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1.1 Page 1

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du conseil général
année CIV
juillet-décembre 2022
N. 438
organe officiel
d’animation
et de communication
pour la
congrégation salésienne
Siège Central
Salésien
Rome

1.2 Page 2

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actes
du Conseil général
de la Société salésienne
de saint Jean Bosco
ORGANE OFFICIEL D’ANIMATION ET DE COMMUNICATION POUR LA CONGRÉGATION SALÉSIENNE
N. 438 année CIV
juillet-décembre 2022
1. LETTRE
DU RECTEUR MAJEUR
2. ORIENTATIONS
ET DIRECTIVES
3. DISPOSITIONS ET NORMES
4. ACTIVITÉS
DU CONSEIL GÉNÉRAL
5. DOCUMENTS ET NOUVELLES
1.1 Père Ángel FERNÁNDEZ ARTIME
«JEUNE HOMME, JE TE L’ORDONNE, LÈVE-TOI !» (Lc 7,14)
3
2.1 Père Ivo COELHO
L’ENTRETIEN AVEC LE DIRECTEUR,
L’ACCOMPAGNEMENT SPIRITUEL ET LES ADMISSIONS :
QUELQUES ORIENTATIONS ET DIRECTIVES
67
2.2 Père Miguel Angel GARCIA - Père Ivo COELHO
L’EXPÉRIENCE DE L’ORIENTATION VOCATIONNELLE SALÉSIENNE :
ITINÉRAIRE DE FORMATION
95
(absentes dans ce numéro)
4.1 Chronique du Recteur Majeur
118
4.2 Chronique des Conseillers Généraux
122
5.1 Nomination du nouveau Secrétaire Général
140
5.2 Nouveaux Provinciaux Salésiens
141
5.3 Confrères défunts
143

1.3 Page 3

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Editrice S.D.B.
Édition hors commerce
Sede Centrale Salesiana
Via Marsala, 42
00185 Roma
Tipografia Salesiana Roma - Via Umbertide, 11 - 00181 Roma
Tel. 06.78.27.819 - Fax 06.78.48.333 • E-mail: tipolito@donbosco.it
Achevé d’imprimer: Octobre 2022

1.4 Page 4

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1. LE RECTEUR MAJEUR
« JEUNE HOMME, JE TE L’ORDONNE, LÈVE-TOI ! » (Lc 7,14)
L’option salésienne pour les jeunes à haut risque social
comme engagement pour la justice, la paix
et la sauvegarde de la création.
INTRODUCTION. En phase avec le parcours entrepris jusqu’à présent par la Congrégation
– 1. ITINÉRAIRE ÉDUCATIF ET PASTORAL DE JÉSUS À LA LUMIÈRE DE L’ÉVANGILE SELON
SAINT LUC. 1.1. Franchir les frontières de cultures inconnues. 1.2. Porteurs et semeurs d’es-
pérance au milieu d’une culture de la mort. 1.3. L’amour de Dieu est aussi maternel. 1.4. Un
itinéraire éducatif. 1.5. Répandre la Bonne Nouvelle. – 2. L’OPTION POUR LES PLUS
PAUVRES. 2.1. Avec une pastorale des jeunes pour la libération et la réinsertion d’Œuvres
et Services éducatifs. 2.2. Souci pastoral et accompagnement avec d’animateurs aptes
et préparés. 2.3. Une pastorale qui prenne en compte la famille. – 3. L’ENGAGEMENT EN
FAVEUR DU DÉVELOPPEMENT HUMAIN INTÉGRAL. 3.1. L’importance des œuvres pour
les jeunes à risque et l’innovation sociale. 3.2. Complémentarité des connaissances et des
institutions salésiennes. a. La contribution salésienne dans l’approche des Droits Humains dans
nos contextes. b. La pédagogie sociale en clé salésienne. c. La complémentarité des connaissances.
3.3. Engagement à la citoyenneté active. a. Formation à la citoyenneté active. b. Le volontariat
pour la construction de l’amitié sociale. 3.4. Éducation à la foi et accompagnement dans les
Œuvres Sociales salésiennes. – 4. LE MILIEU DU SYSTÈME PRÉVENTIF. 4.1. Une réponse
constante. 4.2. Nouvelles formes de mission. a. L’effet dévastateur de la pandémie de COVID.
b. La terrible guerre en Ukraine. c. Autres lieux de souffrance, de mort et de faim. 4.3. Œuvres
Sociales et Services Sociaux salésiens parmi les migrants et les réfugiés. – 5. DURABILITÉ
DES ŒUVRES SOCIALES ET DES SERVICES SOCIAUX. 5.1. La structure organisationnelle
dans les activités de développement salésiennes. 5.2. Processus de décision. 1. Nous devons
avoir une vision du futur. 2. Avoir une vision organique. 3. Toujours avec une vision d’ensemble.
4. Et les yeux toujours fixés sur les jeunes. – CONCLUSION - BIBLIOGRAPHIE
Turin, le 8 septembre 2022
Fête de la Nativité de la Bienheureuse Vierge Marie
« Don Bosco a perçu avec clarté la portée sociale de son œuvre.
Nous travaillons dans les milieux populaires et pour les jeunes
défavorisés. Nous les éduquons aux responsabilités morales, pro-
fessionnelles et sociales, en collaborant avec eux ; et nous contri-
buons à la promotion de leurs groupes et de leurs milieux. Nous
participons, en qualité de religieux, au témoignage et à l’engage-
ment de l’Église pour la justice et pour la paix. Volontairement
indépendants de toute idéologie et de toute politique de parti,
nous rejetons tout ce qui favorise la misère, l’injustice et la vio-
lence, et coopérons avec tous ceux qui bâtissent une société plus
digne de l’homme. La promotion à laquelle nous travaillons selon

1.5 Page 5

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4ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
l’esprit de l’Évangile, réalise l’amour libérateur du Christ et
constitue un signe de la présence du Royaume de Dieu. »1
INTRODUCTION
Chers confrères,
L’immense don que représente notre charisme dans l’Église
a eu un caractère social marqué depuis le début. Le fait que Don
Bosco soit reconnu comme l’un des saints sociaux du Turin du
XIXème siècle manifeste l’identité et l’intention d’une mission par-
ticulière, menée par les Salésiens au fil des ans et sur les cinq
continents à travers une grande variété de contextes pastoraux.
L’exemple évangélique de la miséricorde incarnée de Jésus a
incité Don Bosco à fixer son regard sur les enfants et les jeunes
les plus pauvres et les plus abandonnés, sur ceux qui n’ont pas
de famille, sur ceux qui n’ont pas de toit au-dessus de leur tête,
sur les analphabètes et les chômeurs, sur ceux qui manquent de
formation religieuse et morale, sur les plus faibles d’entre les
faibles... En un mot, sur tous ceux qui sont considérés comme
« exclus », proie facile d’un désespoir qui peut les conduire à des
formes de délinquance ou à être victimes d’abus par des exploi-
teurs sans scrupules. Par conséquent, des sujets qui courent le
risque d’être rejetés par la société, de perdre leur dignité, de ne
pas expérimenter la beauté et la bonté d’être des enfants libres
de Dieu Père créateur.
Don Bosco, après avoir compris que la mission qui lui avait
été confiée par Dieu n’était pas parmi ceux qui étaient déjà en
prison, rongés par le désespoir, se rendit compte que son Système
devait être vraiment préventif. Aussi, son intelligence pastorale
s’orienta-t-elle vers la prévention des risques que couraient les
jeunes du Turin industriel du XIXème siècle et d’autres villes.2
1 C 33.
2 Cf. SALÉSIENS DE DON BOSCO, « Quels Salésiens pour les jeunes d’aujour-

1.6 Page 6

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LERECTEURMAJEUR5
Avec son directeur spirituel, il entreprend un chemin de dis-
cernement de sa propre vocation et, ouvert à l’action de l’Esprit,
a découvert tout au long de sa vie le chemin pour gagner des âmes
à Dieu, parmi ceux qui semblent condamnés aux ténèbres. Le ré-
sultat de ce discernement s’est traduit par une proposition édu-
cative, évangélisatrice et caritative. Chaque rencontre person-
nelle, chaque projet entrepris avec ses Salésiens et avec les colla-
borateurs de son œuvre ne sont rien d’autre que la preuve de
l’amour de Dieu pour ses enfants de prédilection : les petits et
les pauvres.
Cette charité s’est traduite en une expérience intégrale d’ac-
compagnement des jeunes, de renforcement de leur personnalité,
afin qu’ils puissent atteindre la maturité de personnes libres
et autonomes : toutes interventions pour les aider à se préparer
à la vie.3 Il est donc compréhensible que le concept du salut
des âmes dans la pastorale de Don Bosco ne fût pas un discours
abstrait, mais une réponse concrète capable d’accueillir chaque
personne avec l’attention aimante propre à une famille qui se
soucie des besoins primordiaux des petits, les éduque avec des
compétences adéquates pour qu’ils puissent gagner honnêtement
leur vie, et les aide à s’ouvrir aux relations avec les autres et avec
Dieu, afin qu’ils puissent trouver leur « place dans le monde »,
leur place dans la société et dans l’Église.
Définissons synthétiquement comme « critère oratorien » l’en-
semble de ces expériences éducatives et évangélisatrices, que l’on
retrouve dans la vie de Don Bosco et de sa communauté du Val-
docco. Avec ce même critère, en nous ouvrant aux réalités de
notre temps, nous, Salésiens, continuons à répondre aux diffé-
rentes formes de risque juvénile qui peuvent conduire à des si-
tuations d’exclusion sociale.4 Former de bons chrétiens et d’hon-
nêtes citoyens chez ceux dont les droits de l’homme ont été violés
d’hui ? » Réflexion postcapitulaire, Éditions SDB, Rome 2020, p. 76 n. 7 dans
l’édition française. Cité comme suit dans ce texte : CG28.
3 Cf. C 40.
4 Cf. CG28, pp. 75-76, n. 6.

1.7 Page 7

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6ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
produit des effets remarquables dans toutes les parties du monde
où nous sommes présents. Même dans les pays les plus radicale-
ment laïcs, notre contribution salésienne aux plus nécessiteux
est positivement reconnue par les sociétés civiles et divers orga-
nismes gouvernementaux comme une proposition positive pour
la construction de la cohésion sociale.
En fait, dans de nombreuses présences salésiennes dans le
monde, ceux qui travaillent dans les Communautés Éducatives
et Pastorales (CEP) dans la sphère sociale ont établi des alliances
avec les Églises locales, avec des associations privées,5 avec des
gouvernements régionaux et avec des États eux-mêmes, et ont
généré des stratégies, des outils d’intervention et des structures
qui nous permettent d’être crédibles et appréciés pour le travail
que nous faisons.
Convaincus que travailler avec les jeunes à haut risque est
l’une des plus belles formes de sanctification que nous ayons hé-
ritées de notre Fondateur, nous reconnaissons que nous sommes
appelés, avec humilité et sans triomphalisme, à continuer à tra-
vailler avec un esprit évangélique et professionnalisme au sein
des Œuvres Sociales et des Services Sociaux : c’est la contribution
salésienne à la construction du Royaume de Dieu. Dans cette mê-
me dynamique, nous sommes appelés à ouvrir des espaces de dia-
logue avec les non-croyants dans la perspective que le Pape Fran-
çois appelle aujourd’hui « l’amitié sociale »,6 point de convergence
de tous les efforts de l’humanité dans la construction de la justice
et de la paix : « Le bien, comme l’amour également, la justice et
la solidarité ne s’obtiennent pas une fois pour toutes ; il faut les
conquérir chaque jour. »7
Sans aucun doute, parmi les différents contextes de notre Pas-
5 Cf. DICASTÈRE POUR LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES, La Pastorale
Salésienne des Jeunes. Cadre de Référence, Éditions SDB, Rome, 2014, p. 111.
6 PAPE FRANÇOIS, Fratelli tutti. [Sur la fraternité et l’amitié sociale], Rome
3 octobre 2020, nn. 2; 5; 6; 94; 99; 106; 142; 154; 180; 233; 245.
7 PAPE FRANÇOIS, Fratelli tutti, 11.

1.8 Page 8

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LERECTEURMAJEUR7
torale Salésienne des Jeunes, celui des « Œuvres Sociales et
Services Sociaux Salésiens » montre clairement le regard mi-
séricordieux de Jésus, car nous y rencontrons les divers drames
d’enfants, d’adolescents et de jeunes dans des contextes de risque
social élevé qui peuvent les conduire à de multiples situations de
mort. Ils vivent dans des communautés appauvries où leurs
droits sont violés, oubliés dans les frontières invisibles de la géo-
graphie humaine actuelle, avec de rares ou peu de possibilités
d’accès à l’éducation, aux soins de santé, à la protection et à une
alimentation saine ; il s’agit de réalités où la possibilité d’un em-
ploi est sporadique ou inexistante, et où l’absence de qualité de
la vie est un dénominateur commun.8
Comme nous l’avons appris de l’esprit du Valdocco, briser le
cercle de la pauvreté implique d’accompagner les jeunes sur ce
chemin que nous appelons, dans le langage d’aujourd’hui, selon
les mots du Pape François, le développement humain intégral.
Ce mouvement évangélisateur des Œuvres Sociales et Services
Sociaux Salésiens, né du cœur de la Doctrine Sociale de l’Église,
a été le précurseur d’une communauté en mouvement, la même
qui se met en route et part à la recherche de ceux qui sont laissés
de côté dans la société, afin de les rejoindre et de leur redonner,
dans la mesure du possible, de la dignité et des perspectives
d’avenir.
L’itinéraire, que le Projet Éducatif Pastoral Salésien (PEPS)
de ce contexte vise à se fixer, prend soin avec un véritable zèle
apostolique de l’articulation de ses quatre dimensions, de sorte
que, accompagnant le processus éducatif des jeunes en lien avec
leur famille (s’ils en ont une) et leur environnement, une véri-
table refonte de la culture a lieu, atténuant la dévastation du mal
social présent dans leur histoire personnelle. Dans notre enga-
gement ecclésial pour le salut de l’humanité, nous nous efforçons
de construire des processus de réinsertion de ces jeunes autrefois
laissés en marge, exclus de la société, pour les y ramener en tant
8 Cf. CG28, pp. 71-72, n. 2.

1.9 Page 9

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8ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
que personnes capables de développement autonome, en tant que
citoyens actifs et croyants – dans le respect absolu de leur liberté.
Ainsi, en consolidant dans notre Congrégation avec un esprit
renouvelé, le contexte des Œuvres Sociales et Services Sociaux,
un chemin sûr s’ouvre pour marcher sans crainte, avec l’identité
salésienne, avec la méthodologie du développement social et avec
la conscience d’être une Famille spirituelle qui va à la rencontre
des jeunes les plus nécessiteux. C’est donc une invitation à reve-
nir aux sources du charisme et à être plus audacieux et miséri-
cordieux, dans le style de notre Maître Jésus dans l’Évangile.9
En phase avec le parcours entrepris jusqu’à présent par
la Congrégation
Déjà au XXème Chapitre Général Spécial Salésien, alors que la
Congrégation accomplissait un excellent travail d’adaptation au
renouveau demandé par le Concile Vatican II, nous trouvons des
pages d’où émergent une grande sensibilité et une grande préoc-
cupation pour les jeunes les plus pauvres, et en particulier pour
ceux qui vivent des situations très difficiles de marginalisation
causées par un monde qui change à grande vitesse et qui, souvent,
submerge dans ces changements ceux qui sont le plus sans défen-
se. Une priorité authentique du charisme de Don Bosco : « Don
Bosco lui-même emploie fréquemment l’expression, en particulier
à l’article 1 des Constitutions. Il y a donc une priorité dans
la priorité : l’aide à ceux qui ont “le plus besoins”. »10
En 2010, le Recteur Majeur, P. Pascual Chávez, a dédié une de
ses lettres à la Pastorale Salésienne des Jeunes, dont l’une des
sections exprime la préoccupation pour l’attention portée à la
marginalisation des jeunes dans le chemin parcouru par la
Congrégation. « L’attention aux jeunes en situation de risque a
toujours été une caractéristique de la pastorale salésienne. La
9 Cf. Lignes de programmation du Recteur Majeur pour la Congrégation
Salésienne après le CG 28, in ACG 433 (2020), pp. 36 à 39 (priorité n. 5).
10 CGS (1971), n. 48.

1.10 Page 10

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LERECTEURMAJEUR9
nouvelle situation de nos sociétés nous met au défi d’apporter de
nouvelles réponses. »11 Dans le même texte, le P. Chávez a exprimé
son inquiétude face à une pauvreté qui ne cesse de croître, deve-
nant une réalité tragique qui touche les personnes et les groupes
sociaux, y compris de nombreux jeunes, devenant un problème
structurel et mondial. « Pour cela, au cours des cinquante der-
nières années, se sont multipliés des projets, des initiatives et des
œuvres qui essaient de répondre à cette situation et d’offrir aux
jeunes une nouvelle occasion de construire leur vie positivement
et de s’insérer dans la société en personnes responsables. »12
La continuité de ce chemin parcouru par notre Congrégation
et les pas accomplis également au cours des douze dernières an-
nées, à partir du texte auquel je me suis référé, m’ont amené à
considérer comme opportun, après le CG 28, de tourner mon re-
gard vers cet espace pastoral éducatif de notre Congrégation, tou-
jours croissant et de plus en plus significatif. Le fait qu’il existe
plus de 1 100 (mille cent) œuvres sociales et services sociaux sa-
lésiens spécifiques, ainsi que le puissant magistère du Pape Fran-
çois, ces dernières années, concernant le domaine des exclus, des
marginalisés et des rejetés, rendent à mon avis fort opportune
une réflexion salésienne sur ce domaine de l’action éducative et
pastorale aujourd’hui.
1. ÉDUCATIF ET PASTORAL DE JÉSUS À LA LUMIÈRE
DE L’ÉVANGILE SELON SAINT LUC
Notre patrimoine charismatique enseigne, depuis Don Bosco,
que pour l’accompagnement des jeunes, il est nécessaire d’établir
des itinéraires qui permettent la rencontre entre l’éducateur et
les jeunes, et entre ceux-ci et la communauté éducative et pasto-
11 P. CHÁVEZ, Il fut pris de pitié pour eux parce qu’ils étaient comme des
brebis qui n’ont pas de berger, et il se mit à leur enseigner beaucoup de choses
(Mc 6, 34), in ACG 407 (2010), p. 44, n. 3.6 dans l’édition française.
12 Ibid., p. 44.

2 Pages 11-20

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2.1 Page 11

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10ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
rale, où la famille et les différents représentants du système so-
cial se rencontrent.
L’un des aspects de l’Évangile de Luc qui me frappe le plus
est précisément la « rencontre ». Une rencontre qui génère de la
joie et de la vie, une rencontre qui crée des attentes, une ren-
contre qui nous amène à comprendre la présence et l’action de
l’Esprit de Dieu dans l’histoire de chaque personne, de chaque
famille, de chaque groupe, de chaque peuple.
Le Pape François parle d’une « culture de la rencontre », afin
que nous puissions cultiver des attitudes miséricordieuses envers
les autres. C’est une invitation à travailler à la « culture de la
rencontre », de manière simple « comme l’a fait Jésus » : pas seu-
lement en voyant mais en regardant, pas seulement en enten-
dant, mais en écoutant attentivement, pas seulement en croisant
les personnes, mais en s’arrêtant avec elles, pas seulement en
disant : « Quel dommage, pauvres gens ! », mais en se laissant
gagner par la compassion ; « et ensuite s’approcher, toucher et
dire : “Ne pleure pas” et donner au moins une goutte de vie. »13
Au dernier Chapitre Général, le CG 28, nous avons perçu, en
écoutant les jeunes présents, qu’ils ne nous demandaient pas plus
de bâtiments ou de structures, mais seulement notre présence
physique. Ils nous ont demandé d’être présents avec eux et
au milieu d’eux, de partager la vie,14 de nous rencontrer, de nous
enrichir mutuellement ; d’être avec eux. Parce que ce sont eux
qui, grâce à Dieu, donnent un sens à notre vocation et nous
encouragent à découvrir des itinéraires à suivre ensemble.
Dans le passage évangélique de la « résurrection du fils de
la veuve de Naïm », au chapitre 7 de l’Évangile selon Luc, nous
découvrons ce que l’on pourrait comprendre comme un bel iti-
néraire proposé par Jésus, plein de compassion et de miséricorde
13 PAPE FRANÇOIS, Méditation matinale dans la chapelle Sainte Marthe.
Pour une culture de la rencontre, Rome, le 13 septembre 2016.
14 Cf. CG28, pp. 74-75, n. 5.

2.2 Page 12

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LERECTEURMAJEUR11
face à la situation de la mort d’un jeune homme, de la désinté-
gration d’une famille, de la solitude d’une pauvre mère veuve et
de l’impuissance d’un groupe social. À la lumière de cet épisode
évangélique, nous pouvons interpréter notre pastorale des jeunes
comme une pastorale familiale et, en même temps, une pastorale
sociale, puisque l’effet final sera celui d’une communauté qui gé-
nère des dynamiques pour que ses membres vivent dans la di-
gnité, dans la liberté des enfants de Dieu.
1.1. Franchir les frontières de cultures inconnues
« Jésus se rendit dans une ville appelée Naïm » (Lc 7, 11).
Jésus va au-delà des frontières géographiques et culturelles juives
de son temps. Cette fois, il se rend à Naïm, un endroit où ne pas-
saient même pas les routes commerciales de l’époque. Naïm est
peut-être une région sans espérance. Jésus quitte les frontières
de sa patrie, accompagné de personnes qui ignorent très proba-
blement la portée et les raisons de son parcours.
Cette nouveauté qui se transforme en changements et en nou-
velles formes est également présente dans l’Église de notre
temps, et a été fortement rappelée à partir du Concile Vatican II
et au cours des dernières décennies. Notre Congrégation, dans
une tentative de se renouveler et de répondre aux temps nou-
veaux, de quitter son « territoire connu », comme si elle allait
vers un autre Naïm, a répondu à cet appel au renouveau en tour-
nant son regard aussi vers les plus petits, avec un engagement
plus décisif envers les plus nécessiteux. Déjà au milieu du siècle
dernier, dans de nombreuses Provinces, les Œuvres Sociales sont
devenues importantes, de là est venue la décision de répondre au
phénomène de la marginalisation et de la pauvreté. Ces proposi-
tions étaient différentes du milieu des Oratoires, des Écoles et
des Centres de Formation Professionnelle – tous autant de ma-
gnifiques services pour les jeunes sans aucun doute – pour ré-
pondre avec une attention particulière et en donnant la priorité
à la condition spécifique des destinataires. Des programmes spé-
cialisés et spécifiques ont été développés pour aider les enfants

2.3 Page 13

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12ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
et les jeunes de la rue, dont certains sortaient d’anciens orpheli-
nats ; des centres de santé ont été ouverts même dans des en-
droits très reculés pour les plus démunis; des cantines et des
centres de distribution alimentaire ont été créés pour aider les
familles aux ressources limitées; la présence missionnaire parmi
les peuples autochtones a également créé ses propres stratégies
et actions spécifiques pour mieux accompagner et servir les com-
munautés et les peuples les plus vulnérables.
Il y a eu des Salésiens et des Filles de Marie Auxiliatrice qui
ont donné une impulsion à ce type de travail avec une vision so-
ciale. Ces personnes pleines de foi, courageuses et « rêveuses »,
ainsi qu’une multitude innombrable, et peut-être invisible, de
laïcs – des femmes et des hommes engagés à faire face à la dou-
leur de leur prochain – ont enseigné que soulager les souffrances
des petits, des ignorés, de ceux qui ne comptent pas, est une ex-
pression de la miséricorde divine et une concrétisation du cha-
risme de Don Bosco et de son Système Préventif.
Cela nous a permis, en tant que Congrégation, d’être de plus
en plus signes d’une Église en sortie vers les périphéries existen-
tielles de l’humanité, là où se trouvent ceux qui n’entrent pas
dans les catégories des systèmes économiques utilitaires et de
l’avantage économique exclusif, et où nous éprouvons la joie de
rencontrer les plus nécessiteux. Cela donne sans aucun doute de
la force à notre identité charismatique et à notre conscience de
servir le Royaume de Dieu. Nous savons bien aussi que certains
d’entre eux – Salésiens et laïcs – ont même payé de leur vie la
défense de cette cause.
Sur le chemin de Naïm, Jésus est accompagné « de ses dis-
ciples et d’une grande foule » (Lc 7, 11). Les disciples de Jésus
étaient fascinés par lui, abandonnant leur vie antérieure pour le
suivre ; ils ont consacré leurs forces, leur cœur et tout leur être
au projet du Maître qui les a appelés par leur nom et invités à
collaborer à l’annonce de l’Évangile ; et ils l’ont suivi.
Jésus est également accompagné de gens nombreux fascinés

2.4 Page 14

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LERECTEURMAJEUR13
par certains aspects de sa personne. Ils se sont joints à lui en che-
min, ils ont vu les œuvres merveilleuses qu’il avait faites : il en
a guéri certains, chassé les démons chez d’autres, enseigné à
beaucoup avec autorité la Parole du Père ; beaucoup ont été ras-
sasiés par la multiplication de la nourriture, et ainsi de suite.
Cette multitude a découvert l’immense avantage d’être avec Jé-
sus. De là, de nouveaux disciples surgiront à l’avenir – comme
ces soixante-douze qu’il enverra deux par deux.
D’autres qui faisaient partie de cette foule abandonneront Jésus :
certains partiront avec un sentiment de gratitude dans leur cœur
et seront sûrement témoins de Jésus dans d’autres endroits ;
d’autres partiront sans même dire au revoir ou remercier. Mais
tous, en général, auront été regardés avec miséricorde par Jésus.
Telle est la condition pastorale dans le travail avec les plus
pauvres et les plus abandonnés. Des Œuvres salésiennes et des
Services Sociaux salésiens sont nées de nombreuses vocations de
toutes sortes et de toutes formes de vie chrétienne. Dans de nom-
breux contextes où nous travaillons et où les confessions reli-
gieuses autres que le christianisme sont dominantes, nous avons
éprouvé la joie de contribuer à la formation d’une belle famille
humaine avec ceux qui sont accueillis dans nos présence – parfois
avec leur famille – et qui ont partagé les nombreuses valeurs que
nous vivons à partir de l’Évangile. Le langage de la charité dé-
passe les barrières des croyances et des structures politiques,
nous amenant à travailler aux côtés de ceux qui se soucient de
construire la paix.
Il est nécessaire de reconnaître que l’option pastorale dans le
domaine social implique de nombreuses difficultés et que l’effort
pour trouver les ressources humaines et financières pour la sou-
tenir représente un défi important pour ceux qui réalisent ces
programmes, car elle nécessite de renforcer « la créativité et
l’équilibre »,15 qualités caractéristiques de la vie et de la mission
15 C 19.

2.5 Page 15

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14ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
de notre Fondateur. Dans tous les cas, tout cela est immensément
important et gratifiant en même temps.
Les besoins des jeunes ont profondément frappé le cœur de
Don Bosco qui a développé de nombreuses initiatives avec un es-
prit inventif et entreprenant. Ces initiatives prophétiques ont at-
tiré l’attention et l’estime de nombreuses personnes appartenant
aux différentes classes sociales du Turin de l’époque. Aujourd’hui
encore, en tant que Salésiens dans l’Église, nous voulons mon-
trer, à travers la dimension éducative, évangélisatrice et carita-
tive, tant dans nos œuvres et nos services sociaux que dans
d’autres contextes où nous prêtons des services éducatifs et pas-
toraux, que le Seigneur est présent et que toutes nos activités
sont une expression de l’amour de Dieu pour les plus petits. Une
urgence vivante aujourd’hui comme à l’époque de Don Bosco.
1.2. Porteurs et semeurs d’espérance au milieu d’une culture
de la mort
« L’espérance [est] la plus petite de toutes les vertus, mais la
plus forte. »16 « Il [Jésus] arriva près de la porte de la ville »
(Lc 7, 12). Le récit évangélique identifie l’action de Jésus en indi-
quant un lieu concret : la porte de la ville. Jésus, qui a franchi
les frontières de la Galilée pour se rendre sur des terres païennes
afin d’apporter la Bonne Nouvelle du Royaume de Dieu à ceux
qui veulent la recevoir, s’arrête juste à la porte de la ville de Naïm.
L’image de la porte de la ville nous permet de penser et de
prendre conscience de ces personnes, groupes ou populations
qui ne sont pas éloignés de Dieu uniquement pour des raisons
géographiques, mais parce que des murs ont été érigés autour
d’eux : des murs qui condamnent des sociétés entières à rester à
l’écart du bien-être social, à se refermer sur elles-mêmes à cause
de la condition raciale ou même à être isolées dans des camps de
réfugiés qui agissent comme des murs de soutènement contre
16 PAPE FRANÇOIS, Angelus, 15 novembre 2015.

2.6 Page 16

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LERECTEURMAJEUR15
l’avancée de ceux qui sont considérés comme des masses migra-
toires indésirables. Les murs qui entourent ces personnes sont
parfois invisibles et se retrouvent également dans nos villes. C’est
quand nous classons les gens en fonction de leur appartenance
sociale. De toute évidence, de tels murs non seulement enferment
ceux qui « ne sont pas les bienvenus », mais les rendent carré-
ment invisibles avec, comme conséquence, l’assoupissement de
la conscience et de la sensibilité de tous les autres.
La porte, dans le récit évangélique, est le lieu d’une rencontre
très spéciale. En fait, ce qui se passe à Naïm ne sera pas un évé-
nement quotidien banal, mais quelque chose d’extraordinaire et
de salvifique. Il est intéressant de noter que, dans le texte de
l’Évangile de Luc, l’autorité est conférée à Jésus même à Naïm,
une ville inconnue et païenne. Une action, la sienne, est réalisée
avec la puissance même de Dieu. Cette manifestation ne sera pas
un « numéro de cirque », ni l’expression de la vaine démagogie
d’un politicien du moment. Au contraire, ce sera la manifestation
la plus évidente d’un Dieu qui aime ses enfants.
« Au moment où l’on emportait un mort pour l’enterrer »
(Lc 7, 12). L’image que cette scène nous offre a beaucoup à dire
sur notre charisme salésien. Nous voyons, d’une part, le groupe
de disciples qui accompagnent le Maître ; et de l’autre, à la porte
de la ville, ceux qui marchent dans les larmes et les lamentations
parce qu’ils font leurs adieux à un jeune homme mort.
Cette scène continue d’être jouée jour après jour. Elle montre
la rencontre de la vie qui apporte espérance et joie, face à des
situations de désespoir et de mort aux quatre coins de la terre.
La proposition salésienne dans le domaine social se veut un
signe d’espérance et de vie capable de rencontrer chaque jour la
cruauté gravée sur les visages tristes de tant de jeunes blessés
par la misère, la violence, l’ignorance, l’exploitation et d’autres
types d’abus. Les Œuvres Sociales et les Services Sociaux salé-
siens ont l’intention de servir et de redonner la dignité à ceux
qui l’ont perdue et, au nom du Seigneur, de transformer le deuil

2.7 Page 17

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16ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
en joie. C’est la conviction qui accompagne tant d’éducateurs et
acteurs de la pastorale qui, quotidiennement, dans les maisons
salésiennes, saisissent ce qui se passe au-delà des « murs de nos
activités conventionnelles », et se laissent interpeller par les
situations qui touchent tant d’adolescents et de jeunes, de per-
sonnes et de groupes opprimés, parmi lesquels les victimes les
plus courantes sont toujours les plus petits.
1.3. L’amour de Dieu est aussi maternel
Le jeune homme mort « était un fils unique, et sa mère
était veuve. Une foule importante de la ville accompa-
gnait cette femme. » (Lc 7, 12) C’est une scène douloureuse,
presque cruelle. Nous voyons une mère qui a perdu son fils bien-
aimé. Nous savons qu’il n’est pas « naturel », dans le cycle de la
vie, qu’un enfant meure avant ses parents. De plus, cette souf-
france n’est pas une perte quelconque qui puisse être comprise
par la raison. Ici, l’évangéliste offre à ceux qui savent faire une
lecture croyante de la Parole un lien direct avec les fibres les plus
profondes de l’amour, l’amour de Dieu qui, étant incommensu-
rable, dans le langage humain n’est comparable qu’à l’amour
d’une mère pour ses enfants. C’est ainsi que Dieu aime, avec un
amour paternel et maternel. Inconditionnel. À la naissance, le
cordon ombilical des bébés est coupé, mais le lien d’une mère
avec ses enfants perdure toujours. Il y a des fils et des filles qui,
au cours de leur vie, peuvent oublier leur mère et leur père, mais
Dieu n’oublie jamais ses enfants.
Le Chapitre Général 27 a offert d’importantes réflexions sur
la paternité salésienne et nous a rappelé que « le travail et la
tempérance »17 sont pour nous, Salésiens, l’expression de notre
dévouement désintéressé et aimant envers les jeunes. Comme
c’est arrivé à Don Bosco, sentir et savoir que nous sommes vrai-
ment « pères » nous pousse à leur consacrer nos meilleures éner-
17 C 18.

2.8 Page 18

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LERECTEURMAJEUR17
gies pour qu’ils se sentent bien, pour qu’ils puissent atteindre
leurs objectifs. En comprenant l’identité paternelle de Don Bosco,
nous, Salésiens, ressentons la douleur de tant de jeunes qui souf-
frent ; nous souffrons de leur souffrance parce qu’ils sont nos en-
fants. Ce n’est pas un hasard si nous affirmons que Don Bosco
s’est toujours senti le père de ses enfants. Il l’a lui-même écrit
tant de fois.
Il est nécessaire et urgent que, en tant que religieux, nous dé-
couvrions de plus en plus que notre chasteté est féconde et qu’elle
doit générer la vie en prenant soin de ceux à qui nous sommes
envoyés, en particulier chez ceux qui n’ont personne pour s’oc-
cuper d’eux. En ce sens, l’une des plus belles leçons que nous,
hommes et femmes consacrés, pouvons apprendre des laïcs qui
travaillent dans nos œuvres et qui sont souvent pères et mères
de famille, est la sensibilité particulière que beaucoup d’entre
eux ont pour les situations d’injustice qui attaquent beaucoup de
nos enfants, adolescents et jeunes. Nous, Salésiens, ne pouvons
pas vivre sans avoir le sentiment d’être éducateurs, amis, frères
et pères de nos jeunes. Et il est clair qu’un des lieux les plus ap-
propriés pour renforcer cette dimension de notre vocation est de
travailler avec les jeunes à haut risque social, ceux qui marchent
« entre la vie et la mort ».
« L’expérience du vide paternel que Don Bosco a vécu, “lui
fera prendre conscience des difficultés de ses jeunes, de la qualité
humaine et spirituelle qu’il devra lui-même acquérir pour être
le père de beaucoup de ceux qui n’ont pas de père et qui verront
en lui celui qui leur enseignera le goût de la vie dans tous les sens
du terme”. Ainsi, le vide est devenu un sein maternel fertile plu-
tôt qu’un traumatisme. Son expérience familiale a laissé une
marque indélébile dans sa vision de la vie et dans son idée d’édu-
quer et d’évangéliser les jeunes. »18
18 DICASTÈRE POUR LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES, Pastorale des
Jeunes et Famille, Éditions SDB, Rome 2021, p. 20.

2.9 Page 19

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18ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
Dans la conscience d’être éducateurs et pères, Salésiens et
laïcs, nous pouvons apprendre à rencontrer les jeunes dans leur
monde, dans leur environnement, dans leur culture numérique
qui devient de plus en plus complexe et pour nous, adultes, un
peu (ou beaucoup) incontrôlable. Ces jeunes se retrouvent parfois
avec leur vulnérabilité, dans les réseaux sociaux de vidéo-appels
et de messagerie instantanée, fréquentent des terrains de jeux
tels que Triller, Houseparty, Tik Tok, Genies, Lomotif, Bunch,
Discord, WhatsApp, Telegram, etc. Sur ces plateformes de ren-
contres et de divertissements virtuels, beaucoup d’entre eux
expriment leurs émotions, s’exposent au monde et partagent leur
quotidien en essayant d’attirer l’attention de nouveaux amis.
À la lumière de cette réalité, il est important de souligner que les
adolescents et les jeunes non accompagnés sont souvent victimes
non seulement de dépendance aux médias, mais aussi de nom-
breux criminels qui les contactent par ces moyens de communi-
cation, les exploitent et les rendent esclaves dans différentes
formes de commerce illégal. De nombreux mineurs, à la re-
cherche d’argent facile, sont victimes de ces situations. Beaucoup
d’entre eux ne disposent pas d’espaces éducatifs adéquats dans
la famille ou à l’école, et vivent de multiples situations d’orphe-
linat et de violation de leurs droits qui les ont privés du bien-être
social. La douleur et la tragédie de ces jeunes ne peuvent pas nous
laisser indifférents.
En tant que Salésien, je crois avoir été sensible et attentif jus-
qu’à aujourd’hui à la réalité de l’exploitation des jeunes et, en
tant que Recteur Majeur, j’ai favorisé l’ouverture de nos commu-
nautés à la présence des jeunes qui ont le plus besoin de nous,
également convaincu du fait qu’ils nous donnent l’occasion
d’exercer une véritable paternité comme Don Bosco, et d’avoir
des préoccupations vraiment profondes pour lesquelles « consu-
mer » notre vie.19 Je suis sûr que les Provinces qui ont sérieuse-
19 Cf. Lignes de programmation du Recteur Majeur pour la Congrégation
Salésienne après le CG 28, in ACG 433 (2020), pp. 36 à 39 (priorité n. 5).

2.10 Page 20

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LERECTEURMAJEUR19
ment choisi de travailler avec les jeunes les plus fragiles – ceux
qui sont les plus privés de soutien – s’efforcent de renforcer leur
identité et de garantir ce qu’elles signifient. Les jeunes Salésiens
doivent aussi apprendre à être éducateurs, frères et pères des
jeunes afin de continuer à faire en sorte que le charisme de Don
Bosco, Père de la Jeunesse, soit mis en œuvre dans notre Congré-
gation. Avec les laïcs, un regard attentif sur les contextes actuels
nous aide à discerner les formes d’assistance que nous pouvons
offrir pour garantir aux jeunes la possibilité de vivre des expé-
riences qui leur feront ressentir l’amour d’une famille.
L’histoire de la veuve de Naïm nous présente la situation dra-
matique d’une mère qui a perdu son fils et qui était aussi veuve.
Elle ne pouvait pas compter sur le soutien social d’un homme
pour la protéger, dans une culture où les femmes n’avaient au-
cune autonomie comme citoyennes. Cette femme ne pouvait mê-
me pas atteindre la vieillesse au sein d’une famille, elle ne pouvait
pas atteindre la fin de sa vie en jouissant de l’amour d’un enfant
et ne pouvait pas aspirer à une mort digne. Le système social de
l’époque (et la Loi mosaïque elle-même) déterminait les respon-
sabilités mutuelles dans les familles, les plus forts prenant soin
des plus faibles. Les parents prenaient soin de leurs enfants et
les enfants, en grandissant, prenaient soin de leurs parents dans
leur vieillesse ; telle était la base sociale du quatrième comman-
dement « Honore ton père et ta mère », qui répondait au cycle de
la vie. Nous voyons dans le texte évangélique comment Luc, en
si peu de lignes, raconte le drame de la désintégration d’une fa-
mille et nous donne un aperçu des conséquences sociales. Le père
était déjà mort, le fils vient de décéder et la mère est donc restée
seule et sans protection. Jésus savait fort bien ce qui pouvait ar-
river à cette veuve.
Dans notre cas, l’option préférentielle pour les jeunes les plus
pauvres signifie que nous devons nécessairement considérer les
différents milieux d’où ils viennent. Par conséquent, l’objectif de
ces Œuvres et de ces Services est social et nécessite une réflexion
et une intervention interdisciplinaire qui proposerait des itiné-

3 Pages 21-30

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3.1 Page 21

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20ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
raires d’accompagnement pour le jeune, sa famille (quand il en a
une) et son noyau social. Cela signifie que les situations de pau-
vreté, où qu’elles surviennent, doivent être analysées sérieuse-
ment et en profondeur. Il est évident que nous devons avoir la
même préparation et la même compétence pour accompagner les
individus et les communautés dans des situations de vulnérabi-
lité que nous en avons pour les autres contextes « communs et
traditionnels » de notre pastorale, où nous sommes soucieux de
répondre à divers besoins avec des offres professionnelles et de
qualité. La charité et la qualité doivent aller de pair dans la
conception d’Œuvres Sociales et de Services Sociaux pour les
jeunes à risque, car si nous n’avons pas cet objectif clair, nous
risquons d’être insignifiants face à la violation des droits de ces
personnes.
1.4. Un itinéraire éducatif
Dans la situation qu’il rencontre à Naïm, Jésus ne donne pas
de réponses superficielles, mais chaque mot qui sort de sa bouche,
chaque geste et chaque mouvement ont une signification et une
intention précises, comme nous le voyons dans le récit de Luc.
a. « Voyant celle-ci, le Seigneur fut saisi de compassion pour elle
et lui dit : “ Ne pleure pas”. » (Lc 7, 13).
Là où Jésus est présent, tout sera imprégné de son amour, il
ne peut pas traverser la vie des gens sans changer radicalement
les choses en eux.
Des études bibliques sérieuses s’accordent à dire que l’adjectif
le plus utilisé dans les Saintes Écritures pour décrire Dieu – l’at-
tribut qui indique le mieux sa façon d’agir – est « miséricorde ».
Jésus, avec la même miséricorde que le Père qui a créé toutes
choses et chaque personne avec un tendre amour, aime chacun,
parce que chacun fait partie de son plan de salut. Quand Jésus «
voit », il perçoit le mal qui cause de la douleur à cette pauvre
mère veuve ; et c’est elle, la veuve, pour qui Jésus ressent de la
miséricorde, qui commence l’action suivante.

3.2 Page 22

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LERECTEURMAJEUR21
Jésus n’attend pas et lui dit : « Ne pleure pas ». Comment est-
il possible pour un étranger de dire à une mère de ne pas pleurer
pour l’enfant qu’elle vient de perdre ? Jésus dit à la femme :
« Ne pleure pas » parce qu’il sent, dans l’unité avec son Père,
qu’il peut transformer cette douleur en joie et allégresse. Ses pa-
roles ne sont pas une vaine consolation. Il agit, il intervient parce
que la douleur humaine doit être accompagnée et consolée.
Comme il est important pour nous de faire l’expérience de cet-
te même miséricorde divine, de nous laisser interpeller par les
maux qui affligent tant de gens partout ! Cette question n’entrera
guère dans nos vies d’hommes et de femmes consacrés si nous
restons à l’abri dans les murs sûrs de nos maisons en attendant
que de braves jeunes viennent s’inscrire ou participer à nos acti-
vités. À la manière de Jésus, le Pape François nous rappelle que
c’est nous qui devons sortir à la rencontre de l’autre pour « faire
communion », pour réaliser un changement social qui nous per-
mette de participer à la communauté vivante du Seigneur.
b. « Il s’approcha et toucha le cercueil ; les porteurs s’arrêtèrent, et
Jésus dit : “Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi.” » (Lc 7, 14).
Jésus s’approche, il ne garde pas ses distances, il ne s’assoit
pas tranquillement dans l’atmosphère confortable de son groupe
d’adeptes et de disciples. Il sait quelle est sa mission et pourquoi
il a été envoyé dans le monde. La proximité lui permet d’entrer
en relation, de se laisser interpeller par les autres, de connaître
leur réalité et de les aimer tels qu’ils sont. L’action de Jésus exige
présence et décision.
Aller à la rencontre d’un jeune homme qui est dans une situa-
tion de mort est un acte audacieux et courageux ; la seule certi-
tude réside dans la conscience qu’il y a ici un jeune homme et
qu’il vaut la peine d’être à ses côtés et de faire quelque chose
pour lui. Jésus fait un pas de plus. Il va plus loin. Comme il
l’a fait avec la mère veuve, Jésus ne se limite pas à observer ce
qui se passe, mais entre en communion avec le jeune homme :
« Il toucha le cercueil ». Il n’y a pas de vie sans communion avec

3.3 Page 23

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22ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
le Maître. Le toucher de Jésus n’est pas indifférent. En fait, sa
main atteint le cercueil et dans ce contact mutuel, il transmet, il
fait passer le don de la vie.
Dans notre cas, habiter la culture des jeunes, c’est être attentif
aux éléments de mort qui peuvent les entourer, mais surtout sa-
voir ce qui engendre la vie. Dans l’expérience de la rencontre avec
les jeunes à risque, le soutien et l’offre d’aide sont une expérience
salvifique tant pour le jeune que pour l’éducateur – laïc ou reli-
gieux – qui se sent de plus en plus touché, engagé et impliqué
dans l’existence de l’autre où il semblait n’y avoir que la mort et
aucune espérance.
Certes, le processus de changement d’un jeune dans la dyna-
mique quotidienne des Œuvres Sociales et des Services Sociaux
salésiens est lent et difficile : parfois le découragement peut ap-
paraître chez ceux qui investissent le maximum d’énergie chaque
jour ; mais il est également vrai que l’observation du changement
que Dieu opère dans la vie de ces garçons et de ces filles est la
plus grande récompense qui puisse être vécue par un éducateur
salésien.
Puis, dans le texte de l’Évangile, Jésus prononce ces paroles :
« Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi. » Une fois de plus, quand
Jésus parle, il engendre la vie. Ce qu’il dit est une parole d’auto-
rité, un impératif qui, cependant, est donné d’une manière aiman-
te, offrant sa main au jeune homme pour qu’il puisse se lever,
pour qu’il puisse ressusciter. Ce processus solennel visant à re-
donner vie à tant de jeunes qui meurent à travers le monde, est
mené dans notre Congrégation, au nom du Seigneur, par des mil-
liers de personnes passionnées d’humanité qui, fières de travailler
dans le secteur social salésien, continuent de penser à des itiné-
raires formateurs qui aident les jeunes à consolider leur person-
nalité et à prendre conscience de leur situation et de leur réalité.
Don Bosco continue d’atteindre de nombreux jeunes, il conti-
nue de tendre la main et d’offrir des opportunités de « résurrec-
tion », et il le fait à travers les nombreux laïcs qui collaborent et

3.4 Page 24

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LERECTEURMAJEUR23
soutiennent de leurs biens les Œuvres Sociales et les Services So-
ciaux. Il le fait avec nombre de « Mamans Marguerite » que sont
les éducatrices et les éducateurs de toutes sortes, dans des do-
maines et disciplines variés, qui interviennent dans nos projets
d’accompagnement des jeunes à haut risque. Il le fait à travers
la réponse de tant de Salésiens qui ont trouvé dans la pastorale
et l’éducation au social la possibilité concrète d’exprimer leur vo-
cation ;20 et il continue de le faire aussi à travers les nombreux
« réseaux de collaboration » que ses fils et ses filles tissent pour
le bien des autres. Jésus continue de dire à beaucoup aujourd’hui :
« Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi !»
c. « Alors le mort se redressa et se mit à parler. Et Jésus le rendit
à sa mère. » (Lc 7, 15).
Nous assistons à la résurrection du jeune homme, une résur-
rection qui, comme nous l’avons mentionné, n’est pas un acte
magique, mais une action miséricordieuse au nom de Dieu. Le
jeune homme, prenant conscience de lui-même, est donc capable
d’entrer en relation avec les autres : « Et il se mit à parler. » Si
parler est une expression de vie, nous pouvons comprendre que
ne pas parler, le manque de communication, est une expression
de mort. Beaucoup de jeunes vivent dans des situations de mort
parce que les canaux de communication avec leurs parents, avec
toute la famille et avec leurs racines ont été interrompus. Tant
qu’il y a communication entre les personnes, il est possible de les
accompagner sur les chemins de leur vie. Jésus, s’approchant du
jeune homme et touchant sa réalité de mort, sait aussi quelle est
sa possibilité de vie. Jésus a vraiment arrêté les pleurs de la fem-
me parce qu’il a mis fin à la situation qui les avait provoqués.
Si le jeune homme grandit, la famille est restaurée ; en réta-
blissant les liens de communication entre la mère et le fils,
la route vers le cimetière n’a plus de sens et le chemin du retour
à la maison est rouvert.
20 Cf. CG28, pp. 76-77, n. 8.

3.5 Page 25

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24ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
« Et Jésus le rendit à sa mère » : le jeune homme peut conti-
nuer à grandir, à mûrir et à prendre sa place d’adulte dans la so-
ciété. Une société qui ne permettra plus qu’une veuve sans dé-
fense soit abandonnée avec la seule ressource que de mendier.
Non ! parce qu’il y aura un enfant qui prendra soin d’elle, qui lui
garantira une vieillesse digne. De cette façon, l’ordre social sera
également sauvegardé. Voilà le grand miracle de cette histoire de
résurrection : la présence d’un Dieu qui accompagne son peuple,
qui redonne espoir et vie aux hommes, et qui génère l’unité dans
les familles et dans la société.
En tant que Congrégation Salésienne, nous sommes des té-
moins quotidiens de la façon dont le Seigneur continue de res-
susciter des milliers de jeunes et leurs familles. Dans les diffé-
rents milieux où nous accompagnons les jeunes, nous avons la
grande mission de connaître et d’habiter leur culture, en parti-
culier de ceux qui vivent dans des situations difficiles mettant en
péril leur développement personnel. Par conséquent, il est clair
que notre option sociale salésienne est transversale à
tous les contextes pastoraux. Orienter nos PEPS vers ce
choix et offrir des services ou des programmes qui ouvrent les
portes aux moins favorisés avec un critère « oratorien »21 aide nos
CEP à ne pas se perdre dans la monotonie et l’indifférence qui
deviennent complices des différentes formes d’injustice subies
par tant de personnes. Cette option qui est la nôtre rend les com-
munautés salésiennes authentiquement salvifiques.
Dans le même ordre d’idées, mais avec un PEPS spécifique,22
le contexte des Œuvres Sociales et des Services Sociaux salésiens
répond à ces situations de mal social qui mettent les jeunes en
danger, qui violent leurs droits et ceux de leurs communautés,
les marginalisant dans la société. L’impact de cet environnement
salésien favorise la réintégration opportune des enfants et des
jeunes dans leurs familles et leur milieu, avec leurs propres mé-
21 Cf. CG28, pp. 81-82, n.13e.
22 Cf. CG27, n. 78.

3.6 Page 26

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LERECTEURMAJEUR25
thodologies qui visent à restaurer les droits violés, à guérir les
diverses blessures qui ont détruit la vie de chacun et à renforcer
les capacités qui leur garantissent le plein usage de leur liberté
en leur donnant tout leur sens. C’est le miracle de « la vie retrou-
vée » des jeunes qui se produit dans la mesure où nous sommes
capables de mettre en œuvre le Système Préventif. Tout cela nous
conduit à nous engager toujours plus dans des processus d’édu-
cation et d’évangélisation à travers la réponse sociale de nos pré-
sences sous de multiples figures juridiques de reconnaissance ci-
vile ou ecclésiastique comme exigence pour pouvoir offrir leurs
services dans les différents pays de manière professionnelle et
transparente.
Notre visage dans ce secteur est donc celui des Associations,
des Coopératives, des Organisations non gouvernementales
(ONG), des Entreprises autonomes d’aide humanitaire, des Ac-
cords mixtes pour la fourniture concertée de Services spécialisés,
des Centres sociaux qui fournissent une assistance psychosociale
et sanitaire en général, et qui sont aussi des Agences pour l’em-
ploi, etc. Comme dans les autres secteurs de notre pastorale des
jeunes, ce qui nous distingue des autres organisations similaires,
c’est ceci : nous, Salésiens, évangélisons en proposant des Services
Sociaux, offrant à chacun une recherche de sens et une ouverture
à la transcendance, tout en respectant la liberté de chacun.
Pour répondre à ces besoins, Don Bosco a donné naissance à
une Congrégation alors même que les ordres religieux étaient ex-
pulsés du Piémont. Face à la société civile, en effet, la Congréga-
tion apparaissait comme une association de citoyens à des fins
caritatives. Ainsi, Don Bosco fut-il le premier dans l’Église à fon-
der une Pieuse Société et une Œuvre d’hommes de Dieu. Cette
double dimension continue d’enrichir nos œuvres et nos services
sociaux et, en même temps, de leur donner une identité charis-
matique originale et spécifique.

3.7 Page 27

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26ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
1.5. Répandre la Bonne Nouvelle
Nous savons que le Royaume de Dieu grandit au milieu du
monde d’une manière silencieuse et discrète et que nous faisons
partie d’une Église qui œuvre généreusement pour le bien du
peuple. C’est dans ce contexte que le milieu des Œuvres Sociales
et des Services Sociaux de la Congrégation s’est formé et renforcé
dans les différentes Provinces, fidèle au charisme de Don Bosco.
Avec cette même attitude d’humilité reconnaissante, mais
convaincus que nous assistons à un moment historique qui exige
le témoignage de la charité, il est urgent de développer de plus
en plus la capacité de communiquer afin de donner de la visibili-
té, dans un exercice de transparence, à nos actions et au bien qui
est fait et que nous racontions au monde les fruits humains du
travail que nous accomplissons.
Il est frappant de constater qu’à Naïm Jésus ne demande pas
à rester seul avec le cercueil pour accomplir la résurrection, ni
dans l’intimité de la famille du jeune homme. Cette action se dé-
roule sous les yeux de tous. À tous, il communique la puissance
de l’amour de Dieu, sans discriminer personne. Cela a amené
les témoins à raconter partout ce qu’ils avaient vu ; ils furent
eux-mêmes propagateurs de la Bonne Nouvelle, et « cette parole
sur Jésus [“Dieu a visité son peuple”] se répandit dans la Judée
entière et dans toute la région. » (Lc 7, 17)
Le Royaume de Dieu produit des changements radicaux chez
ceux à qui il est annoncé, et Jésus, en l’occurrence à Naïm, n’im-
pose pas le silence et n’empêche pas les autres de le communiquer.
De plus, dans les versets suivants, le Maître lui-même dira :
« Allez annoncer à Jean ce que vous avez vu et entendu : les
aveugles retrouvent la vue, les boiteux marchent, les lépreux sont
purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, les pauvres
reçoivent la Bonne Nouvelle. » (Lc 7, 22) Partager la foi est le ré-
sultat de la marche avec Jésus ; la célébrer exprime la joie d’ap-
partenir au groupe qui marche avec lui, et la recherche de la jus-
tice sociale est l’un des engagements les plus importants d’une
Église qui fait siens les enseignements de son Maître.

3.8 Page 28

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LERECTEURMAJEUR27
Dans les deux Encycliques sociales Laudato si' et Fratelli tutti,
le Pape François enseigne que la contribution de toute l’Église
au développement humain est intégrale ; que travailler pour la
justice et la paix exige aussi la sauvegarde de la création qui est
notre maison commune. De la même manière, notre action pas-
torale salésienne dans chaque communauté locale et dans chaque
Province est appelée à être une action pastorale intégrale qui
s’adresse de préférence aux jeunes, même si elle ne se limite pas
à eux. Pour vraiment les aider, nous devons regarder leurs fa-
milles (encore une fois, s’ils en ont une) et leurs groupes sociaux.
Le développement humain intégral est également orienté vers
l’établissement d’un dialogue avec les autres religions, avec les
gouvernements, avec les institutions sociales et avec tous les
hommes et toutes les femmes de bonne volonté qui unissent leurs
efforts pour défendre la dignité humaine. En tant que Salésiens,
nous participons à la construction de l’amitié sociale ; nous l’ex-
primons ouvertement et avec des méthodes concrètes d’interven-
tion à travers le contexte des Œuvres Sociales et des Services So-
ciaux. Ce contexte n’est pas nouveau dans notre charisme, car il
répond à l’inspiration fondatrice, et c’est pourquoi j’invite tous
les confrères, les Provinciaux et leurs Conseils, les Directeurs et
leurs communautés, ainsi que les Communautés Éducatives et
Pastorales, à être courageux et à écouter le cri des jeunes – un
cri provoqué par le péché social – et, par conséquent, à faire des
propositions qui répondent à ce dommage structurel de la culture
d’aujourd’hui. Pour ce faire, nous devons « voir l’autre » et res-
sentir de la compassion pour lui ; ce n’est qu’ainsi que nous trou-
verons un moyen de sortir de nous-mêmes et de voir comment
allouer les ressources humaines et financières qui garantiront la
réalisation d’itinéraires d’accompagnement solides pour les
jeunes et les communautés à risque.
« Les exclus sont la majeure partie de la planète, des milliers
de millions de personnes. Aujourd’hui, ils sont présents dans les
débats politiques et économiques internationaux, mais il semble
souvent que leurs problèmes se posent comme un appendice,

3.9 Page 29

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28ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
comme une question qui s’ajoute presque par obligation ou de
manière marginale, quand on ne les considère pas comme un pur
dommage collatéral. »23
C’est aussi une invitation, adressée à nous, religieux salésiens,
à apprendre à être très libres et sobres, à ne pas nous installer et
à répondre aux circonstances défavorables de la vie. Nous devons
également apprendre à traduire nos langages religieux en ceux
de la société civile et à nous engager dans les dialogues néces-
saires. C’est donc un appel pour que, dans l’option charismatique
pour le contexte des Œuvres Sociales et des Services Sociaux,
nous nous dirigions vers une convergence de critères qui, tout en
respectant l’expérience et le travail de chaque présence salésien-
ne dans le monde, nous sauvegardions notre identité évangélisa-
trice et charismatique pour dire au monde, avec humilité, sim-
plicité et transparence, l’impact de notre présence dans le secteur
social comme réponse à l’amour de Jésus.24
2. L’OPTION POUR LES PLUS PAUVRES 25
Avec le langage et les méthodologies de son temps, Don Bosco
propose une nouvelle façon de prendre soin des adolescents et
des jeunes. Ce sera précisément le choix en faveur des plus
pauvres qui guidera toute son action ainsi que la consécutive
consolidation et expansion de la Congrégation Salésienne,
Congrégation qu’il a lui-même fondée, accompagné de quelques
jeunes qui ont vécu et appris au Valdocco ce que signifiait
connaître et aimer Jésus, et vouloir servir les jeunes qu’ils ren-
contraient dans cette même maison. Cela les conduira à mûrir
23 Cf. PAPE FRANÇOIS, Laudato si', n. 49 [Sur la sauvegarde de la maison
commune], Rome 24 mai 2015
24 Cf. PAPE FRANÇOIS, Fratelli tutti, n. 95 [Sur la fraternité et l’amitié so-
ciale], Rome 3 octobre 2020
25 Lignes de programmation du Recteur Majeur pour la Congrégation Sa-
lésienne après le CG 28, in ACG 433 (2020), pp. 36-39 (priorité no. 5).

3.10 Page 30

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LERECTEURMAJEUR29
et à rêver « leur propre projet de vie » (comme on dit aujour-
d’hui), au service de la mission dont ils étaient le fruit. Le fait
d’être avec les pauvres découle de la conviction de Don Bosco lui-
même, conviction qu’il a fidèlement maintenue tout au long
de sa vie.
Les jeunes qui venaient à l’Oratoire du Valdocco se sentaient
vraiment chez eux, car il y avait de la place pour tout le monde,
sans exception ni discrimination. Ils sont tous arrivés avec des
rêves, des joies, des frustrations, de la tristesse et, pour beaucoup
d’entre eux, victimes des formes nombreuses et néfastes de la
pauvreté sociale. Tous ont eu la possibilité de commencer ou de
reprendre un chemin qui leur assurait une vie digne et un avenir
auquel ils auraient accès pour atteindre leurs objectifs. Dans sa
relation directe avec chacun d’eux, Don Bosco a laissé son cœur
se façonner comme pasteur éducateur, et il a légué cette caracté-
ristique en héritage à ses fils, de sorte que dans n’importe quelle
partie du monde, et à n’importe quel moment de l’histoire, c’est
leur pauvreté qui les pousserait à continuer à ressentir le besoin
d’être pères, éducateurs, frères et amis. C’est notre attitude
de foi qui nous conduit à accompagner les enfants et les jeunes
dans les situations difficiles dans lesquelles ils vivent. De plus,
plutôt que de répondre à l’urgence culturelle de l’époque à
laquelle nous sommes confrontés, nous essayons de marcher avec
les jeunes sur un chemin qui leur donne de la dignité et leur offre
de nouvelles opportunités.
Nos Constitutions résument le choix des jeunes les plus
pauvres 26 et nous indiquent le chemin à suivre pour nous sancti-
fier avec tous les membres de la CEP, lieu où Dieu nous demande
d’être présents avec un esprit de famille, en les accompagnant
dans leur vie quotidienne. La capacité d’être un « magnifique la-
boratoire d’expériences juvéniles » qui caractérisait le Système
Préventif de Don Bosco, qu’il a vécu et appliqué, a donné nais-
sance, au fil du temps, à un riche patrimoine qui nourrit la vie
26 Cf. C 6 ; 26 ; 29 et 41.

4 Pages 31-40

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4.1 Page 31

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30ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
pastorale des Provinces et qui a été soigneusement rassemblé
dans le Cadre de Référence de la Pastorale Salésienne des Jeunes.
2.1 Avec une pastorale des jeunes pour la libération et la
réinsertion d’Œuvres et Services éducatifs
Je pense que nous conviendrons que la tâche éducative avec
les enfants et les jeunes doit générer la vie, ouvrir à la vie et for-
mer à la vie. Dans de nombreuses circonstances et dans de nom-
breux endroits, il sera nécessaire d’offrir aux jeunes la possibilité
de se réinsérer dans le noyau d’où ils ont été expulsés ou qu’ils
ont dû fuir. L’un des nombreux moyens de réinsertion a été d’en-
courager des environnements spécifiques qui éloignent les jeunes
du risque ou du fait même de la violation de leurs droits. Dans
d’autres cas, la tâche de la réinsertion s’est concentrée sur la
construction de la cohésion sociale, en essayant d’éduquer à sur-
monter le rejet et l’exclusion, la xénophobie et le racisme, et mê-
me les barrières linguistiques et le manque de formation profes-
sionnelle pour les préparer au travail. Les programmes sociaux
ainsi conçus vont au-delà des structures académiques tradition-
nelles et doivent également se concentrer sur la sauvegarde des
droits des personnes, sur la recherche de leur stabilité émotion-
nelle, physique et spirituelle, sur la possibilité de les rendre au-
tonomes par la formation des compétences sociales qui seront in-
dispensables dans leur relation avec le monde et dans leur inser-
tion sur le marché du travail.
Dans de nombreux contextes, en raison de la législation par-
ticulière, le moment de l’intervention auprès des jeunes à haut
risque social est une variable qui nous pousse à être créatifs et à
avoir la capacité d’établir des alliances pour mener à bien notre
tâche efficacement, en minimisant toute situation qui pourrait à
nouveau violer leur dignité. Par conséquent, la tâche éducative
dans le secteur social est vaste et variée et pour cette raison, en
plus du fait que l’option sociale doit être transversale dans tous
nos contextes pastoraux, nous reconnaissons les Œuvres Sociales
et les Services Sociaux salésiens comme un milieu spécifique pour

4.2 Page 32

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LERECTEURMAJEUR31
fournir des services éducatifs et pastoraux qui peuvent être
conçus de diverses manières à la fois dans le POP et dans le
PEPS.27
À titre d’exemple :
a. Programmes sociaux associés à la présence d’autres contextes
pastoraux.
Dans de nombreuses Provinces, il existe des Services éducatifs
sociaux qui fonctionnent dans les mêmes structures que les
autres contextes pastoraux, ou qui sont la réponse à la projection
sociale d’une œuvre spécifique.
Dans certains de ces cas, l’idée est d’éduquer à vivre son temps
libre, ou d’offrir des compléments académiques et des ateliers de
formation artistique ou sportive pour la promotion de la coexis-
tence civile, entre autres.
Ce sont des modalités très efficaces par lesquelles nos pré-
sences ouvrent leurs portes aux quartiers où elles sont insérées
et les amènent à participer à la vie locale, nous rapprochant des
situations réelles des familles et nous permettant de connaître
la réalité, parfois très dure, de ces garçons et de ces filles.
Dans d’autres endroits, ce service s’est développé à travers les
paroisses, les centres de jeunes et les oratoires, où la sensibilité
s’est accrue à l’accueil de personnes handicapées, d’enfants ren-
contrant des difficultés d’apprentissage, à l’aide à la promotion
des femmes, l’aide aux familles, les rencontres multiculturelles
et multireligieuses et la culture de la non-violence.
Dans certains pays, les Provinciaux motivent et assurent les
conditions pour que les Salésiens aient la possibilité de s’intégrer
dans les Services sociaux ; dans d’autres, est toujours en suspens
la question de la « conversion pastorale » qui motive certains
confrères à vouloir vivre et servir dans ces périphéries. Il est im-
portant que les Salésiens consacrés soient impliqués dans ces pro-
27 Cf. CG28, p. 115, n. 45g.

4.3 Page 33

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32ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
grammes parce que ceux-ci font partie de l’option préférentielle
de notre mission, et pour cette raison nous ne pouvons pas l’aban-
donner, ni laisser les laïcs seuls qui, parfois, ressentent et dénon-
cent l’absence de religieux. Ce déséquilibre met en péril la mission
salésienne elle-même dans le domaine du Service social. En-
semble, nous sommes appelés à faire revivre, recréer et parfois
même rétablir l’esprit du Valdocco dans un climat de confiance
mutuelle, puisque chacun est invité à contribuer avec sa propre
spécificité. Parfois, cela peut être un véritable retour aux origines.
b. Présences avec un dévouement exclusif au contexte des Œuvres
Sociales et des Services Sociaux.
Il existe de nombreuses Provinces avec des présences salé-
siennes dont le dévouement à la mission dans le Secteur Social
est absolu. En raison de l’impact des institutions dans ce Secteur,
les Œuvres Sociales salésiennes constituent un contexte à part
entière, car il existe un certain nombre de facteurs charisma-
tiques, d’exigences légales et réglementaires auxquels elles doi-
vent répondre et qui leur confèrent leur identité et leur dyna-
mique. Il est de plus en plus courant que ce contexte soit décrit
et spécifié dans les Projets Organiques Provinciaux (POP), avec
des options et des critères clairs pour son développement dans la
vie de la Province. Dans notre Congrégation, nous avons des
Œuvres Sociales simples et d’autres plus complexes, à la fois par
le nombre de programmes et de services qu’elles offrent, et par
leur articulation et leur connexion avec d’autres contextes.
Comme dans tout processus de croissance et de maturation
des institutions, il est nécessaire de planifier l’avenir de ces
œuvres, mais en veillant toujours à ce qu’elles répondent avec
qualité et dignité aux besoins des destinataires. Il est nécessaire
de dépasser la mentalité, encore persistante dans certaines Pro-
vinces, selon laquelle il doit y avoir une séparation et une diffé-
rence entre les bâtiments, les équipements, le profil des éduca-
teurs et des opérateurs des œuvres qui s’adressent aux jeunes vi-
vant sans difficultés économiques et les œuvres qui se consacrent
aux plus pauvres. Cela perpétue la différence entre ceux qui ont

4.4 Page 34

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LERECTEURMAJEUR33
plus de possibilités et ceux qui sont moins favorisés et, pour être
fidèles au Seigneur Jésus et à Don Bosco, nous ne pouvons pas le
permettre, parce que les pauvres méritent le meilleur de notre
part – comme nous l’avons appris de Don Bosco.
Les situations dans lesquelles se trouvent les défavorisés ne doi-
vent jamais nous effrayer. En effet, chaque fois que nous, Salésiens,
rencontrons ces jeunes, nous devons être enthousiastes à l’idée de
les accompagner dans leur processus de préparation à la vie. D’où
la nécessité d’être très professionnels dans les processus de forma-
tion que nous leur proposons, puisque chaque jeune est un projet
de Dieu que nous avons la responsabilité d’accompagner.
Notre force en tant que Salésiens réside dans le fait de nous
laisser aider et aussi d’apprendre des autres. Nous ne pouvons
pas faire le bien tout seuls. Pour cette raison, dans le contexte
des Œuvres Sociales, nous devons impliquer un grand nombre
de personnes aptes, formées dans différents domaines de connais-
sances et de disciplines, qui puissent éclairer la réflexion et l’ac-
tion à mener en faveur de ces jeunes et des communautés qui les
accompagnent. D’autre part, dans l’animation et la gouvernance
co-responsable de nos œuvres, il est nécessaire de générer les mé-
canismes nécessaires pour que le processus de prise de décision
soit également partagé avec les laïcs et que soit établie la culture
de l’évaluation des processus.
La question de la rentabilité et de la durabilité économique
de ce type de travail se pose certainement toujours comme une
préoccupation. Pour ce faire, nous avons recours à notre intelli-
gence pastorale et à la capacité d’établir des accords avec les gou-
vernements, les administrations régionales ou locales, les asso-
ciations privées ou les organisations opérant dans la coopération
au développement, tant au niveau national qu’international. Ce
que nous ne devons jamais oublier, c’est de qui nous sommes les
fils et de quelle protection nous bénéficions lorsque nous tra-
vaillons avec ses préférés.
Un critère très important auquel il faut prêter attention à ce

4.5 Page 35

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34ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
stade est la question de savoir avec qui forger des partenariats, de
sorte que dans la recherche de ressources financières, nous ne nous
laissions pas imposer des actions qui risquent de brader notre iden-
tité. Je dois dire que notre intention évangélisatrice dans les
Œuvres Sociales et les Services Sociaux n’est pas négociable. La
bonté de ce contexte réside donc dans le fait qu’avec nos actions
au milieu des communautés les plus défavorisées, nous semons les
graines du Royaume, même dans des contextes religieux non chré-
tiens, et toujours dans le respect et la liberté des autres, mais sans
perdre une once de notre identité chrétienne et salésienne.
2.2 Souci pastoral et accompagnement avec d’animateurs
aptes et préparés.
Chaque programme, chaque service et chaque travail social
de notre Congrégation montre que dans les différentes Provinces
et les différentes CEP, personnes consacrées et laïcs ont expéri-
menté une grande ouverture de cœur en se sentant envoyés aux
jeunes à risque ; elles ont réfléchi aux meilleures stratégies à
suivre pour leur proposer les itinéraires d’accompagnement per-
tinents et ont pris les décisions appropriées pour assurer la conti-
nuité requise par les projets. C’est une action courageuse, car il
n’est pas facile de mener des initiatives qui défendent ceux qui
« créent des problèmes et des contrariétés ».
À ce stade, je voudrais exprimer une reconnaissance bien mé-
ritée aux nombreux laïcs – hommes et femmes – qui travaillent
aux différents niveaux de nos Œuvres Sociales et de nos Services
Sociaux comme éducateurs, comme personnel de service et com-
me spécialistes dans les différents secteurs (pédagogues sociaux
et experts en rééducation, travailleurs sociaux, psychologues, ex-
perts de la santé, enseignants et instructeurs d’ateliers, person-
nel de placement, personnel de gestion et d’administration, di-
recteurs). À vous tous, je dis : Merci, au nom de notre Père Don
Bosco, pour votre bon travail, parce qu’à travers la contribution
de chacun et chacune de vous, les enfants, les adolescents et les
jeunes, dans les communautés et les quartiers où les droits sont

4.6 Page 36

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LERECTEURMAJEUR35
violés, trouvent de vrais pères et mères qui prennent soin d’eux
et qui leur font ressentir la prédilection de Dieu.
Je sais que beaucoup d’entre vous vivent leur profession avec
une passion profonde au point de l’assumer comme une vocation
véritable. Cela fait de vous de vrais apôtres de l’Évangile. Beau-
coup d’entre vous, dans de nombreux pays du monde, viennent
de cultures et de traditions religieuses propres à vos contextes,
et cela nous rapproche encore plus, car c’est sur la base des va-
leurs que nous partageons que nous nous reconnaissons comme
membres de la même Famille née au Valdocco.
Chers laïcs, je sais qu’à la fin de vos journées intenses, vous
rentrez chez vous pour continuer à travailler dans vos chères fa-
milles, et que vous sacrifiez souvent une partie de votre temps
personnel pour répondre aux appels des jeunes de l’œuvre salé-
sienne. Je sais aussi qu’à certaines occasions, quelques-uns
d’entre vous ont vécu des moments d’incompréhension.
Je vous encourage à aller de l’avant, sachant que dans la cer-
titude de la vocation que vous avez reçue, vous trouverez toujours
la force d’un dialogue sincère qui vous aidera à grandir et à mûrir.
Merci pour votre vie, pour votre amitié et pour votre accompa-
gnement des jeunes, de la CEP et de nous, Salésiens.
Et je suis profondément reconnaissant à mes chers confrères
Salésiens, coadjuteurs et prêtres, qui, avec une immense charité
pastorale, se sont donnés, ou continuent de le faire, au service
des plus pauvres. Dans l’obéissance silencieuse, beaucoup de mes
confrères se sont sanctifiés et ont communiqué la grâce de Dieu
aux souffrants, à ceux qui sont les plus affligés et les plus néces-
siteux, les aidant, se tenant à leurs côtés, les conseillant, leur of-
frant de nouvelles possibilités d’orienter leur regard. Beaucoup
ont dû faire face à des malentendus parce que nous n’avons pas
toujours et partout été prêts à comprendre les propositions édu-
catives et sociales. Beaucoup de Salésiens trouvent dans la mé-
thodologie des Œuvres Sociales et des Services Sociaux une
dynamique vibrante de notre charisme, parce que ce sont des

4.7 Page 37

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36ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
espaces qui s’éloignent de la rigidité, qui offrent de la fraîcheur
et se lancent dans des missions pastorales audacieuses.
Je demande au Seigneur la grâce que beaucoup de jeunes Sa-
lésiens, à partir des maisons de formation elles-mêmes, puissent
être enthousiasmés par les apostolats de contact avec les rues et
les milieux défavorisés où, comme cela est arrivé au jeune prêtre
Jean Bosco, ils puissent s’émouvoir des situations de dégradation
de l’humanité, et se sentir heureux de vivre une présence amicale
au milieu des jeunes qu’ils y rencontrent.
Grâce à Dieu, beaucoup de confrères orientent aujourd’hui
leur projet de vie vocationnel à travailler dans cet environnement
qui nous permet de voir sans voile aucun le visage du Ressuscité.
Cela reste un défi pour nos processus de formation initiale,
spécifique et continue que d’offrir les outils permettant aux
Salésiens de connaître et d’aimer la dimension sociale de nos pré-
sences, afin d’être compétents dans ce domaine et de proposer
ainsi avec pertinence l’action pastorale qu’elle requiert.
2.3 Une pastorale qui prenne en compte la famille.
La famille est le foyer naturel de tout être humain. C’est en
famille que l’on apprend à être des personnes et des citoyens.
Bon nombre des tragédies vécues par les adolescents et les jeunes
dans les Services Sociaux trouvent leur origine dans leur situa-
tion familiale.
Il y a des familles harmonieuses, stables, accueillantes et at-
tentives au bien-être de chacun de leurs membres, mais il y a
aussi des familles qui, face aux problèmes d’un de leurs enfants,
n’ont ni la capacité ni les ressources pour favoriser le processus
de guérison et de réinsertion. Certaines de ces situations sont,
par exemple, la consommation de drogues, l’implication dans des
groupes criminels ou violents, les menaces à l’intégrité person-
nelle par des tiers ou les procédures judiciaires.28 Dans certains
28 Cf. CG28, pp. 69-70, n. 2.

4.8 Page 38

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LERECTEURMAJEUR37
cas, les familles sont victimes de causes extérieures qui les désa-
grègent, et les enfants restent sans liens ni soutien pour leur ve-
nir en aide, comme c’est le cas dans les régions où sévissent la
guerre, le déplacement forcé dû à la violence, les catastrophes
naturelles et, en particulier, tous types de migration. Le phéno-
mène de la pauvreté, combiné à l’instabilité émotionnelle de cer-
tains parents, les amène à avoir des problèmes de comportement
qui affectent souvent leurs enfants. La famille devient dysfonc-
tionnelle et finit par être un milieu défavorable et même abusif.
« La réalité est devenue très complexe, à tel point qu’aujour-
d’hui on ne peut pas parler de la famille au singulier, mais au
pluriel. Il n’y a pas une famille, il y a des familles. Malgré les mul-
tiples configurations familiales, nous pouvons dire que les rela-
tions familiales sont une composante d’une importance vitale,
car elles sont l’accès à la construction et au développement de la
personnalité. La famille est le lieu de rencontre des diversités qui
sont à la base de l’expérience humaine. Par conséquent, lorsque
nous parlons du soin de la famille, cela implique le soin de ses
membres dans leur diversité, dans leurs besoins, dans leur digni-
té ; aucune autre institution n’est au-dessus de la famille dans la
construction du développement humain intégral. »29
L’élément ré-intégrateur de la pédagogie sociale salésienne
cherche à permettre au jeune, dans son processus de maturation
personnelle, de reconstruire les liens rompus avec sa famille. De
ce point de vue, le récent document salésien « Pastorale des
Jeunes et Famille » nous enseigne que, puisque notre ministère
s’adresse avant tout aux jeunes, nous ne pouvons pas les isoler
du monde auquel ils appartiennent, et nous sommes donc appelés
à accompagner les réalités familiales pour leur garantir les condi-
tions justes, tant de coexistence que de soutien mutuel, de la sta-
bilité affective à la stabilité économique. Une famille fragmentée
met chacun de ses membres en danger, et l’intervention sociale
29 DICASTÈRE POUR LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES, Pastorale des
Jeunes et Famille, Éditions SDB, Rome 2021, p. 12.

4.9 Page 39

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38ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
vise à établir les causes de ce malaise pour activer chez le jeune
les chemins possibles à suivre pour qu’il puisse s’y réinsérer, en
faisant partie d’un milieu accueillant, affectueux et formateur
dont il se sent une partie importante, et qu’il peut aider à se
consolider.30 Dans ce même mouvement, il est idéal pour les fa-
milles de rejoindre le processus de réinsertion des jeunes comme
clé sûre de leur guérison.31
3. L’ENGAGEMENT EN FAVEUR DU DÉVELOPPEMENT
HUMAIN INTÉGRAL
La doctrine sociale de l’Église a inspiré et continue d’inspirer
le travail salésien. Nos propositions éducatives ont une perspec-
tive spirituelle, parce que nous agissons au nom de Dieu et orien-
tons nos actions vers Lui ; mais elles ont aussi une perspective
socio-politique, car nous sommes engagés dans la transformation
de la réalité, et dans ce même sens, nous accompagnons les jeunes
à s’engager et à être des agents dynamiques de la culture. Ce
changement de mentalité exige de rompre avec les logiques qui
asservissent et idéologisent les gens et d’avancer ensemble vers
le développement humain intégral. Ce concept est lié à celui de
la « croissance »32 qui depuis de nombreuses années a guidé les
indicateurs qui ont tenté de mesurer l’évolution des entreprises
uniquement d’un point de vue financier. L’enseignement de
l’Église nous amène à comprendre que tout changement béné-
fique dans la dimension matérielle et sociale des personnes est
directement lié à leur transcendance,33 et c’est un appel à être
vraiment humains, puisque c’est le plan de Dieu pour toute l’hu-
manité et aussi, bien sûr, pour les croyants qui trouvent dans le
Christ la mesure de l’homme parfait.34
30 Cf. CG28, p. 83 n.15.
31 Cf. CG28, p. 84 n.15h.
32 PAUL VI, Populorum progressio, 14 [Sur le développement des peuples],
Rome, 26 mars 1967.
33 PAPE FRANÇOIS, Laudato si’, 225.
34 Cf. Ep 4,13.

4.10 Page 40

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LERECTEURMAJEUR39
Ce processus réunit de nombreux efforts pour la justice, la
paix et la sauvegarde de la création. Le Pape François a publié
ses précieuses encycliques Laudato si’ (2015) et Fratelli tutti
(2020) autour de cette proposition ; et depuis 2016, il a même
mis en place un Dicastère spécifique pour réguler et administrer
les questions liées aux migrants, aux plus pauvres, aux malades,
aux exclus et aux marginalisés, aux victimes des conflits armés
et des catastrophes naturelles, aux personnes détenues, aux
chômeurs et aux victimes de toutes formes d’esclavage et de tor-
ture ; il a aussi institué le programme d’accompagnement de la
pandémie de COVID 19 et la coordination de l’écologie intégrale
à travers la plateforme Laudato Si’. Il est clair que nous ne pou-
vons pas parler d’Œuvres Sociales et de Services Sociaux salé-
siens sans reconnaître que nous sommes impliqués dans cet appel
à participer au cheminement du développement humain intégral
auquel le Pape François a invité l’Église et le monde. C’est, pour
ainsi dire, l’agenda officiel de l’Église sur lequel nous sommes
institutionnellement alignés en tant que Congrégation. Cela ajou-
te de la valeur au sens de nos œuvres, renforce l’identité charis-
matique de notre intervention éducative et sociale, et nous éclaire
dans le choix de nos alliés et parties-prenantes.
3.1 L’importance des œuvres pour les jeunes à risque et
l’innovation sociale.
La mission salésienne, dans toutes ses manifestations institu-
tionnelles et dans les programmes d’assistance aux populations
en situation de violation des droits, met en place des itinéraires
qui partent du respect de chaque individu, l’accompagnant pour
découvrir sa place dans le monde en dialogue avec les valeurs
évangéliques de la foi chrétienne ou les valeurs de son propre cre-
do. La théorie du développement appelle ce phénomène de chan-
gement « innovation sociale », qui prend en compte la richesse
existant dans une population, en essayant de générer des habi-
tudes chez les gens en partant de leurs possibilités, afin qu’ils
puissent trouver leur propre chemin d’une vie plus digne. De cet-

5 Pages 41-50

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5.1 Page 41

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40ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
te façon, le charisme salésien et l’innovation sociale sont comme
les deux faces d’une même médaille : la première au sens théolo-
gico-pastoral et spirituel, et la seconde dans le langage acadé-
mique et civil d’aujourd’hui qui cherche à indiquer les processus
de cohésion au sein de la culture, amenant individus et collecti-
vité au développement humain intégral et, par conséquent, de
notre vision du monde de la vie à la transcendance.
Dans son magistère, le Pape François établit un dialogue im-
portant et nécessaire entre le langage de l’engagement social de
l’Église, qui défend la dignité humaine, et celui des organisations
internationales qui garantissent des politiques pour le bien-être
des peuples.
Au cours des dernières décennies, de nombreux programmes
ont été promus par des organisations ecclésiastiques et civiles opé-
rant dans le domaine de la coopération au développement, dont
la plupart convergent vers le concept de durabilité. Une organi-
sation – en l’occurrence une œuvre sociale ou un service social –
est durable lorsqu’elle génère un équilibre sain entre l’accomplis-
sement de sa mission, l’impact qu’elle a sur l’environnement et
la viabilité financière qui la soutient. De ce point de vue, il est in-
téressant de considérer la durabilité comme une composante qui
aide à évaluer le sens des Œuvres Sociales et des Services Sociaux
salésiens. C’est l’occasion de surmonter le danger qui existe dans
de nombreuses institutions sociales (et parfois ecclésiales) de ré-
duire les valeurs de l’Évangile et de la doctrine sociale à de simples
actions philanthropiques, en évinçant de nos plans d’intervention
de véritables processus d’accompagnement à la transcendance.
3.2 Complémentarité des connaissances et des institutions
salésiennes
Le modèle de pastorale qui conduit au développement humain
intégral dans le contexte des Œuvres Sociales et des Services So-
ciaux salésiens est enrichi par la contribution de diverses disci-
plines, parmi lesquelles je voudrais souligner les suivantes :

5.2 Page 42

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LERECTEURMAJEUR41
a. La contribution salésienne dans l’approche des Droits Humains
dans nos contextes.
La pluralité culturelle et les exigences légales ont conduit la
Famille Salésienne à ressentir le défi de devoir répondre d’une
manière particulière aux besoins des jeunes à risque dans tous
les contextes. Cependant, le phénomène de la mondialisation
rend les facteurs qui causent l’injustice sociale et la violation des
droits des personnes, ainsi que les stratégies qui sont générées
pour les combattre, de plus en plus communs et similaires dans
toutes les sociétés et tous les lieux.
Comprendre les clés sociologiques de chaque moment histo-
rique dans les différents contextes est l’occasion de renforcer
le travail salésien dans le contexte des Œuvres Sociales et des
Services Sociaux salésiens ; et c’est une façon concrète de le pro-
jeter dans l’avenir pour en garantir le sens. Cette discipline nous
fournit les outils pour assurer la pérennité de notre engagement
envers les jeunes, car la société évolue constamment ; cela nous
aide à être profonds et passionnés dans notre travail, car plus
nous sommes capables d’analyser la condition du changement
humain, plus nous aurons d’opportunités de trouver les clés qui
conduisent aux changements vers le développement intégral.
Avec une méthodologie interdisciplinaire, activant des obser-
vateurs qui favorisent une lecture sociologique attentive et
constante des phénomènes qui font bouger la dynamique des
enfants et des jeunes, on indique la voie pour la configuration
des itinéraires éducatifs à suivre et l’on ouvre l’entrée à divers
forums, tels que ceux qui dans chaque pays et dans chaque région
sont établis pour dénoncer la violation des droits des mineurs.
En même temps, on offre la possibilité de travailler pour la
défense de ces droits. La tâche d’observer ces phénomènes est
essentielle dans ce contexte, car dans la formulation du PEPS,
une analyse contextuelle bien faite rendra visible l’offre de nos
Services Sociaux et nous maintiendra pertinents parmi les insti-
tutions du secteur social.

5.3 Page 43

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42ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
En tant qu’Église et en tant que Congrégation Salésienne,
nous reconnaissons que les Droits Humains sont un don précieux
que nous devons défendre et promouvoir. Nos collectivités locales
et provinciales ont parcouru un long chemin à cet égard. En 2009,
avec le Congrès Système Préventif et Droits Humains, la Congré-
gation a fait le choix de rendre cette ligne transversale à tous les
contextes et niveaux de nos structures dans le monde. D’une ma-
nière particulière, nous sommes attentifs à la Convention relative
aux droits de l’enfance et de l’adolescence que les Nations Unies
ont proclamée en 1989 comme accord mondial qui accorde de
l’importance aux mineurs en tant que sujets qui ont le droit
d’être éduqués de manière intégrale, en les aidant à développer
toutes leurs capacités et à renforcer leur personnalité. De cette
façon, un chemin est assuré à travers lequel l’humanité peut
avancer avec confiance vers la réalisation de la paix et de la di-
gnité humaine, dans la mesure où les nouvelles générations sont
respectées et formées dans cette attitude.
Cela devrait nous rassurer de savoir qu’en tant que religieux
et laïcs de la CEP, nous prenons les mesures nécessaires et déve-
loppons les outils nécessaires pour sauvegarder l’intégrité des
mineurs et de toute la communauté, sachant que tous ses
membres doivent les connaître, les intérioriser, les respecter et
les observer.
b. La pédagogie sociale en clé salésienne.
Lorsque nous parlons de risque social, nous entendons la pos-
sibilité réelle que l’on porte atteinte aux Droits Humains des gens
ou qu’ils soient radicalement violés. Dans les contextes humains
les plus divers, nous trouvons de nombreuses formes de pauvreté
qui touchent les mineurs en général. Cependant, les contextes
de grande pauvreté socio-économique concentrent un grand
nombre d’éléments qui mettent en danger la dignité des per-
sonnes. Il existe de nombreuses périphéries humaines qui entraî-
nent la marginalisation subie par des millions de personnes par
rapport à certains des avantages dont bénéficient les citoyens or-
dinaires. Dans des cas plus scandaleux et dégradants, nous

5.4 Page 44

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LERECTEURMAJEUR43
voyons comment des millions d’autres êtres humains vivent dans
l’exclusion totale, sans pouvoir avoir les opportunités qui de-
vraient être garanties dans toutes les sociétés.
Notre option charismatique en faveur des plus pauvres nous
appelle à nous engager, dans la mesure du possible, à aider à bri-
ser les cycles de la pauvreté et de l’exclusion, et nous le faisons,
fondamentalement, par l’éducation. Dans la plupart des Pro-
vinces qui ont des programmes sociaux, il y a le défi de former
des éducateurs sociaux et des pédagogues sociaux, car il n’est pas
facile de trouver les bons profils dans tous les contextes et, dans
de nombreux cas, il n’y a même pas d’offre académique pour les
préparer en tant que tels.
Du point de vue séculier, les éducateurs sociaux et les péda-
gogues sociaux sont une figure très similaire à l’assistant salésien
que Don Bosco voulait pour ses présences. À travers la pédagogie
sociale, nous nous demandons quel type de citoyen nous devons
accompagner vers la maturité, à partir de la reconnaissance des
singularités des enfants, des adolescents et des jeunes de nos pré-
sences.
Parmi les nombreux écrits importants sur la pédagogie sociale,
je voudrais suggérer tout simplement la lecture actualisée du Sys-
tème Préventif proposée par notre confrère, le Père Jean-Marie
Petitclerc,35 qui observe qu’il y a trois moments-clés où les
Œuvres Sociales et les Services Sociaux salésiens proposent ac-
tuellement des itinéraires d’accompagnement pour les jeunes à
risque : la pédagogie de l’accueil, la pédagogie de l’espérance et
la pédagogie de l’alliance.
La pédagogie de l’accueil identifie les premiers pas que les
éducateurs franchissent pour entrer en contact avec chaque
jeune. À partir de là, est généré le lien qui permettra à chacun
d’entre eux de s’ouvrir à des propositions pédagogiques. C’est
35 Cf. JEAN-MARIE PETITCLERC, Les valeurs les plus significatives du Système
Préventif, in AA. VV., Système Préventif et Droits Humains, Rome 2009.

5.5 Page 45

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44ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
possible parce que le jeune reconnaît de la crédibilité à l’édu-
cateur qui l’accompagne. En fait, si la confiance fait défaut,
il n’y aura pas de processus éducatif.
La pédagogie de l’espérance permet de voir comment des édu-
cateurs et des spécialistes de différentes disciplines proposent
des itinéraires qui permettent d’accompagner le jeune, en l’ai-
dant à mûrir de manière intégrale. On perçoit qu’il y a un
chemin à suivre, basé sur la confiance, qui portera ses fruits.
– Enfin, la pédagogie de l’alliance permet de découvrir le ré-
seau de réseaux qui se construit et qui doit garantir aux per-
sonnes, en l’occurrence aux jeunes qui se tournent vers nos
Œuvres Sociales et nos Services Sociaux, les opportunités qui
les aideront à grandir en tant que citoyens, à exercer leurs
droits et devoirs, et à participer à un développement sain de
la culture. Cela démontre la fonction de régulation de la so-
ciété comme garante des droits, canalisée par le rôle de l’État
et des institutions publiques, ainsi que des organes qui doi-
vent garantir le bien-être des citoyens.
c. La complémentarité des connaissances.
Comme je l’ai déjà dit, le modèle pastoral et psychosocial est
basé sur l’instauration de la confiance, de l’espérance et de l’al-
liance. Il est merveilleux d’observer combien le Système Préven-
tif de Don Bosco a la capacité d’impliquer tant de personnes –
laïcs et personnes consacrées – qui enrichissent nos présences
avec de nouveaux langages, de nouvelles expériences éducatives,
de nouvelles routes à parcourir pour aller à la rencontre des
jeunes les plus nécessiteux. Dans ce travail de complémentarité,
nous, Salésiens consacrés, avons aussi l’occasion de contribuer à
la grande richesse de l’accompagnement personnel et spirituel
des mineurs, de leurs familles et de leurs quartiers ou commu-
nautés locales.
Dans notre Congrégation, en plus d’une riche expérience pas-
torale, nous avons un patrimoine intellectuel abondant qui a don-
né naissance à des écoles, des instituts, des centres de formation

5.6 Page 46

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LERECTEURMAJEUR45
professionnelle, des centres de soins pour les mineurs, des
groupes de recherche et de nombreuses publications scientifiques
qui font de nos Universités et de nos Institutions d’Enseignement
Supérieur de véritables points focaux qui éclairent la réflexion
dans les différents domaines de la connaissance, et qui prennent
un sens particulier lorsque cela a un impact sur le processus d’ac-
compagnement des individus et des groupes. Cette énorme capa-
cité a été réalisée par les Salésiens et les laïcs qui ont offert, et
continuent d’offrir aujourd’hui, leurs capacités intellectuelles au
service de la mission.
Parmi les offres importantes de l’Enseignement Supérieur,
notre Université Pontificale Salésienne de Rome (UPS), en tant
qu’université de la Congrégation, a vu naître d’importantes pro-
ductions académiques dans les domaines de la pédagogie et de la
pédagogie sociale, de la psychologie et de la sociologie, qui sont
fondamentales pour la consolidation du contexte des Œuvres So-
ciales. Nous devons poursuivre dans cette voie et accroître la col-
laboration avec les autres IUS (Institutions Universitaires Su-
périeures) et avec les Universités dans leur engagement en faveur
du développement humain dans de multiples domaines.
J’en appelle aux Provinces, et aux personnes qui servent dans
les Œuvres Sociales, afin qu’au milieu d’un travail apostolique
intense (éducatif et social), elles puissent effectuer un exercice
sain d’intelligence pastorale pour ne pas céder à la tyrannie de
ne répondre qu’à l’urgence. Nous devons systématiser notre ac-
tion éducative et la tenir constamment à jour, avec une analyse
permanente de la réalité, des contextes et des réalisations qui
peuvent donner un sens à la mission. Il est vrai que toutes les
communautés n’ont pas la capacité de mener à bien cette tâche.
Il est donc très utile de créer des réseaux également à cet égard.
C’est pourquoi j’invite également nos établissements d’Ensei-
gnement Supérieur à veiller à ce qu’une grande partie de leur ré-
flexion sur le secteur social puisse provenir des territoires où se
trouvent nos œuvres salésiennes et de l’expérience que nous y

5.7 Page 47

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46ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
vivons. Cette recherche universitaire remplit vraiment sa fonc-
tion sociale de fournir des données et des réflexions qui condui-
sent à une compréhension sage des phénomènes humains et cul-
turels, et que cela permet aux différents agents sociaux et édu-
cateurs de prendre des décisions, générant ainsi les actions né-
cessaires et même innovantes pour chaque contexte.
Enfin, j’invite les Œuvres Sociales et les Services Sociaux, les
Universités Salésiennes, le Secteur de la Pastorale des Jeunes, le
Secteur des Missions et celui de la Communication Sociale de la
Congrégation, les Procures Missionnaires et les ONG d’inspira-
tion salésienne, ainsi que les Provinces à s’unir et à se coordonner
de plus en plus, et à travailler dans des projets multisectoriels
avec un sens de la communion et de la coresponsabilité, pour
continuer à donner les meilleures réponses possibles et respon-
sables à ces enfants et à ces jeunes, ainsi qu’à leurs communautés
appauvries ; et tout cela, toujours dans la fidélité au charisme.
3.3 Engagement à la citoyenneté active.
De la logique avec laquelle j’ai présenté la réflexion jusqu’à ce
point, il est facile de conclure qu’il n’est pas possible d’avoir une
proposition de développement humain intégral qui favorise les gens
sans les impliquer dans ce même processus, donc je souligne deux
aspects très importants qui nous aident à renforcer cet objectif :
a. Formation à la citoyenneté active.
La citoyenneté active conduit à la formation de personnes sen-
sibles et attentives aux grands défis de l’humanité et au désir de
faire quelque chose pour trouver des solutions communes. Il est
très important de motiver et d’apprendre aux jeunes à réfléchir
et à proposer des parcours, des objectifs et des processus basés
sur la valeur et la richesse des personnes en leur lieu, territoire
et contexte. Cela leur permettra d’exercer un certain leadership
dans la recherche du bien commun et l’amélioration de leur
propre vie et de celle des autres. Du point de vue de la foi et de la
perspective chrétienne, cela signifie préparer des jeunes qui se-

5.8 Page 48

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LERECTEURMAJEUR47
ront de vrais « disciples-missionnaires » (selon le mot du Pape
François)36 capables d’avoir du sens ici et maintenant.
Dans un nombre important de Provinces, il existe des pro-
grammes spécialisés de formation à la citoyenneté active, conçus
à la fois pour former les jeunes et les adultes dans ce domaine et
pour mettre sur pied des projets qui renforcent cette dimension
de la citoyenneté active dans les différents contextes pastoraux.
b. Le volontariat pour la construction de l’amitié sociale.
Le volontariat est l’une des réalités présentes au Valdocco de-
puis les origines du charisme (même si ce terme est plus adapté
aujourd’hui qu’à ceux de l’époque). Ce sont les jeunes eux-mêmes
qui ont voulu aider Don Bosco à remplir sa mission. De cette ex-
périence, certains d’entre eux sont restés avec lui, et avec
quelques-uns d’entre eux, Don Bosco a fondé la Congrégation Sa-
lésienne. Il est beau d’imaginer ce qu’a dû penser Maman Mar-
guerite lorsque Don Bosco lui a demandé son aide pour être la
mère de ses jeunes. Elle aura éprouvé beaucoup d’émotion et une
joie profonde de savoir qu’elle aidait son fils dans quelque chose
d’important. Il est possible qu’elle ait ressenti de la nostalgie en
quittant la maison où elle vivait depuis de nombreuses années :
la terre pour laquelle elle avait travaillé dur, sa famille et ses voi-
sins. Elle a dû ressentir de l’incertitude en partant pour l’incon-
nu, car l’inconnu était sans aucun doute la vie qui l’attendait au
Valdocco, et ainsi de suite. Malgré tout, elle a accepté l’invitation
de son fils et a contribué à améliorer la vie de nombreux jeunes.
La mission salésienne a continué de se répandre dans le monde
entier, fruit de l’Esprit Saint (véritable inspirateur du charisme),
et beaucoup de gens y ont adhéré. Comme Don Bosco, nous avons
aussi besoin d’aide aujourd’hui pour continuer à édifier le Royau-
me de Dieu partout où le Seigneur nous a plantés. Comme Don
Bosco, nous pouvons aussi proposer aux jeunes d’être pasteurs et
36 Cf. PAPE FRANÇOIS, Evangelii Gaudium, nn. 119-121 [Sur l’annonce de
l’Évangile dans le monde d’aujourd’hui], Rome, 24 novembre 2013.

5.9 Page 49

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48ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
éducateurs d’autres jeunes, et une manière de le faire, parmi les
nombreuses façons de vivre et de s’engager, est le volontariat.
Par cette expérience, nous pouvons promouvoir une culture
de solidarité, l’ouverture de l’esprit et du cœur. À travers la ren-
contre avec les autres, dans d’autres cultures et d’autres régions,
l’expérience du volontariat offrira aux gens, en particulier aux
jeunes qui ont été les bénéficiaires de nos processus d’accompa-
gnement dans certains milieux salésiens, une expérience qui les
aidera à avoir une perspective valable et riche sur leur vie. Les
présences salésiennes qui accueillent les volontaires sont positi-
vement impactées par leur présence.
Dans notre pastorale des jeunes, il existe différents types de
volontariat dans lesquels les personnes donnent généreusement
de leur temps, de leur travail et de leur vie dans les maisons sa-
lésiennes ou dans les différents Services offerts, ce qui est égale-
ment un indicateur très important de ces présences dans la
consolidation du développement humain intégral. Cette expérien-
ce, qui se déroule avant tout dans nos Œuvres Sociales et Mis-
sionnaires, est un don de Dieu qui se vit dans le monde salésien
et qui a créé des liens d’amitié et d’appartenance entre volon-
taires, Salésiens et jeunes de nos œuvres. Les communautés sa-
lésiennes qui accueillent des volontaires sont aussi interpellées
par leur présence même et ressentent souvent le défi que repré-
sentent le contact et la collaboration avec les volontaires pour
vivre davantage en témoins comme Salésiens de Don Bosco.
3.4. Éducation à la foi et accompagnement dans les Œuvres
Sociales salésiennes
À l’heure où les Œuvres Sociales salésiennes cherchent avant
tout à donner la priorité aux personnes (enfants, adolescents et
jeunes) plutôt qu’aux structures, aux services et à la gestion elle-
même, nous ne pouvons pas oublier que « Pour nous aussi l’évan-
gélisation et la catéchèse sont la dimension fondamentale de notre
mission. Comme Don Bosco, nous sommes appelés, tous et en tou-

5.10 Page 50

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LERECTEURMAJEUR49
te occasion, à être des éducateurs de la foi. »37 La catéchèse et
l’éducation à la foi ne sont pas quelque chose que nous devrions
offrir uniquement aux garçons et aux filles les plus chanceux, les
plus habiles et les plus capables. Ce sont précisément les plus né-
cessiteux qui sont les premiers à devoir s’enrichir du don de la
présence du Seigneur dans leur vie, du don de la foi, quelle que
soit leur religion. Ne tombons pas dans l’erreur de penser que nos
destinataires privilégiés ne sont jamais suffisamment préparés
pour pouvoir accomplir ce chemin d’initiation ou de maturation
chrétienne dans la foi. C’est pour cette raison que nous avons écrit
que « Don Bosco a transmis sa passion pour le salut des jeunes
vécue dans l’engagement constant d’une catéchèse simple, essen-
tielle, adaptée à la condition, à l’âge, à la culture des jeunes et
jointe aux autres propositions éducatives et récréatives de l’Ora-
toire. La catéchèse salésienne ne s’actualise pas au terme d’un
parcours préparatoire mais constitue le cœur, implicitement,
des premières rencontres et, explicitement, de toute la formation.
Don Bosco ne distinguait pas entre la première annonce et la
catéchèse mais, quand il rencontrait un garçon, il l’invitait tout
de suite opportunément à faire un chemin de vie chrétienne ».38
Fidèle à la tradition salésienne, je crois qu’il est essentiel de
ne pas négliger le fait que l’éducation à la foi et à la catéchèse
est mise au service de la formation intégrale de la personne
humaine, toujours dans le respect de chaque individu.
4. LE MILIEU DU SYSTÈME PRÉVENTIF
Le Système Préventif, où nous trouvons l’identité éducative et
spirituelle salésienne, se concrétise d’une manière très particu-
lière dans la prise en charge des adolescents et des jeunes à risque
social dans différents modèles éducatifs et pastoraux. Tout milieu
37 Cf. C 34.
38 DICASTÈRE POUR LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES, Pastorale salé-
sienne des jeunes. Cadre de référence, Éditions SDB, Rome 20143, p. 143.

6 Pages 51-60

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6.1 Page 51

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50ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
pastoral doit pouvoir apporter une réponse adéquate et spécifique
à la réalité des jeunes avec qui nous partageons notre vie, selon
le « critère oratorien » comme source permanente d’inspiration.
Les Œuvres Sociales et les Services Sociaux salésiens ont une
double tâche : prévenir les situations susceptibles de violer les
droits des enfants et des jeunes et guérir les blessures causées
par la violation de ces droits, qui ont conduit à des conditions
douloureuses de marginalisation.
La défense, la restitution et la protection des droits des en-
fants, des adolescents et des jeunes – ainsi que de leurs familles,
groupes et quartiers – donnent au Système Préventif Salésien
une caractérisation et une mise en œuvre très concrètes. L’atté-
nuation du risque social, la restauration des droits, la réinsertion
et la réintégration dans la vie sociale sont les résultats attendus
de cette action pastorale. À partir de notre option évangélisatrice,
tous nos milieux sont appelés à avoir une perspective sociale en
faveur des plus pauvres et des plus défavorisés.
Nous ne pouvons pas juger les jeunes uniquement sur la base
de leurs problèmes. Il est vrai qu’il n’est pas facile de travailler
dans le milieu des Œuvres Sociales et des Services Sociaux. Com-
me Don Bosco, la patience et une grande tolérance à la frustra-
tion doivent être enrichies par la foi et la certitude de travailler
pour le Royaume de Dieu. Mais en même temps, l’énorme satis-
faction de voir les résultats chez beaucoup de ces jeunes, en cha-
cun d’eux, chacun selon son propre rythme et selon ses propres
possibilités, chacun avec ses propres dons, cela continue d’être
un « signe de résurrection » comme à Naïm.
C’est une joie qu’en tant que Salésiens et laïcs nous éprouvons
parce que nous sommes certains que l’option pour les Œuvres
Sociales salésiennes et les Services Sociaux salésiens reflète le
visage même de Dieu.
4.1 Une réponse constante
Le charisme de Don Bosco est une manifestation de la prédi-

6.2 Page 52

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LERECTEURMAJEUR51
lection de Dieu pour les jeunes et, parmi eux, pour les moins fa-
vorisés. Ceci est démontré par la multiplicité des projets qui com-
posent le secteur des Œuvres Sociales et des Services Sociaux de
la Congrégation salésienne dans 134 pays. Actuellement, les Sa-
lésiens et les laïcs de nos présences s’occupent des enfants, des
adolescents, des jeunes et des communautés à risque, au moyen
de 1 120 programmes environ qui, sur les cinq continents, sont
liés aux différents contextes pastoraux de quelques œuvres, ou
constituent des Communautés Éducatives et Pastorales avec des
projets spécifiques du modèle social. Ces expériences sont le ré-
sultat de plusieurs décennies de travail généreux au cours des-
quelles les communautés locales et provinciales ont répondu avec
foi à la voix de l’Esprit, réagissant aux besoins des jeunes dans
leurs contextes et réalités, renouvelant et actualisant la façon
d’interpréter et d’appliquer le Système Préventif.
Malgré les distances et les différences culturelles dans les-
quelles sont nées les différentes propositions, cet environnement
se consolide de plus en plus tant pour la systématisation et la
professionnalisation des itinéraires proposés face aux différents
problèmes de la jeunesse, que pour l’évolution législative qui
a caractérisé le secteur social (parfois appelé secteur tertiaire).
Le phénomène de la mondialisation a également homogénéisé les
problèmes qui mettent en péril la dignité des personnes et, en
réponse à cela, la mise en réseau a conduit à des réponses per-
mettant d’offrir des solutions adéquates.
En tant que Recteur Majeur, j’ai indiqué dans les Lignes de
programmation du Recteur Majeur pour la Congrégation Salé-
siennes après le CG 28 la « priorité absolue pour les jeunes, les
plus pauvres et les plus abandonnés et sans défense », et j’ai af-
firmé avec une profonde conviction que « si, un jour, nous aban-
donnons les jeunes et, parmi eux, les plus pauvres, commencera
alors le déclin de la Congrégation ».39
39 Cf. CG28, pp. 36 à 39.

6.3 Page 53

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52ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
Je suis très reconnaissant au Seigneur de voir le chemin par-
couru dans de nombreuses communautés locales et provinciales.
En ce moment, je renouvelle l’invitation à continuer à partager la
richesse du patrimoine charismatique que nous possédons, afin
qu’ensemble, nous puissions continuer à façonner et à consolider
l’identité évangélisatrice et éducative de cet important environne-
ment dans lequel nous sommes aussi témoins de l’amour et de la
bonté du Seigneur. Pour atteindre cet objectif, nous devons unifier
toujours plus les langages qui nous amèneront à nous comprendre
et à dialoguer sur ce que nous considérons comme important dans
nos propositions. Nous pourrons ainsi établir les critères mini-
maux, mais communs, qui doivent guider le PEPS propre à ce
contexte éducatif et pastoral dans lequel nous travaillons avec les
plus pauvres et les plus abandonnés, et renforcer la mise en réseau
entre les Provinces et les Régions (salésiennes) au sein de notre
Congrégation. Il est vrai qu’il y a des Pays et des Provinces où cette
réflexion est très avancée ; dans d’autres cas, on avance plus len-
tement, mais des mesures importantes sont prises.
Par ces mots, je souhaite accompagner et soutenir les efforts
de nombreuses Provinces qui, en insérant fermement le choix
préférentiel pour les plus pauvres dans le POP, consacrent tout
type de ressource à cette mission et garantissent la pérennité de
ces programmes et services.
De la même manière, je suis avec beaucoup d’espoir le travail
consistant de certaines Conférences Provinciales et Régionales
qui ont créé des structures de coordination pour les processus de
gestion, de communication et de formation du Secteur social sur
leurs territoires.
À cet égard, je voudrais souligner le travail effectué par Les
Jeunes à risque (YAR) en Inde, par le Réseau Salésien d’Action
Sociale au Brésil et par les Salésiens pour l’Action Sociale en Ita-
lie, par les Plateformes Sociales Salésiennes en Espagne et par
l’expérience du Réseau Salésien de l’Amérique Sociale (RASS)
qui opère depuis plus de 20 ans de réflexion ininterrompue et

6.4 Page 54

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LERECTEURMAJEUR53
d’action commune et qui comprend 18 Provinces des 2 Régions
Salésiennes du continent américain. Dans toutes ces expériences,
il y a des lignes d’action définies dans des plans d’action de qua-
lité, des stratégies d’intervention consolidées pour les jeunes, un
soutien technologique approprié et des programmes de formation
conjoints. Et surtout, je note avec joie l’intense passion éducative
et évangélisatrice en faveur des jeunes les plus pauvres et les plus
à risque.
Une partie très importante de ces propositions est réalisée
avec les Filles de Marie Auxiliatrice et d’autres Groupes de la Fa-
mille Salésienne, où la contribution significative de chacun
d’entre eux enrichit la réponse charismatique des propositions
éducatives salésiennes dans le monde. Ce travail familial cores-
ponsable a été source de revitalisation. Et l’engagement à tra-
vailler comme Famille Salésienne est un trait constitutif de notre
identité qui fait de nos Œuvres Sociales et de nos Services So-
ciaux un véritable « lieu théologique de rencontre avec Dieu ».
Il y a aussi des cas très significatifs dans lesquels des partena-
riats avec d’autres Congrégations religieuses et Diocèses ont vu
le jour, faisant de notre travail un engagement de plus en plus
ecclésial.
4.2 Nouvelles formes de mission
La Consulte Mondiale des Œuvres Sociales et des Services So-
ciaux qui s’est tenue à Rome en 2019, convoquée par le Secteur
de la Pastorale des Jeunes dans le cadre du Synode sur les Jeunes,
a ratifié le parcours que ce contexte doit continuer à suivre,
conformément à la proposition du Pape François sur le dévelop-
pement humain intégral. Dans la continuité de la réflexion me-
née en 2019 et comme partie intégrante des Lignes de program-
mation du Recteur Majeur pour la Congrégation Salésienne après
le CG28, j’ai jugé nécessaire de convoquer un Congrès Inter-
national des Œuvres Sociales et des Services Sociaux
Salésiens, comme espace de convergence de toutes les Provinces

6.5 Page 55

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54ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
et Institutions d’appartenance, pour prier, réfléchir, partager et
proposer des accords et des actions communes qui puissent
consolider ce contexte dans notre Congrégation.
Nous vivons à une époque de changements sociaux rapides et,
précisément pour cette raison, les Services Sociaux évoluent éga-
lement rapidement. Face à cette réalité, ce contexte éducatif et
pastoral doit être défini non pas tant par les services offerts que
par la méthode qui l’amène à avoir du poids, dans la logique du
développement humain intégral, sur la vie des enfants, des ado-
lescents et des jeunes. L’observation permanente des phéno-
mènes sociaux et culturels nous donne l’occasion d’identifier
quelles sont les périphéries de la condition humaine et, par consé-
quent, de proposer des stratégies nouvelles et opérationnelles
pour atteindre les personnes. La capacité d’intercepter toutes les
situations qui causent tant de souffrances humaines, tant de
marginalisation et tendent à créer des situations de « mise à
l’écart », en particulier chez les enfants et les jeunes, nous pousse
à donner des réponses concrètes.
En ce sens, je ne peux manquer de mentionner au moins trois
grandes blessures qui affligent l’humanité en ce moment.
a. L’effet dévastateur de la pandémie de COVID.
L’arrivée de la pandémie a eu des effets dramatiques sur l’éco-
nomie mondiale. De nombreux cycles de production se sont arrê-
tés et la fourniture de services a été réduite de manière exponen-
tielle. Cependant, notre travail dans les Œuvres Sociales et les
Services Sociaux a été amplifié par des situations telles que l’as-
sistance aux malades, les chaînes de solidarité dans la distribution
de nourriture et d’autres nécessités de base. Quant aux enfants
et aux jeunes à risque, au moment de la pandémie, ils étaient déjà
là ; c’était leur maison, nous ne pouvions pas les renvoyer et
les laisser dans la rue. La Providence nous a donné la force de les
accompagner et les ressources pour survivre en pleine crise.
Au moment où j’écris cette lettre, le fléau de la pandémie n’a
pas encore disparu et le virus continue de muter. La pandémie

6.6 Page 56

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LERECTEURMAJEUR55
de COVID 19 a touché toutes les sphères et tous les niveaux so-
ciaux : à la fois les sociétés de « bien-être » et les sociétés les plus
pauvres et touchées par la misère. Aux premières appartiennent
les plus riches et les plus puissants de ce monde qui ont égale-
ment de meilleures chances d’accéder aux soins. Cependant, nous
ne pouvons pas oublier que dans les endroits les plus pauvres et
les plus délaissés – dans les pays considérés « en voie de dévelop-
pement » – la crise sanitaire causée par le COVID 19 continue
d’être l’une des injustices sociales les plus aberrantes qui existent
aujourd’hui et auxquelles de nombreuses populations sont sou-
mises en raison de la négligence politique, de la corruption et du
manque de solidarité d’une partie du monde vers l’autre (la plus
grande et la plus pauvre).
b. La terrible guerre en Ukraine.
Comme je l’ai écrit par ailleurs, la guerre scélérate qui a
conduit à l’invasion de l’Ukraine a brisé de nombreux rêves de
paix qui avaient surgi au cours des dernières décennies. La des-
truction, les dégâts, les décès et les familles décimées par la perte
de leurs proches sont la première conséquence de cette tragédie.
Notre solidarité est avec tout le peuple ukrainien et, d’une ma-
nière particulière, avec nos frères et membres de la Famille Sa-
lésienne qui n’ont pas hésité dans leur mission à être des signes
concrets de la présence de Dieu au milieu du peuple.
Nous avons vu de nombreux signes d’unité et de solidarité.
Nos Provinces salésiennes en Europe (SDB et FMA) ont répondu
admirablement, activant des plans pour accueillir des milliers de
familles déplacées à cause des bombardements et des destruc-
tions. Dans de nombreux cas, des processus ont été mis en œuvre
pour les relier aux systèmes sociaux des différents pays d’accueil
et leur garantir un plus grand bien-être. Les maisons salésiennes
des pays limitrophes de l’Ukraine, et pas seulement, ont servi de
centres d’accueil et de distribution pour l’aide humanitaire pro-
venant du monde entier. Nous avons vu comment, dans les diffé-
rents endroits où nos confrères et consœurs ukrainiens sont ar-

6.7 Page 57

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56ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
rivés, la foi qui nous pousse à agir solidairement et à être une
seule famille, a été célébrée et partagée.
c. Autres lieux de souffrance, de mort et de faim.
Ce serait une grave omission de ma part si je ne rappelais pas
ici la réalité de la souffrance, de la mort et de la faim dans de
nombreux autres endroits où la guerre entre sociétés sœurs, les
guerres civiles et les groupes terroristes (dont beaucoup en
Afrique) continuent d’être un fléau qui semble n’avoir pas de fin,
et qui n’est pas visible dans les médias parce que cela se passe
dans des zones qui ne répondent pas aux intérêts des groupes
qui contrôlent le pouvoir économique à l’échelle mondiale. Là
aussi, nos confrères et nos consœurs ainsi que d’autres membres
de la Famille de Don Bosco sont présents avec des propositions
de résurrection et de vie au milieu d’une culture de la mort.
4.3 Œuvres Sociales et Services Sociaux salésiens parmi
les migrants et les réfugiés.
Dans son Message pour la Journée Mondiale du Migrant et
du Réfugié 2018, le Pape François a écrit que « tout immigré qui
frappe à notre porte est une occasion de rencontre avec Jésus
Christ, qui s’identifie à l’étranger de toute époque accueilli ou
rejeté. »40 Il a souligné que face à ce drame de millions de per-
sonnes contraintes de quitter leurs terres à cause des guerres,
de la pauvreté et de la violence, notre réponse commune pourrait
s’articuler autour de quatre verbes : « accueillir, protéger, pro-
mouvoir et intégrer ». Comme l’a dit le CG 28, les migrants ne
peuvent pas être un problème, ils sont pour nous, Salésiens d’au-
jourd’hui, une grande occasion de rencontrer Jésus.
Le Pape nous encourage à « toucher les blessures » du corps
de ceux qui souffrent ; lorsque cela se produit, nous devenons
40 PAPE FRANÇOIS, Message pour la Journée Mondiale du Migrant et du
Réfugié 2018, « Accueillir, protéger, promouvoir et intégrer les migrants et les
réfugiés », Rome, 15 août 2017.

6.8 Page 58

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LERECTEURMAJEUR57
vraiment sensibles à leur douleur et, en tant qu’hommes de foi
et pasteurs de jeunes, nous sommes invités à ne pas rester im-
mobiles face à ce drame. Le charisme salésien trouve tout son
sens dans ce domaine du service pastoral et social qui grandit de
plus en plus dans la Congrégation et dans lequel nous dévelop-
pons également des propositions d’accompagnement pour les
différents types de migration, tant au sein de certaines nations
que dans les migrations internationales dont s’occupe une bonne
partie des Provinces.
À cet égard, je voudrais souligner notre attention sur la mi-
gration volontaire permanente pour des raisons économiques,
professionnelles ou d’études. En outre, nous prenons également
en charge les personnes en migration volontaire temporaire, en
particulier les travailleurs qui entrent de manière saisonnière
pour participer aux marchés du travail des pays développés. Nous
accompagnons les migrations forcées de ceux qui fuient leur pays
à cause des guerres, de la violence, des épidémies ou des catas-
trophes naturelles. Certains de ces migrants sont des réfugiés
demandeurs d’asile politique et beaucoup d’entre eux sont
contraints de rester pendant de longues périodes à attendre des
réponses infructueuses des gouvernements. En ce sens, je vou-
drais remercier nos confrères pour l’excellent travail accompli
dans les camps de réfugiés de Palabek en Ouganda, de Kakhuma
au Kenya et de Juba (Soudan du Sud) où, malgré les circons-
tances difficiles, notre présence est un phare d’espérance pour
toutes ces personnes.
Tous les migrants ont en commun la recherche du bien-être,
le leur et celui de leurs familles qui sont souvent restées dans
leur lieu d’origine et que l’on cherche généralement à regrouper.
Cela nous amène à découvrir que la valeur « affective » dans la
migration est l’une des composantes à prendre en compte lors de
l’accompagnement pastoral d’une personne qui vient de loin.
Nous devons nous demander ce que le migrant que nous voyons
passer devant notre porte doit ressentir dans son cœur ; nous de-
vons nous interroger sur sa solitude et les circonstances dans les-

6.9 Page 59

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58ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
quelles il a quitté sa maison, ses proches, son village et son
peuple. Nous, Salésiens, ne pouvons pas considérer les migrations
comme un « phénomène statistique » à analyser sur la base
de chiffres ; au contraire, nous devons affronter ce drame avec
l’espoir de générer de la vie en nous libérant de l’habitude du
« politiquement correct ». L’Évangile ne connaît pas le « politi-
quement correct » !
En outre, des propositions sont mises en œuvre dans certaines
Provinces salésiennes visant à offrir des alternatives annoncia-
trices de dignité pour les immigrants. Il est vrai qu’il est difficile
et peu gratifiant de travailler avec les pauvres qui sont aussi
d’une autre culture ou religion, qui ne parlent pas notre langue
et qui peuvent porter en eux un lourd fardeau de ressentiment
social. Mais on pourrait se demander quelles compétences a dé-
veloppées Don Bosco lorsqu’il a fait face à ces mêmes défis avec
les garçons du Valdocco. Dans les différents contextes de nos
Communautés Éducatives et Pastorales, nous pouvons nous de-
mander ce que nous pouvons faire pour améliorer la condition
des migrants dans nos villes. De cette façon, les paroisses, les
écoles, les oratoires-centres de jeunes et les centres de formation
professionnelle peuvent déterminer le nombre de migrants avec
lesquels interagir et leur offrir un espace plus significatif où
ils puissent grandir et mieux s’intégrer dans la société.
5. DURABILITÉ DES ŒUVRES SOCIALES ET DES
SERVICES SOCIAUX.
Il est clair que la durabilité des projets et des actions dans le
Secteur Social est importante pour pouvoir continuer à faire le
bien. Les critères que les Organismes internationaux de coopé-
ration au développement indiquent lorsqu’ils réfléchissent à la
durabilité de ces interventions sociales sont au nombre de trois :
la durabilité est garantie si ces interventions ont la capacité de
générer de l’équité sociale en fonction de leur mission, si elles

6.10 Page 60

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LERECTEURMAJEUR59
sont en mesure de garantir la durabilité écologique et si elles ont
les ressources financières pour soutenir cette mission.
Dans nos présences, l’équilibre de ces trois critères doit être
vérifié périodiquement par le noyau (animateur) de la CEP et
doit répondre aux objectifs et indicateurs du PEPS. Dans tous
les cas, nous sommes convaincus que travailler avec cette orien-
tation est pleinement compatible avec la confiance et l’abandon
en la Providence. Car bien faire les choses, avec une grande trans-
parence et communiquer le bien qui est fait, ouvre la voie à la
générosité des bienfaiteurs qui collaborent avec nous sur la base
de la confiance et de la crédibilité. C’est un facteur très impor-
tant. N’oublions pas d’être très exigeants avec nous-mêmes en
termes de clarté, d’honnêteté et de transparence.
En effet, il appartient aux organes de gestion de chaque pré-
sence, projet ou programme dans le Secteur social (en fonction
de la réalité de chaque lieu) d’assurer un compte-rendu transpa-
rent avec des critères de qualité, car de cela dépend, dans une
large mesure, la capacité à négocier des ressources, à obtenir des
contrats avec les différents organismes étatiques, la possibilité
d’établir des accords interinstitutionnels et d’accéder à des pro-
jets nationaux et internationaux avec les agences de coopération.
On pourrait même dire que dans la plupart des pays où nous tra-
vaillons comme défenseurs des droits de l’enfant, c’est précisé-
ment de cet élément-ci que dépend l’octroi de licences accréditant
ou autorisant nos institutions à fournir le service.
Tout cet engagement nous amène à renforcer nos efforts dans
la planification et dans la mentalité de projets, en totale harmo-
nie avec ce qui nous est proposé dans le Cadre de Référence pour
la Pastorale des Jeunes. Nous ne devons pas être paresseux mais
bien organisés dans l’action apostolique, sans tomber dans l’effi-
cacité stérile.
Chers frères et sœurs, ce travail est certes difficile, mais pas
impossible. Pour cette raison, il est nécessaire de comprendre la
logique du Secteur social ou du Tertiaire et de choisir judicieuse-

7 Pages 61-70

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7.1 Page 61

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60ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
ment les profils des personnes qui rejoignent la mission et nous
accompagnent dans les différentes tâches auxquelles nous devons
répondre. Le soin attentif des ressources humaines implique
d’être bien à l’écoute des personnes, de les accompagner dans
une formation commune et de garantir la qualité du travail en
donnant toujours la priorité aux destinataires de la mission. En
assurant tout cela, nous serons toujours en mesure de prendre
les décisions les plus appropriées.
Je crois donc pouvoir dire que durabilité et sens pastoral des
œuvres salésiennes sont deux termes qui se complètent mutuel-
lement.
5.1 La structure organisationnelle dans les activités de
développement salésiennes
Lorsque nous avons une approche claire des rôles et des rela-
tions à établir dans ce domaine particulier de la mission salésien-
ne, nous comprenons encore plus clairement la nécessité de
partir d’une approche pastorale organique et procédurale, dans
laquelle l’autorité est conférée sur la base du service des plus
pauvres. Et c’est beaucoup plus important que d’occuper telle
ou telle position.
Au niveau local, les responsables des œuvres sociales ou des
programmes sociaux doivent veiller à ce que le service offert soit
adéquat, c’est-à-dire que l’action éducative et pastorale réponde
aux besoins des jeunes et de leurs communautés.
Au niveau provincial, les Bureaux de Planification et de
Développement de chaque Province (OPDI) ou les Bureaux de
Projets peuvent soutenir le travail des Œuvres Sociales et des
Services Sociaux dans la formulation technique de ces processus.
La coopération au développement est un engagement de dif-
férents acteurs sociaux. Ces Bureaux ont évolué dans les Pro-
vinces, contribuant à fournir une mentalité de plus en plus or-
ganique et axée sur les processus, à la fois dans les Provinces et
dans les communautés locales.

7.2 Page 62

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LERECTEURMAJEUR61
Il est en outre nécessaire, pour garantir la qualité et l’avenir
de ces œuvres, de prendre soin des personnes, en étant toujours
correct dans les rapports avec les travailleurs et avec toutes les
personnes impliquées. À cette fin, nous devons d’abord veiller au
respect de la législation du travail de chaque pays, en veillant à
ce que les travailleurs reçoivent un salaire équitable, conforme à
leurs performances, et qu’ils bénéficient de conditions de travail
décentes. Et je le dis en particulier en pensant aux pays où les
droits des travailleurs sont mal protégés et où les exigences lé-
gales sont plus faibles. Nous devons nous distinguer en tant que
Congrégation Salésienne par un désir clair de vraie justice (qui
va au-delà de la légalité essentielle) ; sinon, le bien que nous pou-
vons faire pour les garçons et les filles les plus vulnérables ne
sera pas complet et il manquera toujours quelque chose.
Au niveau international, certaines institutions salésiennes
présentes à l’ONU et à Bruxelles sont très importantes, ainsi que
beaucoup de nos Organisations non gouvernementales pour la
coopération au développement et nos Procures Missionnaires.
Toutes ces institutions encouragent la participation de notre
Congrégation Salésienne à la coopération pour le développement
des peuples. Cette nouvelle culture de la collaboration, du don
et de l’aide que nous essayons de générer conduit à son tour à
des changements de mentalité dans les territoires et entre les
personnes, contribue à assurer la durabilité des projets et donne
également un sens plus charismatique à nos Œuvres Sociales et
à nos Services Sociaux.
5.2 Processus de décision
Le modèle opérationnel salésien propose une structure orga-
nique dans l’animation et la gouvernance des Œuvres Sociales
et des Services Sociaux, et désigne les équipes et les décideurs
appelés à prendre les décisions les plus appropriées pour promou-
voir une réponse réelle aux plus vulnérables de ce secteur.
De ce point de vue, j’aimerais faire quelques recommandations

7.3 Page 63

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62ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
que je considère importantes pour être plus significatives et du-
rables dans ce contexte.
1. Nous devons avoir une vision du futur
Dans les Provinces où nous offrons des Services Sociaux, il est
nécessaire de dépasser les individualismes et les territorialismes
qui isolent les œuvres et empêchent le développement du Secteur
Social. Il est nécessaire de se projeter dans le futur, de manière à
garantir la voie vers la durabilité. J’ai insisté sur la nécessité
d’avoir des équipes dédiées à l’observation des phénomènes so-
ciaux et à la connaissance de la législation de chaque lieu pour
connaître tout ce qui nous permet de toujours savoir où nous al-
lons, afin de ne pas perdre présence, validité et signification au
service de ceux qui ont besoin de nous.
2. Avoir une vision organique
Il est nécessaire de permettre au niveau de l’œuvre locale des
Services Sociaux provinciaux et, si nécessaire, nationaux, de
prendre les décisions nécessaires et, à cette fin, une délégation
d’autorité appropriée s’avère indispensable.
Compte tenu du peu de connaissances, de la part de nombreux
dirigeants, de la logique du Secteur Social et de la législation à
laquelle ils doivent répondre, un sens profond du leadership ins-
titutionnel et de la gouvernance est nécessaire de toute urgence,
c’est-à-dire une capacité collégiale à prendre des décisions (cha-
cun selon ses propres responsabilités), selon un plan commun di-
rigé par des spécialistes du domaine en question.
Cette mesure de gouvernance atténue le risque que chaque
maison ou chaque Province interprète différemment et de ma-
nière autonome des aspects d’intérêt commun. Ne pas prêter at-
tention à cet aspect conduirait (oserais-je dire métaphorique-
ment) à la « pachydermie » institutionnelle, à marcher lente-
ment, perdu dans des bureaucraties inefficaces, et à mettre en
danger la chose la plus importante, à savoir le bon accomplisse-
ment de notre mission.

7.4 Page 64

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LERECTEURMAJEUR63
3. Toujours avec une vision d’ensemble.
Il est nécessaire de sauvegarder l’unité des critères et de s’en-
gager dans une vision qui, tant pour les personnes que pour l’éco-
nomie dans son ensemble, profite également aux programmes so-
ciaux, en évitant la tentation d’avoir des œuvres économique-
ment riches et d’autres très pauvres qui pourraient échouer face
à la négligence institutionnelle.
Lorsque la durabilité n’est pas atteinte par des accords avec
des institutions publiques, les Provinces devraient chercher des
moyens d’assurer la durée de vie de ces œuvres et de ces services
inclus dans le POP ; des œuvres et des services qui ne sont jamais
économiquement rentables, mais qui sont destinés aux « der-
niers », nos préférés.
Je considère qu’il est important que dans les Provinces, il y
ait un référent pour les Œuvres Sociales : un membre de l’équipe
de Pastorale des Jeunes, laïc ou religieux, avec des compétences
adéquates à la fois dans la connaissance du Secteur et des poli-
tiques auxquelles répondre, et capable de travailler en équipe,
pour assurer l’harmonie des Œuvres Sociales avec le Projet pro-
vincial, national et congrégationnel.
4. Et les yeux toujours fixés sur les jeunes
Comprendre que le centre de notre action n’est pas dans la
gestion ou les structures, mais chez les jeunes, et que les struc-
tures ne sont que l’outil pour éduquer et évangéliser, cela nous
aide à avoir le même regard que Don Bosco.
Lorsque les jeunes occupent nos cœurs, les préjugés person-
nels et institutionnels sont mis de côté et nous devenons plus
courageux et créatifs dans la recherche des meilleures alterna-
tives pour les accueillir. La compréhension des principaux phé-
nomènes de pauvreté et d’exclusion des adolescents et des jeunes
nous pousse à continuer à faire du contexte des Œuvres Sociales
et des Services Sociaux salésiens un moyen concret et beau de
donner notre vie pour les moins fortunés.

7.5 Page 65

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64ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
CONCLUSION
Chers frères, chères sœurs, Salésiens et laïcs, en union de pen-
sée avec la Doctrine Sociale de l’Église qui, dans le magistère du
Pape François, nous invite à redécouvrir et à renforcer la dimen-
sion sociale du charisme salésien,41 je veux vous inviter à être au-
dacieux, courageux comme Don Bosco dans les choix en faveur
des moins favorisés, des plus « difficiles », des rejetés, de tous
ceux dont les droits sont violés. Notre créativité apostolique doit
toujours avoir comme critère le bien de ceux pour qui nous
sommes nés charismatiquement du cœur de Don Bosco.
Dans notre Famille Salésienne, nous trouvons des exemples
stimulants d’une sainteté réalisée dans le cadre du social et en
faveur des plus pauvres.
La proclamation imminente de la sainteté d’Artémide Zatti qui,
en Argentine, a offert sa vie pour ceux qui étaient exclus du système
de santé, simplement parce qu’ils étaient pauvres et ne pouvaient pas
se permettre de se payer des soins, nous remplit d’une immense joie.
Ce grand saint Salésien coadjuteur, immigré italien, exalte les valeurs
les plus profondes de la miséricorde divine, et c’est un merveilleux
témoignage que la présence de Dieu parmi son peuple déborde de
générosité et d’accueil aimable pour générer la vie en abondance.
Avec Artémide Zatti, nous reconnaissons le grand don pour
l’Église et pour notre Famille Salésienne de figures telles que la
bienheureuse Marie Romero et son travail dans les « citadelles »
des pauvres d’Amérique Centrale ; comme la bienheureuse Marie
Troncatti et son engagement pour la santé et la défense de l’inté-
grité des tribus des missions en Équateur ; comme le vénérable Si-
mon Srugi qui n’a pas hésité à travailler comme infirmier pour les
malades les plus répudiés d’Israël ; et de la même manière nous
nous souvenons du bienheureux Louis Variara qui fut l’apôtre des
malades les plus oubliés et les plus isolés de Colombie où il fonda
aussi la Congrégation des Filles des Sacrés-Cœurs de Jésus et de
41 Cf. Lettre du Pape François au CG28 in ACG 433, pp.57-68

7.6 Page 66

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LERECTEURMAJEUR65
Marie pour continuer à répandre la tendresse de Dieu parmi les
plus faibles. En Amazonie, nous avons le témoignage du travail
avec les cultures indigènes de Louis Bolla au Pérou et de Rodolphe
Lukenbein au Brésil : des confrères qui étaient de véritables
prophètes de la charité, de l’option pour les plus pauvres et de la
sauvegarde de leur culture et de leur milieu naturel.
L’écologie intégrale, comme nous l’enseigne le Pape François,
nous dit que « tout est connecté », et la sauvegarde de la création,
de la « maison commune », est intimement liée à celle des com-
munautés humaines : « Aujourd’hui, nous ne pouvons pas nous
empêcher de reconnaître qu’une vraie approche écologique se
transforme toujours en une approche sociale, qui doit intégrer la
justice dans les discussions sur l’environnement, pour écouter
tant la clameur de la terre que la clameur des pauvres. »42
Notre chemin de sanctification au milieu des jeunes pauvres
et abandonnés continue de s’enrichir par le dévouement de Sa-
lésiens et de laïcs qui, en choisissant de servir les plus pauvres et
les exclus, et avec les méthodes d’action sociale que nous connais-
sons aujourd’hui, découvrent la pleine réalisation de leur vie, et
l’espace sûr de la rencontre avec le Seigneur Jésus-Christ, le Sei-
gneur de la vie en plénitude.
Je demande à notre Mère, Marie Auxiliatrice, de continuer à
prendre sous son manteau protecteur les enfants et les jeunes, les fa-
milles et les communautés marginalisées et oubliées dans les périphé-
ries humaines et sociales et, grâce à son cœur maternel, de continuer
à susciter chez ses enfants salésiens et les laïcs avec qui nous partageons
la mission, la même passion de Don Bosco pour le salut des âmes.
P. Ángel Fernández Artime, SDB
Recteur Majeur
42 Cf. FRANÇOIS, Laudato si’, n° 49.

7.7 Page 67

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66ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
BIBLIOGRAPHIE
PAPE FRANÇOIS, Encyclique Laudato Si’. Sur la sauvegarde de la maison
commune, Rome 24 mai 2015
PAPE FRANÇOIS, Encyclique Fratelli tutti. Sur la fraternité et l’amitié sociale,
Rome 3 octobre 2020
PAPE FRANÇOIS, Exhortation Apostolique Evangelii Gaudium. Sur
l’annonce de l’Évangile dans le monde d’aujourd’hui, Rome 24
novembre 2013
FRANÇOIS, Méditation du matin dans la chapelle Sainte Marthe. Pour
une culture de la rencontre, Rome 13 septembre 2016
PAUL VI, Encyclique Populorum progressio. Sur le développement des
peuples, Rome, 26 mars 1967
CONSEIL PONTIFICAL POUR LA PROMOTION DE LA NOUVELLE ÉVANGÉLISATION,
Directoire pour la catéchèse, LEV, Rome 2020
SALÉSIENS DE DON BOSCO, Chapitre Général 27, Rome 2014
SALÉSIENS DE DON BOSCO, Chapitre Général 28, Rome 2020
DICASTÈRE POUR LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES, La Pastorale Sa-
lésienne des Jeunes. Cadre de référence, Éditions SDB, Rome 20143
DICASTÈRE POUR LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES, Pastorale des
Jeunes et Famille, Éditions SDB, Rome 2021
ALBERICH EMILIO, La catéchèse aujourd’hui. Manuel de catéchèse fon-
damentale, Elle Di Ci, Leumann (TO) 2021
MEDDI LUCIANO, Catéchèse et personne dans la perspective éducative,
dans Catéchèse (2011-2012)
JEAN-MARIE PETITCLERC, Les valeurs les plus significatives du Système
Préventif, dans AA. VV., Système Préventif et Droits Humains, Rome
2009

7.8 Page 68

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2.ORIENTATIONS ET DIRECTIVES
2.1L’ENTRETIEN AVEC LE DIRECTEUR,
L’ACCOMPAGNEMENT SPIRITUEL ET LES ADMISSIONS :
QUELQUES ORIENTATIONS ET DIRECTIVES
Père Ivo COELHO
Conseiller Général pour la Formation
Nous assistons actuellement à une attention renouvelée
pour l’accompagnement spirituel et la formation, tant dans
l’Église que dans la Congrégation. Dans l’Église, les signes les
plus récents en ce sens sont venus du Synode sur les Jeunes et
de l’Exhortation Apostolique postsynodale du Pape François,
Christus vivit.1 Dans la Congrégation, nous avons eu l’enquête
sur les jeunes Salésiens et l’accompagnement en 2017,2 suivie
de Jeunes Salésiens et Accompagnement : Orientations et Direc-
tives (2020).3 Nous célébrons actuellement l’année dédiée à
François de Sales, un saint connu pour son enseignement et sa
pratique de l’accompagnement spirituel. L’accompagnement
spirituel est au cœur de notre charisme : il suffit de regarder
l’expérience de Don Bosco et sa pratique pastorale avec ses
jeunes et ses Salésiens.
Récemment, le Pape François a exprimé de sérieuses préoc-
cupations quant à l’exercice du rôle d’autorité et à la manière
dont est parfois utilisé ce qui est partagé confidentiellement
avec le Supérieur.
1 PAPE FRANÇOIS, Exhortation Apostolique Postsynodale Christus vivit, 25
mars 2019.
2 Cf. M. BAY, Giovani Salesiani e Accompagnamento: Risultati di una
ricerca internazionale, [Jeunes Salésiens et Accompagnement : Résultats d’une
recherche internationale], LAS Rome 2018.
3 Dicastère pour la Formation-Dicastère pour la Pastorale des Jeunes,
Giovani Salesiani e Accompagnamento - Orientamenti e Direttive (2019) [Jeunes
Salésiens et Accompagnement : Orientations et Directives]. Cité dans ce texte
avec le sigle GSA.

7.9 Page 69

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68ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
« ...Et je voudrais ajouter – hors texte – un mot sur le terme “for in-
terne”. Cette expression ne s’emploie pas à la légère : elle est sé-
rieuse ! Le for interne, c’est le for interne et cela ne peut pas sortir à
l’extérieur. Et je dis cela parce que je me suis aperçu que, dans cer-
tains groupes au sein de l’Église, les responsables, les supérieurs – di-
sons-le ainsi – mélangent les deux choses et prennent ce qui appar-
tient au for interne pour les décisions qui concernent le for externe,
et vice-versa. Faites attention, c’est un péché ! C’est un péché contre
la dignité de la personne qui fait confiance au prêtre, qui exprime sa
propre situation pour demander le pardon et ensuite on l’utilise pour
régler les affaires d’un groupe ou d’un mouvement, peut-être – je ne
sais pas, j’invente – peut-être même d’une nouvelle congrégation, je
ne sais pas. Mais le for interne est le for interne. C’est quelque chose
de sacré. Je tenais à le dire parce que cela me préoccupe. »4
Bien que nous soyons en train de réviser la Ratio, et sans
entrer dans la complexité de la question du for interne, nous
profitons de cette occasion pour réitérer et clarifier davantage
ce qui a déjà été dit dans Jeunes Salésiens et Accompagnement :
Orientations et Directives concernant l’entretien avec le Direc-
teur, l’accompagnement spirituel personnel, la confidentialité
et les admissions.5
4 Discours du Saint-Père François aux participants au 30ème cours sur le
For interne organisé par la Pénitencerie Apostolique - Salle Paul VI, vendredi
29 mars 2019.
5 Il est important de garder à l’esprit la richesse et la variété des formes
d’accompagnement salésien qui est à la fois communautaire, relatif au milieu
ambiant, personnel et individuel. Pour approfondir et distinguer ce que nous
entendons, dans le milieu salésien, par accompagnement personnel, entretien,
direction spirituelle de conscience, voir comment ils sont décrits dans GSA : 4.2
Chiarire il significato di accompagnamento spirituale salesiano (in particolare
i numeri da 100 a 105) ; 4.7 Il direttore, l’accompagnatore spirituale e il
confessore : tre figure chiave (numeri da 131 a 136). [4.2 Clarifier le sens
d’accompagnement spirituel salésien : en particulier les nn. 100 à 105. 4.7
Le Directeur, l’accompagnateur spirituel et le confesseur : trois figures-clé :
nn. 131 à 136).

7.10 Page 70

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ORIENTATIONSETDIRECTIVES69
1. Choix de l’accompagnateur spirituel
Nos Constitutions garantissent la liberté requise en matière
de direction de la conscience,6 en établissant que, dans un en-
tretien fraternel avec le supérieur, le confrère « en toute
confiance, lui parle de sa vie et de ses activités et, s’il le désire,
de la situation de sa conscience.» (C 70) Nos Règlements stipu-
lent que « Les communautés de formation auront un Directeur
et une équipe de formateurs spécialement préparés, surtout
à la direction spirituelle qui, d’ordinaire, sera assurée par le
Directeur en personne. » (R 78) À la suite de R 78, la Ratio dé-
clare que le Directeur est le guide spirituel proposé, mais non
imposé, aux confrères en formation (FSDB 2016, n. 233).
Le document Jeunes Salésiens et Accompagnement : Orien-
tations et Directives apporte un changement significatif dans la
façon dont la Ratio (2016) décrit le rôle du Directeur.7 Au lieu
du texte qui décrit le Directeur comme « le directeur spirituel
proposé, mais non imposé, aux confrères en formation » (FSDB
2016, n. 233), le nouveau texte, suivant C 70, dit simplement :
« Si le confrère le désire, le Directeur peut aussi offrir le service
d’accompagnement spirituel personnel. » (GSA 191)
De même, au lieu de parler du Directeur du postnoviciat qui
« suit et aide les postnovices, en particulier par l’accompagne-
ment personnel et l’entretien, la direction spirituelle de
conscience et les conférences périodiques. » (FSDB 2016, 417),
6 Perfectae Caritatis 14. Voir aussi SCRIS, Bulletin officiel de la
CIVCSVA (Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de
Vie Apostolique), La dimension contemplative de la vie religieuse (1980) 11 ;
can. 630 §1 ; et CIVCSVA, Potissimum institutioni (Directives sur la formation
dans les Instituts Religieux, 1990) n. 63.
7 Cf. Ángel FERNÁNDEZ ARTIME, Recteur Majeur, Présentation, GSA p. 11 :
« Chers confrères, je suis heureux de vous présenter Jeunes Salésiens et
Accompagnement : Orientations et Directives, en le promulguant ad experi-
mentum pour une période de trois ans. Il ne s’agit pas d’un supplément à la
Ratio (La Formation des Salésiens de Don Bosco) et, en cas de discordances, ce
document prévaut sur la Ratio. »

8 Pages 71-80

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8.1 Page 71

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70ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
le texte révisé dit maintenant que le Directeur « suit et aide les
postnovices particulièrement à travers l’accompagnement per-
sonnel et l’entretien, les conférences périodiques, et, si le jeune
confrère le désire, aussi la direction spirituelle de conscience. »
(GSA 191). GSA comprend aussi la tâche du Directeur du post-
noviciat en continuité avec le service accompli par le Maître des
novices, mais veut garantir en même temps au confrère en for-
mation la pleine liberté de choisir son accompagnateur spirituel.
Il est vrai que la formulation « proposé, mais non imposé »
laisse ouverte la porte de la liberté de choix de l’accompagna-
teur spirituel. La nouvelle formulation vise toutefois à éviter des
situations d’abus où le Directeur exercerait une pression indue
et s’imposerait de fait de manière voilée mais contraignante
comme guide spirituel, avec des jeunes en formation qui, par
peur ou pour se protéger des risques d’opinions négatives à leur
égard, désigneraient le Directeur comme leur accompagnateur
spirituel, sans les dispositions intérieures qui leur permet-
traient d’ouvrir réellement leur cœur.8 Garantir les conditions
d’une authentique liberté de choix de l’accompagnateur spiri-
tuel permet, pour le présent et aussi pour l’avenir, de tirer le
meilleur parti de cette aide d’une importance vitale pour sa
propre formation qu’est l’accompagnement spirituel personnel,
et d’éviter les risques d’abus psychologique et spirituel qui ne
sont malheureusement pas rares même dans la vie religieuse.
Dans l’esprit du Système Préventif, le Directeur est invité
à gagner la confiance des personnes qui lui sont confiées. Si tel
est le climat formateur, il peut arriver que beaucoup choisissent
librement le Directeur comme accompagnateur spirituel ; et le
Directeur leur offrira volontiers le service d’un accompagne-
ment spirituel personnel.9
8 Cf. GSA 57-60, 108, 119-130, 157, 192-193.
9 GSA 197 : « La figure charismatique et le rôle du Directeur salésien ne
doivent être minimisés d’aucune manière. Au contraire, la valeur charismatique
salésienne qui est intimement liée à sa figure doit être encore plus valorisée,

8.2 Page 72

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ORIENTATIONSETDIRECTIVES71
Plus une personne en formation se fait connaître de ses for-
mateurs, mieux cela vaut pour elle et pour tous. La Ratio de
l’Église (2016) affirme que le candidat a la responsabilité mo-
rale d’être sincèrement transparent et de partager honnête-
ment tout élément de son histoire et de sa vie qui pourrait
avoir un impact sur son cheminement vocationnel. « Le pro-
cessus de formation nécessite que le séminariste se connaisse et
se laisse connaître grâce à une relation sincère et transparente
avec les formateurs ».10 La confiance, cependant, doit se gagner ;
elle ne peut pas être institutionnalisée. Le Directeur doit faire
des efforts, il doit « tâcher » de se faire aimer.
Conformément à ces changements, les Provinciaux, les Di-
recteurs et les autres formateurs garantiront une liberté réelle
et effective de choix de l’accompagnateur spirituel, en prenant
soin d’éviter toute forme de coercition, explicite ou implicite
(GSA 190-196, 197).
Pour faciliter un véritable libre choix de l’accompagnateur
spirituel, le Provincial (ou le « curatorium » dans le cas des
maisons de formation interprovinciales) présentera également
une liste de Salésiens (prêtres ou coadjuteurs) qui peuvent of-
frir le service d’accompagnement spirituel. La liste ne com-
prendra pas des membres du Conseil Local, mais si un confrère
souhaite s’adresser librement à l’un d’entre eux, il peut le faire.
Le confrère en formation peut choisir quelqu’un d’autre, en
concertation avec le Provincial ou le Directeur.11 Les Provin-
en lui demandant d’être, avec son équipe de formateurs, vraiment et pleinement
les Salésiens qu’ils ont professé être. Garantir une authentique liberté dans le
choix de l’accompagnateur spirituel ne peut se traduire par un abaissement des
standards dans le choix des Directeurs. L’orientation à suivre est exactement
à l’opposé : tous nos Directeurs, et à plus forte raison ceux de nos maisons de
formation, sont appelés à exercer leur paternité et leur autorité de telle façon
que les confrères soient attirés à leur ouvrir leur cœur, comme cela arrivait avec
François de Sales et avec Don Bosco. »
10 Congrégation pour le Clergé, Le don de la vocation presbytérale. Ratio
Fundamentalis Institutionis Sacerdotalis (2016) 45.
11 Cf. GSA 196 : « L’accompagnateur spirituel doit-il être choisi parmi

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72ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
ciaux et les « curatorium » ont le devoir de prendre soin de la
préparation et de s’assurer de la disponibilité d’accompagna-
teurs spirituels bien préparés.12
1.1 Au noviciat et au prénoviciat
Au noviciat, le Maître des novices est l’accompagnateur spi-
rituel qui le lie aux novices qui lui sont confiés (Can. 650 §2).
En ce qui concerne les prénovices, le responsable est décrit
comme analogue au Maître des novices et a la responsabilité
particulière d’aider les prénovices à discerner leur vocation.13
Le responsable des prénovices est parfois différent du Direc-
teur de la maison. Dans ce cas, selon la Ratio, c’est à ce respon-
sable plutôt qu’au Directeur que les prénovices s’adresseront
pour l’entretien fraternel (FSDB 2016, 345). Même au prénovi-
ciat, cependant, GSA appelle à la liberté de choix de l’accompa-
gnateur spirituel. Les raisons invoquées sont la nécessité de res-
pecter le droit à la vie privée, la tradition salésienne selon la-
quelle la confiance se gagne et ne s’impose pas, et aussi la per-
ception répandue du manque de confidentialité et du respect de
la confidentialité qui a fortement émergé de l’enquête de 2017.
« Le libre choix de l’accompagnateur spirituel au prénoviciat est un
point particulièrement délicat (...). Nous devons garantir avant tout
les formateurs de l’équipe communautaire et doit-il nécessairement être
Salésien ? Dans ce cas aussi, le principe de base est le même : il vaut mieux
mettre sa confiance dans la qualité salésienne des formateurs et de la
communauté plutôt que dans une règle ou une directive. Toutefois, il est
cependant important de s’assurer aussi de deux autres éléments : que
l’accompagnateur choisi soit quelqu’un qui soit familier de notre charisme et
notre spiritualité et qu’il soit possible de le (ou la) rencontrer régulièrement.
Dans une relation caractérisée par la confiance réciproque, le Directeur sait
comment dialoguer et faire le discernement avec le confrère en formation aussi
en ce qui concerne le choix de son accompagnateur spirituel. »
12 Cf. R 78. Cf. aussi La dimension contemplative de la vie religieuse 11,
et Potissimum institutioni 63.
13 La formation des Salésiens de Don Bosco. Ratio Fundamentalis
Institutionis et Studiorum (4ème édition, 2016) 345, cité par le sigle FSDB.

8.4 Page 74

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ORIENTATIONSETDIRECTIVES73
que chez nos prénovices prévale l’authentique esprit de famille et la
pratique du Système Préventif, surtout à travers un soin attentif pour
la composition de l’équipe de formation et pour la préparation préa-
lable des formateurs, et, en particulier, de celui qui est chargé des pré-
novices. Dans une atmosphère de confiance réciproque, il est possible
d’obtenir la confiance des jeunes, en leur garantissant une liberté fon-
damentale dans le choix de leur accompagnateur spirituel. Le Provin-
cial et le Délégué Provincial pour la formation apporteront leur contri-
bution à orienter les prénovices au sujet du rôle délicat et crucial du
responsable, spécialement en matière de discernement vocationnel.
Un point connexe est de garantir la liberté de choix de l’accompagna-
teur spirituel et de garantir que les membres de l’équipe de formation
soient spécifiquement préparés pour l’accompagnement spirituel, et
qu’il y ait au moins un confesseur parmi eux qui ne fasse pas partie
du Conseil Local. » (GSA 195)
GSA nous rappelle l’importance cruciale du prénoviciat en
matière d’accompagnement spirituel personnel, car pour un
très grand nombre de prénovices, la première expérience d’ac-
compagnement personnel se situe précisément à ce stade. La
manière dont cette nouvelle relation d’aide est expérimentée et
vécue aura évidemment de profondes répercussions sur l’ac-
compagnement dans les étapes ultérieures de la formation
(GSA 109-110). De plus, n’oublions pas que le discernement et
la décision pour la vie consacrée salésienne ont lieu au prénovi-
ciat et non au noviciat (FSDB 2016, 346). Il est donc extrême-
ment important que les Provinces choisissent et préparent des
formateurs adaptés au prénoviciat.
L’attention au prénoviciat nous relie nécessairement aux di-
verses expériences d’accompagnement vocationnel qui la précè-
dent, comme l’aspirantat. La qualité de la relation d’aide et de
soutien qui est offerte à chaque jeune a un impact très impor-
tant non seulement sur le discernement initial, mais sur tout le
cheminement vocationnel qui va suivre. Ce qui a été partagé
dans les paragraphes précédents doit donc être gardé à l’esprit
– avec les distinctions qui s’imposent – également par ceux qui
sont plus directement impliqués dans l’accompagnement voca-

8.5 Page 75

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74ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
tionnel et dans les expériences liées à l’aspirantat. Pour ceux
qui ont des tâches d’animation et de gouvernement dans la
Province, le choix le plus sage serait de mettre les meilleurs
formateurs précisément auprès de ceux qui font les premiers
pas dans notre vocation salésienne.
2. Confidentialité
La confidentialité est une qualité des relations humaines ;
c’est un cadeau que nous pouvons encore offrir aux gens, dans
un monde où il reste si peu de secrets.14 La longue expérience
en formation initiale nous enseigne l’importance d’offrir des
espaces sûrs dans lesquels une personne peut prendre le risque
d’explorer son moi intérieur et d’en parler sans crainte. La
confidentialité est essentielle à cet égard. Là où il y a de la peur,
il n’y a pas de formation.
Le sacrement de la Réconciliation est couvert par une
confidentialité absolue. Une note de la Pénitencerie Aposto-
lique déclare :
« Le confesseur ne peut, pour aucune raison, “ trahir en quoi que ce
soit un pénitent, par des paroles ou d’une autre manière ” (can. 983,
§ 1 CIC), de même que “ l’utilisation des connaissances acquises en
confession qui porte préjudice au pénitent est absolument défendue
au confesseur, même si tout risque d’indiscrétion est exclu ” (can.
984, § 1 CIC). La doctrine a ensuite contribué à préciser ultérieure-
ment le contenu du sceau sacramentel, qui comprend “tous les péchés
aussi bien du pénitent que d’autres personnes, connus par la confes-
sion du pénitent, aussi bien mortels que véniels, secrets ou publics,
en tant qu’ils sont manifestés en vue de l’absolution, et donc connus
du confesseur en vertu du savoir sacramentel ”. [V. De Paolis – D.
Cito, Le sanzioni nella Chiesa, 2000, p. 345]. Le sceau sacramentel
concerne donc tout ceux que le pénitent a accusés, même dans le cas
où le confesseur ne concéderait pas l’absolution : si la confession était
14 Cf. Richard Gula, Ethics in Pastoral Ministry, Mahwah NJ: Paulist Press,
1996, 117.

8.6 Page 76

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ORIENTATIONSETDIRECTIVES75
invalide, ou que pour quelque raison l’absolution n’était pas donnée,
quoi qu’il en soit le secret doit être gardé. »15
L’accompagnement spirituel personnel bénéficie éga-
lement d’une confidentialité toute particulière, comme décrit
dans la Note précitée :
« Dans la direction spirituelle, le fidèle ouvre librement le secret de sa
conscience au directeur/accompagnateur spirituel, pour être orienté
et soutenu dans l’écoute et l’accomplissement de la volonté de Dieu.
Ce domaine particulier également exige un certain secret ad extra inhé-
rent au contenu même des entretiens spirituels et découlant du droit de
toute personne au respect de son intimité (cf. can. 220 CIC). Bien que
par “analogie” seulement avec ce qui a lieu pour le sacrement de la
confession, le directeur spirituel prend part à la conscience du fidèle, en
vertu de son rapport “particulier” avec le Christ, qui lui vient de sa
sainteté de vie, et – s’il est prêtre – du sacrement de l’Ordre qu’il a reçu.
Pour comprendre la réserve particulière reconnue à la direction spiri-
tuelle, il faut considérer l’interdiction, confirmée par le droit, de de-
mander non seulement l’avis du confesseur, mais aussi celui du direc-
teur spirituel pour l’admission aux Ordres ou, à l’inverse, pour le
renvoi du séminaire des candidats au sacerdoce (cf. 240, § 2 CIC ; can.
339, § 2 CCEO). De la même manière, l’Instruction Sanctorum Mater
de 2007, relative aux enquêtes diocésaines et éparchiales dans les
Causes des Saints, interdit d’admettre le témoignage non seulement
des confesseurs, afin de préserver le sceau sacramentel, mais aussi
des directeurs spirituels du Serviteur de Dieu, également pour tout ce
qu’ils auraient appris dans le domaine de la conscience, hors de la
confession sacramentelle.
Cette nécessaire réserve sera d’autant plus “naturelle” pour le direc-
teur spirituel, qu’il apprendra à reconnaître et à “s’émouvoir” devant
le mystère de la liberté du fidèle qui, par son intermédiaire, s’adresse
au Christ ; le directeur spirituel devra concevoir sa mission et sa vie
exclusivement devant Dieu, au service de Sa gloire, pour le bien de la
personne, de l’Église et pour le salut du monde entier. »16
15 Note de la Pénitencerie Apostolique sur l’importance du for interne et
l’inviolabilité du sceau sacramentel, 29 juin 2019, 1ère partie : Sceau sacramentel :
http://www.penitenzieria.va/content/penitenzieriaapostolica/it/tribunale-del
-foro-interno/magistero-e-biblioteca-di-testi/nota1.html (25.05.2022).
16 Note 2ème partie.

8.7 Page 77

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76ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
Comme le fait remarquer ce texte, le Droit Canonique in-
terdit de solliciter l’avis du directeur/accompagnateur spirituel
à l’occasion de l’admission aux Ordres ou du renvoi du sémi-
naire. Dans notre tradition – peut-être sur la base des disposi-
tions du can. 630 §1 sur la discipline de l’Institut (« Les Supé-
rieurs reconnaîtront aux membres la liberté qui leur est due
pour ce qui concerne le sacrement de pénitence et la direction
de conscience, restant sauve la discipline de l’Institut ») – nous
avons toujours permis au Directeur de participer aux processus
d’admission au niveau local, même lorsqu’il est l’accompagna-
teur spirituel de certains des candidats à l’admission.
Cette disposition reste inchangée dans GSA, même si des
mesures ont été prises pour garantir une véritable liberté de
choix de l’accompagnateur spirituel, comme indiqué ci-dessus.
Le document insiste également sur le fait que, si le Directeur
est l’accompagnateur spirituel, il ne peut se référer ou faire se
référer à ce qu’il apprend à ce titre, sans le consentement libre
et explicite de la personne qui s’est confiée à lui. En fait, il ne
peut même pas se servir de telles informations dans le pro-
cessus d’élaboration de son propre jugement intérieur et par
conséquent pour ce qui concerne sa participation lors des votes
secrets du Conseil de la maison.17
Même l’entretien fraternel avec le Directeur comporte
un très haut niveau de confidentialité, selon une tradition qui
remonte au Manuel du Directeur de Paul Albera. Cette position
a été réaffirmée dans les éditions suivantes du Manuel jusqu’à
la dernière, Animation et Gouvernance de la Communauté -
Le service du Directeur Salésien,18 ainsi qu’en GSA.
17 Cf. Critères et normes de discernement vocationnel salésien. Les
admissions (2000) [cité avec le sigle CN] 21, cité ci-dessous dans la partie 3.2.
18 Cf. Manuel du Directeur du Père Paul Albera 131 ; Le Directeur salésien
(1986) 264 ; Animation et gouvernance de la communauté – Le service du
Directeur salésien (2020) [cité ici par AnGC] 74 ; et GSA 155.

8.8 Page 78

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ORIENTATIONSETDIRECTIVES77
« L’entretien fraternel avec le Directeur est en soi protégé par un très
haut niveau de confidentialité dans tous les documents de l’Église et
de la Congrégation, conformément à ce qui est exigé aujourd’hui pour
de nombreuses professions d’aide (comme les “cabinets conseil”).
Qu’il nous suffise de citer la Ratio : “ L’accompagnement formateur à
ses divers niveaux exige de ceux qui prêtent ce service... (de) s’en
tenir aux critères de prudence et de justice qui, selon les cas, requiè-
rent de la discrétion ou un respect absolu du secret professionnel et
du secret sacramentel ” (FSDB 264). Comme le dit le P. Paul Albera,
il existe une corrélation tellement étroite entre la réserve et la
confiance que même un seul léger relâchement dans la première
cause la perte presque complète et immédiate de la seconde.
Même les choses externes, si elles sont communiquées au Directeur
lors de l’entretien, comme, par exemple, des questions de santé ou
des difficultés personnelles, sont considérées comme confidentielles,
parce que chacun a le droit à sa bonne renommée et à sa vie privée.
Elles cessent d’être des questions confidentielles si le Directeur en
prend connaissance ensuite par le for externe ; toutefois, il serait op-
portun que le Directeur communique au confrère concerné que ce fait
est aussi connu par d’autres, au niveau externe.
En outre, parce qu’un des buts de l’entretien est le bon fonctionne-
ment de la communauté, le Directeur a toujours la possibilité, avec
la permission du confrère, d’intervenir sur la base des informations
reçues. » (GSA 155)
AnGC et GSA notent cependant que la confidentialité qui
couvre l’accompagnement spirituel personnel et l’entretien fra-
ternel n’est pas absolue, mentionnant les circonstances graves
qui peuvent prévaloir sur elle.
« Cependant, la confidentialité concernant l’entretien avec le Direc-
teur, ainsi que la rencontre avec l’accompagnateur spirituel, n’est pas
absolue, comme l’est le sceau du sacrement de la Réconciliation. En
effet, il existe des circonstances graves qui peuvent suspendre l’obli-
gation de confidentialité, comme, par exemple, le cas d’abus de mi-
neurs, de meurtre ou de suicide. » 19
19 GSA 155 (et AnGC 74). Bien noter que ce paragraphe a été ajouté après
le CG28, et qu’il manque donc dans les exemplaires AnGC imprimés en 2019.

8.9 Page 79

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78ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
Lorsqu’un bien suprême comme la vie elle-même est me-
nacé, le devoir de tout mettre en œuvre pour le protéger prime
sur la sauvegarde de la confidentialité.
Dans le Droit Canonique et dans le Droit Propre des Instituts
Religieux, nous trouvons également des références à des situa-
tions qui peuvent devenir un empêchement à l’admission et à la
profession. Certaines d’entre elles sont mentionnées au Can. 643
qui énonce les conditions qui rendent le noviciat invalide.
Can. 643
§ 1. Est admis invalidement au noviciat :
1) qui n’a pas encore dix-sept ans accomplis ;
2) le conjoint tant que dure le mariage ;
3) qui est actuellement attaché par un lien sacré à un Institut
de Vie Consacrée ou incorporé à une Société de Vie Apostolique,
restant sauves les dispositions du can. 684 ;
4) qui entre dans l’Institut sous l’influence de la violence, de
la crainte grave ou du dol, ou que le Supérieur reçoit sous une
semblable influence ;
5) qui aurait dissimulé son incorporation dans un Institut de Vie
Consacrée ou une Société de Vie Apostolique.
§ 2. Le Droit Propre peut établir d’autres empêchements concernant
même la validité de l’admission ou apposer des conditions à celle-ci.
Le dernier point cité (can. 643 §2) signifie que nous devons
également tenir compte des contre-indications absolues indi-
quées dans Critères et Normes.
Nous expliquons donc en quel sens la confidentialité qui
recouvre l’accompagnement spirituel personnel et l’entretien
fraternel n’est pas absolue.
1. Contrairement au confesseur, qui ne peut en aucun cas
révéler ce qu’il a appris au cours de la confession sacramen-
telle, même si le pénitent le dispense de cette obligation, le
Directeur et l’accompagnateur spirituel peuvent, s’ils y sont
autorisés par la personne concernée, révéler à d’autres les in-
formations acquises au for interne non sacramentel en raison

8.10 Page 80

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ORIENTATIONSETDIRECTIVES79
de leur fonction (supérieur religieux) ou de la relation de
confiance et de confidentialité (accompagnateur spirituel). Mais
ils ne peuvent, de leur propre initiative et sans l’autorisation
« libératoire » de l’intéressé, faire connaître à d’autres ce qu’ils
ont appris au for interne non sacramentel. Le Directeur peut,
et parfois doit, agir sur la base de ce qu’il a appris au cours de
l’entretien, pour le bien du confrère et de la communauté, mais
il ne peut pas révéler ce qu’il a appris au cours de l’entretien
sans la permission du confrère.20
Cela n’enlève rien au grave devoir du Directeur et de l’ac-
compagnateur spirituel de parler clairement au candidat de
toute question qui nécessite un conseil très clair et de l’ex-
horter à prendre la bonne décision.
Dans l’entretien avec le Directeur où il y aurait des situa-
tions connues à l’extérieur, et qui doivent être abordées,
concernant des relations avec d’autres, des engagements de la
vie religieuse, communautaire ou missionnaire, c’est le Direc-
teur lui-même qui peut, et souvent doit, prendre l’initiative
d’en parler, en faisant explicitement référence au fait qu’il
s’agit de quelque chose de connu, également connu de l’exté-
rieur. Le fait que le Directeur « a aussi une responsabilité di-
recte envers chaque confrère : il l’aide à réaliser sa vocation
personnelle et le soutient dans le travail qui lui est confié » (C
55) comporte également le devoir de sa part de corriger et d’in-
tervenir pour le bien de la personne concernée et de tous. On
saisit ici la diversité et la valeur propre qu’ont l’entretien avec
20 Penser, par exemple, à des problèmes de santé ou à des situations
familiales qui impliquent ou nécessitent des changements dans le rythme
ordinaire de la vie et dans la répartition des tâches au sein de la communauté.
Il ne faut pas oublier le droit fondamental de toute personne à la protection de
sa bonne réputation, à quoi s’associe le respect de la vie privée de plus en plus
protégé dans la législation civile et aussi dans le Droit Canonique : « Il n’est
permis à personne de porter atteinte d’une manière illégitime à la bonne
réputation d’autrui, ni de violer le droit de quiconque à préserver son intimité. »
(Can. 220 CIC).

9 Pages 81-90

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9.1 Page 81

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80ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
le Directeur et l’accompagnement spirituel qui visent toujours
à contribuer au bien des personnes mais avec des approches
distinctes.
2. Le Directeur et l’accompagnateur spirituel ne sont pas
tenus de répondre s’ils sont interrogés par un juge sur ce qu’ils
auraient appris au for interne non sacramentel. Dans les deux
cas, le Directeur et l’accompagnateur spirituel sont tenus au se-
cret puisqu’ils exercent le ministère sacré. Le canon 1548 §2
prévoit cette exception dans le but de protéger et de promouvoir
la confiance placée par les fidèles dans les services d’accompa-
gnement formateur et d’accompagnement spirituel, garantis-
sant que les personnes puissent s’ouvrir en toute confiance.21
Les parties citées sont toutefois tenues de répondre si elles
ont reçu des informations d’autres sources sur d’éventuels abus,
ou si elles formulent une opinion à ce sujet, basée sur des rai-
sons fondées, des preuves, la réputation, des indiscrétions, etc.22
21 Cf. D. SALVATORI, Il dovere di rispondere al giudice e il dovere del segreto
come causa esimente: la ratio dei can. 1531 § 2 e 1548 § 2 nel rapporto
deontologico fra giudice e interrogato, Quaderni di diritto ecclesiale 26 (2013)
73. [Le devoir de répondre au juge et le devoir du secret comme cause exonérée :
la Ratio des canons 1531 §2 et 1548 §2 dans le rapport déontologique entre juge
et personne interrogée, Cahiers de Droit ecclésial 26 (2013) 73.
22 Le Can. 1548 §2 affirme :
§ 2. Restant sauves les dispositions du can. 1550, § 2, n. 2, sont soustraits
à l’obligation de répondre :
1) les clercs, pour les choses qui leur ont été révélées à l’occasion de leur mi-
nistère sacré; les magistrats civils, les médecins, les sages-femmes, les avo-
cats, les notaires et toutes les personnes tenues au secret professionnel, y
compris au titre de conseils donnés, pour tout ce qui relève de ce secret.
La direction spirituelle des fidèles est une forme d’exercice du ministère
sacré. Cependant, il est toujours possible pour la personne concernée de dégager
le Directeur et l’accompagnateur spirituel de l’obligation de garder le secret.
Ce principe est également réitéré dans Vos estis lux mundi art. 3 §1 qui
concerne précisément l’obligation de dénonciation :
Étant saufs les cas prévus aux canons 1548 § 2 CIC [voir plus haut] et 1229
§ 2 CCEO, [« Sont soustraits à l’obligation de répondre : 1° les clercs, pour les
choses qui leur ont été révélées à l’occasion de leur ministère sacré... »], chaque

9.2 Page 82

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ORIENTATIONSETDIRECTIVES81
3. Cependant, il existe également des circonstances où il est
nécessaire de préserver un bien supérieur, comme la vie de la
personne impliquée dans un dialogue confidentiel, ou la vie
fois qu’un clerc ou qu’un membre d’un Institut de Vie Consacrée ou d’une
Société de Vie Apostolique a connaissance d’une information sur des faits visés
à l’article 1 [délits contre le sixième commandement commis avec violence ou
sous la menace ou par abus d’autorité, contre un mineur ou une personne
vulnérable, ou le crime de pédopornographie, ou les omissions visant à
interférer avec les enquêtes civiles ou canoniques sur ces crimes] ou des raisons
fondées de penser qu’a été commis l’un de ces faits, il a l’obligation de le
signaler sans délai à l’Ordinaire du lieu où se seraient produits les faits,
ou à un autre Ordinaire parmi ceux dont il est question aux canons 134 CIC
[« § 1. Par Ordinaire, on entend en droit, outre le Pontife Romain, les Évêques
diocésains et ceux qui, même à titre temporaire seulement, ont la charge d’une
Église particulière ou d’une communauté dont le statut est équiparé au sien
selon le can. 368, ainsi que ceux qui y jouissent du pouvoir exécutif ordinaire
général, c’est-à-dire les Vicaires généraux et épiscopaux ; de même pour leurs
membres, les Supérieurs majeurs des instituts religieux cléricaux de droit
pontifical et des sociétés cléricales de vie apostolique de droit pontifical, qui
possèdent au moins le pouvoir exécutif ordinaire. »] et 984 CCEO [« §3 Les
Supérieurs majeurs dans les Instituts de Vie Consacrée, qui sont munis du
pouvoir ordinaire de gouvernement, sont eux aussi Hiérarques, mais pas
Hiérarques du lieu »], sauf ce qui est établi par le §3 de cet article [§3. « Quand
le signalement concerne l’une des personnes visées à l’article 6 (Cardinaux,
Patriarches, Évêques et Légats du Pontife Romain, clercs qui sont ou ont été
préposés à la conduite pastorale d’une Église particulière ou d’une entité
assimilée, latine ou orientale, y compris d’Ordinariats personnels, Modérateurs
suprêmes d’Instituts de Vie Consacrée ou de Sociétés de Vie Apostolique), il est
adressé à l’Autorité déterminée aux termes des articles 8 et 9 (Art. 8 : Procédure
applicable en cas de signalement portant sur un Évêque de l’Église Latine.
Art. 9 : Procédure applicable à l’égard des Évêques des Églises Orientales). »]
Art. 4 §1 stipule : « Le fait d’effectuer un signalement selon l’article 3 ne
constitue pas une violation de l’obligation de confidentialité. »
Il faut donc faire la distinction entre « informations ou raisons fondées »
d’abus possibles dont un clerc ou un religieux a connaissance (informations) ou
signale (sur la base d’indices, de réputation, de rumeurs, etc.) et « les choses
qui ont été révélées » à un prêtre dans l’exercice de la direction spirituelle (« à
l’occasion de leur ministère sacré « ) ou à un religieux non clerc accompagnateur
spirituel, ou à un supérieur religieux (« tenus au secret professionnel »).
Dans le premier cas, Vos estis lux mundi impose au clerc ou au religieux
l’obligation de dénoncer. Cette obligation n’existe cependant pas dans le
second cas, comme le dit expressément le Motu proprio : « Étant saufs
les cas prévus aux canons 1548 § 2 CIC et 1229 § 2 CCEO ».

9.3 Page 83

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82ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
d’autrui, ou le risque d’abus sexuels sur mineur, et dans ces
cas, ce bien supérieur l’emporte sur le mandat de sauvegarder
un autre grand bien, à savoir la confidentialité.
Mais ce sont là des cas extrêmes et se comprennent à la lu-
mière de la loi suprême de l’Église, le salut des âmes, placée en
conclusion et comme fin du Code de Droit Canonique : « Dans
les causes de transfert, les dispositions du can. 1747 seront ap-
pliquées, en observant l’équité canonique et sans perdre de vue
le salut des âmes qui doit toujours être dans l’Église la loi su-
prême. » (Can. 1752).
Lorsque les circonstances n’impliquent pas de situations ex-
trêmes de danger pour la vie ou d’abus, l’esprit de la loi est de
préserver le plus possible la valeur de confidentialité, qui
consiste à sauvegarder la dignité de la personne et la confiance
fondamentale implicite dans les relations qui exigent précisé-
ment cette confidentialité.
En résumé : Le rôle du Directeur de la communauté et
celui de l’accompagnateur spirituel sont à la fois distincts et
convergents. Les mêmes contenus peuvent entrer en conversa-
tion avec l’un ou avec l’autre, mais pas dans la même perspec-
tive et pas nécessairement avec la même profondeur d’ouver-
ture de la conscience. Cependant, les deux rôles sont des média-
tions ecclésiales nécessaires au discernement vocationnel et au
cheminement formateur.
Lorsque dans l’accompagnement spirituel personnel ou
dans l’entretien avec le Directeur, des informations sont obte-
nues sur des situations qui affectent fortement l’orientation vo-
cationnelle, l’accompagnateur ou le Directeur sont tenus en
conscience de parler clairement au candidat et de l’inciter à
prendre la bonne décision ; mais ils ne peuvent saisir les auto-
rités compétentes que s’ils ont le consentement libre et expli-
cite de la personne concernée. La seule exception est le cas où il
existe un risque sérieux de mise en danger de la vie (comme
dans le cas d’abus sur mineurs, d’homicide ou de suicide).

9.4 Page 84

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ORIENTATIONSETDIRECTIVES83
Les formateurs doivent également être attentifs aux lois ci-
viles des pays où ils travaillent. Ces lois peuvent exiger que les
supérieurs religieux et les accompagnateurs spirituels signalent
certains faits. Dans ce cas, il faut s’en tenir à la position prise
par l’Église à travers le Magistère Pontifical et les Conférences
Épiscopales compétentes, et ces obligations légales doivent être
clairement et régulièrement connues de tous, non seulement
dès le début de la période de formation, mais encore au cours
du processus d’accompagnement vocationnel salésien.
Évidemment, la formation des Directeurs et des accompa-
gnateurs spirituels pour le service d’accompagnement est de la
plus haute importance. Ils doivent être capables d’aider le
confrère en formation à affronter la réalité de sa vie et de son
histoire, et à prendre des décisions cohérentes. Et pour cela, ils
ont besoin d’une connaissance adéquate des enseignements de
l’Église et de la Congrégation, d’un renforcement efficace de
leurs compétences et capacités, et du souci de leur propre crois-
sance personnelle intégrale. Il faudra apprendre comment la
relation d’accompagnement repose sur trois piliers qui la défi-
nissent de manière déterminante : le respect de l’intimité, la
capacité à garder les secrets et la confiance.
Il y aura toujours une tension entre le respect dû au carac-
tère sacré de la conscience de chacun d’une part, et la sauve-
garde du bien de la Congrégation et de l’Église d’autre part. En
même temps, il faut reconnaître qu’aucune loi ne pourra jamais
circonscrire toutes les variantes que la vie réelle fait sans cesse
ressortir. Par conséquent, la mention du risque d’homicide, de
suicide et d’abus sur mineurs, loin d’exempter du discerne-
ment, requiert au contraire un discernement plus poussé et
plus approfondi de la part de ceux qui sont confrontés à la si-
tuation concrète. Les termes « jurisprudence » et « juridiction »
indiquent à la racine ce besoin constant de médiation et de dis-
cernement pour dire ce qui est juste ici et maintenant en s’ins-
pirant de la norme et en évaluant tout à fait concrètement ce

9.5 Page 85

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84ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
qui est affronté. L’application perspicace demande évidemment
de la maturité et de l’expérience de la part de ceux qui exercent
le service d’accompagnement et qui se montrent aussi dispo-
nibles à être accompagnés à leur tour et à rechercher qui pour-
rait (leur) proposer une aide pour superviser la situation.
L’expérience de la rencontre de nombreuses communautés
de formation initiale dans les différentes Régions de la Congré-
gation montre que là où s’établit un climat de confiance mu-
tuelle et où s’expérimente un accompagnement personnel qui
touche le cœur, il est beaucoup plus probable que des situations
complexes puissent être affrontées et résolues entre ceux qui
sont en formation initiale et ceux qui sont appelés à les accom-
pagner. Au contraire, là où prévaut un climat de contrôle et la
volonté d’identifier et d’éradiquer ce qui est considéré comme
contraire à la vie salésienne, l’effet probable est la fermeture
(sur soi) et le manque de sincérité. Adopter pleinement le mo-
dèle de formation du Système Préventif est certes très exigeant,
mais il porte des fruits qui ne pourraient être obtenus autre-
ment. Nous savons qu’à la base il n’y a pas seulement un choix
méthodologique mais la fidélité à notre identité charismatique.
Évidemment, le même chemin exigeant – faire confiance et
la mériter – requis des formateurs est également exigé de ceux
qui vivent les phases de leur formation initiale. Ceux qui n’ont
pas cette honnêteté et cette disponibilité de base ne sont pas
faits pour notre Congrégation et il vaut mieux qu’ils s’orien-
tent le plus tôt possible vers d’autres choix de vie.23
23 GSA 170 : « La communauté et les formateurs ont leur rôle important et
nous savons qu’il n’existe pas de communautés ni d’accompagnateurs parfaits.
Mais rien ne peut remplacer ce qui appartient à la libre réponse de chacun.
Même le meilleur accompagnateur ne sera en mesure d’aider quelqu’un qui
n’est pas prêt à s’ouvrir, à partager sincèrement son expérience et à engager
un processus de croissance. De la même façon, si les motivations fondamentales
d’une personne ne sont pas sincères et que la dissimulation soit délibérément
adoptée comme une manière de “survivre”, le préjudice causé au discernement
et au processus de formation est incalculable, et c’est une grave responsabilité
que la personne assume elle-même. »

9.6 Page 86

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ORIENTATIONSETDIRECTIVES85
3. Les admissions
3.1 La demande
Jusqu’en juin 2007, les numéros 104-105 de Critères et
Normes (2000) parlant de la demande d’admission au noviciat,
à la profession temporaire et à la profession perpétuelle, aux
ministères, au diaconat et au sacerdoce exigeaient des candidats
qu’ils déclarent avoir le consentement de leur Directeur (mais
non celui de leur accompagnateur spirituel et de leur confes-
seur). En effet, dans Critères et Normes 105, on peut lire :
« Il convient que la demande, adressée au Provincial par l’intermé-
diaire du Directeur, tout en respectant la forme personnelle,
contienne les éléments suivants :
– nom et prénom du requérant et date de présentation de la
demande ;
– référence au dialogue tenu avec le Directeur et mention de son
accord pour la demande ;
– référence au discernement pratiqué et à la demande d’avis du di-
recteur spirituel et du confesseur ;
– l’objet de la demande, exprimé d’une façon claire, à savoir : l’entrée
au noviciat, la première profession temporaire ou son renouvelle-
ment, la profession perpétuelle, les ministères et les Ordres ;
– exprimer qu’on a bien conscience de l’acte public que l’on va poser,
qu’on le pose en toute liberté, et en donner la motivation fonda-
mentale. »
Dans une lettre du 24 juillet 2007, le Conseiller pour la
Formation a communiqué, au nom du Recteur Majeur, une mo-
dification du texte ci-dessus :
« Décision. Pour éviter des interprétations restrictives ou juridiquement
contraignantes concernant la liberté dans la demande d’admission, le
Recteur Majeur et le Conseil Général ont accueilli la demande d’éli-
miner, au numéro 105 de Critères et normes l’expression “ et son accord
pour la présentation ” ; mais ils confirment que l’expression “ référence
au dialogue avec le Directeur ” soit conservée dans ce numéro.
Motivation. Dans le processus d’admission, c’est le candidat en for-
mation qui doit d’abord discerner s’il se considère apte à la vocation

9.7 Page 87

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86ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
salésienne. Dans le discernement, il reçoit l’aide du Directeur, du
confesseur ainsi que de l’accompagnateur spirituel au cas où celui-ci
serait différent de la personne du Directeur. Ces personnes, l’ayant
accompagné, se trouvent dans la situation appropriée pour lui offrir
leur avis positif ou négatif. Il appartient alors à l’individu de prendre
ces conseils en considération avec sérieux, d’assumer sa responsabi-
lité devant Dieu et de décider en conscience de faire ou non sa de-
mande. Il n’est donc pas nécessaire d’avoir l’accord du Directeur pour
présenter sa candidature. »24
Celui qui a l’intention de présenter une demande pour les
vœux, les ministères ou les Ordres, doit donc, avant de poser sa
candidature, demander l’avis de son Directeur, de son accompa-
gnateur spirituel et de son confesseur, et déclarer, dans sa
demande, l’avoir fait ; mais il n’est pas obligé de s’expliquer sur
les avis qu’il a pu recevoir, et surtout il n’est pas obligé de dé-
clarer qu’il a le consentement du Directeur ou des autres. La
charge de la décision de soumettre la demande incombe à l’in-
téressé et non à ceux qui ont été consultés.
Le Directeur et les autres, pour leur part, doivent faire
connaître leur opinion sincère au candidat et, s’ils ne sont pas
le Directeur, encourager la personne à partager cette opinion
avec le Directeur.
Si avant la réunion du Conseil Local traitant des admissions,
le Directeur estime qu’un individu n’est pas éligible à l’admis-
sion ou n’est pas prêt à ce moment-là à soumettre sa candida-
ture, « il y a un grave devoir de conscience à dire avec une clarté
charitable et sérieusement à la personne concernée, qu’elle ne
peut pas et ne doit pas – même pour son propre bien – avancer
(dans sa démarche) » (L. RICCERI, ACG 281, 49). Toutefois, il ne
peut empêcher l’intéressé de prendre sa propre décision et de pré-
senter sa demande. Si la demande est déposée, le Directeur ne
peut divulguer en Conseil l’avis donné à l’intéressé et doit agir
comme dans tout autre cas (voir paragraphe 3.2 ci-dessous).
24 F. CEREDA, 24 juillet 2007, prot. 07/0505.

9.8 Page 88

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ORIENTATIONSETDIRECTIVES87
Cela s’applique également au Conseil lui-même : si le Conseil
estime qu’une personne ne devrait pas demander son admis-
sion, le Directeur a le droit de l’en aviser, mais il doit également
préciser que la personne reste libre de prendre sa décision.
L’une des raisons pour lesquelles le dépôt de la demande ne
devrait pas être empêché est que l’autorité responsable de l’ad-
mission est le Provincial. Le Conseil Local a un rôle consultatif.
Le Conseil Provincial a un rôle consultatif au plus haut niveau,
qui implique son consentement à bulletin secret. Une fois le
consentement donné, l’admission relève de la responsabilité du
Provincial. Cela signifie que le Provincial ne peut pas admettre
une personne sans le consentement de son Conseil, mais il peut
refuser l’admission même si son Conseil a donné son consente-
ment. L’autorité d’admission n’est pas collégiale, elle est
confiée à la personne du Provincial.25
3.2 Le Directeur qui assure le service d’accompagnement
spirituel
Nous avons déjà dit qu’à la demande d’un confrère, le Di-
recteur offre volontiers le service d’accompagnement spirituel
personnel (GSA 197). Le Directeur rencontre donc tous les
confrères, surtout ceux en formation initiale, pour l’entretien
fraternel ou rendement de compte, et peut aussi être le guide
spirituel de certains d’entre eux.
Conformément à notre tradition, le Directeur continue de
participer au processus d’admission au niveau local. Dans cette
façon d’opérer qui est la nôtre, il y a une tension entre le fait
d’être formateurs et accompagnateurs de communautés selon
le style salésien et ce qui se rencontre dans la sagesse et la pru-
25 Cf. can. 641 CIC. Cf. aussi Le Projet de vie des Salésiens de Don Bosco
(1986) p. 745: « L’admission revient au Provincial. C’est un acte formel de son
autorité personnelle et non de son Conseil dont le consentement est néanmoins
requis. »

9.9 Page 89

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88ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
dence de l’Église – une tension que ces orientations et direc-
tives cherchent à intégrer et à faire fructifier.
Nous avons également indiqué que le Directeur ne peut pas
partager avec le Conseil ou avec qui que ce soit d’autre les in-
formations reçues au cours de l’entretien fraternel ou de l’ac-
compagnement spirituel, avec les précisions mentionnées au
point 2 ci-dessus. Nous rappelons encore que le Directeur ne
peut ni divulguer ni faire usage de ce qu’il sait uniquement à
travers l’entretien fraternel ou l’accompagnement spirituel, ni
même le vote secret avec le Conseil de la maison, sauf autorisa-
tion du candidat concerné. Critères et Normes (2000) est expli-
cite sur ce point :
« En ce qui concerne le “secret professionnel” il faut rappeler que le
Directeur ne peut pas utiliser, même lors des votes secrets du Conseil de
la maison, ce qu’il a appris à travers “l’entretien”. Il ne peut s’en servir
que si le confrère donne son accord librement et explicitement. » (CN 21)
Une note explique le « secret professionnel » : « En termes
juridiques, il est parfois appelé “secret confié” ou de conscience,
parce qu’il est remis (“confié”) à la conscience de la personne
en raison de la fonction qu’elle exerce. » (CN 21, note 41)
Une deuxième note mentionne Le Directeur Salésien (1986) 264 :
« L’entretien est protégé, par sa nature, par un secret “rigoureux”.
Le Directeur doit veiller à ne pas faire part aux uns des défauts des
autres, même lorsqu’il s’agit de choses qu’il connaît peut-être déjà
par d’autres moyens. Il doit donner la preuve à ses subordonnés qu’il
est capable de garder le secret de ce qu’ils viennent lui confier. Une
petite indiscrétion à ce sujet suffirait à diminuer, et peut-être même à
détruire complètement, la confiance qu’ils ont placée en lui. »
« Pour des raisons inhérentes à ta fonction, le Provincial peut te
demander un avis sur tel ou tel confrère. Si c’est le cas, tu donneras
les informations objectivement et avec un grand sens des responsabi-
lités. Mais leur source sera exclusivement la conduite externe du
confrère concerné et ce que d’autres auraient pu rapporter à son
encontre. Les confidences de l’entretien sont protégées par un secret
rigoureux : nihil, umquam, nulli. » (NC 21, note 42)
Il est clair que le Directeur et son Conseil, lors de l’examen

9.10 Page 90

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ORIENTATIONSETDIRECTIVES89
des demandes d’admission, doivent se fier uniquement à ce
qu’ils ont connu au for externe (GSA 156). Cela exige naturelle-
ment qu’ils soient véritablement et activement présents auprès
des candidats/confrères en formation initiale, dans le sens le
meilleur et le plus profond du mot « présence ». Le partage in-
formel de la vie est extrêmement révélateur, parfois même plus
que ce qui se dit au cours de l’entretien fraternel ou dans l’ac-
compagnement spirituel.
3.3 Le rôle du Conseil Local
Lorsqu’un Conseil traite des admissions, il est très impor-
tant de garder à l’esprit la perspective sous-jacente qui régit le
processus de discernement. La question fondamentale à la-
quelle il faut répondre dans le secret de la conscience est la sui-
vante : à partir d’une perception globale de la vie du candidat,
est-il appelé à ce pour quoi il postule et y est-il adapté ? Ce
n’est pas le moment d’aborder tel ou tel problème particulier
ou de corriger tel ou tel défaut, comportement ou faiblesse –
cela doit se faire dans le cadre de la vie quotidienne et de la cor-
rection fraternelle et lors des évaluations trimestrielles. Le mo-
ment de l’admission est un discernement devant Dieu sur le
parcours vocationnel global d’un de ses enfants, et donc une
responsabilité très exigeante devant Dieu, l’Église, la Congré-
gation et le candidat/confrère lui-même.
Comme nous l’avons déjà dit, notre pratique prévoit que le
Directeur (ou le responsable des prénovices ou des confrères
qui font des études supérieures pendant la période de la forma-
tion initiale), même lorsqu’il est accompagnateur spirituel per-
sonnel, continue à faire partie du processus d’admission au ni-
veau local. Il convient de répéter que – sauf s’il a le consente-
ment libre et explicite de l’intéressé, et qu’il est préférable éga-
lement de le mentionner par écrit – le Directeur ne peut par-
tager avec le Conseil ou avec qui que ce soit d’autre les infor-
mations qu’il n’a reçues que par le biais de l’entretien fraternel
ou l’accompagnement spirituel. Il ne peut non plus se servir de

10 Pages 91-100

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10.1 Page 91

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90ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
ces informations pour porter son propre jugement sur l’apti-
tude de la personne à être admise (CN 21). « Il exprime son opi-
nion exclusivement sur la base de ses propres observations et
de celles de son Conseil » (GSA 156).
Le rôle du Conseil Local en matière d’admissions est consul-
tatif. Puisqu’il est obligatoire d’entendre son avis à ce moment-là,
la validité de l’acte exige que soit demandé l’avis de tous (cf. Can.
127 §1 CIC). Après que les membres auront exprimé leur avis sur
l’aptitude du candidat, en le justifiant, il faut que le jugement sur
l’aptitude soit exprimé synthétiquement par un vote secret positif
ou négatif (équivalant à un avis favorable sur l’aptitude ou à un
avis défavorable). Cette pratique préserve la liberté de chaque
Conseiller et évite les pressions indues des autres membres.
La qualité de membre du Conseil comporte pour chaque
Conseiller l’obligation d’exprimer son avis. Autrement dit, l’abs-
tention n’est pas possible. « Tous ceux dont le consentement ou
l’avis est requis sont tenus par l’obligation d’exprimer sincère-
ment leur sentiment, et si la gravité des affaires le demande,
d’observer soigneusement le secret, obligation que le Supérieur
peut exiger. »26 Accepter d’être membre d’un Conseil implique ce
niveau de responsabilité. Ceux qui ne se sentent pas prêts pour
cette mission feront mieux de ne pas accepter la proposition d’en
faire partie ou s’ils le sont déjà, de demander à en être déchargés.
Au moment de l’admission, l’avis du Conseil Local doit donc
être exprimé non seulement par un jugement écrit, mais aussi
par un vote secret.
La pratique consistant à décider auparavant comment voter
doit absolument cesser car elle invalide toute la raison d’être
du vote secret.
Ces orientations et directives peuvent devenir véritable-
ment efficaces lorsque nous serons en mesure d’investir dans la
26 Can. 127 §3 CIC cité in AnGC p. 216, à la note 3 : « Selon cette règle,
l’abstention n’est pas légitime ».

10.2 Page 92

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ORIENTATIONSETDIRECTIVES91
formation et dans l’acquisition de compétences spécifiques des
membres des Conseils tant au niveau local que provincial.
4. Transmission des données personnelles
Au cas où un confrère poursuivrait sa formation initiale
dans une autre maison ou une autre phase de formation (y
compris ceux qui sont envoyés dans des communautés de for-
mation interprovinciales et ceux qui optent pour les missions
ad gentes), son Provincial transmettra au Directeur de la nou-
velle maison ou phase de formation une copie du jugement au
moment de l’admission et toute autre information pouvant
aider « les responsables de la phase à connaître les confrères
en formation. »27 Parmi ces éléments figurent les scrutins tri-
mestriels. Il est très important de saisir la distinction claire
entre l’aide à la croissance que l’on propose avec l’évaluation
trimestrielle et l’acte juridique que l’on pose avec un jugement
d’admission.28
Les différentes étapes de la formation sont complémentaires
les unes des autres. Cela a des conséquences sur les forma-
teurs, les confrères en formation et sur l’unité du processus de
formation en tant que tel. La communication efficace entre for-
27 FSDB 2016, 298 : « Au début surtout d’une phase de formation, le
Provincial incitera les responsables de la phase à connaître les confrères en
formation et favorisera tout le long du processus de formation la meilleure
communication possible des informations appropriées. »
28 GSA 168 : « Il importe de souligner que l’évaluation n’est pas en elle-même
un processus de discernement lié à l’admission d’un candidat à la phase suivante.
Les admissions sont des actes juridiques qui impliquent la Province et pas
seulement le Conseil de la maison, tandis que le but principal des évaluations
périodiques est de favoriser la croissance vocationnelle de ceux qui la reçoivent,
à travers les contributions qualifiées offertes par les membres du Conseil Local.
Le scrutin formatif est une évaluation du cheminement du jeune confrère en
formation. Utilisé dans la formation initiale pour personnaliser le cheminement
de formation, il est un moyen à valoriser par le Directeur et l’accompagnateur
spirituel pour l’accompagnement personnel du jeune en formation. »

10.3 Page 93

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92ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
mateurs des différents niveaux devrait être un signe distinctif
de cette complémentarité progressive de tout ce qui est mis en
place pour favoriser des processus de croissance.
Le confrère en formation initiale est encouragé à être le
premier à assumer la responsabilité d’intégrer l’aide reçue à
travers les évaluations périodiques dans son projet de vie per-
sonnel, et de le valoriser comme un itinéraire de croissance vo-
cationnelle, à partager comme une aide efficace pour sa crois-
sance avec son Directeur et avec l’accompagnateur spirituel
qu’il a choisi, surtout à l’occasion du passage vers une nouvelle
communauté ou une nouvelle étape de formation.
Au moment des admissions, surtout celles concernant un
engagement définitif, comme la profession perpétuelle et les
ordres sacrés, il est important de garder à l’esprit tout le par-
cours de vie salésienne déjà vécu par le confrère.29 Il devient
donc important de prendre en considération le discernement
qui a eu lieu au cours des phases précédentes, à travers les ad-
missions, les scrutins et le dialogue avec la Province d’origine,
dans le cas de communautés interprovinciales (cf. CN 108). Ce
qui a été dit sur la discrétion et le respect de la bonne réputa-
tion s’applique évidemment aussi à la manière de traiter ces
informations qui, faisant cependant partie d’un processus de
discernement effectué par les Conseils Locaux et Provinciaux,
ne relèvent pas du for interne.
Un grand soin devra être apporté au stockage et à la trans-
mission des fiches d’information, des dossiers, des rapports ou
de tout document contenant des données personnelles telles
que celles mentionnées ci-dessus, en évitant qu’elles ne soient
laissées dans des espaces communs ou librement accessibles,
même pendant les réunions des Conseils. La même diligence et
29 FSDB 2016, 518 : « L’admission à la profession perpétuelle se fera sur la
base d’une évaluation de tout le processus de formation, en évaluant les
motivations du sujet et son identification avec le projet vocationnel salésien. »

10.4 Page 94

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ORIENTATIONSETDIRECTIVES93
le même soin doivent être apportés à la transmission et au stoc-
kage sous forme numérique, en évitant toute violation éven-
tuelle de la vie privée et de la confidentialité.
5. Directives
1. Choix de l’accompagnateur spirituel. Pour faciliter un
véritable libre choix de l’accompagnateur spirituel, le Pro-
vincial (ou le « curatorium », dans le cas de maisons de for-
mation interprovinciales) présentera une liste de Salésiens
(prêtres et coadjuteurs) qui peuvent exercer le service d’ac-
compagnement spirituel, ou des membres de la commu-
nauté ou des personnes facilement accessibles, non membres
du Conseil Local, sachant que le candidat peut, en concerta-
tion avec le Provincial ou le Directeur, choisir quelqu’un
d’autre. Le Directeur et les autres membres du Conseil
Local peuvent également être sollicités pour le service d’ac-
compagnement spirituel si le candidat/confrère le souhaite.
2. Demande d’admission. Dans la demande d’admission,
le candidat est tenu de déclarer qu’il a consulté son Di-
recteur, son confesseur et son accompagnateur spirituel ;
il n’est pas tenu de dire qu’il a leur consentement. Le Di-
recteur et les autres, à leur tour, sont tenus de donner un
avis sincère au candidat sur son aptitude à la phase re-
quise. Cependant, ils ne peuvent empêcher la personne de
prendre sa décision et de soumettre sa demande. Si sa de-
mande est présentée, le Directeur ne peut divulguer, même
au Conseil, ce qu’il a communiqué à l’intéressé, et doit
agir comme dans tout autre cas. De même, le Conseil
Local peut informer le candidat d’un éventuel avis né-
gatif, mais ne peut l’empêcher de déposer sa candidature.
3. Admissions - rôle du Directeur. Le Directeur ne peut
pas partager les informations reçues lors de l’entretien
fraternel ou de l’accompagnement spirituel, avec le

10.5 Page 95

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94ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
Conseil ou avec qui que ce soit d’autre, sauf les exceptions
indiquées ci-dessus au paragraphe « 2 : Confidentialité ».
Il ne peut même pas se servir de ces informations pour
son propre jugement, au moment du vote, sur l’aptitude
de la personne qui demande l’admission.
4. Admissions - rôle du Conseil. Lors de l’admission, le
Conseil Local exprimera son avis par bulletin secret, et un
texte exhaustif et bien rédigé, bien que synthétique, sur
l’aptitude globale du candidat. La pratique consistant à
décider à l’avance du mode de scrutin rend le vote inva-
lide et doit être absolument exclue.
5. Transmission d’informations. Lorsqu’un candidat/
confrère passe à une autre phase de la formation, tant
dans sa propre Province qu’ailleurs, son Provincial
enverra au Directeur de la nouvelle maison de formation
une copie des jugements d’admission et autres informa-
tions pouvant favoriser la connaissance et l’accompagne-
ment du candidat/confrère concerné, y compris les
évaluations périodiques. Cela permettra d’effectuer, au
moment de l’admission, un discernement qui regarde
toute la période de la vie salésienne et le parcours de for-
mation de la personne concernée (cf. CN 108).
6. Formation des formateurs. Les Provinciaux et les or-
ganismes d’animation, tels que les Centres de Formation
régionaux, organiseront des cours de formation pour les
nouveaux Directeurs, pour tous les Directeurs en guise de
mise à jour de temps à autre, et pour les membres des
Conseils Locaux et Provinciaux. Durant ces cours, seront
présentées les orientations et directives de cette lettre. Du-
rant ces cours aussi, les orientations et lignes directrices
de cette lettre seront présentées et feront l’objet d’une
étude personnelle et d’un partage en groupes.
***

10.6 Page 96

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ORIENTATIONSETDIRECTIVES95
2.2L’EXPÉRIENCE DE L’ORIENTATION VOCATIONNELLE
SALÉSIENNE : ITINÉRAIRE DE FORMATION
Père Miguel Angel GARCÍA
Conseiller Général pour la Pastorale des Jeunes
Père Ivo COELHO
Conseiller Général pour la Formation
1. Objet du document
On a désiré écrire ce texte pour avoir un cadre de référence com-
mun qui permette l’accueil et l’orientation vocationnelle des
jeunes souhaitant connaître de plus près la vie salésienne
mûrir et discerner leur vocation. À ces jeunes, nous voulons
offrir le contexte, les conditions et un itinéraire d’accompagnement.
Le document s’articule en sept points. En premier lieu, est
proposée, en ordre chronologique, une synthèse des principales
références issus des documents postconciliaires de la Congréga-
tion. Viennent ensuite un panorama de la pratique de la Congré-
gation dans les différentes Régions (salésiennes) et une prise en
considération de l’origine des candidats. Une importance parti-
culière est attachée au profil des jeunes entrants, au parcours de
formation pour l’accompagnement et le discernement et, enfin, à
l’environnement et aux conditions appropriées que la maison sa-
lésienne doit garantir. Une proposition pédagogique est proposée
sur les temps et les modalités d’accompagnement de cette expé-
rience, et enfin, un approfondissement par rapport au thème de
l’animation vocationnelle dans la Province.
Les présentes réflexions s’appuient sur quelques références es-
sentielles de l’Église et de la Congrégation.1 Elles ne sont pas un
1 Constitutions et Règlements de la Société de saint François de Sales ;
Chapitre Général des Salésiens de Don Bosco (CG) ; La Formation des Salésiens
de Don Bosco : Ratio Fundamentalis Institutionis et Studiorum (2016) ; Actes du
Conseil Supérieur (ACS) et Actes du Conseil Général (ACG) ; PAPE FRANÇOIS,

10.7 Page 97

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96ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
simple recueil de sources, ni une nouvelle proposition de celles-ci
dans une synthèse habile, ni leur interprétation. Le parcours, ainsi
documenté, met très clairement en évidence la valeur de la conti-
nuité, du discernement et de l’attention assumée et progressive-
ment mûrie des différentes expériences de l’orientation vocation-
nelle salésienne. Ce document traite de la compréhension,
de l’approfondissement et de l’enrichissement des expé-
riences actuelles de l’orientation vocationnelle salésienne.
Dans la rédaction des indications qui suivent, a été prise en compte
la carte de la réalité de l’Aspirantat et de ses différentes expres-
sions dans toutes les Régions de la Congrégation (juillet 2021).
2. L’orientation vocationnelle dans les documents post-
conciliaires de la Congrégation
La lecture du cheminement de la Congrégation nous permet
de découvrir la persistance de la réflexion sur la réalité des aspi-
rants. Des stimuli sont offerts, de nouveaux défis sont posés aux-
quels les Provinces tentent habituellement de trouver des solu-
tions novatrices et mises à jour. Reconstruire le fil de l’histoire
n’est pas superflu, au contraire, il nous amène à nous accorder
sur une réalité très importante dans le domaine de la promotion
et de l’orientation vocationnelle.
La réflexion de la Congrégation sur l’orientation vocationnelle
s’est cristallisée dans les Constitutions et Règlements (1984). Les
Chapitres Généraux ont approfondi et construit un patrimoine très
riche, intégrant les lettres des Recteurs Majeurs et les initiatives
des Provinces. Ainsi reconnaît-on d’abord la vocation chrétienne à
laquelle sont appelés tous les baptisés (C 37) ; c’est pourquoi non
Exhortation Apostolique postsynodale Christus vivit (2019) ; Synode des Évêques,
XV Assemblée Générale Ordinaire : Les Jeunes, la foi et le Discernement
vocationnel. Document final (2019) ; La Pastorale Salésienne des Jeunes. Cadre
de Référence (2014) (CdR) ; Jeunes Salésiens et accompagnement. Orientations
et Directives (2019) (JSA) ; Orientations sur l’expérience de l’Aspirantat (2011).

10.8 Page 98

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ORIENTATIONSETDIRECTIVES97
seulement les vocations religieuses ou sacerdotales, pour lesquelles
un soin particulier est nécessaire, mais aussi les vocations laïques
ont été conçues comme des « vocations apostoliques » (C 28).
D’une manière ou d’une autre, on a insisté sur le fait que la
Pastorale des Vocations est le couronnement de la Pastorale
des Jeunes, « son principe unificateur »,2 parce que la mission sa-
lésienne vise à aider les jeunes à découvrir leur vocation.3
En différentes occasions, la conception de l’animation voca-
tionnelle comme simple « recrutement » de vocations a été rejetée,
confirmant le double aspect de l’animation vocationnelle, à la fois
général et spécifique. D’une part, une attention constante est né-
cessaire pour découvrir et accompagner par des initiatives diffé-
renciées et appropriées les vocations à un engagement particulier
dans la société et dans l’Église ; mais il faut aussi avoir conscience
d’une responsabilité particulière dans l’éveil d’une invitation
explicite à une vocation de service spécial ou de consécration, en
particulier au charisme salésien sous ses multiples formes.4
Pour cette raison, on affirmera que le premier objectif de la
promotion vocationnelle est de créer une « culture vocationnelle »
dans chaque milieu salésien.5 Par les rapports, la communication,
les activités et les projets, cette culture stimule une vision de la
vie comme don et comme service, en proposant des attitudes qui
favorisent le développement vocationnel pour arriver à une pro-
position explicite également de vie consacrée et sacerdotale.
La Congrégation n’a jamais cessé d’insister sur le soin particu-
lier des contextes, importants et indispensables, à partir desquels
il est fondamental d’aider les jeunes à discerner leur vocation et à
y répondre consciemment. Ces espaces de formation sont appelés
2 CG28 p. 25 dans l’édition française.
3 CGS 374 ; C 37 ; cf. CG23 247.
4 Cf. J.E. VECCHI, Éducateurs passionnés, experts et consacrés pour les jeunes.
Lettres circulaires du P. Juan E. Vecchi (Rome, LAS, 2013) 644. 649
5 Dans sa lettre de 2000, « Voici le temps favorable » (ACG 373), le Père Juan
Vecchi introduit cette expression, utilisée par le Pape Jean-Paul II. Cf. CG26, n. 53.

10.9 Page 99

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98ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
« Aspirantats », puis « communautés de proposition », « groupes
de recherche », entre autres modalités.6 En ce sens, l’enseignement
des Recteurs Majeurs et des Chapitres Généraux a demandé au
fil des ans le renouvellement de ces propositions d’orientation
vocationnelle,7 définies dans les Règlements comme des « Centres
salésiens d’orientation vocationnelle » (cf. R 16 et 17).
Une planification sérieuse de la pastorale des vocations est
également nécessaire,8 dans le chemin de foi proposé par la Pas-
torale des Jeunes. Cette perspective est soulignée, ces derniers
temps, dans les Lignes de programmation du Recteur Majeur pour
la Congrégation Salésienne après le CG 28 : « Nous devons pro-
mouvoir une pastorale des jeunes qui les accompagne en vue de
leur maturation personnelle, de leur croissance dans la foi ».9 Cela
exclut que le processus vocationnel soit un moment « laissé en
dernier », « aléatoire », « élitiste » ou « exceptionnel », mais qu’il
soit l’épine dorsale de tout le chemin de foi.10 Le Cadre de Réfé-
rence de la Pastorale Salésienne des Jeunes (2014) insère la di-
mension vocationnelle dans le PEPS Provincial non pas comme
un ajout, mais comme une dimension interne et substantielle ; il
approfondit également les options significatives de discernement
vocationnel incluses dans l’itinéraire d’éducation à la foi,11 sans
renoncer aux vocations de consécration spéciale.
« Le CG21 (1978) a donné à la Congrégation le premier docu-
ment capitulaire à présenter une direction organique de renou-
veau pour la pastorale salésienne de la vocation. »12 À cette occa-
sion, il a déjà été dit qu’il s’agissait d’une méthodologie formatrice
destinée aux jeunes ayant plus de sensibilité, de disponibilité et
6 Cf. E. VIGANÒ, Lettres circulaires du Père Egidio Viganò aux Salésiens
(Rome, Direction Générale Œuvres de Don Bosco, 1996) 1225 ; cf. CG26, n. 72.
7 Cf. L. RICCERI, Lettres circulaires... 657-64.
8 Ibidem, 645-57.
9 CG28, p. 25 dans l’édition française.
10 Cf. E. VIGANÒ, Lettres circulaires ... 1206.
11 Cf. CdR pp. 247. 248.
12 CG21, 574.

10.10 Page 100

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ORIENTATIONSETDIRECTIVES99
de richesse spirituelle, et qui nécessitent une attention différen-
ciée et particulière. De plus, il est affirmé que « les Provinces, et
non les communautés ou les individus »13 sont responsables de
certaines conditions : la définition d’objectifs clairs, un projet édu-
catif et l’accompagnement en groupes ou en communautés,14
il y a des personnes témoignant d’une vie salésienne authentique.
La communauté salésienne est « un lieu privilégié de proposi-
tion et d’accompagnement de la vocation ». Cependant, nous ne
devons pas oublier que le sujet de la pastorale salésienne des
jeunes, où culminent le discernement vocationnel et les choix de
vie, est la Communauté Éducative et Pastorale, une communion
de différentes vocations.15
Au fil des ans, la Congrégation a développé une réflexion sur
l’orientation de l’éducation des jeunes à la foi. Elle a identifié
l’orientation vocationnelle comme sa dimension fondatrice et qua-
lifiante.16 Dans cet engagement vocationnel, certains aspects se sou-
tiennent et se complètent : d’une part, l’orientation offerte à tous
les jeunes dans le cadre du discours éducatif ; d’autre part, une at-
tention constante à la découverte et à l’accompagnement par des
initiatives différenciées et appropriées des vocations d’engagement
particulier dans la société et dans l’Église, afin que les jeunes puis-
sent faire un choix conscient et libre (C 109) ; enfin, une responsa-
bilité particulière envers le charisme salésien sous ses multiples
formes, par le discernement et le soin des germes de vocation salé-
sienne, consacrée et séculière, présents chez les jeunes. Pour mettre
en œuvre ce dernier aspect, l’expérience d’orientation vocationnelle
salésienne sera confrontée à la vie consacrée salésienne.17
13 CG21, 118.
14 R 16 ; cf. CG26, n. 72.
15 CG24, nn. 141.180
16 Cf. CGS 374 et 692 ; CG21, 110ss ; CG23, 149 ss et 247.
17 Cf. CG26, nn. 54, 58, 69 ; La lettre de F. ATTARD - F. CEREDA, « Orientations
sur l’expérience d’aspirantat », 27 juillet 2011, rappelle que ces propositions sont
essentiellement une expérience d’accompagnement (nn. 1 et 14) et de
discernement sur la vocation consacrée salésienne (n. 15).

11 Pages 101-110

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11.1 Page 101

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100ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
Beaucoup de ces thèmes sont largement développés dans la
lettre « L’expérience d’aspirantat... » (2011).18 En plus de la nature
et du but de l’aspirantat, sont présentées les dimensions de la for-
mation salésienne, la valeur et l’urgence de l’accompagnement et
du discernement. En fin de compte, le texte clarifie, d’une part,
les conditions à assurer ; de l’autre, les différentes formes. Dans
la même introduction, il souligne que l’accompagnement voca-
tionnel des candidats à la vie consacrée salésienne fait partie
de la pastorale des jeunes et relève donc de la responsabilité du
Secteur de la Pastorale des Jeunes, en étroite collaboration avec
le Secteur de la Formation.
3. Expressions différentes d’une seule définition
a. - Les Règlements de notre Congrégation utilisent le nom
d’« Aspirantat » pour définir l’accompagnement des jeunes
qui manifestent des aptitudes pour la vie religieuse et qui
leur permettent de connaître leur vocation. Dans cette ex-
périence de vie, les jeunes approfondissent, vérifient et mûrissent
les signes vocationnels qui se présentent dans leur vie et qui les
dirigent vers la possibilité d’un choix de la vie religieuse salésien-
ne, non encore fait de manière publique et consciente (cf. R 17).
Cette expérience, menée à travers une grande variété de
formes et de modalités, ne doit pas être considérée simplement
comme une structure externe, mais comme un itinéraire de
maturation qui permet aux jeunes impliqués de vivre des expé-
riences ciblées d’accompagnement et de discernement vocation-
nel. En effet, la dimension d’éducation à la foi du Projet Éducatif
et Pastoral Salésien éduque à vivre dans une perspective voca-
tionnelle. C’est aussi le résultat d’un bon parcours éducatif et
pastoral : amener la personne à faire l’expérience d’une foi mûre,
18 La lettre de F. ATTARD - F. CEREDA, « Orientations sur l’expérience
d’aspirantat », naît en réponse aux lignes directrices du CG26, n. 73, élaborée
par les Secteurs de la Pastorale des Jeunes et de la Formation.

11.2 Page 102

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ORIENTATIONSETDIRECTIVES101
et donc à réaliser le projet que Dieu a pour sa vie. En d’autres
termes, l’orientation vocationnelle constitue le sommet et le cou-
ronnement de notre action éducative et pastorale non pas dans le
sens d’un terme du cheminement dans la foi, mais comme « une
donnée présente partout, qui caractérise chaque domaine où nous
intervenons et chaque étape. » (CG23, n. 247). Comme déjà sou-
ligné ci-dessus, le CG23 avait dit qu’il y avait eu une « longue ré-
flexion » dans la Congrégation pour aborder la nouvelle situation
et les formes traditionnelles et nouvelles de promotion vocation-
nelle, en pointant vers « toutes sortes de nouvelles expériences. »
(CG23, n. 249)
Citons d’abord le n° 329 de la Ratio (révisée en 2009) en réfé-
rence au prénoviciat : « Cette première étape de formation [pré-
noviciat] présuppose que le prénovice ait eu précédemment une
expérience et une période appropriées de croissance dans la vo-
cation et de maturation humaine et chrétienne, d’accompagne-
ment, d’expérience communautaire, d’exercice dans la pastorale
salésienne, dont on ne peut pas se passer. »
Le Cadre de Référence pour la Pastorale des Jeunes aborde la
dimension vocationnelle : « Ce processus permet au jeune de
prendre une décision sereine et personnelle, libre et motivée, tout
en accomplissant des expériences dans une communauté où il se
forme selon le charisme en en approfondissant la connaissance et
en s’y conformant progressivement. »19
b. - Cette période, qui peut tendre à être orientée vers le
prénoviciat, est définie de diverses manières, généralement
comme « aspirantat », même si le terme varie selon les lieux, les
cultures et les sensibilités.
Déjà dans les années 80 et 90, dans certaines Provinces, des
structures sont progressivement apparues qui ont remplacé la
dénomination, parfois avec de nouvelles modalités par rapport aux
19 Cadre de Référence pour la Pastorale des Jeunes, Rome 2014, chap. VI,
2.4.a (Appelés à la vie et à la foi), p. 156.

11.3 Page 103

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102ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
aspirantats classiques : « communauté de proposition », « commu-
nauté d’accueil vocationnel », « maison d’orientation », « centre
d’orientation pour les vocations salésiennes » (R 17), « commu-
nauté d’accueil », « programme Venez et voyez », « aspirantat ex-
terne » (il y a des candidats qui, en raison de circonstances sociales,
culturelles, politiques ou familiales, ne peuvent pas être immédia-
tement insérés dans une communauté). D’autres noms utilisés
avant ces années-là sont « aspirantat scolaire » (jeunes engagés
dans des études préuniversitaires), « aspirantat missionnaire »,
« aspirantat pour vocations autochtones ».
Telle est la réalité actuelle et telles sont les différentes nomen-
clatures dans notre Congrégation.20
DIFFÉRENTS TYPES D’ASPIRANTATS DANS LES RÉGIONS (2021)
RAFM RAMI RAMS RASE RASS RECN RMED
Accompagnement
systématique
6
Aspirantat scolaire
1
3
19
Aspirantat apres
l’école /l’université
7
5
5
6
Insertion dans la communauté
5
6
Aspirantat missionnaire
2
Communauté de proposition
6
4
9
Volontariat vocationnel
10
2
Aspirantat externe
3
1
3
2
Aspirantat pour les
vocations autochtones
1
À plusieurs reprises et avec insistance, la nécessité est apparue
de donner vie à une réflexion approfondie sur les écoles aposto-
liques où tant de confrères sont engagés et qui touchent un grand
20 RAFM = Région Afrique et Madagascar ; RAMI = Région Interamérique ;
RAMS = Région Sud Amérique ; RASE = Région Asie Est-Océanie ; RASS =
Région Asie Sud ; RECN = Région Centre-Nord ; RMED = Région Méditerranée.

11.4 Page 104

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ORIENTATIONSETDIRECTIVES103
nombre de destinataires (dans la Région Afrique et Madagascar
et dans la Région Asie Sud).21 Il y a un besoin de vérification et de
renouvellement, et il est urgent et important que les personnes
les plus impliquées dans ce domaine aux niveaux local, provincial
et régional fassent partie de ce processus, en renforçant les orien-
tations déjà déterminées au niveau de la Congrégation – comme
celles mentionnées ici sur l’animation vocationnelle – et en
approfondissant le contexte pédagogique des études relatives à
l’âge et aux caractéristiques des structures de type scolaire sur
lesquelles se base ce service éducatif et pastoral.
c. - En tout cas, cet environnement accueillant pour les jeunes
qui souhaitent entreprendre un chemin de discernement vocation-
nel n’est pas une étape supplémentaire à la formation : il
se veut un environnement « caractérisé par une recherche plus
intense des projets de vie, un moyen valable pour aider les jeunes
à discerner leur vocation particulière et à y répondre de manière
consciente »,22 un pont naturel entre la pastorale des jeunes et la
formation salésienne.
4. Provenance des candidats
a. - Il s’agit d’une expérience nécessaire, d’autant plus que
ces jeunes en recherche viennent de milieux hétérogènes, avec
des âges, des situations familiales, des niveaux de maturité per-
sonnelle, des expériences de vie, de foi et de culture très diffé-
rents ; ils proviennent de réalités salésiennes différentes et avec
une connaissance variée de Don Bosco.
» Cette expérience particulière commence pour les jeunes qui
ont déjà entrepris un chemin de maturation dans la foi 23 et
21 Déjà en 1965, les capitulaires du CG19 (Partie III - ASPIRANTS)
insistaient sur le fait que « les écoles apostoliques ne doivent être considérées ni
comme des aspirantats ni comme pré-aspirantats. »
22 CG20, 662.
23 C 6, 28, 37 et R 9.

11.5 Page 105

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104ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
d’orientation vocationnelle,24 ordinairement dans les processus
de Pastorale Salésienne des Jeunes, tels que : les week-ends
vocationnels, les camps et groupes vocationnels, l’accompa-
gnement d’un Salésien dans une maison, l’accompagnement
du coordinateur de l’animation vocationnelle de la Province,
ou le fruit d’expériences de volontariat.
» D’autres jeunes attirés par le charisme de Don Bosco, qui
n’ont pas vécu dans une Communauté Éducative et Pastorale
Salésienne, ont également commencé cette expérience.
Ces jeunes font confiance au charisme salésien comme charis-
me ouvert à l’Église dans sa totalité et entreprennent dans
la liberté un cheminement vocationnel qui peut avoir des
résultats différents.
b. - À tous ces candidats, la Province offre un accompagnement
spécifique à travers une proposition concrète qui réponde le
mieux aux besoins de leur histoire et de leur situation
personnelle.
Ces structures s’adressent principalement aux étudiants uni-
versitaires ou aux jeunes du secondaire. Cependant, certaines
Provinces ont maintenu des structures pour des aspirants
adolescents et préadolescents, avec un style plus similaire à
la structure du « petit séminaire » : mêmes heures d’étude pour
tous, moins de contact avec le monde extérieur et peu de pratique
pastorale en raison de l’âge.
5. Certains aspects du profil d’entrée
a. - Dans cette perspective formatrice, il devient essentiel de
créer les conditions les plus appropriées pour que la person-
24 R 16 : « Les centres d’orientation vocationnelle accueillent et accompa-
gnent les jeunes qui se sentent appelés à un engagement dans l’Église et
dans la Congrégation. On peut aussi réaliser ce service par l’organisation
de rencontres locales ou régionales, la formation de groupes spécifiques ou
l’insertion de jeunes dans l’une de nos communautés. »

11.6 Page 106

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ORIENTATIONSETDIRECTIVES105
ne puisse accomplir le passage du discernement. En fait,
cette période de « premier accueil » devient une expérience qui
peut prendre des configurations très flexibles et varier en ce qui
concerne le lieu et la durée, également en fonction du candidat. Il
faut, en effet, que le jeune ait un rythme de formation en fonction
de sa maturité personnelle et de son parcours vocationnel, sans
le confondre avec d’autres étapes.
La première condition à prendre en compte pour être admis à
l’Aspirantat est que le jeune entre dans cette expérience lorsqu’il
s’interroge explicitement, devant Dieu, sur une éventuelle vocation
salésienne consacrée. En d’autres termes, il doit avoir exprimé
le désir et la volonté de discerner le projet de Dieu dans le cha-
risme salésien, et donc être prêt à parcourir le chemin pour
vérifier si cette attraction initiale est vraiment un appel de Dieu
et pour discerner s’il a les aptitudes à l’accueillir. Dans tous
les cas, le jeune doit rester ouvert à d’autres issues vocationnelles.
Il convient de préciser que la figure de l’accompagnateur n’a
d’autre intérêt que d’aider le jeune à découvrir devant le Seigneur
ce à quoi il est appelé et, s’il s’agit d’une vocation de consécration
spéciale, à entamer le processus ; si c’en est une autre, pour
l’orienter. Il ne s’agit pas de la fonction d’identifier ou d’écarter
les vocations religieuses, mais d’un service (l’aboutissement de
l’accompagnement pastoral) d’aide à l’identification de sa propre
vocation et d’orientation vers celle-ci.
b. - Après cette prémisse, certaines conditions sont impor-
tantes, c’est-à-dire quelques points qui dessinent le profil d’en-
trée du jeune qui entend vivre l’expérience en suivant ce critère
de l’Église : « Pour accomplir sa propre vocation, il est nécessaire
de développer, de faire pousser et grandir tout ce que l’on est. Il
ne s’agit pas de s’inventer, de se créer spontanément à partir de
rien, mais de se découvrir soi-même à la lumière de Dieu et de
faire fleurir son propre être. » (Christus Vivit 257) :
» vérification d’un mode de vie sain (physique et psychologique),
au sens large ;

11.7 Page 107

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106ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
» présence d’une expérience personnelle de Dieu qui lui a permis
de percevoir son appel d’une manière ou d’une autre (non pas
qu’il soit déjà clair) ; il est souhaitable qu’il ait déjà participé
à des expériences d’orientation vocationnelle ;
» disponibilité pour un accompagnement personnel ;
» engagement et fidélité démontrés dans son travail (étude
personnelle, activité apostolique, service à la communauté) ;
» capacité d’interagir et d’établir des relations positives avec les
autres ;
» disponibilité au travail apostolique avec les jeunes, en parti-
culier avec les plus pauvres ;
» indications par rapport à l’âge. Certaines Provinces préfèrent
les jeunes âgés de 17-18 ans et plus ; pour les candidats de plus
de 35 ans, le parcours est accompagné pour en vérifier la fai-
sabilité ; d’autres Provinces accueillent des adolescents âgés
de 14 à 17 ans.
6. L’itinéraire de formation pour l’accompagnement et le
discernement
La maturation de la personne advient, à ce stade, en favorisant
certains aspects qui deviennent des objectifs spécifiques à pour-
suivre. Il s’ensuit que le grand travail des formateurs consiste
à accompagner le jeune pour identifier et mettre en œuvre les
dynamiques intérieures qui le conduisent à harmoniser et à vivre
non pas en tant que spectateur ou de manière juxtaposée mais en
tant que protagoniste, ces différentes dimensions :25
25 « Le Synode propose avec conviction (...) d’offrir aux jeunes une expérience
d’accompagnement en vue du discernement. Cette expérience – dont la durée
doit être fixée selon les contextes et les opportunités – peut être qualifiée de temps
destiné à la maturation de la vie chrétienne adulte. Elle devrait prévoir un
éloignement prolongé par rapport aux relations et aux milieux habituels et être
construite autour d’au moins trois piliers indispensables : une expérience de
vie fraternelle commune avec des éducateurs adultes qui soit centrale, sobre et

11.8 Page 108

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ORIENTATIONSETDIRECTIVES107
a. - La maturité humaine est la base de la croissance voca-
tionnelle du jeune. Celle-ci tend vers l’objectif de l’équilibre psy-
chique et émotionnel et de la croissance harmonieuse et intégrale,
en accordant une attention particulière à la prise de conscience
d’éventuelles fragilités psychologiques et au lancement de proces-
sus sûrs pour les surmonter. Dans l’expérience de l’Aspirantat, le
jeune commence à mûrir :
» Un contact authentique et profond avec soi-même et, par consé-
quent, une bonne capacité, sérénité et maturité à savoir se lire
et se déchiffrer honnêtement, ses sentiments et ses désirs, les
dispositions du cœur, les dons reçus et les éventuelles blessures.
» D’autres occasions sont offertes de lire les dynamiques de la
vie communautaire et les éléments de la maturation affective,
par exemple : la capacité de respecter les autres, d’écouter
et d’accueillir les points de vue des autres, de ne pas utiliser
les autres à ses propres fins, de prendre soin des autres en
grandissant dans l’empathie.
» La capacité de saisir le noyau central de la motivation de ses
actions, au-delà des aspects les plus externes et émotionnelle-
ment contingents, tels que, par exemple, les nouveaux équi-
libres familiaux.
b. - Le domaine de la relation avec Dieu et de l’engage-
ment spirituel doit être retracé en gardant à l’esprit quelques
références :
» La découverte et l’acceptation de la véritable primauté de Dieu
et de sa logique évangélique dans la vie du chrétien.26 Dans
respectueuse de la maison commune ; une proposition apostolique forte et
significative à vivre ensemble ; une offre de spiritualité enracinée dans la prière
et dans la vie sacramentelle. » (Document Final du Synode sur les Jeunes,
28 octobre 2018, n. 161).
26 « L’incidence de la foi sur la vie, ou son insignifiance pratique, se manifeste
aujourd’hui dans certains domaines de l’existence personnelle et de la culture,
qui deviennent du même coup son banc d’essai. Il ne s’agit pas de points
particuliers, mais d’“espaces” où se rencontrent la signification, la force et le
caractère conflictuel de la foi. » (CG23, 181).

11.9 Page 109

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108ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
cette ligne est placée la familiarité avec le Seigneur, l’intro-
duction à la vie de foi et d’amitié avec Jésus 27 à travers le soin
de la prière et de la liturgie.
» Disponibilité à se laisser aider et, par conséquent, ouverture
à la pratique de l’accompagnement personnel et à la prise
de responsabilité dans les décisions. C’est un processus qui,
d’une part, doit vérifier certaines étapes de l’aptitude voca-
tionnelle ; d’autre part, doit approfondir les motivations
vocationnelles du jeune qui réalise le parcours (les besoins,
les désirs, les intérêts, les pulsions internes et externes qui
incitent le jeune à ce choix).
» De plus, la dimension expérientielle de la spiritualité salésien-
ne des jeunes doit être privilégiée par rapport à la dimension
théorique dans la lecture de la foi dans la vie quotidienne et
dans la réflexion sur les expériences vécues.
c. - Pour le jeune qui discerne une vocation d’éducateur et
d’évangélisateur des jeunes, certains éléments de la dimension
intellectuelle sont souhaitables :
» Attention à la vie quotidienne en tant que lieu où la continuité
et la constance se manifestent en prenant soin de ses engage-
ments dans les études ou le travail, de ses devoirs personnels,
des services requis, des tâches ménagères.
L’acquisition d’habitudes de réflexion et de partage, ainsi que
la capacité de réfléchir sur des situations et d’évaluer de ma-
nière critique la réalité environnante.
» Maturation dans la capacité de percevoir les valeurs évan-
géliques et vocationnelles selon l’Évangile et la spiritualité sa-
lésienne des jeunes, plutôt que de les ramener à ses schémas
cognitifs antérieurs.
d. - « Le jeune s’entraîne à la générosité et à la disponibilité.
Ce sont les deux attitudes qui engendrent la joie : pour avoir plus
27 CV, 250.

11.10 Page 110

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ORIENTATIONSETDIRECTIVES109
de vie, il faut la donner. »28 Pour cette raison, sa croissance édu-
cative et pastorale comprend :
» Initiation à l’activité apostolique, vécue de manière expérien-
tielle et réinterprétée en accompagnement, en privilégiant les
moments de l’assistance typiquement salésienne, et de l’ani-
mation systématique et continue d’un groupe. Cette initiation
éducative et pastorale devient l’occasion d’écouter les besoins
des jeunes, pour connaître Don Bosco et le Système Préventif,
pour découvrir les dimensions et les caractéristiques de l’ani-
mateur salésien.
» Désir de soumettre sa propre action pastorale à l’examen mi-
nutieux des autres.
» Flexibilité dans les rôles plutôt que pastorale sur mesure.
L’attention portée à la dimension intellectuelle du parcours
ne doit pas être un fardeau excessif en termes d’études académiques,
avec peu d’occasions de travailler sérieusement sur soi-même.
7. L’environnement et les conditions appropriées que la
maison salésienne doit assurer
Comme nous l’avons vu, c’est la période où la Congrégation
offre une expérience aux jeunes en recherche, en prenant soin de
l’accompagnement et du discernement personnel, selon les cri-
tères indiqués. Le but ultime du processus est la décision
vocationnelle. Chaque Province propose une maison salésienne
(ou plusieurs) où les jeunes se voient offrir la précieuse opportu-
nité de la vie fraternelle, entre Salésiens et jeunes d’un même âge,
dans la simplicité de la vie quotidienne où ne manquent pas les
engagements scolaires, les tâches domestiques, les relations in-
terpersonnelles, les propositions apostoliques selon le charisme
de Don Bosco et une offre de spiritualité qui aide à combiner foi
28 CG23, 152.

12 Pages 111-120

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12.1 Page 111

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110ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
et vie : « À celui qui s’oriente vers la vie salésienne, on offrira le
milieu et les conditions qui lui permettront de connaître sa voca-
tion et de mûrir comme homme et comme chrétien. »29
Il faut espérer que ce type d’expérience sera vécu, en particu-
lier, par les jeunes qui abordent la vie fraternelle pour la première
fois dans les communautés salésiennes et qui n’ont pas fréquenté
nos milieux de vie apostolique.
Pour y parvenir, quatre conditions sont requises :
a. - L’environnement communautaire est vivant et
ouvert, simple et familier, joyeux mais engagé. Les relations
d’amitié et de familiarité se démarquent. Les jeunes peuvent par-
tager avec la communauté (mais pas dans une structure ordinaire
de la vie religieuse) quelques moments de prière, de spiritualité,
d’activité et d’amitié. C’est-à-dire un environnement familial où
il existe des conditions propices pour une période de temps au
cours de laquelle ces jeunes peuvent découvrir, assumer et suivre
de manière responsable leur projet de vie.
La vie communautaire est une occasion précieuse d’apprendre
la fraternité dans les relations, la confrontation avec les éduca-
teurs, la coresponsabilité dans les services, la générosité dans le
don de soi. Pour une maturation plus facile, le dialogue est cer-
tainement à privilégier à l’imposition, le témoignage à la simple
observation, la coresponsabilité à l’infantilisme, l’intériorisation
des motivations à la simple exécution des tâches, le respect de la
personne et de ses processus dans un accompagnement person-
nalisé à la massification et à l’anonymat.
b. - L’Aspirantat est une expérience d’accompagnement.
Le jeune se voit d’abord offrir un accompagnement communau-
taire. C’est un ensemble de relations, un environnement, un cli-
mat favorable et une pédagogie, qui sont propres au Système Pré-
ventif et qui vont de la présence étroite des Salésiens en charge
29 C 109.

12.2 Page 112

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ORIENTATIONSETDIRECTIVES111
de l’Aspirantat à la confrontation, à l’orientation, au soutien dans
le parcours vocationnel et formateur.30
En plus de cet accompagnement, il est important d’initier le
jeune à l’accompagnement personnel : spirituel, vocationnel, pas-
toral, dans les études. En ce sens, on parle d’une relation inter-
personnelle de « dialogue vocationnel », d’un accompagnement
attentif et immédiat, par rapport à chacun des quatre domaines
de l’itinéraire de formation indiqué ci-dessus. Seul un chemin
d’accompagnement personnel peut faciliter une identification adé-
quate des objectifs de croissance et de conscience de ce que signifie
vivre une vocation apostolique.
Cependant, l’accompagnement de ces jeunes doit leur apporter
des connaissances et les encourager à faire l’expérience de leurs
propres contingences, besoins, désirs, faiblesses et blessures. Par
conséquent, une grande attention doit être accordée à la dimension
humaine de la personne. À cette fin, il est nécessaire d’aborder
certains aspects qui « touchent » l’humain : la différenciation de
soi (la capacité de maintenir son sens de soi, son identité, ses pen-
sées et ses émotions dans la relation avec les autres), la maîtrise
de soi (le contrôle de ses sentiments, de ses comportements, à tra-
vers la compréhension de ses réactions, de ses émotions, de ses
sautes d’humeur) et l’auto-évaluation (liée à son estime de soi).
C’est un processus qui doit être vérifié de différentes manières :
entretien, observation de l’expérience par les formateurs, descrip-
tion des fruits par la personne.
C’est un processus qui doit d’une part vérifier – l’appel de
Dieu, l’ouverture et la disponibilité vocationnelle, la spécificité
d’une option et l’adéquation à celle-ci – et d’autre part approfon-
dir les motivations du jeune. Si la maturation vocationnelle se
30 « Il est toujours mieux de vivre la foi ensemble et d’exprimer notre amour
dans une vie communautaire, en partageant avec d’autres jeunes notre
affection, notre temps, notre foi et nos préoccupations. L’Église propose
beaucoup de lieux divers pour vivre la foi en communauté, car tout est plus
facile ensemble. » (CV, 164).

12.3 Page 113

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112ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
poursuit vers la vie consacrée salésienne, l’aspirant est orienté
vers le prénoviciat.
c. - L’efficacité de l’expérience dépend en grande partie de
l’équipe d’accompagnement : Salésiens et autres (laïcs, experts)
choisis comme responsables de cette expérience, particulièrement
préparés à la tâche difficile d’offrir aux candidats un accompagne-
ment personnalisé pour leur croissance humaine et chrétienne. En
effet, « le climat de famille, d’accueil et de foi, créé par le témoignage
d’une communauté qui se donne avec joie, est le milieu le plus pro-
pice à la découverte et l’orientation des vocations. » 31
Il est préférable d’avoir une équipe hétérogène qui comprenne
des Salésiens prêtres et des Salésiens coadjuteurs, précisément
pour promouvoir la connaissance et la mise en valeur des deux
formes de vocation consacrée salésienne.
Quelques indications importantes : au sein de la communauté,
il doit y avoir une personne clairement indiquée comme point de
référence pour le jeune ; les confrères de référence, à la discrétion
de l’animateur vocationnel, doivent être invités aux réunions de
la Commission d’animation vocationnelle.
d. - Relations avec la famille : conscient de l’importance
de la famille, le jeune entretient avec elle des liens adéquats et, à
partir du choix vocationnel qu’il entend faire, apprend à établir
de nouvelles relations familiales. Normalement, aucun jeune ne
commence l’Aspirantat sans un contact préalable avec sa famille.
Les parents doivent être encouragés, si possible, à visiter la com-
munauté salésienne en participant à certains moments significa-
tifs. En ce sens, il est conseillé de commencer à reconnaître et à
aborder d’éventuels problèmes familiaux dans l’accompagnement
de ces jeunes.
31 C 37.

12.4 Page 114

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ORIENTATIONSETDIRECTIVES113
8. Les délais temporels et les méthodes
Les délais temporels et les méthodes de la proposition sont va-
riables, selon l’âge du jeune, le cheminement suivi et les traditions
provinciales. D’autre part, certaines conditions peuvent être
considérées comme des points fixes :
Les délais temporels ne sont pas trop structurés (tant
en ce qui concerne la vie quotidienne, qui doit être adaptable au
parcours du jeune, qu’en ce qui concerne le cadre général des ex-
périences vocationnelles), mais convenus avec le jeune en fonction
de son parcours personnel et des possibilités qui le lieraient encore
à des engagements d’études ou de travail professionnel. Quoi qu’il
en soit, pendant cette période, les jeunes poursuivent leurs études
universitaires/leurs engagements professionnels.
Compte tenu de la diversité des parcours personnels, nous ai-
mons penser la communauté comme une expérience ouverte qui
implique de multiples formes de permanence, un parcours pro-
gressif d’insertion qui commence par :
» un premier contact occasionnel ou un contact sporadique,
» puis des périodes de séjour limitées dans des temps considérés
comme significatifs pour la vie de la communauté ou du jeune
lui-même,
» pour passer ensuite à des choix de plus en plus importants.
Il est, en outre, nécessaire de promouvoir des rencontres pério-
diques dans le but de faire se rencontrer les jeunes avec
d’autres jeunes qui vivent un parcours vocationnel, par
exemple : journées ou week-ends au cours desquels le jeune vit une
expérience de prière et de partage avec d’autres jeunes (prénovices,
novices, etc.) ; des camps de formation vocationnelle dans lesquels
se rencontrent soit des jeunes qui ont commencé le cheminement de
l’Aspirantat, soit des jeunes qui ont l’intention de commencer ce type
d’expérience. Il est très important d’organiser toutes ces initiatives
de manière systématique et progressive, au niveau local et zonal, dans
un plan d’animation vocationnelle au sein du PEPS provincial.

12.5 Page 115

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114ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
Étant un moment spécifique de connaissance et d’approfon-
dissement, d’accompagnement et d’expérience de la vie et de la
mission salésiennes pour vérifier et mûrir cette orientation ini-
tiale, il devient très intéressant de mettre ces jeunes en contact
avec d’autres communautés salésiennes.
Généralement certaines Provinces rapportent des expériences
d’au moins six mois d’Aspirantat vécus de manière stable, qui
s’avèrent suffisants pour faire un premier discernement par-
venant à répondre à une question initiale : suis-je prêt à en-
tamer un processus d’accompagnement/discernement avec une
réelle orientation vers la vie religieuse salésienne au prénoviciat ?
9. Animation vocationnelle dans la Province
a. - L’animation vocationnelle doit être le principe inspirant
et le sommet de la Pastorale des Jeunes. Toute pastorale, et en
particulier la pastorale des jeunes, est radicalement vocationnelle :
cette dimension constitue son principe inspirant et son débouché
naturel. En d’autres termes, l’animation vocationnelle dé-
coule de la pastorale des jeunes comme un souffle et une
expression concrète de sa vitalité. Pour cette raison, l’ani-
mation vocationnelle provinciale offre une mentalité, une sensi-
bilité, mais aussi une pédagogie. La pastorale des jeunes, dans la
mesure où elle rend explicite sa dimension vocationnelle, trouve
les grandes motivations pour sa relance : elle redécouvre la vie
comme don, comme « être pour », dans une perspective libératrice
et fascinante parce qu’elle se trouve devant le plan surprenant et
magnifique de Dieu.
L’accompagnement vocationnel personnel n’est pas un privi-
lège pour les bons ou une exception pastorale : il doit être un outil
de formation normal, offert à tous. C’est pourquoi l’accompagne-
ment personnel des jeunes, d’un point de vue vocationnel, est un
devoir de la pastorale envers tous les jeunes et un droit pour
chaque jeune !

12.6 Page 116

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ORIENTATIONSETDIRECTIVES115
Le Projet Éducatif et Pastoral local et provincial doit aider les
confrères et les laïcs coresponsables de la mission salésienne à
former une « culture vocationnelle »,32 c’est-à-dire une sensibilité,
une façon de penser et , surtout, une manière de « voir » les nom-
breux enfants et jeunes qu’ils approchent chaque jour. Si tout cela
est vrai, il est facile de comprendre comment l’animateur voca-
tionnel provincial et les cheminements provinciaux sont au ser-
vice de cette responsabilité locale et non comme une alternative
ou à la place de celle-ci.
La promotion de l’animation vocationnelle est une tâche es-
sentielle de la Pastorale des Jeunes :
» Garantir l’orientation et l’accompagnement de tous les jeunes
parce que la proposition vocationnelle, dès l’enfance, est in-
cluse dans l’itinéraire d’éducation à la foi, comme point de
convergence de tous les efforts éducatifs et d’évangélisation.
» Prendre acte que la promotion vocationnelle ne vise pas sim-
plement le recrutement d’agents pastoraux, ni un moment iso-
lé ou sectoriel, mais plutôt une activité liée à l’être même de
l’Église et donc aussi intimement insérée dans la Pastorale
des Jeunes.33
» Créer les conditions appropriées (un véritable chemin d’ac-
compagnement ; des communautés accueillantes, engagées et
32 Le CG27, parlant de la prophétie de la fraternité, nous rappelle qu’« il est
nécessaire d’accompagner les jeunes, de marcher avec eux, de les écouter, de les
provoquer, de les "bousculer" pour qu’ils sortent du confort dans lequel ils se sont
installés, de réveiller leur désir, de leur expliquer ce qu’ils vivent, pour les
conduire à Jésus, en privilégiant toujours la liberté pour qu’ils puissent répondre
à l’appel du Seigneur de manière libre et responsable. » Il est nécessaire de créer
un climat de confiance, de faire sentir aux jeunes qu’ils sont aimés tels qu’ils sont
et pour ce qu’ils sont. [...] La relation personnelle avec les jeunes de la part des
personnes consacrées est irremplaçable. » Le troisième point des Lignes de
programmation du CG28 invite lui aussi à vivre le « sacrement salésien de la
présence » selon lequel « la gratuité de la présence sauve la Congrégation de toute
obsession militante et de tout réductionnisme technico-fonctionnel. »
33 Voir, par exemple, RICCERI 645-57; CG26, n. 58; CHÁVEZ, Lettres circu-
laires 1039; GSA 183.

12.7 Page 117

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116ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
ouvertes à tous les jeunes qui cherchent un sens à leur vie,
etc.) pour que chaque jeune puisse découvrir, assumer et
suivre sa vocation de manière responsable.
» Proposer aux jeunes les différents parcours vocationnels sans
oublier ni sous-estimer l’invitation vocationnelle explicite à la
vie consacrée ou sacerdotale.
» Stimuler un environnement familial avec des témoignages
vocationnels significatifs.
b. - En ce sens, comme le confirme clairement la lettre « L’ex-
périence de l’Aspirantat » (2011), « il est souhaitable que ces Orien-
tations soient reprises par le Délégué Provincial pour la Pastorale
des Jeunes, afin qu’il puisse accompagner les animateurs vocation-
nels provinciaux avec leur Commission et revoir la partie du Projet
Éducatif et Pastoral Provincial qui concerne l’animation vocation-
nelle provinciale. Dans ce Projet, il est également nécessaire
d’identifier un modèle d’animation vocationnelle locale, qui
implique les Communautés Salésiennes et les Communautés Édu-
catives et Pastorales. Un tel travail nécessite également une colla-
boration étroite avec le Délégué Provincial pour la Formation. »
Cet accompagnement au niveau provincial par les Délégués et
ceux qui ont la responsabilité de l’animation et de la gouvernance
de la Province est d’autant plus important lorsque la prise en
charge des aspirants est confiée « intégralement » aux commu-
nautés locales (quelle que soit la manière dont est définie l’expé-
rience dans les différents contextes). S’il n’y a pas une bonne pla-
nification et une vérification minutieuse, il y a un risque que ce
qui se passe soit en fait sans aucun lien ni avec la Pastorale des
Jeunes, ni avec la Formation, ni avec les Directives de la Province
et de la Congrégation. Il ne suffit pas de définir dans un document
comme celui-ci quelles sont les conditions d’un bon accompagne-
ment. Il est nécessaire de traduire en actes toutes les mesures au
niveau provincial, puis au niveau local, pour s’assurer qu’elles
sont effectivement mises en pratique.

12.8 Page 118

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ORIENTATIONSETDIRECTIVES117
10. Conclusion
Nous croyons fermement qu’accepter sa vocation et l’assumer,
par les jeunes, est le processus éducatif par excellence vers lequel
tendent tous les efforts et les efforts de toute Communauté Édu-
cative et Pastorale. Une orientation vocationnelle complète est
donc le chemin sûr vers la pleine maturité humaine et la source
du vrai bonheur. C’est pourquoi toute la pastorale des jeunes
est conçue, mise en œuvre et vérifiée sur la base de cet objectif :
accompagner chaque jeune sur le chemin de la disponibilité à
occuper la place que le Seigneur lui assigne dans la construction
du Royaume.
Aujourd’hui, nous ressentons plus que jamais le défi et l’ur-
gence de « créer une culture vocationnelle dans chaque milieu
afin que les jeunes découvrent la vie comme un appel, et que toute
la pastorale salésienne devienne véritablement vocationnelle. »
(CG 24, 50) En ce sens, la dimension vocationnelle34 est véritable-
ment transversale à toutes nos propositions. Bien qu’elle se pré-
sente avec son propre projet spécifique, elle représente le noyau
de toute proposition pastorale et doit donc être présente dans
chaque contexte. En ce qui concerne la confrontation avec la vie
consacrée salésienne, nous pensons qu’il est urgent d’offrir aux
jeunes ces expériences d’orientation vocationnelle qui enflamment
le désir et orientent le cœur.
34 Pour cette dimension, voir Cadre de Référence, 152-154.

12.9 Page 119

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4.ACTIVITÉSDUCONSEILGÉNÉRAL
4.1Chronique du Recteur Majeur
Principaux événements de la chro-
nique du Recteur Majeur de février
à juin 2022.
JANVIER 2022
Le mois de janvier voit le Rec-
teur Majeur engagé pour la ses-
sion plénière du Conseil Général
(7-28). Quelques autres points
marquants :
1 - Les Journées de Spiritua-
lité de la Famille Salésienne à
Turin-Valdocco (13-16) dédiées au
400ème anniversaire de la mort de
saint François de Sales, avec la
participation en ligne d’environ
10 000 personnes, et la présence
de 150 représentants des 32
Groupes de la Famille Salésienne.
Dans cette 40ème édition des Jour-
nées, le Recteur Majeur laisse un
message substantiel de bonté et
de liberté centré sur la figure du
Saint Patron : « C’est la bonté,
a-t-il dit, qui nous distingue en
tant que Salésiens et ce n’est que
dans la liberté que nous pouvons
nous rapprocher de Dieu, » avant
d’inaugurer l’exposition consa-
crée à notre saint Patron...
2 - Madrid. Le 75ème anniversai-
re de la fondation de la Maison
Saint Dominique Savio à Madrid.
Devant 300 éducateurs d’écoles et
de plateformes sociales, le Père
rappelle les grandes valeurs de
l’éducation chrétienne avec la ré-
ponse salésienne. Toujours à Ma-
drid, le Recteur Majeur inaugure
le Centenaire de l’œuvre salésien-
ne dans le quartier de Tétouan.
S’adressant ensuite aux anima-
teurs pastoraux des paroisses, il a
déclaré : « Nous sommes des pa-
roisses aux portes ouvertes, nous
construisons des ponts. Nous de-
vons continuer à travailler en
« vases communicants » entre les
réalités pastorales de l’œuvre : pa-
roisse, centre de jeunes, école et
plateformes sociales.
3 - L’Assemblée de l’IUS (Ins-
titutions Universitaires Salésien-
nes), le 25, où le Père rappelle,
entre autres, la valeur du respect
de la personne, de l’honnêteté et
de l’attention aux plus faibles.
4 - La rencontre des deux
Conseils Généraux (SDB -
FMA), le 26, où le P. Ángel déclare
dans son homélie : « On attend de
nous que nous soyons capables de
penser et d'offrir ce que nous pou-
vons pour ce présent que nous
avons à vivre. Nous sommes appe-

12.10 Page 120

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ACTIVITÉSDUCONSEILGÉNÉRAL119
lés à donner le meilleur de nous-
mêmes, à mettre toutes nos éner-
gies, nos compétences, notre sa-
gesse, dans la paix, cette paix qui
est fruit de la présence de Dieu.
Nous sommes unis par la volonté
de partage, de collaboration et de
communion. »
5 - Après la visite à la Commu-
nauté San Tarcisio de Rome (le
28) le Recteur Majeur se rend
à Turin pour les célébrations
en l’honneur de Don Bosco
(30-31). Il envoie un message aux
jeunes des différentes Provinces et
préside la messe retransmise pour
la deuxième année consécutive par
la RAI, messe comptant parmi les
téléspectateurs le Pape François
qui l’a déclaré à l’Angélus.
FÉVRIER
Du 4 au 9 février, nous trouvons
le Recteur Majeur en Équateur
où il prêche, à Quito, la retraite
spirituelle à 77 Salésiens (Pro-
vinciaux et Conseillers) de 13 Pro-
vinces avec, comme thème, la vé-
rification du CG28 et l’Étrenne
dédiée à saint François de Sales.
L’occasion aussi pour lui de nom-
breuses rencontres : l’Archevêque
de Quito, les FMA et le MSJ.
Le P. Fernández Artime s’est en-
suite rendu au Brésil où, à Sao
Leopoldo, il a prêché la retraite
spirituelle à plus de 70 confrères
(4-9 février) : « Il s’agit d’une ex-
périence sans précédent qui
cherche à rapprocher les Conseils
Provinciaux du dixième Succes-
seur de Don Bosco et à les encou-
rager, en particulier en cette pé-
riode où, en raison de la pandé-
mie, la présence et la proximité
des valeurs profondes salésiennes
ont été affectées ». Le Recteur
Majeur a également eu l’occasion,
le 17 février, de rencontrer en
ligne les Radios Salésiennes du
Brésil. Quelles sont les attentes
des Radios ? « Fidélité à notre pré-
cieux charisme, à Don Bosco et
priorité en particulier aux plus
pauvres et à ceux qui ont moins
d’opportunités. »
Du 22 au 28 février, le Père se
retrouve à Rome où il rencontre,
le 26, les employés de l’Université
Pontificale Salésienne.
MARS
Du 1er au 3 mars, le Recteur Ma-
jeur tient un Conseil perma-
nent son Vicaire, le Père Stefano
Martoglio, et les Conseillers de
Secteur. Après une rencontre avec
le Service de Communication
ANS, il se rend au Cameroun (le
17) où, entre autres, il prêche la
retraite spirituelle à Yaoundé,

13 Pages 121-130

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13.1 Page 121

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120ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
au Siège de la Conférence Épisco-
pale, pour la Région Afrique-Ma-
dagascar à 96 Salésiens de 14 Pro-
vinces et Vice-Provinces du conti-
nent en présence du Conseiller
Régional, le Père Alphonse Owou-
dou. Le prédicateur a souligné
que les confrères participants
sont responsables du charisme de
Don Bosco ainsi que de l’anima-
tion et du gouvernement. Il a éga-
lement souligné le grand potentiel
de la Région où, comme toujours,
l’Esprit Saint est le véritable pro-
tagoniste et Marie est également
présente et accompagne. Pendant
son séjour au Cameroun, le Père
a rencontré la Famille Salésien-
ne, reçu sept professions reli-
gieuses et visité le Scolasticat de
Théologie.
Quittant le Cameroun le ven-
dredi 25 mars, le P. Fernández Ar-
time est arrivé en Guinée Équa-
toriale où il est resté jusqu’au 30
pour visiter les trois œuvres pré-
sentes dans le pays, y rencontrant
jeunes et confrères.
AVRIL
Du 4 au 13, réunion à Rome du
Conseil intermédiaire, avec
rencontre, au Sacré Cœur, avant
le Triduum Pascal, des diacres sa-
lésiens résidant à Gerini.
Du jeudi 21 au vendredi 29
avril, le Recteur Majeur retourne
sur le continent africain pour vi-
siter la Zambie et le Zimbabwe,
qu’il avait visités en partie en
2016. À Hwange (Zimbabwe), il
bénira la première pierre de la
nouvelle école technique. Un mo-
ment important de la visite a été
la célébration du 40ème anniversai-
re de la présence salésienne en
Zambie en tant que Province.
MAI
Le 6 mai, poursuivant ses visites,
le Recteur Majeur s’est rendu en
Thaïlande où, du 7 au 12, il a ren-
contré pour la retraite spirituel-
le le Provinciaux et les Conseillers
Provinciaux de la Région Asie -
Océanie (73 participants).
Du 13 au 19, il visite les Mai-
sons de la Province Saint-Paul
de Thaïlande qui recouvre trois
pays : la Thaïlande, le Cambodge
et la République Populaire du Laos,
avec un total de 110 confrères et
17 communautés. La présence de
la Famille Salésienne est riche et
variée. Une visite spéciale a été
réservée à la maison salésienne de
Bagsak qui s’occupe de tous les
enfants touchés par le tsunami
du 26 décembre 2004, tandis que,
le 18 mai, le Père a visité l’école

13.2 Page 122

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ACTIVITÉSDUCONSEILGÉNÉRAL121
de Saeng Thong Vitthaya pour
encourager les enseignants et
les éducateurs à témoigner de
l’amour chrétien dans un envi-
ronnement musulman. Aupara-
vant, le Recteur Majeur avait éga-
lement visité la Maison Généra-
le des Servantes du Cœur Im-
maculé de Marie, le Mémorial
du Tsunami et reçu la Profes-
sion de dix jeunes Salésiens.
À son retour à Turin, les 21 et
23 mai, il participe à la Consulte
Mondiale de la Famille Salé-
sienne, puis, le 24, à la fête de
Notre Dame Auxiliatrice en
célébrant l’Eucharistie dans la
Basilique et en participant à la
Procession. Et du 25 au 27, il par-
ticipe à Sacrofano (Rome) à l’As-
semblée de l’Union des Supé-
rieurs Généraux.
Le 28 mai, les nouveaux locaux
du Centre National des Œuvres Sa-
lésiennes ont été inaugurés et bénis
à Rome, en présence également de
la Mère Générale des FMA Chiara
Cazzuola : « Je suis convaincu, a
déclaré le P. Ángel après avoir vi-
sité tous les bureaux, qu’avec ce
que nous faisons ensemble, nous
réalisons un beau rêve. »
Le 29 mai, le Recteur Majeur re-
tourne à Turin-Valdocco où il pré-
voit de rester comme Siège en at-
tendant l’achèvement des travaux
au Sacré Cœur à Rome.
JUIN
Du 1er au 30 juin, la session
plénière du Conseil Général a
lieu à Turin. Parmi les questions
que cette du Conseil doit aborder
figurent les nominations des Su-
périeurs du Timor Oriental (TLS)
et de l’Inde-Panjim (INM) ainsi
que la présentation et l’étude des
nombreux rapports sur les Visites.
Le 4 juin, le Recteur Majeur se
rend en Hongrie à Budapest pour
la bénédiction et le placement du
reliquaire avec les restes du
bienheureux Étienne andor,
Salésien coadjuteur martyrisé par
le régime communiste en 1953 et
récupéré d’une fosse commune.
En cette même occasion, le Père a
reçu quelques professions reli-
gieuses de jeunes Salésiens et
quelques promesses de Coopéra-
teurs, avant de participer au
cours pour les Provinciaux Salé-
siens nouvellement nommés.
Le dimanche 12, le Recteur Ma-
jeur va à Chiari pour participer à
la conclusion du Procès Diocésain
de la Cause de Canonisation du P.
Silvio Galli, avant d’aller à Mon-
calieri (le 17) pour célébrer une
messe au monastère de la Visita-

13.3 Page 123

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122ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
tion et y vénérer les reliques de
saint François de Sales à l’oc-
casion du 400ème anniversaire de
sa mort. Puis, il se rend présent à
Pérouse (le 20) pour célébrer le
Centenaire de la présence salé-
sienne.
De retour à Turin-Valdocco, le
24, la Fête de la Reconnais-
sance est célébrée en souvenir de
celle qui a été faite en l’honneur
de Don Bosco, le jour de la fête de
saint Jean Baptiste. De nombreux
confrères de Rome et du Piémont
y participent.
Du 26 juin au 3 juillet, avec le
Conseil Général, le Successeur de
Don Bosco participe à la retraite
spirituelle à Annecy, en France,
prêchée par le P. Morand Wirth,
historien bien connu de saint
François de Sales.
JUILLET
Jusqu’au 26 se poursuivent les
sessions du Conseil Général.
4.2 Chronique des
Conseillers Généraux
Le vicaire du Recteur Majeur
Après la session d’hiver du
Conseil, le Vicaire du Recteur Ma-
jeur, le P. Stefano Martoglio, s’est
rendu en Sardaigne pour assister
aux funérailles du Père Franco
Pirisi, décédé prématurément et
subitement des suites d’une grave
maladie.
De retour à Rome, le 30 janvier,
il va à Novara pour la fête de saint
Jean Bosco avec les confrères et
toute la famille salésienne et les
enfants de nos écoles dans la ca-
thédrale de la ville. Et le 31 jan-
vier, dans la Basilique du Sacré-
Cœur, il préside la concélébration
eucharistique en la solennité de
Don Bosco, retransmise en direct
sur TV2000.
Dans les dix premiers jours de
février, le Vicaire a fait la Visite
canonique à la communauté de
Rome « Sacré-Cœur » afin de pla-
nifier de préparer avec les
confrères les travaux à venir dans
la maison du Siège Central. Le
temps consacré aux Visites cano-
niques des maisons dépendant di-
rectement du Recteur Majeur a
duré environ quatre semaines.
Du 9 au 16 mars, le P. Stefano

13.4 Page 124

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ACTIVITÉSDUCONSEILGÉNÉRAL123
s’est rendu à Zagreb, en Croatie,
pour une visite d’animation et
d’accompagnement de la Province,
permettant une connaissance et
des rencontres avec le Conseil Pro-
vincial, les Directeurs, les jeunes
confrères et d’autres réalités pas-
torales de la région de Zagreb.
De retour à Rome, le Vicaire a
pris part à la session intermédiai-
re du Conseil Général qui s’est te-
nue du 4 au 13 avril. Après quoi,
a commencé le grand chantier de
restructuration des bâtiments du
Siège Central, ce qui a nécessité
le transfert de certains confrères
vers d’autres communautés et le
placement de collaborateurs laïcs
dans d’autres structures pour la
poursuite des services essentiels à
la Communauté.
Après Pâques, le Père Stefano
se rendit de nouveau à Turin Val-
docco où il a participé à quelques
événements:
– La célébration du 150ème anni-
versaire de la fondation de l’Ins-
titut des Filles de Marie Auxilia-
trice du 24 au 26 avril à Mornè-
se, Turin et Nizza Monferrato.
– La participation, le 29 avril, à
Udine, à une belle rencontre à
l'Institut Salésien « G. Bearzi » en
présence du Président de la Ré-
publique Italienne, M. Sergio
Mattarella, qui a voulu visiter la
maison salésienne et rencontrer
les parents de Lorenzo Parelli, un
jeune élève de notre Centre de
Formation Professionnelle décédé
tragiquement en janvier lors d'un
stage dans le cadre du parcours
de formation professionnelle.
Les premiers jours de mai
voient le Vicaire du Recteur Ma-
jeur participer aux célébrations de
la paroisse de Saint Joseph Ou-
vrier à Turin-Rebaudengo et de
l’Institut Monterosa à Turin pour
le Centenaire de l’œuvre.
Les 6 et 7 mai, le P. Martoglio a
pris la parole lors de la réunion
des Provinciaux de la Région Eu-
rope-Centre Nord, à la maison
provinciale de Vienne (Autriche),
avant de partir pour Istanbul
(Turquie) le 13, pour célébrer,
avec les confrères de la commu-
nauté de Turquie, une messe à la
mémoire du Père Franco Pirisi.
D’Istanbul, le Vicaire du Rec-
teur Majeur a repris son voyage
vers le Venezuela où il demeure
du 15 au 26 mai. Un voyage d’ani-
mation au nom du Recteur Ma-
jeur, pour accompagner la belle
présence des confrères et de la Fa-
mille Salésienne dans cette terre
merveilleuse et ainsi éprouvée par
la situation qu’ils vivent.
De retour du Venezuela, le P.

13.5 Page 125

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124ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
Stefano s’est rendu directement
au Valdocco pour la session d’été
du Conseil Général.
Le Conseiller Général
pour la Formation
Le 13 janvier 2022, lors des
Journées de la Spiritualité
Salésienne au Valdocco, l’Année
Albera s’est terminée et l’Année
François de Sales a commencé.
Une exposition sur Saint François
de Sales a été inaugurée par le
Recteur Majeur au Musée Maison
Don Bosco (Valdocco). Les traduc-
tions en quatre langues du livre
d’André Ravier, Saint François de
Sales (LDC 2021) – édition suivie
par le P. Aldo Giraudo, avec des
contributions du P. Morand Wirth
et du P. Wim Collin – ont été ache-
vées et diffusées en format PDF
numérique début février 2022. Les
deux premières vidéos sur saint
François de Sales, d’une série de
cinq préparées par le P. Michele
Molinar, Vicaire du Supérieur ICP,
en collaboration avec le Bureau de
la Communication Sociale et celui
de la Pastorale des Jeunes de cette
Province, ont également été dif-
fusées en cinq langues.
Du 3 au 4 février, le Conseiller
pour la Formation, le P. Ivo Coel-
ho, a présidé le « Curatorium » de
Jérusalem, avec quelques sessions
également proposées en ligne
pour faciliter la participation des
Provinciaux.
Du 14 au 19 février, le P. Coelho
s’est rendu dans la Province AFC
où il a visité le prénoviciat de La
Cité des Jeunes à Lubumbashi, le
noviciat de Chem-Chem à Ruashi,
et a participé au « Curatorium »
du scolasticat de Théologie, à Lu-
bumbashi, et du postnoviciat, à
Kansebula. Il a également eu une
réunion avec les Directeurs des
maisons de et autour de Lubum-
bashi, ainsi qu’avec le Conseil
Provincial.
Du 14 au 27 mars, le P. Ivo a ef-
fectué la Visite Extraordinaire
à la Vice-province de Malte (MLT),
avant de participer, du 4 au 13
avril, à la session intermédiaire
du Conseil Général au Siège Cen-
tral de Rome. S’en est suivie, pour
le Conseiller, l’animation de la re-
traite spirituelle des confrères à
Leeds (Grande Bretagne), du 17
au 22 avril.
Les 29 et 30 avril, les Journées
de la Communication Sociale
pour les jeunes en formation ini-
tiale de la Famille Salésienne ont
eu lieu à l’UPS, sous la direction
du Secteur de la Communication
Sociale et de la Faculté de Commu-
nication Sociale de l’Université.

13.6 Page 126

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ACTIVITÉSDUCONSEILGÉNÉRAL125
Le 2 mai, le Conseiller a visité
le noviciat de Genzano (Rome) où
il a rencontré les novices des deux
noviciats en Italie de Genzano et
Colle Don Bosco (Becchi), et les
deux équipes de formateurs.
Du 10 au 12 mai, le Secteur de
la Formation a animé la session
de formation continue pour les
Salésiens formateurs, session qui
s’est tenue à l’UPS au premier se-
mestre pour 11 confrères de 8
Provinces.
Le 20 mai, le P. Coelho a parti-
cipé à un événement à l’Universi-
té Pontificale Grégorienne pour
commémorer les 50 ans de la pu-
blication de la Méthode en théolo-
gie de Bernard Lonergan, où il a
donné une conférence.
En outre, le Secteur de la Forma-
tion a poursuivi le travail de révi-
sion de la Ratio, avec diverses
réunions en ligne. Depuis décembre
2021, un groupe de rédacteurs
assistés par d’autres confrères de
différentes Provinces du monde
(une cinquantaine de personnes,
Salésiens et laïcs) a travaillé sur di-
verses parties du texte, et à la fin
du mois de mars 2022, a remis le
travail au Secteur. Les prochaines
étapes du travail de rédaction du
texte sont maintenant confiées aux
membres du Secteur, avec l’aide
d’autres si nécessaire.
Les 18 et 19 mai s’est tenu le
« Curatorium » du Noviciat de
Gbodjomé et le Postnoviciat de
Lomé, AOS – Togo. Et du 20 au 24
mai, s’est déroulée la rencontre
des novices d’Europe au Colle
Don Bosco et au Valdocco.
Le Secteur de la Formation a
fait le choix de s’installer au Val-
docco pour la durée des travaux
de rénovation du Siège Central de
Rome.
Le Conseiller Général
pour la Pastorale des Jeunes
En janvier, la présentation of-
ficielle du livret sur la paroisse et
les sanctuaires confiés aux Salé-
siens a eu lieu, via la plateforme
Zoom, par le Conseiller pour la
Pastorale des Jeunes, le P. Miguel
Angel García Morcuende.
Après la rencontre à Fatima
(Portugal) des Délégués à la Pas-
torale des Jeunes des deux Ré-
gions salésiennes d’Europe (8-12),
le Conseiller a participé en ligne à
des journées de formation avec
des Salésiens et des laïcs respon-
sables de différentes Provinces
d’Europe, d’Asie et d’Amérique
Latine sur la Pastorale des Jeunes
et la Communication...
Le Conseiller est intervenu aussi
à la session de formation en ligne

13.7 Page 127

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126ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
avec les nouveaux Délégués de la
Famille Salésienne à l’école, pro-
mue par le Secrétariat de la Famil-
le Salésienne (Valdocco, 19 jan-
vier)... Des réunions de coordina-
tion et de planification pour la mi-
se en œuvre de DBTech Europe se
tiennent à des dates différentes
entre janvier et avril... De plus, le
P. Miguel Ángel a prêté son concours
à diverses manifestations salé-
siennes internationales à Rome :
DB International, IUS (Instituts
Universitaires Salésiens).
Puis, du 16 février au 30 avril,
le Père a effectué une Visite Extra-
ordinaire dans la Province « San
Luis Beltrán » à Medellín, en Co-
lombie, qui tenait en même temps
son Chapitre Provincial, avant de
prendre une part active à l’École
des Délégués Provinciaux pour la
Pastorale des Jeunes organisée au
Valdocco (du 4 au 18 mai), avec la
présence de 46 représentants de
toutes les Régions Salésiennes.
Au cours de ces cinq premiers
mois de 2022, les rencontres de
coordination avec le DB Interna-
tional se sont poursuivies réguliè-
rement. Les préparatifs se pour-
suivent en vue du Congrès Inter-
national des Œuvres et des Ser-
vices Sociaux qui se tiendra au
Valdocco à la fin du mois de sep-
tembre de cette année.
Le Conseiller Général
pour les Missions
Lors de la session d’hiver du
Conseil Général, du 14 au 17 jan-
vier 2022, le P. Alfred Maravilla,
Conseiller Général pour les Mis-
sions, se trouvait en Tunisie pour
rencontrer les confrères et en ap-
prendre davantage sur les œuvres
salésiennes à Tunis et à La Ma-
nouba (banlieue de Tunis).
Le 26 janvier, il a participé au
Conseil d’Administration du « Ré-
seau Don Bosco », qui s’est tenu
au Sacré-Cœur de Rome, et, le 29
janvier, il est parti effectuer la Vi-
site Extraordinaire dans la Pro-
vince des Philippines Nord (FIN)
qui a débuté le 8 février. Le Père
a donc effectué les rencontres et
réunions d’usage, dont certaines
en ligne et, évidemment la visite
des 25 maisons.
Au cours de la visite, le P. Mara-
villa a eu, entre autres, l’occasion
de s’adresser à la plupart des étu-
diants des centres professionnels
(EFTP), car les étudiants étu-
diaient toujours à domicile en
ligne. Il a aussi fait des visites de
courtoisie aux communautés des
FMA et des Sœurs de la Charité
de Jésus. Bien qu’il n’ait pas pu
visiter la nouvelle communauté
de Kuching, en Malaisie, en rai-
son des restrictions liées au CO-

13.8 Page 128

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ACTIVITÉSDUCONSEILGÉNÉRAL127
VID-19, il a rencontré en ligne les
confrères et l’Archevêque de Ku-
ching pour discuter des moyens
de développer notre présence mis-
sionnaire dans le pays.
Le 30 avril, le P. Alfred préside
la profession perpétuelle des 10
étudiants en théologie au sanc-
tuaire national de Marie Auxilia-
trice à Parañaque. Le 20 mai, avec
le Conseiller Régional pour l’Asie
Est-Océanie, le P. Joseph Phuoc,
il a rencontré le Conseil Provin-
cial pour lui présenter ses obser-
vations et recommandations. Le
lendemain, après l’Eucharistie de
clôture, avec le P. Gerry Martin,
Provincial, et le Conseiller Régio-
nal, le Visiteur présente aux
confrères les observations et les
recommandations pertinentes.
Le matin du 24 mai, le Conseiller
pour les Missions préside la profes-
sion perpétuelle de deux coadju-
teurs au sanctuaire diocésain de
Marie Auxiliatrice à Canlubang,
Laguna. Dans l’après-midi, il a par-
ticipé au couronnement pontifical
de la statue historique de Marie
Auxiliatrice apportée aux Philip-
pines en 1922 par le Délégué Apos-
tolique, Mgr Guglielmo Piani,
SDB. Ce fut son dernier acte par le-
quel il termina sa visite extraordi-
naire à la FIN, avant de partir pour
Rome au milieu de la nuit.
À son arrivée à Rome, il s’ins-
talle temporairement à l’UPS et
donne une conférence sur l’urgen-
ce et l’importance de la « premiè-
re annonce » aux membres du
Chapitre Général des Mission-
naires d’Afrique (Pères Blancs), à
l’invitation de leur Supérieur Gé-
néral. Dans l’après-midi du 31
mai, il part pour Turin-Valdocco
pour la session d’été du Conseil
Général.
Le Conseiller Général
pour la Communication Sociale
Après la session plénière d’hiver
du Conseil Général le Conseiller
pour la Communication Sociale, le
P. Gildasio Dos Santos Mendez, se
rend en Pologne pour une visite
d’animation dans la Province de
Varsovie où il a rencontré les Dé-
légués à la Communication des
quatre Provinces du pays. Après
une visite à la TV publique – où le
chef de la rédaction catholique est
un Salésien –, une réunion avec les
responsables nationaux des écoles
salésiennes de Pologne, une brève
visite à la Procure Missionnaire et
au Siège du Centre Missionnaire
Salésien à Varsovie, il a pu encou-
rager les volontaires qui s’occu-
pent des secours pour l’Ukraine.
Du 4 au 10 avril, le Père a par-

13.9 Page 129

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128ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
ticipé, au Sacré-Cœur de Rome, à
la session intermédiaire du
Conseil Général, avant de se
rendre à Barcelone (Espagne)
pour une visite à la maison d’édi-
tion EDEBÉ, puis à Séville pour
participer à la réunion des Pro-
vinciaux de la Région Méditerra-
née, leur présentant le projet de
communication de la Congréga-
tion et la programmation du Sec-
teur de la Communication pour la
Région Méditerranée.
De retour à Rome, le Père Gil-
dasio a participé (28-29 avril) à
l’UPS – avec les responsables
SDB et FMA concernés – à la ses-
sion de formation à la Communi-
cation pour les jeunes en forma-
tion de la Famille Salésienne pré-
sents en Italie. Puis ont suivi (3-6
mai) des réunions en ligne avec
les Référents des Délégués à la
Communication des six Régions
suivantes : Amérique Sud, Inter-
amérique, Afrique-Madagascar,
Asie Sud, Asie Est-Océanie et Eu-
rope Centrale, pour préparer les
réunions des Délégués à la Com-
munication et à la Formation, qui
auront lieu à partir du mois
d’août, dans les différentes Ré-
gions de la Congrégation.
Après différentes activités tant
ans le domaine de la Communica-
tion en Italie et à l’étranger que
de la Pastorale (dont une récollec-
tion aux confrères de Rome-Tes-
taccio), le Père Gildasio se retrou-
ve au Valdocco pour participer à
la fête de Marie Auxiliatrice avec
une partie de l’Équipe de Commu-
nication. Le 28 mai, il assiste à
l’inauguration du « Centre natio-
nal des Œuvres Salésiennes »
(CNOS), à Rome avant de repartir
à Turin pour la session plénière
d’été du Conseil Général.
L’Économe Général
Fin janvier 2022, l’économe géné-
ral, m. Jean-Paul Muller, a eu plu-
sieurs réunions avec les Conseils
d’Administration de diverses Fonda-
tions, Projets de l’ONG missionnai-
re, membres du Parlement Euro-
péen, Procure Missionnaire : en
Suisse, en Belgique et en Allemagne.
En février, l’Économe Général et
son équipe ont commencé à orga-
niser le « Congrès de l’Économie
SDB » qui se tiendra à l’UPS de
Rome en septembre 2022, auquel
participeront les Économes Provin-
ciaux, les Responsables des Pro-
cures Missionnaires et les Respon-
sables des PDO (Bureaux de Plani-
fication et de Développement)...
Le 16 du mois, il a rencontré
l’Archevêque Majeur des Églises
Gréco-Ukrainiennes à Rome. Le

13.10 Page 130

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ACTIVITÉSDUCONSEILGÉNÉRAL129
22, dans un discours avec les diri-
geants du Conseil Pontifical pour
la Culture du Vatican, il a discuté
du thème de l’intelligence artifi-
cielle et de l’impact sur l’éduca-
tion des jeunes. Quelques jours
plus tard, il a rencontré le prési-
dent du Conseil des Conférences
Épiscopales d’Europe (CCEE)
pour un dialogue sur la situation
de l’Église en Europe.
Puis ce fut le déménagement
des Services de l’Économat et de
la Fondation Don Bosco qui ont
quitté le Siège Central du Sacré
Cœur, en raison des travaux de ré-
novation, pour élire domicile pro-
visoire dans des bureaux en ville...
Après avoir participé à des
Conférences et à des réunions va-
riées avec les autres Conseillers de
Secteur, M. Muller s’est rendu en
Pologne pour suivre et coordonner
les interventions de soutien en fa-
veur du peuple ukrainien, dure-
ment touché par la guerre avec la
Russie. Plus tard à Rome, il a par-
ticipé et organisé quelques mo-
ments de prière pour la paix en
Ukraine et a suivi la prise en char-
ge des réfugiés, en particulier des
jeunes mères avec leurs enfants
dans les différentes Provinces
d’Europe, mais aussi ailleurs...
Après avoir redéfini les respon-
sabilités dans les services de l’Éco-
nomat (à Rome) en raison de son
séjour à Turin pour les réunions
du Conseil Général, Jean-Paul
Muller a pris part à la session in-
termédiaire du Conseil Général...
À signaler, le 24 avril, l’accueil
d’un groupe d’employés dans les
œuvres salésiennes d’Autriche
pour leur donner une conférence
sur les structures de la Congréga-
tion et aussi pour leur offrir une
visite guidée des lieux de Don
Bosco à Rome, avant de partici-
per, à Séville (Espagne), à la ré-
union des Provinciaux de la Ré-
gion Méditerranée.
Le 11 mai, à l’invitation du Pa-
triarcat, l’Économe Général a par-
ticipé à une conférence sur la si-
tuation en Terre Sainte après les
violences à Jérusalem entre les dif-
férents groupes d’habitants. Il a
poursuivi le travail pour le soutien
des personnes souffrant de la guer-
re en Ukraine tout au long du
mois, c’est pourquoi il a rencontré
les dirigeants des ONG salésiennes
et a eu plusieurs réunions en pré-
sence et en ligne avec des Fonda-
tions et des Associations Interna-
tionales pour demander de l’aide...
Le 17, avec son équipe, Jean-
Paul Muller a tenu la réunion de
formation avec les Économes Pro-

14 Pages 131-140

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14.1 Page 131

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130ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
vinciaux nouvellement nommés.
Du 19 au 26 mai, il s’est rendu
dans la Vice-province de l’AFM et
a eu l’occasion de rencontrer les
différents membres des commu-
nautés présentes en Afrique du
Sud, au Lesotho et en Eswatini.
À la fin du mois de mai, l’Éco-
nome Général se retrouve à Turin
afin de participer pour la session
d’été du Conseil Général qui a
commencé le 1er juin.
Le Conseiller pour la Région
Afrique et Madagascar
Le P. Alphonse Owoudou,
Conseiller Régional pour l’Afrique
et Madagascar, a quitté Rome le
29 janvier 2022 pour se rendre en
Afrique de l’Ouest pour l’installa-
tion de deux nouveaux Provin-
ciaux. Le 2 février, à la paroisse
Saint-Antoine de Padoue à Zogbo
(Cotonou), il a célébré l’installa-
tion du Père Jésus-Benoit Badji.
À cette occasion, il effectue une vi-
site rapide des infrastructures qui
pourraient accueillir temporaire-
ment le nouveau Supérieur et les
Services provinciaux de l’AON
(Afrique Occidentale Nord).
Le samedi 5 février, c’était au
tour du Père Denis Soro d’être
installé à son siège à Ashaiman
(Accra), au Ghana. Après cette vi-
site des deux nouveaux lieux, le
Père Alphonse s’est arrêté à Lomé
pour faire le point sur la situation
inédite du Postnoviciat d’Akodes-
sewa, récemment divisé en deux
lieux distincts, dont le second est
situé derrière le noviciat de Gbod-
jomé. Après ce bref voyage en
Afrique de l’Ouest, le Régional
s’est déplacé à Kansebula (RDC),
du 16 au 18 février, pour présider
la session 2022 du « Curatorium »,
avec le P. Ivo Coelho, Conseiller
Général pour la Formation, et les
Provinciaux et Formateurs.
Le 18 février, le Régional s’est
rendu à la Vice-province ACC
pour la Visite Extraordinaire qui
a débuté par une rencontre avec
le Supérieur, le P. Manolo Jiménez
et son Conseil au siège de Masina
2, à Kinshasa (RDC), et s’est
poursuivie avec les visites, les ren-
contres, les récollections et les ré-
unions habituelles… À noter en
particulier une brève visite de la
nouvelle présence FMA à Maka-
na, et la visite à Massengo, siège
provisoire du noviciat… Le 12
mars, le Régional a conclu la Visi-
te Extraordinaire des confrères de
la région de la République du
Congo en rencontrant les trois Di-
recteurs le matin et l’assemblée
des confrères l’après-midi.
Le 14 mars, avec les membres

14.2 Page 132

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ACTIVITÉSDUCONSEILGÉNÉRAL131
du Conseil Provincial et le Provin-
cial ACC, le Régional s’est envolé
pour le Cameroun où s’est dérou-
lée la retraite spirituelle pour tou-
te la Région Afrique et Madagas-
car, prêchée par le Recteur Ma-
jeur, le P. Ángel Fernández Arti-
me. Le matin du 17 mars, il a pré-
sidé le « Curatorium » des deux
maisons de formation interpro-
vinciales de Yaoundé : à savoir le
scolasticat de Théologie Saint-Au-
gustin et le Centre de Formation
Spécifique pour les Coadjuteurs.
Après la retraite, le Père Al-
phonse s’est rendu au Nigeria
pour l’installation du nouveau
Provincial ANN, le Père Jorge
Mario Crisafulli, qui a eu lieu le
dimanche 27 mars à Iju (Lagos).
Le 29 mars, il est retourné à
Kinshasa pour poursuivre la Visi-
te Extraordinaire dans la zone de
la RDC. Après la visite à la future
communauté de Tshikapa, le Père
a aussi visité l’œuvre salésienne
de Lukunga, la plus ancienne de
Kinshasa, avant de rejoindre le
Recteur Majeur lors d’une visite à
la Vice-province ZMB, en passant
par Palabek (Province AGL) pour
y découvrir le projet salésien en
faveur des réfugiés soudanais…
En Zambie, il a participé à la cé-
lébration des 40 ans de présence
salésienne, avec le Recteur Ma-
jeur et l’Évêque Salésien de Kab-
we, Mgr Clément Mulenga.
De retour en RDC, le Régional
entame la dernière série de visites
des œuvres à Kinshasa... La
conclusion générale de la Visite
Extraordinaire a été célébrée suc-
cessivement par la réunion des Di-
recteurs de la zone de la RDC (13
mai), et avec le Conseil Provincial
et l’Assemblée des confrères (14
mai matin et après-midi).
À la suite de la Visite Extraor-
dinaire de l’ACC, le P. Alphonse
s’est rendu au Togo pour présider
un « Curatorium » spécial de deux
jours (18-19 mai) dans la nouvelle
Province de l’AOS (Afrique Occi-
dentale Sud) pour les maisons de
formation du Togo et du Ghana,
avec, comme objectif, de proposer
au Recteur Majeur quelques pers-
pectives d’avenir et pour analyser
les réponses des postnovices et
des stagiaires à un extrait du
questionnaire 2017 sur l’accom-
pagnement et la formation.
Après ce « Curatorium » le Régio-
nal a rendu visite aux confrères de
la Maison Don Bosco d’Akodesse-
wa, et s’est également rendu à
Gbodjomé – toujours au Togo –
pour rencontrer les novices, et voir
les possibilités de restructuration
de ce second siège occupé depuis le

14.3 Page 133

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132ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
début de cette année par les post-
novices de la troisième année avec
une équipe de trois formateurs.
Partant de Lomé, le 28 mai, le
Régional a entrepris le voyage
pour se rendre au nouveau Siège
de Turin.
Le Conseiller pour la Région
Asie-Est Océanie
Le 28 janvier 2022, à l’issue
de la session d’hiver du Conseil
Général, le Conseiller Régional
d’Asie Est-Océanie, le P. Joseph
Nguyen Thinh Phuoc, s’est envo-
lé pour le Timor Oriental pour la
consultation en vue de la nomina-
tion du nouveau Supérieur. Il a pu
ainsi célébrer la fête liturgique de
saint Jean Bosco à Dili présidée
par l’Archevêque Salésien Virgile
Do Carmo Da Silva (actuellement
Cardinal).
Après une longue période de
restriction Covid, il a pu enfin
rencontrer tous les Salésiens de sa
Région, particulièrement les
confrères en formation initiale
ainsi que divers Groupes de la Fa-
mille Salésienne. Les confrères
ont répondu à la consultation et
ont pu se rendre compte de la
croissance de la Vice-province.
Le 21 mars, le P. Joseph s’est ren-
du en Papouasie-Nouvelle-Guinée-
Îles Salomon (PGS) pour 45 jours
de Visite Extraordinaire. Malheu-
reusement, le gouvernement des
Îles Salomon a fermé les frontières
en raison de la restriction Covid. Le
Régional n’a donc fait qu’une visite
en ligne dans les deux communau-
tés résidant dans les Îles. Il a en-
suite conclu la visite avec la parti-
cipation du Supérieur et de son
Conseil, le 12 avril, et le lendemain,
il a participé au Chapitre Provin-
cial de la Vice-province.
Le Triduum de Pâques a été cé-
lébré par le Régional au Vietnam
(VIE) car il lui a été demandé de
revenir pour signer des documents
juridiques. Il en a profité pour vi-
siter le noviciat (14 novices), le
postnoviciat (47 postnovices) et le
scolasticat de Théologie (19) et le
prénoviciat (18 en première année
et 14 en deuxième année).
Le 24 avril, le P. Joseph s’est
rendu en Indonésie (INA) pour vi-
siter quelques présences significa-
tives de la Vice-Province : la mai-
son provinciale, le postnoviciat (16
postnovices avec 3 confrères coad-
juteurs), l’aspirantat et quelques
écoles techniques du pays.
Le point culminant de ces dépla-
cements estivaux a été la retraite
spirituelle prêchée par le Recteur
Majeur aux Provinciaux/Supé-

14.4 Page 134

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ACTIVITÉSDUCONSEILGÉNÉRAL133
rieurs et à leurs Conseils en Thaï-
lande, du 7 au 10 mai (77 Salé-
siens). Après la retraite, le Régio-
nal a accompagné le Recteur Ma-
jeur pour des visites d’animation
dans différentes communautés du
pays. Un événement historique
pour les Salésiens en Thaïlande a
été la présidence par le Recteur
Majeur de la première profession
religieuse de10 novices.
Le 18 mai, le Père s’est envolé
pour Manille, aux Philippines, et
a séjourné dans la communauté de
andor (maison de formation pour
les coadjuteurs de la Région) pour
rencontrer les confrères en forma-
tion spécifique. Le 21 mai, il a par-
ticipé à la conclusion de la Visite
Extraordinaire effectuée par le P.
Alfred Maravilla, Conseiller Géné-
ral pour les Missions.
Dans la soirée du 21 mai, le Ré-
gional s’est envolé pour Phnom
Penh pour faire une autre visite
d’animation à la Délégation Salé-
sienne du Cambodge. À 14 ans de
la visite précédente, il a pu assis-
ter à l’énorme changement /
transformation de la société et
aux grands succès des missions
salésiennes dans le pays qui ont
retrouvé de la vigueur après la pé-
riode la plus tragique de l’histoire
du pays (1975-1990). Il est à noter
qu’en avril dernier, la première
vocation locale a fait sa profession
religieuse perpétuelle et deux
confrères missionnaires ad gentes
commenceront leur formation
spécifique de 4 ans à Parañaque
(Philippines).
Le 30 mai, le Régional est re-
tourné à Turin pour participer à
la session plénière d’été du
Conseil Général.
Le Conseiller pour la Région
Asie Sud
Après la session d’hiver du
Conseil Général, le 29 janvier
2022, le Conseiller Régional pour
l’Asie Sud, le P. Biju Michael, s’est
rendu à Bangalore, en Inde. Après
la quarantaine prévue, le 4 fé-
vrier, il a présidé la cérémonie
d’installation du nouveau Provin-
cial d’Hyderabad (INH), le P. Tho-
mas Santiagu, avant d’effectuer la
Visite Extraordinaire de la Pro-
vince de Dimapur...
Le 18 février, le Régional s’est
rendu à Delhi pour participer aux
célébrations du Jubilé d’Argent
de la Province qui ont eu lieu le
19 février, et a rencontré le Nonce
apostolique. Le 22 février, il a pré-
sidé une réunion régionale des Di-
recteurs et des Responsables des
maisons de l’Arunachal Pradesh
oriental à Tinsukia… Retour à

14.5 Page 135

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134ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
New Delhi, siège de la SPCSA
(Conférence des Provinces Salé-
siennes) pour assister aux ré-
unions de l’Assemblée et du
Conseil de la SPCSA qui se sont
tenues en ligne (27-28 février).
Le 2 mars, le Régional s’est ren-
du à Goa pour commencer la
consultation en vue de la nomina-
tion du nouveau Provincial de
Panjim. Il en a profité pour tenir
des réunions (consultation des
confrères, Chapitres Provinciaux)
et visites significatives (à des
Évêques, à des écoles salé-
siennes), et ce, jusqu’au 31 mars...
Le 1er avril, le Père Biju est re-
venu à Rome pour participer à la
session intermédiaire du Conseil
Général où il a présenté un rap-
port sur la Région Asie Sud. À son
retour dans la Province de Dima-
pur, il a poursuivi les visites d’usa-
ge des différentes œuvres... avant
de se rendre à Shillong pour assis-
ter à l’inauguration du Chapitre
Provincial, le 11 mai. À noter que,
le 23 mai, il reçoit la profession
perpétuelle de trois confrères (Di-
mapur) et, le 24 mai, la première
profession de treize jeunes au no-
viciat de Zubza.
Après la rencontre avec le
Conseil Provincial (26 mai), l’as-
semblée des confrères et la ré-
union des Directeurs et respon-
sables des communautés de la
Province à Dimapur (27 mai), le
Régional a conclu la Visite Extra-
ordinaire par la célébration de
l’Eucharistie. Le 29 mai, il retour-
ne à Rome via Delhi et, le 30 mai,
il arrive à Turin pour les réunions
du Conseil Général dès le 31 mai.
Le Conseiller pour la Région
Amérique Cône-Sud
Au terme de la session d’hiver
du Conseil Général, le Conseiller
Régional pour l’Amérique Cône
Sud, le P. Gabriel Romero, est par-
ti pour le Brésil où il célèbre la fê-
te de saint Jean Bosco à Recife (31
janvier), avant d’y célébrer, le 2
février, la profession perpétuelle
d’un Salésien de BRE et dans la
soirée, au même endroit, de prési-
der la célébration de l’ouverture
du nouveau noviciat dans la ville
de Jaboatão (Recife), avec 15 no-
vices des Provinces brésiliennes
de BSP, BRE et BPA.
Du 13 au 19 février, le Père Ga-
briel a participé à la retraite spi-
rituelle prêchée par le Recteur
Majeur, pour tous les Provinciaux
et Conseillers Provinciaux à São
Leopoldo (Porto Alegre-Brésil) et
à la rencontre avec les Provin-
ciaux de la Région, également
avec le Recteur Majeur.

14.6 Page 136

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ACTIVITÉSDUCONSEILGÉNÉRAL135
Les 21 et 22 février à Asunción
(Paraguay), le Régional a rencontré
le Provincial et son Conseil et ren-
du visite au Nonce Apostolique,
avant de commencer la Visite Ex-
traordinaire de la Province de São
Paulo, au Brésil (23 février-26 mai)
avec les visites, les entretiens et
les réunions d’usage pour 128
confrères, 18 maisons avec 11 col-
lèges (dont un absolument gratuit),
le Centre Universitaire UNISAL,
14 paroisses, 2 sanctuaires, des
œuvres sociales, des patronages-
centres de jeunes et des cours de
formation professionnelle.
Il a rencontré deux fois le
Conseil Provincial et deux fois
tous les Directeurs salésiens. Il
s’est également entretenu avec 6
Évêques diocésains, avec les Pro-
vinciales des Filles de Marie Auxi-
liatrice, avec la Mère Provinciale
des Sœurs de la Charité de Jésus.
Il a également rencontré des Res-
ponsables de divers Groupes de la
Famille Salésienne dont certains
sont nés là-bas, comme « Canção
Nova » [Chant Nouveau].
Le 6 mai, le Père Gabriel a par-
ticipé au « Curatorium » du Post-
noviciat de Córdoba, visité les
maisons provinciales de cinq Pro-
vinces: ARN, ARS, CIL, PAR,
URU, et les maisons de formation
qui se trouvent dans la Province
de São Paulo: scolasticat de Théo-
logie Pie XI (Lapa) et le Postnovi-
ciat à Lorena. Il a également par-
ticipé aux réunions du Réseau
Salésien du Brésil (RSB) et de la
Conférence des Provinces du Bré-
sil (CISBRASIL).
Le 27 mai, le Régional rentre à
Turin pour la session d’hiver du
Conseil Général.
Le Conseiller pour la Région
Europe Centre-Nord
La session plénière d’hiver du
Conseil Général achevée, le 28
janvier 2022, le Conseiller Régio-
nal pour l’Europe Centre-Nord, le
P. Roman Jachimowicz, a entre-
pris la Visite Extraordinaire de la
Province « Saint Hyacinthe de
Cracovie (PLS) pour la période du
3 février au 23 avril 2022, avec les
visites des communautés, entre-
tiens et réunions d’usage... À no-
ter particulièrement la célébra-
tion du 5 mars au scolasticat de
Théologie (Cracovie) durant la-
quelle le Père a conféré le minis-
tère du lectorat à des confrères
des 4 Provinces polonaises.
En outre, le 13 mars, le P. Ro-
man a participé à Varsovie (PLE)
à la réunion de Communication
Sociale avec la présence du
Conseiller pour la Communica-

14.7 Page 137

▲back to top
136ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
tion Sociale, le P. Gildasio Dos
Santos Mendes. Et le 19 mars il a
pris part à la réunion concernant
la répartition des fonds pour
l’Ukraine et, le 20, à la réunion de
la Conférence des Provinces de
Pologne, toujours à Varsovie,
avant de se rendre en Ukraine,
début avril, pour y rencontrer le
Provincial Mykhaylo Chaban, vi-
siter les communautés salé-
siennes et se rendre compte de la
situation des confrères...
Le 23 avril a vu la conclusion de
la Visite Extraordinaire avec la ré-
union des Directeurs, la conclusion
du Chapitre Provincial au scolasti-
cat de Théologie de Cracovie et la
réunion avec le Conseil Provincial
à la maison provinciale.
Les 5 et 6 mai, le Régional a par-
ticipé à la réunion en ligne du Sec-
teur de la Communication Sociale,
avant de visiter les Maisons de
Formation en Pologne. Puis, du 6
au 8 mai, il a présidé la rencontre
des Provinciaux de la Région Eu-
rope Centre-Nord à Vienne (AUS)
en présence du Vicaire du Recteur
Majeur (P. Stefano Martoglio), le
Délégué du Recteur Majeur pour
la Famille Salésienne (P. Joan
Lluis Playà), le Délégué Mondial
pour les Salésiens Coopérateurs et
les Anciens Élèves (Coadjuteur
Dominique Nguyen), le collabora-
teur pour les Missions (P. Pavel Že-
nišek) et deux collaborateurs laïcs
(Italie et Espagne) du Secteur de
la Pastorale des Jeunes.
Le 20 mai, au sanctuaire marial
de Twardogóra, le Régional a pré-
sidé la célébration eucharistique
avec l’installation du nouveau
Provincial de Wrocław (PLO), le
P. Bartłomiej Pola ski. Et le 30
mai, il rentre à Turin-Valdocco
pour la session d’été du Conseil
Général (1er - 25 juin).
Au cours de cette période (3-5
juin), le P. Roman a accompagné
en Hongrie le Recteur Majeur Án-
gel Fernández Artime en Hongrie
qui a béni la nouvelle urne abri-
tant les reliques du bienheureux
Étienne andor, retrouvées et
identifiées en 2019. Le reliquaire
a été porté en procession solennel-
le et placé à l’autel de Marie Auxi-
liatrice dans l’église du Claris-
seum, où le jeune coadjuteur mar-
tyr a vécu une grande partie de sa
vie religieuse au service des
jeunes, en tant que maître typo-
graphe et éducateur aimé et esti-
mé par les confrères et les jeunes.
Du 26 juin au 3 juillet, à l’occa-
sion du 400ème anniversaire de la
mort de saint François de Sales,
le Conseil Général a participé à
la retraite spirituelle prêchée par
le P. Morand Wirth, SDB, au

14.8 Page 138

▲back to top
ACTIVITÉSDUCONSEILGÉNÉRAL137
« Centre Jean XXIII » à Annecy
(France).
Le 23 juillet, le Régional, le Vi-
caire du Recteur Majeur, le P. Ste-
fano Martoglio, le Conseiller de la
Formation, le P. Ivo Coelho, le Ré-
gional pour la Région Méditerra-
née, le P. Juan Carlos Pérez Go-
doy, se sont rendus dans la Pro-
vince de Pologne-Varsovie (PLE)
pour une réunion concernant les
noviciats en Europe et en particu-
lier dans la Région Europe
Centre-Nord.
Le Conseiller pour la Région
Interamérique
Fin janvier 2022, le Conseiller
Régional d’Interamérique, le P. Hu-
go Orozco, aurait dû partir pour
Haïti en vue de l’installation du
nouveau supérieur, le P. Morachel
Bonhomme, mais un soir avant le
départ, il a appris qu’il était positif
au test COVID 19 : il a donc dû
annuler le voyage et prendre
quelques jours d’solement en at-
tendant que le test soit négatif.
Du 5 au 10 février, le Père a
participé à la retraite spirituelle
prêchée à Cumbayá (Équateur)
par le Recteur Majeur aux Provin-
ciaux et à leurs Conseils. À la fin
de la retraite, il a eu l’occasion,
avec les Provinciaux de la Région,
de conclure la rencontre annuelle
correspondant au cycle précédent,
comme convenu précédemment.
Du 15 février au 26 mai, le P.
Hugo, au nom du Recteur Majeur,
a effectué la Visite Extraordinaire
de la Province du Sacré-Cœur en
Équateur. Il a passé 92 jours dans
le pays et visité et dialogué avec
23 communautés, 132 Salésiens,
33 volontaires, 10 économes laïcs,
4 Évêques salésiens ainsi que dif-
férents protagonistes de la CEP.
Du 4 au 13 avril, le Père a par-
ticipé au Conseil intermédiaire à
Rome, pour présenter le rapport
de l’étude sur la Région Interamé-
ricaine, dans le cadre de l’itinérai-
re préparatoire de la prochaine
Visite d’Ensemble.
Le 14 avril, il est arrivé dans la
communauté salésienne de Sam-
pierdarena, à Gênes, pour accom-
pagner la pastorale des Jours
Saints avec la communauté lati-
no-américaine (Équatoriens et
Péruviens) qui participe active-
ment à la paroisse Saint Jean Bos-
co et Saint Gaétan.
Le 28 mai, le Régional se retrou-
ve à Turin pour le Conseil Géné-
ral de l’été 2022.

14.9 Page 139

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138ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
Le Conseiller pour la Région
Méditerranée
À l’issue du Conseil Général
d’hiver, le Conseiller de la Région
Méditerranée, le P. Juan Carlos
Pérez Godoy, s’est rendu à Catane
pour poursuivre, dès le 29 janvier
2022, la Visite Extraordinaire la
Province Sicilienne « Saint Paul »
(ISI) avec la reprise des ren-
contres, visites et entretiens
d’usage. Entre autres : commu-
nauté du scolasticat de Théologie
de Messine-Saint-Thomas jus-
qu’au 5 février ; solennité de saint
Jean Bosco, le 31 janvier ; présen-
tation de l’Étrenne du Recteur
Majeur – en présence et en ligne
– à la Famille Salésienne dans la
Maison des FMA de Messine.
À signaler particulièrement sa
participation à la Consulte Provin-
ciale de la Famille Salésienne (2 fé-
vrier) et au « Curatorium » des
maisons de Formation dépendant
de la Région : Messine, Turin-
Crocetta, Colle Don Bosco, Nave,
Genzano, Rome-San Tarcisio...
À noter aussi un séjour en
Tunisie (Tunis et Manouba en
banlieue) pour une visite d’ani-
mation et de connaissance de la
communauté salésienne (5-11
avril), avant de retourner à Cata-
ne célébrer le Triduum Pascal. Le
18 avril, avec le Conseil Provincial
le matin et avec les Directeurs
l’après-midi, le Régional a conclu
la Visite Extraordinaire dans cet-
te Province sicilienne.
Du 21 au 29 avril, le P. Juan
Carlos se trouve en Espagne pour
participer à Sanlúcar la Mayor
(Séville) aux différentes réunions
de la Conférence ibérique, de la
Région Méditerranée et de la CIS
(Conférence des Provinces Salé-
siennes d’Italie) ...
Le 30 avril, avec le Provincial
du Moyen-Orient (MOR), le Père
s’est rendu en Israël et en Pales-
tine pour poursuivre sa Visite Ex-
traordinaire dans cette Province
jusqu’au 16 mai. Le 13, il a pu
participer avec le Consul Italien
et d’autres Autorités locales à
l’inauguration d’un parc pour en-
fants construit sur le terrain de
notre maison à Crémisan avec la
coopération italienne et le VIS.
Après quelques jours pour termi-
ner le compte rendu de la Visite,
et une belle réunion en ligne avec
toutes les communautés de la
Province, la Visite a pu prendre
fin (20 mai).
Le Portugal accueille alors le
Régional pour une visite d’anima-
tion et de connaissance de cer-
taines maisons. Le Père y a célé-

14.10 Page 140

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ACTIVITÉSDUCONSEILGÉNÉRAL139
bré la solennité de Notre Dame
Auxiliatrice à Lisbonne présidant
la Messe avec les jeunes, les édu-
cateurs et tout le personnel. Le 28
mai, il a visité la Maison Salésien-
ne de Malaga, participant à la pro-
cession de Marie Auxiliatrice et le
30 au matin, il a fait une interven-
tion à la rencontre des deux
Centres Nationaux de Pastorale
des Jeunes, Madrid et Rome.
Après cette réunion, le P. Juan
Carlos retourne à Turin, via Rome,
pour la session d’été du Conseil
Général qui débute le 31 mai.

15 Pages 141-150

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15.1 Page 141

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5. DOCUMENTSETNOUVELLES
5.1Nomination du nouveau
Secrétaire Général
Au cours de la session plé-
nière d’hiver du Conseil Général,
le Recteur Majeur, le P. Ángel
Fernández Artime, avec l’accord
de son Conseil, a nommé le nou-
veau Secrétaire du Conseil Gé-
néral. Il s’agit du P. Guido Ga-
rino, Salésien de la Circonscrip-
tion Spéciale du Piémont et de la
Vallée d’Aoste (ICP), qui prendra
ses fonctions à partir du mois
d’août 2022.
Le P. Guido Garino, né à Turin
le 26 octobre 1969, a fréquenté le
noviciat salésien de Pinerolo-
Monte Uliveto, où il a émis sa
première profession le 8 sep-
tembre 1997 ; il a ensuite pro-
noncé ses vœux perpétuels le 12
septembre 2004 au Colle Don
Bosco, et complété, par la suite,
toute sa formation philosophique
et théologique à l’Université
Pontificale Salésienne de Rome,
avant d’être ordonné prêtre le 3
juin 2006 par le Cardinal Severino
Poletto, dans la basilique Notre
Dame Auxiliatrice de Turin.
Diplômé en Droit de l’Univer-
sité de Turin (2003) et Docteur
en Droit Canonique à l’Univer-
sité Pontificale du Latran (2013),
il a rejoint en 2009 le Tribunal
Ecclésiastique Piémontais, d’abord
en tant que Promoteur de Jus-
tice et Défenseur du Lien, puis
en tant que Juge Interdiocésain
et Métropolitain, de 2011 à 2022.
Professeur de Religion au
Lycée Salésien de Turin-Valsalice
(2008-2011), il a également été
responsable du Foyer Universi-
taire du Valdocco (2013-2017).
Toujours au Valdocco, au sein de
la communauté « Saint François
de Sales », il a occupé les postes
de Vicaire, d’Économe et de Ca-
téchiste du Centre de Formation
Professionnelle.
En 2017, il a été envoyé comme
Vicaire paroissial à la paroisse
« Saint Jean Bosco » de Rivoli-
Cascine Vica, une banlieue ou-
vrière de Turin où, l’année sui-
vante, il est devenu Curé de la
paroisse et, par la suite, Modéra-
teur de l’Unité Pastorale.
Le P. Guido Garino succède au
P. Stefano Vanoli qui était Secré-
taire du Conseil Général depuis
2015, et qui a également été
Régulateur Chapitre Général 28
de la Congrégation (2020).
Le nouveau Secrétaire entrera
officiellement en fonction à compter
du 1er août 2022.

15.2 Page 142

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DOCUMENTSETNOUVELLES141
5.2Nouveaux Provinciaux
Salésiens
Voici, dans l’ordre alphabétique,
quelques données sur les Provin-
ciaux nommés par le Recteur
Majeur avec son Conseil au mois
de juin 2022.
1. PIRES GUTERRES Anacleto,
Supérieur de la Vice-province du
Timor Oriental (TLS)
Le 21 juin 2022, le Recteur
Majeur, P. Ángel Fernández Ar-
time, avec son Conseil, a nommé
le P. Anacleto PIRES Supérieur
de la Vice-province « Saint Calixte
Caravario » du Timor Oriental
(TLS) pour la période 2022-2028.
Il succède au P. Apolinário Maria
Neto Ornai qui a dirigé la Vice-
province ces six dernières an-
nées.
Né le 20 août 1967 à Afaloicai,
Baguai, près de Baucau (Timor
Oriental), Anacleto Pires a émis
sa première profession le 13 juin
1992. Profès perpétuel le 24
mars 2000 à Parañaque (Philip-
pines), où il a fait ses études de
Théologie, il y a été ordonné
prêtre le 8 décembre 2001.
De 2002 à 2008, le Père a été
nommé à la tête de l’Institut
ASALES à Fatumaca où il avait
étudié avant son entrée au novi-
ciat. Il a ensuite été Directeur de
la communauté de Los Palos de
2008 à 2013, tout en étant vi-
caire paroissial et en charge des
prénovices.
De 2013 à 2015, il a été envoyé
à l’UPS de à Rome, pour étudier
la spiritualité salésienne. À son
retour dans son pays natal, il
s’est vu confier la tâche de
Maître des Novices, qu’il a oc-
cupée de 2015 à 2021, année où il
a été choisi comme Directeur du
Postnoviciat des Comores, à Dili.
Pour la Vice-province TLS, il a
été Délégué pour les vocations,
de 2006 à 2014, et membre du
Conseil Provincial depuis 2019.
2. TELLES Clive Justin, Provin-
cial de la Province d’Inde Panjim
(INP)
Le 21 juin 2022, le Recteur
Majeur, P. Ángel Fernández Ar-
time, avec son Conseil, a nommé
le P. Clive TELLES Provincial de
la Province « Saint José Vaz »
d’Inde Panjim (INP) pour la pé-
riode 2022-2028. Il succède au P.
Felix Fernandes qui a dirigé la
Vice-province ces six dernières
années.
Né le 20 août 1976, Clive
Telles a émis sa première profes-

15.3 Page 143

▲back to top
142ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
sion le 24 mai 1996 au terme de
son noviciat à Nashik, et a été
ordonné prêtre le 18 décembre
2006 à Goa, au terme de ses
études de théologie effectuées
à l’Institut « Jnana Deepa » à
Pune. Il est titulaire d’un bacca-
lauréat en anglais et d’une maî-
trise en éducation.
Le P. Telles a servi la Province
INP comme Conseiller Provin-
cial pendant six ans dont les
trois derniers comme Vicaire et
Délégué à la Pastorale des Jeunes.
Il a été modérateur du Chapitre
Provincial puis Délégué de la
Province au CG28.
En tant qu’éducateur, le Père a
été enseignant et a occupé des
postes administratifs dans di-
verses écoles de la Province dans
les trois États de Goa, du Maha-
rashtra et du Karnataka. Au mo-
ment de sa nomination, il était
Vicaire Provincial et Directeur
de l’école secondaire « Don Bosco »
de Panjim, Goa.

15.4 Page 144

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DOCUMENTSETNOUVELLES143
5.3Confrères défunts (1ère liste janvier-juin 2022)
« La foi au Christ ressuscité soutient notre espérance et maintient vivante la communion
avec nos frères qui reposent dans la paix du Christ. Ils ont dépensé leur vie dans
la Congrégation et plusieurs ont même souffert jusqu’au martyre, par amour du Seigneur.
[...] Leur souvenir nous stimule à poursuivre notre mission avec fidélité » (C. 94).
NOM ET PRÉNOM
LIEU DU DÉCÈS
DATE
ÂGE PROV.
P ADAYADIEL James
Auckland (Nouvelle-Zélande) 22.06.2022
P AIMAR BRUNO Miguel Ángel
Turin (Italie)
10.04.2022
P ANTÚNEZ DE MAYOLO LARRAGÁN José Lima (Pérou)
09.04.2022
P AUGUSTYN Tadeusz
Oświęcim (Pologne)
31.03.2022
L BERISIE Francis
Ashaiman (Ghana)
07.05.2022
P BERTAZZO Giulio
Venise-Mestre (Italie)
15.01.2022
P BERTOLAZZI Bruno
Venosa (Italie)
19.05.2022
P BÉRTOLO Natalio Vicente
Córdoba (Argentine)
02.05.2022
P BISRAT Temesgen Tekka
Addis-Abeba (Éthiopie)
14.02.2022
L BISWAS Sushanto
Bandel (Inde)
25.02.2022
E BLANCO Jesús Tirso
Negrar (Italie)
22.02.2022
Fut Évêque de Luena (Angola) pendant 14 ans
P BOEM Ambrogio
Querétaro (Mexique)
13.04.2022
P BOGDAŃSKI Stanisław
Przasnysz (Pologne)
17.04.2022
P BOONE Antoon
Sint-Denijs-Westrem (Belgique) 06.06.2022
P BORDIGNON Giuseppe
Venise-Mestre (Italie)
21.01.2022
P CALLINI Giuseppe
Rome (Italie)
28.02.2022
P CAMPAGNOLO Giovanni
Castello di Godego (Italie)
15.06.2022
P CASTI (TOCCO) Giuseppe
Rome (Italie)
29.01.2022
P CUEVAS BASCUÑANA Agustín Madrid (Espagne)
07.02.2022
P CUEVAS MORENO Pedro
Madrid (Espagne)
08.01.2022
P CZUMAKOW Aleksander
Odessa (Ukraine)
09.06.2022
P CHOVER MARTÍNEZ Jesús
Logroño (Espagne)
17.04.2022
L D’SOUZA Anthony Senior
Mumbai (Inde)
27.04.2022
P DE GIORGI Pierino
Rome (Italie)
17.04.2022
P DE NEVE Gaston
Heverlee (Belgique)
08.03.2022
P DEL BLANCO ALONSO Secundino Logroño (Espagne)
09.04.2022
P DEL NOTARO Palmiro
Castano Primo (Italie)
16.02.2022
P DI LIBERO Luigi
Caidate di Sumirago (Italie) 18.06.2022
P DI NICOLA Edoardo
Rome (Italie)
03.02.2022
P DUBÓN GONZÁLEZ Luís Fernando Guatemala City (Guatemala) 08.01.2022
P EANTHANAMKUZHIYIL Michael Injan (Inde)
04.02.2022
P ECHAMENDI ARISTU Miguel Antonio Barcelone (Espagne)
18.04.2022
P ESCAMILLA ALAS Germán
San Salvador (Salvador)
31.01.2022
P ESQUIVEL AMBRIZ Gonzalo
México (Mexique)
11.02.2022
P FACCHINELLO David
Amparaes (Pérou)
24.05.2022
P FALK Robert Joseph
Séoul (Corée)
13.04.2022
P FAVARO Giovanni
Rome (Italie)
13.02.2022
90 AUL
76 BOL
95 PER
51 PLS
48 AOS
85 INE
101 IME
94 ARN
41 AET
76 INC
64 EP
91 MEM
80 PLE
81 BEN
85 INE
89 ICC
77 INE
90 ICC
77 ATE
79 SSM
64 UKR
81 SSM
61 INB
92 UPS
95 BEN
73 SSM
94 ILE
79 ILE
86 ICC
61 CAM
69 IND
87 SMX
83 CAM
85 MEM
48 INE
90 KOR
98 ICC

15.5 Page 145

▲back to top
144ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
NOM ET PRÉNOM
LIEU DU DÉCÈS
DATE
ÂGE PROV.
P FERNANDES Bernard
Goa (Inde)
24.05.2022
P FIGLIA Isidore Sydeney
Tampa, Floride (États-Unis) 06.03.2022
P FORD Norman
Melbourne (Australie)
25.06.2022
P GAMBINO Lorenzo
Lima (Pérou)
23.01.2022
P GARCÍA MARCO Lorenzo
Bahia Blanca (Argentine)
19.01.2022
L GIUPPA Luigi
Naples (Italie)
12.03.2022
E GONZÁLEZ MORALES Tomás Osvaldo Santiago du Chili (Chili)
12.02.2022
Fut Évêque de Punta Arenas (Chili) pendant 32 ans et Évêque émérite pendant 16 ans
L GUINEA MURGA José Ramón
Kankan (Guinée Conakry)
14.05.2022
P HANTSON Jacques
Bonheiden (Belgique)
28.03.2022
P HORVAT Avgust
Trstenik (Slovénie)
09.05.2022
P IRUNGA Désiré William
Nairobi (Kenya)
05.05.2022
P JANISCH Armin
Cologne (Allemagne)
01.01.2022
P KANEKO Dominico Ken-Nosuke Suginami (Japon)
26.02.2022
L KENNEDY Colm
Maynooth (Irlande)
31.03.2022
P KERGOAT Yves
Pouillé (France)
22.01.2022
L KERKETTA Raphaël
Guwahati (Inde)
03.01.2022
P KLINICKI Wladysław
São Paulo (Brésil)
12.04.2022
P KOŠĆAK Josip
Vitovica (Croatie)
23.01.2022
P LACCHIA Franco
Turin (Italie)
04.02.2022
P LARIOS GUTIÉRREZ Daniel
Irapuato (Mexique)
20.03.2022
P LENTI Artur
Downey, Californie (USA)
06.01.2022
P LEOCATA Francesco
Buenos Aires (Argentine)
08.01.2022
P LOHBUSCH Ferdinhand
Essen (Allemagne)
26.02.2022
P MANUEL ALBERTO Ernesto José Luanda (Angola)
26.05.2022
P MARCA TICONA René
Cochabamba (Bolivie)
26.01.2022
L MARCONATO Lorenzo
Castel di Godego (Italie)
04.06.2022
P MARCONCINI Paulo Crispino
Nova Trento (Brésil)
27.02.2022
P MARCOS MARTÍN Santos
Séville (Espagne)
05.04.2022
S MARTIN Sugan Lalethkumar
Chennai (Inde)
03.01.2022
L MARTINS Manuel Dionísio
Manique (Portugal)
22.05.2022
P MARZANO Matteo
Caracas (Venezuela)
15.02.2022
P MATERNIA Henryk
Środa Śląska (Pologne)
06.06.2022
P Mc GUINNES Brendan
Frimley Park (Grande-Bretagne) 25.03.2022
P MÉNDEZ RODRÍGUEZ Álvaro
Mexico (Mexique)
13.02.2022
P MIKLAVC Ivo
Trstenik (Slovénie)
19.03.2022
L MOJO Paul
Shillong (Inde)
09.02.2022
P MONTES FUENTES Miguel
Irapuato,Guanajuato (Mexique) 09.01.2022
P MORENO ORDÓÑEZ Ramón
Séville (Espagne)
14.04.2022
P MOWLES Alan
Maynooth (Irlande)
12.04.2022
P NANA Luigi
Sondrio (Italie)
07.02.2022
P NAUGHTON Patrick
Le Cap (Afrique du Sud)
23.03.2022
Fut Provincial pendant 6 ans
L NICOLETTI Adolfo Luís
Buenos Aires (Argentine)
26.04.2022
P O’BRIEN Henry
Bolton ( Grande-Bretagne) 28.02.2022
P O’RIORDAN Daniel
Addlestone (Grande-Bretagne) 19.06.2022
56 INB
91 SUE
86 AUL
99 PER
82 ARS
94 IME
86 EP
72 AON
86 BEN
82 SLO
54 AGL
86 GER
96 GIA
96 IRL
89 FRB
74 ING
107 BSP
85 CRO
88 ICP
76 MEG
98 SUO
77 ARS
81 GER
35 ANG
59 BOL
93 INE
77 BPA
83 SMX
31 INM
98 POR
79 VEN
85 PLO
94 GBR
78 MEM
83 SLO
101 INS
92 MEG
88 SMX
87 IRL
84 ILE
81 AFM
80 ARS
91 GBR
83 GBR

15.6 Page 146

▲back to top
DOCUMENTSETNOUVELLES145
NOM ET PRÉNOM
LIEU DU DÉCÈS
DATE
ÂGE PROV.
D OGOULA Y’OGOULA Arnold
Yaoundé (Cameroun)
16.06.2022
P ONGENAERT André
Wilrijk (Belgique)
23.02.2022
P OŻÓG PLO Jan
Lubin (Pologne)
28.04.2022
P PAVLETIĆ Marko
Zagreb (Croatie)
30.01.2022
E PEDRON Bruno
Campo Grande (Brésil)
17.06.2022
Fut Évêque de Jardim (Brésil) pendant 20 ans et Évêque émérite pendant 3 ans
P PINHAL Manuel Carlos
Lisbonne (Portugal)
05.01.2022
P PINOLINI Juan Evasio
Rosario (Argentine)
02.02.2022
D PIRES Baltasar
Dili (Timor Oriental)
04.04.2022
P PIRISI Francesco
Ittiri (Italie)
19.01.2022
L POLLANI Piergiorgio
Vérone (Italie)
10.04.2022
P PONGUTÁ HURTADO Martín Alonso Bogotá (Colombie)
05.04.2022
P PONGUTÁ Silvestre
Bogotá (Colombie)
29.01.2022
P PORTMANN Joseph
Fribourg (Suisse)
13.01.2022
P POTTUKALAM Matthew
Dibrugarh (Inde)
14.06.2022
L PRSKALO Mihovil
Zagreb (Croatie)
07.01.2022
S RANDRIAMANARIVO Jean Bosco Antsirabe (Madagascar)
29.03.2022
P RANKIN Peter Joseph
Melbourne (Australie)
14.01.2022
L RASTRERO BOADA Cándido
Arévalo (Espagne)
19.03.2022
P REMÓN BAZTÁN Jesús
Barakaldo (Espagne)
17.06.2022
P SALA Ambrogio
Turin (Italie)
21.03.2022
L SAMANIEGO Víctor
Azuay, Cuenca (Équateur)
26.04.2022
P SÁNCHEZ PÉREZ Luis Emiro
Bogotá (Colombie)
30.06.2022
P SCHAUMANN Franz
Derching (Allemagne)
25.03.2022
P SCHMID Franz
Benediktbeuern (Allemagne) 07.02.2022
P SCHREML Johannes
Munich (Allemagne)
03.05.2022
P SERAFINI Mario
Bahía Blanca (Argentine)
07.04.2022
L SOSIO Alessandro
San Cristobal (Venezuela)
25.03.2022
P SOTO HERNÁNDEZ Julio Alberto Saint-Domingue (Rép. Dom.) 22.03.2022
P SUCCI Giovanni Carlo
Turin (Italie)
23.01.2022
P SZYMEROWSKI Zbigniew
Wrocław (Pologne)
07.02.2022
P TARNOVSKI Sigmund Fridolin Porto Alegre (Brésil)
23.02.2022
P THATTIL Chacko
Hyderabad (Inde)
19.04.2022
P TIBERI Francisco
Córdoba (Argentine)
22.01.2022
P TIFI Roberto
Monopoli (Italie)
17.02.2022
P TORRI Giulivo
Pietra Ligure (Italie)
05.04.2022
L TSCHOEPE Heinrich
Amberg (Allemagne)
06.06.2022
P TUDU Kissun Cosmos
Dharan (Népal)
10.01.2022
P TURCO Ugo
La Spezia (Italie)
30.01.2022
P URBAŃCZYK Alojzy
Poznań (Pologne)
23.02.2022
P URBAŃCZYK Stanisław
Oświęcim (Pologne)
06.05.2022
L VAN LANKVELT Bernard
Apeldoorm (Pays-Bas)
26.03.2022
E VARGAS BASTIDAS Héctor Eduardo Temuco (Chili)
07.03.2022
Fut Évêque de San Marco di Arica pendant 9 ans et Évêque de Temuco pendant 8 ans
P VARIATHUKALAYIL Joseph
Dimapur (Inde)
09.05.2022
L VILLANI Mario
Salerne (Italie)
28.04.2022
37 ATE
91 BEN
68 PLO
81 CRO
78 EP
77 POR
90 ARN
81 TLS
72 GER
79 INE
79 COB
86 COB
92 FRB
65 IND
77 CRO
25 MDG
63 AUL
84 SSM
81 SSM
94 ICP
89 ECU
91 COB
82 GER
77 GER
81 GER
85 ARS
80 VEN
85 ANT
99 ICP
78 PLO
88 BPA
80 INH
89 ARN
80 IME
74 ICC
81 GER
52 INC
93 ICC
87 PLO
92 PLS
86 BEN
70 EP
81 IND
91 IME

15.7 Page 147

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146ACTESDUCONSEILGÉNÉRAL
NOM ET PRÉNOM
LIEU DU DÉCÈS
P WEISSHAAR Philipp
P WÓJCIK Stanisław
L ZAPATA VEGA Arturo del Carmen
P ZUBOVIĆ Nikola
Hirschau (Allemagne)
Żyrardów (Pologne)
Santiago du Chili (Chili)
Split (Croatie)
DATE
ÂGE PROV.
02.04.2022
25.03.2022
13.02.2022
25.05.2022
92 GER
63 PLE
91 CIL
95 CRO

15.8 Page 148

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