évolution
Le
ment -
tapsypnotrhtéetisqtued.ynCaempeiqnudea,nmt, aciosmilmeesvt oauussspi o-uveazuIemcooinnsstaretelart,ivsee.s

3.8 Page 28

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_28_
cent pages, précisément parce que synthétiques, sont denses et com-
pIétées par des statistiques réunies dans un fascicule à part. Lues et
bien interprétées, celles-ci servent à donner une vue panoramique, mise
à jour et documentée de la Congrégation dans tous les aspects essentiels
de sa vie.
Des aspects particuliers et détaillés de la vie de la Congtégation
seront illustrés et, quand il le faut, développés au fur et à mesure
que le Chapitre abordera des points spécifiques.
Pour conclure cette préface qui m'a paru nécessaire, je pense et
j'espère que le rapport que Ie Recteur Majeur vous présente, au nom du
Conseil, faalitera, entre auffes, votre travail. Il vous présentera non seule-
ment une vue sectorielle de la vie de la Congrégation, mais aussi une
vue générale , assez étendue, mise à jour dans les limites du possible.
Vous pourtez ainsi vous rendre compte de 1'<< humus >> sur lequel
vous devez semer, des situations vivantes et réelles auxquelles vous
devez vous intéresser, du climat dans lequel doivent s'insèrer nos
délibérations.
Le salesien au centre de l'intérêt de Ia Congegation
Le rapport comporte une orientation: il suit par conséquent un ûl
conducteur qui répond aux riches orientations lancées par le XIX"
Chapitre Général.
Le Salésien au centre de l'intérêt de la Congrégation, a été une des
orientations les plus significatives, les plus fécondes et les plus exigeantes
que nous a données le Chapiue.
En mettant le Salésien au centre, le XIX' Chapitre entendait
évidemment le rendre plus salésien, mieux salésien; il visait à le pro-
mouvoir dans son intérête et sa totalité, comme homme et comme
baptisé, comme consacré et comme apôtre, consacré spéci6quement à
continuer la mission de Don Bosco, dans son esprit, avec son style.
La Congrègation, en efiet, ce ne sont pas les oeuvres, mais les
Salésiens, et la Congrégation n'est active et féconde que pour autant
que chaque Salésien répond à l'image idéale que I'Eglise et Ia société
elle-même s'en sont faite.
S'il est vrai qu'une telle orientation, répondant à des exigences

3.9 Page 29

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,o
profondes, ressenties et très valables dans la Congrégation, on ne peut
pas dire cependant que ce fut dans la mesure espérée.
Ce n'est pas le moment de faire un diagnostic approfondi et détaillé
des causes, vraiment complexes et liées à des situations étrangères à
la Congrégation, qui ont pu limiter la réalisation rayonnante et capillaire
de cette orientation vitale: le Salésien au cenre de I'intérêt de la
Congrégation. Ce que I'on peut dire cependant avec une humble et
sereine humilité, c'est qu'on a fait du chemin dans ce sens.
Même si cela n'apparalt pas avec évidence, le rapport accompagne
de fait et présente les aspects et les moments de la vie du Salésien, qui
est une vie de consécration, de prière, de communauté fraternelle,
agissante et apostolique.
Les moments de Ia formation
Mais Ie Salésien, comme tel, ne naît pas adulte, déjà formé. Voici
alors toutes les phases de ce développement, depuis la naissance jusqu'au
couronnement de la période dite de formation, avec tous les éléments
qu'implique cette période.
S'il est vrai qu'il y a une période consacrée spécifiquement à la
formadon, il n'est pas moins vrai aussi qu'apprès cette période, il
reste chez tous Ie beioin et, par suite, l'obbligation de ce qutn appelle
aujourd'hui << la formation permanenre ». La période de ce qu'on
appelle le second noviciat, qui a été réalisée à Caracas par une trentaine
de prêtres, monüe toute l'importance vitale de cette << formation per-
manente ».
Le rapport aborde tous ces moments et ces aspects de la formation
qui intéressent Ia vie et l'avenir de la Congrégation, à la lumière de
ces années certainement difficiles, qui, par un ensemble de motifs difié-
rents, bien connus de tous, ont placé la Congrégation, et en particulier
les responsables de la formation à tous les stades, devant des problèmes
nouveaux et complexes sans arrêts et avec une rapidité toujours plus
grande.
Le phénomène actuel, dans certaines pardes de notre monde salé-
sien, présente des caractéristiques poussées et quelquefois préoccupantes:
Ie rapport cherche à donner une image autant que possible réaliste de la

3.10 Page 30

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-30-
situation. Il faudra, à ce sujet, tenir compte de la complexité des situa-
tions locales, souvent ffès marquées.
A propos de la formation, il faudra revoir, à mon avis, à la lumière
de notre expérience et de celle des autres, surtout en ces dernières
années, tout l'éventail de la formation du Salésien: de l'éclosion de
vocation à sa pleine réalisation, en passant par ses conditions et ses
étapes.
Les erreurs éventuelles du passé, même de notre passé plus récent,
devront nous servir de Ieçon. Avec courage et réalisme nous pourrons
alors suivre des voies nouvelles qui nous porteront à vivre une vocation
authentique, convaincue, tobuste, spécifique et féconde.
A propos encore de formation, vous trouvefez traités à part, dans
Ie rapport, Ies problèmes du P.A.S.
A la lecture de ces pages, vous vous rendtez compte tout de suite
qu'il s'agit d'un point d'une importance particulière. Chapitre, qui
représente tout la Congrégation, en prendra non seulement une connais-
sance attentive, mais il devra étudier, au moins dans les gtandes lignes,
les solutions des problèmes qui se posent. Il me semble, en particulier,
qu'à la lurnière de l'expérience, un accord responsable devra exprimer
ce que la Congrégation attend et exige du P.A.S., les orientations
qu'elle entend donner pour qu'aux sacrifices mès lourds que la Con-
grégation supporte pour la vie du P.A.S., répondent des résultats
adéquats non seulement intellectuels et culturels, mais aussi apostoliques,
salésiennement valides.
La crise des vocations
Un sujet que vous trouverez uaité dans le rapport avec une certaine
abondance de données, c'est celui douloureux de la crise des vocations.
Le sujet ne concerne pas seulement la rliminution des nouvelles voca-
tions, dont on parle aussi, mais bien le triste phénoméne de ceux qui
quittent la Congrégation aux dj.fiérentes étapes de notre vie. Il est
toujours pénible de voir des frères nous quitter, mais il l'est plus encore
quand il s'agit de frères avancés en âge, Iiés définitivement à la Congré-
gation, cettains même marqués de l'onction sacetdotale. Nous savons
tous qu'il s'agit là d'un phénomène qui aflige toute l'Eglise, les Ordres
et les Congtégations teligieuses, tant masculines que féminines. Tous

4 Pages 31-40

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4.1 Page 31

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-31,-
ne savent peutétre pas que, si au cours des trois dernières années,
notre Congrégation a subi des pettes très sensibles, elle aurait cependant,
comparativement atu( gfandes Congrégations masculines et selon Ies
renseignements obtenus, un des pourcentages le plus bas.
Un élément appréciable pour déterminer notre situation réside
dans le fait que le nombre global des nouveaux profès est en diminution
pat rapport aux années qu'on pourrait appeler de << boom »> des voca-
tions. Cependant, cette situation se maintient encore à un niveau qui
compense dans une bonne proportion les pertes subies par la Con-
grégation.
Mais il est dair que cette constatation ne peut absolument pas
nous faire fermer les yeux devant la grave réaltté incombe aux
Provinciaux et à la Congrégation. En particulier, nous ne pouvons
nullement taire et sous-estimer le phénomène de l'hémorcagSe grave,
et quelquefois persistante, dont souffrent certaines Provinces. A celü-ci,
il faut ajouter le phénomène du vieillissement du personnel et de sa
disproportion avec les tâches assumées précédemment.
Le ptoblème, mieux la série des problèmes, qu'impose la crise des
vocations, n'est pas simple, ni facile. Il est étroitement Iié à beaucoup
d'autres, dont certains pourraient paraîffe, aux yeux d'un observateur
superficiel, étrangers à ce problèmeJà.
Comme il ressort du rapport, on a fait des progrès en abordant
le problème tel qu'il se présente aujourd'bai. Mais il me semble pouvoir
dire qu'il y a encore beaucoup de chemin àfafte, et un chemin rude et
difficile.
Il faudra nous armer de beaucoup d'humilité pour nous examiner
avec réalisme et voir clairement, pour ce qui dépend de nous, les
causes qui ont déterminé et qui déterminent cette hémorragie, afin de
pouvoir afironter avec décision, dans les termes iustes et les manières
les plus opportunes, le problème dans toutes ses composanres.
Le Chapitre Général Spécial, à qui pour ainsi dire onr éré confiés
la vie et l'avenir de la Congrégation, s'occupera à fond du problème des
vocations, de leur crise et de tous les phénomènes qui y sont connexes.
L'apport d'hommes aussi qualifiés, qui viennent des lieux les plus
divers, riches des expériences les plus variées et surtout animés d'un
amour sincère et concret envers Don Bosco, qui vit et se perpétue dans
I'Eglise, à travers 7a Congrégation, sera précieux pour réanimer dans

4.2 Page 32

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-32-
celle-ci cette double et féconde vitalité spirituelle et apostolique. Elle en
atténuera d'une part les pertes douloureuses et, d'autre part, elle attircta
Ia jeunesse de notre temps et méritera sa confiance.
Les Salésiens Coadiuteurs
A propos du << Salésiens >>, des vocations et des crises qui s'y
rapportent, le rapport
qui concerne nos très
sc'haerrrêsteco-n{rèareves,c
1le2si5sSnalé-sienàsillCuosatrdejrutleaurssit,usaittiuoan-
tion vue dans ses divers aspects et étapes' Je dis tout de suite nous
avons dans la Congrégation, dans tous les continent, d'excellents Salé-
siens Coadjuteurs non seulement d'âge mûr, mai aussi-très jeunes, et
exemplaires sous tous les rapports: généreux au travarT, dévoués jusqu'à
la coide; beaucoup possèdent une formation culturelle et technique
qui leur permet de réussir brillamment dans des charges qui ne sont
pas toujours faciles: leur présence dans les cadres et dans les activités
educatives s'est même tévélée nettement positive.
Mais ce qu'il me paraît nécessaire de souligner ici, c'est leur vie
religieuse et salésienne vécue en pleine cohérence et esprit de sacr:ifice;
je dis: esprit de sacrifice, parce qu'ils ne reçoivent pas toujours l'aide
ditecte et indirecte à laquelle ils ont droit.
Cette constatation nécess aite étant faite, ie dois ajouter que, malheu-
feusement, aux peftes s'ajoute le fait très grave de I'arrête des votations
de Coadjuteurs, au point que de nombreuses Provinces manquent' et
ce n'est pas d'aujoud'fiui, de coadjuteuts, aussi bien au noviciat que dans
les années suivantes. Ce vide ne peut nous laisser inrliflérents. Tous
en reconnaissant les causes variées qui ont concouru et qui ioncourent
détetminer ce vide, il me semble qu'il y a aussi des causes qui
-pcehnadpeitnrtede
le
ne
nous. 6 la lrrmière de toute la Éalité de la situation.
manquera pas de les identifier pour trouver les -rnoyens
les plus aptes pour les éliminer ou au moins les diminuer. Dans Ia
Corrgrég"tion, li présence du Coadjuteur, avec les caractéristiques réelles
qui 1e kstinguent nettement du laïc de tant d'autres Congrégations
[réalité q,ri n'est pas touiours comprise partout) est quelque chose
d'essentiel. Comme je l'ai dit, en d'autres circostances, la Congrégation
ne serait pas, à mon avis, celle que Don Bosco a conçue et voulue, si

4.3 Page 33

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-tt-
par hypothèse absurde elle devait êue privée, à I'avenir, de la com-
posante tout autre qu'accidentelle du Salésien Coadjuteur.
C'est pourquoi, ce point sera certainement approfondit dans cette
assemblée, en se référanr d'une parr à Don Bosco er à toute la ligne
constante qui s'est développée à cet égard à travers ses successeurs, ef
d'autre part à la mise en valeur récente des laics dans I'Eglise et dans
la vie religieuse, telle qu'elle a été afrrmée par le Concile Vatican II,
avec toutes les conséquences que cela suppose.
L'action salésienne et Ia ieunesse pauvre
Pour vivre sa vocation particulière. le Salésien, en tant que personne
et élément vivant de la communauté au niveau local, provinciaf et de la
Congrégation, doit être un élément réalisateur de la mission que la
Providence a contée à I'ensemble de la congrégation. salésien et mission
du Salésien sont deux éléments qui vont nécessairement ensemble.
Nous voici à la seconde partie du rapport que le Conseil vous
présente; I'action salésienne. Vous trouverez illustrés, suivant les cri-
tères mentionnés plus haut, et sans entrer dans les détails, les secteur
se développe et s'articule notre apostolat dans le monde.
Il est superflu de rappeler qu'un tel apostolat, toute en ayant un
terrain nettement préférentiel dans la jeunesse, surtout pauvre et dans
le besoin, se déploie aussi, depuis les origines, dans un ceriain pluralisme.
A propos d'apostolat au milieu de la jeunesse pauvre, d'oeuvres
d'assistance et de promotion sociale, nous avons demandé à toutes les
Provinces un dernier travul en cette préparation laborieuse du Chapitre
Général, pour avoir et pour vous offrir une connaissance la plus complète
possible et mieux à jour.
Plus qu'une énumération aride et pâle, nous avons demandé un
rapport qui présente et décrive objectivement les aspects et les implica-
tions dans toutes les activités que des communautés, des groupes ou des
con{rères particuliers exercent dans les formes les plus variées au
service des pauvres, des jeunes surtout.
Je désire remercier ici ces confrères qui, dans leurs Provinces
respectives, se sont engagés à rassembler d'une manière systématique
tout le materiel d'information demandé. Mais je crois, en ce moment,
interpréter le sentiment unanime de l'assemblée en exprimant la recon-

4.4 Page 34

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-34-
naisance de la Congrégation aux niilliers de confrères qui, sous tous les
cieux, dans les formes les plus variées et les plus hardies, avec un sens
de dévouement total, touiours empreint d'humilité et de simplicité,
revêche à toute recherche de reconnaissance ou de publicité, ont touiours
leurs regards toumés vers Ie Christ et Don Bosco et sont les bons
samaritains de tant de pauvres Irères dans le besoin.
Il y a peu de temps, Paul VI me parlant de nos confrères qui tra-
vaillent, pauvres parmi les pauvres, dans I'immense et misérable bidon-
ville de Tondo (Manille), qu'il avait visité, me Épétut avec des accents
d'un émotion profonde et convaincue: << Ce son des héros! Ce sont des
hétos! ».
Beaucoup d'autres, comme les confrères de Tondo, méritent cet
éloge. Grâce à Dieu, en effet, les confrères de Tondo ne sont pas les
seuls dans la Congtégation à travailler avec un esprit de sacrifice
empreint de cette joir qui vient de la foi. Sous I'énergique pousseta qui
viendra du Chapitre, nous espérons que leur nombre s'agrandira et,
avec le nombre, cet esprit de charité surnaturelle qui est l'unique et
eficace ferment, capable de pousser à ces généreuses activités salésiennes.
Revenons à la documentation sur les activités au service des pauvres.
Je pense que les Capitulaires y trouveront un matériel sufisant pour
se rendre compte de la position réelle de la Congrégation dans ce
domaine propre à la Congrégation et auquel on est particulièrement
sensible aujourd'hui, avec raison, dans l'Eglise et dans notre milieu,
surtout cfiez les jeunes. Cette documentation sera mise à la disposition
des Capitulaires dans sa forme originale, telle qu'elle est parvenue de
chaque Province.
Dans cette documentation, on trouvera facilement, à côté des points
de lumière réconfortants, des points d'ombre pénibles, une certaine
cécité, des atrophies et, dans certains cas, des gangrènes. Le rôle du
Chapitre sera évidemment de trouver des formes nouvelles pour rendre,
là où c'est nécessaire, un nouvel et courageux élan à notre dévouement
auprès de la jeunesse pauvre, dans le sillage et dans I'esprit de notre
Père.
Les centres de ieunes
A propos de nostre apostolat irremplaçable qui s'adresse avant tout
et principalement aux jeunes, je crois opportun, et me téfétant au

4.5 Page 35

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-35-
rapport sur l'état de la Congrégation, de souligner deux faits qui me
paraissent très indiqués et interférents entre eux.
En 1.967, le Recteur Majeur avait lancé l'initiative de Ia création
d'un Cenffe de jeunes dans chaque Province, en transformant une
oeuvre déjà existante. cette initiative avait pour but de susciter, dans
chaque Province, une oeuvre qui, tout en étant dans la fidélité substan-
tielle à l'idée de l'Oratoire de Don Bosco, s'adapte avec courage à notre
temps, en se mettant au service des jeunes d'aujourd'hü, avec des
activités qui répondraient à leurs véritables et diverses exigences.
Cet appel, il est évident, supposait ayaît tout un effort et un
engagement pour chercher des voies nouvelles répondant aux besoins
actuels.
En toute vérité et sincérité, je dois dire que I'appel ne semble
pas avoir eu beaucoup de succès: on a fait quelque chose, et je suis
heureux de la reconnaltre, mais il faut dire aussi que ce fut peu de
chose, quand on n'a pas tout simplement coller une étiquette qui « cano-
nisait »> en quelque sorte des initiatives sans rapport avec l,idée du
véritable Centre des jeunes.
Le fait, à mon avis, doit être souligné non pas rant pour lui-même
que pouf les raisons et les situations qu'il sous-entend, et aussi pour
son étroite relation avec l'autre fait, plus vaste et plus grave, inséré
dans le rapport et sur lequel je désire attirer votre particulière attention,
Le reajustement et ses consequences
Par obéissance à la délibération du XIX" Chapime Général, le
Recteur Majeur et son Conseil, après une étude longue et approfondie
préparatoire, a lnvité rous les membres de la Congrégation à collaborer
à cette vaste opération complexe et vitale qui s'est appelée <<reajuste-
ment »» des oeuvres. Même imprafait, c'était en tout cas le premier essai
(on dirait même << ad litteram »>) d'intéresser tous les mèmbres de la
Congrégation à ses problèmes.
Quels ont été les résultats de cette << opération >>? Il faut le
rêconnaître sincèrement: ils n'ont pas été brillants. D'autre part, les
nombreuses causes du manque de succès ont pu, à un examen sérieux
et approfondi, être ramenées à une seule.

4.6 Page 36

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-36-
Et nous devons le dire ici en toute humiüté: aux difiérents niveaux
de la Congégation nous n'étions pas préparé ni psychologiquement ni
techniquement pour affronter, avec la clarté nécessaire et le courage
plus nécessaite encore, I'ensemble des problèmes que le réaiustement
imposait. Nous n'etions pas prêts non plus à nous rendre concrétement
compte des nombreuses valeurs et intérêts spirituels, apostoliques et
formatifs qu'il voulait non seulement défendre, mais mettre en valeur,
compte tenu de la Éalité vit la Congrégation et des perspective-
ment qu'elle rencontrera inexorablement dans le proche avenir. Il ne
s'agissait pas seulement de fermef des oeuvres, mais d'étuüer. tout un
plan d'action réaliste, à longue échéance et sur une vaste échelle, dont
ia réduction des oeuvres n'était qu'un partie ou mieux un point de
départ.
Mais comme je l'hai dit plus haut, on n'était pas alors sufEsamment
ptépaÉ et mûr pour une opération de ce genre.
Je dois dire cependant que, ces derniètes années, nous avons
enregistré sur ce point une évolution positive. Nous en avons une
pt.,ru" évidente dans le fait que, dans plusieurs Provinces, |e gavail de
Réajustement a été repris, souvent même dans les Chapitres Provinciaux,
avec des critères nettement rli#érents de ceux plutôt négatifs du premier
temps. C'est un signe évident que les idées justes font leur chemin,
q,roiqrr" lentement, et finissent par percer et trouver un accueil dans
des âmes ouvertes àlavétité et au vrai bien.
De toute façon, le réaiustement a produit ses fruits: Ie bloquage
pfesque total de nouvelles oeuvres... mais quelle dificulté pour résister
aux pressions...!
Pour les motifs énonces, le fait que le réaiustement n'ait pas aussitôt
<< accroché »> me semble être un rappel réaliste: quand on formule des
plans de ffavail, il faut touiours tenir compte du terrain sur lequel
àn doit s'appuyer et plus encore des hommes qui doivent savoir et
pouvoir les réaliser.
Les cadtes
Le problème des Cadres à tous les niveaux dans la Congrégation
était et est intimement lié au téajustement. Ce problème, il convient de

4.7 Page 37

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-37-
le dire tout de suite, est ressenti même en dehors de la Congrégation,
dans l'Egüse et dans la société civile, et dans des secteurs particulière-
ment importants: politique, industrie, économie, syndicats, etc., et cela
pour des raisons complexes qu'il est inutile d'énumérer ici.
Si nous examinons notre milieu, nous constatons tous, chaque jour,
les difficultés pour trouver des dirigeants qui répondent aux exigences
d'aujourd'hui dans les communautés et les oeuvres. Les rlitrcultés sont
surtout aggravées par le grand nombre de postes de direction à couvrir;
je fais remarquer que ce ne sont pas seulement les Provinciaux et les
Directeurs qui ont des postes de direction. Pensez, par exemple, aux
Vicaires provinciaux, pout ne pas parler des Vicaires des maisons, aux
curés (700 paroisses à peu près!), aux responsables des écoles, aux
économes provinciaux, aux maiffes des novices, aux directeurs de
patronage, etc.
Un calcul fait avec une bonne approximation arrive à la conclusion
suivante: il faut un dirigeant sur 2 ou 3 prêtres salésiens. Cela peut
expliquer beaucoup de situations, disons-le aussi, beaucoup de déficiences
dans les secteurs les plus variés de notre vie, du secteur religieux au
secteut pastoral, du secteur de l'organisation au secteur de I'admini-
stration. On a commence, il est vrai, à donnet une certaine préparation
spécifique aux nouveaux Provinciaux; depuis quelques années, on
organise çà et là des cours pour les nouveaux directeurs et pour d'autres
responsables de secteurs particuliers. C'est très bien: mais tout cela ne
tésoud pas le problème, qui est très vaste et qui a une incidence loin
d'être positive dans la vie de Ia Congtégation.
Ce problème du manque de personnel de cadre, déjà très grave par
lui-même, est accompagnée d'autres situations qui proviennent, en
grande partie au moins, de Ia disproportion entre Ie personnele et les
tâches à remplir. D'un manière plus claire, comme on l'a fait remarquer
à plusieurs reprises, il y a eu un développement excessif dans le sens
quantitatif; je veux dire que les oeuvres se sont multipliées, en même
temps quelquefois de la diminution des vocations, avec une consé-
quence facile à constater.
Il me semble qu'en raison même de l'hémoragie qui aflige en ce
moment la Congrégation il f.audta rectifier avec courage les fronts en
étudiant bien nos choix. Ce n'est qu'ainsi que la Congrégation pourra
opérer son développement qualitatif en profondeur, qui est vital et
urgent, c'est-à-dire que l'on pourra soigner avant tout la qualification

4.8 Page 38

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-)8-
spirituelle, théologique et pastorale, plus que jamais nécessaire au1'our-
d'hui, et la préparution culrurelle, professionnelle et technique des
confrères.
prépJaerépsenesne,thpéaorloegxieemspplier,ituaeulleb,eesonincaqtuécensoeu,seanvolitnusrgdiee:cojen{rcèrroeiss
qu'il faut préparer des sujets dans les diIlérents secteurs des communi-
cations sociales, de la presse en premier lieu.
Il est vrai que, ça et là, on a tenu compte de cette grave nécessité
et on bouge, mais pas assez; il faut, à mon avis, dans la Congrégation,
une action qui réponde à des plans concrets avec des critères réalistes.
Je souhaite que les Capitulaires, reprenant les préoccupations qui
furent déjà celles du XIX" Chapitre Général, donnet à la Congrégation
des directives claires et précises, capables de sauvegardet ces deux exi-
gences: la qualification des Salésiens, surtout pour les maisons de forma-
tion, et l'adaptation du personnel dirigeant aux nécessités d'aujourd'hui.
Les Missions
Un mot à propos des Missions.
A l'appel du Recteur Majeur pour l'Amérique Latine ont répondu,
chaque année, un bon nombre de prêmes: l'équilibte des forces dans
les Province d'origine n'a pas toujours permis d'accueillir beaucoup de
demandes, mais ceux que nous pu envoyer ont apporté une aide
substantielle dans de nombreux lieux de mission ou considérés comme
tels, qui en avaient un besoin grave et urgent. Difiérents problèmes
"ïffiiï,:."i[l,.J; en particulier t'Inde, ," ,o",r, dans l'ensemble
vers une certaine auto-alimentation de vocations âutochtones, I'Afrique
se trouve, à cet égard, dans une certaine difficulté, et ie pense que le
Chapiffe, en parlant des Missions, portera son attention sur cet immense
continent qui offre un champ non seulement vaste, mais ouvert à
l'évangélisation. Un problème grave aussi, en raison des responsabilités
qui en découlent pour nous soit pour des motifs historiques soit pout
notre présence bien connue en ce continent, c'est celui de l'Amérique
Latine.
Dans I'audience rappelée plus haut, Paul VI me disait textuellement:
<< Aidez-nous à sauver l'Amérique Latine! »>. Nous sentons toute l'an-

4.9 Page 39

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-39-
goisse de cet appel paternel et l'obligation qui en rejaillit dans nos
coeurs. Don Bosco ne serait certainement pas resté insensible; mais nous
ne pouvons pas nous cacher la diminution sensible et constante de nos
forces en Amérique T,atine, malgré I'apport de I'Europe. Le Chapitre
s'occupera_ d9 ce grand et difficile problème, mais je p"rr. q,r. précisé_
ment la diffculté même du problème nous engagera à trà,rver aussi
ailleurs des solutions adéquates: I'une d'elles, miiemble-t-il, doit être
ch-erchée à préparer des laics sortis de nos oeuvres pour avoir des
collaborateurs conscients et valides dans les secteurs disparates de notre
apostolat.
Malheureusement, peu de chose a été f.ait jusqu,à présent par nous
pour valoriser I'apport précieux des laics.
_ On vient à peine de commencer ici, à Rome, quelque chose en vue
de préparer sérieusement des laics qui collaborero.rt ,u.. nous dans 1es
pays qui en ont besoin, mais je soüaite que non seulement en Europe,
mais aussi dans les pays de l'Amérique Latine elle-même er des autres
continents, nous nous engagions sérieusement, après Ie chapitre Général,
à promouvoir de telles initiatives en nous servant de l,expérience de
ceux qui nous ont précédés. II en résultera un double avantage: pour
celui qui recevra l'aide des laics, mais aussi pour les laics eux-mêmes
qui en retireront un grand enrichissement aussi bien spirituel qu,aposto-
lique et salésien.
La solidarité fraternelle
Je ne puis ometrre au moins une mention sur Ia << solidarité ltatet
nelle »>. Cettè initiative, comme on l'a dit, écrit et répété, a pour but de
rompre certaines barrières psychologiques et de développer une sensi-
bilité communautaire et en même temps missionnaire, qui s'exprime
par des faits concrets. on revient dans les grandes lignes à .. Perfectae
Caritatis »>, disons à I'ensemble des idées du Concile. L,aide économique
qui en a été le résultat pour beaucoup de nos oeuvres qui se trouvaient
dans de grandes diffcultés, a certainement été un résultat tangible. Je
remercie ici les Provinces, les communautés et les confrères qui, ayant
compris Ie sens et le but de l'initiative, ont voulu, même au prix de
sacritces importants, venir au-devant des besoins des confrères et des
oeuvres dans Ia nécessit§. Mais la solidarité ne peut et ne voudra pas
l

4.10 Page 40

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-40-
s'arrêter à l'aide économique, bien qu'appréciable. La solidarité, comme
on cornmence à le constater, devra s'élargir dans des domaines et des
secteurs beaucoup plus engageants, qui deviendront féconds pour celui
qui donne et pour celui qui reçoit. Ce sera le signe et le résultat de
cette charité qui est à la base de tout le renouveau dans l'Eglise, comme
dans la Congrégation.
En suivant les orientations de << Perfectae Caritatis »>, grâce au fruit
de la solidarité, nous avons aussi apporté notre aide fraternelle, en
dehors de la Congrégation, à des diocèses du Vietnam, à des évêques et
des religieux du Pakistant et de l'Inde, à diflétentes oeuvres sociales
du Brésil.
Apostolats sociaux
De la lecture du rapport sur les Apostolats Sociaux ressordra
clairement, avec le chemin parcouru, ce qu'il y a encore à faire et quel
espace reste encore ouvert à notre activité pour les Coopérateurs, et cela
soit en raison des orientations du Concile sur l'Apostolat des laÏcs, soit
en raison du potentiel très prècieux de multiple collaboration consciente
et qualifiée que nous pouvons trouver dans nos laîcs et dont nous avons
toujouts un besoin plus évident et plus grand.
C'est là, à mon avis, un point parmi les plus aigus et les plus dignes
d'intérêt, liés à la grande idée de Don Bosco que le Chapitre voudra
approfondir pour en tirer de précises et substantielles conséquences.
Quant aux Anciens Elèves, on a obtenu des progrès 6urrt lss difié-
rentes parties de la Congrégation pour les organiser et les assister, mais
il Laudra sur ce point développer notre sensibilité à tous les niveaux de
responsabilité: le soin des Anciens Elèves n'est pas une activité superflue
doÀt le sort est lié à la manière de voir de l'un ou l'autre, mais le
complément naturel et nécessaire de notre éducation qui a coûté des
années et des années de travail à tant de salésiens. C'est donc aussi
une responsabilité que doit assumer la Communauté, même si ceux
qui en sont chargés doivent nécessairement être des personnes parti-
culières.
De toute façon, négliger cette activité crée un vide et un dommage
qui serait comparable une mutilation à notre oeuvre d'éducation toute
entère.

5 Pages 41-50

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5.1 Page 41

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-41 -
Vous pouvez aussi constater pour les Instruments de Communica-
tion Sociale qu'on a cherché à aller de l'avant en se rappelant les normes
et les orientations du Concil et de la Hiérarchie. Il est à remarquer
que ce secteur de l'apostolat fait partie des buts spécifiques de notre
Mpqruiésipsnaio'reénsetdspaaansscple'Eattrgevliesfnoeur.mLàeeundpe'raopsbooslmutoteiloanltedppélulcusissiqvgeurae-vejaemetsa-tisceadlucisitoudneeslls-ele.peM2r1s1aosinssln-eicsi
aussi notre étude devra tenir compte du réajustement des oeuvres, de
leut hiérarchisation et des qualifications nécessaires aux confrères.
Gouvernerirent et structures
Nous arrivons maintenant av gouuernement et aux structures, corrrme
I'on dit aujourd'hui.
Nome rapport décrira dans ses grandes lignes: d'une part, le travail
immense que nous avons pu accomplir au cours de ces dernières années
et, d'autre part, l'évolution qui a mûri et qui s'est traduite dans un
nouveau style et dans de nouveaux critères de gouvernement. Cette
évolution apparuît d'autant plus remarquable, quand on la compare avec
la pratique et la mentalité d'il y a quelques années, lorsque s'ouvrit
alors la voie aux délibérations.du XIX" Chapitre dans la lumière de
Vatican IL
Un faisceau d'idées a été à la base de tout ce travail qui du centre
a rayonné de façon capillaire et fructueuse dans la Congrégation. Ce sont:
la co-responsabilité, l'intérêt commun, la participation, I'information,
le dialogue.
Ces idées se uaduisent dans les faits par une série rencontres du
Recteur Majeur avec les Provinciaux, les Conseils Provinciaux, les
Directeurs, les Confrères, ceux spécialement responsables de secteurs
particuliers (ex Maisons de formation) dans les diflérents continents, et
avec d'autres Supérieuts soit des Dicastères soit Régionaux, doit encore
avec les Confétences Provinciales, ou encore avec d'autres groupes et
catégories de Confrères. On a remarqué que jamais, comme en ces
années-ci, il n'y a eu un contact aussi fréquent et aussi intense entre le
Centre et la périphérie.
La remarque répond à une vérité: j'ajouteraisque ces renconttres
dans un climat de compréhension fraternelle, dans I'intention de se

5.2 Page 42

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-42-
rendre compte ensemble et sur place des problèmes, sont 5'lls s6n1
- bien préparés et programmés un instrument très eficace pour un
- gouvernement qui veut obtenir non pas tant une exécution de délibéra-
tions imposées par le haut et de loin que la recherche des solutions les
plus opportunes à Ia Iumière de la téahté, des lieux et des temps, et
en mettant en cofilmun et de front les résultats des diverses expériences.
Un aspect très positif de cette collaboration c'est la co-responsabilité,
c'est Ia consultation des confrères en est résultée quant à la nomi-
nation à des charges de responsabilité particulière.
Dans Ia grande majofité des cas, on a constaté du bon sens et de la
maturité dans les jugements, et par suite, des indications justes et
heureuses. L'expérience, qui s'est montrée dans son ensemble très
positive, comme tant d'autres expériences, sera bien définie et per-
fectionnée par le Chapitte Général. Mais il me semble que l'on peut
affirmer sans plus que nous sommes sur la bonne voie.
L'économie
Et nous en sommes au dernier point du rapport: l'économie.
Pour être concret sur ce point délicat, l'action de l'Econome
Général, en contact continuel avec le Recteur Majeur et son Conseil,
s'est développée dans les deux directions indiquées par les Constitutions:
guide et servir les Provinces, administrer des biens n'appartenant pas
à une Province et s'occuper des activités propres à la Direction Générale.
Le rapport vous donne d'amples renseignements sur ce qui s'est fait
en vue de donner aux administrations tant provinciales que locales une
mise en place qui téponde à l'importance, à la délicatesse et, dans de
nombrzux cas, à la complexité du fait administratif.
Les réunions à tous les rayons et niveaux, les cours, la consultation
ininterrompue et les contacts continuels enme la périphérie et le Centre,
ont été d'excellents instruments pour améliorer beaucoup de situations
dans le secteur administratif, économique et financier, qui a besoin de
personnes convenablement préparées.
Il reste des déficiences de formes et de ptoportions divetses, qui
sont dues à difiérentes causes: je pense que le Chapitre voudra poursuivre
et aussi perfectionner cette action qui, si elle est bien comprise, est

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un service nécessaire et on ne peut plus utile à la communauté et à son
travul apostolique.
En second lieu, comme fl, a été dit, l'activité de l'Econome Général
s'est déployée dans tous les secteurs compétents propres à la Direction
Générale: je dois üre que cela a aussi été un ffavarl qui mérite toute
notre feconnaissance,
La lecture du rapport servira certainement à se rendre compte de
la Éalité, au-delà de tous les racontars répandus au détriment évident
de la Congrégation.
La première Éalité qui saute aux yeux de celui qui prend con-
naissance du rapport est la suivante: pour affronter les dépenses urgentes
que supposent toutes ses activités, la Direction Générale n'a aucune
ressource ou contribution sûre et fixe, ni de la Congrégation, ni de fonds
stables. Comme vous pourrez le constater à Ia lecture du rapport, la
Direction Générale, avec tout ce que ce mot suppose et sous-entend
de charges et d'obligations à l'échelle mondiale,'vit de ce que la Provi
dence envoie à uavers les bienfaiteurs, très souvent bien modestes et
presque exclusivement de l'Italie: l'apport de I'une ou l'autre maison
-l'océdaignnd"etsoubejosuorinss.d'appréciation - réprésente une goutte d'eau dans
Nous üvons de Ia charité des bienfaiteurs
Pratiquement, l'activité de la Direction Générale s'appuye donc
tout à fait sur la bienfaisance. Mais vous allez vous demander tout de
suite quelle seraient les conséquences d'une cessation ou même d'une
stagnation de cette source bénéfique. Don Bosco qui a toujours été de
l'avant au milieu des dettes et des bienfaiteurs ne permettra pas que
ses fils perdent cette réputation qui atrire sur Lui la bénédiction du
Seigneur même à ravers l'aide matérielle.
De toute manière, je pense qu'il faudra se poser la question en vue
du transfert à Rome de la Drection Générale et dans l'hypothèse
éventuelle que le Chapiue voudrait chercher d'autres orientations en
rapport avec 7a vie de tant de nos oeuvres dans le monde qui sont
alimentées par la Direction Générale.
Il est ensuite évident que nous vivons et que nous devons vivre
avant tout de notre travail: mais il doit être également clair que, pour

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les motifs les plus divers, notre travail n'est pas souvent sufisant pour
maintenir les oeuvres (je pense aux énormes difficultés que trouvent
plusieurs Provinces pour subvenir aux dépenses du personnel en for-
mation), encore moins pour en créer de nouvelles, surtout quand il
s'agit de certains types d'oeuvres, qui sont dans la ligne de nome mission,
come peut l'être une école professionnelle, une oeuvre d'assistance ou
une maison pour Retraites, ou bien le P.A.S. et la Maison Généralice.
Dans ces cas et dans d'aures semblables, la Congtégation a toujours
eu besoin de bienfaiteuts, de personnes ou de groupes, qui d'une manière
ou d'une auffe sont venus suppléer à notre manque absolu de moyens
financiers.
Je pense en ce moment, et seulement à titre d'exemple, à l'énorme
masse de bien réalisé par les maisons missionnaires, qui depuis des
années, ont fourni des confrères par centaines, peut-on dire, dans Ie
monde salésien tout entier. Une documentâtion évalue à environ deux
mille cinq cents le nombre de salésiens sortis de ces maisons.
C-cs grandes oeuvres métitantes portent des noms: Rebaudengo,
Bernardi-Semeria, etc. Ce sont les grands bienfaiteurs qui ont donné
les moyens pour les construire ou les équiper.
Et la liste pourrait continuer; non seulement en ltalie, mais un peu
dans tous les pays beaucoup de nos oeuvres existent et vivent grâce à la
générosité dont j'ai parlé plus haut.
Récemment encore, on a pu réaliser certaines oeuvres uniquement
gâce à laide qui nous a été ofierte par de nouveaux bienfaiteurs. Mais
cette aide, partout où elle a été oflerte , rla jamais conditionné d'aucune
manière notre apostolat, nos méthodes, notre liberté d'action; elle ne
nous a jamais impliqués ou englués dans des opérations ou des situations
étaient contraires ou qui convenaient moins à notre condition de
religieux, de salésiens. Certes, on ne peut pas détourner vers d'auües
buts, qui seraient de bonne réussite en certaines situations particulières
des biens reçus pour des buts déterminés, conformes à notre mission.
Je comprends la sensibilité actuelle et ie suis convaincu que, loin de
l'ignorer, nous devons bien en tenir compte et en tirer les conséquences
pratiques qui s'imposent. Le Chapitre s'occupera certainement de ce
point qui a des conséquences et des répercussions de grande portée dans
beaucoup de secteurs de notre mission. Mais il me semblerait injuste
et déraisonnable de vouloir juger les situations passées ou provenant du
passé avec les critères et la sensibilité d'aujourd'hui.

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Et il me semble ensuite que, même en face des situations, la sensi-
bilité et les instances actuelles nous devons procéder avec cette vision
sereine et sage de celui qui sait distinguer l'or de la gangue, c'est-à-dire
ce n'est que contingent, fruit d'une certaine vague du moment, de
ce qui a une valeur éternelle: je pense que, dans cette circonstance,
Don Bosco saurait aussi saisi convenablement les signes des temps.
Mais il est temps de conclure! L'économie, remise à la place qui lui
revient, a son rôle dans Ia vie de la Congrégation, mais elle est loin
d'en être le problème central.
Le problème central est touiours Ie Salésien
Pout moi, et je crois que vous êtes tous d'accord, le problème
central de la Congrégation sur lequel le Chapitre va concentrer son
attention et duquel tous les autres problèmes devront prendre matière,
c'est le Salésien, son identité, sa mission, sa formation, son style de vie
et toutes les valeurs qui y convergent; Ie Salésien est la structure vivante,
réellement importante de la Congrégation. C'est pourquoi, permettez-
moi d'exprimet encore une fois ma conviction profonde, ancrée sur le
Concile, sur tout le magistère de I'après-Concile, sur les experiences
recueillies dans les rencontres avec les Supérieurs Généraux, et qui m'a
été suggérée par des contacts, nombreux et très variés, que j'ai pu avoir
dans les difiérents continents, avec des centaines et des centaines de
confrères.
Tout I'immense travail qui a été afrronté jusqu'à présent par la
Congrégation en préparation au Chapire Général et celui non moins
engageant et pesant auquel nous nous préparons ne servirait à rien si,
Dieu nous en préserve, ne devait pas sortir de ce Chapitre un Salésien
'concrètement et vitalement renouvelé.
Mais nous pouvons dire en toute confiance que l'hypothèse manque
tout à fait de base: nous en avons des raisons.
C'est pourquoi, nous Éf&ant au rapport que je vous ai présenté
et commenté, celui-ci, avec tout ce qu'il ofire de positif et de négatif à
noüe réflexion, tout en vous présentant le tableau le plus réaliste et
existentiel possible de la Congrégation, ne veut pas du tout vous
induire dans la tentation de vous attarder à une critique stérile, mais
veut seulement vous ofirir une plateforme concrète d'où repartir avec

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un élan renouvelé, après une révision courageuse et féconde, pour
réaliser le programme qu'en une synthèse heureuse Paul VI donnait à la
Congrégation comme conclusion du XIX" Chapitre Général et qui n'a
rien perdu de son actualité: << Progresser »>.
Il me plait de vous répéter aujourd'hui cette parole, car il me
semble entendre l'écho de la patole toujours vivant et actuelle de notre
très doux Pète: Nous ne pouaons pas fious arrêter »».
Que la Vierge Auxiliatrice nous aide à accueillir concrètement le
double appel paternel: celui de I'Eglise, en la personne du Pape, et
celui de notte Père Don Bosco.

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