CAMEROUN - YAOUNDE


CAMEROUN - YAOUNDE

N° 12 – février 2001


Vice-Province Salésienne "Notre Dame d'Afrique"

Afrique Tropicale - Equatoriale

B.P. 1607 - Yaoundé – Cameroun

Tél. (237) 22.22.21 Fax : (237) 22.22.51. E-mail :< ans.yde@refinedct.net >

EDITORIAL


« PUISQU’IL EST AVEC NOUS PAR CE TEMPS DE VIOLENCE »


Ce mois de janvier 2001 et les semaines précédentes auront été marquées pour beaucoup par l ‘attente de la nomination du nouveau président des USA. Sa prise de pouvoir a eu lieu curieusement le même jour où le pays a institué une fête nationale à la mémoire de celui qui aura marqué définitivement la lutte pour l’égalité des races, le pasteur Martin Luther King.


Quand nous voyons la facilité avec laquelle on utilise la violence pour imposer la loi (politique, sociale ou religieuse), nous ne pouvons pas rester indifférents comme éducateurs de jeunes, c’est-à-dire de ceux qui devront diriger les sociétés de demain. Et nous devons mettre aussi en question la violence qui existe en chacun de nous.

Les échos de la semaine de « célébrations pour l’unité des chrétiens », me fournissent l’occasion d’exprimer ma conviction qu’en plus de la prière, il faut nécessairement mettre en route des actions qui permettent à nos jeunes et à nous-mêmes de désamorcer la violence de chaque jour. Nous avons à travailler avec toutes les autres confessions chrétiennes et tous les hommes de bonne volonté pour une éducation à un amour non-violent.


Connaissez-vous Jean et Hildegarde Goss ? Non ? J’ai eu l’occasion de participer à un séminaire de formation à la non-violence à Brazzaville, dirigé par Hildegarde Goss. Cette femme a su nous transmettre en dix jours d’exercices de groupe, ce qui est sa lutte quotidienne pour montrer que  « la non-violence, c’est la vie ». Hildegarde est mère de deux enfants. Son mari est ancien cheminot. Sans autre bagage que l’amour qu’ils tiennent de leur foi chrétienne, ils donnent ce témoignage de la non-violence, la « force qui fait vivre ».


Sans doute la fête de Don Bosco, que nous célébrons ces jours, pourra nous permettre de reconnaître en notre fondateur un « exemple » à imiter de non-violence et de douceur dans l’éducation des jeunes.


Bonne fête et bonne route pour entamer ce chemin de la « non-violence créatrice » au milieu de nos œuvres.


Fraternellement, votre confrère,Miguel Angel Olaverri, sdb.

A YAOUNDE , LA CLOTURE NATIONALE DU JUBILE

Eucharistie fervente et colorée. Fête d’un peuple.


La clôture du Jubilé de l’Eglise du Cameroun a eu lieu le dimanche 7 janvier 2001 sur le plus vaste espace de Yaoundé, le boulevard du 20 mai, sous les fenêtres de la Maison Provinciale. Pendant près de cinq heures, plusieurs salésiens et salésiennes ont participé à cette très belle liturgie, avec un nombreux clergé et des communautés venus de tout le pays.


Des ministres et des parlementaires sont là. La Conférence épiscopale qui a inauguré les jours précédents le magnifique sanctuaire marial de Mvolyé est au complet. Le cardinal Tumi, archevêque de Douala préside la liturgie. A la tribune officielle, face à lui, le Ministre de l’Administration Territoriale avec qui il a eu un sérieux différend il y a quelques semaines, pour protéger des vies humaines. Mais depuis, des rencontres ont permis un dialogue avec des représentants du pouvoir. Plusieurs observateurs notent positivement pour le pays, ces efforts de renouveau et de réconciliation qu’apporte avec lui le Jubilé, même si de nombreux aspects restent encore bien fragiles.


Quelque 15 000 personnes dessinent un immense rectangle autour du podium central. La liturgie se déroule très belle. Etincelante féerie de chorales, de processions animées des plus belles danses religieuses de toutes les régions et des multiples folklores du vieux pays. Mgr Cornelius Esua Fontem, président de la Conférence épiscopale prononce l’homélie.


En des termes solidement appuyés sur la Parole de Dieu, il lance de vigoureux appels à tous pour bâtir une société respectueuse de l’homme, loin de toute corruption, de toute lutte tribale ou ethnique. Il souligne les invitations bibliques à construire un monde de justice avec des salaires convenables, des possibilités de vie décente pour tous, une répartition équitable des biens, et un refus très net de toute exclusion.


La prière de l’assemblée se poursuit recueillie et joyeuse avec des trouvailles d’expression, où se mêlent harmonieusement bible, poésie, et souci de présence au monde. La marche rythmée de l’Evangéliaire restera dans toutes les mémoires. Quatre jeunes prêtres précédés de chœurs de danse, s’avancent en de légers balancements, portant sur leurs épaules une petite tente fermée de soies colorées. Ils arrivent devant l’autel. Une fillette, aux allures de gracieuse petite reine, sort alors de l’habitacle, tend l’évangéliaire au Cardinal, et du haut de sa plate-forme, lui jette des fleurs. Christian, cardinal Tumi, prend l’enfant dans ses robustes mains sous les ovations de la foule. Suite au texte d’Isaïe (60, 1-6) écouté peu auparavant en trois langues, tous revoient maintenant en images, ce long cheminement sur de lointaines et mystérieuses terres orientales, d’une reine célèbre et « de tous les gens de Saba » qui, dans des cortèges de chars ornés des plus belles étoffes et des soies les plus riches, viendront, comme hier les rois mages, « proclamer eux aussi les louanges du Seigneur. »


En ce dimanche de l’Epiphanie se clôture le Jubilé historique 2000. L’Eglise du Cameroun apporte à l’Eglise universelle sa créativité artistique et missionnaire, sa convivialité souriante et fraternelle au delà des ethnies et du tribalisme, son souci d’authentiques démarches de Justice et de Paix. Oubliant un instant ses lourds problèmes, le pays tout entier proclame ses espérances.


JB Beraud, Yaoundé, 10 janvier 2001







1 Sortie communautaire SDB-FMA

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