Actes_1971_263.ACG


Actes_1971_263.ACG

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51e ANNÉE
MARS 1971
N.263
AGTES DU CONSEIT SUPÉnIEUR
DE LA soctÉTÉ salÉsteuNe
SOMMAIBE
!. Lettre du Recteur Maieur
bmaRBouua6naxptipénpeaor"loubs-lDèinlmaoUvnletnseseaB. ldnoeetsxescttroéateo--mrdpinsCLaao-irnerséaaLpccaortéinsvsoslteué-rcd-eeP-rUoDfneo"esnLioseRnennupesarliêb-tidrlieeUdlaeuntesPuaa"nlpneeltneéo"tnéu-ave-rrratDuboLrleene
tl. Ghapitre général sPéclal
Lettre des membres des Commissions précapitulaires à tous les con-
frères.
Ill. Disposltlons et normes
(manquent dans ce numéro).
lV. Gommunlcations
EasÀséouàrecltideuciuasltiieirojéiertnt--dfdraeutFelrs'nalooiecsmulis.tsaion-tdcaioéitanivoetsniloodnpupdeSlmeaaseincnV!ht oaP-lroègnreetNadpioreoeuusvpredrlloaleevilnneDocttomiraenlin-daBtuoiosHnMceoodcute'veuenunmr lémenvnsaêttjqietuudueetr
V. Actlvltés du Consell supérleur et lnltiatives d'intérêt général
Vl. Documents
peRlnonesustrvictuusriaettodldeesettérlaecl'éuSslriuee. rcrCstlieoon-nsgorduéLsgà-eadtItéti'aorveneslsodôppucopieuacmrtaieolrenndsti.ndRaelesllJgVeleaounloxnVteaitlilroIeetssadlunesRtDietuoctntseBusroéscmcuaollleeerusnr
Vll. Enseignement pontlfical
EdsàmdpMéeléx;uiemshss"ëloèsa-ijnrecrrateaoùavcgrtnnlieiOi-;osfe;lnttas;mueinrtsàiaeLtJsp'asSEaodËuiugsdentldniosnsVleladaeiiyqralrioaurvt-veigieicecouaerdeuànnTesiodtatléouelPvatueal-lqmhs'cuéuoldeIImieeLVu;sém'célmelati-mulotvliedeoinedsnqHveteuddooemsleemuseéosécplnl'asauloalcfeltularhaieèmrrnéduirsdineeIuséeae,ml-sSecv-seiaonediPqu.enePuosttoluèPIlurlaameèruserffuneoanrpiaeàmmeannnualaeivtacviroogteemnnerdssome!eamsdelser-lnleeesat
Vllt. Gonfrères défunts (lère liste de 1971).

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I. LETTRE DU RECTEUR MAJEUR
Mes bien chers Fils et Confrères,
En vous communiquant, dans les derniers <( Actes du Conseil Supé-
rieur>>, la nouvelle de la béatification de Don Rua pour 1971, i'ajoutai
que je reviendrais sur ce sujet. C'est ce que j'ai I'intention de faire par
cette lettre. C'est un devoir et, plus encore, un modf de grande joie
pour moi de m'entretenir avec vous de cet événement si riche, de sens
pour notre famille, mieux pour chacun de nous.
Le f.ait que Don Rua, le premier successeur de notre Fondateur,
reçoive de l'Eglise la confumation de la sainteté, après un long et
laborieux itinéraire au cours duquel tous les coins et recoins de sa vie
ont été sérieusement, et je dirais même sévèrement passés au crible, à
cette époque de la vie de I'Eglise, au moment la Congrégation est
engagée dans la recherche de son véritable renouvellement, tout cela me
paraît être un geste aimable et fécond de la Providènce. Cette dernière
nous fait un cadeau d'un grand prix. EIle nous adresse en même temps
un avertissement, et nous rappelle ces valeurs éternelles et essentielles
qüi sont à la base de toute vraie vie chrétienne, et plus encore de toute
vie chrétienne consacrée.
Un rappel à Ia sainteté
Disons-le clairement: la béatrfrcation de Don Rua est un nouvel
appel à notre vocation fondamentale, qui est vocation à la sainteté.
En disant ce mot, il me semble entendre une obiection qui pourrait
venir de quelque part, mais pas de vous, je l'espère, mes bien chers
confrères.
Parler de sainteté aujourd'hui? N'est-ce pas hom de propos? N'est-ce
pas anachronique?
Il faut le reconnaltre: ce mot << sainteté )>, avec tout ce qu'il com-
porte, semble avoir disparu aujourd'hui, même de la littérature qui se

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4-
dit religieuse; mais on ne peur pas I'enlever de la vie de l'Eglise, et
moins encore de celle des consacrés. Pour le fafue, il faudrait tout
d'abord éliminer ce mot, avec toutes les valeurs et les obligations qu'il
impose, de l'Evangile et de toute la docffine constante et de la vie même
de l'Eglise, héritière et réalisatrice de la parole évangélique.
Mais on peut même dire davantage: c'est à notre époque précisément
que plus de deux mille Pères de ce Vatican II, qui a << ouvert routes
grandes les fenêtres de l'Eglise »>, Ioin de rayer de ses documents la
sainteté (comment auraient-ils pu le faire sans trahir leur mandat?),
ont au contraire repris et redonné e vigueur à enseignement de I'Evan-
gile, des Apôtres et celui ininterrompu des Pères de l'Eglise, en rappelant
à tout le peuple chrétien sa vocation primordiale à Ia sainteté qui, en
définitive, consiste à vivre l'Evangile, tout l'Evangile: vie qui, par elle-
même, devient un témoignage eficace.
Un évêque a dit précisément au Concile Vatican If : << Aux Etats-
Unis, le seul Evangile que beaucoup d'athées ont appris à connaître
a été les religieuses rencontrées dans les hôpitaux. La puissance de cet
" Evangile " qui n'a pas été lu, qui n'a pas été entendu prêcher, mais
qu'on a vu vivre, est attestée par la curiosité suscitée en eux pour savoir
quelque chose sur ces femmes vêrues de blanc. Cette première curiosité
en a entraîné une autre: celle d'entendre parler de Celui qui leur était
totalement inconnu, et en qui croyaient ces créatufes de bonté au point
de lui consacrer leur vie et tout ce que la vie, Tabeauté et I'aisance leur
promettaient, pour se donner au service des autres: quelle manière
étonnante d'entamer un dialogue constructif avec ceux qui sont loin de
nous! »>. Une chose ne peut échapper à celui qui parcourt les documents
de Vatican II: c'est le rappel fréquent à la sainteté, appel adressé aux
classes les plus diverses du Peuple de Dieu.
Aux évêques et aux laïcs engagés, aux contemplatifs et aux mission-
naites, aux époux, aux prêtres et aux religieux, à tous, les documents
concfiaires non seulement rappellent l'exigence de la sainteté, mais en
indiquent toujours la voie et les moyens.
Citons au moins l'une ou l'autre de ces affirmations conciliaires.
Dans << Lumen Gentium )>, nous lisons I'affirmation suivante, daire
et solennelle: << Tous les fidèles, quels que soient leur état et leur condi-
tion, sont appelés par le Seigneur, chacun en suivant sa voie personnelle,
à la perfection de cette sainteté dont le Père céleste jouit en plénitude »
(L.G. 11).

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-5-
A un autre endroit, la même Constitution exprime, sous une {orme
semble-t-il plus pressante, ce devroir du simple et vrai chrétien: << Tous
les fidèles.- soni invités et même tenus à rechercher la sainteté et Ia
perfection de leur état»> (L.G. 42).
Consacrés : professionnels de la sainteté
Et pour nous, les consacrés? L'Eglise du Concile fait de nous les
p-cr'oefsetssi,onnels
en elle,
de
au
cette <<.sequela Christi
fond, que consiste la
>>, de cette conformité au Christ:
sainteté, la sainteté capable de
témoigner la sainteté de I'Eglise, en suivant le Maltre pauvre et obéissant,
chaste et
C'.rt
p-prioaunrtq. rroi
<< Lumen
Gentium
>>
dit
encore
textuellement
de
nous, les consacrés: << Avec une grande sollicitude, les religieux metlont
l'Eglise à même de manifester chaque jour davantage, grâce à eux et en
toute vérité, aux intdèles comme aux fidèles, le Christ.'. » (L'G. 46)'
Si nous voulons être courageusement sincères, le problème de fond,
ou mieux la raison d'être de la vie religieuse, c'est donc la sanctification
de ses membres. Ce qu'on appelle les structures, les personnes elles-
mêmes qui exercent une autorité dans la vie religieuse, ont pour but
principal et fondamental de faciliter à leurs frères, dont ils sont respon-
rabl.r, Ie chemin de la sainteté. Elle est intéressante à ce sujet la défini'
tion qu'un auteur de spiritualité donne le l'exercise de l'autorité dans
la vie consacrée: << Commander signifie aider le religieux à f.ake la
volonté de Dieu, c'est-à-dire à devenir saint>> (P. Anastasio, dans
<< Ascolto di Dio »).
Dans l'Eglise de Dieu, beaucoup d'âmes progressent et agissent
aujourd'hui Jans cette ligne évangélique et conciliaire. On n'en pale
pu, b"u,r.orrp, c'est vrai; elles ne trouvent pas beaucoup de place dans
ie. colonnes des journaux, mais ce n'est pas pour cela que leur présence
est moins réelle et leur action moins eficace. Elles n'échappent pas au
regard vigilant et attenti{, et elles sont un motif de confiance et d'espé-
rÀ." puÀi tant de signes qui porteraient à croire à un humanisme qui,
au dire d'un auteur, s'identi.fierait plutôt avec un véritable satanisme.
On en trouve providentiellement, de ces âmes, dans toutes les
classes du Peuple de Dieu: parmi ceux qui ont de très grandes responsa-
biiités dans la hiérarchie, parmi les humbles âmes consacrées et parmi les
apôtres obscurs, parmi lès laics qui se consacrent, avec un sens des

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-6-
nécessités de la mission, aux tâdres rlitrciles de la promotion sociale et
aussi de la promotion politique, parmi les travailleurs modestes, parmi les
âmes creusées par la soufirance souvent affoce et persistante, et jusque
parmi les hommes qui, bien que plongés dans les affaires et loin d;en
être prisonniers ou contaminés, y apportenr le sens de Ia justice et de Ia
charité évangéliques.
Deux échantfllons modernes de sainteté
Je voudrais seulement rappeler deux noms parmi tant d'autres,
deux noms dont on peut parler manquilleme.rt, ,Ào, seulement parce
qu'ils sont connus de tous, mais aussi parce que Ia mort a revé leïoile
)oilIl de
et
discrétion dont on est
le cardinal Bea. Deux
tenu d'entourer
grandes tgures
les vivants: re pape Jean
contemporain.r, irar difiérentes
entre elles, mais toutes deux assoifiées de sainieté. si leur vie et leur
activité extérieures sont exemplaires et impressionnantes, Ieur vie intime
I'est plus encore pour nous en convaincrè.
_du
Celui
card.
qui a lu Ie << Journal
Bea, s'esr touvé en
de l'âme »> du pape Jean et le << Joumal >>
face de deux géants-de la sainteié, vécue
à notre époque précisément.
Tout en multipliant leur activité pour le Royaume de Dieu d,une
manière nlaigable et avec une ardeur de jeunes, aalgré leur âge
avancé, fls s'alimentent systématiquement au contact simple et filial avec
Dieu, ils polissent sans trêve leur humanité et la pr.ifi.nt afin de se
conformer le plus possible à la figure de celui qul représente l,idéal
vivant et enthousiasmant de leur vie: le Christ Seigneui.
Quand on suir le fil de la vie de Joseph Roncalli, à travers le
<< Journal de l'âme »>, appatalt évidente la préoccupation constante que
I'on trouve, peut-on dire, à chaque page dà ce << Jturnal >>: sa sanctifi-
cation personnelle.
J'extrais de ses notes de Retraite à Ia veille de ses quatre-vingts
ans, en L961:
La <'« sanctification... je suis encore bien loin de la posséder réeile-
ment; mais Ie désir et la volonté d'y aboutir sonr chez Àoi bien vifs et
décidés ».
Et pour mettre la volonté sur le plan pratique il rappelle, en se les
appliquant à lui-même, quelques phrases extraites d'un-précieux opu-

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-7 -
scule du grand Antonio Rosmini, célèbre pat sa belle intelligence et plus
célèbre encore peut-êue par la sainteté de sa vie.
<< Sachez qüe h sainteté trouve sa complaisance à être contredit et
humilié, à tort ou à raison. Elle cherche à obéir. Elle sait attendre paisi-
blement. Elle est indifiérente aux gorits des supérieurs et parfaitement
détacfiée des prétentions personnelles. Elle sait reconnaltre les bienfaits
reçus, mais ntn tire aucune gloire. Elle a le sens du respect des autres.
La sainteté ne va sans une charité sincère, sans la paix du coeuf, |a fési-
gnation, la douceur, le désir de faire du bien à tous, §ans une certâine
àrdeur au ffavail»> (Stresa, L840, <( La perfection chrétienne »)'
Avec une très grande simplicité et un très grand nafurel, Jean XXIII
ajoute: << Pour mon édification voilà les applications ordinaires de ma
devise reprise de Baronius: << Obéissance et paix ». O Jésus, vous festez
toujours avec moi! Je vous rends grâces de cette doctrine qui me suit
paftout ».
Je crois qu'il n'est pas possible de comprendre Jean )O(II d'après
ses iestes imprévisibles, courageux et toujours empreints de grande
bonté, si I'on ne connait pas cette source à lequelle i| puisait sans cesse
avec Ia volonté touiours soutenue de se rapprocher de son modèle, le
Christ: ce qui veut dire ravailler à sa sanctification personnelle'
J'ai fait allusion au cardinal Bea. Il est intéressant d'eftendre ce qu'il
dit au P. schmidt, qui fut son secrétaire particulier et qui a tenu son
<< Journal »>.
Quand ilfut élu Président du secrétariat pour l'union des chrétiens,
le cardinal était enmé dans sa quatre-vingtième année.
Cela ne I'empêcha pas de faire de nombreux voyage§ en Europe,
quatre aux Etats-Unis, un à Constantinople. Au cours des neuf premiers
mois de 1962 seulement, il donna vingt-cinq interview à la presse, à
la radio et à la télévision. Au Concile, il fit quatre rapports officiels;
il fit en outre dix-neuf interventions à titre personnel, en sa qualité de
père conciliaire. A paftir du iour il fut élu cardinal, il publia pas
moins de deux cent soixante déclarations rli{férentes. Huit d'entre elles
sont même des livres, traduits en quatre ou cinq langues'
on se trouve, certes, en présence d'un homme d'une activité extraor-
dinaire, qui suscite de l'étonnement, vu son âge.
La découverte, après sa mort, de son « Journal spirituel >>, rédigé
presque jusqu'à son dernier iour, a mis en lumière et a fait découvrir

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la source des énergies étonnantes de cet homme qui a été une des per-
sonnalités centrales du Concile.
- - Les notes de sa vie et pourquoi pas? de son laborieux itinéraire
spirituel, rédigées avec sincérité, rliligence constante et humilité, révèlent
aussi en Iui une profondeur et une richesse spirituelle, une impatience
inf,ügable, un eflort quotidien pour se rapprocher de son mùèle: Ie
Christ.
fl ne se lasse jamais de se répéter à lui-même devant Dieu: au milieu
du travail immense qu'il doit afironter, jour après jour, le souci profond
d'une vie spirituelle est l'élément déterminant, lon pas serrlemè-nt po,rr
son salut personnel, mais aussi pour la fécondité de son activité aposto-
- - üque. L'activité apostolique
d'autant plus profonde qu'est
ce
plus
sont ses réflexions réintérées
intime son lien avec le Christ,
do"nrtt
il doit être un instrument docile.
_ voici encore quelques idées que nous trouvons à plusieurs reprises
dans Ie << Journal »:
Le Christ doit ête le centre de la vie; mais pour lui, l,amour du
christ signifie aussi un efiort continuel pour dèvenir semblable au
Clrrist, et cela surtout dans l'amour vrai du prochain, dans l,humiüté et
dans l'acceptation sereine de la Croix.
La parole de Don Bosco
chers confrères. nous nous trouvons en présence de Ia réalité de
toujours que, malheureusement de nos jours, on tend souvent à ignorer
ou, pire encore, à renversef,
L'activtté Ia plus fiévreuse n'est réellement féconde, n,est vraiment
<< apostolat »>, que lorsqu'elle est cornme la projection de l,amour du
Christ, qui est en même temps, pour I'Apôtre, source, guide et but de
toute sa vie. Au fond, la sainteté est là. Aujourd,hui aussi, grâce à
Dieu,
gation
vivent
nous avons
-intimdaenmselenst
ddaifnsrel'Entgelsisfeor-meseteot nsitpueautitonasjo, ubteear:ucdoaunps
la ôongré-
d,âmes qui
cette tension divine, qui est pratiquemen t la Éaltia-
lion de la parole que le Concile nous adresse à nous, les consacrés: << Il
faut que les membres de tout Institut, ne cherchant ayant. tout que
Dieu seul, unissenr Ia contemplation par laquelle ils adhèrent à Lui de
coeur et d'esprit, et l'amour apostolique qui s,efforce de s,associer à
I'oeuvre de la Rédemption et d'étendre la royaume de Dieu » (p.C. 5).

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o
Mais il est naturel pour nous, en tants que fi.ls confiants, d'entendre
notfe Père nous parler de sainteté: Don Bosco a quelque chose à nous
dite à ce sujet.
C'est précisément à Don Rua, qui fut le premier Maltre des novices
au Valdocco, que Don Bosco avait dit ces paroles qui remontent aux
origines de Ia Congrégation: << premier but de nàtre Société est la
sanctiÉcadon de ses membres. Que chacun le grave bien dans son esprit
et dans son coeur; à commencer par le Supérieur Gén&al jusqu'au
dernier des Confrères, personne n'est nécessaire dans la Société. Dieu
seul doit en être Ie Chef, le Patron absolument nécessaire »>.
Comme on le voit, notre Père est, sur ce point, d'une clarté et d'une
netteté qui ne donnent lieu à aucun doute. Et pourtant, il est nécessaire
de le rappeler, on ne peut vraiment pas dire que Don Bosco a été un
immobiliste, un amoureux du << quieta non movere >>, un ascète roman-
tique.
Mais dévoré qu'il était de zèle dynamique, infatigable er créareur
pour le bien du prochain, il comprenait et voulait faire comprendre à
ses fils que le point de départ et d'arrivée pour celui qui entre dans
la Congrégation, qui y vit et y travaille, c'est Dieu: ce qui s'identi.fie
avec 7a sancdfication des membres de la Société, comme lui-même le
répète clairement en de nombreuses occasions et qu'il confirme par
son exemple.
La réponse de Don Rua
Il faut nous demander maintenant, comment Don Rua a répondu au
programme précis que Don Bosco lui a dicté au sujet de la sanctification.
Je prends la réponse auprès de personnes qui ont bien connu Don
Rua et qui en même temps s'y entendaient en matière de sainteté.
Avant de citer les jugements autorisés <( post mortem )> sur la sain-
teté de Don Rua, je voudrais rappeler celui de Maman Marguerite sur
le jeune Michel Rua, aux temps héroiques de I'Oratoire. En causant
avec Don Bosco, elle répétait volontiers: << Ici, les garçons, tous les
garçons sont bons, mais Rua les dépasse tous »>. C'est un jugement qui
accompagnefa constamment Don Rua durant toute sa vie.
Le grand archevêque de Milan, André Ferrari, dont Ia cause de
béatification est en cours, parlant de Don Rua, a Épété à plusieurs
reprises que si I'usage avait encore existé de faire proclamer les saints

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-10-
par la voix du peuple, il en aurait pris lui-même tout de suite l'initiative.
Le Cardinal Cagliero, qui a vécu de longues années à ses côtes et
qui fut un homme... rlificile à contenter, dira de lors du procès:
<< Chez Don Rua, ni le " je ", ni le " mien " n'ont jamais enisté, mais
seulement Dieu »>.
Don Rinaldi, enf,n, rend ce témoignage lors du procès: << Pie X m'a
parlé de Don Rua qu'il connaissait bien avec une grande vénération et
il a conclu en me disant que Don Rua était un sage, en soulignant bien
ce mot et en ajoutant: c'était un saint! >>.
Mais de cette sainteté, qui est leconnue désormais par l'Eglise, '
quels sont les aspects qui peuvent nous intéresser, nous qui vivons à
Àtte époqrre ri difiér.ntè dâ cefle Don Rua a vécu et a travaillé?
J'en choisirai l'un ou l'autre qui me paraissent particulièrement
valables à cette fin.
<< Bonté inénarrable »>
Le quotidien de Milan: << L'Osservatore Cattolico »> des 6-7 iuin
1902 ttaçait ce portrait de Don Rua: << I1 peut avoir soixante-quatfe
ans. Grand, mince, diaphane, avec un visage d'ascète respire une
suavité et une douceur inefiable. Sa voix faible et modeste rappelle
celle du Fondateur, qui savait rechercher, dans sa simplicité, les fibres
les plus délicates du coeur et les faire vibrer. Il est d'une bonté inénarra-
ble et d'une âctivité extraordinaire >>.
aancstiDvàietpéeDiinnoelnas-RsaubDal,eoj,neduCneeesradruirpteircudtdieseuanritcdeceescMii:firi<na<ebJeeellmto se-i
d 1'avai1 que vingt-six
souviens toujours de son
délicate dans le gouver-
nement, de son zèle pout le bien non seulement religieux et moral,
mais aussi intellectuel et physique aussi bien de ses con-frères que des
jeunes gens. J'ai
paternelle, mais
encore le vif souvenir de
maternelle dont il usa à
cette
mon
charité, je ne dirai pas
égard quand je tombai
malade en mai 1865 ». Il y a, me semble-t-il, surtout dans la dernière
partie du premier portrait, certains aspects de la sainteté de Don Rua
très bien mis en valeur par la spiritualité moderne, des éléments qui en
supposent d'autres, peut-être moins voyants mais encore plus essentiels.
Cette bonté << inénarrable »>, dont pade le journal, qui a été em-
pruntée au Père et qui a touiours été entretenue, deviendra de plus en

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2.1 Page 11

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- 11 -
plus évidente au fur et à mesure que Don Rua prendra en main le
gouvernement de la Congrégation.
Les témoignages sur ce point ne se comptent pas; ils viennent de
personnes très dignes de foi qui, Ie plus souvent, parlent sous le sceau
du serment.
Voici les paroles du Professeur Piero Gribaudi, de l'Université de
Turin, qui fut un des grands familiers de Don Rua: << Il témoignait
de sa plus grande afiection pour les humbles et il les traitait comme il
ttaitait les personnes de condition élevée. Il semblait même que plus
la personne était humble, plus il la ffaitait avec amabilité » (Procès,
pp.654-7$).
De cette << inénarrable bonté »> je désire citer deux faits, entre autres,
qui me paraissent significatifs.
On conserve, dans nos Archives, 115 lettres écrites par Don Rua en
réponse à autant de lettres qui lui ont éré envoyées, en l'espace de
plusieurs années, par un pauvre confrère malade et déprimé. Ce qui
frappe le plus c'est de constater que chacune des réponses est touiours
écrite avec une charité exquise, comme si l'on ignorait toutes les
précédentes.
Il n'est pas besoin de faire un grand efiort pour comprende qu'une
telle correspondance dénote, chez le Supérieur, une patience, ,rn. .oro-
telle correspondance dénote, chez le Supérieur, une patience, une bonté
et une compréhension qui ne peuvent provenir que d'une charité pro-
fondément vécue.
Dans l'aure épisode apparaît dairement une compréhension délicate
et une aimable complaisance que seule une mère exceptionnelle pourrait
avoir pour un de ses enfants qui lui demande une chose qui va au-delà
des limites de toute discrétion.
Une jeune abbé n'arrivait pas à composer la poésie qu,il devait
faire chanter à l'occasion de la fête de Don Guidazio, son directeur:
Il lui vient une idée incroyable: il écrit au Supérieur Général Don Rua
en le priant de bien vouloir composer d'urgence l'hymne avec la mé-
trique conforme à la musique déjà composée. Quelques jours avant la
fête, l'hymne commandée... au Recteur Majeur parvenait au jeune abbé.
Chacun peut faire soi-même le commentaire.
Nous comprenons alors qu'écrivant aux Salésiens d'Argentine, tout
de suite après la mort de Don Bosco, Don Rua ait pu faire cette
déclaration: << La grande charité qui informait le coeur de notre bien-

2.2 Page 12

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t2
aimé Don Bosco, de sainte mémoire, a avivé par l'exemple et la parole
I'étincelle d'amour que le bon Dieu avait déposée en moi, et j'ai grandi
électrisé paf son amour: c'est pourquoi, si en prenant la succession de
Don Bosco, je n'ai pas hérité des grandes veftus de notre saint
Fondateur, au moins son amour pour ses fils spirituels ie sens que le
bon Dieu me I'a accordé.
<< Tous mes jours, tous mes instants, je vous les consacte... je prie
pour vous, je pense à vous, je travaille pour vous, come une mère pour
son frls unique »>.
Activité extraordinaire
L'autre aspect de la sainteté de Don Rua que, parmi tant d'autres,
je désire mettre en lumière, c'est son activité extraordinaire, comme
le faisait remarquer le iournal de Milan déjà cité.
Il semble incroyable qu'un homme au corps si fragile, à la santé
si peu florissante ait pu faire face à une activité aussi intense et aussi
longu., très étendue, s'intéressant aux secteurs les plus divers de
|'apàstolat salésien, organisant et réalisant des initiatives qui, si elles
apparaissaient extraordinaires et hardies à cette époque, sont encore pour
nàus attarder en des formes statiques et stériles d'activité qui semblent
ne pas tépondre aux exigences des âmes.
Le point de départ, mieux le centre moteur de toute l'activité de
Don Rua est à techercher avant tout dans l'enseignement et l'exemple
de Don Bosco. Du Père il a absorbé l'un et l'auffe au cours des longues
années qu'il a vécues à ses côtes. Don Bosco enseignaint par l'exemple
et les oeuvres: << Pas de pénitence ni de discipline, mais trava)7, ttavatT,
travail >>.
I1 est inutile de dire que ce travail, dont Don Bosco est le propa-
gandiste et le modèle, veut être avec Ia prière un élément de la sainteté.
Les Actes du XIX' Chapitre Général ont une phrase très signifi-
cative à ce sujet: << La prière et le travail sont comme deux mains
jointes qu'il ne faut jamais sépater et moins encore opposer. Jésus
lui-même nous en a donné l'exemple »>.
Don Rua avait bien assimilé cette ascétique salésienne du travail'
Lorsqu'il n'était encore qu'un jeune Salésien, il' avait failli mourir
à la suite d'un excès de travail. Le bon Père lui avait üt en cette cir-

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_73_
constance: << Je ne veux pas que tu meures: tu as encore beaucoup à
faire ».
Et Don Bosco a eu raison.
Qui peut évaluer Ie volume de travail incessant, les réalisations
sans nombre et I'activité de Don Rua depuis ce moment-là?
En plus de tout ce que compofte le gouvernement d'une Congré-
gation, et en raison même du fait que celle-ci était encore à ses débuts,
-aux(rcaôptpéeslodnes
que
Don
Don Rua a été,
Bosco comme
peut-on dire, de façon^ininterrompue,
son second, même avant de devenir
msoinlleViinciatiairteiv)e-s. Don Rua trouvera le moyen de donner le départ à
Tout en prenant soin avant tout de la conduite spirituelle des con-
frères au moyen de ses lættres circulaires édifiantes et de ses nombreuses
rencontres, il porte son attention sur les Oratoires pour lesquels il a
hérité de l'amour de Don Bosco, sur les Missions, sur les Coopérateurs,
sur les Anciens Elèves et sur tous les secteurs de l'apostolat salésien.
Non content de toute cette activité, voilà qu'il entreprend de très
nombreux voyages pour rencontrer ses fiIs ils travaillent.
En vingt ans, et avec les moyens d'alors, il a parcouru plus de cent
mille kilomètres. On l'a défrrtt le commis-voyageur de la charité. Mais
ce que ces voyages lui ont coûté! Il n'est jamais parvenu à s'abituer
aux voyages par mer, au point que chaque travasée etait pour lui une
longue torture. I1 faut ajouter à cela les nuits éreintantes passées dans
Ies rains, en troisième classe d'alors. Le changement continuel de lit,
la noumiture, les us et coutumes diverses auxquels rl fall,ait s'habituer
étaient pour son corps fragile une fatigue et une soufirance que I'on
ne peut s'imaginer.
Sensibilité et ouverture aux problèmes des temps
Permettez-moi de faire mention ici d'une de ses initiatives qui nous
dit l'ouverture, la sensibilité et le dynamisme de Don Rua. I1 lança et
organisa six Congrès de Coopérateurs Salésiens. La série en fut ouverte
par le Congrès International de Bologne.
Le journal « Civiltà Cattolica >> écrivait à cette occasion: << Le Con-
grès International des Coopérateurs Salésiens à Bologne a été une
preuve splendide d'activité religieuse, et les Salésiens méritent l'éloge

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-t4-
d'êtte présents à leur époque et d'y travaillet en orientant leur apostolat
en faveur des pauvres et des ouvriers >>.
Pour la première fois dans I'histoire de nos Congrès, les correspon-
dants de 60 journaux se sont assis sur les bancs de la presse: 39 étaient
italiens, 4 espagnols, 7 austrichiens, 4 français, 1 allemand, 3 suisses
et 2 anglais.
Peu de Salésiens, surtout ceux des nouvelles générations, connaissent
l'intérêt que Don Rua a témoigné, aux ouvriets et à leurs problèmes'
Il a eu des relations très amicales avec Léon Harmel, un grand
leader, à l'époque, du mouvement ouvrier en Europe. En 1891, Don
Rua tint à accueillir à Valsalice quatre mille ouvriers qui se rendaient
à Rome, sous la conduite de Harmel: ils fuent halte à Turin pour rendre
hommage à la tombe de Don Bosco. Au cours du diner, Don Rua
voulut dire un mot: après avoir mis en évidence la place importante que
le travail et I'ouvrier avaient occupé dans la vie de Don Bosco, il
exprima sa vive admiration pour leur mouvement social.
-- Ces paroles n'étaient ni des compliments ni des lieux communs
faciles: un fait, entre autres, le démontre.
Au cours des dernières années du XIX" siècle et des premières de
notre siècle, I'Italie connut des moments dificiles, et même graves
quelquefois, à la suite des agitations populaires et ouvrières qui surgis-
saient dans la société industrielle à ses débuts.
En 1906, Ies ouvriers de la grande tlature Poma, à Turin, s'étaient
mis en grève. Celle-ci se prolongeait depuis des semaines au grand
préjuüce des ouvriers. Don Rua, ami personnel du patron de Ia firme,
intervint et s'employa si bien que, le dimanche 10 juillet, après une
longue réunion, il put faire annoncer à tous les ouvriers qu'un accord,
raisonnable et avantageux pour les deux parties, était intervenu et que
le ravail reprendrait le lundi suivant.
A propos d'ouvriers, il faut aussi rappeler que Don Rua s'est
employé à aider et à diriger une excellente animatrice sociale qui tra-
vailTut à Turin: Mlle Césarine Astesana. Sans prendre la place de la
syndicaliste, sans devenir un animateur de foules comme le fut son ami
Harmel, mais toujours comme prêtre, Don Rua se fit le conseillet sage,
chrétiennement animateur... des animateurs sociaux du mouvement
ouvrier.
Mlle Césarine Astesana luttait sur le front social contre trois
ennernis: le travail du dimanche, l'horaire excessif, Ie salaire de famine.

2.5 Page 15

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_15_
Detrière la syndicaliste, Don Rua agissait par son conseil prudent et
aussi par son aide économique.
La source
En présence de toute cette activité intense et exraordinaire qui
s'est exercée au milieu de difficultés souvent mès graves, et alors qu'il
fallait aborder des problèmes et des situations complexes, et aussi très
douloureuses, on s'est demandé comment Don Rua avait trouvé le
temps nécessaire pour tout ce ûavar\\ et toutes ces initiatives, comment
il a réussi à ne pas s'épuiser, comment il a pu garder cette sérénité dont
parlent tant de témoins.
Je crois que l'on peut trouver la réponse à tout cet ensemble
d'interrogations dans cette affirmation de Don Francesia: << Don Rua
trouvait son repos dans la prière ». on pourrait peut-être dire davantage
encore: dans Ia prière, dans le contact avec Dieu, Don Rua retrouvait
en même temps que le repos les forces renouvelées pour réaliser, jour
après jour, ce qui éta:t le programme du Père, devenu Ie sien à cent
pour cent, en fils très fidèle: je cherche des âmes et iien que des âmes.
En réalité, le dynamisme des saints a toujours, bien qu,avec des
nuances et des caractéristiques difiérentes, une source unique d'énergie:
la foi qui voit l'Invisible, le surnaturel, qui se fait communion conti-
nuelle avec Lui, communion qui est un colloque, une écoute, un récon-
fort, qui devient ardeur de charité et qui explose à son tour en cette
soif insatiable de se donner au prochain pour l'amener non pas à soi,
mais à Celui qu'il aime et à qui il a voué sa vie par 4mour.
Tel était Don Rua: celuilà seul qui connalt sa vie, imprégnée de
surnatufel, peut expliquer toute Ia dynamique de son acd;ita infad-
gable et, nous ajoutons, la fécondité de celle-ci.
Il n'est pas possible, dans le cadre de cette lettre, d,entrer dans des
exemples et des documentations, mais celui qui lit une biographie de
Don Rua (et il sera très utile de le faire!) s'en rend aussitÀt io-pt..
<< Ptêtre du Pape »>
Ce serait un grave oubli, me semble-t-il, de ne pas dire un mot
sur un aspect de Ia sainteté de Don Rua, qui me paraît intimement liée
à sa spiritualité, qui esr Ia sorce de toure son activité de Salésien, de
prêtre et de Supérieur.

2.6 Page 16

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-1.6-
S'il est vrai, en effet, qu'à l'exemple du Père, Don Rua trouvait
dans l'Eudraristie et dans la Vierge la force et Ia contance nécessaires
pour répondre avec une générosité sereine et joyeuse à l'<< appel »> qui
iésonnait chaque jour en son coeur, il n'est pas moins vrai que, dans
son cheminement quotidien, il a vu e.t il a trouvé dans le Pape la lumière
et le guide sûr de toute son action.
Don Rua a touiours rcgardé le Pape avec l'oeil de la foi et, touiours
comme rL |'avait appris de Don Bosco, avec un coeur de fils dévoué et
fidèIe.
La Providence'a réservé à Don Rua, plus qu'à Don Bosco, des
épreuves plus pénibles encore et, je dirais, héroïques de cette fidéüté et
docilité. Durant son Rectorat, le Saint-Siège promulgua divers décrets
qui semblaient faire s'écrouler des traditions considérées comme impor-
tantes dans la Congtégation et caractéristiques de notre esprit. Tout en
ressentant profondément Ie coup des mesures inattendues qui l'afli-
geaient beaucoup, Don Rua se fit aussitôt le paladin de l'obéissance aux
décisions du Saint-Siège et iI invita les Salésiens à les accueillir sereine-
ment et avec confiance, en vrais frls de l'Eglise et de Don Bosco'
En 1959, en présence des châsses contenant les restes de Don Bosco
et de St. Pie X, Jean )O(III a défini notre Père: << le prêtre du Pape >>'
Dans une lettre autographe adressée à notre cher Don Ziggiotti le
même Pontife avait afrrmé << On ne peut pleinement comprendre
l'esprit qui a toujours inspiré Don Bosco, si on oublie sa dévotion très
particulière à la Chaire de Pierre >>.
En ceci aussi, Don Rua a reproduit l'esprit et l'image du Père: iI a
été un autre Don Bosco.
Saint Pie X qui, sans le vouloir, avait mis à l'épreuve la foi et
I'obéissance de Don Rua, a pu dire de lui plus tard (le 24 iuillet 19t4)
à Mgr. Salotti, défenseur de plusieurs causes de béatification: << N'oubliez
pas Don Rua. Je découvre en lui toutes les vertus héroïques qui font
le saint. Qu'attendent donc les Salésiens pour commencer sa cause?
Nous sommes en présence d'un grand Serviteur de Dieu! >>.
Pour terminer cet aspect, je dirais papal, de Don Rua, je voudrais
attirer votre attention sur cette attitude constante de Don Bosco, de
Don Rua et de tous leufs successeurs, vis-à-vis du Pape, vis-à-vis du
Saint-Siège: obéissance faite de foi et d'amour et traduite en un seryice
humble mais cordial. Une telle attitude est une prérogative irrempla-
çable que Don Bosco a léguée à la Congrégation, à tous ses frls.

2.7 Page 17

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-17_
En cette époque de contestations et de critiques faciles, mais pas
toujours logiques, vis-à-vis du Souverain Pontife lü-même, nous qui
nqus sentons et qui nous gloriÉons d'être les héritiers de l'esprit du
Père, nous devons nous sentir tenus à être ûlialement dociles et fidèles
aux enseignements et aux directives du Pape. Une attitude difiérente ou,
pire encore, critique serait, disons-le clairement, non seulement étrangère,
mais absolument contraire à notre esprit. Ce ne serait pas une âttitude
salésienne. Don Rua nous en donne un magnifique exemple soufiert, en
nous démontrant une fois de plus que l'obéissance acceptée avec un véri-
table esprit de foi finit toujours par être Édemptrice.
Don Rua nous invite
Il est temps de conclure.
Au début de cette lette, je disais que la béattfrcation de Don Rua
vient à nous, en ce moment de noffe histoire, comme un don et aussi
colnme un aveftissement.
Si Don Rua a vécu dans un mfieu et un climat historique et culturel,
difiérents du nôtre, ce n'est pas cette raison qui nous justifieta si nous
laissons tomber son message dans la vide.
Comme le dit un écrivain moderne (Carlo Snider - Osservatore
Romano - '/.,-2 f.évier L97l),la spiritualité de notre temps, quoique
très difiérente de celle du passé, ne refuse pas le saint.
Le chrétien d'aujourd'hui sait que << c'est dans la vie des saints
que Dieu se fait présent, qu'il manifeste avec éclat son visage » (L.G. 50).
- - << L'homme d'aujourd'hui continue l'auteur cité recherche
dans le saint non pas seulement le stimulant de l'exemple, mais aussi
le soutien et le réconfott d'un témoignage de vie et d'action, analogue
à celui que lui-même, parce que chrétien, doit rendre chaque jout de sa
vie terrestre à Dieu, à l'Eglise et aux hommes »».
Cette afrrmation de l'auteur, valable pour tout chrétien, est absolu-
ment formelle pour nous, consacrés et salésiens.
Je voudrais qu'en vue du Chapitre Général Spécial nous nous
rendions efficacement compte de la réalité à laquelle nous rappelle
I'image de sainteté salésienne de Don Rua.
En adressant sa lettre-programme aux Salésiens, au début de son
Rectorat, Don Rua concluait, après avoir exprimé tout le grand amour
2

2.8 Page 18

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-18-
qu'il ressentait pour chacun d'eux: << Je ne vous demande qu'une seule
chose: Devenez des saints >>.
Très chers con{rères et frls, nous pouvons être certains que, avec
Don Bosco, Don Rua nous répéterart encore Ia même parole aujourd'hui.
Notre but premier et dernier en Congrégation est et doit être, en
effet, notre sanctification, en harmonisant avec elle les autres buts et
tous les modes et moyens d'apostolat auxquels nous sommes appelés.
La vitahté, et je dirais: la vie même de la Congrégation, est subor-
donnée et in.imement liée à la présence de la sainteté en elle. Paul VI
fait écho à Don Bosco et à Don Rua quand il nous répète au nom de
l'Eglise: << L'Eglise a besoin de votre sainteté »>. Tous ces appels ne
peuvent être ignorés ni sous-évalués.
Prions et travaillons, chacun à notre poste de responsabiJité, afrn
que le Chapitre Général Spécial, accueillant le message de notre Père,
de son premier Successeur et de l'Eglise elle-même, lui donne une
réponse adéquate et efficace, pour notre temps et pout demain.
Cette réponse sera l'âme de la Congégation renouvelée. Sans elle,
tout l'immense travail accompli, avant et durant le Chapime Général
Spécial, risquerait de devenir vain.
Que le Seigneur nous assiste et nous encourage, afin que cette fofce
animatrice soit heureusement exprimée par l'Assemblée de la Con-
grégation.
Je vous présente mes salutations afiectueuses dans le Seigneur.
Voue très afiectionné,
Don Louis Ricceti
P.S. - De di#{lsnsqs Provinces me sont parvenues des réponse à
l'appel pour la prière en préparation au Chapitre Général Spéciat.
J'ai constaté avec plaisir que beaucoup de belles initiatives avaient
été prises. J'en remercie le Seigneur et leurs promoteurs.
Beaucoup d'évêques que j'avais intéressés, Ia Mère Générale de
I'Institut des Filles de Marie Auxiliatrice et la Présidente des Volon-
taires de Don Bosco ont aussi répondu avec grande générosité à ma
demande de prières. C'est ainsi toute notre grande Famille qui se ttouve
spitituellement mobilisée.
En attendant des communications des autres Provinces, qui ne les
ont pas encore données jusqu'à présent, je désire exprimer à tous mon
merci le plus chaleureux, avec la confiance que notre prière se fera
plus intense au fut et à mesure que le Chapitre approche.

2.9 Page 19

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II. CHAPITRE GÉNÉRAL SPÉCIAL
Compte rendu des traoaux
Parvenus au seuil du Chapitre Général Spécial nous avons senti le
besoin d'in-former la Congrégation des travaux ont marqué cette der-
nière étape d'intense préparation. Nous souhaitons que, malgré les li-
mites de cet article et compte tenu du peu de ternps qui reste, notre
communication puisse permettre encore à nos Confrères de nous faire
parvenir les suggestions qu'ils croiront utiles pour établtt un pro-
gramme précis et lucide en faveur du renouveau de la Congrégation.
L Les prernières orientations des comntissions précapitulaires
Comme il avait été convenu, les Eente confrères, membres des cinq
commissions précapitulaires, se retrouvèrent le L0 décembre 1970 à la
<< Villa Tuscolana »>, la maison de retraites de noffe province de Rome.
Tous étaient ponctuels au rendez-vous. Il ne manquait que notre con-
frère polonais, le P. Guillaume Nocon, qui n'avait pas pu obtenir le
visa pour venir en Italie.
Les travaux des commissions commencèrent le 1L décembre par une
messe concélébrée, présidée par le P. Scrivo. A t heures, commencèrent
les premières délibérations. Les débats se concentrèrent sur deux pôles:
1) préciser le but ou Ie sens des travaux; 2) préciser les critères géné-
raux du travarl. Nous nous sommes vite rendus compte, quel était
le genre de service que nous avons à rendre. On demandait en fait aux
commissions de fournir des instruments de travail pour les membres du
Chapitre Général Spécial. Ces instruments devaient être tel$ que, d'une
part, ils puissent permettre une lecture directe de toute la masse des
documents; d'autre part, qu'ils puissent constituer une plate-forme

2.10 Page 20

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-20-
sur laquelle pourraient s'appuyer les délibérations des capitulaires, sans
pour autant imposer à ceux-ci des limites préétablies.
Telle a été notre intention de départ. Au cours de cette même pre-
mière journée nous avons cherché les moyens qrai permettaient de parve-
nir à nos fins, étant bien entendu que nous n'étions que le dernier
rouage du mécanisme que la Congrégation avait mis en place pour pré-
parer son Chapire Général Special.
En tenant compte des orientations qui avaient été ptécédemment
définies à Turin par le P. Scrivo, régulateur du Chapitre, et pat quelques
membres des commissions précapitulaires, nous nous sommes rendus
compte que le travail qui s'imposau;t étalrt de préparet un texte susceptible
d'être ensuite développé, discuté ou même critiqué par les membres du
Chapitre Général Spécial. Il s'agissait en quelque sorte d'élaborer un
<< texte expérimental »> qui se prêterait à toutes sortes de temaniements.
Par la (orce des choses, un tel texte devait répondre à des critèrçs
valides et pratiques. Il devait avant tout refléter les résultats de l'en-
quête à laquelle avait participé toute'Ia Congrégation. Il devait, en
outte, répondre aux exigences fondamentales de notre renouveaü.
Etant donné aussi que pour certains points nous nous étions trouvés
en face d'opinions contraires, nous devions ménager une possibilité
d'ouverture sur un horizon dépassant les divergences dûes en partie à
dss e-igences locales. L'orientation que nous donnions devait cepen-
dant êre justifiée. C'est pourquoi nous avons décidé qu'au texte pro-
prement dit serait ajouté un commentaire qui metffait en évidence les
divergences apparues dans l'enquête et qui justifierait le << schéma >>
élaboré par nous.
De cette manière, tout document rédigé pat chacune des commissions
s'articulait en trois parties: L) Ia documentation, qui résumait l'opinion
des confrères et surtout des chapitres provinciaux s1Éciaux; 2) le
<< schéma »>, c'est-à-dire le texte proprement dit; 3) un commentaire, qui
lustifiait la manière dont nous avions présenté le schéma et qui signalait
les propositions que nous avions écartées.
A la documentation et au commentute éta;t réservé un rôle propre.
Au cas le << schéma »> que nous avions prépaté devait succomber
sous des objections de fond, la documentation permetffait de retrouver
dans les documents originaux l'opinion exprimée par la Congrégation.
Quant au commentaite, il ofirirait les arguments en faveur de I'une

3 Pages 21-30

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3.1 Page 21

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-2t-
ou de I'autre partie. De cette façon, les modfs insérés dans le com-
mentaire allaient pouvoir être repris et élaborés éventuellement par
les membres du Chapitre Général pour rédiger un nouveau texte de base.
Il. La radiograpbie des deuxièmes cbapitres prooinciaux spéciaax et
les documents préliminaires (<< documenti previ»>, du L2-3L dé-
cembre t970)
Chaque commission s'est trouvée en face d'une documentation
comprenant: a) les textes originaux des premiers chapitres provinciaux
spéciaux; b) les << radiographies », élaborées par la commission réunie
à San Tarcisio (Rome), en juillet et en août 1969; c) le cahier intitulé
<< Problèmes et prospectives »>, esquissé à San Tarcisio, et achevé par
une commission réduite, réunie à Caselette (Turin), au cours du
mois de septembre 1969; d.) les amendements provoqués par << Pro-
blèmes et prospectives >>; e) les dossiers contenant les contributions
provenant soit de la deuxième sétie des chapitres provinciaux spéciaux,
soit des confrères, à la suite des suggestions exprimées par << Problèmes
et prospectives )>.
Les commissions avaient en outre à leur disposition les Actes des
Chapittes Généraux Spéciaux de plusieurs Ordres et Congrégations,
les Constitutions << ad experimentum >> des Ordres et Congrégations, les
documents conciüaires de Vatican II, les ouvrages récents sur le
renouveau de la vie religizuse, les Memorie Biograficbe de Don Bosco,
Actes da Conseil Supérieur, de la documentation sur I'histoire et
Ia vie salésienne.
Dès les premiètes journées de travail nous nous solnmes rendus
compte qu'il aurait été utile d'avoir sous la main certaines << études
préliminaires » qui aideraient à préciser les lignes de force de notre
fenouveau. C'est ainsi qu'au cours des vacances de Noël un certain
nombre de confrères, qui avaient été specialement convqués, tl:a-
vaillètent à l'élaboration de trois << études préliminaires »> centrées
sur les sujets suivants: a) les signes des temps, c'est-à-dire les lignes de
force qui caractérisent notre époque et qui, placées dans la perspective
de l'Evangile, laissent entrevoir la Éùtté qui les domine, c'est-à-dire
le Royaume de Dieu, l'insertion historique du dessein de salut; b) les
ügnes de force du renouveau de Vatican II; c) la vie religieuse active

3.2 Page 22

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-22-
dans l'Eglise de notre temps. Ces << études préliminaires »> devaient
pefmettre de donner un sens précis au vocabulaire auquel les com-
missions précapitulaires et les membres du Chapitre Général eux-
mêmes auraient eu fréquemment recoufs.
Nous nous sommes également rendus compte qu'il aurait été utile
d'avoir une radiographie de la deuxième série des chapitres provinciaux
spéciaux. Ce projet allait, de ce f.ait, de déséquilibrer notre prograrnme
des travaux. Mais réflexion faite sur notre rôle de commissions prépara-
toires, nous nous sommes décidés à produire finalement cette seconde
radiographie.
Iæs semaines avant Noël passèrent colnme un rien. Certains d'entre
nous renoncèrent à la détente des jours de fête pour pouvoir rattraper
les retards survenus dans le programme de travail entre les commissions.
III. Le trauail de chaqae comrnission, de ianaier à la fi,n de léurier 1971
Les commissions précapitulaires étaient organisées autour des cinq
thèmes principaux qui formaient déjà l'ossature des seconds chapitres
provinciaux s$ciaux: )1. la nature, la fin et les oeuvres de Ia Congré-
gation; 2) la vie consacrée du Salésien; 3) la formation du Salésien;
4) les structures de la Congrégation; 5) les nouvelles Constitutions.
Aux environs de l'Epipharie, la 5" commission avait fini sa << ra-
diographie »> concernant les Règles et Constitutions. Ayant achevé son
travai., cette commission alla unir ses forces à la lère commission,
noyée sous une telle masse de documents qu'il lui aurzit été.liffcile de
finir son tavail dans les délais prévus.
La 4" commission a été occupée jusqu'au 14 ianvier par l'analyse
des documents fournis par la première série des chapitres provinciaux,
par 7a radiographie faite à San Tarcisio et par les seconds chapitres
provinciaux spéciaux. S'inspirant du plan adopté par « Problèmes et
prospectives »> et les propositions des chapiffes provinciaux s1Éciaux,
cette commission réussit à composer une ébauche de << schéma »> sur les
structures de Ia Congrégation. Le texte était articulé comme suit:
à) critères généraux pour le renouveau des structures; b) les structures
locales (maison, etc.); c) la structute des provinces; d) structures
régionales; e) les structures à l'échelon mondial; f) le coadjuteur dans
le cadre des structures.

3.3 Page 23

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23
Les projets ronéotypés firent I'objet de débats à f intérieur de
la commission même. Le 7 février, cette commission put présenter une
nouvelle mouture de son texte, qui fut distribuée à tous les membres
des commissions précapitulaires. On er: envoya également une copie
aux membres du Conseil Supérieur, pour que leur point de vue corrige
éventuellement certains aspects particuliers dont la commission s'était
faite I'interprète.
Du 7 au 14 févfier,le << schéma » fit de nouveau I'objet de débats
à I'intérieur de la commission. Deux problèmes d'ordre technique durent
alors être résolus: a) la &frcttlté de passer d'une centaine de pro-
positions éparses à une alternative réduite au maximum, claife et ex-
haustive; b) la üfr.:tlté de traiter valablement du confrères coadjuteur
dans la cadre d'un débat sur les structures. Cette dificulté a été résolue
en Ia faisant passer au ressort de la lère commission.
Les critères de base qui ont guidé la 4" commission dans l'élabo-
ration de son texte de base, avec sa partie documentaire et explicative,
ont été les suivants: a) élaboter des structures soient au service
des personnes, de la communauté et de la mission spécifique des Salé-
siens; à) faire en sorte que l'organisation puisse répondte aux exigences
de la corresponsabilité et de la collégialité.
Au cours des débats, des problèmes délicats touchant au renouvezlu
se sont manifestés. Par exemple: certaines structures de type collégial
exigeaient une remise en question de la structure de la famille salésienne,
du concept de paternité et de fraternité en usage dans notre famille
religieuse, du concqrt de I'obéissance. Ces problèmes dépassaient les
compétences de Ia commission. De plus, ces problèmes concernant la
mentalité, les liens avec notre fondateur, notre ffadition, intéressaient
nécessairement la lère, la 2' et la 3" commission.
La 3' commission réussit avant Noël à fairre la radiographie des ré-
sultats des seconds chapitres provinciaux spéciaux. Le 11 ianvier, elle
était en mesure des présenter une ébauche d'un schéma accompagné de
sa partie documentaire et explicative. Pour l'élaboration de son << sché-
ma »>,la commission s'était divisée en dzux gtoupes. Le premier s'occupa
des objectifs et des grandes orientations de la formation; l'autre groupe
s'attaqua aux côtés plus concrets de la formation, Du 7 au 19 février,
la commission consacra ses efforts à rassembler et à coordonner logi-
quement en un seul texte les recherches qui avaient été faites par les

3.4 Page 24

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_24_
deux groupes. Le résultat. frnal fut ronéotypé et distribué à tous les
membres des commissions précapitulaires.
Les critères d'élaboration avaient été presqu'entièrement suggérés
par les résultats des travaux des chapitres provinciaux spéciaux. C'est
en tenant compte de ces résultats que Ia commission a proposé des
dispositions qui lient étroitement la formation à la vie pratique salé-
sienne. EIle s'efiorça, en outre, de distinguer les éléments constitutifs
d'une unité d'esprit des autres éléments requis par les exigences de la
pastorale des lieux où sont implantées nos provinces.
La 2 commission ne réussit à finir I'analyse des résultats des pre-
mier chapimes provinciaux et des radiographies qu'à la fin de janvier.
Ce retard rclatfi. étut aux nombreux documents concernant la commu-
nauté salésienne en tant que communauté de prière et de rayonnement
apostolique.
Au début de janvier cette commission fixa ses critères pour la
présentation des .< schémas ». Elle choisit comme base, non pas un
projet théorique susceptible d'une éventuelle application, mais une
donnée existentielle anthropologique: les exigences du Salésien de
noffe époque en tant que personne et en tant que membre d'une commu-
nauté.
Ce n'est que vers la mi-février qu'elle put mettre fin à ses débats.
Le 2'J, févier elle üstribuait ses << schémas )> aux autres membres des
commissions précapitulaires.
La 1ère commission réussit à donner son appui à la 5 commission
dès les premiers jours de janvier. Parmi tous les projets abordés et
proposés par les chapitres provinciaux s$ciaux la commission fixa
son choix sur un certain nombre d'entte eux, ceux qu'elle estimait dé-
cisi{s pout le renouveau de la Congrégation: a) 7e chansme des Salé-
siens de Don Bosco; b) notre mission; c) l'esprit salésien; d) la{,.amille
salésienne en tant que groupe de personnes engagées à réaliser ensemble
la mission de Don Bosco à notre époque; e) la << {orme » propre de la
l) Congrégation Salésienne; l'Orutoite de Don Bosco comme pierre de
touche du renouveau de I'activité salésienne; g) l'activité pastotale des
Salésiens; b) non écoles; l) les paroisses; l) l'activité missionnaire;
k) notre forme d'insertion dans les mass-média.
L'ampleur du travail laissait à craindre que le texte ne semit pas
prêt pour la date prévue. C'est pourquoi, au début de février, la com-
mission décida de se diviser en deux groupes: au premier groupe était

3.5 Page 25

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25-
confié le-_soin de parfaire le présentation des thèmes généraux; l,auffe
groupe allait s'occuper des activités salésiennes. Après in ,ru.rJ ini"nre
les membres de
entre le 2L etle
Ia 1ère et de
26 f.évier,les
la 5" commission
textes élaborés et
r-éussirent
approuvés
au,f,re,.ri.,rrta.r.,,
deux sous-commissions.
lY. La pbase finale
Au cours de cette dernière phase res commissions précapituraires
céocnhatrnôgleèsre, nptoIeuurrssutsrcaivteatuxd'épvoeunrtulee[sessooubmseertv*aetioréncsifprmoqâudeimtceantitonàs
des
ou
compléments.
Y. La uie de larztille salésienne entre les membres des commissions
A Ia << villa Tuscolana ») nous nous sommes sentis spontanément pré-
sents les uns pour les autres. cerui qui disposait d',in p., à"-i.*p,
trouvait immédiatement moyen de se
tel confrère en quête_ de références,
rendre utile auprèJ de tel ou de
de documentatiàn ou d,un coup
de- main pour la dactylographie. La prière nous
soir, donné a tour de rôle par lei membres
a tous unis. Le mot du
des commisri*r,- ,o*
apportait des informations sur les conditions des provin.., i", age-
rents continents.
Notre *avail était soutenu par le souci de donner une contribudon
cettroofoEunuctgavrcceergaqla'uâutimoirenpenootdueuevlvlaeeIaiatqutnuratd'tederlielteliaoqnecusoevtnivadgauruénjogtceuraé,rtpidodi'snhës.utarigN-,e.oe.àunNsI'oréaeu.vnosoarnsrnsto"tmepdumaerestlsiaociuenvlfoiièdoi,rxec-mdaseertdnetaetr
compte de Ia contribution fournie par les jeunes.
pu LtreouRveecfteuunr eMcaojemumr,uqnuaui tuénsaaprsèise-nmneidivaivfaanitteu, narsdaeunttechaezuntotausv,aai,
ouüette,
matériel
unie,_ pleine d,entrain, soucieuse d'exploiter
qui lui était conÉé, heureuse d'appoiter sa
,, a*iau-
contribution
l"
au
renouveau en profondeur de la Congrégation.
à
Au moment
la fin pour que
nous écrivons
les membres
.ètt" I.t*" res *avaux
du chapitre Générar
devront toucher
sf.iJ-poirr.nt
examiner les instruments de ttavail qrr" nor^ uuon, prépuré, pôrr .,r*.

3.6 Page 26

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-26-
Les confrères qui ont
irri....* pers,radés
parricipé aux commissions précapitulaires sont
ir'ilt ànt rendu à la Congrégation le service
;;îl;;;
liruoi,
;t àt été
rendu dans
demàndé et ils peuvent se
un parfait dévouement. Ils
rendre témoignage de
retourneront chez eux
,. torr.r.ment des pu.ol.t de saint Paul: << Autres sont ceux qui
"srè,ment, autres ceux qui técoltent »>, et avec I'es1Érance que c'est
finalement Dieu qui donne croissance à toute chose >>'
Signe:
Le s m e m br e s de s corn rn i s s ions pré capi t ulair e s'

3.7 Page 27

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IV. COMMLINICATIONS
1. Erection de I'association des volontaites de Don Bosco en rnstitut
séculier.
.. L" I.Gongrégationpour les Reügieu et Instituts séculiers, par un
décret daté du 5 décembre 1970 adràsé à I'archévêqu" i" iriill-u.r.
*. cardinal_Michel Pellegrino, a donné son << nulla osta i> en
à"-i'g.".-
tion de I'association des volontaires de Don Bosco en Instirut séculier.
( Le texte oficiel de
partie de ce cahier, sous
Ia
le
promurgation est présenté
chapitrè << Documents »» ).
dans
une
autre
2. Félicitations du saint Pète pour Ia lettre du Recteur maieur au suiet
du sous-développement.
p{11,a95r7vlLo0ee,pnnpicr.eaam2rud6ei1nRn.aetl,cJtpeeuuabrnlmvaeiljleoduatr,ndsseelsecrsféétlAaicicriettaetsdioedn.ssuap^CosouanrinsIteaeilleStpotra,epuer,r,r*y,urlr,-"ai,uonufa"r-tit
(Le texte de la letme
chapite << Documents »> ).
du
cardinal
J.
vilot
est
présentée
sous Ie
l. Nomination d'un salésien à Ia charge dtvêque.
Le saint Père a nommé le p. Mario picchi auxiliaire de s.E. Eugène
S.antiag.g Peyrou. (évêque de Comodoro Rivadavia, ts.;;;;);
titre d'évêque d'Orea.
ui". l"
4. Nomination à la charge de provincial.
Le P.
( Inde).
Thomas
Panakazham
a
été nommé provincial
de
Madras

3.8 Page 28

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-28-
5. Mouvement de solidadté fratemelle'
Nouspublionsicilacinquièmeliste.de.lasolidaritéfraternellequi
.Ëâ".gôriiàL""l;r;,fftOniaofunésvddreioesnrndop-n."s*.."étngta,.rleoamnednntpeul.aisCloliesmtedméedbeunstoodueusuvlm'afeovsiosnadsuexfqanuoietvlelpemrsébclreées-
i., sommes
ont été destinées.
ofirandes, quelle
que
soit
leur
provenance'
sont
regtoupées
sous le nom de leur province d'origine'
Provinces d'où sont parvenues les ofirandes:
Italie
Province de Gênes
Province de Rome
Province de Turin
Province de Venise-St Marc
100.000 lires
22t.050 lires
350.000 Iires
160.000 lires
Arnérique
Province de Sao Paulo (Brésil)
Provincç de Buenos Aires
Province de I'Amérique centrale
Province de New Rochelle (USA)
Procure missions de New Rochelle
,.150.000 lires
300.000 lires
625.000 lires
310.000 Iires
3.225.000 lires
Total des sottrnes Paraeflues:
de nooembre au 1-0 léarier 7977
Fonds de caisse Précédents
Sorume disPonible L0.2.7971
8.441.050 lites
3.849.677 lires
12.290.727 lires
Répartition des sommes:
Arnérique:
Antilles-Haitl achat d'un terrain cultivable pour
la << Maison populaire d'Education » de Cap-
Haitien
Argentine: construction de salles de classe pour
l'école paroissiale de Ushuaia
Brésil: Campo Grande: deuxième subvention pour
f installation radio
1.000.000 lires
5.000.000 lires
3.150.000 lires

3.9 Page 29

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_29_
Brésil: au P. Giaccaria, pour l,impression de l,En_
cyclopédie sur les Chavantès
Bolivie: pour Ia construction du juvénat deLapaz
Equateur: bourse d'érudes pour les jeunes con-
frères faisant leyrs études en Europe
Asie:
Vietnam: pour la construcdon du scolasticat de
philosophie de Tram-hanh (Dalat)
Birmanie
Inde et Pakistan
Alrique:
Congo: pour le centre de formation agricole de
Kanséboula
Europe:
Aide aux confrères de pays de l,Est
Total des somftzes distribuées
Fonds de caisse
Total
1.750.000 Iires
1.000.000 lires
2.000.000 lires
1.000.000 lires
500.000 lires
300.000 Iires
600.000 lires
450.000 lires
12.250.000 lires
40.727 lires
12.290.727 lires
Bilan général de la << solidarité fraternelle » à Ia date du r,5.2.r97r.
Total des sommes peruenues
Total des soTnrnes attribuées
10g.637.047 lires
LOg.5g6.32O lires
Reste
40.727 lires

3.10 Page 30

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V. ACTIVITES DU CONSEIL SUPERIEUR
ET REALISATIONS D'INTERET GENERAL
Durant les trois derniers mois de l'année 1970, les conseillers
,égionu"* ont fendu visite aux provinces de leur ressort. cette visite a
étZ
la dernière avant les travaux du Chapitre génétal spécial'
Le P. castillo s,est rendu dans les provinces de Rosario et
de
La
pl^t^: en Argentine. Le P. Garnero a repris contact avec les provinces
a. n".if" etie Campo Grande au Brésil. Le P. Giovannini s'est inté-
;.-,} d. plrs près à ia province Ce-ntrale. Le P. Segarra a ren.lrt.visite
u* *uirort d^'prpugn. Ët du Portugal' Le P' Ter Schure a profité de son
;é,;"; ; Autrich."pour prendre àontact
;;i;;;rÉùues, hoigrois et yougoslave.
-Léegaple.mTgonJhi.lllvaecrelensducovnisfrièteresà
la province de BombaY'
f..
Lpe-suic"o.niuse"i*lleros,,rléÀgiocnoanuxreonncte,senproouvitnreci,aeleus.diIvlesrsoens trepnricsonptarerst
avec
aussi
à plusieurs réunions qui avaient pour thème les problèmes de notre vie
r.iigi.ut" et notre forme d'apostolal
ie Recteor Majeur est resré à Turin pendant presque toute cetre
p;i';ueé.iUro"ndii".o-'apno,d,rrer.sosS.ururivpt rédéroieduemrspàlimu, sadjôpeurdèrsésc)le>emspbotrruearvialluaxtupdpaertpdicaeipracéteoàritraelaisnsssaeupmrocbbhlléaèepmie*dese
-de
l-ai"vpierZref.li,giieuse.
gén&al,
en
rant
que
charێ
des
misssions,
a
présidé,
du
2g au )0 o.toÈr., une réunion des confrères chargés de la procure des
;i.;;;r, afin d'éiudier une organisation plus efficace de leurs bureaux.
O" ,ro*Ér",rx pays étaient représentés: l'A1lemagne, les Etats-Unis' la
--France, la Belgique,
L.'p. Be[iâo.i
la Hollande, I'Espagne et la
l. p. Pianazzi se sont rendus
Suisse'
dans plusieurs
de
nos
maisons de formation, surtout en Italie. Le P. Pilla continue à suivre
il;rè, 1., truuuu* de construction de la nouvelle maison généralice où

4 Pages 31-40

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4.1 Page 31

▲back to top
-31 -
devront avoir lieux les séanc_es du prochain chapitre Général spécial.
I .oiiiir. It -d..igLérr
scrivo a
les. rapports
présidé les travaux des corn-missions
pour Ie prochain chapitre général.
s'occuper de l'organisation du chapitre lui_même.
chargé^es
de
a
. Le P. Fiora a présidé plusieurs iéunions de directeurs et d,aumôniers
des coopérateurs en
famille religieuse.
vu.
à',r,
aggiornarnenlo
de cette
tr*.rr.'à-.
".rr.

4.2 Page 32

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VI. DOCUMENTS
." 1
Rescrit de la S. Congégation pour les religieux et les Instituts sécu'
ri.À vue de l,étection de l,Association des volontaires de Don
Bosco en Institut séculiet.
SACRA CONGREGÂTIO
PRO RELIGIOSIS
ET INSTITUTIS SAECULARIBUS
Prot. N. I.S. 285
Em.me ac Rev.me Domine,
sacra congregatio pfo Religiosis et Institutis saecularibus, mature
p,ü,o.ÿreopcle.os"r;arint;ui,orid,.,n,drî*bi rD,"r,or.enixp-piBài osvirto.isota,,,cieurritaenccotiaovnunomenmicpaienm{eIcantssiostonitcuisiatuteimovnainssgaeveliucclrag:elaorveditiicguturailse-
*- À^git in dies ...-r.ut et floreat, quae sequuntur rescribit:
1) Nihil obstat, quominus, iuxta Constitutionem Apostolicam
u Provida Mater Ecclesia >>, ipse ad canonicam dictae associationis
erectionem in Institutu- ,u"..rlut. iuris dioecesani procedere valeas'
2)Erectioneriteperacta,omnessodalesconsecrationemseuPro-
fessionem in associatione emissam propere fenovent ratione temporis
pt"...a.rtit professionis ad omnes efiectos canonicos habita'
)3 Singuli Coetus ad associationem iam pertinentes per canorucam
erectionem Instituti ipsius membra evadunt'
4) Bona temporalia, quae Institutum possidet forma iure civili
valida quamprimum in tuto collocentur'

4.3 Page 33

▲back to top
-33-
Editi a Te decreti erectionis ad hanc Sacram Congregationem exem-
plar una cum Constitutionum textu iuxta animadversiones emendato
trasmittere velis.
Quae dum Tecum communico, meam in Te observantiam profiteor
ac libenter permaneo.
"xl"3:ff" *i:a:T Eminentiae Tuae Reverendissimae
E. Heston, c.s.c.
Secr.
Em.mo ac Rev.mo Domino
Card. Michaeli Pellegrino
Archiepiscopo Taurinensi
Augustam Taurinorum
prael.
2, Lettre par laquelle Ie cardinal Jean Villot transmet les félicitations
du Saint Père au Recteur Maieur pour sa lettte sur Ie sous-déve-
Ioppement.
sBcnÉre,rnrnrc D'ETAT
N. 171591
Très Révérend Père,
Je porte à votre connaissance que 1a Secrétairerie d'Etat a bien reçu
les Actes du Conseil Supérieur de la Société Salésienne, juillet 1970,
n. 26L, dans lesquels étaient publiés la lettre adressée par vous à tous
les membres de votre Congrégation et dont les journaux catholiques se
sont faits l'écho.
J'ai Ie plaisir de vous informer que le Sainte Père s'est penché avec
attention sur ledit document qui, de manière sereine et fidèle à la
réahté, indique clairement à la Famille salésienne quelle doit être sa
ligne de conduite face au problème du sous-développement. L'enseigne-
ment de Don Bosco reste, à ce sujet, parfaitement adapté pour afironter
les problèmes de notre temps. I1 contient ce sens pratique de la chatité
qui, par-delà les paroles, sait intervenir concrètement en faveur surtout
des frères plus pauvres et plus nécessiteux.

4.4 Page 34

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-34-
En traçant un bel programme d'action à vos flls, vous avez également
su relever les défauts qui ont pu se manifester dans le large éventail des
activités de la Congrégation, Après une sincère critique, vous exhortez
vos confrères à un engagement plus profond et plus adhérent à la voca-
tion spécitque que vous a léguée votre Fondateur.
Tout en vous exprimant sa haute considération le Souverain Pontife
désire également encourager les initiatives et les efiorts que votre Con-
grégation voudra assumer dans ce nouveau et important champ d'apo.
stolat et vous piie de croire qu'il les accompagne de Sa Bénédiction
apostolique.
Je profite volontiers de cette occasion pour vous assurer, Très Révé-
rend Père, de mes sentiments de religieux respect.
Card. Jean Villot
au Très Révérend Père
Louis Ricceri
Recteur majeur des Salésiens

4.5 Page 35

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VII. ENSEIGNEMENT PONTIFICAL
1. Exhortation Apostolique à tous les Evêques pour le cinquième
II anniversaire de la clôture de Vatican
Frères très aimés,
Salut et Bénédiction APostolique
voici cinq ans déjà, après d'intenses sessions de travail vécues dans
la prière, l'éiude, l'é.hange fraternel, les évêques du monde entier
regàgnaient leurs diocèses, décidés à << tout mettre en oeuvre pour
qrie"rien
,; réjouit
lna,aCrritêétedceeDgieraun,d,
fleuve de grâces célestes qui, auiourd'hui,
et pouf que ne vienne pas à diminuer cet
élan vital que I'Eglise connait maintenant »>
Rendant grâies pour l'oeuvre accomplie, chacun emportait du
Concile, avecf'expériènce vécue de la collégialité, les textes_doctrinaux
et past;raux laboiierrr.ment mis au point, comme avtaît de richesses
spiiituetles à patager avec les prêrres, nos collaborateurs dans 1e
,à..rd*", urr.J 1", Ieligieux .t t.iigi..rt.s, avec tous les membres du
Peuple de Di..r, .o*. autaît de guides strrs pour l'annonce de la
puroi" de Dieu à no6e temps et pour le fenouveau intérieur des com-
munautés chrétiennes'
cette ferveuf ne s'est pas ralentie. Chacun à la place aù l'Esprit-
saint |,a établi pour régir I'Eglise de Dieu et tous ensemble, de multiples
manières, mais partiÀlièreÀent dans les conférences épiscopales et
1., ,ytoâe, d'évèques, les successeurs des apôres :e solt dépensés
sans compter pour traduire dans la vie de l'Eglise I'enseignement et
les directives ionciüaires. Selon le voeu exprimé dans notre première
Encyclique << Ecclesiam suam )>, le concile a approfondi la conscience
q.r"i,Ejlir" avair d'elle-même. Il a mis en plus vive lumière les exigences
â" ,, àittion apostolique dans le monde de ce temps' Jl l'a aidée à
s'engager dans le dialogue du salut avec un esprit authentiquement
oecuménique et missionnaire'

4.6 Page 36

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-36-
I
_Mais notre propos n'est pas, aujourd,hui, de tenter un bilan des
recherches, des initiatives, des
la fin du concile' Attentif à
réformes qui se sont
discerner res signes
multipliées à"poi,
d.es iemps, Nous
ygu_drions, en esprit fraternel, Nous interroger avec vous sur noffe
fidélité à I'engagemelt qye nous avions pris au seuil du Co.r.ii., dun,
notre Message à tous les hommes: << Nous nous appliquerons à présenter
aux hommes de ce temps 7a véi,té de Dieu d*r-.on intégritË et dans
sa pureté, de telle sorte qu'elle leur soit intelligible et qu,il"s y adhèrent
de bon coeur )>.
glv'Eé§rgcitlCjiassebeéltedseunacghncaashgrreéreimqsucetionvnnto,'acq.bi7uliaaean:ircde-oo<n<ndspnetaeitrlurapataiogpsnepasopnearunsrlceteoasrvdataealennrtg<'<EouGginisraeiesusetdrèiduusmoef*.ceroe*tn.Sdtep.lme,rsipél,s>u->,,
rance. Ce qu'elle veut, c'est encofe et encore, à temps et à contre-
temps, présenter à nome époque le message rui vient des apôtres >>.
, certes, les pasteurs ont toujours eu ce dàvoir de ffansmetàe la foi
dans sa plénitude et d'une manière adaptée à leurs contemporains,
c'est-à-dire en s'efforçant d'employer un hÀgage qui reur soit faàement
accessible-, en répondant à leurs questions, en suscitant leur intérêt,
en les aidant à découvrir, à uavers d" pu,rur", paroles humaines, tout le
message_du salut que nous a porté Jesus-chrisi. c'est en efiet i..orp,
épiscopal qui, avec Pierre et sous son autorité, garantit. la transmission
authentique du dépôt révélé et qui a reçu porrr-cera, selon l,expression
de saint lrénée, << un charisme certain de vérité »>. c,est Ia fidelite de
son témoignage, enraciné dans la Tradition sacrée et la sainte Ecrirure,
nourri de la vie ecclésiale de tout Ie peuple de Dieu, qui, par l,assistance
IinandcéefeIcatipbalerodlee
1'Esprit-saint,
de Dieu et de
donne à 1'Egrise d'.rrr.ign"r
l'expliciter plogressivemànt.
sans
défail-
Cependant, Ia condition présente ae L fài
tous, un effort accru po,, que cette parole, dans
exige, de notre part à
sa plénit,rd., puËi.n r.
à nos contemporains et pou-r que les oeuvres accompries par bie, lerr
soient
védté
présentées
qui sauve.
sans altétation, avec
A l'heure même, en
toute
efiet,
I'intensité d,amour
la proclamation
de
de
Ia
la
parole de Dieu dans la liturgie connait, grâce au coicile, un arrmirable
renouveau; la fréquenration de la Bible se répand dans le peuple
chtétien; les progrès de Ia catéchèse, rorsqri'irs sonr pouisuivis
selon les orientations conciliaires, permettent une évangélisation en

4.7 Page 37

▲back to top
-37-
profondeur; où la recherche biblique, patristique et théologique apporte
souvent une précieuse contribution à l'expression vivante du donné
Évélé, voici que de nombreux fidèles sont troublés dans leut foi par
une accumulation d'ambiguïtés, d'incertitudes et de doutes qui l'attei-
gnent en ce qu'elle a d'essentiel: les dogmes trinitaire et christolo-
gique, le mystère de l'Eucharistie et de la prèsence rèelle, l'Egüse com-
me institution de salut, le ministère sacerdotal au sein du peuple de
Dieu, la valeur de Ia prière et des sacrements, les exigences morales
concernant, par exemple, I'indissolubilité du matiage ou le respect de
la vie. fl n'est pas jusqu'à l'autorité divine de l'Ecriture qui ne soit
mise en question par une démythisation radicale.
Tandis que le silence recouvre peu à peu certains mystères fonda-
mentaux du christianisme, nous voyons se manifester une tendance à
reconstruire, à partir des données psychologiques et sociologiques, un
christianisme coupé de la Tradition ininterrompue qui le relie à la foi
des apôtres, et à prôner une vie chrétienne privée d'éléments religieux.
Nous voici donc appelés, nous tous qui avons reçu, avec I'imposition
des mains, la responsabilité de garder pur et entier le dépôt de Ia foi
et la mission d'annoncer l'Evangile sans relâche, à témoigner de notre
commune obéissance au Seigneur. Pour le peuple dont nous avons la
charge, c'est un droit imprescriptible et sacré de recevoir la parole de
Dieu, toute 1a parole de Dieu dont l'Eglise n'a cessé d'acquérir une
compréhension plus profonde. Pour nous, c'est un devoir grave et
urgent de la lui annoncer inlassablement, afin qu'il croisse dans la foi
et dans f intelligence du message chrétien et témoigne, par toute sa vie,
du salut en Jésus-Christ.
Le Concile a voulu nous le rappeler avec force: << Parmi les fonctions
principales des évêques, Ia première est Ia prédication de l'Evangile'
Les évêques en efiet sont les hérauts de la {oi, qui amènent au Christ
de nouveaux disciples, et les docteurs authentiques, c'est-à-dire re-
vêtus de l'autodté du Christ, qui prêchent au peuple qui leur est
cotrté 7a foi qu'il doit croire et qu'il doit faire passer dans ses moeurs,
qui, sous la lumière de l'Esprit-Saint, éclaitent cette foi, tirant du
trésor de la révélation des choses anciennes et nouvelles, la font
fructi.ter et écartent avec vigilance les erreurs menacent leut
moupeau. Les évêques, enseignant en communion avec le Pontife Ro-
main, doivent ême vénérés par tous comme les témoins de la vérité
üvine et catholique: les fidèles doivent s'accorder avec le sentiment de

4.8 Page 38

▲back to top
-38-
leur évêque exprimé au nom du Christ sur la foi er les moeurs et y
adhérer avec l'hommage religieux de I'esprit... ».
Certes, la foi est toujours un assentiment donné à cause de I'auto-
rité de Dieu lui-rnême. Mais le magistère des évêques est, pour le
croyant, le signe et Ie canal qui lui p€rmettent de recevoir et recon-
naltre 7a patole de Dieu. Chaque évêque, dans son diocèse, est soli-
daire de tout le corps épiscopal auquel a été corrtée, à la suite du
collège apostolique, Ia charge de veiller à la pureté de la foi et à l'unité
de l'Eglise.
II
Reconnaissons-le sans hésiter: dans les circonstances actuelles,
l'accomplissement nécessaire et urgent de cette tâche primordiale
rencontre plus de rlificultés qu'il n'en a connues au cours des siècles
passés.
En effet, si I'exercice du magistère épiscopal était relativement aisé
lorsque l'Eglise vivait en étroite symbiose avec la société de son temps,
inspirait sa culture et partageait ses modes d'expression, un efiort
sérieux nous est demandé aujourd'hui pouf que Ia docuine de foi garde
la plénitude de son sens et de sa portée, tout en s'exprimant sous une
forme qui lui permette d'atteindre l'esprit et Ie coeur de tous les
hommes auxquels elle s'adresse. Nul mieux que notre prédécesseur
Jean )C(III, dans son discours d'ouverture des assises conciliaires, n'a
montré Ie devoir qui nous incombe à cet égard: << Il faut que, répondant
au üf désir de tous ceux qui sont sincèrement attachés à tout ce qui
est chrétien, catholique et apostolique, cette doctrine soit plus large-
ment et hautement connue, que les âmes soient plus profondément im-
prégnées d'elle, transformées par elle. Il faut que cette doctrine certaine
et immuable, qui doit être respectée fidèlement, soit approfondie et
presentée de la façon répond aux exigences de notre époque. En
efiet, autre est le dépôt lü-même de la foi, c'est-à-dire les vérités con-
tenues dans noffe vénérable doctrine, et autre est la forme sous la-
quelle ces vérités sont énoncées, en leur conservant toutefois le même
Il sens et la même portée. faudra attacher beaucoup d'importance à
cette forme et travailler partiemment, s'il le f.att, à son élaboration;
et on devra recourir à une façon de présenter qui correspond mieux
à un enseignement de caractère surtout pastoral >>.
Dans Ia crise actuelle du langage et de la pensée, il appartient à

4.9 Page 39

▲back to top
-39-
chaque évêque en son diocèse, à d-raque synode, à chaque conférence
épisiopale, àêtr. ,tt.rrtifs à ce
jamais la vérité er la continuité
que cet efiort
de la doctrine
nécessaire
de foi. Il
ne trahisse
nous faut,
notamment, veiller à ce qu'un choix arbitraire ne rétrécisse pas le.des-
sein de Dieu à nos vues humaines et ne restreigne pas l'annonce de sa
parole à ce que nos oreilles
.ritèr.. purement naturels,
aiment
ce qui
à entendre, en
ne va pas au
excluant,
goût du
selon des
jour: « Si
- - quelqu'un fût-ce nous-même, fût-ce un ange venu-drr ciel nous
preuË", l'apôtre Paul, vous annonçait un évangile difiérent de celui
que nous vous avons annoncé, qu'il soit anathème! >>.
Ce n'est pas nous, en efiet, qui jugeons la parole de Dieu: c'est
elle qui nous juge et qui fait éclater nos conformismes mondains. << La
défaillance d.r &rrgti."s, et même de ceux qui ont pour fonction de
prêcher, ne sera jamais dans l'Eglise un
ractère absolu de la parole. Le tranchant
modf pour édulcorer
du glaive ne pourra
j_alme acais-
s'y emousser. Elle ne pourta jamais parler autrem-ent que le Christ de
la saintété, de la virginité, de la pauvreté et de l'obéissance )>'
RappelonsJe en passant: si les enquêtes sociologiques nous sont
,til., pôrrr mieux découvrir la mentalité ambiante, les préoccupations
et les besoins de ceux auxquels nous annonçons la parole de Dieu,
csoernntmimeeanut slsai rlgeesmesnist tanpceasndquueqluu'iilopnp'eoxsiestelarariat,isohnorms oddeern|ae,
avec le
science,
aucune forme légitime de savoir, les conclusions de telles enquêtes
ne sauraient .onriitu.t par elles-mêmes un critète déterminant de vérité.
Mais nous ne devons pas ignorer pour autant les questions que ren-
con6e aujourd'hui
dans l,inielligence
un
de
croyant
sa foi.
légitimement soucieux d'entrer plus avant
Ces questions, il nous faut les entendre,
non pour en suspecter le bien-fondé, ni pour en nier les exigences,
mais pour faire droit à leurs justes requêtes, au plan qui ,e§t le nôtre:
celui àe hf.oi, Cela esr vrai des grandes interrogations de l'homme mo-
derne sur ses origines, le sens de la vie, sur le bonheur auquel iI aspire
comme sur le deitin 6" 1u f2mille humaine. Mais cela n'est pas moins
vrai des questions que posent aujourd'hui les savants, les historiens, les
psychologoer, le, .àciofogues, et qui sont pour nous comme autanf de
prâuo.",i"on, à mieux *rron."r, dans sa transcendance incarnée, la
borrrr. Nouvelle du Christ Sauveur, une nouvelle qui ne contredit
point aux découvertes de l'esprit humain, mais qui l'élève au plan des
,éuli,e, divines jusqu'à le fairt participer, d'une manière encore balbu-

4.10 Page 40

▲back to top
-40-
tiante et inchoative mais pourtant bien réelle, à ce mystère
dont l'apôtre nous dit qu iI <( surpasse toute connaissance >>.
d,amour
- A .:g" qui assumenr, dans I'Eglise, la tâche délicate d,approfondir
f insondable richesse de ca mystèrà, théologiens ou exégèt., .., purti-
culier, nous témoignerons un encouragement et un sàutien qri 1.,
9rd9ra,à poursuivre leur ûavai. dans Ia fidétité au grand .o"iân, a.
la Tradition chrétienne. on I'a dit naguère rrès justem"ent, ,,Li rheolo-
gie, comme science de Ia foi, ne peut trouver sa norrne que dans I'Eglise,
communauté des croyanrs. Quand Ia théologie renie ses présupposés et
comprend autrement sa norme, elle perd son fondement .-, ,orrïb jet.La
liberté religieuse affirmée par le ion.ile, qui s'appuie sur Ia iibere
de.conscience, vaut porrr la décision perronnell. uir-à-ui, de ia foi,
mais elle n'a rien à f.ute pour la déteimination du contenu et de la
portée de la révélation divine ». Pareillement, I'utilisation des sciences
humaines dans les ffavaux de_ l'herméneutique est un mode d,investiga-
tion du donné révélé, mais celui-ci ne saurait se réduire à leurs ,nalyrËr,
car iI les transcende par son origine comme par son contenu.
Au lendemain d'un concile_qü fut prépaié par les meirleures acqui-
,n sitions du savoir biblique et théologiqrr", tiavair considérable reste
à. faire, notamment pour approfondir-la théologie de |Eglise er pour
éIaborer une _anthropologie chrétienne à la meJur. du dé"veloppement
des sciences humaines et des questions qu'elles posent à l,inteiligence
croyante. Qui de nous ne reconnalt, avec l'impàrtance de ce tÀail,
ses exigences propres et n'en comprend les tâtonnements inévitablesi
Mais en présence des ravages que cause aujourd,hui dans le peuple
chrétien la divulgation d'hypothèses aventureuses ou d,opinions troublan-
tes pour la {.oi, nous avons Ie devoir de rappeler uu.. l. concile que
7a waie théologie << s'appuie sur la parole de-Dieu écrite, insépurubl" a.
la Sainte Tradition, comme sur un ]ondement permanent >>.
Ne- nous laissons pas réduire au silence, Frères très aimés, pat la
peur des critiques toujours possibles et parfois fondées. si nice'ssaire
que soit
a corrté
Ia
h
fonction
mission
des théologiens, ce rrLtt pu, aux savants que Dieu
d'interpréter authentiquàment la foi de i,Eglir.,
.. Il 9911e-cj est porrée par
bles devant Dieu.
Ia vie d'un peuple donl
leur appartÈrri d. dir.
les évêques ,on,
à ce pËupre
,"rpinru_
q,rJ Di.,,
lui demande de croire.
Pour chacun d'entre nous, cela exige beaucoup de courage, car, si
nous sommes aidés par l'exercice communautaire di cette resfonsabilité

5 Pages 41-50

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5.1 Page 41

▲back to top
-4t-
dans Ie cadre des synodes d'évêques et des conférences épiscopales, il
ne s'agit pas moins d'une responsabilité personnelle, absolument
inaliénable, pour répondre aux besoins immédiats et quotidiens du peu-
ple de Dieu. L'heure n'est pas de nous demander, comme certains
voudraient nous l'insinuer, s'il est vraiment utile, opportun, nécessaire
de parler, mais bien plutôt de prendre les moyens de nous faire entendre.
Car c'est à nous, évêques, que s'adresse l'exhortation de Paul à Ti
mothée: << Je t'en conjure devant Dieu et le Christ Jésus, qui doit
juger les vivants et les morts, je t'adjure au nom de son avènement
et de son royaume: prêche la parole, insiste à temps et à contre-temps,
corrige, menace, exhorte, mais toujours avec patience et sans cesser
d'instruire. Car un temps viendra les hommes ne supporteront plus
la saine doctrine du salut; ayalt avx oreilles la démangeaison d'entendre
du neuf, ils se choisiront, au gré de leurs passions, une foule de maltres.
Ils détourneront l'oreille de la vérité et se jetteront sur les fables. Toi,
sois prudent en toute occasion, patient dans la souffrance, fais I'oeuvre
d'un prédicateur de l'évangile, et consacre-toi à ton ministère »>.
III
Que chacun de nous s'intemoge donc, frères très aimés, sur la
manière dont il remplit ce devoir sacré: il exige de nous une fréquen-
tation assidue de la parole révélée et une attention constante à Ia vie
des hommes.
Comment pourrions-nous, en efiet, annoncer avec fruit la parole
de Dieu, si elle ne nous était devenue famiüère parce que quotidienne-
ment méditée et priée? Et comment pourrait-elle être reçue si elle
n'était portée par une vie de foi profonde, de charité effective, d'obéis-
sance totale, de prière fervente et d'humble pénitence? Après avoir
insisté, comme Nous le devions, sur l'enseignement de la doctrine de foi,
il Nous faut ajouter: ce qui est souvent le plus nécessaire, ce n'est pas
tant un surcrolt de paroles, qu'une parole consonante à une vie plus
évangélique. Oui, c'est du témoignage des saints que le monde a besoin,
car <( en eux, nous rappelle Ie Concile, c'est Dieu lui-même qui nous
parle: il nous donne un signe de son Royaume et nous y attire puissam-
ment »>.
Soyons attentifs aux questions qui s'expriment à travers la vie des
hommes, en particulier des ieunes: << Si un fi.ls demande du pain, nous

5.2 Page 42

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-42-
dit Jésus, quel est parmi vous le père qui lui donnerait un caillou? >>.
Accueillons volontiers les interpellations qui viennent troubler notre
quiétude. Soyons patients devant les hésitations de ceux cherchent
colnme à tâtons la lumière. Sachons cheminer fraternellement avec
tous ceux qui, privés de cette lumière dont nous-même bénéficions,
tendent pourtant, à mavers les brouillards du doute, à rejoindre la maison
paternelle. Mais, si nous communions à leur détresse, que ce soit pour
chercher à la guérir. Si nous leur présentons le Christ Jésus, que ce
soit le Fils de Dieu fait homme pour nous sauver et nous f.ute partaget
sa vie, et non une figure tout humaine, pour merveilleuse et attirante
qu'elle soit.
Dans cette tdélité à Dieu et aux hommes à qui il nous envoie,
nous saurons alors opérer, avec prudence et délicatesse certes, mais
avec clairvoyance et fermeté, les discernements indispensables. C'est
Ià, sans nul doute, une des tâches les plus dificiles, comme aussi les
plus nécessaites aujourd'hui, pour l'épiscopat. En efiet, dans le heurt des
idées qui s'entrechoquent, la plus grande générosité risque de s'accom-
pagner des affirmations les plus contestables: du milieu même de nous,
comme au temps de saint Paul'<< se lèvent des hommes qui tiennent
des discours pervers dans le but d'entrainer des disciples à leur suite >>,
et czux qui parlent ainsi sont parfois persuadés de le faire au nom de
Dieu, s'illusionnant eux-mêmes sur I'esprit qui les anime. Sommes-
nous assez attentifs, pour ce discernement de Ia parole de foi, aux fruits
qu'elle suscite? Pourrait-e1le venir de Dieu, une parole qui ferait perdre
aux drrétiens le sens du recononcement évangélique ou qui proclamerait
la justice en publiant d'annoncer la douceur, la miséricorde et la pureté,
une parole qui dresserait les frères contre les frères? Jésus nous en
avertit: << c'est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez »>.
Que notre exigence soit la même pour les collaborateurs qui portent
avec nous Ie charge d'annoncer la parole de Dieu. Que leur témoignage
soit toujours celui de I'Evangile, et leur parole celle du Verbe qui
- suscite la f.oi et avec elle, l'amour de nos frères, entrainant tous
les disciples du Christ a pénétrer de son esprit, Ia mentalité, les moeurs
et la vie de la cité terrestre. C'est ainsi, selon I'admirable parole de
saint Augustin, que << même par le ministère d'hommes timides, Dieu
pade en toute liberté ».

5.3 Page 43

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-43-
Telles sont, frètes
suggère l,anniversaire
très
du
caoimnécsil,eq, uceelqtue<<si-nusntersumdeesnpt epnrsoéveisd,equnetie-nl oduus
véritable fenouveau de l'Eglise >>. En Nous intetrogeant avec vous en
toute simplicité fraternelle irr, ,rotr. fidélité à cette mission primordiale
de I'annoice de la parole de Dieu, Nous avons en conscience de répon-
dre à un impérieux devoir. Peut-être se trouvera-t-il quelqu',un pour
s'en étonner, voire le contester? Dans |a sérénité de notre âme' Nous
vous prenons à témoin de cette nécessité qui Nous presse, d'ê6e fidèle
à notr. charge de pasteur, et de ce désir qui Nous anime de prendre
avec vous lei moyànr qui seraient à la fois les plus adaptés à notre
temps et les plus conformes à l'enseignement du Concile, pour mieux
"dre,
ârr.r.", la
la Vierge
iécondité. Nous confiant
Marie, Nous appelons de
avec vous à
grand coeur
la douce maternité
sur vos personnes,
comme ,.r, uotr. ministère pàttoral, I'abondance des grâces de « Celui
qui peut tout faire, et bien au-delà de nos demandes et de nos pensées'
à *r1, de la puissance qui agit en nous: à Lui la gloire dans l'Eglise
et le Christ Jésus. Amen >>.
Avec notre aflectueuse Bénédiction Apostolique'
Donné à Rome, près Saint-Pierre, en la fête de l'Immaculée Con-
ception de la Bienheureuse vierge Marie, le 8 décembre 1970, huitième
année de notre Pontificat'
paurus pp.vr
2. L'étude de l,athéisme et la formation des séminatistes au dialogue
avec Ie monde sécularisé
Note du Secrétariat pour les non'uoyants.
Introduction
L. La S. Congrégation pour l'Education catholique, dans le .vaste
programme qrr'"ilé àtt"pt"t d pour réorganiser l'ensemble des études
eccl?siastiques et assurer-une fàrmation plus adaptée aux candidats au
,u..rdo.",ïet particulièrement en relief, dans le document Ratio furt-
d.amentalis Inslitu,tionis sacerdotalis, |'urgente nécessité d'éduquer à
temps les jeunes au dialogue avec les non-croyants et de prêter une
,tt"ntion pl,r, uirr., qu'il s'agisse des enseignants ou des élèves, au
pf,eià-a"â d,, progrès de l'athéisme et de la sécularisation dans le
monde contemPorain.

5.4 Page 44

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-44-
2. r,e secrétariat pour les non-croyants se solidarise totalement avec
la s. congrégarion pour I'Education catholique dans cet efiort de renou-
vellement des études ecclésiastiques, qu'il estime parfaitement corre-
isIpoensdt rdg'aacucxoredxigaevnecceIsaepraàrtIi'eatdteuntdeodcuemiaenstocqieutié
d'Àjourd'hui; surtout
traité particuÉèrement
de l'athéisme et du dialogue.
3. sans vouloir entrer dans Ia question de Ia réarisation concrète
de ce programme, qui relève de h càmpétence exclusive de Ia s. con-
grégation pour I'Education catholique et des conférences épiscopales, Ie
même secrétariat estime qu'il convient de sourigner |imiorta... qo.
prennent, dans le renouvellement des études eàériastiqres et de la
formation du clergé, une connaissance plus approfondie des formes de
la culture moderne qui favorisent Ia séculariiation et l,athéisme, ainsi
qu'une préparation plus responsable du clergé au dialogue avec les
non-croyants; et i1 souhaite vivement que les commissions qui seront
mises en place par les conférences épiscopales pour élaborer la Ratio
studiorum et I'adapter aux exigencer à.r difié..rits diocèses, s,inspirent
des suggestions indiquées ci-dessous sur I'étude de I'athéisme et Ia
formæion au dialogue, en examinant chaque fois dans quelre mesure
de telles suggestions peuvent être utiles àans leurs pays, et évaluent
avec soin les autres aspects, plus conformes aux teroinr de leurs
régions, dont on devrait tenir compte dans l'élaboration de la Ratio
Studiorum.
I. Réalité de l'atbéisnte et de la sécularisatioru
I- a
4 + ce propos,
sécularisation et
il
Ia
sera utile de réfléchir tout d,abord sur le fait
poussée de I'athéisme sont aujourd,hui une
que
réa-
lité sociale qui gagne peu à peu non seulement l'érite intellectuelle, mais
aussi de vastes couches des masses populaires.
Fruit
jour plus
de causes multiples
étendu, plus profond,
er diverses, l'athéisme devient chaque
plus fort. Dans Ies pays de l,Est, où il
e-st alimenté et imposé par des idéologies politiques ei social.r, il iouche
des centaines de millions de personnes et conquiert sans cesse des
peuples et des nations. Dans le monde occidental, ù ir tr"rrr. ses racines
les plus virulentes dans le néo-positivisme et Ie pragmatisme, il est
devenu une forme de pensée toujours plus vigoure.rse, ktimement ,rnie
à la culture moderne. Et dans i.t puyr .n ioie d. âeu"ropp.À".rt, it

5.5 Page 45

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-45-
semble {aire son apparition de la même façon que dans les peuples
occidentaux et orientaux, à mesure qu'ils accèdent au niveau de culture
des pays développés.
5. Athéisme et sécularisation ébranlent virtuellement l'humanité
tout entière, sans en exclure la partie que l'on regarde comme plus
spécitquement et traditionnellement chrétienne.
La Éalité de ce phénomène ne peut plus désormais être ignorée.
Elle a été soulignée par le II" Concile du Vatican, qui en a indiqué les
causes, les formes diverses, les remèdes auxquels on peut faire appel
pour protéger la foi et la culture chrétienne. Et tous les documents qui
ont suivi ce grand évênement n'ont pas manqué de se référer constam-
ment à cette réalité, pour attirer l'attention de tous sur les graves consé-
quences qu'elle entraîne pour I'avenir de I'humanité tout entière.
IL L'urgence d'une inforrnation adaptée sar cette réalité
6. Si ces considérations sont vraies, comme i1 le semble, les candi-
dats au sacerdoce doivent recevoir la possibilité de connaître à fond
cette réalité, de manière à être prêts à affronter les exigences d'un monde
qui, de plus en plus éloigné de Dieu, n'en continue pas moins à avoir
soif de lui.
La manière dont pourra s'efiectuer cette préparation ne saurait être
définie une fois pour toutes et selon un schéma égal pour tous. Le
type de sécularisation et d'athéisme varie en effer de peuple à peuple,
de culture à culture et d'une époque à l'autre. D'où la nécessité de
diversifier la méthodologie à adopter pour mettre au point des moyens
pefmettant d'affronter ce phénomène et de préparer le clergé aux mis-
sions spécifiques qui l'attendent dans le monde contemporain.
En efiet, celui qui est destiné à travailler dans un milieu culturelle-
ment sous-développé n'aura pas besoin du rnême type d'information
qui est, en revanche, exigé de celui dont les activités se dérouleront
dans le monde ouvrier ou le monde universitaire au niveau de culture
élevé. Mais dans l'un et l'autre cas, tous doivent connaltre les requêtes
et les interrogations qui meuvent I'homme auquel ils s'adressent.
7. Il reviendra aux Con{érences épiscopales et aux organismes
chargés de l'éducation d'orienter et d'élaborer des programmes d'études
en fonction des exigences diverses de leurs régions culturelles et de
leurs communautés. De même ce sera le rôle de ces organismes de

5.6 Page 46

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-46-
décider, selon les circonstances, si Ia réflexion sur la sécularisation et
l'athéisme ainsi que l'étude approfondie de ces sujets doivent être
réparties dans des cours spécifiques ou insérées dans les cours normaux
d'histoire, de philosophie et de théologie.
Quoi qu'il en soit, il est certain que le candidat au sacerdoce doit
prendre pleinement conscience de Ia gravité du phénomène et ême
convenablement préparé à comprendte les raisons qui semblent poussef
l'humanité vers un athéisme toujours plus profond, de manière qu'il
ne se trouve pas désarmé devant cette réalité et qu'il puisse, au con-
traire, conuibuer pour sa part à purifier et afiermir la foi chrétienne
dans Ie monde.
A ce sujet, soit la création de cours spécialisés sur I'athéisme et la
sécularisation, soit l'insertion de ces matières dans les difiérentes disci-
plines, peuvent s'avérer tout aussi bien eficaces qu'inefficaces: tout
dépend de l'ardeur qu'y mettent enseignants et élèves et de l'adaptation
des cours, spécialisés ou non, aux exigences et à la réüté humaine dans
lesquelles le candidat au sacerdoce aaru à vivre et à travailler. En
dernière analyse, ce sera toujours la sensibilité des maîtres, plus qu'un
programme spécifique ou général, qui décidera du succès ou de l'échec
de cette préparation adaptée à notre époque, qui est aujourd'hui reqüse
des aspirants au sacerdoce.
8, On pourrait également dire que la question de savoir si on
doit ou non maiter spécialement de l'athéisme et de la sécularisation
est secondaire. Le vrai problème est de créer une mentalité nouvelle,
une prise de conscience plus vive, chez les étudiants et dans le corps
enseignant, de cette Éahté humaine si vaste qui penche toujours plus
vers I'athéisme et la sécularisation. Une formation humaniste plus
adaptée à des temps nouveaux s'impose, permettant au prêtre de se
rapprocher de I'homme moderne qui a de plus en plus de mal à accepter
]afoi.
Il convient à ce propos de faire une remarque. On a f impression
que, après le Concile, la tendance s'accroît, du moins dans certaines
régions, de réduire la formation philosophique des candidats au
sacerdoce dans le but de consacrer plus de temps et d'espace à l'étude
de la théologie et aux travaux personnels de recherche scientiÉque.
Une telle tendance semble fort dangereuse. IJne formation des aspirants
au sacerdoce organisée selon ce ctitère peut avoir comme conséquences
que les futurs prêtres deviennent capables de dialoguer avec les chrétiens

5.7 Page 47

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-47 -
séparés, surtout protestants, mais aussi qu'ils se trouvent désarmés dans
le dialogue avec l'incroyant d'aujourd'hui.
C'est pourquoi non seulement on ne doit pas réduire la formation
philosophique, mais on doit même faire en sorte que les programmes
et l'enseignement de la philosophie soient centrés sur l'homme et son
problème essentiel, à savoir son ouverture ou non au Transcendant.
C'est en cela que devrait consister la thématique fondamentale des
études philosophiques du futur prêtre: l'homme (anthropologie philoso-
phique) et les dimensions de I'existence humaine, dans laquelle appa-
iairr.nt les signes indicateurs de la transcendance (parmi lesquels
I'histoire prend une place de plus en plus importante).
La connaissance de la culfure humaine est, de nos jours, un préalable
nécessaire à la connaissance de l'homme lui-rnême.
lII. Le rnarxisme
9. En ce qui concerne le marxisme, nous le traitons ici à part, non
seulement parce qu'il s'est répandu dans de latges couches de I'huma'
nité, comme nous l'avons déjà noté, mais parce qu'il présente des
caractères tout particuliers, soit dans son contenu doctrinal, philosophi-
que, politique, social, soit dans sa méthode d'insertion dans la culture
et dans la société.
La pÉparution des candidats au sacerdoce doit donc comporter une
information aussi vaste et précise que possible sur le marxisme. Une
telle in{ormation doit comprendre non seulement une connaissance
exacte de la pensée des fondateurs du marxisme, K. Marx et F. Engels,
et de ses racines dans la philosophie de Hegel et surtout de Feuerbach,
mais aussi l'évolution de leur doctrine, qui est d'une importance parti-
culière à notre époque: tout d'abord le marxisme-léninisme, base docri
nale de tous les mouvements communistes, avec leurs dérivés (tels que
Ie maoisme et Ie castrisme), Ieurs üvers courants révisionnistes (tels
que le communisme yougoslave, l'expérience tchécoslovaque de 1968,
les intellecruels de l'opposition comme Roger Garuudy, Georges Lukacs,
Ernest Bloch...), et entn les divers mouvements néomarxistes, tels
que le marxisme strucfuraliste de Louis Althusser, << l'école de Franc-
fort »>, Herbert Marcuse, dont se sont inspirés les mouvements de jeunes
de la« nouvelle gauche )>, au contenu idéologique peu précis.
Une telle connaissance ne devrait pas uniquement se limiter à

5.8 Page 48

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-48-
I'athéisme contenu dans Ia doctrine marxiste et à sa philosophie maté-
rialiste, mais devrait également s'étendre à route Ia problématique des
docmines du maxisme léninisme, y compris dans le domaine sôcial et
politique. La connaissance de ces doctrines politiques est extrêmement
nécessaire pour engager le dialogue avec les communistes. Pour eux,
le dialogue, surtout quand il est de caractère public ou pote sur la
collaboration est toujours un fait d'ordre politique; dans ces conditions,
le dialogue, pour les communistes, s'insère toujours dans un système
de docmine politique et sert la grande stratégie créée par Lénine, visant
à la conquête du pouvoir au moyen d'alliances avec d'autres forces
politiques.
Or, pour pouvoir juger de l'opportunité de former une alliance et
pour éviter de devenir un allié sans le vouloir et le savoir, il est absolu-
ment nécessaire de connaître avec exactitude la stratégie et 1a tactique
du communisme. Cette nécessité s'impose avec une urgente particulière
dans une époque comme Ia nôtre aussi caractérisée par le dialogue.
IY. La sécularisation
10. En ce qui concerne la question complexe de la sécularisation
et son insertion dans Ie programme du candidat au sacerdoce, les
réflexions sur l'athéisme en général et le marxisme en particulier
peuvent s'appliquer ici en partie. Le problème de la sécularisation est
distinct de celui du progrès de l'athéisme, mais, dans une certaine
mesure, iI lui est Iié.
Toutefois, il importe de noter que la sécularisation a un double
caractère, en ce sens qu'à côté de certains aspects négatifs elle en
présente d'autres, positifs, qui peuvent entraîner des conséquences
pour l'adaptation de la pastorale aujourd'hui; en outre, on doit établir
une distinction opportune entre la sécularisation comme fait et le
sécularisme cornme idéologie.
Plutôt que d'insister sur la formulation d'une théorie de la séculari-
sation, il convient de relever ses multiples composantes et de mettre
en évidence son développment progressif au cours des quatre derniers
siècles.
L'une des carences les plus notables du clergé est le manque d'infor-
mation historique et culturelle qu'on remarque parfois chez lui. Cette
carence semble être à la racine de son complexe d'infériorité devanr le

5.9 Page 49

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-49-
monde d'aujourd'hui. La difiérence entre la tichesse d'information histo-
rique que les Universités laïques fournissent aux étudiants et la pauvreté
qui, parfois, caractérise dans les séminaires la culture des aspirants au
sacerdoce, est pour ces derniers un motif d'une certaine humiliation;
les candidats au sacerdoce ne pourront jamais comprendre le monde
contemporain s'ils ne savent pas bien de quelle façon il s'est historique-
ment constitué. Toute pensée s'incarne dans la vie et la vie s'instaure
dans l'histoire. La doctrine sociale de l'Eglise elle-même ne peut se
comprendre que si on la réfère aux temps et aux expétiences humaines
dans lesquels elle s'est expdmée.
ÿ. Le dialogue
11. Enfin, en ce qui concerne la formation au dialogue, plus que
de créer des cours théoriques à part, il s'agit surtout d'habituer les
élèves à une mentalité ouverte et disponible vis-à-vis de tout interlocu-
teut; il s'agit en efiet d'une forme ou d'un genre de vie qui doit être
vécu et perfectionné à tous les niveaux et à tous les instants de I'expé-
rience humaine.
L'école est, sans nul doute, Ie lieu le plus adapté, les rapports
enffe maltre et disciple, surtout en dehors des cours, peuvent se deve-
loppet et s'enrichir. Les candidats au sacerdoce doivent se sentir engagés,
en même temps que les enseignants, dans une scrupuleuse recherche
du vrai, dans un examen respectueux des opinions contraires, dans une
critique, de préférence par l'intérieur, des positions doctrinales des
interlocuteurs, dans une confrontation sereine et désintéressée de ses
opinions personnelles avec celles des autres, même si ces dernières, de
leur point de vue personnel ou de celü de la Révélation, leur semblent
peu acceptables ou même pas du tout.
Cette disposition d'esprit ne peut être communiquée aux élèves par
une information exclusivement doctrinale et théorique, même si on
admet qu'un cours spécialisé dans ce domaine püsse s'avérer très utile.
Elle est avant tout le fruit d'une expérience vécue et continuée.
Il est clair que le dialogue comporte des difficultés et des dangers
qui ne sont pas négligeables. Le candidat doit les connaltre, les prévenir,
les éviter. I1 importe d'éviter le dilettantisme et l'improvisation. Il est
nécessaire que le candidat ait une solide base doctrinale, théologique
et sortout philosophique, afin qu'il ne se trouve pas désarmé dans la
rencontre avec le monde sécularisé et plongé dans l'athéisme.
4

5.10 Page 50

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-50-
11 faut discerner les cas le dialogue est vraiment possible et
ceux il joue un rôle uniquement politique et sert d'instrument, de
façon ouverte ou voilée, pour atteindre des objectifs totalement étrangers
à la recherche de la vérité et de la compréhension entre les hommes.
Il importe d'en tenir compte particulièrement quand il s'agit du dialogue
public, sur le plan théorique aussi bien que pratique, ou de la colla-
boration instaurée avec le monde communiste.
On ne doit pas faire du dialogue un << mythe »> en favorisant f illu-
sion de posséder, grâce à lui, la capacité de tout comprendre et de tout
tésoudre, en édulcorant les problèmes et en fabricant d'avance des
réponses adaptées. Il est clair qu'on ne peut avoir toujours et partout
des solutions toutes faites pour tous les problèmes; et il est clair qu'on
ne peut attendre du dialogue qu'il apporte de façon intégrale de telles
solutions.
Rome, Bureau du Secrétariat pour les non-croyants, L0 juillet 1970.
3. Pour une Economie de service et de fratetnité qui élimine le
scandale de la faim et de la misère
Le L6 noaembre, en firu de rnatinée, le Pape Paul VI s'est rendu
en aisite off.cielle au Siège de laF.A.O., il a pris part à la séance
solennelle cornmérnoratiue du 25" anniuersaire de la fondation de
I'institutioru. Le Pape 6u. cours de cette séance a proruoncé le discours
suiuant:
Monsieur le Président,
Monsieur le Directeur général,
Messieurs,
- - L. C'est pour Nous une joie profonde un honneur 2u5si ds
venir porter à notre tour à cette ribune la dette de gratitude et le cri
d'angolsse et d'espérance de millions d'hommer, .n vingt-cinquième
anniversaire de la FAO. Quel chemin parcouru depuis ce lointain L6
octobre 1.945 les représentants de quarante-quatre Etats étaient
invités à signer l'acte constitutif de l'Organisation des Nations Unies
pour l'alimentation et l'agriculture. Les historiens relèveront les réali-
sations temarquables accomplies pat 7a FAO, son rayonnement pro.
gressif, son dynamisme constant, la hardiesse de ses vues, Ia vaiété
- et I'ampleur de son aslisn car << elle est avant tout une institution

6 Pages 51-60

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6.1 Page 51

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-5L-
faite pour
enfin et le
- agir »>
sens de
le courage
la fraternité
de ses pionniers, I'amour de l'homme
universelle qui sont Ies moteurs de ses
entreprises. Ils souligneront aussi I'extraordinaire dét qui vous est
lancé aujourd'hui: au fur et à mesure que vos eflorts progressent et
s'organisent, les hommes se multiplient, la misère de beaucoup s'accrolt,
et, tandis qu'un petit nombre regorge de ressources sans cesse croissantes
et diversifiées, une portion toujours plus considérable de I'humanité
continue d'avoir faim de pain et d'éducation, d'avoir soif de dignité.
La première décennie du développement, il serait vain de se le dissi-
muler, a été marquée par un certain désenchantement de l'opinion
publique devant des espérances frustrées: faudrait-il donc, comme
Sisyphe, se fatiguer de rouler le rocher, et se laisser aller au désespoir?
2. Un tel mot ne saurait être prononcé dans cette, enceinte, en cette
réunion d'hommes tournées vers I'avenir pour I'aménager av service
des hommes, quels que soient les obstacles qui se dressent sur le
chemin. Notre prédécesseur Ie Pape Pie XII, au reste, dès sa ptemière
rencontre avec la FAO, louait hautement I'ampleur de vues << de
votre institution spécialisée pour I'alimentation et l'agriculture, la
largeur d'âme qui en caractérise l'économie et I'application, la sagesse
enfin et la méthode avisée qui président à sa réalisation »>. Son succes-
seur le bon Pape Jean XXIII saisirait à son tour chaque occasion de
vous exprimer sa sincère estime. Quant à Nous, Nous avons d'abord
connu l'Institut international d'agriculture dans sa modeste résidence
de la villa Borghese, avant de voir la FAO « parcourir tout le chemin
qui l'a conduite aux magnifiques développements qu'elle connait
aujourd'hui »». Nous n'avons cessé depuis lors de suivre avec sympathie
vos initiatives généreuses et désintéressées, en particulier la campagne
contre la f.aim, de rcndre hommage à votre activité polyvalente et d'ap-
peler les catholiques du monde entier à y collaborer généreusement, en
union avec tous les hommes de bonne volonté. Aujourd'hui, Nous
sommes heureux de venir au siège de voffe Organisation, sut le terri-
toire même de notre diocèse de Rome, et de rendre ainsi à la FAO les
si nombreuses visites faites au Vatican par les participants à vos ses-
sions de ttavail.
Comment l'Eglise, soucieuse du véritable bien des hommes, pourrait-
elle en eflet se désintéresser d'une action aussi visiblement dirigée com-
me la vôtre vers le soulagement des plus grandes détresses et engagée
dans un combat sans merci pour donner à chaque homme de quoi

6.2 Page 52

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52
manger pour vivre, ce qui s'appelle vivre une véritable vie d'homme,
capable, par son fiavatl, d'assuter la subsistance des siens, et apte, par
son intelligence, à participer au bien commun de la societé, par un
engagemeht librement consenti et une activité volontairement assumée?
C'est à ce plan supérieur que l'Eglise entend vous apporter son adhé-
sion désintéressée pour l'oeuvre grandiose et complexe que vous réüsez:
stimuler une action internationale pour fournir à chacun les aliments
dont il a besoin, tant en quantité qu'en qualité, et f.aire ainsi progressi-
vement reculer, avec la famine, la sous-alimentation et Ia malnutrition,
éliminer la cause de mainte epidémie, préparer une main-d'oeuvre
qualiÊée et lui procurer les emplois nécessaires, afin que la croissance
économique s'accompagne de ce progrès social sans lequel il n'est pas
de véritable développement.
3. Ces buts que Nous approuvons de tout coeur, par quelles métho-
des entendez-vous les atteindre? L'étude passionnante, Nous pouvons
bien le dire, des nombreux dossiers Nous ont été remis sur votre
activité multiforme, Nous a révéléLa prodigieuse et croissante complexité
de votre efiort organisé à l'échelle du monde entier. Une utilisation
plus rationnelle des ressources physiques de base, une exploitation
mieux conçue des terres et des eaux, des forêts et des océans, une
productivité accrue des cultures, de l'évelage, de la pêche, fournissent
certes des denrées en plus grande quantité et de meilleure qualité.
Mais tout aussitôt les besoins alimentaires augmentent, sous la double
pression d'une montée démographique parfois galopante et d'une
consommation dont la courbe suit la progression des revenus. L'amélio-
ra.tion de la fertilité des sols, l'aménagement rationnel de f irrigation,
le remembrement des parcelles de terrain, la mise en valeur des maré-
cages, l'efiort de sélection végétale, I'introduction de variétés de
céréales à haut rendement semblent presque accomplir la prévision de
l'ancien prophète des temps agraites: << Le désert refleurira »>. Mais la
mise en oeuvre de ces possibilités techniques à un rythme accéléré ,ne
va pas sans retentir dangereusement suf l'équiJibre de notre milieu
naturel, et la détériotation progressive de ce qu'il est convenu d'appeler
l'environnement risque, sous l'effet des retombées de la civilisation
industrielle, de conduire à une véritable catastrophe écologique. Déjà
nous voyons se vicier l'air que nous respirons, se dégrader I'eau que
nous buvons, se polluer les riviètes, les lacs, voire les océans, jusqu'à
faire craindte une véritable << mort biologique »> dans un avenir rap-

6.3 Page 53

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-53-
proché, si des mesures énergiques ne sont sans retard courageusement
adoptées et sévèrement mises en oeuvre. Perspective redoutable qu'il
vous appartient d'explorer avec soin, pour éviter l'engloutissement du
fruit de millions d'années de sélection naturelle et humaine. Bref, tout
se tient, et il vous faut être attentifs aux conséquences à grande échelle
qu'entralne toute intervention de l'homme dans l'équilibre de la nature
mise dans sa richesse harmonieuse à la disposition de l'homme, selon
le dessein d'amour du Créateur.
4. Ces problèmes vous sont certes familiers, Nous n'avons voulu
les évoquer brièvement devant vous que pour mieux souligner lurgence
et la nécessité d'un changement presque radical dans le comportement
de l'humanité, si elle veut assurer sa survie. Il a fallu des millénaires
à I'homme pour apprendre à dominer la nature, << à soumettre la terre »
selon le mot inspiré du premier livre de la Bible. L'heure est maintenant
venue pour lui de dominer sa domination, et cette entreprise nécessaire
ne lui demande pas moins de courage et d'inttépidité que la conquête
de la narure. La prodigieuse maitrise progressive de la vie végétale,
animale, humaine, la découverte des secrets même de la matière
aboutiraient-elles à l'antimatière, et à l'explosion de la mort? En cette
heure décisive de son histoire, l'humanité oscille, incertaine, entre la
ctainte et I'espoir. Qui ne le voit désormais? Les progrès scientifiques
les plus exttaotdinaires, les prouesses techniques les plus étonnantes,
Ia croissance économique la plus prodigieuse, si elles ne s'accompagnent
d'un authentique progrès social et moral, se retournent en définitive
contre l'homme.
5. Le bonheur est entre nos mains, mais il faut vouloir le construire
ensemble, les uns pour les autres, les uns avec les autres, et jamais
plus les uns contre les aumes. Par delà les réalisations magnifiques de
ces vingt-cinq années d'activités, n'est-ce pas l'acquisition essentielle
de votre Organisation: la prise de conscience, par les peuples et leurs
gouvernements, de la solidarité internationale? N'êres-vous pas, parfois
sans le savoir, les héritiers de la compassion du Christ devant l'hu-
manité en détresse: « J'ai pitié de cette foute »>? Ne constituez-vous
pas, par votre seule existence, un puissant démenti à la pensée désabusée
de la sagesse antique: Homo homini lupus »? Non, l'homme n'est
pas un loup pour l'homme, il est son frère, son frère compatissant et
bienfaisant. Jamais, au long des millénaires de l'émouvante aventure

6.4 Page 54

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-54-
humaine, tant de peuples, tant d'hommes n'avaient délégué tant de
représentants, avec une seule mission: aider les hommes, tous les hom-
mes, à vivre, à survivre. C'est pour Nous, au milieu de tant de
menaces qui pèsent sur le monde, un des meilleurs motifs d'espoir.
Ceux qui porteront en l'an 2.000 la responsabilité du destin de la
grande famille humaine, naissent dans un monde qui a, tant bien que
mal, découvert son interdépendance, sa solidarité dans le bien comme
dans le mal, son devoir de s'unir, pour ne pas périr, bref ., d'oeuvrer
ensemble pour éditer l'avenir commun de l'humanité ». Puisse un
jour prochain votre cercle de famille s'élargir, et les peuples qui man-
quent encore au rendez-vous s'asseoir eux aussi à votre table, pour
que les hommes, entn, contribuent, tous ensemble, à ce même but
désintéressé.
6. Certes la tentation est grande, devant les rlificultés à surmonter,
de s'employer avec autorité à diminuer le nombre des convives plutôt
qu'à multiplier le pain patagé. Nous n'ignorons rien des opinions qui,
dans les organismes internationaux, prônent un contrôle des naissances
planifié, de nature, croit-on, à apporter une solution radicale aux pro-
blèmes des pays en voie de développement.
Nous le répétons aujourd'hui: I'Eglise, pour sa part, en tout domaine
de I'agir humain, invite au progrès scientiÉque et technique, mais en
revendiquant toujours le respect des droits inviolables de la personne
humaine, dont les pouvoirs publics sont âu premier chef les garants.
Fermement opposée à un contrôle des naissances qui, selon Ia juste
extrrression de notre vénéré prédécesseur, le pape Jean XXIII, se ferait
par <( des méthodes et des moyens qui sont indignes de l'homme »>,
l'Eglise appelle tous les responsables à oeuvrer avec audace et générosité
pour un développement intégral et solidaire, qui, parmi d'autres efiets,
favorisera sans nul doute une maîrise raisonnée de la natalité par des
couples devenus capables d'assumer librement leur destin. Quant à
vous, c'est l'homme que vous secourez, c'est l'homme que vous soutenez.
Comment pourriez-vous jamais agir contre lui, püsque vous n'existez
que par lui et pour lui, et ne pouvez réussir qu'avec lui?
7. C'est en eflet l'une des constantes les mieux assurées de votre
action: les plus belles réalisations techniques comme les plus grands
progrès économiques sont impuissants à provoquer par eux-mêmes Ie
développement d'un peuple. Pour nécessaires qu'ils soient, Ie plan

6.5 Page 55

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-55-
et I'argent ne suftsent pas. Leur apport indispensable, comme celui des
techniques qu'ils mettent en oeuvre, demeurerait stétile, s'il n'était
fécondé pat la confiance des hommes, et leur convinction progressive-
ment établie qu'ils peuvent peu à peu sortir de leur condition misérable
par un üavatl dont la possibilité leur est fournie, avec des moyens à
leur portée; l'évidence immédiate des résultats suscite, avec une légitime
satisfàction, l'engagement décisif dans la grande oeuvre du déve-
loppement. En définitive, si I'on ne peut à long terme rien faire sans
l'homme, on peut, avec lui, tout entreprendre et tout réussir, tant il est
vrai que ce sont d'abord I'esprit et le coeur qui remportent les vraies
victoires. Dès lors que les intéressés ont la volonté d'amélioter leur
sort, qu'ils ne doutent pas de leur capacité d'y parvenir, ils se donnent
à cette grande cause, avec tous les trésors d'intelligence et de courage,
toute les vertus d'abnégation et de sacrifice, tous les efiorts de persévé-
rance et d'entraide dont ils sont capables.
8. Les jeunes en particulier sont les premiers à se donner avec
tout l'enthousiasme et l'ardeur de leur âge à une entre prise qui est
à la mesure de leurs forces et de leur générosité. Jeunes des pays tiches
qui s'ennuient faute d'un idéal digne de susciter leur adhésion et de
galvaniser leuts énergies, ieunes des pays pauvres qui désespérent de
ne pouvoir oeuvrer d'une manière utile, faute de connaissances adaptées
et de la formation professionnelle requise: nul doute que la conjonction
de ces forces juvéniles ne soit de nature à changer I'avenir du monde,
si les adultes que nous sommes savent les préparer à ce grand oeuvre,
leur en montrer l'enjeu, leur fournir les moyens de s'y consacrer avec
succès. N'y a-t-il pas là un projet de nature à susciter l'adhésion unani-
me de tous les jeunes, riches et pauvres, à ffansformer leurs mentalités,
à surmonter les antagonismes entre les peuples, à remédier aux divisions
stériles, à réaliser enfin l'instauration d'un monde nouveau, fraternel,
solidaire dans I'efiort, parce qu'uni dans la poursuite d'un même idéal:
une terre feconde pour tous les hommes?
9. Il y faudrait, certes, beaucoup d'argent. Mais le monde compren-
dra-t-il, enfin qu'il y va de son avenir? << Quand tant de peuples ont
faim, quand tant de foyers soufirent de la misère, quand tant d'hommes
demeurent plongés dans l'ignorance, quand tant d'écoles, d'hôpitaux,
d'habitations dignes de ce nom demeurent à construire, tout gaspillage
public ou privé, toute dépense d'ostentation nationale ou personnelle,

6.6 Page 56

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-56-
toute course épuisante aux armements devient un scandale intolérable.
Nous Nous devons de Ie dénoncer. Veuillenr les responsables Nous
entendre avant qu'il ne soit trop tard >>. Comment se défendre en efiet
d'un sentiment de profonde tristesse devant la tragique absurdité qui
- - pousse les hommes des nations entières ) çsn5açrer, des sommes
fabuleuses à des armes de guerre, à entretenir des foyers de discorde et
de rivalité, à réaliser des opérations de pur prestige, alors que les som-
mes d'argent prodigieuses ainsi gaspillées auraient, bien employées, sufEr
à tirer nombre de pays de la misère? Triste fatalité qui pèse si lourde-
ment sur 7a race humaine, pauvres et riches pouf une fois engagés sur
un même chemin! Nationalisme exacerbé, racisme fauteur de haine,
appétit de puissance illimité, soif de domination intempérante: qui
- convaincra les hommes de sortir de pareils errements? Qui osera Ie
premier rompre le cyde de Ia course aux armements, toujours plus
ruinzuse, toujours plus inutile? Qui auru 7a sagesse de mettre un
terme à des pratiques aussi aberrantes que le frein apporté parfois à
certaines productions agricoles, à cause du manque d'organisation des
transports et des marchés? L'homme qui a su domestiquer l'atome et
vaincre l'espace saura-t-il enfin maltriser son égoisme? L'IINCTAD
- - Nous voulons I'espérer 1(ussila à faire cesser ce scandale de
7'achat, à des prix minimes, de Ia production des pays pauvres par les
pays riches, vendent eux-mêmes bien cher leurs produits à ces mêmes
pays pauvres. C'est toute une économie, trop souvent marquée pat la
puissance, la gaspillage et la peur, qu'il faut convertir en une économie
de service et de fraternité.
10. Devant Ies dimensions mondiales du problème, il ne peut y
avoir de solution adaptée qu'au plan intemational. Ce disant. Nous
n'entendons nullement bannir les nombreuses et généreuses initiatives
privées et publiques qu'il nous sufise de citer note inlassable
- Caritas internationalis dont l'éclosion spontanée tient en éveil et
- stimule tant de bonnes volontés désintéressées, bien au contraire. Mais,
Nous le disions déjà à New York, avec la rnême convinction que notre
vénéré ptédécesseur Jean )O(III dans son encyclique Pacem in terris:
<< Qui ne voit la nécessité d'arriver ainsi progressivement à instaurer
une autorité mondiale en mesure d'agir efficacement sur le plan juridique
et politique? »>. Vous l'avez du reste compris, en vous engageant dans ce
Plan indicatif mondial pour le développement agricole (PIM) dont
le projet intègre l'ensemble des perspectives en ce domaine dans une

6.7 Page 57

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-57-
prospective aux dimensions mondiales. Nul doute que des accords
Iibrement consentis enffe Etats n'en favorisent Ia mise en oeuvre. Nul
doute aussi que Ie passage d'économies de profit égoistement cloisonnées
à une économie solidaire des besoins volontairement assumés ne requière
I'adoption d'un droit international de justice et d'équité, au service
d'un ordre universel vraiment humain.
I1 faut donc oser, avec audace et perséverance, hardiesse et alacrité.
Tant de terres sont encore en friche, tanr de possibilités inexplorées,
lTt {: bras inoccupés, tanr de jeunes désoeuvrés, tant d'énergi., grrpil-
lées. votre tâche, votre responsabilité, votre honneur, seront" de iecàn-
der ces.forces latentes, de iéveiller leur dynamisme et de l'orienter au
service du bien cornmun. c'est dire I'ampleur de votre rôle et sa grandeur,
c'est dire son urgence et sa nécessité. Auprès des hommes d'Eta-t respon-
sables, des publicistes, des éducateurs, des hommes de science comme
des fonctionnaires, auprès de tous, il vous faut inlassablement promou-
voir l'étude er l'action, à l'échelle du monde, cependant que ious 1..
croyants y ajoutent la prière à << celui qui donne la croissance, Dieu >>.
Déjà d'importants résultats apparaissent, hier encore inespérés, mais
aujourd'hui garants d'un solide espoir: qui, ces derniers jouÀ, n'a salué
comme un symbole l'attribution du prix Nobel de la paix à Norman
Borlaug, << le père de la révolution verte )>, comme on I'appelle? Ah
certes, si toutes les bonnes volontés se mobilisaient à traveri-le monde
dans une pacifique conspiration, le tentation tragique de Ia violence
pourrait alors être surmontée!
11. Plus d'un, peutétre, hochera la tête devant pareilles pers-
pectives. Permettez-Nous pourtant de le dire sans ambages, uu plrn
humain,,moral et spirituel qui est le nôtre; aucune stratÉgie, d,ordre
mercantile ou idéologique, n'apaisera la plainte qui monte, di torrs ceu*
qui soufirent << d'une misère imméritée rr, .o*À. des jeunes dont << la
protestation retentit comme un signal de soufirance et comme un appel
de justice ». si la nécessité, si f intérêt sonr pour les hommes d., *oËir",
d'action puissants, souvent déterminants, la crise actuelle ne saurait
être surmontée que par l'amour. car, si << la justice sociale nous fait
respecter Ie bien commun, la charité sociale nous le f.ait aimet. <<La
charité, c'est-à-dire I'amour fraternel, est le moteur de tout Ie progrès
social ». Jamais des préoccupations d'ordre militaire ni des motivations
d'ordre économique ne permettront de satisfaire aux graves requêtes
des hommes de notre temps. Il y f.aut l,amour de l,homme: l,hJmme

6.8 Page 58

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-58-
se dévoue pour l'homme, parce qu'il le reconnaît comme son frère,
- comme le fils d'un même Père, le chrétien ajoute: comme une image
du christ soufirant, dont la parole ébranle l'homme en ses profondeurs
les plus secrètes: << J'ai eu faim et vous m'avez donné à manger"' »'
Cette parole d'amour est Ia nôtre. Nous vous la livrons humblement
.o*. notre trésor le plus cher, la fampe de ]a chadté dont le feu
brûlant dévore les coeurs, dont la flamme ardente éclaire le chemin
de la fraternité et guide nos pas sur les sentiers de la iustice et de
laparx.
4. L'Eglise vous aime; elle vous aime, vous pauwes!
Alticution du Pape dans le quartier de Tondo (zorte pauare de
Manille), le 29 noaembre 1970.
.nvàJyeér;emicei rjceiedcoeisuxuq*uiti,mp'oun..t"
guidé jusqu'à ce quartier,
que je dois faire mienne
car ici ie suis
la mission de
J.oésau.so-C.hirIisnt oqou,i,
par Dieu, par
l-'a dit, pour
le Père qui
porter aux
est aux
pauvres
cieux, a été envoyé,
la bonne nouvelle,
l'Evangile (Lc 4,L8).
En venant parmi vous, je prends conscience de ma mission; et
c'est pourquoi je vous remercie aussi, vous qui m'accueillez, vous qui
écoutü,pour un instant, ma Parole.
Je viens parmi vous comme l'envoyé du Christ. Et par conséquent
comme un Pasteur vers son troupeau, comme un ami, comme un frère.
Je suis le chef et le ministre de l'Eglise catholique; et ie sens le devoit
âe proclamer ici, devant vous, que I'Eglise vous aime; elle vous aime,
vous pauvres!
Qu'est-ce que cela veut dire, que l'Eglise vous aime?
1. Cela veut dire que l'Eglise reconnait avant tout votre dignité
d'hommes, de fils de Dieu, votre égalité avec tous les autres hommes,
et |a préférence qui vous est due en raison des nombreux besoins que
1rou, àu", pour dônner à votre vie le nécessaire et le biené6e, matériels
comme spirituels. Je sens l,obligation de professer, ici plus qu'ailleurs,
les .,, droits de l'homme »>, pour vous et pour tous les pauvres du monde.
2. C'est pourquoi il me faut dire également que l'Eglise doit vous
aimer, vous assister, vous aider, même par des moyens concfets et
uu". ,or généreux service; et elle doit encouragef votfe libération

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-59-
économique et sociale en rappelant à elle-même et à la société civile
qu'il faut reconnaltre effectivement vos droits humains fondamentaux
et promouvoir dans tous les domaines la possibilité pour vous d,accéder
par les moyens convenables de I'assistance (que nous appelons
charité), puis du travai, honnête et de
ment et au bien-être de la vie moderne.
l'ordre
civil
-
au développe-
3. Et je dois également vous rappeler, en vertu de mon ministère
apostolique, que, outre le pain, outre le bienêtre temporel auquel
vous aspirez légitimement et dans Ia poursuite duquel tous doivent être
solidaires, vous avqz comme tout homme véritable d,auffes besoins
qui sont supérieurs, car, comme l'a enseigné Jésus-Christ, << au sein-
même de I'abondance, la vie d'un homme n'est pas assurée par ses
biens » (Lc L2,15). Et c'esr la grande illusion de notre teÀps q,ri
fait croire que Ie but suprême de la vie consiste dans la lutte ei dans
la conquête des biens économiques et sociaux, dans les biens temporels
et extérieurs. Vous avez été créés pour un bien supérieur, pour un
<( royaume des cieux >> dans lequel seulement on peut avoir la plénitude
de Ia vie, présente et future, comme Jésus, nous I'a enseigné. Vous êtes,
vous aussi, appelés à être chrétiens, avec Ia foi, avec la grâce, avec
l'honnêteté de la vie, avec l'appartenance à l'Eglise catholique. Ce n,est
pas une vaine fantasie; c'est la vérité. Et vous, comme tous les
pauvres, ceux qui souffrent, ceux qui ont faim de justice et de paix,
vous êtes les premiers, ceux qui êtes vraiment appelés à ce destin de,
rédemption et de Bonheur.
Laissez-moi, moi humble Vicaire du Christ, faire résonner pour vous
et pour Ie monde son message humain et divin: << Heureux ceux
ont une âme de pauvre, car le Royaume des cieux est à eux »> (Mt 5,j).
5. Message missionnaire de Paul VI
(Iles de Samoa, Ie 29 noaentbre 197L).
Chers fils et chères filles,
Me voici au milieu de vous, Je viens de loin, de Rome sont les
tombes des grands apôtres Piere et Paul et de tant d'autres saints et
martyrs, et je vous apporte leur bénédiction.
Ce n'est ni Ie goût des voyages ni un intérêt quelconque qui m,ont
attké chez, vous: je viens parce que nous sommes tous frères; ou bien

6.10 Page 60

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-60-
parce que vous êtes mes fils et mes filles et qu'il convient qu'en tant
que père de famille, de cette famille qu'est l'Eglise Catholique, je
montre à chacun qu'il a droit à une égale aIfection. Savez-vous ce que
veut dire << Eglise Catholique >>? Cela sighifie qu'elle est pour I'univers
entier, qu'e1le est pour tous, qu'elle n'est étrangère nulle patt: chaque
homme, quelle que soit sa nation, sa race, son âge ou son instruction,
a place chez elle.
Comment puis-je vous dire une chose si étonnante? Parce que c'est
ainsi que I'a voulu Jésus-Christ, le premier-né de tous les hornmes.
Il est le fils de Dieu, notre Père du ciel, et en même temps le fils de
Marie, notre soeur pat 7a rzrce humaine. C'est lui qui nous sauve, c'est
lui notre maltre. C'est lui qui m'a envoyé, corlme il a envoyé vos
missionnaires.
C'est de la patt de Jésus-Christ, que ces hommes et ces femmes
de Dieu sont venus dans vos lles: ils vous ont enseigné la même docrine
que celle que je vous porte; ils étaient poussés par la même afiection
que la mienne.
L'oeuvre missionnaire, au nom de laquelle je me trouve parmi vous,
qui a commencé le iour de la Pentecôte,
Elle est toujours nécessaire et touiours
se poursuit
urgente. Il
encote de
reste dans
nos jours.
le monde
beaucoup d'hommes qui n'ont pas tfouvé la vérité; la semence que
Dieu à mise dans leurs coeurs n'a pas trouvé, faute de quelqu'un pour
la leur enseigner, le terrain pousser et s'épanouir totalement.
Aussi ai-je une faveur à vous demander, et c'est celle-ci: envoyons
ensemble un message, c'est-à-dire une lettre, une invitation, à tous les
catholiques du monde entier, pour dire qu'il y a encore beaucoup
d'hommes, beaucoup de peuples, qui n'ont pas encore reçu de mis-
sionnaires ou qui en ont reçu ffop peu' Et disons qu'il faut envoyer en
ces endroits, et dans toutes les îles, et dans toutes les parties de la terre
qui ne connaissent pas encore Jésus-Christ, de nouveaux missionnaires,
hommes et femmes. Pour prêcher l'Evangile, pout baptiser tous ceux
qui veulent se faire chrétiens. Et pour instruire les populations' pour
faire l'école aux en{ants, pour enseigner à la jeunesse ce qui est beau et
ce qui est bon, pour le travail et pour donner à votre vie le moyen de
croitte et se développer; et pour annoncer à tous qu'il faut respecter
chaque être humain, pour apprendre aux hommes à bien vivre, dans
la justice et dans la paix, et leur tappeler est Jésus Ressuscité, et
comment nous devons aimer Dieu et aimer tous les hottes.

7 Pages 61-70

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7.1 Page 61

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-61 -
Vous plaît-elle, cette proposition?
. Je vous présente cette feuille, sur laquelle est écrit le message mis-
psiaornnleasirem. iNssoiuosnslad.esigsnaemroonas
tous. ce r.rà r. message
en faveur des mission-=s
cathorique inroyé
d, monde entier.
Le monde entief vous écoutera.
- _ Nous Paul VI,
groupée autour de
sonavEevcêqIauec,ompimounTaauotféinuca'uth, oeltiq-usoendcelelr,gIlée,
d,Upolu
avec
nos collaborateurs, Ies cardinaux Eugène Tisserant et Agîelo Rossi,
- ldeos-liA, lt'cEhveêvqêuqeueJsacGquioesvaMnnairtBine,nelli,NAog,ro, slatinnçooncsasuanroarpi p"etl
sË.gio pigne-
qrriveut être
corlme un cri à toute I'Eglise dispersée aux quatre hàrizons, de cette
terre privilégiée, perdue dans l,immensité de l,Océan
_ déjà ouverte de longue dare au Message évangélique;
pacifique, mais
E;;Ë;;r. r""
accents angoissés des âmes avides de lumière qui nous interpellent:
dfq<o<euPuvialaesnnstq'.ealuaciphrieacerhz-fesanosisnmoenuesqdupueeotpDuvariieienlunesdsaeàmlluanisiopatdrauiesrocpaoleeiednueseredr;de-su-hposamàRinmis.i.easps.rd.ire,s1pdr.i,'.taÀifédiràmrpÀiirorra"uitr"riro".Ina,,
- merveilleuses de moisson évangélique, Nous renouvelons lLvitation
adr_essée,
<< Quitte
depuis le fond des âges, par Dieu aux âmes
ton pays, ta famille et la maison de ton père, et
g"véanéie,rre.,
dans le
pays que je te montrerai »>.
.
de
l-a-
4 vous, évêques de la Sainte Eglise Catholique, qui, en vertu
collégialité de l'épiscopat, purtug"i ra soflicitudà po". i.-t1.r, a.
dltaoifuif,to,esi ilsa'Enspgidlrieeseàl,'Eségetelicsnoedmezdmavunonstirqleeueamrrdosenuudr redaeàpnpoltsuiteosrr;ilqa-ur-gee,àA.lrauposuoa.ir.nr, t,pe'urc.eanut.rs,.efpdodeorrnl.at,
le feu de votre zèle à ceux dont la simpricità d. vi. u ,uuÇiae u
sensibilité aux valeurs
dont la vie esr toure
tdoeurln'eésèpruit.;r,-
A vous,
I'imitation
reri"gsieeuigxne.,ur.,.ligi.rro,
du
,"1=àig.r.,
les vaillantes générations des missionnaires qui, depuil des'rièÉler, se
sont faits, à sa suite, Ies messagers de la foi,-de Ia paix et du progrès,
- en
annonçant le
A vous,
christ,
jeunes
le Maître, le Modèle, le Libèrateur,
gens et jeunes filles, dont l'âme
Ie §a,rve,rr.
assoifiée de
véité,
l'efiort
de
et
justice et d'amour, cherche de nobles causes à défendre dans
le désintéressement, nous disons: entendez r'appel à àevenir
les hérauts de la Bonne Nouvelle du salut; venez, richÀ-de votre foi
et de votre enthousiasme juvénile, apprendre urr* iro-.., qu,il est un

7.2 Page 62

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-62
Dieu les aime, qui les attend, qui les veut près d9 Lui comme des
ûls groupé, autour àu chef de famille, venez soigner les corps, éclairer
lo Lt.llig.rrces, enseigner à vivre mieux et à croltre en humanité,
éüfier I'Eglise pour la plus grande gloire de Dieu.
g]-éra-VncoerV,r^pàqouuu,irqêquiuei esêtvpeisrvr-eruictl'h.atéplrô,otofrfefriereezztvpdofuotesbÊileurnettedsoeesnttinvDitoiiaetetuivvesosuuepsuarcsoptonor-autleersll;ae
- pain quotiiien, afin qu'à tous ce pain soit partagé; V,ous qui souffrez,
uoor !,ri pleurez et 'êtes persécutés, offrez votre soufirance pour que
croisse le iorps du Christ dans la justice et I'espérance'
A toute lâ chrétienté catholique, Nous disons: << Elargis I'espace de
ta tente, déploie les tentures sans côntrainte »>. A un monde en marche
u"r, ,o, unité, fournissez l'aliment de f indispensable hatmonie! Car si
la recherche en corlmun de la vérité rapptoche les hommes, seule la
rencontre des coeurs cimente leur unité. De ce corps géant et mystique
q"i .r, l,Eglise en formation , soyü les constructeurs dans l'Esprit de
"JésuIsl-Cdéhpdestn!d de vous que demain la parx et la fraternité dissipent les
ombres â" *o.t. Dieu a besoin de vous pour qu'autour du Christ-
Sauveur, monte et se lie à l'unisson l'hymne au Créateur, Dieu et
Père de tous.
Frères et soeufs inconnus, écoutez notre voix!
Et la grâce du Seigneur soit avec vous! Amen!
6. Homélie du Saint'Pète à Ia messe des ieunes
(Sidney, le 2 décembre L970).
Chers tls et chères frlles,
Dans notre pfogramme de rencontres, Nous avons voulu inclure ce
contact spécial avec votre monde, ieunes d'Australie. Non pas que vous
ne fassià parde de la communauté cathoüque au titre du- même
baptême et âu nom du partage de la même foi, (Ephes 4,5), mais parce
qiit Noor a semblé que dans ce peuple lui-même jeune,. vous ête-s les
'jà,rn", parmi les jeunes et que vous aviez droit à une parole particuüère'
No,-rs aimerions qu" uàrrt y voyi'- la sympathie de l'Eglise pour
la jeunesse. Ce n'est pas non plus que l'Eglise se sente comme ces
p"Âon r., avancées en âge qui recherchent pour soutenir leurs forces
àetuill*t", I,appui d,rrnlras vigourzux. Certes, elle peut faire valoir

7.3 Page 63

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-63-
sa longue histoire, sa riche expérience acquise au contact de nombteuses
générations de toutes origines et de toutes cultures, Nous ne pensons
pas que cela soit un em1Échement pour qu,elle s,intéresse urri for..,
mmd!oiltineetua,ndtseeassjuhdso'atmiufmicjoanuetirsod,n'hdueeisrtnédpieapnpodruroerlossnaugspecaritreIoarlelpereuétsredanetctcaeocdmheemmJ-uéensniutq.su-secarhsrriaasitsvoiaenu.
Ne s'est-il pas défini << le chemin, la vérité et la vie » (lian 14,6)?
N'est-il pas pour tout homme la lumière (lean 19) ? Homme nouveau
teTt. ppra,rfailite, sét,tedrenenlolesmjoeunrtsj,euconme mpaercaeuxqpureemdoiemrsintaenmtplsesdeviclaisscihrruédtieesntdé.,u
"i celui qui révèle pleinement I'homm. à lri-mêm. lrri permet de
réaliser totalement. Le concile l'a appelé justement: << termË de l,histoire
humaine, point vers lequel convergent les désirs de l'histoire et de la
civilisation, centre du genre humain, joie de tous les coeurs et plénitude
de leurs aspirations >> (Gaudium et Spes, 45,2).
_ La mission de I'Eglise est dans la droite ligne de cette volonté du
christ d'aller vers chacun, pour l'épanouir dans sa profondeur et selon
ses richesses, pour l'élever et le sauver en le faisant devenir fils de
Dieu' c'est du christ que l'Eglise reçoit cette vertu audessus des
- capacités de toute société simplement humaine d'être la pleine ré-
- ponse à vous âmes jeunes, car elle est << Ia jeunesse du monde » (Appet
aux Jeunes
à chaque
du concile
génération
- 8 déc. 1,965), se renouvelant sans cesse,
nouvelle, à chaque peuple nouveau ra
oflrànt
Bonne
Nouvelle qui les sauve, puisant dans le trésoi infini de ra parole de
Dieu la réponse aux situations les plus inédites.
_ C'est pourquoi l'Eglise vient à vous sans complexe. Elle sait les
valeuts que vous portez, celles de votre nombre, ."11., de votre élan
vers l'avenir, celles de vote soit de justice et de vérité, et de votre
aversion pour la haine et pour sa pire expression qu'est la guerre, celles
même du rejet des éléments caducs de la civilisation actuefle. Die,
les a mises en vous pour répondre par une attitude nouverle à une
situation nouvelle. celui qui a crééla vie, celui qui, par son rncarnarion,
a
a
voulu participer en tout à notre condition humaine, hormis
également la capacité de faire avancer vers son terme l'histoire
le Éché;
h,rnaine
et de sauver ce monde de la division et du chaos en l'acheminant,
avec le concours libre de chacun, vers son merveilleux destin de Royau-
me de Dieu.
I1 y a une connexion intime, jeunes g"n, ", jeunes fills5, snfts ys11.

7.4 Page 64

▲back to top
-64
foi et votre vie. Dans cette insatisfaction qui tourmente un celtain
nombre d'entre vous, dans
d'hui est iustement appelée
cette ctitique de la
société permissive -
société
existe
-uneqauÙi loarucieoudre-
lumière.
Dàris .ette société, malheureusement, se vérifient chaque pour plus
d,actes agressifs, de nouvelles attitudes et des modèles de comporte-
*.nt qrri ," sont pas chrétiens. Quand vous les dénoncez et demandez
qrr. lu société les rejette, en les remplaçant par des valeuts- basées
authentiquement sur la vraie justice, sur la vraie sincérité, sur ]a vraie
rectitude motale et sur la vruie fraternité, vous avez certes raison'
vous avez non seulement l'approbation, mais le plein appui de I'Eglise.
Mais faites artention à la mànière avec laquelle vous vous occupez de
cela et faites cet effort, car si vous vous repliez sur vous-mêmes, si
vous vous constituez vous-même juges suprêmes de votre vérité, si vous
rcjetu
même
en
s,il
bloc
est
.lliepraesnsté,-cact 'least-ràa-cdinifee
ce que les représentants de cette
du mal n'auta pas été extirpée:
ment, les mêmes qualités et les mêmes déficiences, se sont eflorcés
dmeêbmâeiirs-'i,l
alors le monde de demain ne sera pas sensiblement
est difiérent , cat la racine du mai n'auta pas été
meilleur,
extirpée:
celle de l'orgueil de l'homme. << L'homme, avons-Nous dit dans notre
encyclique Populorurn Progressio, peut organiser la-terfe §ans Dieu,
mai, sans Diéu il ne peut en fin de compte que l'organiser contre
I'homme. L,humanisme exclusif est un humanisme inhumain »> (Pop.
Prog., 42).
Si au contraire, vous acceptez d'aller à la rencontre de celui qui a
donné, plus que tout autre, la preuve de son amour pour l'homme, en
r. Uuià, jusqu'à la mort pour le sauver, alors vous allumerez 1a
flamme
à cette
de vos-idéaux au feu de
marche de l'homme vers
sa
la
charité infinie
lumière: <( car
et
il
vous
n'est
participetez
sous le ciel
aucun autre nom parmi ceux qui ont été donnés aux hommes qui doive
les sauver >> (Actes 4,12).
voilà votre vocarion, chers tls et chères ûlles. voilà se situe
aussi votre devoir. I1 faut choisir. Pour l'homme avec Jésus-Christ
oo.àn,r. I,homme. Il ne s'agit pas d'un choix sentimental et superÊcie].
Il s'agit de votre vie et de celles des autres'
.duoor, il appartient avec I'aide de vos parents, de vos professeurs,
de vos camaradéi, entre
âge et à vos recherches,
vous, au sein d'organisations adaptées
d'approfondir ces données de votre foi.
à.
Il
votre
n'est

7.5 Page 65

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-65-
pas possible en effet que votre vie d'adolescents et de jeunes s'éclaire
encore à votre foi d'enfant.
I1 ne s'agit d'ailleurs pas seulement de vous: il s'agit de tous vos
frères de la communauté australienne; il s'agit, au-delà de vos frontiè-
res, du salut du monde. Ce n'est pas en solitaires que Dieu nous a
sauvés, mais pour que nous formions un peuple uni et pacifique. Le
bonheur de vos âmes, vous le trouverez essentiellement en le paftageaît
avec d'autre. Les appels ne manquent pas. Ils viennent d'au milieu de
vous, de vos camarades poursuivant les mêmes études, ils viennent de
vos paroisses, des pauvres, des malades; ils viennent d'au-delà des mers
de ce monde qui vous environne et qui cherche les raisons suprêmes de
vivre.
Avec quelle instance et quelle aflection Nous supplions le Maître
d'éclairet ceux qui doutent, de récon{orter ceux qui soufirent: de se
révéler à vous tous, lui si bon et si proche de chacun de vous, pour
la paix et la joie de vos âmes. De tout coeur Nous adressons notre
spéciale Bénédiction Apostolique à votre assemblée et à toute la jeunesse
ausffalienne.
7. Tout homme est mon frère
(Message de Sa Sainteté PaulVl pour la célébration de la « Journée
de la Paix »).
Ecoutez-Nous. Cela en vaut la peine. Oui, c'est Notre message
habituel: Paix. Mais c'est de ce mot que le monde a besoin et il en a
un besoin si utgent que cela le rend nouveau.
.Ouvrons les yeux sut l'aube de cette nouvelle année et observons
deux ordres de faits généraux qui marquent de leur empreinte le
monde, les peuples, les familles, les individus. Ces faits, à ce qu'il
Nous semble, influencent profondément et directement nos destins.
Chacun de nous peut en faire l'horoscope.
Observez un premier ordre de faits. A vrai dite, ce n'est pas un
ordre, mais un désordre. Parce que les faits que nous comprenons en
cette catégorie marquent tous un retour à des pensées et à des actes que
I'extrÉrience
dû annuler.
tragique
de
la
guerre
semblait
avoir
annulé5
-
qu 2u14i1
A Ia fin de la guerre, tous avaient üt: assez' Assez de quoi? assez
de tout ce qui avait été à l'origine du carnage humain et de l'épouvan-

7.6 Page 66

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-66-
table ruine. Im-édiatement après la guerre, au début de cette gén&a-
i tion, l'humanité eut un éclair de conscience: f.al7alt, non seulement
s'occuper des tombes, soigner les blessures, réparer les désastres, redon-
ner à la terre un visage nouveau et meilleur, mais encofe supprimer les
causes de la conflagration subie. Les causes: voilà quelle fut l'idée pleine
de sagesse: les chercher, les éliminer. Le monde respira. Il sembla
vraiment que dût naitre une nouvelle époque, celle de la paix universelle.
Tous semblèrent ,prêts à des changements radicaux, afin d'éviter de
nouveaux conflits. A partir des structures politiques, sociales, économi-
ques, l'on ar::iva à envisager un horizon de magnitques innovations
morales et sociales; l'on pada de justice, des droits de l'homme, de
promotion des faibles, de vie cornmune ordonnée, de collaboration
organisée, d'union mondiale. De grands gestes ont éré posés; les
vainqueurs, par exemple, se sont portés au secours des vaincus; de
grandes institutions ont été fondées; le monde commença de s'organiser
à partir de principes de solidarité et de bien-ême commun. La mardre
vers la paix, condition normale et statutafue de Ia vie du monde,
sembla définitivement tracée.
Or, que voyons-nous, après vingt-cinq ans de ce progrèe réel et
idyllique? Nous voyons, avant tout, que les guerres, de part et d'au-
tre, sévissent encore et semblent d'inguérissables plaies qui menacent
de s'élagir et de s'aggraver. Nous voyons continuer et s'étendre, ici
et Ià, les discriminations sociales,,raciales, religieuses. Nous voyons
rennaître la mentüté d'auffefois; I'homme semble, à nouveau, s'arrêter
à des positions, psychologiques d'abord, politiques ensuite, du temps
passé. Resurgissent les démons d'hier. Revient la suprématie des
intérêts économiques avec l'exploitation facile des faibles; réappamit
l'habitude de la haine et de la lutte des classes, et renaft ainsi, à létat
endémique, une guerre internationale et civile; c'est le retouf aux luttes
pour le prestige national et le pouvoir politique; c'est, à nouveau, le
bras de fer des ambitions opposées, des particularismes clos et iréduc-
tibles des races et des systèmes idéologiquesl l'on recourt à la torture
et au terrorisme, au délit et à la violence, corlme à un feu idéal, sans
penser à l'incendie qui en peut naitre; l'on pense, à nouveau, à la paix,
comme à un pur équilibre de forces puissantes et d'épouvantables
armements; l'on ressent le frisson de la crainte que quelque fatale im-
prudence ne fasse éclater d'inconcevables et d'inextinguibles conflagra-
tions. Que se passe-t-il? va-t-on? En quoi a-t-on failliT Ou bien

7.7 Page 67

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_67 -
que nous a-t-il manqué? Nous faut-il nous résigner, doutant de la
capadté humaine à réaliser une paix juste et sûre et renonçant à marquer
l'éducation des nouvelles générations du sceau de l'espérance et de
I'esprit de paix?
Heureusement, un autre diagramme d'idées et de faits apparuit
à notre observation; et c'est celui de la patx progtessive. Parce que,
malgré tout, la paix chemine. Avec des discontinuités, avec des incohé-
rences et des difficultés; mais, cependant, la paix chemine et s'afirme
dans le monde avec un caractère d'invincibilité. Tous le sentent: la
paix est nécessaire. Joue en sa faveur le progrès moral de l'humanité,
décidément orientée vers l'unité. Unité et paix, quand la liberté les
rattache l'une à I'auffe, sont soeurs. La paw, quant à elle, profite de la
faveut ctoissante d'une opinion publique convaincue de l'absurüté
d'une guerre poursuivie pour elle-même et considérée comme la moyen
unique et f.atal de mettre fin aux controverses entre les hommes. Elle
sceultputréevlsa,utécdounormésiqeuaeusd, ecopmlumseercniapulxu,sspseorrrtéifsd, etsouraripsptioqrutsesh;uiml afinasu:t
vivre ensemble, et il est beau de se connaiffe, de s'estimer, de s'aider.
Une solidarité fondamentale se forme peu à peu dans le monde; elle
favorise 7a patx. Et les relations internationales se développent de plus
en plus et créent les prémisses et également la garuntie d'une
- - certaine concotde. Les gtandes institutions internationales et supra-
- nationales se révèlent providentielles, tant au départ qu'au couron-
- nement d'une commune vie pacitque de l'humanité.
Face à ce double tableau qui superpose des phénomènes d'ordre
contraire au but qui nous est le plus à coeur, c'est-à-dire à la patx,
il nous semble qu'une observation unique, ambivalente, peut en être
titée. Posons une double question, corrélative à deux aspects de l'ambi-
gurté du monde actuel:
comment, aujourd'hui, s'afiaiblit la paix?
- comment, aujourd'hui, progresse la paix?
-Quel est l'élément qui
sens positif, de cette simple
émerge, au sens négatif. aussi bien qu'au
analyse? L'élément est touiours l'hotte.
L'homme, dévalué, dans le premier cas; l'homme, valorisé, dans le
second cas. Risquons un terme qui peut paraîtte ambigu, lui aussi,
mais considérons-le dans l'exigence de sa profondeur. C'est le terme,
toujours flamboyant et suprême, d'amour: amour de l'homme, première
valeur de l'ordre terrestre. Amour et paix sont des entités corrélatives.

7.8 Page 68

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68-
La paix, la véritable paix, 7a paix humaine, est un efiet de l,amour.
La paix suppose une certaine << identité de choix >>. C'est ce qu,on
appelle I'amitié. Si nous voulons 7a patx, nous devons reconnaitre Ia
nécessité de la fonder sur de bases plus solides que celle ou du manque
de rapports (car les rapports entre les hommes sont inévitables, ils
croissent et s'afirment), ou de l'exigence de rapports d'intérêt égoiste
(ils sont précaires et souvent trompeurs), ou bien du tissu de rapports
purement culturels ou accidentels (i1s peuvent ,être à double tranchanr,
pour Ia paix ou pour la lutte ) .
La véritable paix doit être fondée sur la justice, sur Ie sentiment
d'une intangible dignité humaine, sur Ia reconnaissance d'une inefia-
çable et heureuse égalité entre les hommes, sur le dogme fondamental
de Ia fratemité humaine. C'est-à-dire du respect et de I'amour dus à
tout homme en sa qualité d'homme. Explose le mot victorieux: en sa
qualité de {rère. Mon frère, notre frère.
La Paternité dioine, commafte à tous les homrues.
C'est également cette conscience de la fraternité humaine univer-
selle qui s'afirme heureusement dans notre monde, du moins en prin-
cipe. Ceux qui travaillent à éduguer les nouvelles générations dans la
conviction que tout homme est notre frère construisent à partir des
fondations mêmes l'édifice de la paix. Ceux qui introduisent dans
l'opinion publique le sentiment d'une fraternité humaine sans frontière
préparent au monde des jours meilleurs. Ceux qui conçoivent Ia pro-
tection des intérêts politiques sans Ia poussée de la haine ou de la
lutte entre les hommes, comme une nécessité dialectique et organique
de la vie sociale, ouvrent la société humaine à un progrès toujours
actif du bien commun. Ceux qui contribuent à découvrir en tout
homme, par delà les caractéristiques somatiques, ethniques, raciales,
l'existence d'un être égal à soi, tranforment la terre, d'épicentre de
divisions, d'antagonismes, d'embriches et de vengeances, en un lieu
de travail organisé sur la base d'une collaboration civilisée. En efiet,
où la fraternité entre les hommes est fondamentalement méconnue,
c'est Ia paix qui est ruinée en sa base même. Cat, 7a paix est, au con-
'traire, le miroir de l'humanité véritable, authentique, moderne, victe
rieuse de toute autodétérioration anachronique. La paix est la grande
idée célébrant I'amour entre les hommes qui se découvrent frères et
se décident à vivre tels.

7.9 Page 69

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-69
Voici donc quel est notre message pour I'année 197L. Il fait écho,
voix nouvelle née de Ia conscience civilisée, à la Déclarution des Droits
de l'Homme: << Tous les hommes naissent Iibres et égaux en dignité
et en droits; ils sont doués de raison et de conscience et doivent se
comporter les uns envers les autres cofirme des frères A >>. ce sommet
est arrivée la doctrine de la civilisation. Ne retournons pas en arrière.
Ne perdons pas les résors de cette conquête axiomatique. Donnons
plutât une application, logique et courageuse, à cette formule, ligne
à'arrivée du progrès humain: <( tout homme est mon frère ». La paix,
en essence et en devenir, c'est cela. Et cela vaut pouf tous.
Cela vaut, frères dans la foi au Christ, tout spécialement pour nous'
A Ia sagesse humaine qui, en un effort immense, est arrivée à une si
haute et si diffcile conclusion, nous pouvons, nous' croyants, fournir
un soutien indispensable. Celui, avant tout, de la certitude (car des
doutes de tout genre peuvent la guetter, I'afiaiblir, l'annuler). Notre
certitude en la parole divine de notre maître, le Christ, gravée dans
son Evangile: <<Vous êtes tous frères >> (Mt 23,8). Nous pouvons aussi
ofirir le réconfort d'une possibilité d'application (dans Ia vie pratique,
en effet, comme il est difficile de se compofter tout à fait ftaternellement
envers tout homme!); nous le pouvons grâce au recours, comme à une
règle pratique et normale d'action, à un autre enseignement, fonda-
mental, du Christ: << Ainsi, tout ce que vous désirez que les autres
fassent pour vous, faitesJe vous-mêmes pour eux: voilà la loi et les
prophètes »> (Mt 7,72). Philosophes et saints, comme ils ont médité
sur cette maxime qui insère l'universalité de la loi de fraternité dans
I'action singulière et concrète de la moralité sociale! C'est encore nous,
enfin, qui sommes en mesure de fournir I'argument suprême: celui de la
Patemité divine, commune à tous les hommes, proclamée à tous les
croyants. Une véritable fraternité, entre les hommes, pour être authen-
tique et contraignante, suppose et exige une Paternité transcendante
et pleine d'amour métaphysique, de charité surnaturelle. Nous pouvons,
quant à nous, enseigner la fraternité humaine, c'est-à-dire la paix, en
enseignant à reconnaiüe, à aimer, à invoquer Notre Père qui est aux
cieux. Nous savons, nous que nous sera barré l'accès à l'autel de Dieu
si nous n'avons, d'abord, nous-mêmes enlevé l'obstacle à la réconcilia-
tion avec l'homme-frère (Mt 5,23 passim; 6,14-L5)' Et nous savons
que, si nous devenons des promoteurs de paix, alors nous pourrons

7.10 Page 70

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-70-
êtte appelés tls de Dieu, et nous serons parmi ceux que l,Evangile
proclame bienheureux (Mt 5,g).
Quelle force, quelle fécondité, quelle contance la religion chrétienne
con{ère à I'équation de fraternité et de paix! Et quelle joie pour nous
de rencontret, à la coïhcidence des termes de ce binôme, Ie carrefour
des sentiers de notre foi croisant les chemins des espérances de l'huma-
nité et des civilisations.
14 Novembre 7970'
paarvl, pape
8. Pour un engagement plus confiant au service de lréducation de Ia
ieunesse
(Allocution du Saint-Père, à l'beure de l'<< Angelus »», te 31_
ianuier L971).
Le culte dominical, tout entier réservé à Dieu, selon Ia réforme
liturgique, ne nous défend pas de rappeler la fête de Saint Jeân Bosco,
qui se célèbre aujourd'hui, premièrement, parce que la mémoire de ce
Saint intéresse beaucoup notre temps, sert d'exemple, alimente l'énergie
d'une grande famille religieuse, celle des Salésiens, si répandue dans le
monde et tellement méritoire dans l'Eglise; et, deuxièmement, parce
que l'oeuvre de ce Saint est principalement tournée u.r, urr. d.,
questions les plus graves de notre société, celle de l'éducation de la
jeunesse, avec une préférence envers Ia jeunesse du peuple travailleur.
De softe qu'aujourd'hui nous somrnes appelés, en souvenir de
Saint Jean Bosco, à la rélexion sur ce problème, maintenant que Ia
jeunesse a davantage besoin et est plus impatiente que jamais d'être
initiée à la culture moderne, au moyen d'une formation complète, intel-
lectuelle, motale et professionnelle, et que l'école est en voie de réforme
et de développement.
A l'instar de Don Bosco, nous tous devons avoir grand amour,
çstims et confiance, presque une passion, pour la jeunesse, quelle que
soit la forme sous laquelle elle se présente à nous. Elle prévaut par
Ie nombre, par la vivacité par la nécessité dans la société des hommes.
C'est un devoir de l'aimer et de lui consacrer soins et intérêt.
Le problème pedagogique prend partout d'immenses proportions,
des exigences nouvelles et complo<es. Nous devons tous Ie sentir comme
problème de première importance: nous devons soüaiter que la

8 Pages 71-80

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8.1 Page 71

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-77-
famille, la société, l'Eglise, et la jeunesse même, prennent pleine con-
science de leur fonction respective par tapport à l'éducation de la
jeunesse et que la conspiration de leurs (orces morales soit hatmonieuse-
ment promue et favorisée
Question de méüodes; oui, et que Ia science et l'expérience soient
les bienvenues pour suggérer les meilleures. Question de moyens; oui,
et nous souhaitons qu'ils ne viennent pas à manquer à aucune forme
scolaire publique ou libte d'un caractère éprouvé. Question de pet-
sonnes; oui, et principalement ce point; nous devons formuler des
voeux afin que la vocation éducatrice trouve touiours beaucoup
d'esprits généreux qui lui soient fidèles. Question de principes enfin,
à laquelle la conception chrétienne de la vie peut fournir un trésor
unique de sagesse sur la véritable anthropologie, sur la vraie déon-
tologie, sur la vraie possibilité pour l'homme d'atteindre sa stature
partaite, son sens personnel et communautaire, son destin; ces principes
peuvent éviter le danger que la ieunesse, vivant dans le climat moderne,
agnostique et pluraliste, gtandisse sceptique et incertaine sans bien
savoir où fixer les points cardinaux de son orientation.
RépétonsJe: que la jeunesse, c'est-à-dire la vague énorme de la
génération montante, soit pour tous un problème aimé, présent et
urgent. Du moins dans la prière, en ce jour.

8.2 Page 72

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VIII. CONFRERES DEFUNTS
Le P. François Alessandri
'^ à Piana (Corse - France) le 70.7.7897, f à Morges (Süsse) le 22,5.1970, à l'àEe
de 93 ans, après 69 ans de professions et 64 de sacerdoce.
M.Virgile Aluft.
* à Agliano d Asti (Italie) le 1,0.7.L897, T à Buenos Aires (fugentine\\ le L6.L2.1970
à l'âge de 73 ans, aptès 44 ans de profession.
Depuis la fin de son noviciat 1,926 jusqu'à sa dernière maladie,
il remplit son rôle d'infirmier avec un soin admirable. Par sa charité
et sa patience, il fut l'image vivante du « bon Samaritain >>, caractérisé
pat I'abnégation et le silence. D'une piété profonde, sa vie de ttavul
n'était interrompue que par des visites à la chapelle et la récitation du
chapelet. Les confrères et ceux qu'il a assistés lui son reconnaissants st
I'admirent.
Le P. François Alaarez Carnacbo
"^ à Caracas (Vénézuéla) le 2).2.1874, T à Caracas le 13.8.1970 à 96 ans, après
50 ans de profession et 58 de sacerdoce. Il fut directeur pendant 6 ans.
Il est mort en odeur de saintété, avec les caractéristiques suivantes:
vie ascétique et mortifiée, mais saintement active; observance religieuse
stricte; esprit de prière élevé, passant des heures devant le tabemacle;
pauvreté authentiquement évangélique, dévouement aux pauvres et
aux besogneux qu'il aidait avec abnégation et charité; humilté et efia-
cement en tout.
L*eàPN.icMea(rFiurasn-Jcoes) elepb25A.1n2l.o1s9s0i2, t à Sion (Süsse) Ie 1.6.1970 à 67 ans, après 47
ans de profession et J8 de sacerdoce.
L*eàPM.IascahïeeA(uCiulanrlimamarca - Colombie) le 9.2.1895, f à Bogotà (Colombie) le
4.72.1970, à 75 ans, après 33 ans de profession et 4J de sacerdoce.

8.3 Page 73

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73
Il travailla dans les Missions pendant quinze ans, puis il rentra
dans sa patrie où il se consacra avec ardeur à l'éducation de la peunesse.
Son activité fut brisée net par une attaque imprévue de la maladie qui
Ie conduisit à la tombe en deux jours.
L*eàPS.oSrsaou(aSeausrsaBria-raItcaalie) le 24.3.L891, T à Cagüari (Italie) le 7.L.L97L à79 ans,
après 50 ans de profession et 46 de sacerdoce.
Il se consacta ayec amour, diligence et enthousiasme à la classe et
à I'apostolat, spécialement des confessions, aussi longtemps que ses
forces le lui permirent. Il passa presque toute sa vie dans sa Sardaigne
natale, entouré de la sympathie des confrères et des nombreux anciens
élèves, animant cordialement la communauté avec les souvenirs de sa
vie.
Le P. Berruard Barreda
f x- 1 Çaime (fuequipa - Pérou) Ie 24.8.1886, à fuequipa le 16.L1.L970, à 84 ans,
après 63 ans de profession et 49 de sacerdoce, Il fut directeur pendant 6 ans.
Il occupa des postes de responsabilité comme directeur et comme
ptéfet pendant de nombreuses années. A partir de 1950, il fut confes-
seur de la maison et d'autres communautés religieuses. Il avait un
caractère aimable qui gagnait les sympathies de tous. Il s'occupait des
vocations religieuses et salésiennes, cherchant les moyens d'aider les
plus pauvres afin qu'ils püssent suiwe l'appel de Dieu. Il fut estimé
de tous en raison de son zèle, de sa piété sacerdotale et de sa fidélité
à ses devoirs religieux.
Le P. Clodornir Boae
* à Casalduni (Benevento - Italie) le 11.1.1908, T à Vico Equense (Naples - Italie)
le ),1,1971,à 62 ans, après 39 ans de profession et 30 de sacerdoce.
La douceur de son caractère se réflétait dans son ttavatL de Salé-
sien et de prêtre: fl, était toujours disponible pour tous. Pendant de
il nombreuses années, fut confesseur des novices et de communautés
ll religieuses, et préfet dans diverses maisons. avait le don de simplicité
et de bonté qui encourageait à lui ouvrir son coeur.
6

8.4 Page 74

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-74-
Le P. Charles Braga
* à Tirano (Sondrio - Italie) le 23.5.1889, t à S. Fernando (Pampanga - Phïippines)
le 3.L.L971, à 81 ans, après 65 ans de profession et 57 de sacerdoce. Il fut directeur
pendant 14 ans, Provincial peodant 23 et Viôiteur provincial pendant 5.
Coeur serein, optimiste, d'un dévouement inlassable pour le bien
des âmes et de l'Eglise, il enthousiasma pour la vie salésienne et mis-
sionnaire un grand nombre de jeunes. Provincial de la Province de
Chine de 1,930 à 1953, illa çmta à une grande floraison, et, après Ia
persécution communiste, il encouragea les nouvelles oeuvres salésiennes
de Philippines, dont il devint le premier Visiteur. Sa vie s'acheva cornme
celle d'un patriarche dans notre juvénat de S. Fernando.
L*eàPP. aAlenrdmreé
Capobianco
(Italie) le 25.4.L922,
f
à Messine
(Italie) Ie L4.L.L97L, à 48 ans,
après 30 ans de professiot et 2L de sacerdoce.
Confrère d'une grande umilté. Toujours attentif à remplir ses
devoirs de prêtre, de professeur et d'assistant. Estimé et apprécié par
les con{rères et les jeunes gens à cause de sa bonté et de sa piété.
Le P. Emrnanuel Cataluccio
f " à Floridia (Syracuse - Italie) le 10.2.1907, à Palerme (Italie) le 21.71.1970 à
63 ans, après 43 ans de profession et 37 de sacerdoce.
Il avait manifesté, coflrme jeune professeur, de rares qualités dans
I'enseignement et dans l'assistance en travaillant d'après la méthode
salésienne. A la suite d'un grand épuisement, il dut bientôt limiter
son activité jusqu'à devoit la suspendre complètement. En attendant
d'être appelé à I'éternité il donnait l'exemple d'une parfaite résignation
à la volonté de Dieu.
f L*eàPP. aAlensttoriinnae
Cianlriglia
(Rome - Italie)
le
18.10.1884,
à Rome, le 3.1.7970, à 85 ans,
après 19 ans de profession et 5, de sacerdoce.
Entré dans la Congrégation à un âge plutôt mûr, il exerça avec
soin sa tâche de professeur et de directeur de conscience, apprécié
dans diverses maisons salésiennes du Latium. Caractère délicat, atta-
chement à la pauvreté, promptitude et diligence dans ses occupations
variées furent ses caractéristiques.

8.5 Page 75

▲back to top
-75-
Le P. losepb Coggiola
'* à Fraisinetto Pô (Atexandrie - Italie)
à 71 ans, après 55 ans de profession
le
et
4165.6d.eL8s9a9c,efrdàocFer.aIslsifnuetttodiPreôctleeu8r.1p2e.n1d97a0n,t
4 ans et Provincial pendant 1.L.
Ce fut une belle et grande figure de Salésien, très attaché à Don
Bosco, à son esprit, à la Congrégation. Travailleur intelligent, dynami-
que et enthousiaste, il servit la Congrégation avec des actes d'une
extraordinaire générosité. Encore jeune prêtre, il fut envoyé en Bohême
et en Moravie I'oeuvre salésienne commençait à peine. Il y demeura
jusqu'en 1938, lorsqu'il fut nommé Provincial du Pérou et de la
Bolivie. I1 dirigea cette Province avec de rares qualités d'équilibres et
pi il en développa merveilleusement les oeuvres en accroissant surtout les
vocarions. pqg, il {ut envoyé comme Direcreur de la Librairie Don
Bosco de Buenos Aires. Les dernières années furent tourmentées par de
graves Uoubles cardiaques qui révélèrent la religiosité sereine et robuste
de son âme.
f Le P. Ernile Colornbo
"" à
ans,
Buenos Aires (fugentine)
après 60 ans de profession
Ie
et
6.10,1893, à Buenos
52 de sacerdoce, Il fut
Atues le
Dfuecteur
29.L0.1970 à 77
pendant 18 ans.
Il se distingua comme professeur et éducateur et, comme Don
Bosco, il utilisa son habileté de prestigitateur et la sympathie de son
caractères pouf atthef les jeunes au bien. Il fotma des générations
d'élèves dans l'art du petit théatre. Curé pendant 15 ans et directeur
d'âmes, sage et recherché, pendant 40 ans, il a laissé un beau souvenir
de sa bonté et de son zèle sacerdotal.
Le P. Daniel Colussi
,* à Casarsa della Delizia (Udine - Italie) le 15'4.L9LL, T à Cape Town (Afrique du
Sud) le 29.12.L970, à 59 ans, après 41 ans de profession et 31 de sacetdoce.
Il passa 18 ans dans la Mission de l'Assam (Indes), de il revint
en Italie pour des raisons de santé. Après s'être un peu rétabli, il
tlravulla pendant 10 ans en ltalie, puis il s'ofitit pour de nouveaux
engagements de caractère missionnaire dans l'Afrique du Sud' Il a laissé
paimi les jeunes et les confrères le souvenir d'un pÉue plein de bon-
homie, exemplaire, missionnaire fidèle jusqu'au dernier soufle.

8.6 Page 76

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-76-
L*eàPF.roAslsbaisnmC(Tournrbina - Italie) le 5.3.18A8, f à Shillong (Indes) le I.L2.1970, à 82
ans, après 58 ans de profession et 50 de sacerdoce.
1l était professeur dans les écoles de 7'Etat avant d,entrer en
Congrégation. En 1929, déjà àgé, il obtint dlêtre envoyé comme mis-
sionnaire en Assam il travailla au scolasricat de théologie et dans
d'autres maisons de formation, comme professeur et confesseur. Tous
ceux qui l'ont connu I'ont aimé parce qu'il fut un homme de Dieu,
bon avec tous, toujours joyeux et prêt à rendre service. Personne n,a
jamais entendu de lui une parole d'offense, d'impatience, irritation.
L*eàPS.aArmnegoela
Conti
(Padoue
-
Italie)
le 5.12.L907,
f
à Pordenone
(Italie)
Ie l9.L.Lg7l à
63 arts, après 45 ans de profession et J6 de sacerdoce. Il fut Directeur pendant
4 ans.
La frdéLité à Don Bosco fut la règle constante de sa vie d,éducateur
et de prête. Il sentit hautement la mission du prêtre partout
l'obéissance I'envoya: comme délégué auprès des Coopérateurs, pion-
nier du mouvement ACLI à Vérone, premier curé de notre paroisse
de Padoue et enÉn comme confesseur à l'église de Don Bosco de
Pordenone, son existence fut brisée net par un infarctus, regfetté
qu'il fut par ses confrères et par les nombreuses âmes qu'il dirigeait
spirituellement.
f L*eàPM. ilAacnh(iIlltealieC)olteta22.9.L92), à Macau,Asie de l'Est) le 13.12.L970 à 47 ans,
après 31 ans de profession et 2l de sacerdoce.
Il passa une grande partie de sa vie dans le Yuet-§7a-College de
Macao. Ii fut un professeur très apprécié er trés bien vu des élèves
et des anciens élèves. Comme prêtre et religieux, il s'est montré exem-
plaire en tout, par inclination narurelle à l'ordre et à la régularité.
C'était un grand dévot de la Sainte Vierge.
L*eàPC.Vacahloeenirtain(BCrreicilc)o7e 77.9.7893, T à Vitoria (Breil) le L9.L.|97O à 77 ats,
après 57 ans de profession et 48 de sacerdoce. Il fut Directeur pendant 15 ans.
<< Père Valentin >> révélait dans sa manière de parler et de faire les
caractéristiquès salésiennes de la joie et de l'optimisme, qui lui ou-

8.7 Page 77

▲back to top
77
vraient les coeurs de tous ceux qui l'approchaient. Intelligence ouverte
et exubérante de vie et d'enthousiasme, i. ttavaiTla au milieu des
jeunes jusqu'au dernier jout, quand la mort 7e f.rappa à l'improviste.
Le P. Paul Csik
" à Kfubalov-Szabokô (Eger
York - USA) le 20.6.7970 à
- Hongrie) le 4.2.1898, t à \\ÿest Haversraw (New-
72 aas, après 44 de profession et 38 de sacerdoce. Il
fut Directeur pendant 9 ans.
Le P. Csik fut un salésien bien vu et apprécié de tous, d'un gtand
esprit de travail et de sacrifice. Sa générosité et sa bonté ne connurent
pas de bornes surtout dans le travail pour les jeunes gens pauvres et
abandonnés qu'il gagnait par son soufire agtéable et son bon coeur.
Dans ses dernières années, i1 avait consacré toutes ses forces à la
construction du sanctuaire à Marie-Auxiliatrice à Haversffaw.
L*eàPR. GovueirdeodoDien
Mattia
Piano
(Udine
-
Ita1ie)
le
24.8.1899,
f
à Santiago (Chili) le
28.L.1971., à 71 ans, après 42 ans de profession et 31 de sacerdoce.
Simple, joyeux, travailleur et touiours prêt au sacritce. Au milieu
des jeunes et dans la paroisse populeuse de la Gratitud Nacional de
Santiago, il passa 25 ans, i. ttavaila silencieusement, mais en profon-
deur, surtout dans le sacrement de Pénitence, comme directeur spirituel
très apprécié et rès recherché, rnême par beaucoup de ptêtres et de
religieux.
f L*eàPY. pLruecsie(BnelDeiequmeo) ldleer3.6.1908,
,ans, après 41 ans de profession et 34
dàeJsaaccqeuredot cRe.ivIel rfu(Ct aDnhaedcat)eluer
3.4.1970, à 6l
pendant 3 ans.
Gtand apôtre missionnaire, le P. Demolder mit, chaque jour, en
Il pratique la devise de Don Bosco: .< donnez-moi des âmes »>. aimait
à être appelé le << vagabond de Don Bosco »> lorsqu'il était charyé de la
propagande pour les Coopérateurs et les bien{aiteurs de §7oluwé-St.
Pierre. En 196), il fut envoyé à Montréal dans Ia paroisse de Sainte
Claire. Il fut un véritable apôtre, sensible aux besoins d'autrui, surtout
des pauvres abandonnés; il fut animé de la vraie chaité du Christ.
t M. Joseph Di Bella
'" à Bronte (Catane
-
Italie)
le
27.1.788L,
à Goshen (New-York - USA) le
20.6.1970, à 89 ans, après 8 mois de profession.

8.8 Page 78

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-78-
Il se ût salésien à la << onzième heute »>, mais plusieurs années avant
sa profession, il travailla avec les aspirants de Ia maison de Goshen,
assimilant et mettant en pratique le véritable esprit salésien spéciale-
ment dans l'apostolat et le sacrifice de soi pour les autres. Tranquille
et humble, il tt l'admiration de tous et surtout des jeunes aspirants par
son esprit de piété et sa jovialité.
L*eàPL.oFndratensço(AisngDleotenrnree)llyle t0.2.1894, t à Loutdes le 28.12.L970, à 76 ans, après
49 ans de ptofession et 42 de sacerdoce.
Après avoir participé à la première guerte mondiale, il entendit
l'appel du Seigneur à la Congrégation Salésienne. Il fut éditant par sa
piété profonde et par son amour, presque scrupuleux, pout la Règle et
les traditions. Sa faible santé ne lui permit d'entreprendre de grands
travaux apostoliques: après diverses interventions chirurgicales qu'il
supporta avec une grande force d'âme et abandon au Seigneur, sa
mission, au cours des dernières années, fut celle de la prière et du
sacfifice.
M* .àHOugbeorlFaahsnssbteeinnd(eArllemagne) le 10.5.1914, 7 à Helenenberg (Allemæne) le
5.17.7970, à 56 ans, après 37 ans de profession.
Par suite de son service militaire et de son captivité, il fut absent
de la communauté pendant 1,2 ans, mais il tevint plein de bonne
volonté et d'enthousiasme, accomplissant régulièrement ses devoirs reli-
gieux. I1 s'adapta volontiers à tous les travaux matériels de la maison,
mais il s'engagea également dans l'apostolat en faveur des jeunes, se
sacrifiant personnellement et en méritant de beau titre de << père >>.
M. Adolpbe Forés
t * à Useras (Castell6n - Espagne) le L5.1.0.1946, à Valence (Espagne) le 16.1,.1977
à24 ans, après 4 ans de profession.
Les Supérieurs l'acceptèrent dans la Congrégation malgré sa santé
délicate, à cause de ses excellentes vertus et de ses très bonnes dispo-
sitions. La piété fetvente, l'optimisme, le dévouement atteignaient chez
lui la petfection constante.

8.9 Page 79

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-79-
Le P. Dorniniqae Giannantonio
t ÿ
à
gà3Laimnos,saanporès(ô6a6mpaonbsasdseop-roIfteastsieio)n1eet265.77.dL8e8s6a,cerdàocFer.asIlcaftui t(IDtaifleiec)teleur
6.6.1970,
pendant
4 ans.
Instituteur remarquable pendant plus de 40 ans avec une méthode
soigneuse, silencieuse, calrne, éducative' Il s'occupa de nombr-euses
vocations; il lav1iila pour les Missions
Coeur avec un dévouement admirable;
et pouf I'Oeuvre
au confessionnal,
Pie du Sacré-
il dirigea un
ttès grand nombre d'âmes, qui recevaient de lui
fortante, paternelle, de véritable tls de Don
une parole
Bosco. Il
f-utteto, ujocuonrs-
pauvre, humble, joyeux, actif; très attaché à l'esprit salésien authentique'
t L*eàPD. eCeyilirliklle(BGelogeiqmuae)erlee 20.9.79L2, à Liège (Belgique) le 18.1.1971, à 58 ans,
après 37 ans de profession et 28 de sacerdoce'
Par son humilité et sa sérénité il sut se gagner la confiance et
]'estime d'un grand nombre, surtout dans le ministère des confessions.
Son caractère bon et sa compétence dans l'enseignement lui gagnèrent
le coeur de très nombreux éIèves qui fréquemment venaient le retrouver.
Une longue maladie le ptéparu, dans ['amour de la Croix, à la tencontre
avec Dieu.
Le P.Valentin Grasso
"g1àaTnsu,rianpr(èItsa6lie3)
le
ans
3.1.1889, f à
de profession
Asrudillo
et 55 de
(Palencia -
sacerdoce.
Espagne) le 7.72.1970, à
Il fut Directeur pendant
5 ans.
Les funérailles de ce fils très fidèle de l'Eglise et' de la Congré-
gation ont démontré de quelle estime il jouissait et quelle gratitude il
a su recueillir durant sa vie par la simplicité avec laquelle i] s'entrete-
nait avec les petits et par sa sagesse dans le ministète des confessions.
Il fut heureux de quitter le charge de Directeur et de Maltre des novices
pouf mieux se consacrer aux autres avec bonté d'âme et serein optimisme
en tout.
f L*
P. Frédéric Jordana
sarroca (Lérida - Espagne)
le
t4.7.1889,
à Barcelone (Espagne) le 9.11.1970,
à 81 ans, après 62 ans de profession et 5) de sacerdoce'
Il passa presque toute sa vie salésienne à Sarrià, manifestant un
esprit parriculier àe sacrifice dans la vie commune fraternelle avec de

8.10 Page 80

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-80-
nombreux élèves. De sarria, il lança, les dimanches er jours de fête, re
Patronage de la ville voisine de Badalona, où, avec sa charité et son
zèle, i1 posa les fondements d'une grande oeuvre populaire salésienne,
très estimée dans la ville. Enfermé pendant des années dans sa chambrette
à Ia suite d'une longue maladie, il priait sans cesse pour Ia Congréga-
tion et pour les vocations.
*LeàPM. Ferrakonvçioceis
Krpec
(Mistek
-
Tchécoslovaquie)
le
2i.1.1916,
t
à Temi (Italie) le
'25.7.7969' à 53 ans, après 35 ans de profession et25 de sacerdoce. Ir fut directeur
penrlant 3 ans.
L* eà
P. François-Xauier
Bangkok (Thailande)
Li Ang (Likbit
le 23.9.1929, T à
Cbauaprapltan)
Banekok +.tO.tSZO,
à
41
ans,
après
21 ans de profession et 11 de sacerdoce.
C'est le premier Salésien Thai que le Seigneur a appelé à Lui. Son
apostolat sacerdotal l'employa principalement .oÀm" catéchiste.
il Humble, pieux, obéissant, généreux, exerça un apostolat efficace
dans nos maisons et dans nos résidences missionnaires. Il fut pour tous
une exemple par sa vie de prière et par sa piété euchariitique et
mariale.
Le P. losepb Lorenzo Gômez
F à- Allariz (Orense - Espagne) le 16.5.1881, t à Orense, le 8.10.1970, à g9 ans,
après 61 ans de profession et 55 de sacerdoce.
C'était un des plus anciens Salésiens de la Province. Il n'eut jamais
une bonne santé, mais il apparut touiours calme et serein. Dans I'im-
possibilité de réaliser de lourds tîayaux, il se prêta touiours avec
générosité au ministère délicat des confessions: c'est à lui qu,accou-
raient avec confiance, les confrères, Ies élèves, les personnes étrangè-
res, surtout les prêtres.
L*PZ.oluldleers(BMeolgeiqrmuea)n, sle 26.L.1899, f à Groot-Bijgaarden (Belgique) le 4.9.1970,
à 7L ars, après 50 ans de profession
22 ans * Proüncial pendant 9.
et
41 de
sacerdoce. Il
fut-Directeur
pendani
Toute sa vie fut caractérisée par un amour inconditionné à Don
Bosco dont iI a suivi l'exemple et les enseignements surtout comme

9 Pages 81-90

▲back to top

9.1 Page 81

▲back to top
-81 -
Il Drecteur et comme Provincial. a puisé dans la lecture assidue des
Memoriê Biografiche ces vertus salésiennes qu'il pratiqua et qui
I'inspirèrent dans un travail sans repos pour la Congrégation.
f L*eàPV. lTiebzéeoledu(lBeelMgiqoureti)elre 24.9.L913, à Kortrijk (Belgique) le 14.6.7970, à 56
ans, après 35 ans de profession et 28 de sacerdoce.
Doué de nombreuses qualités d'intelligence et de coeur, il se mit
entièrement au service des vocations religieuses et sacerdotales qu'il
dirigeait vers le Seigneur, surtout dans la direction spirituelle, en-
seignant par I'exemple et la parole. Nombreux ont été les prêtres et
les religieux qu'il a formés.
f M* .à
Antoine Murpby
Naas (Irlande) le 19.5.L907,
à Ox{ord (Angleterre) le 30.72.1970, à 63 ans,
aptès 30 ans de profession.
Entré dans la Congrégation comme menuisier spécialisé, il dirigea,
après sa profession religieuse, la construction de la nouvelle et grande
école d'agriculture de §Tarrenstown (Irlande). Transféré à ce collège
d'Oxford, il passa ses dernières années au service des garçons qu'il
aidait et dirigeait par le bon exemple. Homme de bon jugement, de
coeur et d'une foi simple, ses dévotions préférées étaient la sainte Messe
et Ie chapelet.
f L*ePP. eLrotoucisa
Nerneé
(Slovénie
-
Yougoslavie)
le 25.7L.I905,
à Trstenik (Slovénie) le
22.8.7970, à 64 ans, après 45 ans de profession et J5 de sacerdoce. Il fut Directeur
pendant 3 ans.
Apôtre prometteur avec d'excellentes qualités humaines, salésiennes
et ecclésiales, il fut appelé le << pauvre Job » de la commur-ruté à cause
de sa maladie qui le ftappa et qui éteignit peu à peu son activité.
Le P. Marc Paraccbino
f " à Piano d'Isola (Asti - Italie) \\e 12.5.1924, à Rome, le 10.11.1970, à 46 ans,
après 29 ans de profession et 19 de sacerdoce.
Il savait que son état de santé le conduirait à la tombe à f impro-
viste: cela lui créa une sereine familiarité avec 7a mort et une attente
pleine de foi de celle-ci. Il remplit des charges surtout administratives

9.2 Page 82

▲back to top
-82-
qu'il sut affronter avec une forte charge humaine et avec une compréhen-
sion profonde des situations les plus variées et les plus douloureuses,
toujours prêt à accueillir avec joie et dévouement toute occasion d'apo-
stolat plus spécifiquement religieux et sacerdotal.
* | Le P. Josepb Paz
à Martinopole (Cearà - Brésil) Ie 8.6.1938, à Fottalezza (Ceatà - Brésil) Ie
26.10.7970, à 32 ans, après 13 ans de profession et 3 de sacerdoce.
Il avait commencé une fructueuse activité apostolique et éducation
quand sa vie tragiquement brisée par un accident d'automobile, devant
le Cenffe éducatif << Don Lustosa )>, son champ de travail. Sa vie
sacerdotale fut très courte, mais son souvenir durera longtemps dans
Ie coeur des confrères, des jeunes gens et des familles du quartier, grâce
à son intelligence, à sa bonté et au zèle avec lesquels i7 travaiTTa comme
Salésien.
Le P. Henri Pinci
f *- à Palestrina (Rome - Italie) Ie 8.3.7884, à Rome le 2).7.1970, à 86 ans, après
69 ans de profession et 60 de sacerdoce. Il fut Directer:r pendant 35 ans.
Il travailTa avec beaucoup de zèle durant sa vie salésienne, dans
l'école, dans la prédication et dans le ministère paroissial. Très atta-
ché à Don Bosco et à la Congrégation, bon avec tous et payé de retour
par tous, il se plaignait parce que, durant les dernières années de sa
vie, il ne pouvait plus se dépenser dans les activités spécifiquement
salésiennes.
*Le P. Nicolas Placentino
à S. Giovanni Rotondo
(Foggia
-
Italie)
le
6.5.L920,
f
à Naples (Italie) le
15.11.1970, à 50 ans, après 34 ans de profession et 24 de sacerdoce. Il fut Directeur
pendant 6 ans.
Ame bonne, forte, généreuse, constamment sereine, il sut propager
son optimisme à tous ceux qui l'approchaient. Don Bosco et Ia Congré-
gation furent la passion de toute sa vie. Il dépensa ses forces dans
rli#érentes maisons et spécialement dans celle de Naples Tarsia, en
ffavaillant avec un dévouement total et un vif amour parmi Ies jeunes
souds-muets, surtout parmi ceux qui avaient'le plus besoin d'affection
et de compréhension. Il accepta avec une résignation exemplaire, Ies

9.3 Page 83

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-83-
souffrances d'une longue et pénible maladie, en les ofirant pour les
vocations et pour les jeunes.
Le P. Augastin Rarnspott
o' à Londres (Angleterre), le 5.12.1881, t à Beckford (Angleteme) le 11.1.1971, à
89 ans, après 69 ans de profession et 62 de sacetdoce.
Notre Province d'Oxford a perdu son plus ancien confrère. I1 a
ttavailTé pendant de nombreuses années au noviciat et dans la paroisse.
Il aima la musique et ce fut un grand plaisir pour lui que de chanter
et de jouer de l'orgue pendant les cérémonies liturgiques. Sa bonté, son
optimisme créaient autour de lui un climat de sérénité et de foi qui
contribuait beaucoup à faire aimer et estimer notre Congfégation.
L*eàPB.aLkoonuyissâg(Hf.onerie) le 6.1.1900, T à Balatonfenyves (Hongrie) le 22.9.1970,
à 70 ans, après 33 ans de profession et 25 de sacerdoce.
A un âge déjà mrlr, après avoir rempli la charge de notaire communal,
ayant connu Don Bosco, il se fit salésien. Il s'adapta bientôt, avec une
humilité exemplaire, aux exigences de Ia vie commune, se distinguant
par la piété, par une obéissance prompte et une activité infatigable.
Après la suppression de nos communautés, iI gagna son pain en faisant
le veilleur de nuit pendant plus de 15 ans dans un établissement de
l'Etat. Il trouva une grande consolation dans Ia sainte messe qu'il
célébrait en privé dans sa chambre.
L* e à
P. Paul Smets
Overpelt (Belgique)
le 24.7.1885,
T à Vilrijk-Hoboken
(Belgique)
le 22.4.L970,
à 84 ans, aptès 68 ans de profession et 60 de sacerdoce. Il fut Directeut pendant
17 ans.
Il fit sa première profession, dix ans après le début de l'oeuvre
salésienne en Belgique. Véritable Salésien, il n'a épargné aucune fatigue
lorsqu'il s'est agide contribuer au développement de l'oeuvre de Don
il Bosco. Riche de bonté, rcligieux réellement pauvre et obéissant, a
occupé des postes de responsabilité, toujours prompt à rendre service
à tous. Sa vie a montré comment doit être un vrai tls de Don Bosco.
L* e à
P. François Stôglehner
Amesrait (Ausuiche) le L2.2.1904,
T
à Linz
(Austtiche)
le
3.2.1970, à 65
er's,
après 42 ans de profession et )3 de sacerdoce. I1 fut Directeur pendant 20 ans.

9.4 Page 84

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-84-
Dans le soin des âmes, il était plein de zèle et infatigable comme
Don Bosco. Il eut beaucoup de mérite comme curé et comme directeur
en tfavaillant surtout au milieu des apprentis, auprès desquels il
jouissait de grandes sympathies et avec lesquels il agissait plus en ami
qu'en supérieur. Un double infarctus mit fin, en quelques jours, à son
activité sacerdotale.
L*eàPS.taGuTilluaru4m(SelVovaagqaüeë) Ie 18.8.1887, f à Pezinok (Slovaqüe) le 1.7.L970, à g2
ans, après 60 ans de profession et 51 de sacerdoce. Il fut Dfuecteur pendant 9 ans,
Il fut un des pionniers de l'oeuvre salésienne en Slovaquie. A 19
ans, il vint en Italie pour sa formation salésienne et, en 1924, il com-
mença l'oeuvre salésienne dans sa patrie, en se transférant, avec les
aspirants slovaques, de Perosa Argentina (Turin) à §a5tfn. Il fit le voeu
de partir dans les Missions si, pendant 10 ans, l'oeuvre salésienne
s'était affermie dans son pays, et c'est ainsi que le P. Vagaë partit
il pour Ie Mato Grosso travaiTTa comme directeur et curé pendant
15 ans. Rentré dans so pays, il trouva Ia Province florissante: 13
maisons et plus de 250 confrères. Malheureusement, la dispersion brisa
tout et cela fut pour lui plus douloureux qu'un long emprisonnement
subi à 70 ans.
Le P. CandideValentini
f 'k à lawé di Villa Rendena (Trente - Italie) le 25.6.L884, à Gorizia (Italie) le
3,2.1971, à 86 ans, après 68 ans de profession et 58 de sacerdoce.
Une longue vie de ffavail, illuminée par la f.oi et la bonne conscience
d'un devoir accompli touiours avec une précision ponctuelle. Il reçut
la soutane, à Foglizzo, des mains de Don Rua, et cette rencontre fut
toujours vivante en lui tout au long de ses 68 années de vie religieuse,
comme un encouragement à la fidélité à Don Bosco. Au cours de sa
demière maladie, il laissa chez tous l'impression d'une grande sérénité;
la note caractéristique qui brilla dans toute sa vie et qu'il répandit
autour de lui en tous ceux qui I'approchèrent, ce fut cette sérénité.
Le P.UlricbVan Der Steen
" à Capelle St. Illrich (Belgique) le 5JJ906, f à Reus (Espagrre) le 28.L2.7970,
à 64 ans, après 44 ans de profession et 34 de sacerdoce.

9.5 Page 85

▲back to top
-85_
Malgré sa santé débile, il a toujours cherché àfaire du bien à ravers
des contacts personnels avec les élèves, les anciens élèves, les professeurs
laics et les Coopérateurs, touiours prompt à donner un conieil ou une
aide c'était possible. C'est ainsi que s'est erprimée sa fidélité à
Don Bosco.
Le P. G odefroid V andewinkel
* t à Neeroeteren (Limbourg - Belgique) le 72.12.1908, à Brée (Belgique) le
Il 1.71.1970, à 61 ans, après 43 ans de profession et J3 de sacerdoce. fut Directeur
pendant 17 ans,
L'année même de son ordination sacerdotale, il partit dans les Mis-
sions du Congo. Il y ttavaila comme missionnaire itinérant, occupanr
des charges de responsabilité, projetant et réalisant des constructions
nécessaires au développement des missions. Il n'a pas pu mener à terme
tous ses généreux projets, mais son dévouement pour les lépreux, pour
les plus pauvres et les plus malheureux de son troupeau a certainement
déjà reçu sa récompense.
f L*eàPll.ilGveurislluamum(HeVolalarnudeE)kle 9.6.1914, à Korbeek-Lo (Belgique) le 2.1.197L, à
56 ans, après 35 ans de profession et 27 de sacerdoce.
La majeure partie de son apostolat sacerdotal s'est exercé à Kortrijk,
il se consacra infatigablement à l'éducation des jeunes. Il se distingua
dans sa manière de traiter les anciens élèves avec cordialité et jusqu'au
bout de ses forces il voulut spécialement aider les garçons les plus
pauvres. II supporta avec sérénité les douleurs d'une grave malaüe.
L* e à
P. JosepbVâraljai
Holdogkôvaralja (Hongrie)
le 5.6.1898, t
à Boldogkôvaralja,
le7.lO.l97O,à72
àns, après 54 ans de profession et 4) de sacerdoce. II fut Directeur pendant 9 ans,
Dès sa prime jeunesse jusqu'à son dernier souffle i a Éalisé la
devise << travail et prière ». Il fut un assistant attentif et sacrifié, un
supérieur et un formateur de consciences éclairé, un confesseur in{ati-
gable et de haute spiritualité dans la direction des âmes. Sa prudence
se manifesta particulièrement durant la dernière guerre, dans I'occupa-
tion et Ia suppression de nos maisons. Il mourut, comme il le désirait
ardement, assisté par un confrère prêtre.

9.6 Page 86

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-86-
L*'abVbiéllaI
ulien V enturini
del Bosco (Padoue
-
Italie)
le
4.7.1944,
T
à
Mitan
(Italie)
le
L7.9.1970,
à 26 ars, après 8 ans de profession.
Il avait terminé sa seconde année de théologie. Bien que frappe
par un mal qui ne pardonne pas, il souhaitait vivre et il têvait à de
vastes champs d'apostolat auprès des jeunes dans les Iles Philippines,
il dépensa généreusement les affiées de son triennat pratique. Jeune,
intelligent et habile, il savait conquérir les jeunes et les conduire sur la
voie du bien; il aimait de préférence les orphelins et iI s'était totale-
ment consacré à la rédemption des pauvres.

9.7 Page 87

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