351-400|fr|372 Verse le 25 Chapitre Général

VERS LE 25e CHAPITRE GÉNÉRAL


1. CONVOCATION

- « L’heure » du CG25

- Notre cheminement


- 2. LE THÈME DU CG25

- La communauté salésienne

- « Aujourd’hui »

- Les principaux points de référence

- La vie fraternelle

- Le témoignage évangélique

- La présence animatrice parmi les jeunes

- La grâce d’unité


- 3. QUELQUES CONDITIONS POUR L’ANIMATION DE LA COMMUNAUTÉ AUJOURD’HUI

- Le ministère du directeur

- La formation permanente dans la vie quotidienne


- 4 INVITATION AUX PROVINCES.

 

Rome, le 11 juin 2000

Solennité de la Pentecôte


Chers confrères,

Nous sommes en train de parcourir avec fruit le chemin du jubilé que nous nous sommes proposé. J’en reçois la confirmation de la part de beaucoup de confrères et de communautés et j’en vois la retombée sur les jeunes. La Réconciliation, l’Eucharistie, la spiritualité proposée aux jeunes, la Famille salésienne qui s’oriente vers communion pour la mission, l’expédition missionnaire extraordinaire, tout cela a ravivé les dimensions fondamentales de notre charisme en ce moment historique riche de défis et non exempt de difficultés.

Au cœur de l’événement jubilaire arrive une échéance prévue par notre Projet de vie, les Constitutions, pour nous aider à progresser comme individus et comme communautés en symbiose avec l’Eglise et à répondre aux signes que Dieu nous donne : la convocation du Chapitre général.

Nous savons qu’il ne s’agit pas seulement d’une formalité juridique. « Le Chapitre général est le signe principal de l’unité de la Congrégation dans sa diversité » . Il engage la Congrégation et chaque Province, pour une période non brève, à faire l’effort d’évaluer et de comprendre à nouveau les exigences de notre charisme pour l’adapter aux circonstances où il doit s’exprimer. Il marque donc notre route de rénovation constante. C’est ce que nous dit l’expérience de ces trente dernières années.

Nous nous rencontrerons comme des frères du monde entier pour repenser notre fidélité à l’Evangile, à Don Bosco et aux temps. Toute la Congrégation va se mettre dans une disposition de docilité à l’Esprit du Seigneur pour chercher « à connaître, à un moment donné de l’histoire, la volonté de Dieu pour un meilleur service de l’Eglise » .

Entendu comme une tâche de la communauté, le Chapitre général rejoint toujours les nœuds vitaux de notre identité, de notre unité, de la signifiance de la présence salésienne, quel que soit le thème central adopté.

Par les signes et les événements Dieu nous adresse à nous, comme Congrégation, l’invitation de l’Apocalypse : « Celui qui a des oreilles, qu’il entende ce que l’Esprit dit aux Eglises » . C’est un encouragement plein d’espérance, mais qui comporte un appel pressant à une fidélité simple et authentique, dans les situations nouvelles qui nous interpellent aujourd’hui.

Il faut être conscients de cette portée du Chapitre général et se sentir coresponsables de ses conclusions, en participant à la prière commune et en s’unissant activement à la réflexion de sa Province.

1. CONVOCATION.

Par cette lettre-ci j’entends convoquer, selon l’article 150 de nos Constitutions, le CG25. Il se déroulera à la maison générale de Rome, via della Pisana 1111, et commencera le 24 février 2002. Son régulateur est le P. Antonio Domènech, conseiller général pour la pastorale des jeunes.

Le but spécifique du CG25, au cœur des finalités générales d’animation, d’orientation et de gouvernement propres à tout Chapitre général, est d’approfondir et d’obtenir des critères communs sur un aspect essentiel de notre vie, au sujet duquel la Congrégation s’est montrée particulièrement attentive et préoccupée.

Nous avons défini et circonscrit cet aspect par la formule : « La communauté salésienne aujourd’hui : la vie fraternelle, le témoignage évangélique, la présence animatrice parmi les jeunes ».

Le thème résulte d’une large réflexion du Conseil général sur les orientations actuelles de l’Eglise, sur les caractéristiques de la culture, sur les axes de renouveau de la vie consacrée et sur le chemin parcouru par notre Congrégation ces dernières années.

Dans un premier approfondissement en janvier 2000, le Conseil général a indiqué quelques aires thématiques qui, à travers les visites extraordinaires, les visites d’ensemble et d’autres rencontres, se révélaient comme les plus senties, fécondes et demandant une intervention. Ces aires thématiques étaient les suivantes :

La communauté salésienne dans le nouveau modèle pastoral .

Notre capacité de proposer la vocation salésienne aujourd’hui : « Viens et vois » .

Une présence significative parmi les jeunes : « Avec vous je me sens bien » .

La « grâce d’unité » dans notre vie aujourd’hui .

Le résultat de cette évaluation synthétique de la vie de la Congrégation a été envoyé aux Provinciaux pour que, avec leurs Conseils, ils indiquent une priorité parmi les points indiqués, ou qu’ils en indiquent d’autres. La très grande majorité d’entre eux ont choisi le premier thème parce qu’il était en relation étroite avec les orientations pratiques des CG 23 et 24.

À ce but premier et principal, s’adjoint celui d’achever une orientation pratique du CG24 qui demandait au Recteur majeur et à son Conseil d’étudier « la manière de faire une évaluation plus profonde des structures du gouvernement central, en y associant les Chapitres provinciaux en vue du CG25 » .

Le but du CG25 est aussi d’élire le Recteur majeur et les membres du Conseil général pour la période 2002-2008. C’est une responsabilité de projet historique pour le service d’unité et d’orientation qu’ils sont appelés à rendre.

Tous les confrères peuvent et doivent participer de façon coresponsable à l’élection qu’accompliront les capitulaires, par la prière constante et intense pour que Dieu donne à la Congrégation le guide qu’il faut pour le moment actuel de l’Eglise, du monde et des jeunes.

La « commission technique » nommée selon l’article 112 des Règlements, a déjà travaillé avec le Régulateur pour préparer la marche du Chapitre afin que le réflexion des Provinces se déroule dans les temps utiles et sous la forme qui convient, et que leurs apports soient envoyés à la Direction générale d’une façon techniquement appropriée. Elle a élaboré un document qui précise la portée du thème et en clarifie l’organisation. Ce document, inclus dans le présent numéro des Actes avec les indications juridiques indispensables , est pensé comme un moyen de sensibiliser les Provinces et de les orienter dans le déroulement de leur Chapitre.

« L’heure » du CG25.

Ce Chapitre général sera le premier du troisième millénaire. Dans le jubilé en cours qui célèbre les deux mille ans de l’Incarnation du Fils de Dieu, le Pape a invité l’Eglise et l’humanité à fixer les yeux sur la personne du Christ, à rénover la mentalité et la vie chrétiennes, à prendre conscience de la vocation à la sainteté, à s’engager avec ardeur dans une nouvelle évangélisation, à assumer les nouvelles dimensions de la communion et à la rendre plus évidente comme le premier signe évangélique.

La préparation et la réalisation du CG25 seront pour nous un temps de grâce, une occasion extraordinaire pour mettre à profit les dons et les consignes du jubilé.

Les synodes continentaux et ceux de l’Eglise universelle, qui ont eu lieu dans le large contexte du jubilé, ont adressé un pressant appel à la vie consacrée pour qu’elle continue à se rénover afin de se rendre éloquente et significative pour les hommes d’aujourd’hui.

Elle est un événement tout autre que secondaire dans l’évangélisation de chaque contexte. Elle est donc invitée à vivre avec plus d’intensité son adhésion personnelle et communautaire au Christ Sauveur ; à assumer l’engagement pour une sainteté capable de parler à l’homme d’aujourd’hui ; à produire par les communautés un témoignage significatif de vie fraternelle ; à s’engager dans une évangélisation capable de dialoguer avec la société et avec la culture, pour devenir en elle levain, prophétie et instance critique.

L’expression la plus haute et la plus dense de cet appel est le Synode sur la vie consacrée et l’exhortation apostolique sur la Vie consacrée qui lui correspond. Mais des mentions significatives se trouvent aussi dans les Synodes continentaux et dans les exhortations qui ont suivi , ainsi que dans les documents qui traitent des laïcs et des pasteurs.

Derrière ces indication s’opèrent dans les Instituts religieux une ample réflexion et une recherche vivante de rénovation. Il suffit de voir les approfondissements et les études réalisées ces dernières années par l’Union des supérieurs généraux (USG) sur le thème de la refondation de la vie religieuse, sa nouvelle place dans la communion ecclésiale et dans les contextes sociaux, et son inculturation dans les diverses aires géographiques.

Plongés dans un monde pluraliste à tout point de vue et souvent agité et distrait, les religieux, pris parfois par des tâches multiples et envahissantes, doivent retourner aux sources de leur vocation, évaluer avec sérénité la qualité évangélique de leur vie et confirmer l’engagement de leur consécration, pour témoigner avec joie l’absolu de Dieu : à savoir que le Seigneur est l’Amour capable de combler le cœur de la personne humaine, et qu’il est le point indispensable de référence et d’arrivée pour que la vie humaine soit telle.

La situation critique de plusieurs Instituts religieux, en grande partie liée à un déséquilibre entre les tâches de gestion, la qualité de la vie et la capacité de leur vocation, requiert aujourd’hui une nouvelle orientation vers les expériences de la foi et les sources du charisme pour être des témoins visibles et transparents du Dieu qui s’est manifesté en Jésus Christ.

D’autre part, les nouvelles formes de vie consacrée, à travers lesquelles l’Esprit réveille l’Eglise, manifestent que la radicalité évangélique parle encore avec éloquence à l’homme.

Les situations urgentes et dramatiques de pauvreté et d’oppression où vivent des millions de personnes, et les nouvelles plaies qui résultent de la globalisation, lancent à la vie consacrée le défi de rénover dans la créativité leurs charismes pour être un signe prophétique et efficace de liberté et de don de soi.

La vie consacrée ne peut rester debout à cette époque que si, comme la maison bâtie sur le roc, elle se cimente sur l’adhésion inconditionnelle à Jésus Christ et s’ancre aux options évangéliques qui la conduisent à se placer sur les frontières de la mission ecclésiale pour assumer les joies, les espérances, les tristesses et les angoisses des hommes et des femmes de notre temps.

Dans ce travail de se resituer dans l’Eglise, la culture et la société, un point décisif est la qualité de la vie fraternelle, selon un modèle de communauté significatif et prophétique dont nous sentons l’urgence, même si nous n’en voyons pas encore avec netteté tous les traits. L’expérience de communion des personnes consacrées est à considérer non comme une grâce individuelle, mais comme un charisme dynamique de la communion ecclésiale dans le cadre des communautés chrétiennes, ainsi que dans la ligne de la rencontre œcuménique, du dialogue interreligieux ainsi que de la réconciliation et de l’accueil entre les personnes et les groupes.

Notre Congrégation aussi perçoit ce puissant désir de renouveau pour exprimer avec plus de vivacité notre vocation. Ces derniers temps, beaucoup de Provinces ont cherché des voies concrètes pour aider les communautés à vivre avec plus de clarté et de fidélité le style salésien de famille, les dimensions de notre spiritualité et une présence rénovée parmi les jeunes. Il y a des expériences et des parcours positifs et prometteurs, mais aussi beaucoup de préoccupations, parce que les situations sont changées et que se sont affaiblis certains supports et modalités, qui aidaient à vivre dans l’unité et la sérénité les divers aspects de notre vie consacrée.

Cela crée chez les confrères un malaise diffus qui fait apparaître le désir d’une plus grande authenticité humaine et d’une cohérence plus radicale dans la vocation. La réponse des Provinces, qui a privilégié le thème de la communauté salésienne comme le plus urgent et nécessaire, est précisément le reflet de cette volonté.

C’est une demande officielle que nous devons discerner ensemble. Au début du nouveau millénaire, nous sommes appelés à vivre avec plus de signifiance, de joie et de transparence notre fraternité dans le Christ, également pour répondre aux aspirations profondes de notre cœur , afin d’être vraiment parmi les jeunes des signes de l’amour de Dieu, des centres d’animation spirituelle de la CEP et de la Famille salésienne.

Dans la société et la culture, certains faits de large portée interpellent notre vie religieuse à propos du modèle humain que nous proposons et de la tâche d’éducation et d’évangélisation que nous exerçons. La globalisation, affirmée sur le plan financier, s’étend de plus en plus à d’autres terrains de la vie sociale : les problèmes se mondialisent et deviennent interdépendants.

Le développement de sociétés pluriethniques, pluriculturelles et plurireligieuses et, en même temps, l’apparition de nationalismes exclusifs et l’affirmation d’intégrismes religieux nous interpellent sur notre capacité de vivre au milieu d’eux et de dialoguer.

La communication de masse dans tous les domaines et l’informatique produisent une nouvelle mentalité ; elles requièrent des modalités de relation, créent de nouvelles exigences en éducation et en formation. Car le dialogue devient plus difficile et plus complexe, presque chaotique ; la relation peut se faire impersonnelle. De façon paradoxale donc se répand un sentiment de solitude et d’isolement et d’une recherche de « rencontre » et de partage dont nous connaissons les manifestations chez les jeunes, dans la société et dans l’Eglise, et que nous avons souvent commentées.

Dans ce contexte, notre fraternité peut constituer un stimulant et une prophétie.

Notre cheminement.

Les derniers Chapitres généraux ont formulé des orientations et des propositions organiques pour l’éducation des jeunes à la foi et pour la participation des laïcs à la mission salésienne .

Pour réaliser ces propositions, les Provinces ont travaillé à donner vie à des communautés éducatrices et pastorales, d’accorder une attention particulière à la situation actuelle des jeunes, surtout à propos de leur malaise et de leur marginalité, d’élaborer ensemble des projets éducatifs et pastoraux, d’organiser et de qualifier l’animation par la Province de la pastorale des jeunes, de penser des chemins de formation pour les collaborateurs et les animateurs, de mettre sur pied diverses expériences de coresponsabilité des laïcs dans la gestion des œuvres.

Ces dernières années ont également vu se multiplier les fronts de travail, et bien des œuvres devenir plus complexes, alors que beaucoup de communautés se sont réduites et que grandit en elles le nombre des confrères âgés. Les tâches de la pastorale et de la gestion se sont multipliées et alourdies. La présence active des laïcs, qui constituent la majorité, le nouveau rôle d’animation attribué à la communauté religieuse salésienne dans la CEP et dans l’élaboration du PEPS créent dans les communautés religieuses salésiennes des incertitudes et des questions, en particulier par rapport à son expérience spirituelle et aux conditions raisonnables de son travail.

Dans les visites d’ensemble, on a réfléchi sur le modèle pastoral qui veut la composante salésienne comme groupe animateur. On a vu que la qualité de la vie de ce groupe est le facteur déterminant et moteur de l’ensemble ; c’est toujours de lui qu’on part et à lui qu’on revient ; c’est dans sa vie quotidienne que ce centrent les grandes attentes de signifiance, d’animation et d’incidence apostolique.

C’est en effet à la communauté salésienne qu’est confiée l’exécution des importantes délibérations des deux derniers Chapitres généraux. Le chemin de foi à proposer aux jeunes et à faire avec eux requiert le témoignage d’une communauté qui se rénove sans cesse et s’insère dans le contexte et le monde des jeunes avec une nouvelle qualité pastorale .

En même temps, l’animation de la communauté éducatrice et de la Famille salésienne suppose un noyau salésien qui vit dans la fraternité, travaille dans la solidarité et adapte sans cesse ses critères d’action.

Dans son commentaire du Synode sur la vie consacrée, le P. Viganò a écrit : « L’éducation des jeunes à la foi (CG23) autant que l’association de nombreux laïcs à l’esprit et à la mission de Don Bosco (CG24) réclament que nous centrions nos efforts de formation permanente sur l’intensification de la vie dans l’Esprit et sur le souci prioritaire de la vie fraternelle en communauté. C’est par là que passe la route vers le troisième millénaire : c’est une heure féconde pour y entrer avec authenticité » .

Analogues sont les motivations offertes par les Provinces pour le choix du thème du prochain Chapitre, ainsi que les problématiques qu’elles ont indiquées comme les plus préoccupantes et les plus interpellantes.

Beaucoup, en effet, affirment que la culture d’aujourd’hui défie notre vie communautaire, dans son style comme dans sa signifiance évangélique. D’où la grande préoccupation pour les communautés salésiennes en situation de précarité : à cause du nombre réduit de confrères, de l’âge moyen avancé ou de la dispersion sur de nombreux fronts de travail …

On revient sur l’importance de l’animation de la communauté, en particulier du rôle du directeur et du Conseil. On insiste aussi sur la nécessité de la formation du salésien, jeune et adulte (formation initiale et permanente), pour affronter les difficultés des relations quotidiennes basées sur l’imitation du Christ et pour prendre une place positive dans des communautés soumises aux tensions rappelées ci-dessus. On demande aussi une réflexion sur d’éventuelles formes nouvelles de communautés selon notre charisme.


2. LE THÈME DU CG25

La communauté salésienne.

Le thème du CG25 centre la réflexion sur la communauté : c’est elle qui reçoit la mission éducative et pastorale. Il veut évaluer les conditions de vie et d’action susceptibles de favoriser une expérience joyeuse et encourageante de la vocation, une existence qui soit un témoignage et une prophétie, un milieu qui devienne un appel à la vocation, une école de spiritualité, un facteur de communion et d’animation pour tous ceux qui partagent avec nous l’esprit et la mission de Don Bosco.

Il ne s’agit donc pas, comme pourrait le laisser croire une lecture rapide et superficielle de l’énoncé, de nous regarder nous-mêmes sans nous référer aux jeunes et aux laïcs. Examinons donc, d’un point de vue pratique, ce que les derniers Chapitres généraux ont indiqué par rapport à la mission parmi les jeunes et les laïcs.

Notre vie de communauté est le premier don à offrir aux jeunes, le signe évangélique le plus immédiat et spécifique qui précède et accompagne chacune de nos actions pastorales .

L’objectif du CG25 n’est pas tant ce que la communauté et les confrères doivent encore faire pour les jeunes, mais ce qu’ils doivent être et vivre aujourd’hui pour eux et avec eux. Le regard va avant tout vers ce que nous sommes et vivons pour avoir une action plus efficace, au point de vue évangélique, en faveur des destinataires de notre mission.

Il s’agit d’effectuer une évaluation de notre vie communautaire avec l’esprit et la méthode de discernement évangélique, pour découvrir les modalités de fraternité salésienne capables de répondre aux exigences de l’imitation du Christ et de la mission telles qu’elles ont été présentées par les derniers documents de l’Eglise et des Chapitres généraux, et telles qu’elles ressortent des interventions éducatives et pastorales que nous avons essayées ces dernières années.

« Aujourd’hui ».

Ce mot qui est voulu dans le libellé du thème, souligne que nous savons que nous nous trouvons dans un contexte nouveau dont il est indispensable de saisir les risques, les exigences et les possibilités qui le caractérisent.

« Aujourd’hui » contient une référence à la situation actuelle de l’Eglise, engagée dans la nouvelle évangélisation où la vie consacrée a un rôle de témoignage et d’annonce spécifique et irremplaçable.

L’aujourd’hui rappelle la situation du monde, du monde des jeunes surtout, qui a besoin de personnes qui soient des preuves crédibles et significatives d’une nouvelle façon de vivre et de se référer dans des sociétés interethniques, interculturelles, interreligieuses, pluralistes, libres et fragmentées. L’aujourd’hui fait penser à la situation de notre Congrégation et des Provinces situées dans des territoires différents et vivant dans des conditions variées vu leurs tâches et le personnel dont elles disposent.

Devant ces sollicitations nous sentons le besoin d’approfondir les racines de notre vocation, de rénover le dynamisme et la signifiance de notre forme de vie, de rendre la vie religieuse plus claire et plus interpellante dans son action éducative et sa pastorale parmi les jeunes et les pauvres.

J’ai parlé du discernement. Il ne s’agit pas de répéter ni de réécrire la doctrine sur la communauté religieuse, déjà abondante au niveau de la Congrégation et de l’Eglise .

Les critères théologiques et les inspirations charismatiques seront certainement à rappeler et à reméditer pour ne pas manquer la cible. Le CG25 sera une occasion d’approfondir et d’intérioriser ce que nous dit l’Eglise sur la force de signifiance et d’évangélisation des communautés chrétiennes, dont les communautés consacrées sont un signe, un stimulant et un exemple.

Mais le but principal et final est de trouver des chemins efficaces pour motiver à nouveau les communautés à manifester avec simplicité et clarté leur profil religieux dans les nouvelles situations ; à déterminer les conditions ou les critères essentiels qui rendent possible et désirable de vivre dans la joie et de façon humaine notre fraternité que nous avons professée à la suite du Christ.

Ce qui est indiqué n’est donc pas un parcours intellectuel (répéter et réorganiser la doctrine des documents), essentiellement déductif (extraire à partir de la seule doctrine, les conséquences pratiques). Non, nous voulons partir de ce que les confrères et les communautés pensent de leur expérience actuelle, réfléchir sur ce qu’ils se sentent appelés à être et à exprimer dans les différentes situations où ils se trouvent : bref faire une lecture du réel pour en faire ressortir les ressources et les aspects positifs afin de les renforcer et de les approfondir, ainsi que les malaises et les conflits afin de les affronter à la lumière de la Parole, des exigences évangéliques et des richesses de notre charisme.

Le Chapitre voudrait rejoindre immédiatement la vie et suggérer une « pratique » de la communion fraternelle aujourd’hui. On peut relever les efforts qui se réalisent, les chemins expérimentés qui peuvent éclairer et encourager des formes de vie communautaire salésienne selon les exigences et les besoins actuels.

Les principaux points de référence.

Le libellé du thème explicite quatre aspects fondamentaux sur lesquels j’invite à centrer votre attention : la vie fraternelle, le témoignage évangélique, la présence animatrice parmi les jeunes et la grâce d’unité.

Ils répondent aux défis que la culture d’aujourd’hui et l’expérience religieuse lancent à notre vie de consacrés. Il ne faut pas les considérer comme juxtaposés, mais comme des dimensions inséparables en même temps que qualifiantes de notre vie religieuse communautaire .

La fraternité est indispensable pour mûrir comme personnes consacrées, assumer avec joie et stabilité intérieure sa vocation personnelle et reconstruire sans cesse l’unité de la vie : c’est une donnée permanente dans l’histoire de l’Eglise. Aujourd’hui on en sent même le besoin pressant parce que le monde actuel porte à la dispersion et à la fragmentation.

D’autre part, les jeunes ont besoin de témoins, de personnes et de milieux qui montrent, par des exemples, les possibilités d’organiser la vie selon l’Evangile dans notre société. Ce témoignage évangélique, qui est à la fois communion entre frères, imitation radicale du Christ et présence active, stimulante et porteuse de vie parmi les jeunes, constitue le premier service éducatif à leur offrir et la première parole d’annonce de l’Evangile. Du point de vue de la vocation, il est évident qu’ils se sentent davantage attirés à entrer dans des milieux communautaires significatifs, qu’à assumer seulement un travail.

Je ne dirai que quelques mots sur chacun des quatre points mentionnés ci-dessus.

La vie fraternelle.

Inspiré par Dieu, Don Bosco voulut intentionnellement créer, et il l’a effectivement fait, une communauté de religieux, au sein d’un vaste mouvement de personnes et de groupes qu’il s’était créé autour de lui. C’étaient ses disciples les plus fidèles et proches, ils avaient une fonction de ferment animateur de l’esprit commun et une tâche d’entraîneurs dans la mission. Pour leur communiquer son style spirituel et sa pratique pédagogique, Don Bosco consacra une grande partie de son temps et de ses forces.

Ce groupe se caractérise par l’habitation ensemble comme des frères : vivre dans la même maison, physiquement, c’est-à-dire faire vie commune ; l’unité d’esprit, c’est-à-dire en unité de mentalité et de valeurs, en s’édifiant dans la charité manifestée dans une joyeuse affection réciproque capable de créer une famille ; le même but, c’est-à-dire engagé de façon solidaire dans la mission commune .

La vie fraternelle salésienne répond à des résolutions de perfection chrétienne et d’efficacité dans le travail d’éducation, pour répondre à la fois à de profondes aspirations personnelles, comme le désir de rapport authentiques, de partage d’expériences, de communication, d’amitié et d’affection. Par ailleurs, cela prépare et entraîne à la relation éducative que suppose le Système préventif, et au milieu jeune que le même Système se propose de créer.

Les relations interpersonnelles, en effet, se rattachent à la maturité humaine et spirituelle de la personne. Leur qualité, la façon de les engager et de les gérer, révèlent à quel point l’amour, premier commandement chrétien et première force éducatrice, a fait son chemin en nous et à quel point nous avons appris à le manifester .

Au CGS déjà les confrères demandaient que, dans la communauté, on cherche à créer une ambiance de plus grande chaleur humaine qui caractérise la vie de famille ; un climat d’amitié fondé sur le respect et l’estime réciproques . À partir d’alors a grandi le désir de relations qui dépassent la routine et la formalité, pour les rénover sans cesse dans la rencontre, les approfondir autour de l’Eucharistie et les renouer par la pratique quotidienne de la réconciliation.

Nos communautés sentent aujourd’hui le besoin de souligner les dimensions humaines de la vie fraternelle pour aider la personne à mûrir et la soutenir dans chaque passage de la vie .

Il faut donc que les relations ne soient pas seulement en fonction du travail, mais de nature à conduire vers des amitiés dans la vie à la suite du Seigneur et dans la solidarité pour la mission ; et surtout qu’elles s’inspirent de l’oblativité et du don de soi, sans se centrer sur ses fins ou sa personne propres.

La formation permanente doit nous rendre de plus en plus capables de telles relations. Il est nécessaire de s’éduquer et d’éduquer chacun à accueillir et à aimer les frères. Le CG24 parle de notre spiritualité relationnelle : d’une spiritualité qui non seulement aime avec une charité intérieure, mais qui, comme Don Bosco l’avait déjà enseigné, sait, par la façon de faire avec les jeunes, établir des rapports adultes conformes à la vocation et aux sensibilités actuelles.

Dans l’expérience fraternelle salésienne il est très important d’apprendre à dépasser de façon positive les tensions que comporte la vie, d’intégrer la liberté et l’autonomie personnelles dans les exigences d’une réelle communion. C’est pourquoi il faut revisiter les motivations surnaturelles qui sont à la base de notre fraternité, entretenir une certaine ascèse, tant chez les individus que dans la communauté . Nous sommes en effet à une époque de privatisation et d’individualisme où se manifestent aussi de fortes dépendances affectives et de pensée. Unie à la volonté efficace de communion, la vraie liberté nous permettra d’éduquer les jeunes à ces valeurs.

Avec la capacité de relations, il faut la communication. Aujourd’hui on désire que dans les communautés elle ne se limite pas à l’organisation, mais rejoigne l’expérience personnelle ; que l’on échange non seulement des nouvelles du journal ou des données du travail, mais des évaluations, des exigences, des idées qui concernent notre vie dans le Christ et notre façon de comprendre le charisme. C’est ce à quoi tend la révision de vie, l’évaluation de la communauté, l’échange dans la prière, le discernement sur des situations, des projets et des événements.

La communication est nécessaire aussi à cause du pluralisme positif de vues et de dons qu’il y a dans la communauté. Les différentes façons d’associer les confrères justifient l’importance donnée par les Constitutions aux rencontres communautaires. Réduire la possibilité de dialoguer et d’échanger dans la communauté religieuse conduirait à ne pas développer et à ne pas accompagner les processus de croissance des individus .

La communication requiert l’apprentissage, la pratique et l’animation. Un apprentissage spirituel plus que technique. Quand on communique à certains niveaux, il faut surmonter une certaine pudeur qui nous empêche de nous raconter ; il y a aussi à renforcer la confiance en l’autre. L’expérience dit que tous n’ont pas le courage de le faire. Il faut apprendre, prendre le temps de converser, acquérir la capacité d’écouter .

Le CG24 a encouragé chaque communauté à favoriser le partage des expériences éducatives et pastorales des confrères, à vivre la journée de la communauté et d’autres rencontres comme des occasions de croissance à travers la communication interpersonnelle .

La qualité dans les relations et dans la communication requiert l’humble accueil de la vocation à la communion comme un don plus que comme un poids : « Dieu nous appelle à vivre en communauté, en nous confiant des frères à aimer » . C’est pourquoi chacun doit s’appliquer à bâtir chaque jour la fraternité qui porte à dépasser les tendances individualistes, à accepter la correction fraternelle et à participer avec assiduité à la vie et au travail communs.

La force pour réaliser un tel parcours, nous la trouvons surtout dans la prière communautaire et dans la relation personnelle avec le Christ. La communauté « ne naît pas de la volonté de l’homme, mais est le fruit de la Pâque du Seigneur. […] Quand elle prie, la communauté salésienne […] ravive la conscience de sa relation intime et vitale avec Dieu » et de sa communion fraternelle.

C’est surtout dans la célébration de l’Eucharistie que la communauté se laisse construire par le Christ comme fraternité apostolique. D’où la grande importance des moments de prière et de la célébration communautaire.

Don Bosco, rappelle l’article 16 des Constitutions, voulait que dans ses milieux, chacun se sente « chez soi » de façon que la maison salésienne devienne une famille. Pareil témoignage suscite chez les jeunes et chez les laïcs le désir de connaître et de suivre la vocation et la mission salésiennes .

Dans un monde divisé et déchiré, dans une société de masse où les personnes sont souvent traitées comme des numéros, le témoignage de fraternité évangélique offert par nos communautés sera toujours plus significatif.

Le CG23 demande en particulier à la communauté salésienne d’être un centre de communion et une force d’animation de la communauté éducatrice et pastorale et de la Famille salésienne . Le dynamisme de notre vie communautaire nous rend aptes à inviter et à associer beaucoup d’autres personnes dans l’esprit et la mission de Don Bosco.

Comme charismatiques nous sommes appelés à une présence qui soulève des questions, donne des raisons d’espérer, convoque les personnes, suscite la collaboration, active une communion toujours plus féconde pour réaliser ensemble un projet de vie et d’action selon l’Evangile.

Cela exige évidemment que nous améliorions notre façon de travailler ensemble, en sorte qu’elle devienne le lieu où s’opère le passage du moi au nous, de mon travail ou secteur à notre mission, de la poursuite de mes objectifs et de mes moyens à la convergence sur l’évangélisation et le bien des jeunes .

Les Constitutions et les Règlements établissent des occasions multiples et diverses d’entente, de coordination et de convergence. Les Conseils et les assemblées communautaires tendent à nous donner une lecture commune des situations à la lumière de l’Evangile et de notre vocation, à faire dans la solidarité le projet des grands points de la pastorale ; c’est pourquoi il est si important d’y participer et de leur donner de la qualité.

Aujourd’hui, beaucoup de jeunes et de laïcs désirent « voir » et « participer » à notre vie fraternelle et prendre part avec nous à notre travail. C’est pourquoi nous devons l’organiser de façon qu’il soit possible de prier avec les jeunes, de partager des moments de fraternité et de programmation avec les collaborateurs laïcs et même d’accueillir certains d’entre eux pour faire avec nous une expérience temporaire de vie communautaire.

Tout cela exige de tenir compte de la consistance de nos communautés en nombre et en qualité, comme le demandait le CG24, de façon qu’elles soient en mesure de vivre ce qui est requis et ce qu’on attend d’elles .

Le témoignage évangélique.

Le second point de référence inclus dans le libellé concerne la consistance et la manifestation de notre expérience religieuse et spirituelle. La communauté salésienne est appelée à vivre et à se montrer comme consacrée, comme groupe de personnes qui suivent le Christ, attirées puissamment par lui, par sa personne, sa Parole et son mystère agissant dans le monde ; un groupe qui, de tout cela fait une expérience commune, sentie et savourée, témoignée par le dévouement total à la mission pour les jeunes, par la vie fraternelle et l’adoption des comportements évangéliques .

L’âme de ce témoignage est la spiritualité, le désir d’organiser la vie selon l’Esprit. La mission en est le fruit mûr et le lieu où elle s’exprime et se développe. Nous le savons par expérience : la seule gratification qui vient du succès ne conduit pas très loin dans l’engagement apostolique. Il faut beaucoup plus !

La mission est avant tout l’œuvre de l’Esprit en nous. Il fait de nous des « signes et porteurs de l’amour de Dieu pour les jeunes, spécialement les plus pauvres » . Sans l’expérience de l’Esprit, il n’y a pas de mission, ni pour nous ni pour les laïcs. La contemplation de Dieu, qui aime et sauve l’homme, et la volonté d’y participer le font naître et maintiennent notre orientation vers les jeunes et le peuple de Dieu.

La communauté salésienne ne peut donc baser son dynamisme missionnaire et sa force de signifiance que sur une intense expérience spirituelle.

Les CG 23 et 24 ont approfondi les caractéristiques spécifiques de la spiritualité salésienne et promu dans la Congrégation la connaissance et l’estime de ses points cardinaux. Mais il faut en être davantage conscients, élaborer une pédagogie pour avancer dans ce style particulier de sainteté, et dépasser les risques de la superficialité, de l’action pour l’action et de la routine.

Les Constitutions affirment que la sainteté est le don le plus précieux que nous puissions offrir aux jeunes , le principal apport des salésiens religieux à l’éducation et à la promotion humaine. La sainteté a une valeur temporelle non seulement à cause de ses œuvres de charité au profit des pauvres, mais à cause de l’horizon, du sens et de la dignité qu’elle met dans la convivialité humaine. « Dans un monde tenté par l’athéisme et l’idolâtrie du plaisir, de l’avoir et du pouvoir, notre mode de vie témoigne spécialement devant les jeunes, que Dieu existe et que son amour peut combler une vie » .

Assumée et vécue, la spiritualité est le « secret » pour réaliser ce que les CG 23 et 24 ont proposé. Elle est comme l’âme de la CEP, la moelle des itinéraires de foi à parcourir avec les jeunes, dans un climat d’échange de dons. Pour devenir noyau animateur, il nous est nécessaire de vivre avec conviction notre spiritualité et de l’exprimer avec joie et simplicité dans la vie communautaire.

Il arrive parfois que l’expérience spirituelle salésienne soit vécue de façon occasionnelle et partielle par la communauté et les confrères, au lieu d’être un critère, une orientation et un projet de vie. Souvent elle se réduit à des « moments » ; ou bien s’assume de façon individuelle, alors que son expression communautaire est falote et sans relief.

L’expérience spirituelle ne peut se passer de l’exercice effectif et assidu de la prière. La communauté est appelée à être un lieu et une école de prière. Ce n’est qu’avec l’estime de la prière et l’application personnelle qu’il sera possible aussi de ménager à la communauté des moments à l’abri des préoccupations, et de vivre des moments soignés et calmes de prière communautaire sans hâte ni dispersion.

Enfin, la communauté doit apprendre à vivre la communication de la foi, le partage des expériences spirituelles, la mise en commun des motivations de la vocation, la pratique du discernement communautaire, l’échange d’idées sur les projets pastoraux. C’est là que se fait l’échange des dons entre les confrères, l’offrande et l’accueil des richesses de chacun.

Il s’agit essentiellement de parcourir, au sein de nos communautés, d’authentiques chemins de croissance dans l’adhésion de foi à la Parole et à la présence du Christ, de manifester et de communiquer cette foi : c’est la condition pour qu’elles puissent être « signes, milieux et écoles » de la foi.

Le témoignage évangélique donne une place privilégiée aux conseils évangéliques. Ils reproduisent la façon de vivre du Christ et la rendent présente dans l’aujourd’hui ; ils annoncent ce qui est définitif en face de ce qui est provisoire ; ils ont un rôle critique et thérapeutique par rapport à la liberté, à la richesse et à l’amour vécus dans la seule logique de la réalisation de soi et non du don ; ils présentent une manière réussie de réaliser pleinement l’existence humaine. Suivre le Christ obéissant, pauvre et chaste, c’est non seulement exprimer son amour personnel pour Jésus, mais aussi disposer de motifs pédagogiques puissants et proposer un modèle de nouvelle humanité .

On insiste aujourd’hui sur la signification anthropologique des conseils évangéliques. « Le choix de ces conseils, en effet, loin de constituer un appauvrissement de valeurs authentiquement humaines, se présente plutôt comme leur transfiguration. […] Ainsi, tandis qu’ils cherchent à acquérir la sainteté pour eux-mêmes, ceux qui suivent les conseils évangéliques proposent pour ainsi dire, une “thérapie spirituelle” à l’humanité, puisqu’ils refusent d’idolâtrer la création et rendent visible en quelque manière le Dieu vivant » . Cela exige de notre part l’effort de les vivre non seulement dans la cohérence et la vérité, mais aussi en profond dialogue avec la culture d’aujourd’hui, de façon qu’apparaisse en toute clarté leur valeur d’humanisation.

Nombreux sont en effet les fléchissements et les ambiguïtés qui s’introduisent inconsciemment dans notre façon de vivre au détriment de son éloquence évangélique.

Les conseils complètent et qualifient la vie fraternelle et rendent possible le don total de notre être à la mission , en faisant transparaître la gratuité, l’offrande inconditionnelle de la vie, l’amour sans mesure et sans restriction surtout pour les plus pauvres.

Souvent la communauté salésienne n’arrive pas à rendre tout cela visible et compréhensible, si bien que le témoignage ne peut se lire. Il faut trouver des formes expressives d’un tel style évangélique parce que ce ne sont que les options évangéliques et radicales qui rendent nos communautés attrayantes et contagieuses.

La présence animatrice parmi les jeunes.

Un trait caractéristique de Don Bosco, un point générateur de sa spiritualité fut d’aller vers les jeunes et de se trouver parmi eux, de façon à transformer l’assistance en système pédagogique et en expérience spirituelle. « Familiarité avec les jeunes surtout en récréation. […] Le professeur qu’on ne voit qu’au bureau est professeur et rien de plus : mais, s’il partage la récréation des jeunes, il devient comme un frère » . C’est lui qui déplore et dénonce quelques tendances qui défigurent cette présence : on ne partage pas le vie avec les jeunes si on se préoccupe de ses propres affaires, si on vit loin d’eux, ou si on le fait sans se soucier de leurs personnes, en ne veillant qu’à faire observer le règlement ; si on ne montre pas au jeunes un amour ni un intérêt véritable pour sa personne …

La première communauté de Valdocco, critère permanent de discernement et de renouvellement pastoral , est une communauté non seulement pour les jeunes, mais avec les jeunes : elle partage leur vie et s’adapte à leurs besoins. La participation des jeunes détermine les horaires, le style de travail, la façon de prier. Rester avec Don Bosco, c’est vouloir rester parmi les jeunes.

Aujourd’hui, les conditions sont changées. Beaucoup de nos œuvres sont devenues complexes, avec beaucoup d’exigences structurelles. Dans la société actuelle s’établissent beaucoup de relations, mais souvent fugaces et sans profondeur humaine. La relation entre les diverses générations est devenue moins fluide, en raison aussi des styles et des goûts … Cela renforce en tous, mais surtout chez les jeunes, le désir de communication et de relations personnelles gratuites.

À l’occasion du CG24, les jeunes ont demandé aux SDB d’être davantage présents parmi eux, de partager leur vie, en particulier dans les moments spontanés et informels, de les accompagner et de les aider dans leur formation, de créer pour eux des possibilités de participation effective dans le travail d’éducation et d’évangélisation .

Quelles sont les requêtes que, à ce propos, nous adressent aujourd’hui les jeunes de nos milieux, les jeunes animateurs qui partagent avec nous la mission salésienne, et les laïcs eux-mêmes ?

Ils nous demandent une présence physique parmi les jeunes, qui nous porte à « aimer ce qu’aiment les jeunes », à comprendre et à partager les nombreux aspects positifs et valeurs de leur monde ; une présence d’ami, gratuite, qui s’intéresse aux personnes, et pas seulement institutionnelle ou orientée surtout sur l’organisation d’activités ; une présence active, qui sait faire des propositions, offrir des motivations inspirées de la raison et de la foi, réveiller la créativité et la coresponsabilité des jeunes et, en même temps, accompagner leur marche ; une présence de témoins, qui présente dans les faits et dans la vie les valeurs qu’elle annonce. Et cela non seulement comme individus, mais surtout comme communautés.

Cette présence salésienne parmi les jeunes devient une animation spirituelle. Le CG23 a invité chaque communauté à être une « école de foi » pour les jeunes et les laïcs . Car il ne s’agit pas seulement d’engager les laïcs dans les multiples postes du service éducatif et pastoral, mais de les associer dans une aventure spirituelle et de vivre nous-mêmes la spiritualité salésienne avec une d’intensité telle qu’elle suscite en eux un désir de la partager pour bâtir ensemble un milieu éducatif de forte charge spirituelle, un climat de sainteté partagée, comme l’a rappelé le CG24 en rapportant l’exemple de Valdocco .

Dans la lettre Experts, témoins et artisans de communion, j’ai écrit : « Nous ne sommes pas une société de bienfaisance ni un organisme éducatif avec comme fin ultime certaines réalisations matérielles ou culturelles ; nous sommes des charismatiques. Cela implique de réaliser une présence qui soulève des questions, donne des raisons d’espérer, invite des personnes, suscite la collaboration et active une communion toujours plus féconde, pour réaliser ensemble un projet de vie et d’action selon l’Evangile » . Il est important d’évaluer en quelle mesure cela se réalise dans nos communautés et comment faire pour le réaliser et le rendre possible.

Cette présence devient une annonce et une prophétie, la proposition d’une façon différente de vivre selon l’Evangile. Pour être prophétique, la vie consacrée doit être à même de secouer le monde qui s’éloigne de l’Evangile. L’important n’est pas seulement ce qu’elle réalise matériellement, mais ce qu’elle suscite et réveille, ce à quoi elle fait allusion pour soulever des questions. Nous devons nous demander quoi mettre aujourd’hui dans l’éducation et comment qualifier notre présence parmi les jeunes, pour avoir aujourd’hui l’impact de nouveauté dans l’expression de l’amour qu’a eu Don Bosco sur son contexte.

Devant un monde marqué par les pauvretés et l’exclusion surtout des jeunes, notre présence doit être une preuve évidente de solidarité et de gratuité ; devant une culture plurielle, où l’on discrimine souvent le différent, notre présence doit se faire dialogue et partage ; devant une société qui promeut la superficialité et la consommation des choses et de la nature, notre style de vie et de travail doit réaliser la synthèse de la réflexion et de l’action, de l’usage des biens et du respect de la nature. Nous nous demanderons comment notre style de vie et de travail communique ces valeurs à nos jeunes et aux laïcs, ou jusqu’à quel point nous nous laissons entraîner par les critères dominants de la société actuelle.

Notre présence peut ainsi devenir la proposition d’une vocation. Aujourd’hui, l’éveil d’une vocation se fait selon la logique du « Viens et vois », en offrant une image qui suscite chez les jeunes l’attrait et le désir de partager la mission et la vie. Cela se réalise avant tout par le témoignage de notre joie de vivre la vocation religieuse salésienne, sans peur ni réserve ; avec le souci de développer en chaque jeune la disponibilité à la vocation, c’est-à-dire la disponibilité à considérer la vie comme un don et un service ; et encore avec la capacité de communiquer et de partager la spiritualité salésienne et notre style éducatif, d’offrir des motivations qui animent et encouragent malgré les difficultés et les limites personnelles ou institutionnelles ; en consacrant le meilleur de notre temps et de nos forces à l’attention et à l’accompagnement des personnes pour les aider à discerner et à accueillir le projet de Dieu sur elles.

La grâce d’unité.

Ces dynamismes de notre vie personnelle et communautaire doivent se vivre selon ce que nous appelons la « grâce d’unité », c’est-à-dire dans une synthèse qui découle de la charité pastorale. Celle-ci, a affirmé le Pape dans son discours au CG23, « est le fruit de la puissance de l’Esprit-Saint qui garantit l’unité essentielle et vitale entre l’union à Dieu et la consécration au prochain, entre l’intériorité évangélique et l’action apostolique, entre le cœur qui prie et les mains qui travaillent » .

Aujourd’hui notre vie est exposée à diverses tensions, dues aux modèles culturels de vie et à la multiplicité des tâches. Elle risque de se fragmenter, d’opposer la pratique des conseils évangéliques aux modèles de réalisation humaine, de ne pas trouver de lieux ni de moments communautaires pour s’exprimer dans sa totalité et de vider la mission de son contenu évangélique.

Il faut récupérer une synthèse dans notre mentalité et dans notre vie, pour nous aider à vivre les tensions de façon positive. C’est pourquoi il est indispensable de renouveler notre référence et notre relation au Christ Bon Pasteur, pour qu’il devienne le motif inspirateur de notre vie et la clé pour unir la prière, l’étude, le travail éducatif et pastoral, et la vie fraternelle.

Il nous faut aussi considérer une nouvelle fois comment mettre ensemble aujourd’hui l’unité à donner à notre vie entre la primauté de Dieu, la consécration à la mission et la relation fraternelle mûre. Il faut la repenser et la réaliser dans des communautés fraternelles et accueillantes, qui se mettent à la suite du Christ, se sentent envoyées aux jeunes et cherchent à agir selon le cœur de Don Bosco. Elle demande de savoir trouver et mettre en œuvre aujourd’hui de nouveaux équilibres personnels et communautaires entre les divers aspects de notre vie.

La communauté est le lieu où se développe la vocation de chacun ; elle aide le confrère à vivre avec joie et transparence sa vocation salésienne ; elle devient le milieu de sa maturation.

Il est important qu’elle soit le lieu ordinaire de la formation continue des confrères ; le CG23 insistait déjà sur cette option, reliée au fait que c’est la qualité de la vie quotidienne vécue au sein de la communauté qui assure à chacun sa croissance continuelle. L’animation de la communauté par le directeur et la journée de la communauté la favorisent.

La communauté stimule donc la responsabilité personnelle de se développer, mais elle assure aussi les formes d’accompagnement personnel ; car l’animation communautaire ne suffit pas sans l’accompagnement. La reprise de l’entretien avec le directeur, la confession fréquente, la référence à un guide spirituel pour chaque confrère aideront la croissance personnelle au sein de la communauté.


3. QUELQUES CONDITIONS POUR L’ANIMATION DE LA COMMUNAUTÉ SALÉSIENNE AUJOURD’HUI.

Le ministère du directeur.

L’animation de la communauté salésienne est confiée à la coresponsabilité communautaire ; mais le bon fonctionnement de cette coresponsabilité a son point de référence principal dans le directeur. C’est pourquoi la qualité de la direction est ressentie par les Provinces comme un point stratégique pour la vie des communautés dans tous les sens.

Le CG21 nous a offert une hiérarchisation des fonctions et des responsabilités du directeur salésien. Il a mis en première place celle de serviteur de l’unité et de l’identité salésienne. Puis il l’a désigné comme guide pastoral de la mission salésienne et orienteur des tâches d’éducation. Enfin le directeur est le premier responsable de la gestion globale de l’œuvre .

Le manuel du directeur salésien affirme que la première tâche du directeur « est de susciter en chacun la conscience de ce qu’il est ; de faire apparaître les aptitudes et les charismes ; de les aider à tenir en éveil l’esprit de la vie théologale […] ; en un mot de créer un climat et des conditions qui permettent à chaque salésien, en pleine docilité à la grâce, d’approfondir sa vocation personnelle » .

Dans cette responsabilité, le directeur est aidé par le Conseil et en particulier par le vicaire . Ils veillent ensemble à l’animation spirituelle et pastorale et coordonnent l’administration de la communauté et de l’œuvre.

Ces dernières années, l’exercice de ce ministère est devenu toujours plus complexe et plus difficile, avec le risque que des fonctions marginales ne dominent les plus importantes au point de vue religieux et pastoral.

C’est pourquoi beaucoup de Provinces demandent une réflexion pratique pour indiquer les moyens concrets d’aider les directeurs salésiens à donner la priorité aux rôles fondamentaux de leur ministère.

Je puis affirmer, en qualité de témoin, que dans ces dernières années, à cause de la nouvelle situation de la vie consacrée, de la vie communautaire, de la présence de nombreux laïcs et des conditions du travail d’éducation, s’est fait sentir la nécessité de centrer la fonction du directeur sur trois points : ce qui requiert de la sensibilité, de l’attention et la capacité d’intervenir.

Elle doit se centrer sur le charisme pour répondre à l’aujourd’hui de la vie consacrée. Supérieur religieux, le directeur doit être capable d’expliquer, d’éclairer, d’orienter, d’animer la vie consacrée salésienne, d’aider à vivre le sens humain et chrétien de ses engagements et à comprendre ce que veut dire suivre Jésus Christ sur les pas de Don Bosco.

On sent aujourd’hui le besoin d’animateurs charismatiques, qui maintiennent vivaces la conscience et l’enthousiasme de la vocation personnelle chez les confrères et dans les communautés. Cette orientation sur le charisme regarde l’entretien et l’approfondissement de l’esprit salésien et de ses caractéristiques.

Elle doit aussi se centrer sur la pastorale : avec son Conseil et sa communauté, le directeur guide toute l’œuvre vers les objectifs d’évangélisation, même les plus qualifiés.

Assumés par des personnes différentes, les tâches et les rôles d’éducation et de gestion, doivent converger, dans leurs objectifs et leur style, vers la formation à la foi de chaque jeune et vers la création d’un milieu où se manifestent immédiatement des valeurs humaines et religieuses.

Il ne faut pas se contenter du minimum. Il faut soigner ceux qui répondent à l’invitation de la foi ou qui présentent des signes de vocation. Tout cela requiert que le directeur enthousiasme, oriente, précise, redimensionne, assure sans cesse les conditions pour que la mission s’accomplisse.

En troisième lieu, elle doit se centrer sur la vie fraternelle, c’est-à-dire travailler à animer les relations, le dialogue, la coresponsabilité : cette dimension est fortement sentie aujourd’hui. Du point de vue de la vocation, on a vu que les jeunes sont attirés par la fraternité. Ils ne sont guère intéressés à faire partie de communautés qui ne sont que des groupes de travail intense. Cela ne les attire pas. Ils se demandent avec qui et comment ils vivront. La fraternité devient donc déterminante, et l’animation de ses différentes manifestations est confiée aux soins du directeur.

Pour réaliser tout cela, le directeur met en jeu son charisme sacerdotal.

Les Constitutions disent que le directeur doit être prêtre . Cela ne veut pas simplement dire qu’il doit avoir la condition juridique de l’ordination sacerdotale ; mais que le directeur exerce le sacerdoce dans et pour sa communauté religieuse et éducative. Il doit donc lui offrir le don et le ministère de la parole. Il doit faire fructifier le don et le rôle de la sanctification par l’amitié, et l’animation spirituelle jusqu’aux sacrements. Il doit diriger et orienter la communauté vers le Christ en l’unifiant en Lui.

Il n’est pas nécessaire qu’un directeur attende la fin de la semaine pour pouvoir faire le prêtre dans la paroisse. Il doit faire le prêtre dans sa communauté éducatrice. C’est elle, sa paroisse et son Eglise. C’est là qu’il doit offrir la Parole de Dieu sous bien des formes : le conseil, la rencontre, le mot du matin, le mot du soir, l’école et bien d’autres.

Nous ne devons pas détacher le religieux du profane au point de penser qu’il n’y aurait pas de continuité entre notre homélie et notre conversation avec un jeune sur la cour. Lorsque nous attendons un garçon sur le seuil de l’école ou que nous l’orientons d’un mot amical sur la cour, cela peut être pour lui la parole de Dieu parce qu’elle le soulève, le console, lui donne un signe d’estime, le dispose à répondre à la grâce.

Le prêtre agit en la personne du Christ. Le sacerdoce n’est pas une fonction, mais une manière d’être. Il faut dire la même chose du don de la sanctification et de la fonction de diriger.

La formation permanente dans la vie quotidienne.

La signifiance de notre vie communautaire et de notre pastorale n’est garantie ni par la structure ni par l’exercice de l’autorité ; mais avant tout par la présence et l’action de confrères qui vivent avec enthousiasme et compétence les valeurs de la spiritualité, de la pédagogie et de la vocation salésiennes, et savent les transmettre avec clarté et conviction.

C’est pourquoi la formation constante des personnes est aujourd’hui une priorité . Elle suppose une nouvelle mentalité attentive à répondre aux questions et à lancer des défis évangéliques ; elle suppose aussi une intériorisation des valeurs qui nous rende capables de surmonter les résistances et les peurs devant les changements, d’acquérir une connaissance plus profonde et fondée des valeurs et des critères de la pédagogie salésienne, et la capacité d’apprendre à partir de la vie .

La vraie formation, celle qui transforme les personnes et les groupes, naît dans la vie et de la vie de chaque jour. C’est pourquoi la vie en fraternité, le témoignage évangélique et la présence animatrice au milieu des jeunes et des laïcs impliquent d’assumer une forme et un rythme de vie qui favorisent l’animation et pour ainsi dire y prédisposent. Quand cela arrive, la vie quotidienne non seulement n’use pas les confrères, mais les aide à se sentir bien et à s’épanouir aux points de vue culturel, psychologique, social et surtout spirituel.

Il est fondamental alors de redonner aux salésiens le sens de la priorité de la formation ; nous sommes appelés à être des animateurs de la croissance des personnes ; c’est pourquoi il est nécessaire qui nous développions nous-mêmes un dynamisme de croissance constate et intégrale.

4. INVITATION AUX PROVINCES.

Le Chapitre général ne comprend pas seulement l’assemblée des Provinciaux et des délégués qui se tiendra à Rome, mais tout le parcours qui va de sa convocation à son application. Il se réalise pleinement dans la réflexion, l’étude et le travail de toutes les Provinces. Il sera donc un long temps de rénovation de la vie communautaire dans chaque Province. L’assemblée capitulaire sera un partage fraternel des efforts pour préciser les points que l’expérience des divers contextes aura fait apparaître comme fondamentaux et plus capables de susciter de la vie et du dynamisme communautaires dans les situations actuelles.

Que ce temps soit donc pour les Provinces un moment de grâce, dans l’évaluation de notre fidélité à notre vocation religieuse et communautaire, dans la recherche d’une façon plus significative de vivre en communauté en tant que « signe de foi », « école de foi » et « centre de communion », comme nous y a déjà invités le CG23 .

Dans cette évaluation il est utile aussi d’écouter les attentes de nos destinataires et de nos collaborateurs : comment ils nous voient et ce qu’ils attendent de nos communautés. Un dialogue avec eux peut nous aider à comprendre ce que Dieu nous demande en ce moment pour pouvoir témoigner des valeurs de l’Evangile par notre vie même, dans un langage accessible aux jeunes surtout.

C’est encore un moment providentiel pour méditer à nouveau ensemble l’abondante doctrine sur la communauté religieuse salésienne que nous avons dans les documents salésiens et ecclésiaux. Cela nous aidera à éclairer et à orienter les options pour vivre en unité les divers aspects de notre vocation dans les contextes complexes de la vie quotidienne.

Dans la réflexion et le travail capitulaires il faut éviter deux écueils : répéter simplement les objectifs et les propositions, ou se décourager devant l’idéal présenté par les Constitutions, comme s’il était irréalisable en pratique aujourd’hui.

C’est pourquoi je vous invite à rechercher les conditions pratiques qui rendent possible l’approche de cet idéal, en sachant que le premier don et le premier service que nous devons offrir aujourd’hui aux jeunes est d’être des disciples du Christ associés dans une forme de vie différente capable de remplir les attentes les plus profondes du cœur humain. Dans ce but il est important de partager les expériences positives qui sont déjà en cours dans les Provinces et d’en lancer de nouvelles.

La préparation du prochain Chapitre général nous obligera, chers confrères, à intensifier deux aspects de notre vie consacrée : la spiritualité et la formation. Deux aspects déterminants pour nous, qui regardent aussi de près nos destinataires.

Pour que tout cela se fasse, je vous demande un souvenir spécial dans la prière communautaire. La rénovation de la vie consacrée est l’œuvre de l’Esprit qui doit revitaliser en chacun et dans nos communautés la charité pastorale et le don de prédilection des jeunes. C’est une grâce que nous devons demander avec foi et confiance, en nous ouvrant à elle par l’effort de réflexion et de partage en communauté et avec les jeunes et les laïcs.

Invoquons Marie, Mère de l’Eglise et Mère de notre Famille, autour de qui Don Bosco voulait bâtir ses communautés comme de vraies familles.

Avec tous mes souhaits pour votre marche capitulaire, je vous salue cordialement et vous bénis.

Juan Vecchi