CG25|fr|Documents 5

Message de S. S. Jean Paul II

pour le d�but du 25e Chapitre g�n�ral



Tr�s chers fils de don Bosco !


141.


1.�� C'est avec une grande affection que je m'adresse � vous, qui �tes venus des cinq continents pour participer au xxve Chapitre g�n�ral de votre Institut. C�est le premier du troisi�me mill�naire et il vous offre l�occasion de r�fl�chir sur les d�fis de l'�ducation et de l'�vang�lisation des jeunes, d�fis auxquels les sal�siens d�sirent r�pondre, en suivant les traces de leur fondateur saint Jean Bosco. Je souhaite que ce Chapitre soit pour vous un temps de communion et de travail fructueux, au cours duquel vous puissiez partager l'ardeur qui vous unit dans votre mission aupr�s des jeunes, tout comme l'amour pour l�Eglise et le d�sir de vous ouvrir � de nouvelles fronti�res apostoliques.

Aujourd�hui notre pens�e se tourne spontan�ment vers le regrett� Recteur majeur, le P�re Juan Vecchi, r�cemment disparu apr�s une longue maladie, offerte � Dieu pour toute la Congr�gation et sp�cialement pour cette Assembl�e capitulaire. Tandis que je remercie le Seigneur pour le service qu'il a rendu � votre famille religieuse et � l'Eglise, ainsi que pour le t�moignage de fid�lit� �vang�lique qui l�a toujours caract�ris�, je vous assure de ma pri�re sp�ciale d�intention pour son �me. C�est maintenant � votre tour de continuer l'�uvre qu'il a accomplie avec succ�s, dans le sillage de ses pr�d�cesseurs.

Les �ducateurs attentifs, les accompagnateurs spirituels comp�tents que vous �tes, sauront aller � la rencontre des jeunes qui aspirent � � voir J�sus �. Vous saurez les conduire avec une douce fermet� vers des objectifs exigeants de fid�lit� chr�tienne. �Duc in altum! �. Que ce soit aussi le mot d�ordre du programme de votre Congr�gation, qui, � travers cette Assembl�e capitulaire, encourage tous ses membres � un nouvel �lan courageux de son action �vang�lisatrice.


142.


2.Vous avez choisi comme th�me du Chapitre: �La communaut� sal�sienne aujourd'hui �. Vous �tes bien conscients de devoir renouveler vos m�thodes et vos modalit�s de travail, pour qu�apparaisse clairement votre identit� � sal�sienne � dans les mutations actuelles des situations sociales, qui exigent �galement, entre autres, l'ouverture � la contribution de collaborateurs la�cs, pour partager avec eux l'esprit et le charisme laiss�s en h�ritage par don Bosco. L'exp�rience des derni�res ann�es a mis en lumi�re les grandes opportunit�s d�une telle collaboration, qui permet aux diff�rents membres et groupes de votre Famille sal�sienne de grandir dans la communion et de d�velopper un dynamisme apostolique et missionnaire commun. Pour vous ouvrir � la collaboration avec les la�cs, il est important de bien d�finir l�identit� sp�cifique de vos communaut�s: qu'elles soient des communaut�s, comme le voulait don Bosco, rassembl�es autour de l'Eucharistie et anim�es par un amour profond pour la Tr�s Sainte Vierge Marie, pr�tes � �uvrer ensemble, partageant le m�me projet �ducatif et pastoral. Des communaut�s capables d'animer et d�engager les autres avant tout par l�exemple qu�elles donnent.


143.


3.�� De cette mani�re, don Bosco continue � �tre pr�sent parmi vous. Il vit � travers votre fid�lit� � l'h�ritage spirituel qu'il vous a laiss�. Il a marqu� son �uvre d�un style singulier de saintet�. Et c�est de saintet� dont a d�abord besoin le monde d�aujourd'hui! De fa�on opportune le Chapitre g�n�ral veut donc reproposer avec courage, comme principale r�ponse aux d�fis du monde contemporain, de � tendre vers la saintet� �. Il s'agit en d�finitive moins d'entreprendre des activit�s et des initiatives nouvelles, que de vivre et de t�moigner de l'Evangile sans compromis, afin d�encourager � la saintet� les jeunes que vous rencontrez. Sal�siens du troisi�me mill�naire! Soyez des ma�tres et des guides passionn�s, des saints et des formateurs de saints, comme le fut saint Jean Bosco.

Essayez d��duquer les jeunes � la saintet�, en exer�ant cette p�dagogie de la saintet� joyeuse et sereine qui vous est propre et qui vous distingue. Soyez accueillants et paternels, sachant en toute occasion demander aux jeunes par votre propre vie: � Veux-tu devenir saint? � Et n'h�sitez pas � leur proposer la � haute mesure � de la vie chr�tienne, en les accompagnant sur la route d'une adh�sion radicale au Christ, qui, dans le discours sur la montagne, proclame: � Vous donc, soyez parfaits comme votre P�re c�leste est parfait � (Mt 5, 48).

Votre histoire est riche en saints, dont un grand nombre sont des jeunes. Sur la � Colline des b�atitudes � des jeunes, comme vous appelez aujourd�hui le Colle Don Bosco o� naquit le saint, j�eus la joie, lors de ma visite du 3 septembre 1988, de b�atifier Laura Vicu�a, jeune sal�sienne chilienne que vous connaissez bien. D'autres sal�siens sont en chemin vers cette destination: il s�agit de deux confr�res, Artemide Zatti et Luigi Variara, et d�une Fille de Marie Auxiliatrice, s�ur Maria Romero. Chez Artemide Zatti, on reconna�t la valeur et l'actualit� du r�le du coadjuteur sal�sien; dans le P. Luigi Variara, pr�tre et Fondateur, se manifeste une r�alisation suppl�mentaire de votre charisme missionnaire.


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4.�� Vous �tes appel�s � vous unir � ce groupe de saints et de bienheureux sal�siens, d�j� nombreux, vous qui �tes engag�s � suivre les traces du Christ, source de saintet� pour tout chr�tien. Faites en sorte que toute votre Congr�gation resplendisse de saintet� et de communion fraternelle.

Au d�but de ce mill�naire, le grand d�fi de l'Eglise consiste, comme je l'ai rappel� dans la Lettre apostolique Novo millennio ineunte, � � faire de l'Eglise la maison et l'�cole de la communion � (n� 43). Pour que l�apostolat porte des fruits de bien, il est indispensable que les communaut�s vivent dans un esprit de r�elle fraternit� mutuelle. Pour faire avancer un projet �ducatif et pastoral unique, il est n�cessaire que toutes les communaut�s soient li�es par un solide esprit de famille. Que chaque communaut� soit une v�ritable �cole de foi et de pri�re ouverte aux jeunes, o� l�on partage leurs attentes et leurs difficult�s, et o� l�on r�ponde aux d�fis auxquels les adolescents et les jeunes doivent faire face.

Mais o� se trouve le secret de l'union des c�urs et de l'action apostolique, sinon dans la fid�lit� au charisme? Gardez donc les yeux toujours tourn�s vers don Bosco. Il vivait tout entier en Dieu et recommandait l'unit� des communaut�s autour de l'Eucharistie. Ce n'est que du Tabernacle que peut jaillir cet esprit de communion qui devient source d'esp�rance et d'engagement pour chaque chr�tien.

Que l'affection pour votre P�re continue � vous inspirer et � vous soutenir. Son enseignement vous invite � la confiance mutuelle, au pardon quotidien, � la correction fraternelle, � la joie du partage. Voil� la route qu'il a parcourue, et sur laquelle vous, aussi, pouvez attirer les fid�les la�cs, en particulier les jeunes, � partager la proposition �vang�lique et vocationnelle qui vous unit.


145.


5.Comme vous le voyez, ce Message aussi parle souvent des jeunes. Ce lien qui unit les sal�siens � la jeunesse n'a rien d��tonnant. Nous pourrions dire que les jeunes et les sal�siens marchent ensemble. Votre vie, tr�s chers amis, se d�roule en effet au milieu des jeunes gens, comme le voulait don Bosco. Vous �tes heureux parmi eux, et eux jouissent de votre pr�sence amicale. Dans vos � maisons � ils se trouvent bien. N�est-ce pas l� l�apostolat qui vous caract�rise partout dans le monde ? Continuez d�ouvrir vos institutions en particulier aux jeunes gens pauvres, pour qu�ils s�y sentent � chez eux � et b�n�ficient de l�efficacit� de votre charit� et du t�moignage de votre pauvret�. Accompagnez-les dans leur insertion dans le monde du travail, de la culture, de la communication sociale, en promouvant un climat d�optimisme chr�tien dans le cadre d'une conscience claire et forte des valeurs morales. Aidez-les � �tre � leur tour des ap�tres aupr�s de leurs amis et des jeunes de leur �ge.

Cette action pastorale exigeante vous met au contact de nombreuses r�alit�s concr�tes dans le domaine de l'�ducation des nouvelles g�n�rations. Soyez pr�ts � offrir g�n�reusement votre contribution aux diff�rents niveaux, en collaborant avec ceux qui �laborent les politiques �ducatives des pays o� vous vous trouvez. D�fendez et promouvez les valeurs humaines et �vang�liques: du respect de la personne � l'amour pour le prochain, en particulier envers les pauvres et les laiss�s-pour-compte. �uvrez afin que la r�alit� multiculturelle et multireligieuse de la soci�t� d'aujourd'hui tende vers une int�gration toujours plus harmonieuse et plus pacifique.


146.


6.�� Tr�s cher fils de don Bosco, c�est � vous qu�est confi� le devoir d'�tre des �ducateurs et des �vang�lisateurs pour les jeunes du troisi�me mill�naire, appel�s � �tre des �sentinelles de l'avenir �, comme je leur ai dit � Tor Vergata, � l'occasion de la journ�e mondiale de la jeunesse de l'an 2000. Marchez � leurs c�t�s, en les soutenant par votre t�moignage personnel et celui de votre communaut�. Que la Sainte Vierge vous accompagne, elle que vous appelez par le beau nom de Marie Auxiliatrice. � la suite de don Bosco, confiez-vous toujours � elle, proposez sa d�votion � ceux que vous rencontrez. Avec son aide on peut faire beaucoup; d�ailleurs, don Bosco aimait � r�p�ter que c�est � Elle que votre Congr�gation doit tout.

Le Pape vous exprime sa satisfaction pour votre engagement apostolique et �ducatif et il prie pour vous, pour que vous puissiez continuer � marcher dans une pleine fid�lit� � l'Eglise et en �troite collaboration entre vous. Que don Bosco et tout le groupe des saints et des bienheureux sal�siens vous guident.

J�accompagne ces v�ux d�une B�n�diction apostolique sp�ciale, que je vous envoie, membres du Chapitre g�n�ral, ainsi qu�aux confr�res pr�sents � travers le monde et � toute la Famille sal�sienne.


Du Vatican, le 22 f�vrier 2002, f�te de la Chaire de saint Pierre.


Joannes Paulus II


(L�Osservatore Romano, �d. fran�aise, n� 10, 5 mars 2002, p. 5)



ANNEXE 2


Intervention du cardinal Eduardo Mart�nez Somalo

Pr�fet de la Congr�gation

pour les Instituts de vie consacr�e

et les Soci�t�s de vie apostolique


147.


1.�� Il m'est particuli�rement agr�able d'�tre parmi vous pour vous exprimer, une fois de plus, la participation sinc�re du dicast�re de la vie consacr�e et la mienne propre, � l'exp�rience de foi et de disponibilit� � la Volont� de Dieu qu�est en train de vivre votre Congr�gation.

C'est une exp�rience riche de gr�ce.

Si l'�v�nement du Chapitre g�n�ral est un don de l'Esprit Saint qui nous ouvre et nous engage � la V�rit� et � la Charit�, le t�moignage de la vie et de la mort de votre Recteur majeur, le P. Juan Vecchi, exprime de fa�on admirable le charisme de Don Bosco: �tre pr�ts, avec une conscience sereine, � vivre et � donner sa vie, comme Dieu le veut, pour les jeunes, sp�cialement les plus pauvres, en vivant la r�alit� du �d�j� et pas encore � dans un filial abandon � la volont� du P�re. Cette profondeur spirituelle, qui s'exprime dans la simplicit� de la vie et dans la confiance en Dieu, me para�t caract�riser l�orientation de la formation que, ces derni�res ann�es, le Recteur majeur a d�velopp�e dans votre Congr�gation. Le P. Vigan�, lui aussi, dont nous gardons toujours le souvenir, durant toute sa f�conde existence et dans sa derni�re maladie, avait parcouru ce chemin dans le style o� il avait v�cu: la charit� pastorale pour les jeunes.

Dans ma pri�re et dans la c�l�bration eucharistique, j�ai souvent uni ces deux grands animateurs de la Famille sal�sienne, � qui nous confions aujourd'hui le xxve Chapitre g�n�ral qui s�ouvre aujourd�hui.

Je suis heureux de saluer tous les participants et, en particulier, le vicaire g�n�ral, le R�v. P. Van Looy qui, avec le Conseil g�n�ral, a exerc� durant ces mois la responsabilit� de la conduite de la Congr�gation avec une affection de fils et une attention diligente aux d�sirs, exprim�s et devin�s, du Recteur majeur; je salue la sup�rieure g�n�rale des Filles de Marie Auxiliatrice, le responsable des Coop�rateurs, des Anciens �l�ves et tous les groupes religieux et la�cs qui, a divers titres, sont pr�sents et ne manqueront pas d�apporter leur propre contribution pour que la Famille sal�sienne continue � r�pondre, avec l�empressement et la proph�tie de Don Bosco, aux attentes de l'Eglise, avec l'aide et la protection de Marie Auxiliatrice.


148.


2.�� Vous allez commencer le premier Chapitre g�n�ral des sal�siens du troisi�me mill�naire que le Saint-P�re a d�fini: � un vaste oc�an dans lequel s'aventurer, comptant sur le soutien du Christ [...]. Le Christ, contempl� et aim�, nous invite une nouvelle fois � nous mettre en marche � (NMI 58).

Nous avons r�cemment v�cu des moments exceptionnels de gr�ce et de mis�ricorde durant le jubil� de l'an 2000. Certes personne n�est rest� indiff�rent au t�moignage de charit� pastorale et d�exigeante spiritualit� que Jean Paul II a v�cu avec les jeunes. C'est une page d'histoire qui vous concerne: tandis qu'elle r�v�le les plus profondes attentes des jeunes, elle nous indique avec clart� que, lorsque le jeune se sent aim�, malgr� les lacunes de son �ge et les conditionnements de la soci�t�, il vise haut.

Quelle aurait �t� la r�action Don Bosco s�il avait pu �tre pr�sent comme l�un de nous � ces journ�es, et comment aurait-il repens� l�engagement pastoral qui caract�rise la communaut� fraternelle et s��panouit dans l�accueil des jeunes, visages du Christ jeune, mais tant de fois d�figur�? Dans les Actes de Conseil g�n�ral que vous m'avez envoy�s, votre regrett� Recteur majeur souligne en ces termes ce que d�sirent les sal�siens du monde entier: � L�objectif du CG25 n�est pas tant ce que la communaut� et les confr�res doivent encore faire pour les jeunes, mais ce qu�ils doivent �tre et vivre aujourd�hui pour eux et avec eux � (ACG 372). Rt il explique: � Il s�agit d�effectuer une �valuation de notre vie communautaire avec l�esprit et la m�thode du discernement �vang�lique, pour d�couvrir les modalit�s de fraternit� sal�sienne capables de r�pondre aux exigences de l�imitation du Christ et de la mission � (ib.).


149.


3.�� Si la r�flexion sur la vie fraternelle, en fonction de la marche � la suite du Christ et de la mission est le point central de votre Chapitre, et si vous voulez faire un discernement dans l'esprit de l'�vangile, il devient essentiel que chacun approfondisse toujours davantage son contact vivant, sinc�re et existentiel avec le Christ, la Parole de Dieu et l�Eucharistie. Alors, l'assembl�e capitulaire pourra vraiment arriver � un discernement �vang�lique sur l�identit� de la fraternit� sal�sienne et sur ses lignes d'action. Dans ce sens le Chapitre g�n�ral devient une grande occasion de formation qui met en disposition d'�coute r�ciproque, respectueuse et capable de confiance, et aide � approfondir cette humilit� qui est la voie royale vers la v�rit�. Il provoque avant tout le discernement personnel sur la coh�rence avec laquelle chacun vit sa propre cons�cration � Dieu dans le style sal�sien; il �claire la r�flexion sur la pastorale des jeunes qui exige une profonde capacit� pour discerner ce qu�il est bon de laisser tomber ou de revoir, et ce qui doit �tre confirm� et renforc�; il ouvre avec �quilibre et participation authentique � une inculturation harmonieuse; il confirme une fois de plus dans l'esprit de Don Bosco l'engagement de susciter chez le jeune la volont� de devenir un honn�te citoyen et un bon chr�tien. En m�me temps, il nous rend attentifs, comme il l�a �t� lui-m�me, aux r�els besoins des jeunes, aux changements de la soci�t� et aux perspectives d'avenir.

N'oublions pas que Don Bosco a travaill� parmi les jeunes au temps de la premi�re r�volution industrielle, quand ils �migraient, seuls, vers la ville et �taient exploit�s par le travail en noir sans aucun contrat pour les prot�ger de quelque fa�on. Une vie qui fatalement les mettait dans une condition de d�sorientation facile, et Don???�?u Bosco, vous le savez bien, eut l�exp�rience directe des effets d�sastreux du milieu carc�ral sur les mineurs.


150.


4.�� L�Eglise a la joie de souligner que votre Institut a une forte influence parmi les jeunes et, par cons�quent, sur l'avenir de la soci�t� et de l�Eglise. Certainement la mission que Don Bosco a v�cue et vous a transmise requiert une grande sensibilit� �ducative et une bonne dose de courage, pour aller � la rencontre des jeunes et partager avec eux leurs probl�mes et leurs attentes, leurs moments de refus et leur facile enthousiasme qui se dissipe souvent dans le n�ant. Ils vivent dans un milieu contradictoire, superficiel et qui, en m�me temps, pr�sente de fa�on convaincante la conqu�te facile et une comp�titivit� qui rejette le faible et se fonde sur l�argent. Mais il y a aussi la pr�sence d�un souffle nouveau et pur de forces jeunes qui se compromettent pour le bien. Ils sont � les sentinelles du matin � qui scrutent l'aurore d'une nouvelle soci�t�. Le Saint-P�re a su voir en eux l'esp�rance que Paul VI d�j� gardait dans son c�ur: ils sont les messagers de la civilisation de l'amour. Comment ne pas croire profond�ment en cette r�alit� pour l�accompagner par la pri�re et le sacrifice, afin qu�elle vive peu � peu parmi nous? Ainsi a v�cu Don Bosco!

C�est une merveilleuse tradition que vous mettez en pratique dans toutes les parties du monde. L�Eglise est heureuse du bien que vous faites et vous en remercie. Comment ne pas rappeler non plus le f�cond apostolat que vous exercez dans le monde de la culture par vos Universit�s, par la promotion correcte des masse-m�dias, par votre d�vouement dans les missions, les paroisses, les �coles professionnelles pour pr�parer les jeunes � un travail digne et honn�te ?


151.


5.�� Il ne faut pas sous-estimer aujourd'hui la difficult� commune � tous les Instituts: la raret� des vocations. Cela demande � beaucoup de fr�res de prolonger leur propre d�vouement m�me lorsque, bien qu�avec le c�ur jeune de Don Bosco, les forces ne r�pondent plus avec promptitude. On saisit alors, avec peine, le foss� entre les g�n�rations qui rend plus difficile la relation avec les jeunes. Il y a une grande diff�rence de mentalit�, de langage, de go�ts, de choix qui influent sur le quotidien, sur la fa�on de sentir les probl�mes, de jouir, de prier, de juger, de vivre ensemble. Cela risque parfois de rendre p�nible la communication malgr� la bonne volont�. Ce n'est qu'alors que la foi dans la Parole nous fait croire et vivre la charit� patiente, douce, qui esp�re tout et excuse tout, qui ne recherche pas l�avantage personnel, mais croit dans les jeunes d'aujourd'hui parce que Dieu les aime. On vit alors un des moments les plus sublimes de l'offrande de soi-m�me dans la charit� pour la gloire de Dieu et le salut des jeunes. La charit� que saint Paul c�l�bre dans la lettre aux chr�tiens de Corinthe, est la grande force, irrempla�able, dans l'exp�rience de l'�ducation. Ce n'est pas par hasard que Don Bosco r�p�tait � vos premiers confr�res: � Il faut que les jeunes non seulement soient aim�s, mais qu�ils se sentent aim�s �. Il avait bien compris que le jeune, m�me le plus r�fractaire, finit par c�der devant l'amour patient qui, malgr� tout, esp�re tout.

L�influence de l��ducation va jusqu'o� arrive l'amour; quand il est remplac� par la norme, les gestes eux-m�mes sont priv� d��me. C'est pourquoi, � celui qui lui demandait de d�finir son syst�me �ducatif, Don Bosco r�pondait d�un seul mot: � Mon syst�me �ducatif ? La charit�! � (MB V, 381). C'est la seule route qui ouvre � l'annonce du Christ.


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6.�� Jean Paul II nous offre l'�valuation de l'authenticit� de notre foi: � Celui qui a vraiment rencontr� le Christ ne peut le garder pour lui-m�me, il doit l�annoncer, [�] toutefois dans le respect d� au cheminement toujours diversifi� de chaque personne et dans l�attention � l��gard des diff�rentes cultures � (NMI, 40).

Annoncer le Christ par sa vie personnelle, cela exige certainement qu'elle soit soutenue par � un amour nourri par la Parole et par l�Eucharistie, purifi� par le Sacrement de la R�conciliation, soutenu par la pri�re pour l�unit�, don de l�Esprit � ceux qui se mettent � l��coute ob�issante de l�Evangile � (VC, 42). Alors la communaut� fraternelle peut vraiment se d�finir, comme le dit la lettre apostolique Vita consecrata, � un espace humain habit� par la Trinit� � (VC, 41) et � un lieu th�ologal o� l'on peut faire l'exp�rience de la pr�sence mystique du Seigneur ressuscit� � (VC, 42). Elle sera un milieu f�cond o� les jeunes se sentiront non seulement accueillis, mais d�sir�s pour partager ensemble leurs probl�mes et leurs esp�rances dans un dialogue ouvert et sinc�re.

Chers sal�siens, le Chapitre est comme un chantier o� beaucoup de projets se mettent au point, s'harmonisent et s'�tudient pour proposer � toute la Congr�gation un chemin de nouveaut� de vie dans la fid�lit� au charisme. Au c�ur de cette communion fraternelle, il y a toujours l�Esprit Saint qui marque la route, coordonne, inspire la meilleure fa�on de r�aliser la saintet� des fils de Don Bosco et des jeunes. Mais tous sont appel�s � contribuer parce qu�� chacun est confi� le bien commun.

Cela arrive aussi dans vos communaut�s. Chaque jeune que vous recevez est un projet unique de l'amo???�?uur de Dieu, qui vous est confi� dans le concret de l'histoire. Vous �tes appel�s � donner vie et espace au souffle de l'Esprit qui est en lui. Qui conduit? Le CHRIST,de qui nous devons toujours partir. Il nous accompagne � travers sa Parole et le don de l'Eucharistie. En regardant vers Lui, nous entrevoyons Don Bosco qui, le premier, vous a ouvert cette route de nouveaut�, en la mesurant � son propre temps dans ses modalit�s, mais en s�inspirant de la Charit�, r�alit� �ternelle et valable pour tous les temps.


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L�Eglise a confiance en vous !

L'Eglise attend beaucoup de vous, fils de Don Bosco!

Permettez-moi de vous rappeler les paroles que Jean Duvalet, un des premiers collaborateurs de l'Abb� Pierre, a dites aux jeunes sal�siens: � Vous n'avez qu'un seul tr�sor: la p�dagogie de Don Bosco. Risquez tout le reste, mais sauvez sa p�dagogie ! Vingt ann�es de minist�re que j�ai pass�es dans la r��ducation des jeunes, m'obligent � vous dire: vous �tes responsables de ce tr�sor devant l'Eglise et devant le monde �.


Rome, 25 f�vrier 2002.



ANNEXE 3


Discours du vicaire du Recteur majeur

le P. Luc Van Looy

� l�ouverture du CG25



-Eminence R�v�rendissime Cardinal Mart�nez-Somalo,

-Tr�s chers Cardinaux Alfons Stickler, Antonio Maria Javierre et Ignacio Velasco,

-Fr�res Archev�ques et Ev�ques,

-S�urs et Fr�res repr�sentants de la Famille sal�sienne,

-Chers confr�res capitulaires,


154.


Au d�but du 25e Chapitre g�n�ral de la Soci�t� de saint Fran�ois de Sales, je suis heureux de vous adresser � tous un salut cordial et reconnaissant. Je vois dans votre pr�sence une preuve d�affection pour notre Congr�gation et de participation � l�un des actes les plus importants de sa vie, � savoir le Chapitre g�n�ral.

Je remercie M�re Antonia Colombo, Sup�rieure g�n�rale des Filles de Marie Auxiliatrice, et tous les responsables des divers groupes de la Famille sal�sienne ici pr�sents: le Coordinateur central des Coop�rateurs, le Pr�sident mondial des Anciens �l�ves, la Responsable centrale des Volontaires de Don Bosco, les Sup�rieurs et les Sup�rieures de Congr�gations religieuses et les Responsables des groupes et associations reconnus au sein de la Famille sal�sienne. Votre pr�sence solidaire nous fait sentir les liens qui nous unissent en une seule Famille, la Famille de Don Bosco.

Et � vous, chers confr�res qui venez des diff�rentes Provinces diss�min�es dans le monde, j�exprime ma bienvenue cordiale et fraternelle. Je sais que vous �tes venus pour travailler, pour faire une forte exp�rience de mondialit� et pour pr�parer l�avenir de la Congr�gation.


Je voudrais tout d�abord consacrer une pens�e reconnaissante et affectueuse au P. Juan Vecchi, que le Seigneur a appel� � lui il y a un mois. Nous gardons encore tous le souvenir vivant de son aimable paternit�, de sa sagesse, de sa force dans le gouvernement de la Congr�gation, et de son t�moignage personnel de foi et d�acceptation sereine de la volont� de Dieu durant sa longue maladie. La Congr�gation et la Famille sal�sienne se sont retrouv�es � ses c�t�s durant cette p�riode, pour s�unir tous en pri�re autour du coadjuteur Art�mide Zatti. Le P. Vecchi a commenc� et dirig� la marche???�?u de pr�paration pour ce Chapitre g�n�ral: nous sommes s�rs que, du haut du ciel, il nous aidera � le mener � bon terme.

Ces derni�res ann�es, la canonisation de Mgr Versiglia et du P. Caravario, ainsi que la b�atification des jeunes patronn�s polonais et des martyrs espagnols ont stimul� toute notre Famille vers un � haut degr� de la vie sal�sienne ordinaire � (cf. NMI, 31), et la prochaine b�atification du P. Louis Variara, de s�ur Maria Romero et de M. Art�mide Zatti placera encore une fois les saints et la saintet� au centre de toute le Famille sal�sienne.


1. La marche post-conciliaire


155.


Le th�me de ce Chapitre g�n�ral se situe dans un parcours qui traverse en se d�veloppant toute la p�riode post-conciliaire. Apr�s avoir r�fl�chi globalement sur notre identit� sal�sienne (CG20) et approfondi quelques-uns de ses aspects, comme l��vang�lisation des jeunes, le Syst�me pr�ventif, l�animation de la communaut� et le profil des confr�res (CG21), nous sommes arriv�s � la promulgation des Constitutions r�nov�es au CG22 en 1984.

Ensuite nous avons centr� notre attention sur la marche � faire avec les jeunes pour les �duquer � la foi et dans la foi (CG23). Nous avons relev� la n�cessit�, pour cela, d�une communaut� qui se r�nove sans cesse, p�n�tre de fa�on plus active dans le monde des jeunes par un saut de qualit� pastorale, et devient, en m�me temps, noyau animateur de la communaut� �ducatrice et pastorale et des diverses branches de la Famille sal�sienne.

Le CG24 a repris ce dernier point: associer les la�cs � notre esprit et � notre mission, et il a trac� le nouveau r�le de la communaut� religieuse sal�sienne au sein de la communaut� �ducatrice et pastorale (CEP) et dans l��laboration de son projet �ducatif et pastoral (PEPS).

Les CG23 et CG24 ont ainsi montr� la communaut� sal�sienne comme point de convergence. Car c�est de son bon fonctionnement que d�pendent en grande partie la qualit� de t�moignage, l�impact apostolique et la f�condit� de la Congr�gation. C�est la communaut� des religieux sal�siens qui a la t�che d��tre � sel de la terre et lumi�re du monde � par ses diverses �uvres et activit�s.

Suivant ce � fil rouge �, le CG25 veut � pr�sent �valuer les pas effectu�s � la lumi�re du dernier Chapitre g�n�ral, en approfondir les indications non suffisamment re�ues et donner impulsion au travail d�j� en route de r�novation de la communaut�. Il entend ainsi relancer la communaut� comme l�atout majeur dans l��vang�lisation des jeunes dans le nouveau mill�naire.

Ce th�me ne d�tourne pas nos yeux de nos destinataires ni des la�cs qui collaborent avec nous. Comme l�a �crit le P. Vecchi dans sa lettre de convocation:

� L�objectif du CG25 n�est pas tant ce que la communaut� et les confr�res doivent encore faire pour les jeunes, mais ce qu�ils doivent �tre et vivre aujourd�hui pour eux et avec eux. Le regard va avant tout vers ce que nous sommes et vivons pour avoir une action plus efficace, au point de vue �vang�lique, en faveur des destinataires de notre mission � (Vers le 25e Chapitre g�n�ral, ACG 372, p. 13).

La communaut� sal�sienne, par cons�quent, constituera donc le point focal du CG25. Celui-ci a en outre la t�che d�achever l�orientation pratique du CG24 (n� 191) � propos des structures de gouvernement, et d��lire le nouveau Recteur majeur et les membres du Conseil g�n�ral qui conduiront la Congr�gation durant les six prochaines ann�es.


2. Le th�me du CG25 face aux d�fis d�aujourd�hui


156.


Le th�me du Chapitre, � la communaut� sal�sienne aujourd�hui �,se subdivise en quatre points:

La vie fraternelle,

Le t�moignage �vang�lique,

La pr�sence animatrice parmi les jeunes,

L�animation de la communaut�.

Les diff�rents Chapitres provinciaux ont r�fl�chi sur ces points, � partir de l�exp�rience des communaut�slocales, pour cerner quelques probl�mes d�importance particuli�re que la Commission pr�-capitulaire a jug� bon de signaler, comme, par exemple:

��� Le besoin de renforcer la vie de la communaut� selon l�Esprit, c�est-�-dire de cr�er les conditions pour que les confr�res jouissent d�une intense exp�rience de l�amour du Christ qui les porte � une vie profond�ment fraternelle, � un d�vouement total � la mission pour les jeunes et � un t�moignage attirant des valeurs �vang�liques;

��� La n�cessit� de rendre la communaut� religieuse plus capable d�inspirer la communaut� �ducatrice et pastorale pour susciter en elle la communion, l�enthousiasme et un solide sentiment d�appartenance;

��� La difficult� de faire face aux exigences r�elles de la mission, vu la diminution de nos forces et le d�s�quilibre qui en r�sulte entre le volume de travail et le personnel disponible;

��� Le vieillissement et la raret� des vocations qui rendent plus lourde la vie de communaut� et risquent de porter obstacle � la marche future de la mission.

C�est entre autres sur ces aspects de la vie communautaire que le Chapitre g�n�ral est appel� � indiquer des pistes s�res et motiv�es pour relancer la communaut� au d�but de ce mill�naire, en rappelant la recommandation fr�quente de Don Bosco: �Nous avons choisi d�habiter ensemble [litt.: in unum]. Cela veut dire in unum locum, in unum spiritum, in unum agendi finem � [en un m�me lieu, avec le m�me esprit, avec le m�me but � atteindre] (MB IX, 573).

Mais l�id�e de choisir ce th�me ne vient pas seulement de la conscience que nous avons de certaines faiblesses ou lacunes dans le profil de notre vie communautaire religieuse, mais de plusieurs d�fis � une �chelle beaucoup plus large.


157.


La culture d�aujourd�hui


En premier lieu le d�fi vient de la culture d�aujourd�hui. Vivre et annoncer la foi est devenu difficile dans le monde la�cis�, o� les gens s��loignent de fa�on progressive et silencieuse de la foi comme d�une chose sans gu�re d�importance pour la vie quotidienne.

La valeur �ducative et religieuse de la famille ayant diminu� de fa�on consid�rable, et l�Eglise �tant de plus en plus consid�r�e comme une institution �trang�re � la soci�t� moderne, les jeunes qui grandissent dans les milieux la�cis�s ont des difficult�s � comprendre le vocabulaire religieux et s�habituent � choisir par eux-m�mes leurs crit�res de conduite et le sens � donner � leur vie, sans se r�f�rer � des valeurs religieuses ni, souvent, �couter les conseils des adultes proches d�eux. De nos jours, la cr�dibilit� de l�Eglise fait aussi l�objet d�attaques des moyens de communication qui soulignent, � tort ou � raison, certaines faiblesses ou erreurs morales de religieux et de pr�tres.

L��cole aussi nous interpelle fortement, surtout dans les pays o� elle est en voie de r�forme. Le Syst�me de Don Bosco donne une place centrale � la personne et � son �ducation int�grale, alors que nous constatons aujourd�hui, sur le terrain scolaire, que la pr�occupation porte presque uniquement sur l�instruction, sans s�occuper tellement de la formation ni de l�accompagnement de la personne. L�enseignement de la religion tend en outre � avoir de moins en moins de poids, d�o� l�affaiblissement in�vitable de la formation int�grale du jeune et de sa capacit� de d�velopper une culture personnelle.

Il s�agit aujourd�hui de trouver le moyen de surmonter ces barri�res physiques, psychologiques et culturelles, pour rejoindre aussi les jeunes les plus �loign�s et les aider � arriver � la foi au Christ. Ce ne seront pas d�abord les mots ni les raisonnements qui leur ouvriront cette route, mais le t�moignage d�une communaut� qui vit sa foi en J�sus Christ, trouve en elle sa coh�sion et la rend visible dans la joie et la transparence.


Cette charge spirituelle conduit la communaut� de foi � d�passer le morcellement et l�individualisme et � vivre en amiti� fraternelle et en collaboration, au point de devenir attrayante et �vang�lisatrice, comme l�indique le document sur la Vie consacr�e:


� En effet, la vie de communion devient un signe pour le monde et une force d�attraction qui conduit � croire au Christ [�]. De cette mani�re, la communion s�ouvre � la mission, elle se fait elle-m�me mission �(VC, 46).


Le m�me amour pour le Christ conduit aussi � accueillir les autres et � se donner � eux avec g�n�rosit�. Aux jeunes en premier lieu, par une pr�sence active et amicale parmi eux, et ensuite aux la�cs qui travaillent avec nous et aux membres des diverses branches de la Famille sal�sienne, par une communion faite d�exp�riences de projets �tudi�s avec eux, de participation responsable et de formation ensemble, � au point de devenir une exp�rience d�Eglise, r�v�latrice du dessein de Dieu � (Const., 47).

Etant signe, la communaut� devient aussi une �cole de foi qui trouve le courage et la cr�ativit� pour montrer son visage chr�tien et sait donner un go�t et une direction � la vie de ses destinataires.


158.


Expansion g�ographique et insertion

Le fait de la globalisation, ainsi que celui de lalocalisation qui en d�rive, souligne la n�cessit� d�un �quilibre entre l�unit� du charisme et le pluralisme de ses formes.

Il exige de donner plus de poids � la valeur de la fraternit� qu�aux diff�rences d�ethnie, de langue etc. de fa�on que nos communaut�s, ouvertes aux diverses cultures, deviennent un vrai cadeau � l�Eglise et � la soci�t�. Notre pr�sence sur tous les continents, en 128 pays, nous aide � avoir une vision mondiale de notre charisme et � observer le mouvement g�ographique de la vie de l�Eglise et des vocations. Tandis qu�elle vieillit dans certaines zones traditionnelles, elle se d�veloppe et rena�t en d�autres pays et continents.

Dans son exhortation apostolique sur la Vie consacr�e, le Saint-P�re dit au n� 51:

� Ins�r�es dans les soci�t�s de ce monde � des soci�t�s souvent travers�es de passions et d�int�r�ts conflictuels, aspirant � l�unit�, mais incertaines sur les voies � prendre �, les communaut�s de vie consacr�e, o� se rencontrent comme des fr�res et des s�urs des personnes d��ges, de langues et de cultures divers, se situent comme signes d�un dialogue toujours possible et d�une communion capable d�harmoniser toutes les diff�rences. Les communaut�s de vie consacr�e sont envoy�es pour annoncer, par le t�moignage de leur vie, la valeur de la fraternit� chr�tienne et la force transformante de la Bonne Nouvelle, qui fait reconna�tre chacun comme enfant de Dieu et pousse � l�amour oblatif envers tous et sp�cialement envers les plus humbles. [...] � notre �poque, caract�ris�e par la mondialisation des� probl�mes et par le retour des idoles du nationalisme, les Instituts internationaux ont la responsabilit� particuli�re d�entretenir le sens de la communion entre les peuples, les races, les cultures, et d�en t�moigner. Dans un climat de fraternit�, l�ouverture � la dimension mondiale des probl�mes n��touffera pas leurs richesses propres, et l'affirmation d�une particularit� ne les mettra en opposition ni avec les autres ni avec l�unit�. Les Instituts internationaux peuvent r�aliser cela avec efficacit�, puisqu�ils doivent eux-m�mes relever le d�fi de l'inculturation en faisant preuve de cr�ativit� et qu�ils doivent en m�me temps conserver leur identit�. �


159.�


La recherche de la qualit�

Entrer dans la r�alit� culturelle exige une volont� s�rieuse de qualifier les personnes et les �uvres. La signifiance de notre action d�pend principalement de notre capacit� d�unir la comp�tence professionnelle et l�esprit charismatique.

� propos du r�le de la communaut� sal�sienne comme noyau animateur, le P. Vecchi a indiqu� les buts � atteindre. Nous devons nous efforcer de devenir:

�des personnes qui vivent avec confiance et joie leur vie personnelle, dans une disposition de compr�hension et de dialogue avec les jeunes et leur monde, d�attention � la culture, et la capacit� de prendre place sur le territoire;

�des �ducateurs comp�tents qui savent unir l��ducation et l��vang�lisation et pr�parer des gens qui travailleront � transformer la soci�t� dans le sens chr�tien;

�des animateurs dispos�s � partager avec les collaborateurs la�ques les cheminements de formation, dans la vie de chaque jour et dans les moments communautaires d�importance particuli�re, comme l��laboration du PEPS, l��valuation de la CEP, et le discernement devant des situations concr�tes:

�des dirigeants qui ont int�rioris� la valeur de la participation et de la coresponsabilit�, et qui savent animer en cr�ant et en r�novant comme il se doit les mani�res d�agir;

�des sal�siens qui, dans leur travail en �quipe avec d�autres, manifestent une sensibilit� sp�ciale pour l��ducation des plus pauvres et deviennent des promoteurs d�une culture de solidarit� et de paix (cf. Experts, t�moins et artisans de communion. La communaut� sal�sienne � noyau animateur, in ACG 363, p. 40-41).

Pour que les communaut�s et les confr�res atteignent cette qualit�, la Congr�gation, ces six derni�res ann�es,a fait un effort consid�rable pour repenser et mettre � jour sa fa�on de former et pour adapter le travail de la formation aux d�fis et aux exigences d�aujourd�hui. La Ratio, promulgu�e en d�cembre 2000, regroupe les normes et les orientations de la Congr�gation en mati�re de formation. Elle envisage toute la formation au point de vue de la formation permanente, et attribue une efficacit� de formation � la vie et au travail de chaque jour.

C�est pourquoi elle demande que dans chaque communaut� il y ait:

� un climat favorable � l��panouissement des confr�res comme personnes et comme communaut� (esprit de famille qui cr�e une mentalit� de recherche et de discernement communs, et met � profit l�exp�rience de tous; un climat de foi et de pri�re pour renforcer les motivations int�rieures et disposer � les vivre dans la radicalit� �vang�lique et le d�vouement apostolique...);

� la valorisation des divers temps et moyens pour favoriser la formation permanente;

� la programmation annuelle de la formation permanente;

� la communication avec la communaut� provinciale et avec la Congr�gation, et l�accueil des encouragements et des orientations qui en proviennent� (cf. Ratio, n� 543).


3. Quelques perspectives


160.


La t�che que nous a confi�e le Christ � �tre � sel de la terre et lumi�re du monde � � nous porte � nous confronter avec la r�alit�, dans laquelle nous voulons repenser sans cesse notre originalit� charismatique, pour v�rifier si le sel a encore de la saveur et si nous avons mis la lampe en bonne place.

L�ann�e du jubil� nous a invit�s � rehausser la mesure de notre vie et, par son mot d�ordre �Duc in Altum �, le Saint-P�re nous pousse � ramer vers le large et les eaux profondes, comme l�a repris le P. Vecchi dans son �trenne pour cette ann�e. Pour ce premier Chapitre g�n�ral du nouveau mill�naire, �Duc in altum � signifie relancer la Congr�gation dans un de ses aspects fondamentaux qui t�moignent de sa vigueur religieuse et charismatique. La communaut�, en effet, est la cl� pour la r�novation et la croissance de la Congr�gation dans sa mission pour les jeunes, dans sa pastorale des vocations et dans son impact charismatique et �vang�lique sur le monde.

Dans cette rencontre fraternelle qu�est le Chapitre g�n�ral, nous voulons en premier lieu vivre la communion, comme signe de l�unit� de la Congr�gation; nous voulons r�aliser ensemble une r�flexion sur la communaut� pour red�couvrir et exprimer une fois de plus le c�ur de l�inspiration �vang�lique du charisme de Don Bosco, sensibles aux besoins des temps et des lieux (cf. Const., 146). Il s�agit de raviver notre t�moignage et de lui donner un fondement �vang�lique et charismatique en tant que communaut� pour devenir des proph�tes pour le nouveau mill�naire. Nous voulons pr�ciser et partager dans quel sens doit marcher toute la Congr�gation au cours des six prochaines ann�es.


161.


� ce sujet je voudrais signaler imm�diatement d�j� quelques pistes ou perspectives pour nos communaut�s, pour tendre � un t�moignage significatif d�avenir en mesure de refonder ou de redessiner notre pr�sence dans le monde d�aujourd�hui:


C�est avant tout comme t�moins de pauvret� que nos communaut�s se situeront dans la soci�t�, en participant aux multiples formes de pauvret�, mat�rielle et spirituelle, et en s�employant pour la justice et le respect de la personne. C�est en effet la vocation de ses membres consacr�s qui les situe dans cette sensibilit� qui est caract�ristique pour l�Eglise.

� L�option pour les pauvres, nous a rappel� le Pape, se situe dans la logique m�me de l�amour v�cu selon le Christ. Tous les disciples du Christ doivent donc la faire [�]. Cela comprend pour chaque Institut, selon son charisme sp�cifique, l�adoption d�un style de vie, tant personnel que communautaire, humble et aust�re � (VC, 82).

Les communaut�s seront sollicit�es � repenser leur fa�on de vivre et de travailler, en favorisant leur pr�sence parmi les jeunes les moins fortun�s et en fomentant chez leurs membres et leurs destinataires une culture de solidarit� qui soit l�expression de l��vangile de la charit�.


162.


En second lieu, comme t�moins de la foi, les communaut�s devront r�pondre � la soif de spiritualit� que manifestent les jeunes.

Je cite les paroles du P. Vecchi:

�Les jeunes ont besoin de t�moins, de personnes et de milieux qui montrent, par des exemples, les possibilit�s d�organiser la vie selon l�Evangile dans notre soci�t�. Ce t�moignage �vang�lique, qui est � la fois communion entre fr�res, imitation radicale du Christ et pr�sence active, stimulante et porteuse de vie parmi les jeunes, constitue le premier service �ducatif � leur offrir et la premi�re parole d�annonce de l�Evangile. Du point de vue de la vocation, il est �vident qu�ils se sentent attir�s � entrer dans des milieux communautaires significatifs, plus qu�� assumer seulement un travail � (� Vers le 25e Chapitre g�n�ral � in ACG 372, p. 16)

Dans son exhortation sur la Vie consacr�e, le Pape invite les personnes consacr�es � � susciter chez tous les fid�les une r�elle aspiration � la saintet�, un fort d�sir de conversion et de renouveau personnel, dans un climat de pri�re toujours plus intense � (VC, 39).

Et leur t�moignage communautaire de vie fraternelle et de charit� � l��gard des n�cessiteux constituera une invitation et un encouragement puissants pour autrui � partager le charisme sal�sien. Ils r�aliseront de la sorte ce que disent nos Constitutions: � La d�couverte et l�orientation des vocations [constitue le] couronnement de toute notre action �ducative et pastorale � (cf. Const., 37).


163.


Tertio:comme t�moins de communion, nos communaut�s devront chercher � �tendre, renforcer et recr�er la communion pour devenir, comme dit le Pape, de vrais � experts en communion � (VC, 46).

Elles deviendront ainsi significatives sur le territoire par leur collaboration, dans la ligne de leur propre charisme, tant dans la pastorale de l�Eglise particuli�re que dans le travail en faveur des jeunes pauvres, et en liaison avec d�autres organismes. Elles chercheront � promouvoir les valeurs �vang�liques, par la parole et plus encore par l�exemple, et � �tre pr�sentes l� o� se fixent les crit�res d��ducation et se d�cident les lignes politiques � l��gard de la jeunesse.

Non seulement: la vocation d��ducateurs et de consacr�s et le minist�re sacerdotal pousseront les communaut�s � lancer des actions syst�matiques pour l�orientation et la formation des collaborateurs et des communaut�s �ducatrices. Pour les rendre capables de vivre leur vie dans la maturit� et la joie, de comprendre et de vivre la spiritualit� sal�sienne et d�accomplir la mission �ducative et pastorale avec comp�tence professionnelle, les communaut�s tendront � d�velopper leur culture et leur comp�tence, mais aussi et surtout leur vocation humaine, chr�tienne et sal�sienne.

Elles �tabliront des rapports de collaboration et de coresponsabilit� dans la mission commune, et s�engageront activement dans l�Eglise et dans la soci�t�, en particulier sur des terrains comme l��ducation, l��vang�lisation de la culture et la communication sociale.

Quarto:Comme t�moins d�une profonde vie spirituelle, les communaut�s devront travailler surtout � revivre leur propre spiritualit� sal�sienne, en reconnaissant que la communaut� doit son existence et sa mission � l�Esprit, et qu�elle ne pourra donc jamais se r�inventer elle-m�me ni remplir son r�le avec fruit sans une intense exp�rience spirituelle.

Elles chercheront ainsi � � repartir du Christ � (NMI, 29), dans la conscience que �la communaut� religieuse est avant tout un myst�re qui doit �tre contempl� et accueilli dans l�admiration et l�action de gr�ce, dans une claire dimension de foi � (La vie fraternelle en communaut�, n� 12).

� l�entr�e du nouveau mill�naire nous est rappel�e avec insistance l�importance d��tre des chr�tiens authentiques pour �tre des t�moins comp�tents et cr�dibles. Aujourd�hui, dit-on, sans passion ni mystique personne ne pourra �tre chr�tien, et moins encore religieux et sal�sien. Que le Chapitre g�n�ral sache rallumer ce feu dans chaque communaut� sal�sienne.


Conclusion


164.


Confions-nous � l�aide de Marie, �mod�le de pri�re et de charit� pastorale, ma�tresse de sagesse et guide de notre Famille � (Const., 92), et � la conduite de l�Esprit Saint, avec la docilit� de Don Bosco, pour �tre �clair�s sur chaque pas que nous ferons et sur chaque d�cision que nous prendrons en ce Chapitre. Nous savons aussi que tout renouveau, r�alis� en conformit� � l�inspiration de l�Esprit et en syntonie avec le charisme de Don Bosco, sera accompagn� de leur force cr�atrice. C�est ainsi que nous pouvons entreprendre notre travail avec la pleine confiance de faire la volont� de Dieu.

C�est le souhait que nous nous faisons, dans la certitude de la pr�sence du Seigneur au milieu de nous.


Rome, 25 f�vrier 2002.



ANNEXE 4


Hommage du Recteur majeur au Pape

� l�occasion de l�audience pontificale



Tr�s Saint P�re,


165.


Nous sommes combl�s de joie et de gratitude pour cette rencontre paternelle que Vous avez daign� nous accorder dans Votre maison, aupr�s du si�ge de Pierre. Nous sentons que c�est aussi notre maison, � cause du vif sentiment d�Eglise et d'amour pour le Vicaire du Christ que Don Bosco nous a transmis, pour le service de l'Eglise.

Nous sommes 231 participants au 25e Chapitre g�n�ral de la Soci�t� sal�sienne, membres de droit et invit�s, provenant des 94 Provinces sal�siennes r�pandues sur les cinq continents o� les sal�siens r�alisent aujourd'hui le charisme et la mission de Don Bosco, engag� dans les contextes les plus divers, en particulier dans l'�ducation de la jeunesse et dans la nouvelle �vang�lisation, souvent dans en situations de fronti�re.

Au nom des capitulaires et de toute la Famille sal�sienne, je d�sire avant tout exprimer les sentiments les plus vifs de gratitude pour cette rencontre sp�ciale et pour toutes les attestations d'affection, de confiance et d'estime que Vous avez exprim�es � notre Famille. La proximit� fraternelle et la parole encourageante de Votre Saintet�, aux moments les plus importants, joyeux et douloureux, de notre Congr�gation, jusqu'au r�cent deuil qui nous a frapp�s avec la mort du P�re Juan Vecchi, ont �clair� notre marche et nous ont introduits, avec une fid�lit� renouvel�e � l'Esprit, dans le nouveau mill�naire.


166.


Nous sommes sur le point de conclure, Tr�s Saint P�re, les travaux du 25e Chapitre g�n�ral, o� nous nous sommes consacr�s durant ces semaines, en communion de famille et dans le sentiment de notre responsabilit�. Le message transmis au d�but du Chapitre par Votre Saintet� nous a stimul�s et orient�s, dans le d�roulement du th�me capitulaire centr� sur la communaut� sal�sienne aujourd'hui. � Il est important, nous avez-Vous dit, de bien d�finir l�identit� particuli�re de vos communaut�s: qu'elles soient des communaut�s, comme le voulait Don Bosco, rassembl�es autour de l'Eucharistie et anim�es par un amour profond pour la Tr�s Sainte Vierge Marie, pr�tes � �uvrer ensemble, partageant le m�me projet �ducatif et pastoral. Des communaut�s capables d'animer et d�engager les autres avant tout par l�exemple. �

Dans notre Chapitre, nous avons r�fl�chi sur ce point et pris des orientations pour l'avenir. Conscients des nouveaux contextes o� se trouve aujourd'hui la vie consacr�e, dans un monde globalis� et pluraliste, marqu� par des situations dramatiques de pauvret� et d'oppression, en qu�te de motifs et de mod�les nouveaux de vie, nous voudrions �tre capables d'offrir aux jeunes un mod�le nouveau d'humanit�, � travers des communaut�s qui soient � un seul c�ur et une seule �me �, significatives et visibles, qui, par leur propre vie et la parole, rendent t�moignages au Seigneur ressuscit�. Comme Vous-m�me, Saintet�, l�avez indiqu� la lettre apostolique Novo millennio ineunte, nous voulons que chacune de nos communaut�s soit � maison et �cole de communion �.


167.


Et pr�cis�ment en r�f�rence � cette m�me lettre apostolique, avec laquelle Votre Saintet� a lanc� l'Eglise dans le troisi�me mill�naire, je dois dire que nos travaux capitulaires ont �t� guid�s par l'invitation que Vous-m�me nous avez r�p�t�e au nom du Seigneur J�sus: Duc in altum! L'invitation avait d�j� �t� accueillie par notre bien-aim� et regrett� Recteur majeur, le P�re Juan Edmundo Vecchi, qui nous l�a laiss�e comme en testament, dans sa derni�re � �trenne �: � Duc in altum: vers le large et les eaux profondes �. C��tait pour nous stimuler � r�nover notre mission �ducative et �vang�lisatrice dans le � large � du monde d'aujourd'hui, pour r�pondre aux d�fis de la jeunesse d'aujourd'hui, et en m�me temps pour fonder notre action dans la profondeur de la vie spirituelle.

Vous-m�me, Saintet�, dans Votre message au d�but du Chapitre, Vous nous avez dit: � Les �ducateurs attentifs, les accompagnateurs spirituels comp�tents que vous �tes, sauront aller � la rencontre des jeunes qui aspirent � �voir J�sus�. Vous saurez les conduire avec une douce fermet� vers des objectifs exigeants de fid�lit� chr�tienne. Duc in altum! �.

Chez les jeunes d'aujourd'hui nous voulons reconna�tre, comme Votre Saintet� nous l'a indiqu�, la route de l'Eglise. Avec eux, � appel�s � �tre des sentinelles du matin �, nous voulons d�couvrir, toujours de nouveau, la Lumi�re vraie, celle qui �claire tout homme. Et, en leur compagnie, nous entendons la r�pandre avec un courage �vang�lique.


168.


Dans le Chapitre, nous avons gard� devant nous cet horizon-ci: la vie fraternelle et le t�moignage �vang�lique v�cus dans la communaut� nous conduiront � une plus vive pr�sence animatrice parmi les jeunes, pour les aider � cro�tre vers cette � saintet� � qui, comme disent nos Constitutions, � constitue le don le plus pr�cieux que nous puissions offrir aux jeunes �.

C'est pour cela que je d�sire Vous remercier, Tr�s Saint P�re, pour le don des trois nouveaux bienheureux que Vous ferez � notre Famille: le pr�tre Luigi Variara, le coadjuteur Artemide Zatti et s�ur Maria Romero Meneses: trois splendides mod�les de la saintet� que nous voulons vivre dans nos communaut�s et offrir aux jeunes d'aujourd'hui.

Pour que nous puissions rejoindre ces buts exigeants, nous demandons la b�n�diction apostolique de Votre Saintet�, pour nous obtenir les dons de l'Esprit sur les capitulaires pr�sents, sur les membres du nouveau Conseil g�n�ral, sur toute la Famille sal�sienne.

De notre part, avec la pri�re assidue selon Vos intentions, nous Vous assurons l'engagement d��tre dans l'Eglise, comme Vous l�avez souhait�, � des �ducateurs attentifs et accompagnateurs spirituels comp�tents � des jeunes.



ANNEXE 5


Discours de S. S. Jean-Paul II

durant l�audience aux capitulaires du 12 avril 2002



Tr�s chers fr�res!


169.


1. Je suis heureux de vous accueillir � l'occasion du vingt-cinqi�me Chapitre g�n�ral de votre Congr�gation. � travers vous, je voudrais faire parvenir ma pens�e cordiale � tous les sal�siens qui travaillent dans diff�rentes parties du monde.

Je salue avec affection le nouveau Recteur majeur, le P. Pascual Chavez Villanueva, et le Conseil g�n�ral qui l�assistera au cours des prochaines ann�es. Je leur souhaite de guider votre Famille religieuse avec enthousiasme et docilit� � l'action de l'Esprit Saint, en conservant vivant le charisme toujours actuel de votre saint Fondateur.

Je ne peux pas ne pas rappeler le pr�c�dent Recteur majeur, le P. Juan Vecchi, r�cemment disparu au terme d'une maladie accept�e avec r�signation et abandon � la volont� du Seigneur. Que son t�moignage constitue un encouragement pour chaque sal�sien, afin qu�il fasse de sa propre vie un don total d'amour � Dieu et � ses fr�res.


170.


2. En ce temps pascal, apr�s les jours de la passion et de la crucifixion du Fils de Dieu, l�Eglise invite les croyants � contempler le visage �blouissant du divin Ma�tre ressuscit�. En effet, comme je l'ai rappel� dans la Lettre apostolique Novo Millennio ineunte, � notre t�moignage se trouverait appauvri d�une mani�re inacceptable si nous ne nous mettions pas d�abord nous-m�mes � contempler son visage � (n� 16). Ce n'est que dans le Christ que nous pouvons trouver la r�ponse aux attentes les plus profondes de notre c�ur. Cela suppose que toutes les �nergies soient orient�es vers J�sus � qu�il faut conna�tre, aimer, imiter, pour vivre en Lui la vie trinitaire et pour transformer avec Lui l�histoire � (ib., n� 29).

Chers sal�siens, si vous restez constamment fid�les � cet engagement, si vous vous efforcez de donner � votre travail un contenu constant d'amour �vang�lique, vous pourrez accomplir jusqu�au bout votre mission avec joie et efficacit�. Soyez saints! La saintet�, vous le savez bien, est votre t�che essentielle, comme elle l'est, du reste, pour tous les croyants.

La Famille sal�sienne s'appr�te � vivre la joie de l'imminente b�atification de trois de ses enfants: le pr�tre Luigi Variara, le coadjuteur Artemide Zatti et la religieuse Maria Romero Meneses. La saintet� constitue la meilleure garantie d'une �vang�lisation efficace, car c�est en elle que se trouve le t�moignage le plus important � offrir aux jeunes destinataires de vos diverses activit�s.


171.


3. Que la Tr�s Sainte Vierge, que vous v�n�rez sous le titre de Marie Auxiliatrice, guide vos pas et vous prot�ge partout. Que saint Jean Bosco, avec les nombreux saints et bienheureux qui constituent l�assembl�e c�leste de vos protecteurs, vous accompagne dans la t�che difficile de mettre en application les orientations des programmes d�finis lors des travaux capitulaires, pour le bien de l'Institut tout entier.

En formant ce v�u, je vous b�nis, tr�s chers fr�res, en assurant chacun de vous de ma pri�re, ainsi que tous ceux que vous rencontrez dans votre minist�re apostolique et missionnaire quotidien.


(L�Osservatore Romano, �d. fran�aise, n� 16, 16 avril 2002, p. 3)



ANNEXE 6


Mot du soir du P. Pascual Ch�vez

le soir de son �lection comme Recteur majeur



J�esp�re que ma nomination n'a pas �t� influenc�e par le fait que nous trouvons dans le temps Pascal; vu que mon nom revient tr�s souvent en ce temps liturgique (on parle en effet de cierge pascal, de temps pascal�), il pourrait y avoir eu une sorte de message subliminal.


1. Remerciement


172.


Voil�, je commence par exprimer mon merci le plus senti, avant tout � Dieu, notre Seigneur, qui a voulu donner � la Congr�gation et � la Famille sal�sienne un nouveau pasteur dans le sillage de Don Bosco.

Merci au P. Luc Van Looy qui, pendant pr�s de deux ans depuis le d�but de la maladie du P. Vecchi, a guid� la Congr�gation avec tant de d�vouement et d�affection. Merci au P. Anthony McSweeny qui a accompagn� le processus de discernement avec sagesse et grand amour pour les sal�siens. Je dois dire que le fait de n�avoir pas rendu public � l'assembl�e capitulaire le nombre des pr�f�rences dans le r�sultat du premier sondage, m'a permis de bien dormir et de me trouver � pr�sent beaucoup plus serein que je ne l�aurais �t� hier.

Merci � vous tous qui avez �t� les instruments de Dieu pour me faire conna�tre sa volont�. Je m��tais mis tout entier entre ses mains, comme dit le psaume 130, � comme un enfant dans les bras de sa m�re �, pour �tre pr�t � r�pondre � tout ce qu�il m�aurait demand�. Je ne sais pas si vous �tes conscients de ce que vous avez fait: de toute fa�on me voici.


2. Une surprise


173.


Cette nomination est certes une surprise pour moi et je l'accueille comme l'expression de la volont� de Dieu, comme je l'ai dit quand il m�a �t� demand� si j'acceptais. Elle exprime la volont� amoureuse de Dieu qui me veut toujours davantage au service des confr�res et des jeunes, en l�ayant comme l'unique Seigneur de ma vie. Je sens cependant mon peu d�aptitude � exercer la grande t�che et � assumer l�honneur d'�tre le successeur de Don Bosco.


3. Le profil


174.


En lisant plus d�une fois la liste des qualit�s requises pour la charge de Recteur majeur et pr�sent�e � l'assembl�e pour le discernement, je puis vous confier que je ne m'y retrouvais pas, que je ne me sentais pas adapt�. C'est pourquoi j'�tais s�r que c'est un autre qui aurait �t� �lu. Je le dis en toute sinc�rit�. � pr�sent je comprends que, dans ce profil, vous avez voulu tracer non seulement vos attentes par rapport au Recteur majeur, mais aussi sur son programme personnel de vie. Merci beaucoup. Cela aussi est un don de Dieu.


4. Le programme des six ann�es


175.


La description des probl�mes que vous avez pr�sent�s dans les questions adress�es au vicaire de Recteur majeur apr�s la pr�sentation du rapport sur l'�tat de la Congr�gation pour les six ann�es 1996-2002, compl�te le panorama de la situation d�j� d�crite par le P. Van Looy dans ce m�me rapport. Avec les priorit�s indiqu�es et les conclusions du CG25, elle fera certainement partie de la programmation du Recteur majeur et de son Conseil pour les six prochaines ann�es.


5. Un parcours rapide


176.


Vous vous demanderez peut-�tre comment je suis arriv� � cette charge. � mon avis, ce fut certainement un parcours bref et rapide. En 1995, � la fin de mon mandat de Provincial de Guadalajara-Mexique, je fus appel� par le P. Vigan� qui m�envoyait compl�ter mon parcours de formation par le doctorat en th�ologie biblique. Je me rappelle tr�s bien ses paroles: � La Congr�gation a besoin de ce doctorat �. Quand je lui demandai quel serait mon avenir, il a r�pondu: � Je ne sais pas encore. Tu pourrais peut-�tre enseigner � l�UPS ou collaborer au dicast�re de la formation, ou peut-�tre encore� faire le Provincial! �. Je disposais d�un an et demi pour terminer.

Il est probable que vous vous rappelez comment j�ai �t� appel� au Conseil g�n�ral il y a six ans. J��tais alors en train de pr�cher une retraite spirituelle � un groupe de confr�res de la Province de Madrid, quand j'ai re�u un appel t�l�phonique du P. Vecchi qui m'informait de ce que l�assembl�e capitulaire m'avait �lu conseiller pour la R�gion interam�ricaine et me demandait donc une r�ponse. C'�tait le 2 avril 1996. Cela veut dire que cette nouvelle nomination m�arrive apr�s six ans et un jour seulement.

Quand il m�a demand� de faire le Provincial, le P. Vigan� m�a invit� � ma laisser conduire par l'Esprit en mettant de c�t� mes projets personnels pour assumer ceux que Dieu me pr�sentait comme programme de vie.

Dans son introduction aux travaux du nouveau Conseil g�n�ral, le P. Vecchi, pour sa part, nous invitait � vivre notre charge comme une gr�ce, une circonstance favorable pour progresser sur le chemin de la saintet�, en �clairant notre situation personnelle et celle d'autrui � la lumi�re de Don Bosco, de son charisme, de sa mission, comme cela a �?? �?ut� codifi� dans la R�gle. M�me si je sens avoir grandi au point de vue sal�sien au cours de ces ann�es, je vous avoue que j�ai encore beaucoup de chemin � faire, mais je compte sur le Seigneur et sur sa gr�ce, ainsi que sur chacun de vous et tous les confr�res de vos Provinces.


6. En continuit� avec les derniers Recteurs majeurs


177.


Je me sens appel� � poursuivre le splendide travail d'animation et de gouvernement exerc� par les P�res Vigan� et Vecchi. L'effort du premier de r�nover l'identit� sal�sienne selon les indications du concile Vatican II et de mettre la Congr�gation en syntonie avec les besoins des jeunes d'aujourd'hui, a apport� une chose � laquelle il nous faut absolument donner une r�ponse ad�quate en adoptant cette identit�. Et l�apport du P. Vecchi de cr�er un mod�le pastoral conforme � la situation de la soci�t� actuelle, avec les nouvelles conceptions d'�ducation, d'�vang�lisation et de pastorale des jeunes, a servi surtout � donner de la signifiance � notre �uvre en faveur des jeunes.

La solide formation th�ologique du P. Vigan� et sa proximit� du charisme de Don Bosco, ont abouti � une originale interpr�tation � jour de notre P�re fondateur. La comp�tence p�dagogique et la vision anthropologique du P. Vecchi, ont enrichi la Congr�gation en lui donnant une s�curit� sur ce qu'il faut faire aujourd'hui pour �tre vraiment significatifs tant comme individus que comme communaut�s.


7. Mon d�sir


178.


Je voudrais avoir la pr�paration th�ologique du P. Vigan�, la sensibilit� p�dagogique et culturelle du P. Vecchi, mais surtout la paternit� affectueuse du P. Rinaldi et la fid�lit� de don Rua, dont le Pape Paul VI a affirm� que sa b�atification �tait due au fait qu'il avait fait de Don Bosco une �cole, de sa saintet� un mod�le, de sa r�gle un esprit. Conscient de mes limites et de mes faiblesses, je vous invite, et � travers vous, tous les confr�res de la Congr�gation, �g�s et jeunes, pr�tres et coadjuteurs, malades et en pleine sant�, � reproduire ensemble l�image de Don Bosco.


8. Une nouvelle phase


179.


Je suis le premier Recteur majeur non italien d'origine (le P. Vecchi �tait argentin, mais de parents italiens). C�est le signe le plus �vident du multiculturalisme de la Congr�gation d�sormais r�pandue dans le monde entier.

Je profite de l'occasion pour remercier toute l'Italie sal�sienne, qui a su jusqu'� pr�sent exercer sa responsabilit� historique de transmettre avec fid�lit� le charisme de Don Bosco. Merci, tr�s chers confr�res italiens ici pr�sents ou occup�s dans les diff�rentes communaut�s de la p�ninsule ou comme missionnaires dans le monde:

� pr�sent, cette responsabilit� historique passe � tous, parce que nous sommes tous appel�s � incarner Don Bosco. Nous avons besoin d'approfondir la connaissance de Don Bosco, pr�cis�ment parce que nous avons besoin d'identit� charismatique, pour ne pas nous perdre dans cet oc�an vers lequel nous sommes appel�s � nous avancer, comme l'indique l��trenne de mon pr�d�cesseur. Nous avons besoin de conna�tre Don Bosco pour qu�il devienne notre mens, notre point de vue, notre agir devant les besoins des jeunes. Je vous invite � l�aimer. Il est le cadeau le plus beau que Dieu nous a fait: Don Bosco, route s�re pour notre r�alisation humaine et surtout pour suivre le Christ. Voici mon exhortation: le conna�tre, l�aimer, l�imiter parce que nous sommes tous h�ritiers et transmetteurs de son esprit, et donc le r�pandre.


8. Ma disposition aujourd�hui


180.


Avec quelle disposition est-ce que j'assume aujourd'hui cette responsabilit�? Avec celle de Mo�se et de Don Bosco. En effet quand je fus ordonn� pr�tre, le 8 d�cembre 1973, j'ai pris comme mot d�ordre une phrase qui m'avait beaucoup frapp� quand j��tudiais la lettre aux H�breux: � Il tint ferme, dans la foi comme s�il voyait celui qui est invisible �. C'est le texte avec lequel l'auteur de la lettre r�sume l'exp�rience spirituelle de Mo�se, l'homme pascal. Pour faire le long et dangereux parcours avec le peuple de Dieu qu'il guida hors de l'�gypte, il avait besoin de beaucoup d'audace, de �parr�sia �; mais celle-ci s'�tait montr�e insuffisante, surtout quand il sut qu'il �tait recherch� pour avoir tu� l�Egyptien et se r�fugia dans le d�sert; c'est l� qu'il approfondit son choix de renoncer � ses projets. C'est pourquoi, lorsqu�il fut de nouveau appel� par le Seigneur, Mo�se dut renoncer � lui-m�me et � ses projets et se fier � Dieu, croire en Lui, marcher comme s'il voyait l'invisible.

Je vous assure que j'ai �prouv� une grande �motion lorsque, quelques ann�es plus tard, j�ai lu dans le texte r�nov� des Constitutions cette m�me expression r�f�r�e � Don Bosco dans l'article 21, o� le saint est pr�sent� comme p�re et ma�tre. Don Bosco est un homme qui a v�cu pour r�aliser un unique songe: sauver les jeunes, sp�cialement les plus n�cessiteux et les plus en dangers; il fut un pr�tre �ducateur totalement � consacr� � � la mission que Dieu lui avait confi�e. Et dans ce service il a mis en jeu toutes ses qualit�s de nature et de gr�ce.

Le fait d��tre un homme unifi� et la parfaite incarnation de l'int�riorit� apostolique sont � la racine de sa merveilleuse audace, de sa fantastique cr�ativit�, de son inlassable capacit� de travail, de sa riche sensibilit�, de son amour g�n�reux.


9. Se mettre dans les mains de Marie


181.


Je termine en vous invitant � remettre dans les mains de Marie ma personne et toute la Congr�gation. Elle a �t� le pr�cieux testament que nous a laiss� J�sus pour qu'elle f�t notre m�re et nous enseigne � �tre croyants et disciples de son Fils. D�s le songe des neuf ans, elle a �t� la M�re et la Ma�tresse de vie de Don Bosco. Elle est aujourd'hui, l�� Etoile de la mer � qui nous guidera et nous accompagnera dans l'aventure d�� avancer au large � � laquelle nous a pouss�s le P. Vecchi, pour mettre la Congr�gation et la Famille sal�sienne en harmonie avec le programme pastoral de l�Eglise au d�but de ce troisi�me mill�naire.


Merci. Bonsoir!



ANNEXE 7


Discours de Recteur majeur

le P. Pascual Ch�vez Villanueva

� la cl�ture du CG25


182.


Chers confr�res capitulaires,

Nous voici arriv�s � la fin de l'exp�rience du CG25, que nous avons v�cue comme un don de l'Esprit pour nous et pour notre Congr�gation. L'Esprit du Christ a r�pandu sur nous la richesse et la vari�t� de ses dons, qui nous ont combl�s de joie et nous ont indiqu� les routes de notre marche future. Notre premi�re pens�e, humble et reconnaissante, s'adresse donc � Dieu qui, par son Esprit, a anim� notre assembl�e � vivre l�unit� dans la communion et � rechercher la r�ponse � ses appels.

Elles sont nombreuses les personnes que je d�sire remercier en ce moment de cl�ture. Je remercie avant tout le vicaire du Recteur majeur le P. Luc Van Looy, le r�gulateur du Chapitre le P. Antonio Domenech, le P. Antonio Martinelli, la commission pr�-capitulaire, les mod�rateurs et les secr�taires de l�assembl�e, Mgr. Alois Kothgasser, le P. Anthony Mc Sweeny, qui, selon leurs t�ches et leurs responsabilit�s ont guid� la vie et le travail de cette assembl�e.

Je remercie en outre l'assembl�e capitulaire, qui s�est toujours montr�e pr�te, active et disponible dans les diff�rentes �tapes et �ch�ances qui se sont succ�d�, avec l�aide de ses commissions et organismes internes. Je remercie aussi les secr�taires du Chapitre, les traducteurs, l�ANS et son �quipe, les confr�res de la maison g�n�rale, le personnel auxiliaire qui, par un travail discret et effectif, ont rendu possible le d�roulement de cette importante assise.

Je remercie enfin les membres du Conseil g�n�ral sortant, qui ont exerc� leur charge avec d�vouement et comp�tence; je salue en particulier les conseillers qui ont termin� leur mandat; je formule aussi mes souhaits au vicaire et aux conseillers g�n�raux, qui ont accueilli l'indication de ?? ??bl'assembl�e capitulaire pour �tre mes collaborateurs durant ces six ann�es.

Ces journ�es ont �t� accompagn�es de la pr�occupation pour la Terre de J�sus. Le drame de la guerre a toujours �t� sous nos yeux; nous avons suivi les nouvelles qui ne cessaient d�arriver; nous nous sommes unis dans la pri�re au cri pr�occup� de Jean Paul II. Les massacres, les repr�sailles, les occupations, les destructions ont d�sormais cr�� une grave brisure entre les populations. Nous avons trembl� aussi pour le sort de nos confr�res et cons�urs de Bethl�em et de Cremisan et nous sommes encore attentifs aux d�veloppements de la situation, que nous suivons par la pri�re, la proximit� et la solidarit�.

Nous avons aussi �t� frapp�s par le scandale r�percut� sur les m�dias � propos de pr�tres et de religieux de l'Eglise des �tats-Unis, accus�s d'abus contre mineurs. Tout cela requiert de nous, �ducateurs, une attention particuli�re. Tout comme nous avons aussi continu� � suivre les situations de conflits sociaux ou de guerre, qui affligent les pays o� nous travaillons.

� l�exemple de la communaut� apostolique invit�e par J�sus d�abord � porter l�annonce du Royaume et ensuite � faire de toutes les nations des disciples, � dans la joie de l'Esprit �, notre assembl�e est � pr�sent pr�te � aller dans le monde entier, pour que chacun puisse se remettre � parcourir les routes de l'histoire, � vivre avec les jeunes, � animer les communaut�s et � marcher avec l�Eglise.


1. La communaut� sal�sienne aujourd'hui


183.


Le CG25 a d�velopp� le th�me principal de la �communaut� sal�sienne aujourd'hui � et le th�me secondaire de l'��valuation du fonctionnement des structures du gouvernement central �. La majeure partie du temps a �t� consacr�e � la r�flexion sur le th�me de la communaut�, qui avait d�j� �t� commenc�e par les deux Chapitres g�n�raux pr�c�dents; ils avaient fait appara�tre la communaut� locale comme le lieu strat�gique de l'�ducation des jeunes � la foi et de la collaboration des la�cs.

Le 23e Chapitre g�n�ral avait affront� le d�fi de l'�ducation des jeunes � la foi. Elle devenait de plus en plus complexe � cause d�une culture �mergente, et avait besoin de repenser la m�thodologie et les contenus. � partir des d�fis de la situation des jeunes dans leurs diff�rents contextes, les capitulaires ont trac� un chemin d��ducation � la foi pour les jeunes, afin de leur offrir une proposition de vie chr�tienne significative et de spiritualit� sal�sienne adapt�e.

Il fallait r�nover la qualit� de notre proposition �ducative et pastorale. Il ne s'agissait pas de cr�er de nouvelles pr�sences, mais de susciter une pr�sence nouvelle, une nouvelle fa�on d'�tre pr�sents l� o� nous nous trouvons d�j�. Une fois encore la Congr�gation se sentait appel�e � relancer la disposition du � da mihi animas �, pour convertir les communaut�s en � signe de foi, �cole de foi et centre de communion �.

Le 24e Chapitre g�n�ral centra sa r�flexion sur le d�fi de cr�er une nouvelle synergie entre SDB et la�cs, c'est-�-dire sur le d�fi de multiplier les personnes qui veulent vivre leur bapt�me dans le cadre de l'�ducation, de faire converger sal�siens et la�cs dans un nouveau paradigme de relations, de mettreAd?� les sal�siens devant leur t�che prioritaire d'animation pastorale et p�dagogique.

Ainsi se renfor�ait de plus en plus la conviction que la nouvelle �vang�lisation et la nouvelle �ducation ne pouvaient se r�aliser sans la collaboration organique et qualifi�e des la�cs. Quant aux communaut�s sal�siennes, elles devaient d�sormais s'�quiper toujours davantage pour devenir animatrices des communaut�s �ducatrices et pastorales et de la Famille sal�sienne.

Ces deux derniers Chapitres g�n�raux ont dessin� un nouveau mod�le pastoral. La communaut� sal�sienne y a une t�che d'animation comme point de r�f�rence charismatique pour tous ceux qui partagent l'esprit et la mission de Don Bosco. La qualit� de sa vie consacr�e, la profondeur de son exp�rience spirituelle, la signifiance de son t�moignage et le caract�re incisif de l��ducation qu�elle propose sont des facteurs indispensables pour donner vie et force �vang�lique � l'animation de la CEP et de la Famille sal�sienne.


184.


Avec le 25e Chapitre g�n�ral la communaut� sal�sienne est mise au centre et est vue dans toutes ses dynamiques et caract�ristiques. Ce n'est pas tellement la dimension communautaire qui est prise en consid�ration, mais la communaut� locale comme acteur, c'est-�-dire sa capacit� de faire des projets, de s�associer de nombreuses forces, d��tre proph�tie �vang�lique, de vivre en communion et, en d�finitive, d��vang�liser. Le CG25 approfondit ainsi le chemin parcouru jusqu'ici par la Congr�gation et donne un nouveau relief au � r�le actif de la communaut� tout enti�re �. Le mod�le de communaut� qui ressort du CG25 fait r�f�rence � notre cons�cration apostolique, comme le dit l'article 3 des Constitutions. La communaut� vit la gr�ce d'unit�, qui r�alise la synth�se vitale entre la vie fraternelle, la marche � la suite radicale du Christ, l'exp�rience spirituelle et le don de soi � la mission pour les jeunes.

Le texte du Chapitre sur la communaut� se pr�sente comme un ensemble des cinq modules d�action ou fiches de travail. C�est � la communaut� sal�sienne qui devra mettre en �uvre ce texte qui s�adresse principalement � elle. Elle est invit�e � l�assumer pour accueillir l�appel que Dieu lui adresse � travers les �v�nements historiques et eccl�siaux, les indications de la Parole de Dieu et de notre R�gle de vie, les appels des jeunes, les besoins des la�cs et de la Famille sal�sienne. La communaut� approfondit ensuite la lecture de sa situation, en d�couvrant ses disponibilit�s et ses r�sistances, ses ressources et ses manques, ses possibilit�s et ses limites. Elle apprend en outre � reconna�tre les d�fis fondamentaux et � les affronter avec courage et esp�rance; elle sait aussi s'interroger par des questions appropri�es, pour leur donner r�ponse. Enfin, la communaut� se confronte avec les orientations propos�es pour son action et d�termine les conditions pour les traduire dans la pratique.


185.



Les contenus fondamentaux concernent la vie fraternelle, le t�moignage �vang�lique, la pr�sence animatrice parmi des jeunes. La vie fraternelle de la communaut� se propose de favoriser les processus de croissance humaine et vocationnelle des confr�res, de d�passer l'inertie de relations formelles ou fonctionnelles, de renforcer le sentiment d�appartenance et le climat fraternel, de faciliter la communication, d�aider la construction d'une fa�on commune de voir. C'est pourquoi peuvent �tre utiles le projet personnel de vie, la pratique du discernement communautaire, la valorisation des moments de rencontre communautaire, le projet de la communaut� sal�sienne.

Le t�moignage �vang�lique nous demande de manifester de fa�on visible la primaut� de Dieu dans la vie de la communaut�, de vivre la � gr�ce d�unit� � dans l'exp�rience spirituelle et dans les r�alisations communautaires, de rendre radical, proph�tique et attrayant le t�moignage communautaire de la marche � la suite du Christ, de partager les motivations et les engagements de notre vocation. La place centrale de la Parole de Dieu, favoris�e par la pratique de la � lectio divina �, la qualit� de la pri�re communautaire, l'Eucharistie quotidienne, la communication et le partage de la vie aident � approfondir l'exp�rience spirituelle et � manifester la primaut� de Dieu. Ensuite la fa�on de vivre � la suite du Christ, qui donne une place centrale � une ob�issance joyeuse dans la mission, concr�tise sa pauvret� dans l�aust�rit� et le solidarit� et rayonne une chastet� vigilante et sereine, rend plus transparent le t�moignage de la communaut�.

L� o� existe une communaut� sal�sienne est pr�sente une exp�rience de foi, se b�tit un r�seau de relations et s'offrent de multiples formes de services aux jeunes. La communaut� rend visible la pr�sence sal�sienne parmi les jeunes, l�anime et en promeut le d�veloppement. Il faut avant tout revenir parmi les jeunes et �tre non seulement une communaut� pour les jeunes mais aussi avec les jeunes. Voil� pourquoi la communaut� sal�sienne b�tit une pr�sence de communion et de participation, s�associe les la�cs et la Famille sal�sienne, prend place sur le territoire. Elle devient une pr�sence qui �duque et �vang�lise, en cr�ant des milieux de forte charge spirituelle, en prenant conscience des situations de pauvret� et en travaillant en cons�quence, en r�alisant des projets et des processus de croissance pour les jeunes. Enfin elle promeut pour chaque jeune le choix de sa vocation, anime la communaut� �ducatrice et pastorale pour qu'elle soit un lieu de croissance de la vocation et met en �uvre une m�thode pour accompagner et proposer la vocation.

Pour vivre la fraternit�, donner un fort t�moignage �vang�lique et animer la pr�sence parmi les jeunes, la communaut� elle-m�me a besoin d'�tre anim�, tenue � jour, motiv�e, encourag�e, orient�e et guid�e. L'animation de la communaut� passe principalement par la formation continue. La communaut� peut offrir des moments de r�novation spirituelle, des occasions d��change de vues, des possibilit�s de mise � jour �ducative et pastorale; mais la valorisation et la qualification du v�cu quotidien sont la premi�re ressource de formation dans la communaut�. Le directeur joue un r�le fondamental dans l'animation de la communaut�, mais en associant et en responsabilisant tous les confr�res; son attention se concentre sur le charisme, sur la mission et sur la fraternit�. Il anime la communaut� avec les confr�res.

Le CG25 propose enfin quelques conditions qui rendent possible la formation d�une communaut� sal�sienne aujourd'hui; il s'agit d'aider la communaut� � travailler selon un projet communautaire, de garantir la consistance de la communaut� en qualit� et en quantit�, d'approfondir la relation entre la communaut� et l��uvre, de mettre en �uvre le projet organique provincial. Plusieurs de ces conditions concernent le niveau local, mais requi�rent en plus la responsabilit� et les options de la communaut� provinciale.

� chaque communaut� le Chapitre remet ces cinq parcours, pour qu'elle les �tudie, les approfondisse et les concr�tise, dans le but de devenir une communaut� charismatique significative.


2. L'�valuation du fonctionnement des structures centrales de gouvernement.


186.


Le deuxi�me point th�matique de la r�flexion du Chapitre a concern� l'�valuation du fonctionnement des structures du gouvernement central. � la demande explicite du CG24, cette �valuation a �t� mise en route par le Conseil g�n�ral et a abouti � ce CG25. Le Conseil g�n�ral commen�a le travail de r�vision � travers l'apport d'une consultation externe et la r�flexion d'un groupe de Provinciaux, sous la conduite du vicaire de Recteur majeur. Furent ensuite interpell�s les Chapitres provinciaux avec quelques questions � propos des conseillers de secteur, des conseillers r�gionaux et des visites extraordinaires. Le CG25 enfin a pris en consid�ration ce travail et a d�velopp� sa r�flexion, dans le but de rendre souple et efficace le fonctionnement des structures du gouvernement central.

L'�valuation achev�e a amen� le CG25 � apporter quelques modifications aux Constitutions; elles concernent le caract�re temporaire de la charge du Recteur majeur et des membres du Conseil g�n�ral, l'attribution de l'animation de la Famille sal�sienne au vicaire de Recteur majeur et par cons�quent l'assignation � un conseiller g�n�ral du seul secteur de la communication sociale. Ces modifications offrent une modalit� de renouvellement au sein du Conseil g�n�ral, qui est pr�vue � temps et peut donc se pr�parer, une nouvelle possibilit� d'animation de la Famille sal�sienne et une meilleure valorisation de la communication sociale au service de l'�ducation et de l'�vang�lisation.

Ont �t� constitu�s deux groupes distincts de Provinces, appel�s Asie Sud et Asie Est � Oc�anie, issus de la division du groupe unique appel� Australie � Asie. Cette d�cision permettra une meilleure animation des deux nouvelles R�gions de la part de leurs conseillers respectifs; elle requiert de trouver des formes plus adapt�es de coordination au sein des R�gions m�mes.

On sent qu�il s�impose d��tudier une fa�on diff�rente d�organiser le Chapitre g�n�ral, pour qu'il r�ponde mieux aux besoins de l��laboration de projets et des situations concr�tes. On est conscient de ce que les Chapitres g�n�raux destin�s � relire le charisme sont d�sormais termin�s et qu�on est pass� aux Chapitres g�n�raux ordinaires. Des r�flexions analogues pourront se faire sur le fonctionnement des Chapitres provinciaux.

Il faut souligner la demande que le Recteur majeur avec le Conseil g�n�ral travaille de fa�on plus organique et coordonn�e, � partir de la programmation des six ann�es, mais aussi dans les r�alisations successives. On souhaite en particulier que soit d�pass�e la sectorisation et surtout que travaillent de fa�on plus unie les � secteurs � de la � mission sal�sienne �, � savoir: la pastorale des jeunes, la communication sociale et les missions. On ressent aussi la n�cessit� de travailler par projets et de veiller � une animation capable d'activer des processus. On note aussi l'importance de valoriser les ressources existantes dans les R�gions, dans les Conf�rences et dans les Provinces, et de les relier en r�seau. En cela aussi la maison g�n�rale peut donner son apport sp�cifique pour am�liorer les fa�ons de travailler avec toute la Congr�gation.

On appr�cie l'apport donn� � la croissance des Provinces par la r�alisation de la d�centralisation et de la subsidiarit�; mais on reconna�t aussi l�exigence d�une solidarit� qui d�passe le cadre provincial ou r�gional et la n�cessit� d�une plus forte coordination inter-provinciale. � notre �poque de mondialisation, il faut de la mod�ration pour proportionner les requ�tes globales et les pouss�es locales; il faut r�fl�chir sur ce qu�il est convenable que fassent les Provinces avec leurs propres forces et ce qu�il est plus utile de faire ensemble. Il y a en effet des besoins, des urgences et des priorit�s qui d�passent le cadre des R�gions. Les fronti�res de la mission requi�rent de conjuguer subsidiarit� et solidarit�.

La r�alisation du processus de discernement pour l��lection du Recteur majeur et des conseillers g�n�raux a �t� une occasion de vivre et d�exp�rimenter une pratique, une m�thode et une exp�rience spirituelle, qui ont encore besoin d��tre approfondies, mais qui donnent d�j� des r�sultats appr�ciables. R�alis� en commun dans les choses importantes (Const. 66), le discernement est une voie ouverte qu�il faut exp�rimenter dans les moments du gouvernement et de la vie pastorale aux divers niveaux. L�exercice de cette pratique nous aidera � obtenir des fa�ons de voir communes.

La n�cessit� de l��valuation des structures du gouvernement central reste ouverte � la r�alisation effective d�un fonctionnement diff�rent et requiert un volont� analogue aux divers niveaux de la Congr�gation. Une meilleure fa�on de travailler permettra d�arriver � un travail ensemble, � un bon travail, � un travail efficace.


3. L�heure que nous vivons


187.


L�heure que nous vivons est exaltante et dramatique; elle offre de nouvelles possibilit�s et en limite d�autres; elle ouvre des espaces in�dits et prospecte des d�fis ardus. Les orientations d�action du CG25 s�encadrent dans des contextes de r�f�rence plus larges, dont il faut tenir compte; la marche des communaut�s, en effet, se d�roule au sein des situations de la soci�t� et de la culture, de l'Eglise et de la vie religieuse. La mise en �uvre� du CG25 nous demande de conna�tre nos contextes particuliers, mais aussi de savoir nous situer dans les grands changements en acte.


3.1 Le contexte social et culturel de la la�cisation, de la globalisation et du morcellement


La soci�t� et la culture connaissent des transformations profondes et rapides qui interpellent le travail de l��ducation et de l'�vang�lisation, le t�moignage de la vie religieuse et le mod�le d'homme et de femme que nous proposons.

On constate un pluralisme ethnique, culturel et religieux tr�s accentu�, favoris� aussi par des �migrations de masse. Souvent alors deviennent difficiles la tol�rance et l�int�gration culturelle; apparaissent aussi de nouvelles formes de syncr�tisme religieux; parfois naissent des tensions, des conflits et des guerres � fond ethnique, nationaliste et religieux. Le domaine religieux conna�t un tr�s fort processus de la�cisation, qui concerne surtout la foi chr�tienne, mais atteint aussi d'autres religions. On voit aussi se multiplier les mouvements qui recherchent des exp�riences spirituelles, le bien-�tre int�rieur, les �motions profondes.

La globalisation, en outre, s'affirme toujours davantage et se manifeste en particulier dans la planification de l'�conomie � dimensions mondiales, dans la conscience croissante de solidarit�, dans la d�fense du milieu, dans l'exigence de plus de justice dans le partage et la distribution des biens, dans la communication sociale et dans le d�veloppement de l'informatique. Mais elle produit aussi des injustices et des exclusions sociales, au d�triment des populations plus faibles. Le bien-�tre �conomique assume des aspects toujours plus arrogants dans les tranches privil�gi�es de l'humanit� et produit chez elles le consum�risme et l�h�donisme. En m�me temps les d�fis de la faim, de la pauvret�, des maladies et de l'exclusion, qui affligent des milliards de personnes, deviennent toujours plus aigus.

La complexit� et le morcellement enfin rendent instables et vari�s les points de r�f�rence, les valeurs et les int�r�ts. En m�me temps qu�un sain pluralisme et que la recherche de nouveaux crit�res se multiplient les d�fis et se propagent le relativisme et le pragmatisme. D'une part s�affirme avec force la valeur de la personne et de ses droits, se reconna�t peu � peu en pratique la dignit� de la femme et se voient avec plus d�objectivit� le corps, l'affectivit� et la sexualit�; mais d'autre part naissent des formes nouvelles d'exploitation de la personne et en particulier des mineurs, et se perd de plus en plus l'engagement solidaire. La post-modernit� accentue le soin des relations interpersonnelles, la culture des affections, mais aussi l'individualisme et le subjectivisme.

Le CG25 sollicite les communaut�s � accueillir les d�fis que la culture lance � l'�ducation et � l'�vang�lisation; � vivre la fraternit� avec une attention � la maturation de la vocation de chaque confr�re et au soin des relations interpersonnelles; � donner un t�moignage �vang�lique qui propose autre chose que ce que pr�conise le contexte o� elles se trouvent. Chaque communaut� cherche ainsi � approfondir toujours davantage la connaissance du contexte o� elle vit et agit, et � offrir des r�ponses efficaces.


3.2 Le contexte eccl�sial de la lettre apostolique � Novo millennio ineunte �


188.


� fin de l'ann�e jubilaire et au d�but du nouveau mill�naire, Jean Paul II a invit� l'Eglise � � prendre le large �[1] , � � fixer son regard sur le Seigneur J�sus �[2] , � � repartir du Christ �[3] , � �tre � t�moins de l'amour �[4] , en b�tissant la communion.

Le premier domaine o� il faut pr�ciser des orientations pastorales adapt�es � chaque communaut� est de �repartir du Christ �. � La perspective dans laquelle doit se placer tout le cheminement pastoral est celle de la saintet� �[5] : l�heure est arriv�e de proposer une fois de plus � tous cette haute mesure de la vie chr�tienne qu�est la saintet� et d'avoir une p�dagogie de la saintet�. � Pour cette p�dagogie de la saintet� il faut un christianisme qui se distingue dans l�art de la pri�re �[6] ; nos communaut�s sont sollicit�es � devenir d'authentiques �coles de pri�re; l'�ducation � la pri�re doit devenir un point qui qualifie toute programmation pastorale. � Il n'y a pas de doute que ce primat de la saintet� et de la pri�re n'est concevable qu'� partir d'une �coute renouvel�e de la Parole de Dieu �[7] . Saintet�, pri�re et �coute de la Parole de Dieu sont les voies fondamentales de la pastorale post-jubilaire.

Le second domaine o� il faut exprimer un engagement d�cid� et programm� est celui de la communion. � Faire de l'Eglise la maison et l'�cole de la communion, tel est le grand d�fi qui se pr�sente � nous dans le mill�naire qui commence, si nous voulons �tre fid�les au dessein de Dieu et r�pondre aussi aux attentes profondes du monde �[8] . La proph�tie de la communion pr�suppose de cultiver la spiritualit� de la communion; elle travaille � entretenir la vari�t� des vocations, � promouvoir l'engagement �cum�nique, � parier sur la charit�, � favoriser le dialogue inter-religieux et la mission ad gentes, � affronter les d�fis de la culture d'aujourd'hui.

Avec le 25e Chapitre g�n�ral, la Congr�gation entend r�pondre � l'appel de Jean Paul II � travailler sur les fronti�res de la nouvelle �vang�lisation et � mettre � profit les dons et les consignes du jubil�: �Duc in altum �. Toute communaut� est appel�e � repartir du Christ et � b�tir la communion. Cela apportera de nouveaux fruits de vie spirituelle et d'�vang�lisation.


3.3 le contexte religieux de la � refondation � charismatique


189.


Au cours de ces ann�es post-conciliaires, la vie consacr�e a v�cu une pressante invitation � se renouveler pour se rendre �loquente et significative; l'exhortation apostolique sur la Vie consacr�e en particulier rassemble les instances de � refondation � qui, en ces trente ann�es, se sont v�rifi�es dans la vie consacr�e, et constitue ainsi le point de r�f�rence pour � une grande histoire � construire �[9] .

Dans le processus d�licat de r�novation voulu par l'Eglise, notre Congr�gation a consacr� trois Chapitres g�n�raux � extraordinaires �, qui ont sp�cifi� d'identit� sal�sienne. Il est utile de rappeler le chemin parcouru. Tandis que le CG19, qui eut lieu durant le Concile, � prit conscience et pr�para �, le CGS20 � lan�a sur orbite �, le CG21 � revit, rectifia, confirma et approfondit �; le CG22 fut appel� � � r�examiner, pr�ciser, compl�ter, perfectionner et conclure �.[10]

Le Chapitre g�n�ral sp�cial 20 r�alisa la r�vision et la r�novation ad�quate de la Congr�gation selon l'esprit de notre Fondateur et selon les objectifs indiqu�s par la constitution dogmatique Lumen Gentium et le d�cret Perfectae Caritatis. Le Chapitre se proposa non seulement de r�aliser les orientations et les directives du Concile Vatican II comme une simple formalit�, mais il profita de l'occasion pour r�pondre mieux � Dieu et aux jeunes. C'est pour cela que le CGS, pr�c�d� d'une pr�paration tr�s soign�e, par une interpellation faite � toutes les Provinces, a voulu reformuler un projet global. La question fondamentale �tait de voir comment rendre visible et actuel le t�moignage particulier de la vie relgieuse sal�sienne dans l'Eglise. Il s'agissait aussi d�aboutir � un texte r�nov� des Constitutions et des R�glements. Bref, il fallait � refonder � l�identit� de la Congr�gation.

Le r�sultat de sept mois de travail capitulaire est constitu� de vingt-deux documents d'orientations doctrinales et d�action. On fit ensuite une nouvelle formulation plus charismatique du � texte des Constitutions �. On codifia dans les � R�glements � la fa�on pratique universelle de vivre les Constitutions, en laissant aux Provinces la t�che de r�gler par les directoires provinciaux ce qui �tait propre au lieu.

Le 21e Chapitre g�n�ral se fixa la t�che de v�rifier si et comment s��tait r�alis�e la r�novation. La profondeur et la rapidit� du changement r�sultant du Concile Vatican II avaient apport� dans l'Eglise et dans la Congr�gation une situation de malaise, qui demandait une organisation claire et des solutions sages. L'action profond�ment r�novatrice, r�alis�e dans la Congr�gation par le CGS, exigeait une r�vision, une rectification, un approfondissement et une confirmation.

Le CG21 �tudia aussi quelques th�mes essentiels pour la Congr�gation: le Syst�me pr�ventif, la formation � la vie sal�sienne, le sal�sien coadjuteur et l�Universit� pontificale sal�sienne. Renforc� par l'exhortation apostolique Evangelii nuntiandi de Paul VI, ce travail de clarification de notre identit� approfondit la mission sp�cifique sal�sienne. Dans son discours de cl�ture, le Recteur majeur, le P. Egidio Vigan�, synth�tisa les trois objectifs qui s'�taient clarifi�s durant le travail capitulaire: la t�che prioritaire de porter l'�vangile aux jeunes, qui impliquait un projet �ducatif et pastoral; l�esprit religieux; le nouveau statut de la communaut� sal�sienne comme animatrice la communaut� �ducatrice et pastorale.

Il est certain que le CG21 a signifi� un renouveau pastoral radical.

Le 22e Chapitre g�n�ral, qui a eu lieu apr�s un temps intense d�exp�rimentation et d�approfondissement de l'identit� sal�sienne, se fixait l�objectif de conclure le projet de r�novation par la r�vision d�finitive de la R�gle de vie. Le r�sultat final du travail capitulaire fut, selon les paroles du Recteur majeur, � un texte organique, profond, am�lior�, impr�gn� d'�vangile, riche de l'authenticit� des origines, ouvert � l'universalit� et tendu vers l'avenir, sobre et digne, dense de r�alisme �quilibr� et d'assimilation des principes conciliaires �[11] . La r�daction d�finitive de la R�gle de vie apporta avec elle, entre autres choses, la r�novation de la Ratio; l'id�e centrale �tait que toute la formation des sal�siens devait s�adapter � la nature de la vocation et de sa mission sp�cifique d'�ducateurs et de pasteurs des jeunes.

De cette fa�on notre Congr�gation s'engagea � la relecture fondamentale de son charisme et � sa � refondation �. Apr�s les Chapitres g�n�raux � extraordinaires � suivirent trois autres Chapitres g�n�raux � ordinaires �, orient�s vers des sujets de caract�re pratique: l'�ducation des jeunes � la foi, la collaboration des la�cs dans l�esprit et la mission de Don Bosco et la communaut� sal�sienne aujourd'hui. La relecture charismatique de l'identit� �tait termin�e, mais sa traduction concr�te est encore en route.


4. L�objectif du CG25


190.


Apr�s la pr�paration et le d�roulement du CG25, le moment est venu de passer � la phase de la mise en �uvre. � pr�sent il est temps d'assimiler le Chapitre avec tous les confr�res, de faire de lui le programme de gouvernement provincial, de le traduire par des faits dans les communaut�s. Pour pr�ciser les pas � accomplir, nous nous arr�tons � consid�rer les perspectives d'avenir et le but � rejoindre.

En revoyant le chemin parcouru par la Congr�gation ces trente derni�res ann�es, nous pouvons noter que le changement n'a pas toujours �t� lin�aire. Je pense que la r�sistance la plus forte n'a pas �t� donn�e pour la r�novation des Constitutions, des structures de gouvernement ni de la pratique pastorale, mais pour le renouvellement spirituel, qui comporte une profonde conversion int�rieure.

Au cours de ces ann�es de transformation s�est configur�e une nouvelle forme de vie religieuse sal�sienne. Nous avons � pr�sent les �outres neuves �: une nouvelle �vang�lisation, une nouvelle �ducation, un nouveau mod�le pastoral, une nouvelle formation. Peu � peu s�est produit aussi le �vin nouveau �: le nouvel �vang�lisateur, le nouvel �ducateur, le nouvel ouvrier pastoral, le nouveau sal�sien.

Parfois nous nous sentons mal � l�aise devant l'utilisation de l'adjectif � nouveau � pour qualifier des r�alit�s que nous croyons connues, surtout pour les cons�quences pratiques que cela comporte: la n�cessit� de nous renouveler spirituellement, de nous mettre � jour dans notre profession, de nous qualifier au point de vue p�dagogique. La nouveaut� provient des situations, des contextes, des changements de la r�alit�, de la vision anthropologique.

Aujourd'hui la pr�occupation de la vie religieuse en g�n�ral et de la Congr�gation en particulier ne peut �tre celle de survivre, mais de cr�er une pr�sence significative et efficace. C�est une question de proph�tie. � Cela implique, �crivait le P. Vecchi, de r�aliser une pr�sence qui soul�ve des questions, donne des raisons d'esp�rer, invite des personnes, suscite la collaboration et active une communion toujours plus f�conde, pour r�aliser ensemble un projet de vie et d�action selon l'Evangile �[12] . Ce qu�il faut, c'est une forme de vie fascinante et attrayante, qui donne la primaut� � la proph�tie plus qu'� l'organisation, qui privil�gie les personnes plus que les structures.

En paraphrasant Karl Rahner dans son testament spirituel, nous pouvons dire que l'avenir de la vie religieuse passe � travers sa force mystique, sa solide exp�rience et son t�moignage transparent de Dieu, le d�passement de toute forme d'embourgeoisement, d'atonie et de m�diocrit�. La vie religieuse a vu le jour et n�a de sens que comme signe de la recherche et de la primaut� de Dieu. Sa mission est d'�tre sacrement: �tre �signes et porteurs de l'amour de Dieu � (Const. 2), sp�cialement en faveur des plus n�cessiteux, pour qu'ils puissent exp�rimenter que Dieu existe et les aime.

Quand les sup�rieurs g�n�raux ont d�cid� d'approfondir le th�me de la � refondation � de la vie religieuse[13] , ils �taient pouss�s par la conscience qu'il y fallait du � vin nouveau dans des outres neuves � (cf. Mc 2, 22); une source de nouveaut� est l'appel � retourner aux origines du charisme. Il s'agit pour nous d�exprimer l'originalit� de la Congr�gation, d'aller � l'essentiel, de r��crire la lettre de Rome de 1884. Revenons � Don Bosco et revenons aux jeunes!

Les images de la � lumi�re �, du � sel � et du � levain �, utilis�es par J�sus dans l'Evangile pour d�finir l�identit� et la mission des disciples, sont r�v�latrices et exigeantes. Il faut simplement � �tre � pour avoir de la signification et de l�importance; mais si le sel perd sa saveur, si l�on met la lumi�re sous le boisseau ou si le levain n'a pas la force de fermenter, ils ne servent � rien. Ils ont perdu leur raison d'� �tre �.

La force de la vie religieuse a ses racines dans son caract�re proph�tique vis-�-vis de la culture, subversif par rapport � l'embourgeoisement, divergent du progr�s illimit� mais sans transcendance. Le probl�me est celui de l'identit� et de l'identification; ce qui nous caract�rise et nous manifeste est une forte exp�rience de Dieu qui change profond�ment notre vie, et une communaut� o� l'on commence � vivre dans une nouveaut� de vie. � Ne prenez pas pour mod�le le monde pr�sent, �crit Paul aux Romains, mais transformez-vous en renouvelant votre fa�on de penser pour savoir reconna�tre quelle est la volont� de Dieu: ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire, ce qui est parfait � (Rm 12, 2).

Dans cette ligne, je d�sire tracer cinq perspectives d'avenir, qui ont fait l'objet de r�flexion et d��tude de la part du P. Egidio Vigan� et du P. Juan Vecchi dans leurs lettres, mais qui sont des terrains qui ont encore besoin de r�novation pour nous introduire de fa�on d�cisive dans le nouveau mill�naire avec force et clart� de projet.


4.1 La r�novation spirituelle de chaque sal�sien


191.


La r�novation spirituelle comporte le retour au fondement de notre vocation: Dieu et son Royaume. Dieu doit �tre notre premi�re � occupation �. C'est lui qui nous envoie et qui nous confie les jeunes, pour les aider � m�rir jusqu'� parvenir � la stature du Christ, l'Homme parfait. Pour nous, la r�cup�ration de la spiritualit� ne peut se d�tacher de la mission, si nous ne voulons pas c�der au danger de l��vasion. Dieu nous attend dans les jeunes pour nous donner la gr�ce de Le rencontrer[14] . C'est pourquoi il devient inconcevable et injustifiable d'estimer que la � mission � serait un obstacle pour rencontrer Dieu et cultiver l'intimit� avec Lui.


4.2 La consistance des communaut�s


192.


La qualit� de la vie de communion et l�action �ducative et pastorale requi�rent une consistance quantitative et qualitative de la communaut� sal�sienne. Toutes les propositions pour rendre formatif le quotidien et am�liorer la qualit� de la m�thodologie, des contenus et des activit�s se heurtent aux possibilit�s r�elles de la communaut�. Pour nous, la vie fraternelle en communaut� fait partie de notre cons�cration apostolique et par cons�quent de la profession religieuse[15] , en m�me temps que la marche � la suite du Christ ob�issant, pauvre et chaste et que la mission. Elle est aussi le cadre dans lequel nous sommes appel�s � vivre l�exp�rience spirituelle, la mission et les conseils �vang�liques. Nous ne pouvons donc pas rester avec la pr�tention de vouloir r�soudre tous les probl�mes, au d�triment du charisme et de la vie de la communaut�.


4.3 La nouvelle signification de la pr�sence


193.


La signifiance de la pr�sence est une exigence tant de la communaut� que de la mission; il s'agit de la qualit� de l�une et de l�autre. Dans le pass�, quand on parlait de � r�ajustement �, il s�agissait surtout de fermer des �uvres ou de les confier � des la�cs. Mais aujourd'hui, tout en affirmant que le r�ajustement est une t�che in�luctable si nous ne voulons pas affaiblir les communaut�s ni surcharger les confr�res, l'insistance doit se mettre sur la � signifiance � de la pr�sence sal�sienne sur le territoire. Elle ne se r�duit pas � l'�uvre ni aux activit�s; elle est plut�t une forme d'�tre, de travailler et d'organiser qui cherche non seulement l�efficacit�, mais � susciter un sens, � ouvrir des perspectives, � inviter des personnes, � promouvoir de nouvelles r�ponses. Il s'agit de replacer la Province l� o� sont plus pressants les besoins des jeunes et o� est plus f�conde notre pr�sence. Notre vie consacr�e ne sera pas omnipr�sente ni toujours socialement importante, mais elle continuera � �tre une r�f�rence n�cessaire, dans la mesure o� elle sera signe du Royaume.


4.4 La qualit� de l��ducation et de pastorale que nous proposons


194.


Le parcours fait jusqu'� pr�sent a �t�, du moins en beaucoup d'endroit, de multiplier les �uvres, en compromettant en bien des cas la qualit� de notre activit�. Parfois on a donn� plus d�importance � l'organisation qu�� la pastorale, ou au maintien et � la construction de structures qu�� la clart� ou au s�rieux du projet �ducatif et pastoral. Aujourd'hui, il nous est demand� de d�velopper des formes plus intenses d��vang�lisation, de nous centrer sur la maturation humaine et sur l'�ducation des jeunes � la foi, de former les la�cs, d'animer la communaut� �ducatrice et pastorale et d��laborer un projet avec elle. Cette t�che est d�j� une r�alisation de la signifiance.


4.5 La formation du sal�sien


195.


La complexit� des situations d'aujourd'hui, les d�fis des jeunes, la n�cessit� de la nouvelle �vang�lisation et la t�che de l'inculturation requi�rent une formation capable d'habiliter le sal�sien � vivre avec dynamisme et fermet� sa vocation, � exercer avec comp�tence la mission et � assimiler personnellement l'identit� charismatique. Pour nous, Don Bosco n�est pas seulement un point de r�f�rence constant, mais une norme de vie, et la formation n'est rien d'autre que de nous approprier le don que Dieu nous a fait quand il nous a appel�s. Le document sur la formation dans la vie consacr�e affirme avec clart�: � Le renouveau adapt� des instituts religieux d�pend principalement de la formation de leurs membres �[16] . C'est le d�fi le plus grand lanc� aujourd'hui la Congr�gation, et elle a voulu y r�pondre par la nouvelle �dition de la Ratio[17] .

L'Eglise et le monde ont besoin de personnes qui fassent profession d'incarner l'int�r�t pour Dieu, qui soient une r�serve d'humanisme, qui deviennent un signe puissant, �loquent et radical de la marche � la suite du Christ. C�est ce que le Concile Vatican II voulait et attendait de la vie religieuse. Ce fut l'objectif de la Congr�gation durant ces trente derni�res ann�es. � pr�sent, le CG25 a entendu donner son apport sp�cifique pour rejoindre ce but, une contribution d�action concr�te qui, comme nous l'avons vu, vise le renforcement de la communaut� sal�sienne dans toutes ses dynamiques.


5. Le don des b�atifications


196.


�Chers sal�siens, [�] soyez saints! La saintet� est, vous le savez bien, votre t�che essentielle. � C�est avec cette exhortation que Jean Paul II s'est adress� � nous, membres du Chapitre g�n�ral, quand il nous a re�us le matin du 12 avril. La saintet� est aussi la consigne de ce Chapitre qui se termine avec le don de trois nouveaux bienheureux pour la Famille sal�sienne: le pr�tre Luigi Variara, le coadjuteur Artemide Zatti et s�ur Maria Romero Meneses.

Ces bienheureux, qui s'ajoutent au cort�ge nombreux de la saintet� de notre Famille charismatique, ont en commun le don joyeux d'eux-m�mes et le d�vouement g�n�reux aux plus pauvres. Rien n�attire autant que le t�moignage de se d�penser sans compter, sans mesure, sans condition; rien ne fascine autant que le service des plus pauvres, des plus humbles, des plus n�cessiteux. Les l�preux du P. Variara, les malades de M. Zatti, les filles abandonn�es de s�ur Romero rappellent imm�diatement l'offrande gratuite de la vie de ces trois figures qui nous sont propos�es comme mod�les. Le soin des plus pauvres et le don total de soi s'associent pour t�moigner ainsi de la charit� h�ro�que des trois nouveaux bienheureux.

La saintet� est la marche la plus exigeante que nous voulons r�aliser ensemble dans nos communaut�s; elle est � le don le plus pr�cieux que nous puissions offrir aux jeunes � (Const. 25); elle est le but le plus �lev� que nous devions proposer avec courage � tous. Ce n�est que dans un climat de saintet� v�cue et exp�riment�e que les jeunes auront la possibilit� de faire des options courageuses de vie, de d�couvrir le dessein de Dieu sur leur avenir, d'appr�cier et d'accueillir le don des vocations de cons�cration sp�ciale.

En particulier, la b�atification de M. Artemide Zatti souligne l'actualit� et la validit� de la vocation du sal�sien coadjuteur. Le charisme sal�sien ne serait pas ce qu'il doit �tre sans cette figure. Sa pr�sence dans la vie de la communaut� sal�sienne n'est pas un ajout extrins�que d'une cat�gorie de personnes, mais une partie imprescriptible de sa physionomie. Cela demande plus de conviction de notre part � proposer cette vocation, ainsi qu�une pr�sence plus visible de cette figure dans la communaut� �ducatrice et pastorale.

Le fil conducteur de la vie de M. Zatti est � � la suite de J�sus, avec Don Bosco et comme Don Bosco, toujours et partout �[18] . Cela signifie que Don Bosco l�a fascin� et attir�; � l�exemple de Don Bosco il a v�cu le don total de lui-m�me; comme Don Bosco il a choisi d'�tre �ducateur: il fut un infirmier �ducateur. Il a v�cu en unit� profonde l'exp�rience spirituelle, le travail professionnel, la fraternit� joyeuse, jusqu'� devenir un reflet de Dieu avec la radicalit� �vang�lique. Que la figure lumineuse de ce sal�sien coadjuteur bienheureux nous enseigne les voies pour faire d�couvrir aux jeunes la beaut� de cette vocation.


6. Prendre le large sur sa parole


197.


:L'�pisode �vang�lique de la p�che prodigieuse, pr�sent� par la lettre apostolique Novo millennio ineunte et repris dans la derni�re �trenne du P. Vecchi, est un symbole de la reprise de notre cheminement � la fin du 25e Chapitre g�n�ral.

Nous pouvons avoir fait, nous aussi parfois, l'exp�rience de la fatigue inutile de notre travail. Le Seigneur J�sus nous invite encore aujourd'hui � � prendre le large �, � r�nover notre engagement de jeter le filet, � essayer une fois de plus, m�me si nous avons fait plusieurs fois l�exp�rience de l'inefficacit�. C'est maintenant l'heure du courage! Il faut cingler vers la haute mer, affronter les d�fis d'aujourd'hui, et aller vers les eaux profondes, pour entretenir une intense exp�rience spirituelle et favoriser la qualit� de notre action.

Ce qui nous sollicite � essayer de nouveau, c'est la confiance dans le seigneur J�sus: sur sa parole nous jetterons encore notre filet. C'est maintenant l'heure de l'esp�rance! Le temps que nous vivons se projette vers les grandes responsabilit�s qui nous attendent, vers l'aventure joyeuse de jeter encore les filets pour la p�che et d'exp�rimenter la puissance la Parole de Dieu. Nous sommes certains que le Seigneur J�sus saura encore nous �tonner par sa fid�lit� et ses surprises.

L� o� il y a de grands d�fis, il faut le courage et l'esp�rance de la communaut�. Les voies nouvelles et les t�ches ardues de l'�vang�lisation pourront �tre affront�es par des communaut�s qui entreprennent une radicale conversion pastorale et vivent une profonde exp�rience spirituelle. Courage et esp�rance sont les expressions les plus �loquentes de la proph�tie de nos communaut�s.

Nous devons remarquer dans l'�pisode �vang�lique que le geste gratuit de la p�che surprenante n'a pas d'autre finalit� que de susciter la foi et de provoquer � suivre J�sus. Devant son geste surabondant et apr�s son invitation: �Sois sans crainte, d�sormais ce sont des hommes que tu prendras �, les premiers disciples, apr�s avoir ramen� les barques au rivage, laiss�rent tout et le suivirent (cf. Lc 5, 1-11). Ils seront ainsi associ�s dans la m�me mission et le m�me destin que J�sus: l�appel d�finitif de tous � accueillir le Royaume. Les gestes surprenants et surabondants de courage et d�esp�rance de nos communaut�s provoquent les jeunes � r�pondre � leur vocation; le t�moignage proph�tique de la communaut�, aujourd'hui encore, sera capable de susciter des jeunes disponibles � partager le projet de vie de Don Bosco: �Da mihi animas; coetera tolle �.


7. Avec Marie notre aide


198.


Comme dans la communaut� apostolique des origines, Marie est �galement pr�sente dans nos communaut�s. Elle est en pri�re avec les disciples de son Fils; elle vit avec nous, qui sommes devenu ses Fils au pied de la Croix. � partir de ce moment Marie est dans l�Eglise avec une pr�sence priante; Elle prie pour que les disciples d�passent les fermetures de la peur, soient attentifs et pr�ts au souffle de l'Esprit pour s'aventurer sur les routes de l'�vang�lisation.

Don Bosco nous a laiss� en pr�cieux h�ritage la confiance en Marie: Elle est notre aide, la M�re de l'Eglise, l�aide des jeunes et des pauvres, Elle est la M�re de tous. Comme le disciple bien-aim�, nous accueillons, nous aussi, Marie dans notre maison, dans nos communaut�s. Elle nous rendra attentifs aux besoins du temps pr�sent: � Ils n'ont plus de vin �, et nous rendra sensibles aux exigences de l�Evangile: � Faites tout ce qu'il vous dira � (cf. Jn 2, 3-5).


Marie, avec ton intervention maternelle,

aide-nous � retourner � Don Bosco et aux jeunes!

Marie, notre secours,

prie pour nous et pour nos communaut�s!



[1] Cf. NMI, 1.

[2] Cf. NMI, 16-18.

[3] Cf. NMI, 29-41.

[4] Cf. NMI, 42-57.

[5] NMI, 30.

[6] NMI, 32.

[7] NMI, 39.

[8] NMI, 43.

[9] Cf. VC, 110.

[10] Cf. ACS 305, p. 9.

[11] Documents du CG22, discours de cl�ture du Recteur majeur, n� 91.

[12] Vecchi Juan E., Experts, t�moins et artisans de communion, ACG 363, p. 22. Ce n�est pas sans raison que le m�me P. Vecchi cite ce texte dans sa lettre de convocation du CG25, ACG 372, p. 31

[13] Cf. AA.VV., Per una fedelt� creativa. Rifondare: ricollocare i carismi, ridisegnare la presenza, Il Calamo, Rome 1999, qui recueille le 54e congr�s semestriel de l�USG, � Ariccia en novembre 1998.

[14] Cf. Const. 95; CG23, 95.

[15] Cf. Const. 3 et 24.

[16] Potissimum Institutioni, 1.

[17] La formation des sal�siens de Don Bosco. Principes et normes. Ratio fundamentalis Institutionis et studiorum. Troisi�me �dition. Rome, 2000, (n� 15), 33.

[18] Cf. ACG 376, p. 27.