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Giovanni (s.) Bosco: Il sistema preventivo nella educazione della gioventù
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III. APPENDICE - Traduzioni edite dal 1880 al 1889
1. Doc. S — a stampa - dal Règlement des maisons de la Société de St François de
Sales. Turin, Imprimerie Salésienne 1880 (pp. 3-14).
LE SYSTÈME PRÉVENTIF
DANS L'EDUCATION DE LA JEUNESSE
J'ai été plusieurs fois invité à exprimer verbalement ou par écrit quelques
pensées sur le Système Préventif, adopté dans nos Établissements. Faute de temps,
je n'ai pu jusqu'à aujourd'hui satisfaire à ce désir qui m'a été exprimé. Voulant
actuellement faire imprimer le règlement qui jusqu'à présent a été observé sans
être écrit, je crois opportun de donner sur ce sujet, quelques indications générales
qui seront comme le sommaire d'un ouvrage que je me propose d'écrire, si Dieu
me donne assez de vie pour le terminer, et cela uniquement pour être de quelque
secours dans l'art difficile de l'Éducation de la jeunesse.
Je dirai donc, en quoi consiste le Système Préventif et pourquoi il faut l'adopter
de préférence. Je parlerai ensuite de son application pratique et de ses avan-
tages, [p. 4]
I. En quoi consiste le Système Préventif
et pourquoi faut-il l'adopter de préférence.
Il y a deux systèmes dont on a toujours fait usage dans l'éducation de la jeu-
nesse: le Système Préventif et le Système Répressif. Le Système Répressif consiste
à faire d'abord bien connaître la loi à ceux qui devront l'observer; à exercer ensuite
une surveillance rigoureuse pour connaître les transgresseurs et le cas échéant, leur
infliger les châtiments mérités. Dans ce système un Supérieur doit être sévère et
même menaçant, dans ses paroles et dans ses allures. Il évitera toujours toute fami-
liarité avec ceux qui lui sont soumis.
Le Directeur pour donner plus de force à son autorité devra se trouver rare-
ment au milieu de ses subordonnés et pour l'ordinaire, alors seulement qu'il devra
menacer ou punir.
Ce système est facile, peu pénible. Il est spécialement utile dans les casernes
militaires et en général à l'égard des personnes raisonnables, intelligentes qui doi-
vent, par elles-mêmes, être en état de connaître et de ne point oublier ce qui est
conforme à la loi ou aux autres règlements.
Tout autre, et je dirai même, tout opposé est le Système Préventif. Son but
est aussi de faire bien connaître les prescriptions et les règlements [p. J] de la
Maison. La surveillance s'exerce de telle façon que les élèves soient sans cesse sous
le regard vigilant du Directeur ou des Assistants. Ceux-ci leur parlant comme des
Pères pleins de tendresse, les dirigeant en toute occasion, leur donnant des con-
seils et les corrigeant avec amour, en un mot, mettant les élèves dans l'impossi-
bilité de commettre aucune faute.
Ce système est entièrement basé sur la raison, la piété, et l'amitié. Il exclut

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tout châtiment violent et s'efforce d'éloigner la correction même légère. Ce sys-
tème est préférable, voici encore pour quels motifs:
1. L'élève, préalablement averti n'est point humilié par les fautes qu'il com-
met, comme cela arrive quand ces fautes sont connues du Supérieur. Il ne s'irrite
pas de la réprimande qui lui est adressée, ou de la pénitence qu'on lui inflige, ou
dont on le menace. Il y a toujours dans ce système un avis affectueux qui lui est
parvenu, qui lui a fait entendre raison, qui souvent a gagné son coeur à ce point
qu'il désire presque lui-même le châtiment dont il a reconnu la nécessité.
2. Un motif plus grave encore d'employer ce système, est dans la légèreté
de la jeunesse, qui lui fait oublier, en un instant, les règlements disciplinaires et
les châtiments qu'elle peut encourir. Il arrive souvent qu'un petit enfant se rend
coupable et mérite une pénitence, sans y avoir fait attention. Ayant agi sans se
souvenir de la [p. 6] loi au moment où il la transgressait, il aurait certainement
évité cette faute, si une voix amie l'avait averti.
3. Le Système Répressif peut bien empêcher un désordre: difficilement ren-
dra-t-il meilleurs les coupables. On a observé que les jeunes gens n'oublient pas
les châtiments qu'ils ont subis et que le plus souvent ils gardent rancune avec le
désir de secouer le joug et même de se venger. Il semble parfois qu'ils n'y atta-
chent pas une grande importance, mais quiconque les observera attentivement,
pourra constater combien son terribles ces souvenirs de jeunesse. Ils oublient faci-
lement les punitions de leurs parents, mais très-difficilement celles de leurs maîtres.
Il est des enfants qui, châtiés même justement à l'époque de leur éducation, ont
accompli leur vengeance brutale jusque dans un âge avancé. Le Système Préventif,
au contraire, rend l'élève ami de son maître, en qui il voit un bienfaiteur qui le
prévient qui veut le rendre bon et le préserve de l'ennui, des châtiments et du
déshonneur.
4. Le Système Préventif rend l'élève prévoyant en ce sens, que son maître
pourra toujours lui parler le langage du coeur, non seulement pendant le temps de
l'éducation, mais aussi quand il aura quitté la maison. Le maître, ayant gagné le
coeur de son protégé, pourra exercer sur lui une grande influence, lui donner des
avis, des conseils et même le corriger alors qu'il se [p. 7] trouvera dans les emplois,
dans les fonctions de la vie civile et du commerce. Pour tout ceci et pour bien
d'autres raisons, il nous semble que le Système Préventif doit être préféré au Système
Répressif.
II. Application du Système Préventif.
L'application pratique de ce Système est entièrement basée sur cette parole
de saint Paul: Chantas benigna est, patiens est, omnia suffert, omnia sperai, omnia
s us tine t. La charité est bienveillante et patiente. Elle souffre tout, mais elle espère
tout et elle supporte tout. C'est pour cela qu'un chrétien seulement peut appliquer,
avec succès, le Système Préventif. La raison et la religion sont les instruments dont
le maître doit constamment faire usage, les enseigner à ses élèves, les mettre en
pratique lui-même, s'il veut être obéi et atteindre son but.
1. Le Directeur doit se consacrer entièrement à ceux dont il doit diriger

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l'éducation. Il ne doit jamais accepter aucune charge qui l'éloigné de sa fonction.
Il se trouvera ainsi toujours avec ses élèves, toutes les fois que ceux-ci ne sont pas
occupés ailleurs par quelque obligation étrangère et toutes les fois aussi qu'ils ne
sont pas sous la surveillance des assistants, [p. S]
2. Les maîtres, les chefs d'atelier, les assistants doivent être d'une moralité
incontestée. Ils s'appliqueront à éviter comme la peste toute sorte d'affection, d'ami-
tié particulière avec les élèves. Ils se souviendront que l'égarement d'un seul peut
compromettre toute une maison d'éducation. Il faut donc veiller à ce que les élèves
ne soient jamais seuls. Autant que possible les assistants doivent les précéder là où
ils doivent tous se réunir. Ils y demeureront jusqu'à ce que d'autres assistants vien-
nent les remplacer. Ils ne laisseront jamais les élèves dans l'oisiveté.
3. Il faut que les élèves puissent, en toute liberté, et selon leur bon plaisir,
sauter, courir, crier. La gymnastique, la musique, la déclamation, le petit-théâtre,
la promenade sont des moyens très-efficaces pour obtenir la discipline, favoriser
la moralité et la santé. Il faut seulement bien faire attention qu'en tout ceci, comme
dans les personnes qui y participent, ainsi que dans les conversations, il n'y ait
jamais rien de blâmable. « Faites tout ce que vous voulez, disait S. Philippe de Néri,
le grand ami de la jeunesse, il me suffit que vous ne commettiez aucun péché ».
4. La Confession, la Communion fréquentes, la Messe tous les jours, sont
les colonnes d'une maison d'éducation dont on veut bannir la menace et les puni-
tions. Il ne faut pas obliger les jeunes-gens à fréquenter les Sacrements, il faut [p. 9}
seulement les encourager à l'accomplissement de ce devoir et leur fournir la facilité
d'en profiter. A l'occasion des retraites, des triduums, des neuvaines, des prédica-
tions, des catéchismes, il faut avoir soin de faire remarquer la beauté, la grandeur,
la sainteté de cette religion qui nous offre si facilement, dans les Sacrements, des
moyens si utiles à la société civile, et si efficaces pour la paix du coeur et pour le
salut de l'âme. Les petits enfants resteront ainsi spontanément fidèles aux pratiques
de piété, ou bien les accompliront par leur propre volonté, avec plaisir et avec
fruit (1).
(1) Il n'y a pas longtemps un ministre de la reine d'Angleterre, visitant un institut
de Turin, fut introduit dans une vaste salle où cinqcents jeunes-gens étudiaient. Il ne put
s'empêcher d'admirer cette multitude de petits enfants observant un rigoureux silence quoi-
qu'il n'y eût personne pour les surveiller. Son admiration fut plus grande encore quand
il apprit que dans toute l'année on n'avait pas eu à regretter une seule parole de dissipa-
tion et qu'on n'avait pas eu une seule occasion de punir et même de menacer d'une puni-
tion. — Comment est-il possible dites-moi d'obtenir un tel silence, une discipline aussi par-
faite? Vous, dit'il à son secrétaire, écrivez la réponse qu'on va nous donner. — Monsieur,
répondit le Supérieur de l'Établissement, les moyens en usage parmi nous ne peuvent pas
être employés chez vous. — Pourquoi? — Parce que ce sont des secrets révélés seulement
aux Catholiques. — Quels sont ces secrets? — La Confession, la Communion fréquentes,
la Messe tous les jours bien entendue. — Vous avez parfaitement raison, nous manquons
de ces puissants moyens d'éducation. Mais n'y en a-t-il pas d'autres? — Si on ne se sert pas
de ces éléments que fournit la Religion, il faut recourir à la menace et au bâton. — Vous
avez raison! Vous avez raison! Ou la Religion, ou le bâton, je veux raconter cela à Londres. —

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5. Il faut user de la plus sévère surveillance pour qu'il n'entre jamais dans
la maison des livres mauvais ou des personnes tenant des discours honteux. Le
choix d'un bon portier est un trésor pour une maison d'éducation, [p. 10]
6. Tous les soirs, après la prière ordinaire, et avant que les élèves aillent
au dortoir, le Directeur ou celui qui le remplace, adressera à tous quelques paroles
affectueuses, un avis, un conseil sur ce que chacun doit faire ou éviter. Il aura soin
de faire remarquer des enseignements pratiques qui découlent des événements qui,
dans le cours de la journée, se seront accomplis dans la maison ou au dehors. Que
ces paroles soient courtes et ne dépassent jamais deux ou trois minutes. C'est-là la
clef de la moralité, du progrès, du légitime succès dans l'éducation.
7. Il faut fuir comme la peste l'opinion de ceux qui veulent différer la pre-
mière Communion jusqu'à un âge trop avancé c'est-à-dire jusqu'au moment où le
démon a eu tout le temps de s'emparer du coeur du jeune enfant, au préjudice
incalculable de son innocence. Dans la primitive Église on avait coutume de donner
aux tout petits enfants les hosties consacrées qui restaient [p. 11] de la Commu-
nion Pascale. Cet usage nous fait comprendre combien l'Église est désireuse que
les petits enfants soient admis de bonne heure à la Sainte Communion. Quand un
enfant sait distinguer entre le pain ordinaire et le Pain Eucharistique, quand il a
une instruction suffisante, il ne faut pas s'occuper de son âge, il faut que le Roi
des Cieux vienne régner dans cette âme bénie!
8. Les Catéchismes recommandent la Communion fréquente. Saint Philippe
de Néri conseillait de la faire tous les huit jours et même plus souvent. Le Concile
de Trente dit clairement son ardent désir de voir tous les fidèles communier
quand ils assistent à la sainte Messe. Que ce ne soit pas seulement la Communion
Spirituelle, mais la Communion Sacramentelle afin qu'on puisse retirer plus de
fruits de cet auguste et divin Sacrifice (Conc. Trid. Sess. XXII, chap. VI).
III. Utilité du Système Préventif.
On pourra objecter que ce Système est d'une application pratique difficile.
En ce qui concerne les élèves il est, remarquons-le, plus facile, plus agréable,
plus avantageux. Pour les maîtres il renferme quelques difficultés que cependant
il est aisé d'aplanir quand on se met à l'oeuvre avec zèle. Le maître est, à ce tître,
dévoué au [p. 12] bien de ses élèves: il doit donc être prêt à affronter tous les
tracas; il doit accepter tous les labeurs pour atteindre son but, qui est l'éducation
civile, morale, scientifique de ses élèves.
Aux avantages que nous avons exposés plus haut, s'ajoutent encore ceux-ci:
1. L'élève sera toujours plein de respect pour son maître. Il se souviendra
toujours avec plaisir du genre d'éducation qu'il a eu. Ses maîtres, ses autres supé-
rieurs, seront toujours à ses yeux des pères et des frères. Partout où ils vont, de
tels élèves sont ordinairement la consolation de leurs familles. Ils sont de bons
citoyens et de fervents chrétiens.
2. Quel que soit le caractère, le naturel, l'état moral d'un enfant le jour
de son admission, les parents peuvent être bien assurés que leur fils ne deviendra
pas pire, on peut même promettre avec certitude qu'il se produira quelque amé-

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lioration. Certains enfants, qui pendant longtemps furent le fléau de leurs parents
à ce point qu'on ne put les garder dans les maisons de correction, traités par ce
système ont changé de caractère, d'inclination, se sont soumis à une vie réglée, et
occupent actuellement une place honorable dans la société. Ils sont le soutien de
leur famille, l'honneur de leur pays.
3. Dans ce système, les enfants qui, par malheur, entrent dans une Maison
d'éducation avec de mauvaises habitudes, ne peuvent pas nuire à [p. 131 leurs com-
pagnons. Ceux qui sont bons ne peuvent pas subir leur fâcheuse influence, car, il
n'est pas un seul moment, pas un seul endroit ou cela soit possible. L'Assistant,
ainsi que nous le supposons, est toujours là pour prévenir le mal ou pour le
guérir immédiatement.
UN MOT SUR LES PUNITIONS
Quelle règle doit-on suivre pour imposer des punitions? Autant que possible
il faut s'abstenir des punitions; mais lorsque les punitions doivent nécessairement
être infligées, il faut encore se souvenir des règles suivantes:
1. Le maître s'efforcera de se faire aimer de ses élèves, s'il veut se faire
craindre. Il en arrive ainsi à punir en supprimant tout ce qui est affectueux, mais
c'est une punition qui excite l'émulation de l'enfant, qui l'encourage et ne le
déshonore jamais.
2. Pour les enfants tout peut servir de punition. On a souvent observé
qu'un regard sévère produit plus d'effet qu'un soufflet. Les louanges après une
bonne action, le blâme après une négligence, sont déjà une récompense ou une
punition.
3. A l'exception de circonstances très-rares, les corrections ne doivent jamais
être infligées [p. 24] en public, mais en particulier, loin des compagnons. Il faut
user encore de beaucoup de prudence et de patience, afin que l'élève comprenne
sa faute et au point de vue de la raison et au point de vue de la religion.
4. Il faut absolument éviter de frapper les élèves de quelque manière que
ce soit, de les mettre à genoux dans une attitude douloureuse, de leur tirer les
oreilles. Ces corrections et toutes celles qui leur ressemblent sont défendues par
la loi civile, elles irritent les jeunes gens et avilissent la dignité du maître.
5. Le Directeur doit bien faire connaître les règlements de la maison, les
récompenses et les punitions qui ont été établies afin que l'élève ne puisse jamais
s'excuser en disant: Je ne savais pas que ceci était commandé. J'ignorais que cela
était défendu.
Si dans nos maisons on met ce système en pratique on pourra, ce me semble,
obtenir de magnifiques résultats, sans être obligé de recourir à la colère ou aux
châtiments violents. Il y a environ quarante ans que je m'occupe des jeunes-
gens, je ne me souviens pas d'avoir donné aucune punition, et, avec l'aide de Dieu,
j'ai obtenu non seulement ce qui était d'obligation mais encore tout ce que je
désirais. J'ai même obtenu ces résultats avec des enfants dont il semblait qu'on
ne pouvait rien espérer de bon pour l'avenir.
JEAN BOSCO Prêtre.

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2. Doc. T — a stampa - dal « Bulletin Salésien » (1880, dèc.).
SYSTÈME PRÉVENTIF
SON APPLICATION - SES AVANTAGES - UNE PAROLE SUR LES PUNITIONS (*)
D'après ces industries et d'autres semblables que nous avons indiquées som-
mairement dans les chapitres précédents, nos lecteurs ont déjà pu comprendre quel
fut et quel est encore aujourd'hui le système suivi par D. Bosco, dans l'éducation
de la jeunesse. Son système, à lui, n'est pas le répressif, mais le préventif; système
dont il avait fait l'expérience avec un si heureux succès pour le bien-être moral des
jeunes gens, qu'il cherchait à le faire adopter, dans la pratique, par tous ses auxi-
liaires, maîtres et assistants. Dans une lettre qu'il écrivait, de Castelnuovo d'Asti,
au Docteur Borelli à Turin, en date du mois d'août 1846, nous y lisons, entr'autres
choses, les paroles suivantes qui cadrent parfaitement avec notre sujet: « C'est bien
que N. N. prète son assistance à l'Oratoire; mais je vous ferai remarquer qu'il
traite les enfants avec un peu de rigueur, et je sais que plusieurs d'entr'eux en ont
éprouvé du découragement. Faites en sorte que l'huile soit l'assaisonnement obligé
de toute nourriture servie dans notre Oratoire ». Pour que tous pussent bien con-
naître et suivre son système tout paternel, D. Bosco tenait souvent des conférences
auxquelles prenaient part plusieurs prêtres de Turin, entr'autres le regretté Monsei-
gneur Eugène Galletti, Evêque d'Albe, alors [p. 5 a] Chanoine à l'église du Corpus
Domini. Enfin, non content de cela, il écrivit encore brièvement sur ce même
sujet, dans le but, toujours, de montrer en quoi consistent les deux systèmes pré-
ventif et répressif, donnant les raisons pour lesquelles on doit préférer le premier,
exposant les règles à suivre pour son application, et révélant les grands avantages
qui doivent en résulter. Cet écrit si utile prit place dans le Règlement à l'usage des
Maisons Salésiennes; et nous croyons faire une chose agréable à nos lecteurs, en le
reproduisant ici pour leur propre gouverne.
« Les systèmes employés, en tout temps, dans l'éducation de la jeunesse, sont
au nombre de deux, dit D. Bosco: le Préventif et le Répressif. Ce dernier consiste
à faire connaître la loi aux sujets, et à en surveiller les transgresseurs pour leur
infliger le châtiment justement mérité. Dans ce système, les paroles et l'aspect du
Supérieur doivent toujours être sévères, et même menaçants; il doit éviter toute
familiarité avec ses subordonnés. De plus, pour accroître son autorité, le Directeur
devra se trouver rarement parmi ses sujets, seulement quand il s'agit de punir et de
menacer. Ce système est facile, peu fatiguant, et convient particulièrement à l'armée,
et en général aux personnes adultes et sensées, qui doivent être en état de savoir,
par elles-mêmes, et de se rappeler ce qui est conforme aux lois et aux autres pres-
criptions.
« Le système préventif est bien différent, et je pourrais même dire, tout opposé.
Il consiste à faire connaître les prescriptions et les règlements d'un Institut, et à
(*) Histoire de l'Oratoire de S. François de Sales. Chapitre XXI, in «Bulletin Salé-
sien », année 2ème n. 9, Décembre 1880, pp. 4b-7a.
Avec la permission de l'autorité ecclésiastique — Gérant Joseph Ferrari Sampierda-
rena — Imprimerie de S. Vincent de Paul.

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exercer ensuite, la surveillance, de telle sorte, que les élèves voient toujours fixé
sur eux l'oeil du directeur ou des assistants, qui leur parlent en pères affectueux,
qui leur servent de guide, en toute occasion, qui les conseillent et les corrigent
amoureusement; après quoi l'on peut dire: que les élèves sont mis dans l'impossi-
bilité de commettre des fautes. Ce système repose tout entier sur la raison, la reli-
gion et la bonté; aussi exclut-il toute punition grave, et cherche-t-il à rendre diffi-
ciles les punitions même légères. Il semble que ce système doive être préféré à
l'autre pour les raisons suivantes.
« I. L'élève, préalablement avisé, ne reste pas découragé à la suite des fautes
qu'il a commises, comme cela arrive lorsqu'elles sont rapportées au Supérieur. Le
jeune homme ne s'irrite pas de la correction qui lui est faite, de la punition dont
il a été menacé ou qui lui a été infligée, parce-qu'il y a toujours une parole amie
qui le raisonne, et qui, le plus souvent réussit à le persuader et à gagner son coeur,
à ce point que le coupable reconnaît la nécessité du châtiment; peu s'en faut qu'il
ne le désire même.
« II. La raison qui milite le plus en faveur de ce système, c'est la légèreté
du jeune homme qui, en un moment, oublie les règles disciplinaires et les châti-
ments dont elles le menacent. En effet, un enfant contrevient souvent à une règle
et se rend passible d'une peine, auquelles il n'avait pas même songé, dans l'instant
où il accom [p. 5 b~\\ plissait l'acte illicite, et l'on peut assurer qu'il aurait agi dif-
féremment si une voix amie l'eût averti.
« III. Le système répressif pourra bien empêcher des désordres, mais il ne par-
viendra pas à rendre les esprits meilleurs. On a fait cette observation: que les
enfants n'oublient pas les punitions qu'ils ont reçues, et, le plus souvent, ils en
conservent un dépit qui leur fait désirer de secouer le joug et d'en tirer même
vengeance. On dirait quelquefois qu'ils n'y font pas attention, mais si l'on observe
attentivement leurs allures, on reconnaîtra facilement que les réminiscences de la
jeunesse sont terribles. Ils oublient volontiers les punitions de leurs parents, mais
très-difficilement celles de leurs instituteurs. On pourrait citer quelques faits d'indi-
vidus qui, déjà parvenus à la vieillesse, se vengèrent sottement des punitions qui
leur avaient été justement appliquées au temps de leur éducation. Avec le système
préventif, au contraire, on se fait un ami de l'élève, lequel reconnaît, dans l'assistant,
un bienfaiteur qui l'avertit, qui veut lui faire du bien en cherchant à le soustraire
aux désagréments, aux punitions et au déshonneur.
« IV. Le système Préventif traite l'élève de telle manière, que l'instituteur
pourra toujours lui parler le langage du coeur, et pendant le temps de son éduca-
tion et après. S'étant gagné le coeur de son protégé, il pourra exercer sur lui un
grand empire, l'aviser, le conseiller, et même le corriger alors que celui-ci se trou-
vera dans les emplois, dans les bureaux ou le commerce.
« Pour ces raisons et beaucoup d'autres encore, il semble, disons-nous, que
le système préventif est préférable au répressif.
Ceci établi, Don Bosco parle ensuite des règles à suivre pour son application
et continue ainsi:
« La pratique de ce système s'appuie toute entière sur ces paroles de saint
Paul: Char it as patiens est, benigna est, omnia suffert, omnia sperai, omnia sustinet,
et sur ces autres, à l'adresse des parents: Pères, ne provoquez pas vos fils à la colère,

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afin qu'ils ne se découragent point. C'est pourquoi, le chrétien seulement peut appli-
quer avec succès le système préventif; car la raison et la religion sont les moyens
dont l'instituteur doit constamment faire usage, s'il veut obtenir son but. En atten-
dant, voici les principales règles pour appliquer le système en question.
« I. Le Directeur doit donner tous ses soins à ses élèves, et ne jamais accepter
d'autre charge qui puisse le distraire de ses fonctions; il doit, au contraire, se trou-
ver toujours au milieu d'eux, à moins qu'il n'en soit absolument empêché par quel-
que occupation, et qu'il n'ait été remplacé par un autre dûment autorisé à cet effet.
« II. Les maîtres et les surveillants doivent être d'une moralité à toute épreuve.
Qu'ils fuient comme la peste toute espèce d'affection ou d'amitié particulière avec
les élèves, se rappelant que l'égarement d'un seul peut compromettre un Institut
tout entier. On fera en sorte que les élèves ne soient jamais seuls, et autant que
faire se [p. 6 a] pourra, les assistants les précéderont dans le lieu où ils doivent
se réunir; ils resteront avec eux jusqu'à ce qu'ils aient été remplacés, ayant soin
que les élèves ne soient jamais inoccupés, même pendant le temps de la récréation.
« III. On donnera, à ces derniers, pleine liberté de sauter, de courir et de crier
comme il leur plaira. La gymnastique, la musique, la déclamation, le théâtre, les
promenades, sont des moyens très-efficaces pour maintenir la discipline, assurer la
moralité et la santé. Seulement, que l'on soit bien prudent dans le choix de la ma-
tière qui doit faire l'objet de ces divertissements; que les personnes qui y intervien-
dront soient honnêtes, et que les discours qui s'y tiendront, soient irrépréhensibles.
Faites tout ce que vous voudrez, disait saint Filippe de Néri, il me suffit que vous
ne commettiez pas de péché.
« IV. La Confession et la Communion fréquentes sont les colonnes qui doivent
soutenir une maison d'éducation, de laquelle on veut éloigner la menace et la férule.
Il ne faut jamais contraindre les enfants à la fréquentation des Sacrements, mais
seulement les encourager, et leur offrir la commodité d'en profiter. Ensuite, à l'occa-
sion des Exercices Spirituels, des triduum, des neuvaines, des prédications et des
catéchismes, qu'on fasse ressortir la beauté, la grandeur, la sainteté de cette Reli-
gion qui présente des moyens aussi faciles, aussi utiles à la société civile, à la tran-
quillité du coeur, au salut de l'âme, comme le sont précisément les Sacrements. De
cette façon, les enfants deviennent spontanément amoureux de ces pratiques de
piété, et ils les accompliront avec conviction et avec fruit.
« V. Qu'on soit bien attentif surtout à empêcher qu'il ne s'introduise, dans
l'Institut, de mauvais compagnons et des livres immoraux, ou des personnes qui
tiennent de mauvais discours. Le choix d'un bon portier est un trésor pour une
maison d'éducation.
« VI. Chaque soir, après les prières communes, et avant que les élèves n'aillent
prendre leur repos, le Directeur, ou celui qui le remplacera, adressera, en public,
quelques paroles affectueuses, donnant des avis et des conseils sur ce qu'il y a à faire
et à éviter; il s'étudiera à tirer ses pieuses maximes de quelques faits survenus, du-
rant la journée, dans l'Institut ou dehors; mais cette allocution ne doit pas dépasser
cinq minutes; et si elle est bien conduite, elle deviendra comme la clé de la mora-
lité et du bon succès de l'éducation.
« VII. Qu'on rejette bien loin la pernicieuse opinion de certains qui voudraient

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différer la première communion jusqu'à un âge déjà avancé, alors que le démon, le
plus souvent, a pris possession du coeur d'un jeune homme, au grand détriment
de son innocence. D'après la discipline de l'Eglise primitive, on avait coutume de
distribuer aux petits enfants les hosties consacrées qui restaient après la commu-
nion des adultes. Ceci doit nous faire comprendre comme l'Eglise aime à voir les
enfants admis, de bonne heure, à la sainte Communion. Quand un enfant sait distin-
[p. 6 b] guer entre pain et pain, et montre d'avoir une instruction suffisante, qu'on
ne regarde plus à l'âge, mais que le Souverain du Ciel vienne régner dans cette
âme bénie.
« VIII. Touchant la Communion, les catéchismes en recommandent la fréquen-
tation. Saint-Philippe de Néri conseillait de la faire, tous les huit jours, et même
plus souvent. Le Concile de Trente dit clairement, que son désir le plus ardent est,
que chaque fidèle chrétien entendant la sainte Messe, y fasse aussi la Communion,
non seulement spirituelle, mais encore sacramentelle, afin de retirer un plus grand
fruit de cet auguste et divin Sacrifice ».
L'utilité de ce système d'éducation ne peut échapper à la considération d'une
personne sensée; toutefois, pour la rendre encore plus évidente, Don Bosco poursuit:
« Quelqu'un dira que ce système est difficile dans la pratique. Je ferai obser-
ver que, du côté des élèves, il est au contraire très-facile, très-satisfaisant, et extrê-
mement avantageux. Du côté des instituteurs ensuite, il présente quelques diffi-
cultés qui disparaîtront, pour ainsi dire, si l'instituteur se met à l'oeuvre avec tout
le zèle dont il est capable. L'instituteur est un individu voué au bien de ses élèves;
dès lors, il doit être prêt à affronter toute gène, toute fatigue pour obtenir son but
qui est l'éducation civile, morale et scientifique de ses élèves. Outre les avantages
que nous avons exposés plus haut, j'ajoute encore les suivants.
« I. L'élève sera toujours plein de respect pour son instituteur, et il se rappel-
lera avec plaisir, la direction qu'il en a reçue, considérant comme autant de pères
et de frères, ses maîtres et ses autres supérieurs.
« II. Quels que soient la nature, le caractère, l'état moral d'un jeune homme, à
l'époque de son admission, les parents peuvent vivre tranquilles, sûrs que leur fils
ne deviendra pas plus mauvais; on peut même certifier qu'il s'améliorera sensible-
ment. Certains enfants qui faisaient la désolation de leurs parents, et qu'on avait
même refusés dans les maisons de correction, élevés conformément aux principes
de ce système, changèrent complètement de caractère; leur conduite devint des plus
régulières, et aujourd'hui, ils occupent des emplois honorables dans la société; ils
sont devenus le soutien de leur famille, et l'honneur de leur pays.
« III. Les élèves qui, par malheur, entreraient dans un Institut, avec de mau-
vaises habitudes, ne peuvent pas nuire à leurs compagnons. Les jeunes gens hon-
nêtes et vertueux n'ont rien à craindre non plus du contact de ces malheureux,
parceque le temps, le lieu et les occasions manquent, étant constamment assistés
et protégés ».
Dom Bosco termine son petit traité par une parole sur le punitions: « Quelle
règle doit-on suivre, demande-t-il, lorsqu'il s'agit d'infliger un châtiment? Et il
répond: Si c'est possible, qu'on ne fasse jamais usage des punitions; et si la néces-
sité demande une répression, on suivra cette ligne de conduite: [p. 7 a]
« I. Que l'instituteur, au milieu de ses élèves, se fasse aimer s'il veut se faire

1.10 Page 10

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314 Pietro Braido
craindre. Ce résultat obtenu, il n'a qu'à retirer sa bienveillance à l'élève qu'il veut
châtier; cette privation est un châtiment, mais un châtiment qui excite l'émulation,
ranime le courage sans jamais l'abattre.
« II. Les jeunes gens tiennent pour châtiment tout ce que les supérieurs font
servir à cet usage. On a observé qu'un regard peu affectueux produit, sur quelques-
uns, un effet plus grand que ne le ferait un soufflet. La louange pour une bonne
action, le blâme pour une négligence coupable, peuvent très-bien servir de récom-
pense ou de châtiment.
« III. Que les corrections et les châtiments ne se donnent jamais en public,
si ce n'est dans des cas excessivement rares, mais en particulier et loin des regards
des autres condisciples. Qu'on use ensuite de la plus grande patience pour faire
comprendre son tort à l'élève, en recourant à la raison et à la religion.
« IV. Qu'on évite avec le plus grand soin de donner des titres grossiers, de
frapper de quelque manière que ce soit, de mettre à genoux dans une attitude
douloureuse, de tirer les oreilles, et autres actes semblables, parceque ces actes sont
défendus par les lois civiles, irritent fortement les jeunes gens, et avilissent l'insti-
tuteur lui-même.
« V. Que le Directeur fasse bien connaître les règles, les récompenses et les châ-
timents établis par les règles de discipline, afin que l'élève ne puisse pas s'excuser
en disant: Je ne savais pas que cela fût comandé ou défendu.
« VI. Avant d'infliger une punition quelconque, qu'on observe bien le degré
de culpabilité de l'élève, et lorsque un avertissement suffira, qu'on ne lui adresse
aucun reproche, et si une parole de blâme est nécessaire et suffisante, qu'on n'aille
pas plus loin.
«VII. Qu'on se garde bien d'infliger un châtiment soit en paroles, soit en
faits, pendant que l'âme se trouve encore agitée; qu'on ne punisse jamais pour de
simples fautes d'inadvertence, et que les punitions soient aussi rares que possible ».
C'est par là que D. Bosco termine son traité.
Le système d'éducation que nous venons de faire connaître à nos lecteurs, suivi
par lui et recommandé dès le commencement de l'Oratoire et de l'Hospice, est le
même qui s'étudie et se pratique encore aujourd'hui dans toutes les Maisons Salé-
siennes; et nous savons que les Maisons qui fleurissent et donnent les meilleurs
fruits, sont précisément celles où ce système est le mieux connu et le plus exac-
tement suivi. Il serait à désirer qu'il fût introduit dans toutes les familles chré-
tiennes, et dans tous les établissements d'instruction, publics et privés, pour les
jeunes garçons et les jeunes filles. Alors, on ne tarderait pas à avoir une jeunesse
plus réglée dans sa conduite, et plus pieuse; une jeunesse qui serait la consolation
des familles, et qui offrirait à la société civile les plus solides garanties.

2 Pages 11-20

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2.1 Page 11

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Giovanni (s.) Bosco: Il sistema preventivo nella educazione della gioventù
315
3. Doc. U — a stampa - dal « Boletín Salesiano » (Buenos Aires, 1887).
SISTEMA PREVENTIVO (*)
SUS VENTAJAS. - UNA PALABRA RELATIVA A LOS CASTIGOS
Luégo con el objeto de que todos conociesen por completo y practicasen su
paternal sistema, D. Bosco tenia á menudo oportunas conferencias en las que toma-
ban parte unos cuantos sacerdotes Turineses, entre otros el malogrado Mons. Euge-
nio Galletti, Obispo de Alba, Canónigo entonces de la Iglesia del Corpus Domini.
Finalmente él desarrolló brevemente por escrito sus pensamientos al respecto, de-
mostrando en que consisten los dos sistemas preventivo y represivo, alegando las
razones por las cuales es preferible el primero, enseñando de paso su aplicación
práctica y encareciendo sus grandes ventajas. El precioso opúsculo vio ya la luz
pública en el Reglamento de las Casas Salesianas y nosotros creemos hacer cosa
agradable á nuestros lectores reproduciéndolo aquí para su norma y gobierno.
« Dos, dice D. Bosco, son los sistemas usados hasta ahora en la educación de
la juventud, el Preventivo y el Represivo. El sistema Represivo consiste en dar à
conocer la ley à los súbditos, y luego vigilar para conocer los violadores, y aplicarles
toda vez que el caso lo requiera, el castigo merecido. Según este sistema el Superior
debe ostentar siempre un continente severo y hasta amenazador, evitando toda fami-
liaridad con los dependientes. Ademas, para avalorar cada vez mas su autoridad,
deberá el Director dejarse ver raras veces entre sus sujetos y por lo regular, solo
cuando se trata de reprender y amenazar. Un tal sistema es fácil, menos trabajoso
y más provechoso en la milicia y si queremos también en general entre las perso-
nas adultas y juiciosas que deben de por sí hallarse ya en grado de conocer lo que
està conforme con las leyes y demás prescripciones. Diverso, y casi diriamos dia-
metralmente opuesto, es el sistema Preventivo, como que consiste en dar á conocer
las prescripciones y los Reglamentos de un Instituto y en seguida proceder de tal
suerte que la mirada del Director y de los asistentes pasee, por decirlo así, de con-
tinuo sobre los alumnos, habiéndoles como padres amorosos, sirviéndoles de guia
en toda eventualidad, aconsejándoles, corrigiéndolos; en una palabra, colocando á
los alumnos en la imposibilidad de cometer faltas. Este sistema descansa entera-
mente sobre la razón, la religión y la caridad; por consiguiente excluye todo castigo
[p. 119 bl violento, eliminando en lo posible los castigos leves. Parece que este
sistema es preferible por los motivos siguientes:
(*) Boletín Salesiano. Año XI. N. 9 - Setiembre 1887.
Dirección - en el Colegio Pio IX de Artes y Oficios, Buenos Aires (Almagro).
Historia del Oratorio de S. Francisco de Sales. Capitulo XXI.
...Sistema preventivo. — Sus ventajas. — Una palabra relativa á los castigos, pp. 117b-
120b — incompleto: ...reinar en aquella alma bendita.
Tip. y Enc. del Colegio Pio IX de Artes y Oficios - Buenos Aires-Almagro.
AVISO Por resolución de la Dirección general del Boletín Salesiano éste no se impri-
mirá ya en Buenos Aires sino en Turin, desde donde se enviará a los señores Cooperadores.

2.2 Page 12

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316
Pietro Braido
1. El alumno preventivamente avisado no queda envilecido por las faltas come-
tidas, como acontece toda vez que estas se relatan al Superior. El niño no se re-
siente por la corrección ni por el castigo amenazado ó aplicado, porque hay siem-
pre una palabra amigable que razonando, logra las más veces persuadirle y ganar
su corazón, de manera que el delincuente conoce la necesidad del castigo y hasta
cierto punto lo desea.
2. El motivo principal es la volubilidad del niño que en un instante olvida
las reglas disciplinarias, y las penas decretadas contra los infractores. Así es como
con frecuencia un alumno quebranta una regla y se hace acreedor á un castigo
cuando en el punto de la acción no reparaba absolutamente ni en la una ni en el
otro, y hubiera indubablemente obrado mejor si una voz bienhechora le hubiese
amonestado.
3. El Sistema Represivo podrá impedir desórdenes pero dificilmente llegará
á mejorar los individuos. Es una triste verdad acreditada por la experiencia que
los niños no olvidan los castigos recibidos y por lo común guardan allá en el fondo
del corazón un sentimiento rencoroso unido al deseo de sacudir el yugo y hasta de
tomar venganza. Parece que á veces no piensan en ello, pero la mirada excrudiña-
dora de un educacionista experto, expiando sus palabras, sus gestos, sus movimien-
tos podrá convencerse de que son terribles las reminiscencias de la juventud. Se
olvidan facilmente los castigos de los padres, pero con mucha dificultad los de los
preceptores. Ejemplos hay en la historia de algunos que vengaron brutalmente ciertas
puniciones sufridas con razón en el tiempo de su educación juvenil. Por el con-
trario, el sistema Preventivo, cautiva la amistad del alumno, que en el asistente
reconoce un bienhechor que le avisa, que quiere hacerle virtuoso, librarle de los
disgustos, de los castigos y de la deshonra.
4. El Sistema Preventivo trata al alumno de tal suerte que el educacionista
podrá hablarle siempre con el lenguaje del corazón, durante el tiempo de la edu-
cación y después de ella. Con un sistema semejante el educacionista, ganándose el
corazón de su protegido podrá ejercer sobre él un ascendiente benéfico, avisarlo,
aconsejarlo, {p. 120 a"} y corregirlo también cuando más tarde se hallará en los
empleos, en los oficios y en el comercio.
« Por estas y otras muchas razones parece que el Sistema Preventivo debe pre-
ferirse al Sistema Represivo ».
Dn. Bosco habla en seguida de la aplicación de dicho sistema y continúa:
« La práctica del Sistema Preventivo está apoyada sobre las palabras de S.
Pablo que dicen Chantas patiens est, benigna est, omnia suffert, omnia sperai,
omnia sustinet: y también sobre estas otras dirigidas á los padres de familia: padres
no provoqueis la ira de vuestros hijos á fin de que no caigan en el desaliento. Por
lo dicho se comprenderá que solo el cristiano puede aplicar con éxito el sistema pre-
ventivo. Razón y religión son los medios de que debe valerse constantemente el
educacionista si quiere alcanzar su objeto. Ele aquí por lo tanto las principales
reglas prácticas del sistema en cuestión:
1. El Director debe consagrarse por completo á la educación, y nunca hacerse
cargo de asuntos que le obliguen á ausentarse ó desentenerse como quiera de su
oficio; antes bien debe hallarse con sus alumnos siempre que estos estén libres de
sus tareas, á menos que haya quién los asista debidamente.

2.3 Page 13

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Giovanni (s.) Bosco: Il sistema preventivo nella educazione della gioventù
317
2. Los maestros y asistentes deben ser de una moralidad á toda prueba. Empé-
ñense en evitar cual peste, toda clase de afecciones ó amistades particulares con los
alumnos, recordando que el extravio de uno solo puede comprometer irremedia-
blemente un Instituto de educación. Tómense las debidas precauciones para impedir
que los niños se encuentren solos en cualquier tiempo y lugar.
Por cuanto es posible los asistentes precédanlos en el lugar donde deben reu-
nirse; entreténganse con ellos hasta que otros vengan á vigilarlos; y no los dejen
nunca aislados ó inertes ni en el tiempo mismo del recreo.
3. Concédase amplia libertad de saltar, correr, vocear à gusto. La gimnástica,
la música, la declamación, el teatrito, los paseos son medios eficacisimos para obte-
ner la disciplina, fomentar la moralidad y la salud corporal. Cuídese empero de
escoger con tino y buen gusto la materia del entretenimiento, de no admitir á él,
sino á personas honestas y velar para que carezcan enteramente de peligro los
discursos que tendrán lugar durante la función. Haced [p. 120 b~¡ todo lo que os
guste, decía el grande amigo de la juventud S. Felipe Neri, con tal que no pequéis;
esto me basta.
5. La frecuente confesión y la frecuente comunión son las dos columnas que
deben sustentar un edificio educativo donde no se quiere que domine la amenaza
y la férula. No se obliguen nunca á los niños á la frecuencia de los Santos Sacra-
mentos, limitándose á excitarlos y ofrecerles comodidad de acercarse á ellos. En
ocasión de Ejercicios Espirituales, triduos, novenas, predicaciones y catecismos, apro-
véchese la oportunidad de hacer resaltar la belleza, la grandeza, la santidad de
aquella Religión, que presenta medios tan fáciles, tan útiles para el bienester de la
Sociedad, para la tranquilidad del corazón, para la salvación del alma, cuales son
justamente los Santos Sacramentos. De tal manera los niños como atraidos por
una especie de imán hacia estas prácticas de piedad, las cumplirán expontáneamente,
por convicción y con fruto.
6. Todas las noches, después de las oraciones comunes y antes que los alumnos
se retiren al descanso, el Director ó quien hace sus veces, dirija en público algunas
palabras afectuosas, dando algún aviso ó consejo respecto á las cosas que deben
hacerse ú omitirse; vea de sacar las máximas de tal ó cual hecho acontecido en el
día en el Oratorio ó fuera de él; pero su platiquita nunca exceda los cinco minutos.
Este sermoncito hecho con tino y con acierto, es como si dijésemos, la llave de la
moralidad y del buen éxito de la educación.
7. Téngase por funesta y pestífera la opinion de aquellos que quisieran diferir
la primera Comunión á una edad demasiado avanzada, cuando ya el demonio ha
tomado posesión del corazón de un niño con daño incalculable de su inocencia.
Según la disciplina de la Iglesia primitiva, solían darse á los niños las hostias consa-
gradas que sobraban de la comunión de los adultos. Esto prueba hasta la evi-
dencia el deseo que tiene la Iglesia de ver á los niños admitidos á la santa comu-
nión. Cuando un niño sabe hacer distinción entre el pan eucarístico y el pan ordi-
nario, y revela suficiente instrucción, ya no sé repare en la edad y venga sin
demora el Soberano celestial á reinar en aquella alma bendita[...] (*)
(*) Nonostante le ricerche compiute non si è riusciti a rintracciare copia del fascicolo
del « Boletín Salesiano » dove apparve l'ultima parte del testo.

2.4 Page 14

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318
Pietro Braido
4. Doc. V — a stampa - dal « Boletín Salesiano » (Barcelona, 1889).
SISTEMA PREVENTIVO (*)
A fin de que todos conocieran perfectamente su sistema y lo siguiesen Don
Bosco hacía frecuentes conferencias sobre la materia, á las cuales asistían varios
sacerdotes de Turin; entre ellos Mons. Eugenio Galletti Obispo de Alba, canónigo
entonces de la iglesia de Corpus Domini. Escribió además brevemente sobre él, de-
mostrando en que consista, aduciendo las razones para preferirlo, enseñando la apli-
cación práctica y manifestando sus grandes ventajas. Este escrito vio ya la luz
pública en el Reglamento para las Casas Salesianas; y creemos que nuestros lecto-
res celebrarán conocerlo.
« Dos son los sistemas usados en todos los tiempos para la educación de la
juventud: el sistema represivo y el preventivo. El sistema represivo consiste en
dar á los subditos la ley y vigilar en seguida para conocer á los transgresores é
infligirles el merecido castigo.
Conforme á este sistema las palabras y el aspecto del superior deben ser siem-
pre severos y hasta amenazantes, procurando evitar toda familiaridad con los edu-
candos. Además el Director para dar mayor valor á su autoridad raras veces deberá
hallarse entre aquellos y por lo general tan sólo cuando se trata de castigar ó
amenazar.
Este sistema es fácil, menos fatigoso y particularmente cómodo en la milicia
y en general entre las personas adultas y maduras que deben encontrarse en cir-
cunstancias de saber y recordar lo que es conforme á la ley y demás prescripciones.
Diverso ó mejor dicho opuesto á este es el sistema preventivo, el cual consiste
en hacer conocer las prescripciones y reglamentos de un instituto y luego usar de
tal vigilancia que los alumnos esten siempre bajo la vista del Director ó de los
asistentes, quienes les hablen como amorosos padres, les sirvan de guía en toda
circunstancia, los aconsejen y corrijan con el mayor afecto, esto es, en una palabra,
poner ã los escolares en la imposibilidad de faltar. Este sistema se apoya en la razón,
en la religión, en el amor. Por lo tanto excluye todo castigo violento y procura
alejar hasta la sombra del más ligero. Este sistema parece preferible por las razones
siguientes:
I. El alumno preventivamente amonestado no se siente abatido por las faltas
en que incurre, como sucede cuando es denunciado al Superior; no se agria por
las correcciones y castigos, porque es siempre una palabra amiga la que le trae á
razón, le persuade y le gana el corazón de tal modo que el culpado conoce la nece-
sidad del castigo y casi lo desea, [p. 120 a]
(*) Boletín Salesiano. Año IV. N. 10 Octubre de 1889, pp. 118-120; N. 11 Noviembre
de 1889, pp. 130-131.
Historia del Oratorio de S. Francisco de Sales. Capítulo XXI. En busca de pan. —
Contraveneno. — Exhortación de la tarde. — Sistema Preventivo (p. 118 ss.).
Turin - Buenos Aires - LIBRERIA SALESIANA - Sarriá (Barcelona).

2.5 Page 15

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Giovanni (s.) Bosco: Il sistema preventivo nella educazione della gioventù
319
II. La razón más esencial es la movilidad juvenil, que en un momento olvida
el reglamento disciplinar y la pena con que le amenaza; así el niño á menudo apa-
rece culpado y merecedor de un castigo en que no pensó y que por cierto habría
evitado al aconsejarlo una voz amiga.
III. El sistema represivo podrá impedir los desórdenes; pero difícilmente con-
seguirá corregir á los delincuentes. Se ha observado que el joven siempre recuerda
el castigo padecido, conserva cierta amargura, desea sacudir el yugo y tomar ven-
ganza. Y sus reminiscencias son terribles. De la corrección impuesta por sus padres
no hace memoria; de la del educador difícilmente se olvida; y hasta siendo justa,
algunos ha habido que aun en la vejez vengaron castigos impuestos de niños. No
ocurre esto con el alumno preventivamente educado. En alumno ve en su asistente
más que un amigo un afectuoso bienhechor que le advierte, se empeña en hacerle
bueno, librarle de disgustos, castigos y deshonras.
IV. El sistema preventivo trata al alumno de modo que el educador le pueda
hablar con el lenguaje del corazón, tanto al educarle como después de educado;
ganándole el corazón ejercerá grande imperio sobre él, amonestarle, aconsejarle y
corregirle aun cuando se haya ya ocupado en un empleo, oficio ó comercio.
Por estas y otras muchas razones parece que el sistema preventivo merezca
la preferencia sobre el represivo ».
Don Bosco pasa en seguida á hablar de su aplicación, y dice:
« La práctica de este sistema confírmase por las palabras de san Pablo: La cari-
dad es benigna, paciente, todo lo sufre, todo lo espera, todo lo soporta. No provo-
quéis á ira á vuestros hijos á fin de que no se desalienten. Por lo tanto únicamente
el cristiano puede aplicar con éxito el sistema preventivo. La razón y la religión
son los medios que debe constantemente emplear el educador si quiere conseguir
su fin. Hé aquí por lo tanto las principales reglas para la aplicación de dicho sistema:
I. El Director debe consagrarse enteramente á sus educandos, sin distraerse
jamás en otras ocupaciones que lo alejen de su oficio. Mas aún: debe encontrarse
con ellos siempre que no se hallen sujetos á alguna ocupación, salvo que estén bien
atendidos por otros.
II. Los maestros y asistentes han de ser de reconocida moralidad, debiendo evitar
como la peste todo afecto ó amistad particular con los alumnos. Recuérdese que la
indiscreción de uno solo puede comprometer á todo un instituto. Procúrese que
los alumnos jamás se encuentren solos. Los asistentes, en cuanto es posible, deben
precederles en todas partes y entretenerse con ellos hasta [p. 120 b} que otros los
remplacen, empeñándose en que nunca ni aun en la hora de recreo esten ociosos.
III. Dése amplia libertad de saltar, correr, gritar cuanto se quiera. La gimnás-
tica, la música, la declamación, el pequeño teatro, los paseos son eficacísimos medios
disciplinares, tan útiles á la moral como á la salud. Atiéndase solamente que sea
bien escogida la materia de la representación, honestas y nó peligrosas las personas
que en ella intervengan. Haced lo que queráis, decía el grande amigo de la juven-
tud san Felipe Neri; á mi me basta que no pequéis.
IV. Columnas de tal edificio son la confesión y la comunión frecuente, sin obli-
gar á ello de ningún modo á los niños, y tan sólo alentándolos y dándoles las como-
didades que convenga. En los Ejercicios Espirituales, triduos, novenas, predicaciones

2.6 Page 16

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320 Pietro Braido
y catequismos dése á conocer la belleza, la grandeza, la santidad de la religión que
tan fáciles y útiles medios ofrece para el bienestar social, la tranquilidad del corazón,
la salvación del alma, como son los santos Sacramentos. De esta manera los niños
aprenderán á estimar estas prácticas de piedad y se acercarán con convicción y
con fruto.
V. Úsese gran vigilancia para impedir que en el instituto se introduzcan com-
pañeros ó libros perjudiciales. Un buen portero es un tesoro en una casa de edu-
cación, [p. 130 b]
VI. Todos los días, después de las oraciones de la noche y antes que los alum-
nos vayan á acostarse, el Director ú otro en su lugar, hágales una afectuosa exhor-
tación en público, recomendándoles lo que deben hacer ó evitar, deduciendo alguna
máxima de los sucesos ocurridos en el día, en casa ó fuera de ella; pero sin que tal
discurso pase de cinco minutos. Esta exhortación, bien hecha, es como la llave de
la moralidad y del buen éxito de la educación.
VII. Deséchese la pestífera opinión de quien quisiera diferir la primera comu-
nión para una edad en que por lo regular el demonio se ha adueñado ya del corazón
de un niño con incalculable daño de la inocencia. Según disciplina de la Iglesia
primitiva se solía dar á los niños que aun no habían llegado al uso de la razón las
hostias restantes á la comunión de los adultos. Esto manifiesta cuan grande interés
tiene la Iglesia en que ninguno demore en recibir á Nuestro Señor. Desde que un
niño distingue la diferencia entre pan y pan y tiene la instrucción indispensable, sin
atención á la edad, reine pronto en su bendita alma el Celeste Soberano, [p. 131 a}
VIII. Respecto á la comunión, los catecismos recomiendan la frecuencia. San
Felipe Neri aconsejaba hacerla al menos cada ocho días. El Concilio de Trento cla-
ramente expresa el vivo deseo de que todo fiel cristiano al oír la santa Misa haga
á la vez la comunión, no sólo espiritual sino sacramental, á fin de que se obtenga
mayor fruto de este augusto y divino Sacrificio ».
La utilidad de este sistema de educación no puede ocultarse á una persona
sensata. No obstante, para mejor manifestarla, Don Bosco añade:
« No faltará quien diga que este sistema es de difícil aplicación. Yo observo
que de parte de los alumnos es el más fácil, satisfactorio y ventajoso. Por lo que
toca á los educadores presenta cierta dificultad, que se disminuye cuando lo abrazan
con todo celo. El educador es un individuo consagrado al bien de sus alumnos; por
lo tanto debe estar pronto á soportar todo sacrificio, toda fatiga para alcanzar su
fin, que no es otro que la civil, moral y científica educación de sus alumnos. A las
ventajas enumeradas agrego las siguientes:
I. El alumno será respetuoso con su educador y recordará siempre con placer
la dirección recibida, considerando como padres y hermanos á sus maestros y demás
superiores.
II. Cualquiera que sea el carácter, la índole, el estado moral de un niño, al
entrar en colegio, sus padres pueden vivir seguros de que su hijo no podrá empeo-
rar, y se puede confiar ciertamente en que se obtendrá algún mejoramiento.
Algunos niños que eran la desolación de sus padres y habían llegado á ser
hasta despedidos de casas correccionales, atendidos en seguida según los principios
de este sistema, cambiaron de índole, de carácter, regularizaron su vida, ocupan al

2.7 Page 17

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Giovanni (s.) Bosco: Il sistema preventivo nella educazione della gioventù
321
presente honrados oficios en la sociedad y son el sostén de la familia y orgullo del país.
III. Los alumnos que llegasen á entrar en un instituto con deplorables costum-
bres no podrían dañar á sus compañeros; ni los buenos recibir de ellos perjuicio
alguno, no habiendo tiempo, lugar, ni oportunidad, como quiera que están siempre
afectuosamente asistidos y protegidos ».
Don Bosco concluye con una palabra sobre los castigos: « ¿Qué regla seguir
sobre los castigos? pregunta. Si es posible, contesta, no se use jamás de ellos. En
caso de necesidad tengase presente:
I. El educador procure hacerse amar si quiere hacerse temer. De este modo una
omisión de benevolencia es un castigo; pero un castigo que estimula alienta y no
hace perder la vergüenza.
II. Para los niños castigo es lo que se hace servir como tal. Una sola mirada
suele lp. 131 b] producir en algunos más impresión que un palmetazo. El aplauso
por una buena acción, la censura por una omisión voluntaria pueden perfectamente
servir de premio ó castigo.
III. Salvo rarísimos casos, las correcciones y castigos no tengan lugar en
público, sino privadamente y lejos de la vida de los compañeros; debiendo además
usarse de la mayor prudencia y paciencia para que el alumno comprenda su falta
contra razón y religión.
IV. El dar apodos, el maltratar de cualquier modo, el arrodillar en dolorosa
posición, el tirar las orejas y otros actos semejantes deben evitarse absolutamente:
prohibidos son por la ley civil, irritan en gran manera á los niños y desdoran al
mismo educador.
V. El Director dé bien á conocer las reglas, los premios y castigos establecidos
á fin de que el alumno no pueda excusarse diciendo: No sabía que esto fuese man-
dado ó prohibido.
VI. Antes de imponer un castigo considérese bien el grado de culpabilidad
del niño, y bastando una amonestación, no se use una reconvención ni se vaya más
lejos.
VII. Jamás se castigue con palabras ó hechos estando el ánimo agitado; jamás
las faltas de simple inadvertencia; ni tampoco con demasiada frecuencia ».
Hasta aquí Don Bosco.
Tal sistema usado y recomendado por él desde los comienzos del Oratorio y
Asilo es el mismo que hasta hoy se practica en todas las Casas Salesianas; y nos
consta que las que más florecen son aquellas en las que es mejor conocido y obser-
vado. Sería de desear que no demorase en introducirse en todas las familias cristia-
nas, en todos los institutos de educación pública y privada. No se tardaría entonces
en tener una juventud más morigerada y piadosa, una juventud que sería el con-
suelo de las familias y un valioso sostén para la sociedad civil.