Ta main, Seigneur, nous a donné des signes… 


Ta main, Seigneur, nous a donné des signes… 






N° 30 – décembre 2002

Vice- Province Salésienne « Notre Dame d’Afrique »

Afrique Tropicale - Equatoriale

B.P. 1607 - Yaoundé – Cameroun

Tél. (237) 222.22.21 Fax : (237) 222.22.51. E-mail :< ans.yde@refinedct.net >

















EDITORIAL



Nous avons vécu de beaux moments ensemble, nous avons partagé la passion pour la mission et nos inquiétudes pour la violence montante… nous étions à Brazzaville, au milieu d’une guerre meurtrière qui aura laissé des traces indélébiles dans tout le pays, mais surtout dans la région du Pool.


Une apparente paix était revenue au pays, mais la violence n’avait pas tellement diminué. Cette violence aura eu raison de sa vie. Oui, mon frère Jean Guth, a été martyrisé et assassiné, au milieu des siens qu’il a tant aimé. Connaissant Guth par sa grande qualité spirituelle, je suis sûr qu’il a pardonné à ses bourreaux. Il a voulu rester fidèle à un peuple qu’il avait aimé, à Kindamba et Mayama, mais que la violence avait profondément divisé.


Son franc-parler et sa non-concession aux velléités des ravisseurs, conduits par un pasteur protestant fou, l’ont emmené lentement à la torture et à la mort. Mais je sais que Jean, comme me disait un de ses confrères, s’est préparé consciemment à la mort. Il était de la trempe des martyrs, un amoureux de la mission de nouvelles frontières, un marcheur infatigable, un connaisseur de la montagne et de toute la région, qu’il parcourait à pied inlassablement pour annoncer une vérité d’Amour qui valait plus que toutes les guerres.


Des guerres stériles, dévastatrices, folles… Mais Jean menait une autre guerre… Celle de la dignité des paysans toujours méprisés… sa lutte était une espèce de lutte contre l’idolâtrie de tous bords… Il savait que la classe paysanne est toujours laissée pour compte dans tous les systèmes politiques. Il a toujours dénoncé les faux dieux, annoncés dans les promesses de la classe politique, ces dieux avec « des yeux qui ne voient pas », ces promesses qui font miroiter un avenir impossible…


Alors Jean a décidé de faire l’option définitive de rester avec ce peuple malmené par le gouvernement qui avait effacé toute trace de vie possible par les attaques d’hélicoptères mais malmené aussi par la guerrilla, les ninjas, une sorte d’avortons n’ayant ni toit ni loi, des gens qui terrorisent encore aujourd’hui leur propre peuple.


A l’approche de la célébration de la Nativité du Christ, ma pensée s’envole vers le Seigneur qui continue à nous « faire signe » d’une façon forte par les témoignages de vie, une vie qui est plus forte que la mort. Comme le P. Jean Guth, et le P. Anselmo qui vient de nous quitter, d’autres continueront la lutte pour la justice et pour la non-violence, au nom de ce Prince de la Paix.


La naissance de l’enfant de Bethléem met dans notre cœur la conviction d’un avenir meilleur pour tous les pauvres et humbles de la terre. Bienheureux ceux qui luttent pour la justice, car ils posséderont la terre promise en partage… !


Jean, aimé de Dieu, l’Amour est pour toujours avec toi… Gloria in Excelsis Deo…!


1 Bonne fête de Noël à tous. Bien fraternellement…

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