Le_Directeur_sal%C3%A9sien_2020_CG28


Le_Directeur_sal%C3%A9sien_2020_CG28

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Animation
et gouvernance
de la communauté
Le service
du Directeur salésien

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AniOmcchaietllioon
et gouvernance
de la communauté
Le service
du Directeur
salésien

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Animation
et gouvernance
de la communauté
Le service
du Directeur
salésien

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Composition graphique :
Andrea Marconi
Presse :
Scuola grafica salesiana di Milano
Tous droits réservés :
Société de Saint François de Sales
(Salésiens de Don Bosco)
Édition hors commerce (2019)
Sede Centrale Salesiana
Via Marsala, 42
00185 Rome

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Remerciements
Un sincère merci aux confrères qui ont collaboré
avec le Dicastère de la Formation (Ivo Coelho,
Jose Kuttianimattathil, Cleofas Murguia – aujourd’hui
Évêque –, Francisco Santos Montero, Silvio Roggia)
pour le travail de préparation : Marcello Baek,
Adriano Bregolin, Raymond Callo, Vincent Castilino,
Manuel Cayo, Martin Coyle, Jorge Crisafulli,
Francesco de Ruvo, Salvador Delgadillo, Ian Figueiredo,
Pier Fausto Frisoli, James Heuser, Zenon Klawikowski,
Alberto Lorenzelli – aujourd’hui Évêque – Gerard Martin,
Eusebio Muñoz, Gabriel Ngendakuriyo, Luis Onrubia,
Michael Pace, Stanislaus Swamikannu, Luis Timossi,
Meinhof von Spee.
Un grand merci aussi aux membres de la rédaction et aux
traducteurs : Zdzisław Brzęk, Placide Carava, Ivo Coelho,
Ian Figueiredo, Zenon Klawikowski, Alberto Lorenzelli,
Giuseppe Nicolussi, Luis Onrubia, Silvio Roggia,
Francisco Santos Montero, José Antenor Velho.
Les images
Les images qui ouvrent et clôturent cet ouvrage nous em-
mènent au Colle Don Bosco et au Valdocco. Le discours
sur le Directeur Salésien et sur son ministère d’animation
et de gouvernance de la communauté locale s’origine dans
la vie et le charisme de Don Bosco. C’est dans le proces-
sus de formation permanente qui est né de lui, et qui s’est
poursuivi tout au long de l’histoire de la Congrégation,
que nous comprenons le sens de ce travail dont nous espé-
rons voir les fruits.

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Sommaire
ABRÉVIATIONS, pag. 11
PRÉFACE, pag. 13
INTRODUCTION, pag. 17
1. Objectifs, pag. 17
2. Processus, pag. 18
3. Contenus, pag. 19
4. Utilisation, pag. 22
PARTIE I : L’IDENTITÉ CONSACRÉE SALÉSIENNE, PAG. 27
1. La mission salésienne donne à notre vie consacrée son
allure concrète, pag. 29
2. La vocation consacrée salésienne : notre manière de
partager la mission, pag. 35
2.1 Notre consécration apostolique, pag. 35
2.2 Enracinés dans le mystère du Christ et de la Trinité, pag. 37
2.3 En communion avec les autres vocations dans la mission salésienne, pag. 40
2.4 Une unique vocation vécue sous deux formes : sacerdotale et laïque, pag. 42
2.5 Dans des communautés quantitativement et qualitativement consistantes,pag.47
3. Le Directeur, gardien de l’identité salésienne, pag. 49
3.1 Le Directeur dans la communauté, pag. 49
3.2 Le Directeur fait autorité [autorevolezza] et exerce l’ autorité [autorità], pag. 57
3.3 Le caractère presbytéral du Directeur salésien, pag. 61
PARTIE II : LE DIRECTEUR DE LA COMMUNAUTÉ RELIGIEUSE
SALÉSIENNE, PAG. 71
4. Gardien de l’identité consacrée salésienne, pag. 73
4.1 Mystiques dans l’esprit : guide spirituel de la communauté, pag. 73
4.1.1 Fidélité aux conseils évangéliques, pag. 75
4.1.2 Animation de la prière personnelle et communautaire, pag. 76
4.1.3 Prendre soin de l’identité charismatique, pag. 78
7

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Animation et gouvernance de la communauté
4.2 Prophètes de la fraternité : animateur de la communion
et de la coresponsabilité, pag. 80
4.2.1 Promouvoir l’unité, pag. 81
4.2.2 Relations fraternelles et communication, pag. 82
4.2.3 Une communauté ouverte et accueillante, pag. 85
4.3 Serviteurs des jeunes : le premier responsable de la mission apostolique, pag. 86
4.3.1 Encourager la charité pastorale des confrères, pag. 88
4.3.2 Coordonner la coresponsabilité pour la mission commune, pag. 89
4.3.3 Guider le discernement pastoral, pag. 89
4.3.4 Encourager l’animation vocationnelle, pag. 91
5. Un service charismatique, pag. 95
5.1 Dispositions et attitudes, pag. 95
5.1.1 Écoute et dialogue, pag. 95
5.1.2 Liberté individuelle et coresponsabilité, pag. 96
5.1.3 Discernement personnel et communautaire, pag. 98
5.2 Outils pour l’animation, pag. 101
5.2.1 L’entretien avec le Directeur, pag. 101
5.2.2 Accompagnement personnel, pag. 104
5.2.3 Le « mot du soir », pag. 106
5.2.4 Le projet personnel de vie, pag. 108
5.2.5 Le projet communautaire, pag. 109
5.2.6 Correction fraternelle, pag. 111
5.2.7 La chronique de la maison et les archives, pag. 113
5.3 Structures d’animation, pag. 113
5.3.1 Le Conseil local, pag. 113
5.3.2 Le Vicaire du Directeur, pag. 116
5.3.3 L’Assemblée des confrères, pag. 118
5.4 Attention personnalisée aux confrères, pag. 119
5.4.1 Salésiens prêtres et Salésiens laïcs, pag. 119
5.4.2 Confrères en formation initiale, pag. 120
5.4.3 Interculturalité, pag. 122
5.4.4 Confrères qui vivent des moments difficiles, pag. 123
5.4.5 Les confrères âgés, pag. 124
5.4.6 Confrères malades, pag. 125
5.4.7 Confrères qui ont besoin d’une attention particulière, pag. 126
8

1.10 Page 10

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Sommaire
5.5 L’économie et l’administration, pag. 128
6. Formation permanente, pag. 131
6.1 Dans la communauté, pag. 131
6.2 Pour le Directeur lui-même, pag. 136
PARTIE III : LE DIRECTEUR ET LA MISSION SALÉSIENNE PARTAGÉE,
PAG. 163
7. La communauté éducative et pastorale, pag. 165
7.1 La cep et le projet éducatif et pastoral, pag. 165
7.1.1 La compréhension actuelle du Système Préventif, pag. 165
7.1.2 La nécessaire inculturation du Système Préventif, pag. 167
7.1.3 Le Conseil de la CEP et le Conseil de l’Œuvre, pag. 170
7.2 La communauté religieuse salésienne dans la CEP, pag. 172
7.2.1 Le noyau animateur, pag. 172
7.2.2  Lesdifférentesformesderelationentre la communauté salésienne etl’œuvre,pag.173
A. Œuvres confiées conjointement à la communauté salésienne et aux laïcs, pag. 174
B. Œuvres confiées à des laïcs sous la direction de la Province, pag. 177
7.3 La communauté salésienne : point de référence charismatique de la CEP, pag. 178
7.3.1 Animation spirituelle, pag. 180
7.3.2 Prophétie de la fraternité, pag. 183
7.4 La communauté salésienne et le PEPS, pag. 185
8. Une communauté ouverte, pag. 193
8.1 La communauté provinciale et la communauté mondiale, pag. 194
8.2 La famille salésienne, pag. 195
8.3 L’Église, pag. 199
8.4 La présence sur le territoire, pag. 202
CONCLUSION, pag. 209
Annexe I, « Souvenirs confidentiels » de Don Bosco aux directeurs, pag. 211
Annexe II, Le supérieur local dans le code de droit canonique, pag. 223
INDEX ANALYTIQUE, pag. 235
9

2 Pages 11-20

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2.2 Page 12

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ABRÉVIATIONS
ACG
Actes du Conseil Général
ACS
Actes du Conseil Supérieur
AL
Amoris Lætitia (2016)
C
Constitutions (2015)
CdR
Pastorale Salésienne des Jeunes - Cadre de Référence (2014)
Charte Charte de l’Identité Charismatique de la Famille Salésienne de Don Bosco (2012)
CEC
Catéchisme de l’Église Catholique (1992)
CEP
Communauté Éducative et Pastorale
CG
Chapitre Général
CGS
Chapitre Général Spécial (CG20, 1971-1972)
CIC
Code de Droit Canonique - Codex Iuris Canonici (1983)
CIVCSVA Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de Vie Apostolique
CL
Christifideles Laici (1988)
CV
Christus Vivit (2019)
EG
Evangelii Gaudium (2013)
ET
Evangelica Testificatio (1971)
FSDB
Formation des Salésiens de Don Bosco (2016)
FT
CIVCSVA, Le service de l’autorité et l’obéissance. Faciem tuam, Domine, requiram (2008)
LG
Lumen Gentium (1964)
MB
Memorie Biografiche
MR
Mutuae Relationes (1978)
MSD
Le Directeur salésien : un ministère pour l’animation et la gouvernance de la communauté locale (1986)
NMI
Novo Millennio Ineunte (2001)
PdV
Pastores dabo vobis (1992)
PEPS
Projet Éducatif et Pastoral Salésien
PV
Projet de Vie des Salésiens de Don Bosco - Guide pour la lecture des Constitutions Salésiennes (1986)
R
Règlements Généraux (2015)
RdC
CIVCSVA, Repartir du Christ : un engagement renouvelé de la Vie Consacrée au troisième millénaire (2002)
VC
Vita Consecrata (1996)
VFC
CIVCSVA, La vie fraternelle en communauté. « Congregavit nos in unum Christi amor » (1994)
VN
CIVCSVA, À vin nouveau, outres neuves (2017)
11

2.3 Page 13

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2.4 Page 14

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PRÉFACE
Mes chers confrères,
Trente-deux ans se sont écoulés depuis le dernier Manuel du Directeur
Salésien et je suis heureux de vous en présenter cette nouvelle version,
révisée à la demande du CG27. Je peux vous assurer qu’elle est le fruit
de la consultation entre toutes nos Provinces et Régions et d’un travail
très exigeant effectué également par le Conseil Général.
Les Directeurs sont des figures clés du renouveau de la Congrégation et
de notre service des jeunes dans la Communauté Éducative et
Pastorale. Ils sont la clé de la formation permanente tant souhaitée et
qui doit s’actualiser dans nos communautés religieuses et, par
extension, dans nos Communautés Éducatives et Pastorales également.
Ce manuel s’adresse donc principalement à eux et à tous ceux qui sont
impliqués dans leur formation, en premier lieu aux Provinciaux et à
leurs Conseils.
En même temps, le nouveau manuel s’adresse à tous les Salésiens et à
tous les membres de chaque communauté religieuse salésienne. Dans
nos Constitutions, le Directeur est défini comme un « frère parmi des
frères » (C 55) et c’est ce que veut l’Église quand elle nous appelle à
donner vie à la dynamique de la fraternité, sans pour autant négliger
le devoir de gouverner. C’est l’un des grands dons que le Pape François
apporte à l’Église : la pratique du discernement communautaire
comme moyen d’animation et de gouvernement qui découle de la
conviction profonde d’être frères, d’être appelés à la communion,
d’avoir reçu le même Esprit lors du baptême, devenant membres du
même corps.
D’emblée, vous remarquerez dans le manuel une grande attention
portée à notre identité : nous tous, Salésiens laïcs ou Salésiens prêtres,
nous sommes en premier lieu des consacrés salésiens ; et le Directeur est
avant tout le gardien de cette identité, chargé de promouvoir la
13

2.5 Page 15

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Animation et gouvernance de la communauté
croissance vocationnelle de la communauté et des confrères qui lui sont
confiés. Comme Don Bosco, c’est un homme profondément amoureux
de Jésus-Christ, notre Règle vivante, dont il tente de reproduire
fidèlement le mode de vie ; un frère uni à ses frères dans le service du
Père, avec cette merveilleuse harmonie d’humilité, de réalisme et de
foi, qui vient de l’Esprit.
L’autre grand accent de ce manuel vient de ce qui est peut-être le
développement le plus significatif de notre histoire depuis Vatican II :
l’affirmation claire que l’esprit salésien et la mission salésienne sont
partagés avec les laïcs. Le Directeur et la communauté salésienne font
donc partie, aujourd’hui, du noyau animateur de la Communauté
Éducative et Pastorale. Naturellement, au sein de ce noyau, ils ont une
responsabilité particulière en matière de fidélité au charisme ; selon le
CG25, ils constituent le « point de référence charismatique ».
Le Salésien d’aujourd’hui est donc appelé à être avant tout animateur
de ceux avec qui il partage le charisme. Et pour ce faire, il doit vivre
sa vocation consacrée avec une joie transparente et contagieuse.
Alors, chers confrères, je vous offre à tous ce cadeau, fruit d’un exigeant
travail de synthèse de tous les développements qui se sont déroulés dans
l’Église et dans notre Congrégation au cours de ces trente dernières
années. Que Marie, notre Mère et notre Guide, nous aide à grandir
dans la plénitude de notre consécration afin que nous puissions être des
signes et des porteurs toujours plus crédibles de l’amour de Dieu pour
les jeunes.
Bien vôtre en Don Bosco,
Ángel Fernández Artime
Recteur Majeur
Rome-Sacré Cœur, Dimanche de Pâques, 21 avril 2019
14

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Animation et gouvernance de la communauté
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2.8 Page 18

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INTRODUCTION
1. OBJECTIFS
La longue histoire du
Manuel du Directeur
1. Cette nouvelle édition de Le Directeur Salésien, mieux
connue sous le nom de Manuel du Directeur, part d’une
demande explicite du CG27 (CG27, 69). La dernière ver-
sion du manuel a été publiée en 1986, comme révision d’un
texte précédent, demandé par le CG21. Nous avons un ma-
nuel encore plus ancien, de l’époque du Père Albera. Mais
nous pouvons affirmer que le premier manuel est le texte
des « Ricordi » de Don Bosco : Souvenirs Confidentiels aux
Directeurs [Consignes], remis au tout premier Directeur sa-
lésien, le jeune Don Rua, lors de son envoi à Mirabello. On
peut donc dire que le Manuel du Directeur a une histoire
longue et honorable.
Les Souvenirs
confidentiels [consignes]
de Don Bosco aux
Directeurs
2. Les Souvenirs confidentiels aux Directeurs [consignes] de
Don Bosco sont écrits sur le ton de l’affection d’un père
qui confie quelque chose d’important à son fils ( « Je parle
comme un père qui ouvre son cœur à ses chers enfants » ).
Ils contiennent des directives pour prendre soin d’eux-
mêmes et de ceux qui leur sont confiés : les confrères, les
éducateurs, les jeunes. Les éditions ultérieures de ce texte
ont omis l’introduction très confidentielle et de ton très fa-
milier, mais ont gardé la même sollicitude pour la sauve-
garde de l’esprit salésien dans les maisons à travers la fidélité
des Directeurs à leurs responsabilités spécifiques. L’édition
de 1886 se termine ainsi : « Cet écrit est une manière de
testament que j’envoie aux Directeurs des maisons particu-
lières. Si ces avis sont mis en pratique, je meurs tranquille
car je suis sûr que notre Société sera toujours plus florissante
au regard des hommes et bénie par le Seigneur, et qu’elle
atteindra son but, c’est-à-dire la plus grande gloire de Dieu
et le salut des âmes. »
Le Directeur et la
coresponsabilité des
confrères
3. L’objectif du manuel de 1986 était de maintenir la cen-
tralité de la figure du Directeur, conformément à notre tra-
17

2.9 Page 19

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Animation et gouvernance de la communauté
dition et, en même temps, d’en présenter une mise à jour,
à la lumière du Concile et des Constitutions rénovées, en
harmonie avec l’époque nouvelle. 
L’ objectif de cette édition revue est de tenir l’équilibre entre
cette centralité et le rôle de la communauté religieuse sa-
lésienne, en reconnaissant l’autorité confiée au Directeur,
tout en insistant sur la coresponsabilité des confrères, à la
lumière des changements survenus au cours des trente der-
nières années. Il faut donc garder à l’esprit le cheminement
ecclésial durant le pontificat de Jean-Paul II et de Benoît
XVI, le pontificat de François, les Synodes des Évêques et
différents documents de la Congrégation pour les Insti-
tuts de Vie Consacrée et les Sociétés de Vie Apostolique
(CIVCSVA ). Dans la Congrégation, nous avons les Rec-
torats du Père Viganò, du Père Vecchi, du Père Chávez et
du Père Fernández, les Chapitres Généraux – du 23ème et
suivants – et les documents produits par les différents Di-
castères, tels Le Système Salésien de Communication Sociale
(2011), La Formation Missionnaire des Salésiens de Don Bosco
(2014), Le Cadre de Référence pour la Pastorale Salésienne des
Jeunes (2014) et la Formation des Salésiens de Don Bosco (Édi-
tion online 2016).
2. PROCESSUS
Une énorme diversité de
cultures et de contextes
4. Le processus de révision du manuel a débuté par un sé-
minaire (16-17 juin 2016) auquel ont participé des repré-
sentants de toutes les Régions, et suivi d’un questionnaire
(2016) où toutes les Provinces ont pu apporter leur contri-
bution pour parvenir à une compréhension de la situation
actuelle du service d’animation et de gouvernement de la
figure du Directeur salésien. Un autre séminaire a suivi (29-
31 mai 2017) pour la lecture et l’interprétation du matériel
collecté.
18

2.10 Page 20

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Introduction
Un fait est devenu de plus en plus clair dans ce processus :
la Congrégation, présente sur les cinq continents, dans 133
pays et 89 Provinces et Circonscriptions, embrasse une
grande diversité de cultures et de contextes, et avance à des
rythmes différents. Cela nous fait comprendre dès le début
qu’il est difficile de dire quelque chose qui soit également
valable et utile de la même manière et au même moment
pour tous les contextes. Cependant, nous avons la ferme
espérance que la contribution proposée ici pourra être un
point de référence fondamental pour le cheminement com-
mun que nous effectuons actuellement comme Église et
comme Congrégation, contribution qui devra ensuite être
interprétée et incarnée dans les différents contextes et si-
tuations.
3. CONTENUS
Les Chapitres Généraux
5. Les Chapitres Généraux sont la principale expression de
la Congrégation dans son ensemble, ils doivent donc être
pris en compte comme base de référence.
Le CG23 nous rappelle que notre mission a une dimension
éducative et pastorale : nous évangélisons en éduquant et
nous éduquons en évangélisant. Le CG24 nous a aidés à
comprendre que la mission salésienne n’est pas assurée uni-
quement par la communauté religieuse salésienne, mais
également par les autres membres de la Famille Salésienne
ainsi que par les nombreux collaborateurs laïcs. Le CG25 a
souhaité clarifier le nouveau rôle de la communauté reli-
gieuse salésienne au sein de la mission. Le CG26 s’est
concentré sur les aspects plus typiquement salésiens de
notre identité, en particulier avec l’appel à revenir à Don
Bosco. Enfin, le CG27 nous a invités à approfondir notre
compréhension de notre vocation de Salésiens consacrés et
à l’assumer pleinement.
19

3 Pages 21-30

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3.1 Page 21

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Animation et gouvernance de la communauté
CG27
Nous prenons part à la
mission de Don Bosco
comme personnes
consacrées
La présente édition du Manuel du Directeur tente de réu-
nir tous ces aspects, sans perdre de vue le fait fondamental,
clairement mis au point par le CG22 avec le nouveau texte
des Constitutions, à savoir que la formation est notre ré-
ponse immuable et permanente à Dieu qui nous appelle et
nous envoie dans son amour. Une formation partagée avec
les laïcs, dans la riche variété de nos vocations.
6. Il convient de citer particulièrement le CG27 qui a ex-
pressément demandé la révision et la nouvelle édition de
ce manuel. Nous rappelons habituellement le CG27 pour
ses trois noyaux thématiques : mystiques dans l’Esprit, pro-
phètes de la fraternité et serviteurs des jeunes. Mais il est
surprenant de noter que la lettre de convocation du Cha-
pitre – comme le discours d’ouverture du Recteur Majeur
– a présenté quatre sections thématiques au lieu de trois :
Nous avons voulu concentrer l’attention du CG27 sur
quatre sections thématiques : vivre dans la grâce
d’unité et dans la joie notre vocation consacrée
salésienne qui est don de Dieu et projet personnel de
vie ; faire une expérience spirituelle forte en assumant
la manière d’être et d’agir de Jésus obéissant, pauvre
et chaste, et en devenant des chercheurs de Dieu ;
construire la fraternité dans nos communautés de vie et
d’action ; se consacrer généreusement à la mission en
marchant avec les jeunes pour donner de l’espérance au
monde (CG27, p.94 dans l’édition en langue française).
7. Le point-clé à considérer est que l’objectif du CG27 était
d’ « approfondir notre identité charismatique, nous faisant
prendre conscience de notre vocation à vivre dans la fidélité
au projet apostolique de Don Bosco. » (CG27, p. 94) Il est
clair que nous partageons la mission de Don Bosco comme
personnes consacrées et c’est précisément en tant que per-
sonnes consacrées que nous trouvons notre place dans la
CEP.
20

3.2 Page 22

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Introduction
Pour cette raison, si les trois parties du Manuel de 1986
étaient :
1. Renouveau comme retour et innovation,
2. Animation et gouvernement du Directeur dans la CEP et
dans la communauté religieuse,
3. Méthodes, moyens et structures de l’animation et du gouver-
nement,
les trois parties du présent Manuel sont :
1. Le Directeur comme gardien de l’identité consacrée salésienne.
2. Le Directeur comme animateur et guide de la communauté
religieuse salésienne et de la mission.
3. Le Directeur et la communauté religieuse dans la CEP et sur
le territoire.
Le poids de la
responsabilité augmente
sur celui qui accepte
aujourd’hui d’assumer le
service de l’autorité
8. En présentant cette édition mise à jour du Manuel du
Directeur salésien, nous sommes conscients que, depuis la
dernière édition de 1986 jusqu’à nos jours, la vie dans nos
communautés et nos œuvres est devenue plus complexe et
le nombre de confrères, même dans les Provinces en crois-
sance, ne suffit jamais pour faires face aux besoins qui se
présentent. Cette situation fait croître également le poids
des attentes vis-à-vis de celui à qui il a été demandé d’ac-
cepter d’accomplir le service de l’autorité. D’une part, la
figure du Directeur reste au centre de notre tradition ; de
l’autre, on lui demande aujourd’hui d’être l’animateur non
seulement de la communauté religieuse salésienne mais
aussi de la CEP.
21

3.3 Page 23

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Animation et gouvernance de la communauté
Nous avons commencé la révision de ce Manuel en espérant
présenter un texte simplifié ; mais le travail pour intégrer les
développements de ces trente dernières années a conduit à
définir une figure de Directeur salésien encore plus com-
plexe. Que pouvons-nous dire  ? Nous répétons seulement
que le Directeur salésien n’est pas un surhomme, mais sim-
plement un homme. Un homme qui, dans le style de Don
Bosco, a été touché par la grâce du Seigneur. Il sait qu’il n’est
pas seul et accepte d’accomplir son service de son mieux,
en prenant toujours plus conscience de son identité salé-
sienne consacrée, tout en marchant avec ses frères et sœurs,
invoquant chaque jour le don de la joie et de la force néces-
saire, sûr que Dieu est présent dans toutes les circonstances
concrètes de la vie.
4. UTILISATION
Directeur et communauté 9. Un mot sur l’utilité de ce Manuel : il est évidemment
religieuse salésienne
pensé pour être étudié et médité par les Directeurs eux-
Provinciaux et Délégués mêmes, en particulier ceux qui assument cette tâche pour
Provinciaux pour la
Formation
la première fois. Leur façon de le faire variera car il n’existe
pas une façon unique de lire ce texte : certains le liront une
partie à la fois, alors que d’autres souhaiteront peut-être le
lire du début à la fin : les deux manières de faire vont bien.
Compte tenu de la relation intime existant entre le Direc-
teur et la communauté religieuse salésienne, il est extrême-
ment important d’indiquer clairement que le manuel
s’adresse également à la communauté. Les confrères sont
appelés à connaître et à accueillir la figure et l’autorité du
Directeur comme gardien de la vocation consacrée salé-
sienne et comme animateur de la mission partagée avec les
laïcs et avec les membres de la Famille Salésienne. Le Ma-
nuel sera donc mis à la disposition de tous les confrères et
de toutes les communautés, en encourageant les initiatives
22

3.4 Page 24

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Introduction
pour l’étudier et réfléchir sur son contenu. Le texte devient
un outil pour favoriser la formation permanente dans la
Congrégation. La formation trouve son lieu naturel de dé-
veloppement dans la vie de la communauté, et elle est per-
manente par sa nature même, avec le Directeur pour princi-
pal animateur, en collaboration avec chaque membre de la
communauté.
Ce Manuel sera particulièrement utile aux Provinciaux et
aux Délégués Provinciaux pour la Formation, ainsi qu’aux
divers Centres Régionaux de Formation, étant donné qu’ils
sont responsables de la formation initiale et permanente des
Directeurs. Il pourrait également être judicieux de présenter
un exemplaire du Manuel au nouveau Directeur lors de la
cérémonie de prise de fonction.
De plus, il importera d’inclure le Manuel du Directeur dans
la formation spécifique de nos candidats à la prêtrise : la
préparation au rôle de guide de la communauté fait certai-
nement partie de la croissance progressive vers la forme mi-
nistérielle/ presbytérale de la vocation salésienne.
Les Régions ou les
Provinces peuvent
adapter ce Manuel à
leurs besoins particuliers
10. Nous pouvons également noter que, étant donné la
grande variété de situations et de besoins dans les différentes
parties de la Congrégation, rien n’empêche les Régions ou
les Provinces d’adapter ce Manuel à leurs exigences parti-
culières. Nous avons, par exemple, décidé de conserver les
nombreuses références et notes, à la fois dans le texte et à la
fin de chaque chapitre du Manuel, car elles pourraient four-
nir des éléments et des indications supplémentaires dans le
processus de planification de la formation des Directeurs.
Toutefois, chaque Province peut également, si elle le sou-
haite, décider d’utiliser une version du texte plus simple et
moins « encombrée » de notes.
23

3.5 Page 25

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Animation et gouvernance de la communauté
Pour aider davantage, l’on peut trouver divers modules pour
la formation des Directeurs sur la page de la formation du
site Web officiel de la Congrégation (www.sdb.org).
1 Manuale del direttore (San Benigno Canavese, 1915), avec l’introduc-
tion du Père Albera.
2 Pour l’édition critique, voir F. Motto, I ’Ricordi confidenziali ai diretto-
ri’ di Don Bosco, Ricerche Storiche Salesiane 3/1 (1984) 125-166. [Les
Souvenirs confidentiels (consignes) de Don Bosco in Recherches His-
toriques Salésiennes]
3 « Gardien » est employé ici comme l’emploie Benoît XVI au cours de
l’audience du 4 mai 2005, quand il parle de Dieu comme Gardien ou
« sentinelle » qui veille sur son peuple.
24

3.6 Page 26

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3.7 Page 27

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3.8 Page 28

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Introduction
Partie I :
L’identité
consacrée
salésienne
Essaie de
te faire
aimer...
27

3.9 Page 29

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Animation et gouvernance de la communauté
Vignes, sarments, raisin...
Notre identité s’enracine dans
l’appartenance au Seigneur en tout et
pour tout, comme le sarment est attaché
à la vigne. « Celui qui demeure en moi
et en qui je demeure, celui-là porte
beaucoup de fruit, car, en dehors de moi,
vous ne pouvez rien faire. » ( Jn 15, 5)
28

3.10 Page 30

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1. LA MISSION SALÉSIENNE
DONNE À NOTRE VIE CONSACRÉE
SON ALLURE CONCRÈTE
« La mission donne à
toute notre existence son
allure concrète »
11. L’article 3 de nos Constitutions affirme que « La mis-
sion apostolique, la communauté fraternelle et la pratique
des conseils évangéliques sont les éléments inséparables de
notre vie consacrée » ; et il ajoute : « La mission donne à
toute notre existence son allure concrète ».
Dans l’élaboration du texte définitif des Constitutions, en
1984, le CG22 a opté de faire de la mission le centre uni-
ficateur de tous les éléments de la vie et de l’activité salé-
siennes. Cela ressort à la fois du contenu des articles et de
la structure qui régit l’ensemble du texte constitutionnel. Il
suffit de considérer simplement le titre de la deuxième par-
tie pour le comprendre : Envoyés aux jeunes, en communauté,
à la suite du Christ.
La centralité de la
mission chez Don Bosco
12. Cette décision du CG22 est le reflet de la centralité de
la mission dans la vie de Don Bosco : il était tout à fait
conscient d’avoir été envoyé par Dieu pour œuvrer au salut
des jeunes.
L’horizon de la mission commence à se déployer dès le rêve
des neuf ans. Il est intéressant de voir que, dans son récit du
rêve, Don Bosco ne dit pas y avoir saisi des indications sur
sa vocation sacerdotale ; c’est seulement Maman Margue-
rite qui fait allusion à cette possibilité. Des années plus tard,
lorsqu’il traversera la période difficile des choix décisifs pour
son avenir, à la fin de sa scolarité à l’école publique de Chie-
ri, il ne sera pas trop attiré par la vie sacerdotale diocésaine.
Son cœur s’oriente plutôt vers la vie des Franciscains ; ce
seront les conseils de l’oncle prêtre de Louis Comollo et la
médiation de Don Cafasso qui l’inciteront finalement à en-
trer au séminaire.
Lorsque commence l’expérience de l’Oratoire, la priorité
absolue de Don Bosco est de trouver des collaborateurs et
des aides pour son travail parmi les jeunes, en constante ex-
29

4 Pages 31-40

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4.1 Page 31

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Partie I
Animation et gouvernance de la communauté
L’identité consacrée
salésienne
pansion ; et ce n’est que des années plus tard que mûrira
l’idée de l’éventuelle fondation d’une Congrégation de per-
sonnes consacrées. La centralité de la mission l’a amené à
rechercher des collaborateurs ; et la même centralité l’a fina-
lement conduit à l’idée d’une Congrégation religieuse.
La suggestion « externe » de Rattazzi et de Cavour concer-
nant la fondation de la Congrégation Salésienne peut être
comprise de la même façon : ces éminents défenseurs de
la laïcité ont été très impressionnés par la mission de Don
Bosco. Nous pouvons remarquer la même centralité de la
mission dans la réaction de Cagliero à la proposition de
Don Bosco, en décembre 1859 : « Frère ou pas frère, moi, je
reste avec Don Bosco. » (MB VI, 335) Toujours dans cette
ligne, on se souviendra des nombreuses difficultés rencon-
trées par Don Bosco concernant la formation de ses futurs
prêtres. Pour lui, tout était axé sur les besoins de la mission,
au centre de laquelle il y avait un grand désir de sainteté
pour lui-même, pour ses collaborateurs, pour les jeunes –
exprimé d’une manière éminente dans la devise héritée de
François de Sales : Da mihi animas cætera tolle.
La mission ne peut être
assimilée à un travail ou
à une activité
13. La mission occupant une place centrale pour nous,
il est absolument essentiel de ne pas négliger sa densité
théologique. La mission ne peut pas être assimilée à un
travail ou à une activité, tout comme l’appel ne peut être
assimilé à un choix. Choix, travail, activité peuvent être des
initiatives du sujet individuel et autonome ; mais l’appel,
la vocation, la mission sont des termes théologiques. La
mission implique divers éléments : quelqu’un qui envoie,
quelqu’un qui est envoyé, ceux à qui il est envoyé, le ser-
vice à effectuer, la manière dont cela doit être fait et les
moyens à utiliser. Tout cela est résumé dans l’article 2 de
nos Constitutions et amplement commenté dans le Projet
de Vie des Salésiens de Don Bosco (PV 98). Il suffit ici de
souligner certains aspects.
30

4.2 Page 32

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1. La mission salésienne donne à notre vie consacrée son allure concrète
Il y a quelqu’un qui appelle et envoie : la mission vient de
Dieu. L’initiative appartient toujours à Dieu et Dieu ap-
pelle ceux qu’il veut « pour qu’ils soient avec lui et pour les
envoyer proclamer la Bonne Nouvelle » (Mc 3,14 ; voir C
96). C’est, en fait, la grande profession, à la fois claire et
humble, du premier article de nos Constitutions : « La So-
ciété de saint François de Sales est née, non d’un simple
projet des hommes, mais par l’initiative de Dieu. » « Voici
en quoi consiste l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé
Dieu » (1Jn 4,10). C’est dans l’amour prévenant de Dieu
que se trouve la racine la plus profonde du Système Pré-
ventif. Le CG27 nous rappelle donc que nous sommes des
mystiques dans l’Esprit. « Dans un monde qui commence à
rendre de plus en plus clair le défi de la sécularisation, nous
avons besoin de “ trouver une réponse à la reconnaissance
de la primauté absolue de Dieu ”, à travers le “ don total de
soi ” et la “ conversion permanente d’une existence offerte
comme vrai culte spirituel ”. » (ACG 313, 19) « Comme
pour Don Bosco, pour nous aussi, le primat de Dieu est la
clé de voûte qui justifie notre existence dans l’Église et dans
le monde. Ce primat donne sens à notre vie consacrée, nous
fait éviter le risque de nous laisser absorber par les activités,
et d’oublier que nous sommes essentiellement “ des cher-
cheurs de Dieu ” et des témoins de son amour au milieu des
jeunes et des plus pauvres. » (CG27, 32).
La mission vient à nous
en et par Jésus et l’Esprit
Saint
14. La mission nous vient « en » et « à travers » Jésus, épi-
phanie de Dieu, révélation du mystère du Dieu trine qui
est communion d’amour. La mission de Jésus est de révéler
et de rassembler : révéler le Père et rassembler dans l’uni-
té les enfants de Dieu dispersés (CdR 42-47). « Dieu, per-
sonne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, lui qui est Dieu, lui
qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a fait connaître. »
( Jn 1,18) Jésus est la révélation du visage miséricordieux du
Père. « Celui qui m’a vu a vu le Père » ( Jn 14,9). Jésus révèle
un Dieu qui est communion d’amour, la Trinité. 
31

4.3 Page 33

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Partie I
Animation et gouvernance de la communauté
L’identité consacrée
salésienne
C’est le Saint-Esprit,envoyé par le Père au nom de Jésus-Christ,
qui nous rappelle tout ce que Jésus a dit et fait ( Jn 14, 25-
26), et nous permet de poursuivre cette mission à travers le
charisme et les dons qu’il distribue à chacun : « Vous allez
recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous ;
vous serez alors mes témoins... » (Ac 1,8 ; voir aussi C 1).
Comme pour le jeune enfant Jean Bosco, qui se concentre
en premier lieu sur les jeunes du rêve et apprend seulement
à la fin le nom de la Dame à l’aspect majestueux et de son
Fils, la première attention du Salésien est généralement
orientée vers l’apostolat. Il découvre plus tard – et parfois
seulement très progressivement – son appel à répondre
avec passion et enthousiasme à l’amour révélé dans le Fils
et à se laisser transformer à son image (2Co 3,18) afin de
devenir, comme Jésus, le visage du Père pour les jeunes
souvent marqués par de graves manques en matière de pa-
ternité et de maternité.
Le contenu essentiel de
notre mission : être des
révélateurs de Dieu
15. Voici donc le contenu essentiel de notre mission : être
des révélations de Dieu, être des signes et des porteurs de
son amour (cf. C 2), de manière qu’à travers nous, l’amour
prévenant de Dieu soit rendu visible. Le Système Préventif
est inspiré par « la charité de Dieu qui précède toute créa-
ture par sa Providence, l’accompagne par sa présence et la
sauve en donnant la vie. » (C 20) C’est un amour qui doit
être montré pour être vraiment lui-même, et il est d’autant
plus efficace quand il est vu par les jeunes. C’est un amour
qui libère dans tous les sens du terme – nos Constitutions
parlent de promotion intégrale (C 31) – au point que le
Système Préventif peut être défini comme une pédagogie
de la liberté. Mais tout comme Jésus qui non seulement ré-
vèle le visage du Père mais aussi « rassemble dans l’unité
les enfants de Dieu dispersés » ( Jn 11, 52), notre mission
inclut la promotion et la création de la fraternité et de la
communion, afin que nous devenions de plus en plus ce que
32

4.4 Page 34

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1. La mission salésienne donne à notre vie consacrée son allure concrète
nous sommes déjà radicalement. Puisque nous avons été
créés à l’image de Dieu-Communion-Amour, nous avons
été « pensés » en mode trinitaire.
Ceux à qui nous sommes
envoyés
16. N’oublions pas que les jeunes à qui nous sommes en-
voyés sont de préférence les « « les pauvres, les abandonnés
et en péril », ceux qui ont un plus grand besoin d’amour et
d’évangélisation » ; que nous travaillons spécialement dans
les régions de plus grande pauvreté : des points clés sur les-
quels le Recteur Majeur, le Père Ángel Fernández Artime,
a insisté lors de la conclusion du CG27. Nous travaillons
pour les jeunes dans les communautés éducatives et pas-
torales qui incluent leurs familles comme agents pastoraux
actifs. La Congrégation Salésienne accompagne les jeunes
non seulement sur les cinq continents, mais aussi sur le nou-
veau continent numérique, omniprésent et qui imprègne
tout, et dont l’impact sur la vie des jeunes ne peut absolu-
ment pas être sous-estimé. Ce monde numérique modifie
nos notions du temps et de l’espace, la perception que nous
avons de nous-mêmes et notre façon de voir les autres et
le monde, notre façon de communiquer, d’apprendre et de
recevoir des informations, avec l’impact différent de la pa-
role et de l’image. C’est un monde nouveau qui confère aux
grandes sociétés et aux médias un pouvoir énorme sur la vie
des jeunes, en bien comme en mal.  
Nous sommes donc envoyés aux jeunes en communauté à
la suite du Christ, mais c’est la mission qui donne son allure
concrète à notre vie.
33

4.5 Page 35

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4.6 Page 36

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2. LA VOCATION CONSACRÉE
SALÉSIENNE : NOTRE MANIÈRE
DE PARTAGER LA MISSION
La mission salésienne est 17. Cependant, la mission salésienne n’appartient pas exclu-
partagée par les
Salésiens, la Famille
sivement aux Salésiens de Don Bosco. Comme nous l’avons
Salésienne et par les
déjà dit, Don Bosco a commencé avec de nombreux types de
laïcs
collaborateurs et a finalement fini par avoir besoin de per-
sonnes consacrées. Dieu en appelle beaucoup à participer à la
mission – membres de la Famille Salésienne et autres. Cela
s’est cristallisé, pour ainsi dire, et a été fortement affirmé au
CG24. On peut déjà le comprendre dans le titre : « Salésiens
et laïcs : communion et partage dans l’esprit et la mission de
Don Bosco » – c’est un thème sur lequel le Recteur Majeur
Ángel Fernández Artime insiste constamment. 
Nous, Salésiens, partageons cette mission en tant que per-
sonnes consacrées. Les implications pratiques de cet état de
fait pour la figure du Directeur salésien seront décrites plus
bas. Il est utile de rappeler ici une considération exprimée
par le Père Juan Vecchi qui, à la fin du CG24, a déclaré qu’il
est vrai que « beaucoup d’autres personnes participent au
charisme de Don Bosco. Mais il se concentre en particulier
dans la communauté SDB par la force de la consécration,
l’expérience communautaire, le projet de vie (profession) et
le dévouement total à la mission. » (CG24, 236).
2.1 NOTRE CONSÉCRATION APOSTOLIQUE
Notre consécration est
« consécration
apostolique »
18. Au sein de l’Église, nous réalisons le projet apostolique
du Fondateur – être « signes et porteurs de l’amour de Dieu
pour les jeunes, spécialement les plus pauvres » – dans le
cadre d’une forme spécifique de vie religieuse (C 2). Compte
tenu de la centralité de la mission, notre consécration est
une « consécration apostolique ». Mission, communauté
et conseils évangéliques sont indissociablement unis dans
notre consécration apostolique, que nous vivons dans la
grâce d’unité, « dans un unique mouvement de charité en-
vers Dieu et envers nos frères » (C 3).
35

4.7 Page 37

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Partie I
Animation et gouvernance de la communauté
L’identité consacrée
salésienne
Voilà donc notre identité de base : la consécration aposto-
lique salésienne. Nous sommes des religieux éducateurs et
pasteurs (C 98), qui vivons cette vocation sous deux formes :
cléricale et laïque (C 4, 45). L’enjeu pour les Salésiens prêtres
et pour les Salésiens laïcs est de vivre la forme particulière
de leur vocation propre dans sa totalité, « de l’intérieur » de
la consécration apostolique, en évitant la tendance au gé-
néricisme pastoral et à l’individualisme apostolique, d’une
part, et de l’autre, en évitant la recherche de compensations,
soit en se rapprochant du statut ecclésiastique (assumant
des tâches et des attitudes cléricales), soit en se rapprochant
du statut laïc (insistance excessive sur le professionnalisme,
ou la recherche d’un style de vie purement laïc).
Appelés à approfondir la
grâce d’unité
19. Notre identité se base donc sur une redécouverte har-
monieuse et vitale de la « consécration apostolique ». « Mis-
sion » et « consécration » ne doivent pas être mises en oppo-
sition dualiste. Nous sommes appelés à approfondir la grâce
d’unité par laquelle notre vie salésienne est à la fois reli-
gieuse et apostolique, en une forme originale de donation à
Dieu, aimé par-dessus tout, dans son infinie miséricorde de
sauveur du monde. Don Bosco voulait, en effet, que l’ardeur
de la charité fasse aller « du même pas » la vie active et la vie
contemplative (CG22, 20). « Il nous sera particulièrement
profitable de ne pas oublier le sens particulier et englobant
de chacun des deux termes “ consécration ” et “ mission ”,
qui ne peuvent être réduits, chacun individuellement, pour
indiquer un seul domaine de la vie salésienne : notre consé-
cration est, en elle-même, apostolique ; et la mission qui
nous est confiée est, en tant que telle et la nôtre, religieuse. » 
Le Père Vecchi, lisant Vita Consecrata dans une perspective
salésienne, a reconnu dans l’unité profonde entre consécra-
tion et mission la véritable source de la dimension aposto-
lique de notre vie. « La dimension apostolique émerge de
l’unité interne entre consécration et mission : “ Leur appel
36

4.8 Page 38

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2. La vocation consacrée salésienne: notre façon de partager la mission
[de ceux que Dieu appelle] comprend donc l’engagement à se
donner totalement à la mission ; de plus, sous l’action de l’Es-
prit Saint, qui est à l’origine de toute vocation et de tout cha-
risme, la vie consacrée elle-même devient une mission, comme
l’a été la vie de Jésus tout entière (VC 72) ”. » (ACG 357, 19)
Comme nous l’avons noté dans l’introduction, le premier
objectif du CG27 était, en fait, d’insister une fois encore
sur notre consécration apostolique. La « radicalité évangé-
lique », du titre du CG27, ne doit donc pas être comprise
comme désignant uniquement la voie des conseils évangé-
liques. Elle fait référence à tous les aspects de la vocation
consacrée, y compris la vie fraternelle et la mission, enraci-
nées dans le Christ. Témoigner de la radicalité évangélique
« n’est pas un aspect qui vient se mettre à côté des autres
aspects, mais plutôt une dimension fondamentale de notre
vie » (ACG 413, 9). Il est important de rappeler ceci : le
trinôme « mystiques, prophètes et serviteurs » est un moyen
clair de résumer le CG27, mais cela ne doit pas nous dis-
traire du fait que le but du Chapitre était de nous aider à
nous réapproprier notre vocation consacrée salésienne dans
sa globalité et à la vivre dans la grâce de l’unité et avec joie.
Suivre le Christ d’une
manière spéciale
2.2 ENRACINÉS DANS LE MYSTÈRE DU CHRIST
ET DE LA TRINITÉ
20. La vie consacrée est enracinée dans le mystère du Christ
et de la Trinité, comme cela a été affirmé avec autorité dans
l’Exhortation Apostolique post-synodale Vita Consecra-
ta.  « Le fondement évangélique de la vie consacrée est à
chercher dans le rapport spécial que Jésus, au cours de son
existence terrestre, établit avec certains de ses disciples, qu’il
invita non seulement à accueillir le Royaume de Dieu », in-
vitation adressée à tous ceux qui l’écoutaient, mais aussi à
imiter de près son style de vie. « Cette forme de la « seque-
37

4.9 Page 39

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Partie I
Animation et gouvernance de la communauté
L’identité consacrée
salésienne
la Christi », dont l’origine est toujours l’initiative du Père,
a donc une connotation essentiellement christologique et
pneumatologique ; cela lui permet d’exprimer de manière
particulièrement vive le caractère trinitaire de la vie chré-
tienne, en quelque sorte anticipation de l’accomplissement
eschatologique vers lequel tend toute l’Église. » (VC 14)
Alors que tous sont également appelés à suivre le Christ, les
personnes consacrées dédient leur vie à reproduire en elles-
mêmes « cette forme de vie que le Fils de Dieu a prise en
venant au monde » (LG 44). Cela signifie qu’il faut assumer
les choix concrets du célibat, de la pauvreté et de l’obéissance
de la manière dont Jésus les a vécus au cours de sa vie ter-
restre (VC 30). Cela signifie montrer « le Fils de Dieu fait
homme comme le terme eschatologique vers lequel tout tend,
la splendeur face à laquelle pâlit toute autre lumière, la beauté
infinie qui peut seule combler le cœur de l’homme. » (VC 16)
Impossible sans le Christ
21. La présence de Dieu devient tangible lorsque nous ren-
controns des personnes consacrées qui vivent dans la joie le
don total de soi et pour qui la chasteté, l’obéissance et la pau-
vreté sont vraiment la plénitude de l’amour reçu et donné. La
beauté de leur vie touche beaucoup de cœurs et nous pou-
vons nous souvenir de nombreux exemples de notre histoire :
Simon Srugi et Vincent Cimatti, Artémide Zatti et Joseph
Quadrio, pour n’en citer que quelques-uns. La vie consacrée
devient de la sorte un signe pour les laïcs, ainsi que pour les
membres de la hiérarchie, un don unique pour tous, dans une
communion qui se développe en cercles concentriques.
La vie consacrée est impossible sans le Christ. Il est « notre
Règle vivante », comme le déclare le dernier article de nos
Constitutions (cf. C 196) ; Il est la vigne et nous sommes
les sarments, et sans lui, nous ne pouvons rien faire.  Cela
semble être aussi l’approche des « lettres » émises par la
Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée et les So-
38

4.10 Page 40

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2. La vocation consacrée salésienne: notre façon de partager la mission
ciétés de Vie Apostolique durant l’Année de la Vie Consa-
crée (2015), qui a choisi de se référer moins aux conseils
évangéliques qu’à la personne du Seigneur qui nous remplit
de joie (Réjouissez-vous !), dont nous contemplons la beauté
(Contemplez), dont nous attendons la venue (Scrutez) et par
qui nous sommes envoyés à nos frères et sœurs (Annoncez),
comme Marie de Magdala, le matin de la Résurrection.
Notre vocation est de
rester avec Jésus
(intimité) et d’être
envoyés par Lui (mission)
22. L’attitude fondamentale de chaque chrétien (et à plus
forte raison de ceux qui vivent leur vie chrétienne comme
personnes consacrées) est la sequela Christi et l’imitation du
Christ. La sequela insiste sur la dimension subjective : la rela-
tion interpersonnelle avec Jésus, la vie de disciple, la docilité.
L’imitation, quant à elle, met en évidence l’aspect objectif : la
nécessité de la configuration, de la transformation complète
ou de la transfiguration de la personne pour ressembler au
Christ. Se référant à Jn 10,3.14, C 196 parle de « la prédilec-
tion du Seigneur Jésus qui nous a appelés par notre nom ».
La vocation n’est pas donnée uniquement en vue d’une mis-
sion à accomplir ou d’une tâche à effectuer. C’est avant tout
un appel à l’intimité et à la vie de communauté avec Jé-
sus qui « a appelé personnellement ses apôtres pour qu’ils
demeurent avec Lui et pour les envoyer proclamer l’Évan-
gile. » (C 96, citant Mc 3,14). Les deux dynamiques sont
importantes : la vie de disciple et la configuration au Christ.
Le Directeur salésien prend soin de l’une et de l’autre, pour
lui-même et pour la communauté qui lui a été confiée. L’in-
timité avec le Christ conduit à la transfiguration, à Lui res-
sembler, jusqu’à devenir comme Lui visage du Père, révéla-
tion de son amour.
39

5 Pages 41-50

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5.1 Page 41

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Partie I
Animation et gouvernance de la communauté
L’identité consacrée
salésienne
2.3 EN COMMUNION AVEC LES AUTRES
VOCATIONS DANS LA MISSION SALÉSIENNE
Les différentes vocations 23. Puisque nous partageons la mission avec les laïcs, il de-
dans l’Église et la manière
dont elles se
vient nécessaire pour les Salésiens – et à plus forte raison
« comprennent »
pour le Directeur – de comprendre avec suffisamment de
mutuellement l’une l’autre clarté les différentes vocations dans l’Église et leur nature
intrinsèque d’être faites les unes pour les autres. 
Pour diverses raisons culturelles, parmi lesquelles le ratio-
nalisme moderne et la Réforme protestante, la théologie
post-tridentine a eu tendance à définir l’identité de la vie
consacrée en la séparant clairement de l’état laïc. La ten-
dance à l’homogénéisation de notre époque tend plutôt à
niveler les différentes vocations au sein de l’Église. La voie
à suivre n’est cependant pas dans la séparation ni dans la
négation des distinctions, mais dans la « diversité dans la
relation », ce qui a été affirmé avec une clarté toujours plus
grande dans les trois grandes Exhortations Apostoliques
qui traitent des états de vie dans l’Église : Christifideles
Laici (1988), Pastores Dabo Vobis (1992) et Vita Consecrata
(1996).
Les différentes vocations dans l’Église sont pensées les unes
pour les autres et, bien que distinctes, elles sont ordonnées
les unes aux autres. L’état laïc est marqué par son caractère
séculier et son service consiste à rappeler, même aux prêtres
et aux personnes consacrées, la signification des réalités ter-
restres dans le plan salvifique de Dieu. Le sacerdoce minis-
tériel est la garantie permanente pour tous de la présence
sacramentelle du Christ. Et la vie consacrée témoigne du ca-
ractère eschatologique de l’Église, rappelant à tous que nous
sommes destinés à « la vie de la résurrection » en quelque
sorte anticipée, et même expérimentée, à travers les vœux de
chasteté, pauvreté et obéissance (CL 55 ; cf. VC 31).
40

5.2 Page 42

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2. La vocation consacrée salésienne: notre façon de partager la mission
Les Salésiens de Don
Bosco dans la CEP et
dans la Famille
Salésienne
24. Partant de cette infrastructure, le CG24 parle de l’esprit
et de la mission de Don Bosco partagés par les Salésiens et
les laïcs. Au sein de la Communauté Éducative et Pastorale,
la communauté religieuse salésienne est la référence cha-
rismatique pour l’identité pastorale du noyau animateur, le
Directeur jouant un rôle clé dans la sauvegarde de l’unité et
de l’identité charismatique.
Cela transparaît dans la Charte de l’Identité Charismatique de
la Famille Salésienne de Don Bosco (2012). Chaque Groupe
de la Famille Salésienne, en fonction de sa vocation spéci-
fique, participe à la mission charismatique salésienne au sein
de l’Église et pour l’Église, au service de l’Évangile.
Au sein de la Famille Salésienne, les Salésiens de Don Bos-
co ont la responsabilité de « maintenir l’unité de l’esprit, sti-
muler le dialogue et la collaboration fraternelle pour un en-
richissement mutuel et une plus grande fécondité
apostolique. » Le Directeur de la communauté salésienne
est chargé de guider et d’animer la Famille Salésienne.
Les personnes
consacrées sont
appelées à être des
signes eschatologiques
25. Tous ceux qui partagent la mission salésienne sont ap-
pelés à être en quelque sorte des signes et des porteurs de
l’amour de Dieu pour les jeunes. Ceux d’entre nous qui par-
tagent la mission en tant que personnes consacrées sont appelés
à être des signes eschatologiques – et ici, peut-être vaut-il
la peine de saisir l’inspiration, toujours valable, concernant
l’insistance constante de Don Bosco sur les « fins dernières »,
ainsi que sa capacité à instiller un grand désir de sainteté
dans le cœur de ceux qui l’entouraient. Nous, Salésiens de
Don Bosco, sommes appelés à être signes et prophétie, sur-
tout pour les jeunes, de la plénitude et de l’« excédent » du
don que Dieu veut offrir à tous les êtres humains. Nous le
faisons en communion avec d’autres Groupes d’hommes et
de femmes consacrés dans la Famille Salésienne, mais aussi
et surtout avec beaucoup de laïcs. 
41

5.3 Page 43

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Partie I
Animation et gouvernance de la communauté
L’identité consacrée
salésienne
2.4 UNE UNIQUE VOCATION VÉCUE SOUS DEUX
FORMES : SACERDOTALE ET LAÏQUE
Une seule vocation
consacrée salésienne
vécue sous deux formes
26. Notre unique vocation consacrée salésienne d’éduca-
teurs-pasteurs est vécue sous deux formes, presbytérale et
laïque, dans une configuration originale et particulière à
notre Congrégation.
Salésiens laïcs et prêtres sont avant tout des religieux salé-
siens : ce sont des éducateurs et des pasteurs qui suivent
Don Bosco en tant que personnes consacrées vivant en
communauté. Une faible compréhension de l’aspect salésien
conduit au généricisme dans le ministère, et une compré-
hension faible de l’aspect consacré conduit à l’individua-
lisme pastoral et à différentes formes de compensation, ou-
vrant la voie au cléricalisme souvent dénoncé par le Pape
François.
Le CG21 situe très clairement le Salésien coadjuteur et le
Salésien prêtre au sein de la communauté salésienne : « Ce
ne seront donc pas de simples individus qui propageront
son message [de Don Bosco] mais ses communautés “ for-
mées de prêtres et de laïcs ”, fraternellement et profon-
dément unis entre eux. » Et le Chapitre poursuit : « Aus-
si, est-ce uniquement dans la communauté fraternelle et
apostolique que l’on peut comprendre et mettre en lumière
la dimension exacte de chaque Salésien. » (CG21, 171) Et
cela est ratifié en C 45 : « La présence significative et com-
plémentaire des Salésiens clercs et laïcs dans la commu-
nauté constitue un élément essentiel de sa physionomie et
de sa plénitude apostolique. » En effet, le CG21 parle de
la « corrélativité essentielle entre le Salésien Coadjuteur et
le Salésien Prêtre » (cf. CG21, 194-196). Cette grande in-
tuition anticipe la « théologie du signe » mentionnée dans
les trois encycliques mentionnées ci-dessus sur les états de
vie dans l’Église.
42

5.4 Page 44

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2. La vocation consacrée salésienne: notre façon de partager la mission
Le Salésien laïc
Le Salésien prêtre
27. Ainsi, lorsque le CG21, 178 nous dit que la dimension
laïque est la caractéristique spécifique du Salésien laïc, il
est clair que cela doit être compris en relation avec la com-
munauté et le Salésien prêtre. Le Père Viganò a en effet
souligné que le Salésien laïc est l’incarnation de la dimen-
sion laïque et de l’« ouverture séculière » qui caractérise la
Congrégation dans son ensemble, et que la compréhension
de la vocation du Salésien laïc donne la mesure de la com-
préhension de l’ouverture séculière de notre Société. Le Sa-
lésien laïc, pourrait-on dire, est une icône de la dimension
laïque de la Congrégation. Le CG24 s’exprime ainsi : « À
ses frères consacrés, il rappelle les valeurs de la consécration
et des réalités séculières », les invitant à collaborer avec les
laïcs et leur rappelant que l’apostolat dépasse l’activité stric-
tement sacerdotale et catéchistique ; « … à ses frères laïcs,
il rappelle les valeurs du don total à Dieu pour la cause du
Royaume. À tous il offre sa sensibilité particulière pour le
monde du travail, son attention au territoire, ses exigences
de compétence professionnelle par laquelle passe son action
éducative et pastorale. »  Pour les croyants d’autres religions,
pourrions-nous ajouter, c’est une prophétie de la beauté, de
la sacralité et de la valeur des réalités créées.
Mais le confrère Salésien coadjuteur, en tant que religieux
frère, est aussi une icône de communion et de fraternité,
comme le suggère le document Identité et Mission du Reli-
gieux Frère dans l’Église. La vie consacrée est confessioTrini-
tatis [louange à la Trinité] et signum fraternitatis [signe de
fraternité] ; et dans sa lettre introductive à l’Année de la Vie
Consacrée, le Pape François nous a rappelé que la vie consa-
crée n’a pas été créée pour se refermer sur elle-même : sa
vocation est de faire grandir la communion en s’ouvrant en
cercles de plus en plus amples, dans une expansion qui ne
connaît pas de limites. 
28. La réalité du Salésien prêtre est d’une certaine manière
43

5.5 Page 45

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Partie I
Animation et gouvernance de la communauté
L’identité consacrée
salésienne
plus complexe car il appartient à la fois à sa communau-
té religieuse et au presbytérium présidé par l’Évêque local.
Son appartenance au presbytérium est cependant « médiée »
[= marquée par une médiation] et spécifique. Elle est « mé-
diée » de par son appartenance à sa communauté religieuse et
spécifique parce qu’elle apporte au presbytérium la richesse du
charisme salésien. Cela signifie, par exemple, que le service
de la mission commune prime sur les services occasionnels et
individuels qui impliquent le ministère sacerdotal et ont peu
de rapport avec la mission salésienne. Cela signifie que le Sa-
lésien prêtre ne boude pas la concélébration de l’Eucharistie
communautaire, mais y verra une expression particulière de
son appartenance à la communauté. Cela signifie que, dans
la mission partagée avec d’autres confrères et avec les laïcs,
il exercera un style d’autorité qui permette à tous d’être res-
ponsables, plutôt que de tout assumer lui-même, surtout si
ce Salésien prêtre est le Directeur de la communauté. Cela
signifie qu’il sera particulièrement sensible au Christ Servi-
teur, acceptant le caractère temporaire du service de l’autorité
religieuse et la participation fraternelle à d’humbles services
communautaires, et évitant la « mondanité spirituelle » qui
s’exprime dans le désir de promotion et de formes de carrié-
risme ecclésiastique, pour « progresser dans son statut », à la
recherche du confort et cédant à des compromis.
Les implications du ministère sacerdotal salésien « médié
et spécifique » sont encore plus importantes au niveau de
la communauté. De nouveaux engagements pastoraux ne
devraient être acceptés qu’après un discernement commu-
nautaire attentif, en ayant comme critère clé l’identité et la
mission salésiennes. Tout ce qui est « bon » n’est pas nécessai-
rement « bon pour nous » si nous voulons rester fidèles à nos
Constitutions.
Combiner les dons de la 29. L’identité du Salésien prêtre reçoit une orientation radi-
consécration et du
ministère pastoral
cale de notre charisme éducatif et pastoral. Notre Ratio note
44

5.6 Page 46

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2. La vocation consacrée salésienne: notre façon de partager la mission
que le prêtre salésien combine en lui les dons de la consécra-
tion et ceux du ministère pastoral, de telle sorte que « c’est
la consécration salésienne qui détermine les modalités ori-
ginales de son sacerdoce et de l’exercice de son ministère. »
(FSDB 2019,39). Le Salésien prêtre est essentiellement un
prêtre-éducateur, particulièrement sensible à la pédagogie
de la liberté qu’est le Système Préventif. Puisque la commu-
nication que Dieu a de lui-même avec nous n’exclut en rien
notre implication, la mission que le Christ confie à l’Église
et à ses ministres ne peut jamais être accomplie de manière
purement verticale. La grâce implique toujours notre liber-
té, et même la grâce la plus puissante n’exclut notre liberté,
parce que la grâce est amour, et là où il n’y a pas de liberté,
il ne peut y avoir de réponse libre à l’amour. « On peut dire
que le Salésien prêtre est une figure aussi originale que cette
synthèse sapientielle de grâce et de liberté qu’est le Système
Préventif de Saint Jean Bosco. » 
Il convient de mentionner ici les commentaires du Père
Vecchi sur le sacerdoce de Don Bosco :
Don Bosco s’identifie au prêtre de la meilleure tradition
ecclésiale, qui n’est liée d’une manière rigide à aucune des
figures que l’on voyait à l’époque : ni à celle du curé de
paroisse, du prêtre qui prend en charge la vie spirituelle
d’une catégorie de personnes ou l’aumônerie d’une
institution ; ni à celle du prêtre qui exerce une charge
diocésaine, du professeur de séminaire ou d’université. Il
est encore moins attiré par des postes de type politique
ou culturel : le prêtre intégriste, le prêtre libéral, le prêtre
« moderne », le prêtre « social ».
Toutes ces figures étaient répandues et représentées par
des portions du clergé de Turin. « Saint Jean Bosco s’est
senti, et a su être, simplement prêtre en tout temps », se
référant aux modèles qui mettaient davantage l’accent sur
le travail et la charité pastorale comme Don Cafasso, mais
remontant directement de ces modèles au Christ prêtre
et, surtout, au sens sacerdotal de l’Église. (Les citations à
l’intérieur de ce texte sont du Cardinal A. Ballestrero, lors de
la récollection des Provinciaux d’Italie, en 1988).
45

5.7 Page 47

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Partie I
Animation et gouvernance de la communauté
L’identité consacrée
salésienne
Salésien laïc et Salésien
prêtre
30. Quelle est donc la relation entre le confrère salésien laïc et
le confrère salésien prêtre ? Dans la communauté salésienne,
les coadjuteurs et les prêtres sont des signes les uns pour les
autres. Nous avons déjà dit que le Salésien laïc rappelle à ses
confrères prêtres la dimension laïque de notre vocation com-
mune. C’est un rappel permanent à ses confrères prêtres de
leur identité consacrée. Le Salésien prêtre est à son tour un
signe qui rappelle au Salésien laïc qu’il n’est pas seulement un
professionnel, mais un pasteur et un éducateur dans le siècle.
Sous l’influence de certains contextes culturels, on pourrait
supposer que le Salésien prêtre est « d’une certaine manière
supérieur » au Salésien laïc. Il est utile de rappeler ici la dé-
claration surprenante du Père Viganò dans sa lettre « Le
prêtre de l’an 2000 nous tient à cœur » : « Nous serons tous
jugés sur l’amour : dans la Jérusalem céleste, il n’y aura plus
besoin de Bible, ni d’Évêques, ni de Prêtres, ni de Magistère,
ni de Sacrements, ni de Coordination, ni des nombreux Ser-
vices mutuels indispensables en ce monde. » Le VIIème suc-
cesseur de Don Bosco continue : « C’est pourquoi, déjà
maintenant, dans la communauté ecclésiale, l’ordre des réa-
lités institutionnelles, hiérarchiques et opérationnelles passe
en deuxième ligne... face au Mystère qu’elles servent et
qu’elles révèlent à ceux qui ont la foi. » (ACG 335, 25). Il est
stupéfiant de découvrir cette intuition fortement réaffirmée
par le Catéchisme de l’Église Catholique quand il dit :
Dans l’Église, cette communion des hommes avec Dieu
par “la charité qui ne passe jamais” (1Co 13,8) est la fin
qui commande tout ce qui en elle est moyen sacramentel
lié à ce monde qui passe. « Sa structure est complètement
ordonnée à la sainteté des membres du Christ. Et la
sainteté s’apprécie en fonction du ’grand mystère’ dans
lequel l’Épouse répond par le don de l’amour au don de
l’Époux. » Marie nous précède tous dans la sainteté qui
est le mystère de l’Église comme « l’Épouse sans tâche ni
ride » (Ep 5, 27). C’est pourquoi « la dimension de l’Église
précède sa dimension pétrinienne » (JEAN PAUL II, Mulieris
Dignitatem, 27).
46

5.8 Page 48

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2. La vocation consacrée salésienne: notre façon de partager la mission
Il est bon pour nous de nous rappeler que le sacerdoce est
fondamentalement ministériel, ce qui signifie un service
humble. Nous devons aussi nous rappeler avec humili-
té qu’en tant que personnes consacrées, nous tenons notre
place dans le cœur marial de l’Église, non pas parce que
nous serions supérieurs aux laïcs, mais parce que notre vo-
cation est d’être pour tous un signe du destin eschatologique
de l’Église tout entière.
• Le Directeur aidera ses confrères et les membres de la CEP
à comprendre et valoriser les deux formes de notre vocation.
• Il saisira toutes les occasions opportunes pour présenter les
deux formes de notre vocation aux jeunes, aux personnes
avec qui nous sommes en contact et aux autorités civiles et ec-
clésiastiques, en prenant soin d’éviter tout langage discrimina-
toire.
• Il facilitera la formation permanente et la qualification de
chaque confrère, qu’il soit Salésien laïc, Salésien prêtre ou as-
pirant.
2.5 DANS DES COMMUNAUTÉS QUANTITATIVE-
MENT ET QUALITATIVEMENT CONSISTANTES
La communauté
salésienne fait partie du
noyau animateur de la
CEP
31. La mission de la communauté salésienne se déroule tou-
jours dans une communauté éducative et pastorale, au sein
de laquelle la communauté salésienne fait partie du noyau
animateur. Le CG24 affirme que chaque Salésien est un
animateur (CG24, 159) et le CG25 affirme que la commu-
nauté salésienne est le point de référence charismatique au
sein du noyau animateur (CG25, 70 ; voir 7.3 ci-dessous).
Une des conséquences immédiates de cette reconsidéra-
tion du rôle du Salésien, c’est la nécessité d’une consistance
quantitative et qualitative de la communauté religieuse :
47

5.9 Page 49

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Partie I
Animation et gouvernance de la communauté
L’identité consacrée
salésienne
« Pour exercer son rôle d’animation, la communauté
salésienne a besoin d’une certaine consistance en nombre
et en qualité, qui permette de rendre son action visible et
significative. La consistance numérique soutient mieux la
formation, la vie spirituelle et fraternelle, l’échange d’idées
et la qualité pastorale, l’élaboration des projets et le dialogue
avec le territoire et l’Église locale. » (CG24, 173)
« La consistance en qualité exige dans la communauté
du personnel capable d’être présent, d’accompagner et
d’éduquer les jeunes à la foi, d’animer les groupes et les
personnes, de former les laïcs, d’être attentifs au territoire
et à l’Église locale, à la Famille Salésienne et au Mouvement
Salésien. » (CG24, 174)
Si la « mission » se borne plutôt à « travailler pour les
jeunes » et à « gérer des institutions et des services pour
eux », peut-être n’est-il pas nécessaire que les communautés
soient aussi consistantes. Mais si chaque Salésien est appe-
lé à être animateur, la communauté religieuse se doit d’être
préparée (« qualifiée ») pour ce travail, et les communautés
doivent être suffisamment consistantes.
48

5.10 Page 50

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3. LE DIRECTEUR, GARDIEN DE
L’IDENTITÉ SALÉSIENNE
Le directeur de la
communauté religieuse
salésienne et le projet
apostolique de Don
Bosco
32. Nous avons parlé du caractère central de la mission pour
nous et de la manière dont nous partageons cette mission en
tant que personnes consacrées. C’est au sein de la communau-
té religieuse salésienne et du projet apostolique de Don Bosco
que le Directeur trouve la tâche à accomplir. La richesse in-
terne et externe de notre consécration apostolique se reflète
naturellement dans la complexité du rôle du Directeur.
Au cours des dernières décennies, l’Église et la Congrégation
ont approfondi la figure de celui qui assume l’autorité en tant
que guide et animateur de la communauté religieuse.  
Dans la troisième partie du Manuel, une plus grande attention
sera accordée au leadership et au rôle d’animation du Directeur
par rapport à la communauté éducative et pastorale et à toutes
les activités et groupes de personnes liés de diverses manières
à une œuvre salésienne. Entre les deux rôles, celui d’animateur
de la communauté religieuse et en même temps de responsable
ultime des différentes activités de l’œuvre salésienne, la tension
peut exister ; et il n’y a pas de solutions faciles pour l’atténuer ou
résoudre les difficultés qui peuvent surgir. Ce qui est proposé
dans les parties II et III de cette nouvelle édition du Manuel
du Directeur peut aider à discerner judicieusement et à trou-
ver le bon équilibre entre les deux pôles de l’animation et du
gouvernement au niveau de la communauté salésienne et de la
communauté éducative et pastorale.  
3.1 LE DIRECTEUR DANS LA COMMUNAUTÉ
Le Directeur représente
le Christ qui unit ses
disciples
33. L’article 55 de nos Constitutions est spécifiquement
consacré au Directeur dans la communauté : « Le Directeur
représente le Christ qui unit les siens dans le service du Père.
Il est au centre de la communauté, frère parmi des frères... »
« Le Directeur représente le Christ ». Avec toute l’importance que
49

6 Pages 51-60

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6.1 Page 51

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Partie I
Animation et gouvernance de la communauté
L’identité consacrée
salésienne
notre tradition accorde à la paternité, il aurait paru plus naturel
de dire que le Directeur représente le Père. Au lieu de cela, C
55 nous dit que le Directeur représente le Christ. Nous tente-
rons d’illustrer le sens profond de cette déclaration liminaire.
Le Directeur représente le Christ « qui unit les siens ». Le
service du Directeur est habituellement décrit en termes
d’animation et de gouvernance. Étymologiquement, « ani-
mation » vient du latin anima, que nous entendons généra-
lement en termes spirituels, mais qui dans son sens originel
fait référence à la vie. Là où il y a une âme, il y a la vie ; quand,
au contraire, un organisme perd son âme – quand il meurt –
il est possible que certains organes, et encore plus une partie
des cellules, continuent à vivre, mais il n’y a plus d’unité :
l’organisme est dissocié dans ses composantes. L’âme est le
principe de vie en tant que principe d’unité. Sans l’âme, il
n’y a plus d’être vivant, même si des organes et des cellules
continuent à exister. L’application est claire : une commu-
nauté qui n’est pas unie est morte, même si ses membres
sont vivants individuellement et continuent à fonctionner.
L’animation a donc pour tâche de construire l’unité vitale
de la communauté. Le Directeur unit ses frères, comme le
Christ, dans le service du Père. Cela ne veut pas dire que le
Directeur doit être le plus compétent, le plus intelligent ou
même celui qui possède la plus grande expérience dans la
communauté. Aussi, trouvons-nous aujourd’hui des cas où
le Directeur est l’un des membres les plus jeunes de la com-
munauté. Avec une forte dose de foi, d’espérance et d’amour,
et une bonne dose d’humilité, il peut cependant garder la
communauté unie et donc vivante.
Le service du Père donne
une identité à l’unité
34. Le Directeur unit ses frères « dans le service du Père ».
C’est le service du Père qui donne une identité à l’unité.
Toutes les formes d’unité ne sont pas authentiques et posi-
tives ; et le Directeur pourrait être tenté de rechercher l’uni-
té à tout prix, même si cela signifie mettre de côté l’objectif
50

6.2 Page 52

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3. Le directeur, gardien de l’identité salésienne
principal qui est la recherche de la volonté du Père21. « La
personne appelée à exercer l’autorité doit savoir qu’elle ne
pourra le faire que si auparavant elle entreprend le pèleri-
nage qui conduit à rechercher avec intensité et droiture la
volonté de Dieu. Le conseil que saint Ignace d’Antioche
adressait à un confrère évêque est valable pour elle : “ Que
rien ne se fasse sans ton avis, et toi non plus, ne fais rien
sans Dieu.” L’autorité doit agir en sorte que les frères et les
sœurs puissent percevoir que, quand elle commande, elle le
fait uniquement pour obéir à Dieu. » (FT 12)
Au centre de la
communauté, frère parmi
des frères
35. Le concept d’autorité contenu dans les premières lignes
de C 55 est renforcé par ce qui suit : le Directeur « est au
centre de la communauté, frère parmi des frères qui recon-
naissent sa responsabilité et son autorité. »
« Il est au centre de la communauté ». De toute évidence, il ne
s’agit pas d’un appel à l’égocentrisme, encore moins à l’au-
toréférentialité et à l’autopromotion (VN 45). Comme le
Christ, le Directeur doit pouvoir dire que sa nourriture est
de faire la volonté du Père ( Jn 4,34). Comme le Christ, qui
est Fils et Frère, il exerce l’autorité avec docilité et humili-
té. Le Père Chávez nous rappelle que l’appel à la radicalité
évangélique implique aussi la « vertu oubliée » de l’humilité.
L’humilité, avec ses racines dans l’humus, nous ramène im-
médiatement à Don Bosco, le paysan, le paysan simple dont
la vie a été constamment accompagnée par la pauvreté et
l’humiliation. L’humilité est liée à la pauvreté spirituelle
qui, dans son sens le plus profond, consiste à avoir Dieu et
Dieu seul comme notre fin. La pauvreté du Directeur sa-
lésien implique l’humilité d’accepter sa propre insuffisance
et ses propres limites, ainsi que celles de la communauté. Il
est frère parmi des frères, frère imparfait parmi des frères
imparfaits. Il sait que son choix premier est Dieu, et de ce
choix découlent tous les autres choix.
51

6.3 Page 53

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Partie I
Animation et gouvernance de la communauté
L’identité consacrée
salésienne
« Frère parmi des frères. » Celui à qui l’autorité est confiée
reste un frère et est au service de la fraternité. Le docu-
ment À vin nouveau, outres neuves s’exprime ainsi : « Dans
la vision plus ample de la vie consacrée élaborée depuis le
Concile, on est passé de la centralité du rôle de l’autorité à la
centralité de la dynamique de la fraternité. » (VN 41) L’au-
torité est personnelle mais non privée ; elle est au service de
la communion et de la fidélité, ou mieux, au service du Père
et de son projet pour nous (cf. VN 41, 44).
« Il est au centre de la communauté, frère parmi des frères qui
reconnaissent sa responsabilité et son autorité. » Comme le
Christ qui est Fils et Frère, et en même temps révélation du
visage du Père ( Jn 14,9), le Directeur salésien est à la fois
frère et père, et il n’y a aucune contradiction entre les rôles.
En Don Bosco, nous trouvons une merveilleuse incarnation
de cette nature particulière et profondément trinitaire de
l’autorité chrétienne. « Notre Fondateur, dit le Père Rinaldi,
n’a jamais été autre chose que Père... Toute sa vie est un trai-
té complet sur la paternité qui vient du Père Céleste... et que
le Bienheureux a pratiqué ici-bas au plus haut degré » (ACS
12, 939-940). Don Bosco refusait toujours les promotions
et les honneurs, mais il était heureux d’être appelé père. Il ne
cachait pas sa joie et, dans ses dernières années, il ne cachait
pas non plus sa tendresse et son émotion pour cette relation
vraiment paternelle et filiale : « Appelez-moi toujours père
et je serai heureux. » (MB 17, 176)
Tous ces éléments se résument dans les considérations pra-
tiques suivantes : « Sa première tâche [du Directeur] est
d’animer la communauté pour qu’elle vive dans la fidélité
aux Constitutions et croisse dans l’unité. » (C 55)
« Sa première tâche est d’animer la communauté ». Nos Cha-
pitres Généraux, et plus récemment le CG27, ont noté à
plusieurs reprises avec inquiétude que le champ d’inter-
52

6.4 Page 54

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3. Le directeur, gardien de l’identité salésienne
L’accumulation des
responsabilités et la
hiérarchie des valeurs
dans les engagements
vention des Directeurs s’est élargi, et qu’ils sont de plus en
plus engagés dans des tâches de gestion leur laissant peu de
temps et d’énergie pour être guides spirituels de la commu-
nauté et animateurs de la CEP.22
36. La difficulté la plus récurrente qui ressort de l’enquête
menée en 2016 est liée aux rôles managériaux que le Di-
recteur a tendance à assumer. « L’accumulation des respon-
sabilités empêche le Directeur de remplir son rôle essen-
tiel : exercer la paternité spirituelle, donner la priorité à ses
confrères, former et accompagner les laïcs... Le souci de ce
qui est urgent fait courir le risque de négliger le soin de ce
qui est important. Beaucoup de Directeurs sont surchargés
de travail et d’engagements. Ils n’ont ni le temps ni l’éner-
gie nécessaire pour animer la communauté. »23 Il n’est pas
rare que les tâches administratives et de gestion deviennent
prédominantes, non seulement parce qu’elles sont vraiment
nécessaires dans une maison salésienne et l’œuvre qui s’y
rattache, mais parce que ces rôles sont souvent choisis à
dessein et préférés à ce qui est davantage dans la ligne du
guide spirituel de la communauté et du soutien fraternel
de chaque confrère. Cette limitation est à son tour liée à
d’autres défis : « Difficultés liées à la consistance quantita-
tive et qualitative des communautés ; désorientation sur le
type de communauté que nous sommes appelés à être au-
jourd’hui ; les qualités requises qui dépassent la capacité et
la préparation de nombreux confrères Directeurs nommés :
être simultanément père, guide spirituel, directeur, adminis-
trateur, animateur pastoral d’une communauté de confrères
et d’un centre éducatif et pastoral... »24
Le même sondage indique cependant le besoin ressenti
d’un Directeur qui soit avant tout animateur charismatique
et guide de la communauté, icône de la paternité de Don
Bosco. Il ne faut pas sous-estimer ici l’importance de nos
convictions et attitudes fondamentales : il y a une nette dif-
53

6.5 Page 55

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Partie I
Animation et gouvernance de la communauté
L’identité consacrée
salésienne
Responsabilité
charismatique
férence entre un Directeur qui sait – et il en est convaincu –
que sa première tâche est d’animer la communauté, et celui
qui ne la connaît pas ou n’en est pas convaincu.
Nos Chapitres Généraux ont également insisté sur la hié-
rarchie des tâches : le Directeur doit pouvoir hiérarchiser,
selon des critères de priorités, ses nombreuses responsabi-
lités et développer sa capacité à déléguer. Toutes ses nom-
breuses tâches n’ont pas le même poids et n’ont pas toutes
besoin de la même attention.
37. « Pour qu’il vive dans la fidélité aux Constitutions et gran-
disse dans l’unité. » Le Directeur est le gardien de l’esprit sa-
lésien, qui est le mode de vie et d’action original que Don
Bosco nous a laissé. Au cœur de l’esprit salésien se trouve la
charité pastorale – « un élan apostolique qui nous fait cher-
cher les âmes et ne servir que Dieu seul. » (C 10) La charité
pastorale est la charité du Bon Pasteur, la charité qui, ne se
contentant pas de fournir du pain et du travail, veut « sauver
les âmes » ; qui insiste non seulement sur l’éducation mais
aussi sur l’évangélisation, voulant offrir aux jeunes la plé-
nitude du bonheur. Le Directeur est appelé à incarner ce
haut niveau de charité et à le promouvoir chez ses confrères.
Avant tout, il est appelé à aimer les personnes – ses confrères
et tous ceux qui font partie de la communauté éducative et
pastorale – « avec un cœur nouveau, grand et pur, avec un
authentique détachement de lui-même, dans un don de soi
total, continu et fidèle. Et il en éprouvera comme une “ ja-
lousie ” divine (cf. 2Co 11,2), avec une tendresse qui se pare
même des nuances de l’affection maternelle, capable de sup-
porter les « douleurs de l’enfantement » jusqu’à ce que « le
Christ soit formé » dans les fidèles (cf. Ga 4,19). » (PdV 22)
Pour qu’il vive dans la fidélité aux Constitutions : le Directeur
est aussi le gardien, pour le bien de ses confrères, de l’identité
consacrée salésienne telle qu’elle est incarnée dans les Consti-
54

6.6 Page 56

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3. Le directeur, gardien de l’identité salésienne
tutions. L’invitation du CG27 à approfondir notre identité
charismatique et à prendre conscience de notre vocation, afin
de pouvoir vivre fidèlement le projet apostolique de Don
Bosco, lui est donc adressée de manière particulière : « Il n’y a
pas d’autre manière pour devenir « témoins de la radicalité évan-
gélique » que d’être fondés sur le Christ. C’est la seule garantie
sûre de construire sur le roc. Parmi les nombreuses tentatives pour
renouveler la Vie Consacrée, dans les cinquante dernières années,
on a parlé de “ refondation ”. Eh bien, nous avertit saint Paul,
« que chacun prenne garde à la façon dont il contribue à la
construction. La pierre de fondation, personne ne peut en poser
d’autre que celle qui s’y trouve : Jésus Christ. » (1Co 3,10b-11)
L’explication est très simple : notre communauté et notre vie ne
peuvent pas être construites sur une fondation autre que le Christ,
et on ne peut pas non plus construire avec un mauvais matériau.
De nombreuses expériences viennent renforcer le soupçon que,
parfois, ici et là, on ait voulu construire une maison sur le sable et
non sur le roc. Est vouée à l’échec toute tentative visant à refonder
la vie consacrée sans qu’elle ne nous ramène à Jésus-Christ, fon-
dement de notre vie, et ne nous rende plus fidèles à Don Bosco,
notre fondateur. Si nous voulons retrouver l’enthousiasme des
origines et être une présence de Dieu dans l’Église et dans le
monde, nous devons éviter la tentation de nous conformer à la
mentalité sécularisée, hédoniste et consumériste de ce monde, et
nous laisser guider par l’Esprit qui a suscité la Vie Consacrée
comme forme privilégiée pour suivre et imiter le Christ. » (CG27,
p. 94 dans l’édition française)
La responsabilité charismatique du Directeur est soulignée
une fois de plus dans la partie suivante de l’article 55 : « Il a
aussi une responsabilité directe envers chaque confrère : il l’aide
à réaliser sa vocation personnelle et le soutient dans le travail
qui lui est confié. »
Premier formateur de la 38. Tout comme le Provincial est le premier formateur dans la
communauté locale
Province, le Directeur est le premier formateur dans la com-
55

6.7 Page 57

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Partie I
Animation et gouvernance de la communauté
L’identité consacrée
salésienne
munauté locale. Le CG22, qui nous a donné le texte définitif
de nos Constitutions, a décidé de mettre toute la section sur
la formation sous l’angle de la formation permanente. Pour
nous, donc, la formation ne peut être du tout identifiée avec
la seule formation initiale. Elle est plutôt notre réponse quo-
tidienne à l’appel de Dieu, pour laquelle Dieu nous donne
chaque jour sa grâce (C 96). C’est un processus qui dure toute
la vie. Il s’agit d’apprendre à discerner la voix de l’Esprit dans
les événements de la vie quotidienne, et d’apprendre ainsi par
expérience le sens de la vocation salésienne (C 119 et 98).
La vie quotidienne est donc le grand lieu de la formation ; et
quand nous nous en rendons vraiment compte, nous pouvons
alors comprendre l’importance du rôle du Directeur, dont
la première tâche est d’animer la communauté pour qu’elle
puisse vivre fidèlement les Constitutions et croître en unité ;
il a une responsabilité directe envers chaque confrère, en l’ai-
dant à réaliser sa vocation.
Comme tous ses confrères, le Directeur est ouvert à la grâce
de l’unité. Il vit sa consécration apostolique dans un seul
mouvement d’amour pour Dieu et pour ses frères et sœurs
(C 3). Il sait qu’existe la plus forte connexion possible entre
les deux pôles de la charité pastorale : Dieu et le prochain. « Il
ne sera pas authentique de se consacrer aux jeunes sans partir
de l’amour de Dieu ; mais il sera tout aussi certain qu’il n’y
aura pas pour nous de véritable amour de Dieu sans une pré-
dilection pour les jeunes, spécialement les plus défavorisés »
(ACG 330, 27-28). L’amour de Dieu répandu dans nos cœurs
par l’Esprit est la source et la cause de notre amour pour notre
prochain, tandis que la manière d’aimer Dieu est le service de
nos frères et sœurs (PV 149). Comme le dit très bien le Père
Viganò dans la préface de l’édition de 1986 de « Le Directeur
salésien », l’activité de la charité pastorale n’est pas inférieure à
son être ; elle est, en fait, une participation à l’amour de Dieu.
Dans les profondeurs de l’expérience apostolique, nous trou-
vons une forme de vie intérieure (MSD 18).
56

6.8 Page 58

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3. Le directeur, gardien de l’identité salésienne
Dans la présence active
de l’Esprit, le Directeur
puise l’énergie de la la
fidélité et le soutien de
l’espérance
39. Tout ce qui a été dit ci-dessus est merveilleux et stimu-
lant, mais peut faire trembler même le cœur du Directeur le
plus courageux. Cela nous aide à nous rappeler une fois de
plus que nous ne sommes jamais seuls. L’appel vient de Dieu,
nous sommes appelés à vivre unis à son Fils sans qui nous ne
pouvons rien faire, et nous savons que le Seigneur nous donne
sa grâce chaque jour : « Dans cette présence active de l’Esprit,
nous puisons l’énergie de notre fidélité et le soutien de notre
espérance. » (C 1) De plus, nous ne pouvons pas oublier que
la croix est au centre du mystère de notre foi. Aucun « ma-
nuel » ne pourra jamais résoudre les problèmes du Directeur.
Il ne peut que nous inviter, comme Don Bosco a invité sa
mère, à fixer notre regard sur le Crucifix.
Ainsi, avec Marie, le Directeur apprend à fixer son regard
sur le Fils Crucifié. Marie est son modèle, parce qu’elle est la
disciple parfaite, le Oui parfait, comme celui de son Fils au
Père. La Mère et le Fils savaient tous deux marcher constam-
ment dans l’obéissance devant la nuée lumineuse de la vo-
lonté du Père, même quand ils ne comprenaient pas tout.
Marie est aussi maîtresse de vie, car, précisément comme elle
a enseigné à aimer à Don Bosco – et comme elle a appris à
aimer à Jésus lui-même – elle enseignera aussi au Directeur
à aimer, à espérer et à croire.
3.2 LE DIRECTEUR FAIT AUTORITÉ [autorevolezza]
ET EXERCE L’ AUTORITÉ [autorità]
Auctoritas : une force
génératrice plutôt qu’un
pouvoir directif
40. Le Système Préventif promeut un style de leadership
la confiance et la confidence sont fondamentales dans la re-
lation entre l’éducateur et les jeunes, et également entre les
confrères de la communauté salésienne. Le rôle de guides et
d’animateurs de ceux à qui l’on a confié un « service d’auto-
rité » n’en est pas diminué pour autant. Au contraire, lors-
qu’ils vivent ce rôle et ce service sont selon l’esprit salésien,
57

6.9 Page 59

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Partie I
Animation et gouvernance de la communauté
L’identité consacrée
salésienne
ils acquièrent une plus grande autorité, beaucoup plus effi-
cace que ce que l’on arrive à obtenir par la seule « froideur
d’un règlement » (cf. Lettre de Rome, 1884).
Il est intéressant de retrouver le même appel à « faire auto-
rité » dans le document final de l’Assemblée Synodale sur
« Les Jeunes, la Foi et le Discernement Vocationnel » :
« Pour effectuer un vrai chemin de maturation, les jeunes
ont besoin d’adultes faisant autorité. Dans son sens étymo-
logique, l’auctoritas indique la capacité de faire grandir ; cela
n’exprime pas l’idée d’un pouvoir directif, mais d’une véri-
table force génératrice. »25
Pour permettre à un Salésien de mûrir dans ce type d’auctoritas,
d’abord comme éducateur avec les jeunes et ensuite aussi dans
son service de leadership, il faut accorder beaucoup d’attention
et de soin à sa croissance humaine et spirituelle. Quand Don
Bosco écrivit le premier « Manuel du Directeur » pour Michel
Rua, envoyé, à l’âge de 26 ans, comme Directeur à Mirabello, il
commença sa longue lettre par le paragraphe intitulé « Avec
toi-même » – conseillant à Michel de prendre soin de lui-
même. Il n’est pas nécessaire de l’écrire en détail ici, mais certai-
nement ce qui concerne la formation permanente de chaque
confrère concerne d’abord le Directeur lui-même, sa santé vo-
cationnelle, sa vie de prière, son temps pour la réflexion et
l’étude, sa fidélité à son accompagnement spirituel. Plus nous
avons de responsabilités envers les autres, plus nous avons be-
soin d’être soutenus et guidés personnellement.26
Directement liée à la qualité de la vie personnelle du Direc-
teur, il y a la capacité de rendre « effectives la coresponsa-
bilité et la collaboration des confrères » (R 173), ainsi que
des laïcs qui partagent la même mission que nous, pour les
activités, les tâches, les plans et la gestion des situations qui
regardent la vie de la communauté éducative et pastorale.
58

6.10 Page 60

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3. Le directeur, gardien de l’identité salésienne
Autorité comme potestas
41. Il convient de noter que le Droit Canonique définit
tous types d’autorité dans l’Église comme potestas [pou-
voir]. Ceux qui reçoivent l’autorité la reçoivent toujours de
l’Église : ce n’est qu’au nom de l’Église et selon ses directives
que cette potestas peut être exercée. L’autorité de Pierre dé-
rive en définitive du Christ et de son Évangile. Elle n’est
pas quelque chose d’arbitraire ; elle est toujours liée à Lui,
chemin, vérité et vie pour tous ses disciples.
Cela vaut aussi pour toutes les formes de pouvoir-autorité
présentes dans les Constitutions Salésiennes, incarnation
du Projet de Vie des Salésiens de Don Bosco, totalement
dépendantes de l’autorité de l’Église qui « y a reconnu l’ac-
tion de Dieu, surtout en approuvant nos Constitutions et en
proclamant saint notre Fondateur. » (C 1)
L’exercice de l’autorité
cherche toujours à
encourager la fidélité
charismatique
42. C’est donc dans la perspective de ce type d’auctoritas-po-
testas que le Code de Droit Canonique définit les lignes
fondamentales du service de l’autorité dans la vie consacrée,
ainsi que les droits et devoirs plus spécifiquement appli-
cables à la vie consacrée.27
C’est dans cette même perspective que la Congrégation
pour les Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de Vie
Apostolique a proposé des réflexions sur le service de l’auto-
rité dans la vie consacrée avec quelques accents particuliers,
comme, par exemple, sur le fait que le « supérieur » est le
premier à devoir obéir à Dieu, sur l’esprit de service et sur le
souci pastoral. L’exercice de l’autorité cherche toujours à en-
courager la fidélité charismatique dans les différents do-
maines de la vie communautaire et du travail apostolique
confié à la communauté.28
Pour le bon exercice de ce service d’autorité, il est important
d’insister sur certaines dispositions fondamentales : l’esprit
59

7 Pages 61-70

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7.1 Page 61

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Partie I
Animation et gouvernance de la communauté
L’identité consacrée
salésienne
de foi et d’obéissance de tous, l’écoute, le dialogue, la corres-
ponsabilité, le discernement communautaire, le service de la
mission, le soin des rôles individuels dans la communauté et
dans l’action. En même temps, on doit éviter certains abus
de pouvoir, tout comme l’omission ou la négligence des res-
ponsabilités assignées à ceux qui détiennent l’autorité.
Chaque Congrégation ou Institut religieux établit les carac-
téristiques de l’exercice de l’autorité selon son propre cha-
risme et sa propre règle. Pour la Congrégation Salésienne,
elles sont définies dans les Constitutions et Règlements,
dans les décisions des Chapitres Généraux et dans les Di-
rectoires Provinciaux.
Le style salésien dans
l’exercice du service de
l’autorité
43. C 65 et 121 résument le style salésien de l’exercice de
l’autorité dans un esprit de famille et dans la charité. Le
chapitre 10 des Constitutions définit les critères fondamen-
taux de ce service : l’exercer comme le Christ et en son nom ;
promouvoir la charité envers tous et de la part de tous ; pour
l’accomplissement fidèle de la mission par des orientations,
décisions, rectifications et autres interventions appropriées ;
assurer l’unité, la participation, la responsabilité, la subsidia-
rité et la décentralisation dans la coordination des personnes
et des structures. « Ce service est destiné à promouvoir la
charité, à coordonner le travail de tous, à animer, orienter,
décider, rectifier pour que se réalise notre mission. » (C 121)
En plus de promouvoir le style salésien dans le service de
l’autorité, les Constitutions et Règlements donnent des in-
dications plus concrètes pour son exercice (C 175-186, R
170-184), en tenant compte aussi des compétences et res-
ponsabilités du Directeur et du Vicaire, du Conseil local et
de l’Assemblée des confrères. Pour l’exercice fructueux du
ministère du Directeur, ces indications doivent être bien
connues aussi par les autres confrères.
60

7.2 Page 62

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3. Le directeur, gardien de l’identité salésienne
Le Directoire Provincial et les décisions du Conseil Provin-
cial fournissent des indications concrètes pour l’animation
et la gouvernance de chaque présence salésienne, en assi-
gnant responsabilités et rôles de base à la communauté édu-
cative et pastorale, et selon les différents secteurs d’activité.
Il sera ainsi plus facile pour le Directeur de s’acquitter de
ses responsabilités. Il est aussi très utile d’être accompagné
par le Centre Provincial à travers les visites canoniques et
d’autres services d’animation et de coordination.
3.3 LE CARACTÈRE PRESBYTÉRAL
DU DIRECTEUR SALÉSIEN
Les communautés ont
pour guide un Salésien
prêtre
44. Le service de l’autorité dans la communauté est confié à
un Salésien prêtre : « Selon notre tradition, les communautés
ont pour guide un confrère prêtre qui, par la grâce du mi-
nistère sacerdotal et l’expérience pastorale, soutient et oriente
l’esprit et l’action de ses frères. » (C 121) C’est une question
qui a fait l’objet de nombreuses discussions au cours du CG
20 et qui a été explicitement abordée au CG 21. Dans une de
ses interventions, le P. Viganò a formulé une question fonda-
mentale : « Le service de l’autorité est-il substantiellement lié
au ministère du sacerdoce ou non? »29 La réflexion qui a suivi
a été fournie, essayant d’être fidèle à Don Bosco et de donner
de la qualité au service demandé au Directeur.30
La première partie de C 121 nous offre une indication im-
portante : « L’autorité, dans la Congrégation, s’exerce au
nom et à l’imitation du Christ, comme un service rendu à
des frères, dans l’esprit de Don Bosco, pour la recherche et
l’accomplissement de la volonté du Père. » Il ne s’agit ni de
la catégorie canonique (institut clérical) ni de la répartition
des compétences et des rôles pour le service de l’autorité ; il
s’agit encore moins de la classification des Salésiens en ca-
tégories. On fait plutôt référence au mode de vie de la com-
61

7.3 Page 63

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Partie I
Animation et gouvernance de la communauté
L’identité consacrée
salésienne
munauté salésienne voulu par Don Bosco qui, avec sa pater-
nité sacerdotale, a guidé ses fils dans ce projet commun qui
est à la base de notre vie salésienne.
Suivant l’exemple de Don Bosco, les communautés salé-
siennes ont toujours eu pour guides des Salésiens prêtres.
La célébration des sacrements a profondément marqué
l’animation spirituelle par laquelle Don Bosco a formé et
guidé ses confrères, et cela est devenu partie intégrante du
patrimoine charismatique qu’il nous a transmis, fidèlement
suivi par ses successeurs et les communautés.
Le service de la Parole, 45. L’élément décisif est que le Directeur est appelé à vivre
de la sanctification, de la
direction - dans et pour la
la grâce du ministère sacerdotal en accomplissant le service
communauté
d’autorité qui lui est confié dans la communauté. Il met
ainsi à profit les trois aspects de son ministère sacerdotal :
le service de la Parole, le service de la sanctification, le ser-
vice de la direction – dans et pour sa communauté (ACG
306, 14). Il ne s’agit pas d’une question de répartition des
compétences, mais de qualifier le service de l’autorité avec
la grâce du ministère sacerdotal. Dans sa lettre de convo-
cation du CG 25, le P. Vecchi a demandé aux Directeurs de
donner la priorité à leurs fonctions et a indiqué une triple
concentration : charismatique (collaborer avec l’Esprit dans
la croissance vocationnelle des confrères), pastorale (ren-
forcer la charité pastorale de ceux qui partagent la même
mission salésienne) et fraternelle (soin des relations, unité
et coresponsabilité). « Pour accomplir tout cela, le Direc-
teur met en œuvre son charisme sacerdotal. Les Consti-
tutions disent que le Directeur doit être prêtre. Cela ne
signifie pas simplement qu’il doit avoir l’exigence juridique
de l’ordination sacerdotale, mais que le Directeur exerce le
sacerdoce dans et pour sa communauté religieuse et édu-
cative… » (ACG 372, 33).
62

7.4 Page 64

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3. Le directeur, gardien de l’identité salésienne
La priorité dans son
46. C’est la ligne suivie par le CG 25 : « Sur le modèle de
service est l’animation de
la fidélité vocationnelle,
Don Bosco, le Directeur sera “ une figure paternelle, à la fois
de la vie fraternelle et de affectueuse et officielle... Profondément marqué par le ca-
la charité pastorale
ractère sacerdotal, il le traduit chaque jour dans le ministère
de la Parole, de la sanctification et de l’animation ”... Dans la
situation d’aujourd’hui, l’exercice de son ministère requiert
qu’il tienne compte de l’échelle hiérarchique de ses tâches :
serviteur de l’unité et garant de l’identité salésienne, maître
et guide pastoral, orienteur des tâches d’éducation, gérant de
l’œuvre. » (CG 25, 64)
Le caractère presbytéral du Directeur dans la communauté
salésienne, comme le voulait Don Bosco, souligne de lui-
même que la priorité de son service réside dans l’anima-
tion de la fidélité vocationnelle, de la vie fraternelle et de
la charité pastorale. Dans ce but, il partage la grâce de son
ministère sacerdotal et concentre ses soins et ses efforts sur
l’animation charismatique et sur la paternité spirituelle, si
nécessaires dans la Congrégation (CG 27, 12, 14, 51).
63

7.5 Page 65

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7.6 Page 66

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Note
1 CG 27, p. 133 dans l’édition française ; ACG 420, p.12 ;
ACG 421, p. 14.
2 XVème Assemblée du Synode des Évêques sur « Les Jeunes, la Foi et le
Discernement Vocationnel », Instrumentum Laboris [document de tra-
vail] (2018) 34 et 57.
3 CG 27, pp. 135-136 ; ACG 427,Lettre de convocation du CG 28,
pp.24-32 (dans l’édition française dans les deux cas).
4 E. Viganò, CG 22, p. 20, Discours d’ouverture du Recteur Majeur, 14
janvier 1984.
5 Jn 15,1-11 ; cf. l’icône choisie par le CG 27.
6 CIVCSVA, Réjouissez-vous, Lettre circulaire destinée aux consacrés et
consacrées. Paroles du magistère du Pape François (2014) ; Contemplez.
Aux consacrés et consacrées sur les traces de la Beauté (2015) ; Scrutez et
observez. Aux consacrés et consacrées en quête des signes de Dieu (2014) ;
Annoncez. Aux consacrés et consacrées, témoins de l’Évangile parmi les na-
tions (2016).
7 Cf. Congrégation pour le Clergé, Le don de la vocation presbyté-
rale : Ratio Fundamentalis Institutionis Sacerdotalis (2017), 61-73 : il y a
le choix clair de considérer la période des études de philosophie (= notre
postnoviciat) comme temps pour devenir disciple [« fase del discepola-
to »] et celle des études de théologie comme temps de la configuration.
8 Cf. CG 25, 70 et CG 24, 172.
9 Charte 22. Les chapitres 3 et 4 de cette Charte présentent les critères
pour la spiritualité et la formation des membres de la Famille Salésienne
en vue d’une mission partagée.
10 C 5 ; cf. C 45. Le Recteur Majeur, en tant que « centre vital » de la
Famille Salésienne, réalise la référence à Don Bosco, « à la mission com-
mune et au même esprit » (Charte, 13).
11 Une remarque sur la terminologie : nos Constitutions emploient aus-
si bien le terme de salésien coadjuteur que celui de salésien laïc, parfois
dans le même article (C 45). Nous sommes conscients du fait que cha-
cun de ces termes a un poids différent et évoque différentes nuances de
65

7.7 Page 67

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Partie I
Animation et gouvernance de la communauté
L’identité consacrée
salésienne
sens dans les différentes régions ; comme l’on n’est pas encore arrivé à
une terminologie préférable universellement acceptée, on a choisi de
suivre ici la même modalité que l’on trouve dans les Constitutions.
12 Egidio Viganò, La composante laïque de la communauté salésienne, ACG
298 (1980), section 5. Voir aussi la section 4 où le Père Viganò distingue
trois sens du terme « laïcité » et fait observer que le Salésien coadjuteur
n’est pas « laïc » comme le sont les fidèles laïcs dans l’Église, mais que sa
vocation a toutefois une connexion réelle et un certain lien de pensée et
d’action avec les deux premiers niveaux du concept de « laïcité ».
13 Voir CG 24, 154, et Pascual Chávez, Il Salesiano Coadiutore, San
Benigno Canavese, 19 mars 2005 (non publié) (http : //www.Coadiu-
toresalesiano.net/index.php/2002-14-Chavez).
14 CIVCSVA, Identité et Mission du Religieux Frère dans l’Église (2015).
15 Lettre Apostolique du Saint-Père François à toutes les personnes
consacrées à l’occasion de l’Année de la Vie Consacrée (21 novembre
2014), 3.
16 A. Bozzolo, Salesiano Prete e Salesiano Coadiutore : Spunti per un’in-
terpretazione teologica, in Sapientiam dedit illi : Studi su Don Bosco e sul
carisma salesiano [Salésien Prêtre et Salésien Coadjuteur : notes pour
une interprétation théologique, in Sapientiam dedit illi : Étude sur Don
Bosco et le charisme salésien], Roma, LAS, 2015, p. 357.
17 J.E. Vecchi, Spiritualità Salesiana, temi fondamentali, Elledici, Turin
2001, 171.
Le texte poursuit : « Le choix de ne se lancer ni dans une paroisse, ni
dans une famille, ni dans une institution, mais dans la rue, donc sans
revenu fixe et sans travail reconnu, a été un choix pastoral courageux et
nouveau. Don Bosco s’est pratiquement inscrit dans les nouveaux cou-
rants pastoraux qui se faisaient jour dans l’Église de Turin. Ainsi, plus
que “ faire le prêtre ” dans un rôle institutionnel défini, il a préféré “ être
prêtre ” pour les gens et les jeunes dans la communion ecclésiale ; sans
l’encadrement d’un rôle rigide, mais certainement en accord avec son
Évêque qui l’a désigné, à un moment donné, comme “ directeur ” ou
responsable de l’Œuvre des Oratoires. » (Ibid. 172-173)
18 Catéchisme de l’Église Catholique n. 773. Cf. aussi Jean Paul II,
Discours de Jean Paul II aux Cardinaux et aux Prélats dela Curie Romaine
66

7.8 Page 68

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Note
reçus pour la présentation des vœux de Noël, 22 décembre 1987, in L’Osser-
vatore Romano, 23 décembre 1987.
19 F. Cereda, Consistance quantitative et qualitative de la communauté
salésienne, in ACG 422, pp. 26-38 (dans l’édition en langue française).
20 Cf. VC 43, RC 14 et VFC 50, FT 13 et 20, VN 19-21, 41-54. D’une
particulière importance sont les réflexions du CG21 qui sont à l’origine
Manuel du Directeur Salésien (1986) et celles du CG25 sur « La com-
munauté salésienne aujourd’hui ». Le CG27, réfléchissant sur la vie sa-
lésienne de ces dernières années et prenant acte de certains défis, a res-
senti le besoin de mettre à jour le Manuel. Voici quelques indications du
CG27 : « Ces dernières années, le champ d’intervention des directeurs
s’est élargi : en plus de leur charge de guides spirituels de leurs confrères
et d’animateurs de la CEP, ils ont été accaparés par des charges de ges-
tion. Les directeurs ne sont donc pas toujours dans les conditions d’ho-
norer leur service, ne bénéficient pas souvent d’une collaboration adé-
quate de la part des confrères et sont parfois privés d’un accompagnement
systématique de formation au niveau provincial. » (CG27,14). « Le Di-
recteur est une figure centrale : plus qu’un gestionnaire, il est un père qui
réunit les siens dans la communion et dans le service apostolique. À
cause de la complexité de nos œuvres, des charges multiples et d’une
formation peu adaptée, il n’est pas toujours à même de prendre soin de
la vie fraternelle, du discernement et de la coresponsabilité selon le pro-
jet de vie de la communauté et le projet éducatif et pastoral. Dans cer-
taines situations, pèse la faiblesse du soutien de la part des confrères. »
(CG27, 51). Le CG27, 69 donne des indications sur le chemin à suivre :
coresponsabilité dans la vie salésienne, soin de chaque confrère dans sa
vie personnelle et pastorale, accompagnement, renforcement de la for-
mation des Directeurs, mise à jour du Manuel du Directeur.
21 La subordination de l’autorité religieuse à la volonté de Dieu est clai-
rement indiquée dans les premières lignes de l’instruction de la
CIVCSVA, Le service de l’autorité et l’obéissance (11 mai 2008), quand
elle nous dit que l’autorité conférée – « généralement de manière tem-
poraire » – dans une communauté religieuse est appelée « à exercer la
tâche particulière d’être signe d’unité et guide dans la recherche una-
nime et l’accomplissement personnel et communautaire de la volonté de
Dieu. C’est là, le service de l’autorité. » (FT1)
22 Voir CG27, 14, 51, 69. CG25, 64.2. Se consacrer à ses fonctions selon
une échelle hiérarchique : serviteur de l’unité et de l’identité salésienne ;
67

7.9 Page 69

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Partie I
Animation et gouvernance de la communauté
L’identité consacrée
salésienne
maître et guide pastoral, guide des engagements éducatifs, responsable
ultime de l’activité.
23 D’après les données régionales présentées lors du Séminaire Interna-
tional qui s’est tenu à Rome du 26 au 31 mai 2017 pour le renouvelle-
ment du Manuel du Directeur Salésien.
24 Ibid.
25 XVème Assemblée du Synode des Évêques sur « Les Jeunes, la Foi et le
Discernement Vocationnel » (2018) –Document final, 71.
26 Voir l’insistance que la Ratio Fundamentalis Istitutionis Sacerdotalis
[parcours fondamental de formation au sacerdoce] accorde à la direc-
tion spirituelle, tant pour les personnes en formation permanente que
pour celles qui sont en formation initiale (107, 88).
27 Cf. CIC 596, 608, 617-630 où il est précisé ce qui constitue l’autorité
du Supérieur religieux liée à l’exercice du ministère dans l’Église.
28 Cf. VFC, FT, VN
29 E. Viganò, Participation à la vie et au gouvernement de la Congréga-
tion, CG21, 213. La préoccupation du Père Viganò était de préserver
l’élément charismatique en cette matière (cf. CG21, 212-239). Le Cha-
pitre avait déclaré que « l’égalité fraternelle en Congrégation ne semble
pas pouvoir se réaliser pleinement si ne disparaît pas de nos Constitu-
tions toute différence sur ce point ». Mais il a ensuite immédiatement
ajouté : « Il est clair qu’il ne s’agit pas d’une question uniquement juri-
dique, ni sociologique, ni d’une question qui relève, d’une manière géné-
rale, de la vie religieuse dans l’Église. Il s’agit d’une réalité ecclésiale re-
ligieuse spécifique, c’est-à-dire “ salésienne ”. Elle concerne, de fait, un
mode déterminé de vie de la communauté salésienne, inauguré et struc-
turé par Don Bosco, vécu dans l’Église et approuvé par elle, dans le but
de remplir une mission que l’Esprit Saint confia à notre Fondateur et
Père. » (CG21, 199)
30 Un premier élément se trouve déjà en C 4 et C 45 : nous sommes un
« Institut religieux clérical » composé de clercs et de laïcs qui se com-
plètent mutuellement en vivant la même vocation, une complémentari-
té essentielle pour la cohérence et le caractère totalement apostolique de
la communauté. À la suite de VC 61, le CG24, 192 a demandé que l’on
68

7.10 Page 70

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Note
étudie la forme juridique de la Congrégation pour voir si elle pouvait
être considérée comme un « Institut mixte ». Cette étude devait évi-
demment être reliée au travail sur le même thème que VC 61 avait
confié à la CIVCSVA (Congrégation pour les Instituts de Vie Consa-
crée et les Sociétés de Vie Apostolique). Les résultats de cette étude ont
été remis par la Commission « ad hoc » aux autorités compétentes du
Saint-Siège (quelques années après VC publiée en 1996), sans autres
réponses ou actions. Récemment, le Saint-Siège a été invité par certains
Instituts religieux à reprendre la question et à offrir une réponse appro-
priée.
Les Recteurs Majeurs et les Chapitres Généraux ont continué à réflé-
chir sur le service du Directeur, en soulignant la contribution positive et
enrichissante que le ministère sacerdotal apporte au rôle d’animation et
de guidance. Cf. E. Viganò, L’animation du Directeur salésien, ACG
306 (1982), 3-32 ; E. Viganò, Comment relire aujourd’hui le charisme
du Fondateur, ACG 352 (1995), 3-33 ; E. Viganò, Nous avons à cœur
le prêtre de l’an 2000, ACG 335 (1991), 3-40.
69

8 Pages 71-80

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8.1 Page 71

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Partie II
Animation et gouvernance de la communauté

8.2 Page 72

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4. Gardien et animateur de l’identité consacrée salésienne
Partie II :
Le Directeur
de la communauté
À religieuse
salésienne
Mirabello
je serai
Don
Bosco
71

8.3 Page 73

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Partie II
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur de la communauté
religieuse salésienne
Blé, épis, farine, pain... Des paraboles
sur la semence au pain rompu et
partagé au Cénacle : tout le mystère du
Royaume est contenu dans ces symboles.
Le don de l’unité est ce que l’on attend
d’abord de celui qui est appelé à servir
la communauté et à la faire grandir
(« l’auctoritas indique la capacité de
faire grandir » - Document Final du
Synode sur les jeunes, 71). « Sa première
tâche est d’animer la communauté
pour qu’elle vive dans la fidélité aux
Constitutions et croisse dans l’unité. »
(C 55) L’Eucharistie, « acte central
et quotidien de chaque communauté
salésienne » (C 88), est la semence et
le fruit de notre vivre et travailler
ensemble.
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8.4 Page 74

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Le Directeur, gardien de
l’identité consacrée
salésienne
4. GARDIEN DE L’IDENTITÉ
CONSACRÉE SALÉSIENNE
47. Le Directeur salésien est le gardien de l’identité consa-
crée salésienne dans la communauté locale. C’est un service
d’animation et de gouvernement caractérisé par le charisme
salésien. Dans la première partie, nous avons examiné, avec
une certaine ampleur, le service du Directeur tel qu’il ressort
notamment en C 55. Dans cette deuxième partie, nous ten-
terons de nous arrêter sur quelques implications pratiques,
en valorisant comme schéma de référence les trois thèmes
du CG27. Gardons bien à l’esprit, cependant, que ces trois
voies (mystiques, prophètes et serviteurs) sont les chemins
qui conduisent à une identification plus profonde de notre
identité charismatique et à une prise de conscience crois-
sante de notre vocation qui nous appelle à vivre fidèlement
le projet apostolique de Don Bosco.1
4.1 MYSTIQUES DANS L’ESPRIT :
GUIDE SPIRITUEL DE LA COMMUNAUTÉ
Attention portée aux
48. L’expression « mystiques dans l’Esprit », adoptée par
valeurs fondamentales de
la consécration dans
le CG27, est une manière d’exprimer le deuxième secteur
l’accompagnement
thématique indiqué par le Recteur Majeur dans le discours
personnel et
d’ouverture où l’accent est mis sur la vie consacrée : « Faire
l’accompagnement de la
communauté
une expérience spirituelle forte, en assumant la manière
d’être et d’agir de Jésus obéissant, pauvre et chaste, et en de-
venant des chercheurs de Dieu » (CG27, p. 95 dans l’édition
française).
L’Église insiste pour que les personnes consacrées donnent
un témoignage clair de leur identité consacrée, guidées par
ceux qui assument le service de l’autorité (RC 20). À ceux
qui sont appelés à offrir leur service d’autorité, il est recom-
mandé, dans un premier temps, de prendre soin des valeurs
fondamentales de la consécration, en commençant par la
manière dont ils vivent leur « autorité spirituelle » : « Dans
la vie consacrée, l’autorité est avant tout une « autorité spiri-
tuelle ». (…) Une autorité est “ spirituelle ” quand elle se
73

8.5 Page 75

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Partie II
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur de la communauté
religieuse salésienne
met au service de ce que l’Esprit veut réaliser à travers les
dons qu’il distribue à chaque membre de la fraternité, dans
le projet charismatique de l’Institut. Pour être en mesure de
promouvoir la vie spirituelle, l’autorité devra auparavant la
cultiver en elle-même, au moyen d’une familiarité priante et
quotidienne avec la Parole de Dieu, avec la Règle et les
autres normes de vie ».2
Dans notre tradition, le Directeur est toujours le guide spi-
rituel de la communauté. Sa tâche d’accompagnement a une
dimension à la fois communautaire et personnelle (C 55,
70). Selon le CG27, il encourage chaque confrère à « avoir
un guide spirituel stable » (67.2), et il guide d’abord par son
exemple afin d’être un guide guidé à son tour. Il aide chaque
confrère à discerner, développer et utiliser les dons charis-
matiques que l’Esprit Saint lui a donnés pour accomplir la
mission salésienne (C 99 ; 1Co 12, 7 ; 1P 4, 10 ; LG 12).
Il y a différentes manières d’être « compagnons de route »
puisque nous nous efforçons tous de répondre à l’appel
« à s’identifier avec le Christ comme l’a fait Don Bosco »
(FSDB 47). Plus le Directeur, assisté du Conseil local,
construit patiemment un climat de confiance mutuelle et
de dévouement généreux autour des valeurs fondamentales
du charisme salésien (accompagnement communautaire),
plus le chemin personnel de fidélité de chaque confrère sera
renforcé, dans le plein respect de sa liberté et de sa spécifi-
cité. Dans un tel contexte d’engagement commun, les autres
formes de soutien personnel seront également correctement
valorisées (accompagnement personnel), sans recourir à des
formalismes ou à des normes standards uniformisantes.
Quand il y a une disponibilité et un intérêt sincères pour
le bien de chaque confrère, alors « le cœur parle au cœur »
et les modalités les plus fécondes de marcher ensemble se
manifestent spontanément.
74

8.6 Page 76

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4. Gardien et animateur de l’identité consacrée salésienne
4.1.1 Fidélité aux conseils évangéliques
L’animation du Directeur
nous aide à être témoins
de la radicalité
évangélique
49. Notre participation à la mission salésienne comme
personnes consacrées nous place à la suite de Jésus, obéis-
sant, pauvre et chaste, en devenant mémoire vivante de son
style de vie.
Par notre profession religieuse, nous nous engageons publique-
ment à vivre les conseils évangéliques. L’ambiance de la com-
munauté (spirituelle, fraternelle, pastorale) et l’animation du
Directeur nous aident à être quotidiennement fidèles à ce style
de vie qui nous rend témoins de la radicalité évangélique.
Cette façon de vivre, par nature même à contre courant de
la culture dominante, exige un engagement particulier de
discernement constant, visant à reconnaître les options per-
sonnelles et communautaires qui ne sont pas cohérentes
avec l’appel et à surmonter la médiocrité.3 Notre mode de
vie doit devenir prophétie pour « réveiller le monde », selon
les paroles du Pape François.
Le CG25 discerne le « témoignage évangélique », avec une
analyse de la situation et des propositions concrètes d’action.
Le CG26, exprimant le désir de renforcer notre identité
charismatique, reprend la devise Da mihi animas cætera tolle
et suggère des lignes d’action concernant la pauvreté évan-
gélique (CG26, 79-97). Le CG27, désirant une fois encore
renforcer notre manière de vivre le charisme salésien, nous
invite à être « témoins de la radicalité évangélique », et nous
exhorte à être convaincus de la « la fécondité des conseils
évangéliques à réaliser la communion en communauté et la
mission pour les jeunes » et du « rôle prophétique de propo-
ser une culture inspirée de l’Évangile ». (CG27, 36,37)
• Le Directeur inclut le scrutinium de chacun des conseils
évangéliques dans le programme communautaire annuel, en
75

8.7 Page 77

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Partie II
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur de la communauté
religieuse salésienne
utilisant le matériel fourni par la Commission provinciale de la
formation.
• Il promeut des initiatives pour encourager la réflexion sur les
conseils évangéliques et leur impact sur la vie personnelle,
communautaire et pastorale, en utilisant du temps pour la lec-
ture spirituelle communautaire, les rencontres et autres mo-
ments de formation permanente.
• Il prévoit une étude communautaire du CG25, 17-36 sur le
« témoignage évangélique », du CG26, 79-97 sur la « pauvreté
évangélique » et les indications du CG27.
• Il intègre dans le projet communautaire des engagements
concrets relatifs aux conseils évangéliques.
Veiller à la qualité de la
prière
4.1.2 Animation de la prière personnelle et
communautaire
50. La prière est un don de Dieu, dialogue entre la créature
et le Créateur, communion avec Dieu qui est communion et
amour (CEC 2559-2565). Le religieux qui fait passer Dieu
en premier dans sa vie prend très au sérieux le don de la
prière. L’Église rappelle à ceux qui sont appelés à des rôles de
responsabilité dans la vie consacrée leur devoir de « garantir à
leur communauté le temps et la qualité de la prière ».4
La communauté considère la vocation comme un don auquel
elle doit répondre (C 85). La vie salésienne se vit « en dia-
logue avec le Seigneur » (C 85-95), dans le style spécifique de
notre charisme, selon les engagements concrets indiqués dans
les Constitutions. La Congrégation, pour sa part, a rappelé à
plusieurs reprises la valeur fondamentale de la vie de prière
pour chaque Salésien individuel et pour les communautés.5
Passer chaque jour un temps prolongé en prière s’inscrit dans
la tradition salésienne, comme en témoignent l’exemple per-
76

8.8 Page 78

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4. Gardien et animateur de l’identité consacrée salésienne
sonnel de Don Bosco lui-même,6 la vie des jeunes dont Don
Bosco a écrit les biographies7 et le style de vie de nombreux
premiers Salésiens.8
Le Directeur prend soin
du don de la prière dans
sa propre vie afin de
pouvoir animer la
communauté à vivre « la
vie comme prière »
51. La qualité de notre prière est un signe que nous sommes
« chercheurs de Dieu » et « témoins de son amour parmi les
pauvres ». Elle fait de la communauté une « école de prière »
pour les jeunes et les fidèles laïcs (cf. CG25, 31). Elle aide aussi
à promouvoir la spiritualité de communion requise par l’Église.9
Appelés par la Parole de Dieu à une conversion continue, les
confrères et la communauté attachent de l’importance à la
méditation quotidienne, célèbrent le sacrement de la Ré-
conciliation et accordent une place centrale à la célébration
quotidienne de l’Eucharistie pour que la vie elle-même de-
vienne un « sacrifice vivant, saint, capable de plaire à Dieu »
(Rm 12, 1), un continuel « oui » marial à l’appel de Dieu.
Le Directeur prend soin du don de la prière dans sa propre vie
afin de pouvoir animer ses confrères et sa communauté à vivre
« la vie comme prière ».10 Le Directeur ne trouve pas toujours
les conditions favorables à ce type d’animation (cf. CG27, 14,
51) ; aussi un engagement particulièrement intense est-il né-
cessaire dans cet aspect fondamental de son service.
• Les confrères intègrent la dimension de la prière dans leur
projet personnel de vie.
• Le plan communautaire donnera la priorité à ce qui nous fait
grandir en étant « une communauté en dialogue avec le Sei-
gneur », en accordant une attention particulière à la méditation,
à l’Eucharistie, à la Liturgie des heures, aux récollections
mensuelles, aux retraites spirituelles, à la célébration du sa-
crement de la Réconciliation, à la Lectio Divina, au chapelet
et autres formes de prière mariale, aux fêtes salésiennes, etc.
• Le scrutinium de la vie de prière sera conduit selon une mé-
thodologie appropriée, qui favorise l’inspiration que le thème
77

8.9 Page 79

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Partie II
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur de la communauté
religieuse salésienne
requiert, afin de faire prendre conscience des signes possibles
de médiocrité et de faire des suggestions concrètes pour amé-
liorer la qualité de la prière.
• Des initiatives seront mises en œuvre pour faire de la communau-
té une « école de prière » pour les jeunes et pour les laïcs (cf.
CG25, 31). Le programme communautaire comprendra des temps
de prière avec les jeunes, les laïcs engagés dans la mission, la Fa-
mille Salésienne et d’autres groupes ecclésiaux et religieux.
• La communauté fixera des temps de formation permanente sur
le thème de la prière communautaire, en réfléchissant sur les sti-
muli offerts par le CG25, 27 et ACG 421 – « La vie comme prière ».
4.1.3 Prendre soin de l’identité charismatique
L’identité charismatique
au centre de l’attention
52. Depuis le Chapitre Général Spécial (CG20, 10 juin
1971-5 janvier 1972) demandé par Vatican II, la Congréga-
tion s’est engagée dans un intense cheminement de renou-
vellement du charisme salésien. Les Chapitres Généraux
suivants ont cherché à approfondir notre identité charisma-
tique afin d’encourager une plus grande fidélité, de surmon-
ter la médiocrité et de renforcer ce qui rend le cheminement
plus solide. Les Recteurs Majeurs ont poursuivi la même
priorité : « Continuer à prendre soin de notre identité cha-
rismatique en pleine fidélité à Don Bosco ». (ACG 419, 13)
C’est la responsabilité de chaque Salésien de prendre soin du
charisme reçu de Don Bosco en vivant fidèlement sa vocation
et en aidant ses confrères à faire de même. Chacun apporte
la richesse de sa propre vocation, comme Salésien prêtre et
Salésien laïc, pour atteindre ensemble ce but commun.11
Le rôle du Directeur et de
son Conseil
53. L’Église recommande à ceux qui sont investis du ser-
vice de l’autorité de prendre soin du charisme : « L’auto-
rité est appelée à garder vivant le charisme de sa famille
religieuse ».12 C’est pourquoi la Congrégation encourage
78

8.10 Page 80

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4. Gardien et animateur de l’identité consacrée salésienne
de nombreuses initiatives pour assimiler et approfondir le
charisme salésien (publications, rencontres, cours sur des
thèmes spécifiques, célébrations...). Il est important que ces
propositions trouvent leur place dans le projet personnel de
vie ainsi que dans le projet de la communauté et dans ce-
lui de la CEP. Le Directeur et son Conseil jouent un rôle
important dans l’animation des confrères, des laïcs et des
jeunes, par des initiatives appropriées pour que le charisme
salésien soit toujours mieux compris et apprécié.
• La communauté veille à approfondir deux des éléments spéci-
fiques du charisme salésien : la complémentarité des deux
formes de la vocation salésienne (prêtres et laïcs ; cf. CG26, 74-78 ;
CG27, 69.7 ; ACG 424 : Une attention renouvelée au Salésien Coad-
juteur) et la communion et le partage dans l’esprit et la mission
de Don Bosco (Salésiens et laïcs, cf. CG24 ; CG27, 71.1-3).
Les projets provinciaux et les orientations (Chapitres avec
leurs décisions et orientations, Plan Organique Provincial, Projet
Provincial de Formation, Projet Éducatif et Pastoral...), les délibéra-
tions des Chapitres Généraux et du Conseil Général doivent être
soigneusement étudiés, en cherchant les meilleurs moyens de les
traduire dans la pratique. Entreprendre une étude renouvelée du
CG26, 1-22 – « Repartir de Don Bosco » – en mettant en œuvre les
initiatives qui y sont proposées pour les personnes et les commu-
nautés.
• On veille avec beaucoup d’attention à l’information sur la vie
de la Congrégation et de la Famille Salésienne, à l’aide des
moyens offerts par la culture numérique.
• Dans sa planification, la communauté établit les moyens d’ap-
profondir le charisme salésien (spiritualité, histoire, pastorale,
vie de la Congrégation et de la Famille Salésienne...) : lecture spi-
rituelle, cours, conférences, rencontres, publications, contribu-
tions par Internet et par les autres outils du monde numérique.
• La communauté encourage la participation des confrères à des
initiatives communes de formation conjointe entre Salésiens
et laïcs sur le charisme salésien (spiritualité, histoire, pastorale, Fa-
mille Salésienne) tant au niveau local que provincial et mondial.
79

9 Pages 81-90

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9.1 Page 81

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Partie II
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur de la communauté
religieuse salésienne
La communion est
mission
• Le Directeur et les confrères intègrent dans leur projet de vie
personnel des moyens concrets pour approfondir leur connais-
sance du charisme salésien.
4.2 PROPHÈTES DE LA FRATERNITÉ :
ANIMATEUR DE LA COMMUNION ET DE LA
CORESPONSABILITÉ
54. La vie fraternelle en communauté est une des caractéris-
tiques essentielles de la vie religieuse. C’est un don de Dieu
qu’il faut vivre, dont il faut témoigner et qu’il faut renforcer.
Au cours des dernières décennies, l’Église a exhorté les per-
sonnes consacrées à être « expertes en communion » (VC
46) et à témoigner de la fraternité comme modèle de vie
pour la communauté ecclésiale et pour la société humaine.13
Ceux qui exercent l’autorité dans la communauté ont la res-
ponsabilité particulière de rendre vivant le don de la fraternité.
« Les supérieurs et les supérieures, en union avec les personnes
qui leur sont confiées, sont appelés à édifier dans le Christ une
communauté fraternelle où l’on recherche Dieu et où l’on
s’aime par-dessus tout, pour réaliser son projet rédempteur. »
(FT 17) La vie fraternelle fait déjà partie de la mission.14
La Congrégation a accordé une attention sérieuse à cet élé-
ment de la vie consacrée. En plus de ce que nous trouvons
dans le texte des Constitutions, le CG25 a été consacré à
« La communauté salésienne aujourd’hui ». Pour sa part, le
CG27 a voulu mettre en évidence le caracrère des Salésiens
comme « prophètes de la fraternité » et a proposé des lignes
d’action concrètes. Ces lignes directrices sont particulière-
ment utiles pour une comparaison et une vérification de la
vie salésienne concrète.15
Au service de l’animation, de la communion et de la corespon-
sabilité du Directeur, les principaux aspects à soigner sont :
80

9.2 Page 82

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4. Gardien et animateur de l’identité consacrée salésienne
1. Promouvoir l’unité
2. Grandir dans les relations fraternelles et la communication.
3. Construire une communauté ouverte et accueillante.
4.2.1 Promouvoir l’unité
Le Directeur représente
le Christ unissant ses
disciples
55. C’est l’Esprit qui pousse les cœurs à l’union et nous aide
à former « un seul cœur et une seule âme pour aimer et servir
Dieu et pour nous aider les uns les autres » (C 50). Grâce
à l’Esprit, les communautés religieuses peuvent être des té-
moins éloquents de l’unité et des « expertes en communion ».
Celui qui dirige la communauté a également la responsabilité
de sauvegarder l’unité et de la promouvoir en tant qu’« auto-
rité qui réalise l’unité ».16 La Congrégation a toujours com-
pris le Directeur en ces termes depuis l’époque de Don Bosco,
considérant comme son premier engagement celui d’être
« serviteur de l’unité et garant de l’identité salésienne »
(CG21, 52). Ainsi, « Le Directeur représente le Christ qui
unit les siens dans le service du Père. (…) Sa première tâche
est d’animer la communauté pour qu’elle vive dans la fidélité
aux Constitutions et croisse dans l’unité. » (C 55)
Il est nécessaire de raviver en chaque Salésien la conscience
que « Dieu nous appelle à vivre en communauté, en nous
confiant des frères à aimer. La charité fraternelle, la mission
apostolique et la pratique des conseils évangéliques sont
les liens qui façonnent notre unité et renforcent sans cesse
notre communion ». (C 50)
• Le Directeur et son Conseil motivent et contrôlent la prépara-
tion, la mise en œuvre et l’évaluation du projet communautaire.
• Avec la communauté, ils préparent et réalisent le scrutinium de
la vie fraternelle et, ensemble, ils cherchent les moyens les plus
efficaces de vivre la « spiritualité de communion » (CG27, 45).
81

9.3 Page 83

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Partie II
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur de la communauté
religieuse salésienne
• Ils animent la journée hebdomadaire de la communauté (ils
planifient des temps de détente, de formation, de prière, de
communication et de partage fraternel) en favorisant les rela-
tions fraternelles et en encourageant le partage d’expériences
de vie et de vocation entre confrères.
• Les confrères considèrent important l’entretien avec le Di-
recteur pour parler de la vie et de la mission de la communauté,
profitant de cette occasion pour clarifier ce qui doit l’être et ré-
soudre les difficultés.
4.2.2 Relations fraternelles et communication
Relations et
communication dans le
style salésien
56. La communion à l’intérieur de la maison salésienne
exige une attention aux relations fraternelles en faisant
usage, si nécessaire, de l’apport des sciences humaines. La
communauté est le lieu où l’on apprend à harmoniser le
« moi » avec le « nous », à respecter la personne aussi bien
que le bien commun : « La communauté religieuse devient
alors le lieu où l’on apprend chaque jour à faire sienne cette
mentalité renouvelée, qui permet de vivre la communion
fraternelle en profitant de la richesse des dons de chacun,
et fait converger ces dons vers la fraternité et la commune
responsabilité du projet apostolique. » (VFC 39)
Le style salésien de vie relationnelle a ses caractéristiques
particulières : la « bonté affectueuse » salésienne [amorevo-
lezza] (C 15) et l’« esprit de famille » (C 16) ainsi que
« l’amitié fraternelle » dans la communauté (C 51). Ce sont
des idéaux auxquels nous devons tendre et qui servent de
critères d’évaluation du style de vie personnel et commu-
nautaire. La qualité des relations fraternelles en commu-
nauté contribue à la communion de vie et au partage des
biens. Cela correspond à un désir que l’Église partage et
promeut (VFC 29-34), et c’est une caractéristique des rela-
tions fraternelles salésiennes. « Dans un climat d’amitié fra-
82

9.4 Page 84

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4. Gardien et animateur de l’identité consacrée salésienne
ternelle, nous mettons en commun les joies et les peines, et
nous partageons dans la coresponsabilité les expériences et
les projets apostoliques. » (C 51)17
Ayant compris l’importance de la vie fraternelle, le Direc-
teur et le Conseil local en prennent un soin particulier,18 en
tenant compte des circonstances concrètes de chaque com-
munauté. L’analyse de la réalité des relations de chaque
communauté en révélera les lumières et les ombres ; on de-
vra donc intervenir avec réalisme et esprit de foi, sachant
que nous ne trouverons jamais une communauté parfaite et
que nous sommes toujours en chemin. C’est pourquoi nous
devons faire confiance à la grâce de Dieu et être très pa-
tients, forts et pleins d’espérance, en faisant tout ce qui est
possible, avec les moyens à notre disposition.
Le Directeur et son Conseil gardent également à l’esprit
qu’une bonne communication est essentielle à la construc-
tion de la communauté. Pour ce faire, ils font bon usage
de tous les moyens traditionnels de communication au sein
de la communauté religieuse, tels que le « mot du soir »
et les réunions communautaires, mais aussi des nouveaux
moyens offerts par le monde numérique. Ils sont tout à fait
conscients de la nécessité d’une bonne communication au
sein de la Communauté Éducative et Pastorale et avec la
Province (CG24, 128-137). 
• Le Directeur prépare avec soin les réunions communautaires
afin de faciliter la participation et l’implication des confrères.
• Dans le Conseil, il évalue la qualité des relations communau-
taires, en prêtant attention aussi au témoignage de fraternité
perçu par les jeunes et les laïcs, en cherchant des moyens
concrets d’amélioration.
• Il prête attention à chaque confrère et aussi aux familles des
confrères (R 46).
83

9.5 Page 85

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Partie II
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur de la communauté
religieuse salésienne
• Il met en place des temps de prière et des rencontres où les
confrères peuvent partager leurs centres d’intérêt, leurs pré-
occupations, leurs projets, leurs expériences vocationnelles,
leurs inquiétudes et leurs joies.
• Il est sensible aux difficultés particulières de relation au sein
de la communauté, pour bien connaître la situation, penser pru-
demment aux interventions possibles, rechercher les médiations
les plus appropriées.
Chaque confrère prête attention à tout ce qui facilite les
relations interpersonnelles dans la vie fraternelle : entretien
avec le Directeur, attention à la situation de chaque confrère,
respect et soutien mutuel, évaluation des comportements qui
peuvent affaiblir les relations fraternelles (critiques non construc-
tives, murmures, indifférence, jalousie...), « faire le premier pas »,
demander et offrir le pardon, patience, correction fraternelle,
dialogue pour clarifier les divergences ou éclairer sur des situa-
tions, prière pour les confrères, ambiance qui permette le dis-
cernement...
• La communauté organise des temps de formation permanente
sur le thème des relations fraternelles et de la communication,
avec l’aide d’experts dans le domaine des relations et de la
communication quand cela s’avère nécessaire.
• La communauté et la CEP cherchent des moyens de se former
dans le domaine de la résolution des conflits. Le CG27 nous
rappelle que « Les situations conflictuelles ne doivent pas être
vécues seulement comme des réalités négatives mais comme
des opportunités de maturation : elles doivent être éclairées par
l’Évangile, affrontées et résolues avec un plus grand courage,
une plus grande compétence humaine et une plus grande misé-
ricorde. » (CG27, 42). Des indications pour faire face aux difficul-
tés dans l’esprit de communion se trouvent dans FT 25b.
• Le Directeur réfléchit sur ses propres interventions de manière à
surmonter ses difficultés dans sa relation avec ses confrères
et avec la communauté. Il entretient également le dialogue avec
le Provincial et a recours à l’accompagnement spirituel.
84

9.6 Page 86

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4. Gardien et animateur de l’identité consacrée salésienne
4.2.3 Une communauté ouverte et accueillante
Trouver la vie en donnant
la vie, l’espérance en
donnant l’espérance,
l’amour en aimant
57. Dans le contexte de son invitation constante à avoir une
« Église en sortie », le Pape François demande aux religieux de
« sortir de soi-même pour aller aux périphéries existentielles.
(...) Ne vous repliez pas sur vous-mêmes, ne vous laissez pas as-
phyxier par les petites disputes de maison, ne restez pas prison-
niers de vos problèmes. (...) Vous trouverez la vie en donnant la
vie, l’espérance en donnant l’espérance, l’amour en aimant. »19
L’esprit salésien exige que la communauté soit capable de faire
« participer chacun à l’esprit de famille salésien » (C 56) et
d’être solidaire de l’Église locale et de la communauté humaine
dans le contexte et le territoire où elle se trouve (cf. C 57), en
favorisant l’engagement de différentes forces dans la mission
(cf. C 47), surtout de personnes qui s’occupent des jeunes.
Le signe de cette ouverture et de cette hospitalité se trouve
dans l’engagement des confrères dans les initiatives éduca-
tives et pastorales et dans leur présence comme noyau ani-
mateur de la CEP. Les Chapitres Généraux ont beaucoup
insisté sur l’importance de partager le charisme et la mission
avec les laïcs et dans la Famille Salésienne, et d’impliquer les
jeunes et leurs familles dans le projet pastoral. Le CG27 et
la lettre de convocation du CG28 nous invitent à avoir cette
dimension à cœur pour vivre la prophétie de la fraternité.20
• Dans le Conseil local et dans la communauté, le Directeur éva-
luera la relation de la communauté avec la Famille Salé-
sienne en proposant des initiatives spécifiques pour une com-
munion plus profonde : l’étude de l’Étrenne du Recteur Majeur
et de la « Charte de l’Identité de la Famille Salésienne de Don
Bosco » (2012), la collaboration dans les initiatives pastorales, la
connaissance des différents Groupes de la Famille Salésienne,
en encourageant la collaboration partout où elle sera possible.
• Le Directeur s’efforce de renforcer le sens d’appartenance et de
85

9.7 Page 87

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Partie II
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur de la communauté
religieuse salésienne
Le Directeur a une
responsabilité
particulière dans la
mission
coresponsabilité des Salésiens et des laïcs impliqués dans la
présence salésienne : formation commune, planification et éva-
luation des projets, temps de partage, rencontres de prière,
moyens de faciliter le partage des informations... Il favorise l’esprit
de famille dans les rapports avec les laïcs qui partagent la même
mission, ainsi que le respect des différents rôles et tâches dans
l’animation et la gouvernance des activités salésiennes.
• Il cherche des modalités concrètes pour encourager la pré-
sence des jeunes dans la communauté salésienne (prière,
rencontres, formation permanente, relations cordiales...).
• Il encourage les initiatives où la présence salésienne rejoint
« les périphéries existentielles », où la responsabilité est par-
tagée entre Salésiens, laïcs et jeunes.
• Il participe aux activités de la vie consacrée présente dans la
région et aux projets pastoraux du Diocèse et de l’Église locale.
Il réfléchit avec la communauté sur la façon d’actualiser les lignes
d’action du CG25, 46 (communauté qui accueille) et du CG27, 13-
17, 39-51, 70-71 (disponibilité pour la planification et le partage).
• Il guide une communauté accueillante et hospitalière dans
son ensemble. (C 56, R 45) 
4.3 SERVITEURS DES JEUNES : LE PREMIER
RESPONSABLE DE LA MISSION APOSTOLIQUE
58. La prophétie de la fraternité conduit la communauté à
prendre soin de la mission commune, à s’y consacrer avec
passion et implique d’autres forces pour la mener à bonne
fin. Dans la vie consacrée, il y a différentes manières de
comprendre la relation entre communauté et mission, mais
les personnes consacrées doivent toujours être disciples et
apôtres en même temps.
L’Église investit de responsabilité pour la mission celui qui
est appelé au service de l’autorité, afin de faire croître la
communauté et la CEP dans la charité pastorale.21
86

9.8 Page 88

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4. Gardien et animateur de l’identité consacrée salésienne
Dans la vie salésienne, la dimension apostolique est très
claire et nous sommes convaincus que « la mission donne à
toute notre existence son allure concrète » (C 3). Nous sa-
vons aussi que « le mandat apostolique que l’Église nous
confie est assumé et mis en œuvre en premier lieu par les
communautés provinciales et locales, dont les membres ont
des fonctions complémentaires, avec des tâches importantes.
Ils en prennent conscience : la cohésion et la coresponsabili-
té fraternelles permettent d’atteindre les objectifs pastoraux.
Le Provincial et le Directeur, en tant qu’animateurs du dia-
logue et de la participation, guident le discernement pas-
toral de la communauté pour qu’elle avance, unie et fidèle,
dans la réalisation du projet apostolique... Chacun de nous
est responsable de la mission commune ; il y participe avec
la richesse de ses dons » (C 44-45).
Animation pastorale de la 59. Il y a différentes manières pour une communauté d’être
communauté salésienne en phase avec le travail salésien (voir partie III, 7.2.2). Cela
exige une réflexion, en harmonie avec la communauté pro-
vinciale, sur l’organisation, l’animation et la gouvernance.
Les fruits de cette réflexion marqueront le style de la direc-
tion, l’implication de la communauté et l’identité de la CEP
(CG24, 169, 171 ; CG25, 80-81 ; CG26, 81,112, 120).
Le chapitre 8 du Cadre de Référence de la Pastorale Salésienne
des Jeunes présente en profondeur le sens et le rôle de la com-
munauté salésienne, en particulier du Directeur, dans la réali-
sation de la mission salésienne, avec tous les autres acteurs. Ce
sera le point central de la troisième partie de ce texte.
Le Directeur de la communauté locale doit veiller à ce qui suit :
1. Encourager la charité pastorale de ses confrères.
2. Coordonner la coresponsabilité de la mission commune.
3. Guider la communauté dans son discernement pastoral.
4. Stimuler l’animation vocationnelle. 
87

9.9 Page 89

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Partie II
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur de la communauté
religieuse salésienne
Un père qui unit ses
confrères dans la
communion et dans le
service apostolique
4.3.1 Encourager la charité pastorale des
confrères
60.Le Directeur, en tant que père qui unit ses confrères dans
la communion et le service apostolique, encourage la charité
pastorale de ses confrères et leur dévouement à la mission
commune, chacun selon ses propres possibilités. Sa com-
munauté est une communauté de disciples missionnaires
faisant partie d’une Église qui va de l’avant pour chercher
ceux qui sont perdus et accueillir les marginalisés (EG 24).
Le Directeur est attentif à la situation de chaque confrère,
à ses réussites et à ses difficultés, aux éléments de forma-
tion qui peuvent accroître ses compétences pastorales, aux
conséquences de choix effectués que le confrère ne serait
pas à même de mesurer. Il prend note aussi de ce qui n’aide
pas le projet commun, de la baisse d’enthousiasme, de la
manière dont l’action pastorale imprègne le reste de la vie
consacrée du confrère, de la manière dont le confrère par-
tage la mission de la communauté... Tout cela peut devenir
objet de dialogue fraternel au cours de l’entretien personnel
et dans le discernement communautaire.
• Le Directeur encourage la participation de tous à la réflexion
sur le modèle de présence salésienne que l’on entend suivre.
• Il favorise un climat communautaire de prière et d’engage-
ment pastoral, conscient que « La mission se développe au-
thentiquement quand nous l’accueillons comme venant de Dieu
et que nous puisons en Lui la subsistance pour accomplir notre
service. » (CG27, 53)
• Il organise des temps de formation pour la communauté
et la CEP conjointement pour l’assimilation des critères du
« Cadre de Référence de la Pastorale des Jeunes » et les be-
soins que le Système Préventif suscite dans chaque contexte.
88

9.10 Page 90

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4. Gardien et animateur de l’identité consacrée salésienne
4.3.2 Coordonner la coresponsabilité pour la
mission commune
Implication pastorale de
chaque confrère et
responsabilité partagée
par tous
61. La communauté provinciale assigne une partie de la
mission à une communauté locale et en détermine les cri-
tères et les moyens appropriés. Chaque communauté locale
met toutes ses énergies au service de la mission, en tenant
compte des circonstances particulières qui caractérisent la
relation entre la communauté et le type d’activité, comme
indiqué dans les CG26, 120 et CG25, 78-81.
Il appartient au Directeur, avec l’aide du Conseil local, de
coordonner l’implication pastorale de chaque confrère et
d’encourager la coresponsabilité par tous, dans le concret de
la situation vécue, et à la lumière du modèle d’animation et
de gouvernement adopté par la Province. 
• La communauté élabore le plan communautaire où est défini
le rôle de la communauté dans la CEP de l’œuvre salésienne.
• La communauté participe à l’élaboration et à l’évaluation du
PEPS qui définit les responsabilités des confrères et des laïcs qui
partagent notre mission. Le Directeur et le Conseil local accom-
pagnent le Conseil de la CEP dans l’élaboration du PEPS local.
• Le Directeur assure l’accompagnement personnel et voca-
tionnel des laïcs et des responsables des différents secteurs de
l’œuvre salésienne.
• Le Directeur est responsable de la coordination des diffé-
rents domaines du travail salésien, en en assurant l’unité et la
cohésion.
4.3.3 Guider le discernement pastoral
Regarder la vie et le
62. Dans son travail, Don Bosco était un homme constam-
monde avec les yeux du
disciple
ment ouvert à l’inspiration divine. De lui, nous apprenons à
89

10 Pages 91-100

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10.1 Page 91

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Partie II
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur de la communauté
religieuse salésienne
toujours faire un bon discernement pour saisir quels sont les
domaines prioritaires de l’action pastorale et les meilleurs
critères pour une telle action dans chaque contexte concret.
Cette disposition au discernement pastoral est l’expres-
sion de la « conversion pastorale » que l’Église demande à
tout Salésien. Elle fait partie de la « coresponsabilité dans
l’obéissance » de la communauté salésienne (C 66).
Le discernement est une manière d’être dans le monde, une
attitude fondamentale et en même temps une méthode de
travail qui consiste à regarder la vie et le monde où nous
sommes plongés avec les yeux du disciple. Il nous conduit
à reconnaître l’action de l’Esprit et il nous permet de nous
mettre en harmonie avec elle, dans l’obéissance authentique.
Il devient ainsi ouverture à la nouveauté, courage de sortir
de soi-même et force pour ne pas céder à la tentation de
réduire la nouveauté à ce qui est déjà connu.22 EG 51 décrit
le processus du discernement en le faisant consister à recon-
naître, interpréter et choisir.
Engagement renouvelé
en faveur des jeunes les
plus pauvres et de leurs
familles
63. Le CG26 indique les lignes d’action de chaque Salé-
sien et de chaque communauté dans leur engagement pour
l’éducation et l’évangélisation des jeunes, avec une attention
particulière aux « nouvelles frontières » des jeunes les plus
pauvres et de leurs familles.23 Telles sont les lignes d’action
à considérer comme critères pour discerner la signification
de l’action éducative et pastorale de la communauté.
En outre, le CG27, 73.1 demande à chaque Province de
« promouvoir dans les Provinces une profonde évaluation
sur la signifiance et la présence parmi les plus pauvres dans
nos œuvres, selon les critères donnés par les Chapitres Gé-
néraux et par les Recteurs Majeurs, en vue d’une « conver-
sion pastorale structurelle » et d’une plus grande finalisation
vers les nouvelles pauvretés (cf. R 1). »
90

10.2 Page 92

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4. Gardien et animateur de l’identité consacrée salésienne
Le Directeur, assisté du Conseil local et en harmonie avec
la Province, est chargé de promouvoir cet esprit de discer-
nement afin que les décisions pastorales soient le plus cohé-
rentes possible avec le charisme salésien (C 44).
• Le Conseil local et la communauté offrent une contribution
qualifiée à l’évaluation et au discernement réalisés par la Pro-
vince à propos de la signification de chaque présence salé-
sienne (CG27, 73.1).
La communauté évalue sa dimension pastorale à la lumière
des orientations du CG26, 34, 38, 43, 48, 106, 109.
• Le Directeur promeut des initiatives pour la formation des Sa-
lésiens et des laïcs conjointement concernant la mission salé-
sienne et le Cadre de Référence pour la Pastorale Salésienne
des jeunes.
• Il encourage les initiatives en faveur des jeunes pauvres dans
la présence salésienne, en accord avec le projet local et en col-
laboration avec les institutions ou instances qui travaillent pour
le développement social sur le territoire.
• Il assure la qualification des Salésiens et des laïcs, au ser-
vice des jeunes pauvres et de leurs familles, avec des pro-
jets spécifiques dans chaque maison salésienne pour mettre en
œuvre, comme l’exige le CG27, 72-73, « la sortie vers les péri-
phéries ».
4.3.4 Encourager l’animation vocationnelle
La première proposition
vocationnelle est le
témoignage d’une
communauté fraternelle
64. L’animation vocationnelle, qui aide les jeunes à découvrir
ce que le Seigneur attend de chacun d’eux, est un élément dé-
cisif de la pastorale salésienne. Dès le début de notre Congré-
gation, il est clair que la première proposition de vocation à la
vie consacrée salésienne est le témoignage d’une communauté
fraternelle, où l’on peut voir l’enthousiasme pour le Seigneur
et pour la mission à laquelle Il nous appelle.
91

10.3 Page 93

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Partie II
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur de la communauté
religieuse salésienne
L’animation
vocationnelle, horizon
ultime de notre travail
pastoral
La création d’une culture vocationnelle commence donc
par le témoignage de chaque Salésien et de la communauté
salésienne (CG26, 52b). Comme l’affirme l’Instrumentum
Laboris du Synode des Évêques sur « Les Jeunes, la Foi et
le Discernement vocationnel », « il est évident que la qua-
lité spirituelle de la vie communautaire offre de grandes
occasions pour que les jeunes puissent s’approcher de la foi
et de l’Église, et être accompagnés dans leur discernement
vocationnel. » (184 – thème repris en CV 202, 216-217,
242-243)
65. Le Cadre de Référence pour la Pastorale Salésienne des
Jeunes parle de l’animation vocationnelle comme la dimen-
sion qui marque « l’horizon ultime de notre pastorale » et
comme « le cœur du PEPS ». C’est pour cette raison qu’en
définitive nous prenons soin du chemin d’éducation à la foi
et de l’accompagnement personnel qui aide les jeunes à dé-
velopper leur projet de vie personnel et à opérer leur dis-
cernement vocationnel, de telle sorte qu’ils puissent s’orien-
ter vers des options de vie en harmonie avec les valeurs de
l’Évangile, et en réponse à ce que le Seigneur attend d’eux.24
L’Église présente des orientations pour l’animation voca-
tionnelle dans l’Exhortation Apostolique post-synodale
Christus Vivit (cf. CV chapitres 8 et 9). (184 – thème repris
en CV 202, 216-217, 242-243)
Déjà du vivant de Don Bosco, le Directeur avait un rôle spé-
cial d’animation et d’accompagnement pour les jeunes qui
vivaient la saison des choix de vie décisifs pour leur avenir.
Aujourd’hui, ce service salésien d’animation vocationnelle
(C 28, 37) est réalisé en harmonie avec le projet provincial
et local d’animation vocationnelle. Le Directeur veille à ce
que les Salésiens, les jeunes et leurs éducateurs grandissent
dans leur réponse vocationnelle (C 55) et que l’animation
vocationnelle fasse partie du PEPS local.
92

10.4 Page 94

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• La communauté prévoit des temps de formation permanente
pour la communauté sur le thème « la nécessité de convoquer »,
en s’arrêtant aux lignes d’action pour chaque Salésien (CG26
62, 66, 70) et pour la communauté (CG26 63, 67, 71). Elle éla-
bore et suit le projet local d’animation vocationnelle, en ac-
cord avec le projet provincial.
• Elle inclut la « prière pour les vocations » dans le rythme de
la vie de prière de la communauté.
• Elle donne le témoignage d’une communauté unie et enga-
gée, donnant le meilleur d’elle-même dans la mission avec et
pour les jeunes, les laïcs, la Famille Salésienne et les personnes
de son territoire. Elle invite les jeunes et les laïcs qui en par-
tagent la mission à participer à certains moments de la vie de la
communauté (prière, partage, célébration, formation...).
• Elle accueille, et leur fait une place dans sa vie, les jeunes qui
se posent la question de leur vocation.
• Elle participe à des actions et à des sessions de formation
d’accompagnement personnel et vocationnel.
• Elle est proche des familles des jeunes qui se sentent appe-
lés à une vie de consécration spéciale, accompagnant le pro-
cessus de discernement vocationnel.
• Le Directeur demeure attentif aux Groupes de la Famille Sa-
lésienne et à leurs propositions d’animation vocationnelle, et
encourage les confrères à accompagner les laïcs qui partagent
la même mission salésienne auprès des jeunes et les membres
de la Famille Salésienne dans leurs parcours de croissance vo-
cationnelle. 
93

10.5 Page 95

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10.6 Page 96

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5. Un service charismatique
5. UN SERVICE CHARISMATIQUE
Charisme salésien et
service de l’autorité
66. Nous reconnaissons que le charisme salésien est un don
de Dieu à l’Église, qui nous guide pour vivre d’une manière
particulière les éléments de la vie consacrée, comme l’in-
diquent nos Constitutions. Le charisme détermine la ma-
nière de vivre et d’exercer le service de l’autorité (animation
et gouvernance) et les moyens adoptés pour encourager les
Salésiens et les communautés à croître dans la fidélité à la
vocation salésienne. Dans cette section, nous parlerons des
dispositions et des attitudes ainsi que des outils et des struc-
tures d’animation.
Le Directeur facilite le
dialogue
5.1 DISPOSITIONS ET ATTITUDES
5.1.1 Écoute et dialogue
67. Le dialogue est la capacité d’une personne à favoriser de
bonnes relations humaines et à aider à construire la com-
munauté ; il présuppose le désir de rencontrer l’autre et de
rechercher le bien commun. Cela implique d’écouter, de
connaître l’autre, de rechercher le bien commun, de partager
ses propres richesses...
Dans la vie consacrée, le dialogue est une condition indis-
pensable pour la construction de la vie fraternelle, pour fa-
ciliter le discernement et pour partager les responsabilités.
Celui qui anime la vie de la communauté a un rôle très im-
portant dans la facilitation du dialogue.25
Le style salésien des relations personnelles et pastorales
considère le dialogue comme quelque chose qui nous est
spécifique et propre, typiquement « nôtre », outre à en recon-
naître la grande valeur dans la culture contemporaine et un
objectif premier dans l’éducation des jeunes (C 38, 44, 66,70).
Le dialogue fait aussi partie de notre style d’animation et de
gouvernance, pour faciliter la participation et le partage des
95

10.7 Page 97

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Partie II
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur de la communauté
religieuse salésienne
responsabilités. Le CG27 le propose comme une manière de
vivre la prophétie de la fraternité (CG27, 69.1-3). 
Le Directeur examine sa capacité à dialoguer, soit person-
nellement, soit avec l’aide d’un accompagnateur : capacité
d’écoute et de prise en charge de ses confrères et des intérêts
communs, patience face à des instances de manque de cores-
ponsabilité, désir de favoriser une bonne information, accepta-
tion de personnes et d’opinions différentes des siennes,
connaissance et contrôle de son caractère afin de ne pas blo-
quer le dialogue, clarté unie à la charité dans la présentation de
principes et critères, etc.
• Le Conseil de la maison est attentif aux méthodes de dia-
logue et à la participation de la communauté, en faisant des
propositions concrètes pour améliorer la qualité.
• La communauté prend bien soin des moments impliquant
dialogue (rencontres, temps de discernement en assemblée,
rencontres de formation...) : information, préparation du matériel
pour faciliter la participation, attention portée à l’interaction avec
les participants, motivations spirituelles...
• Les confrères réfléchissent sur la manière de vivre en commu-
nauté les indications de C 66 et du CG27, 69.
5.1.2 Liberté individuelle et coresponsabilité
Respect de la dignité des
personnes et de leur
liberté
68. La vie consacrée contribue à la formation de personnes
mûres qui vivent une liberté responsable. C’est ce que professe
chaque confrère : « Moi, je m’offre totalement à Toi en pleine
liberté, et je m’engage à dépenser toutes mes forces... » (C 24).
Au cours des dernières décennies, on a insisté sur le fait que
l’autorité dans la vie consacrée doit s’exercer dans le respect
de la dignité et de la liberté des personnes. C’est pourquoi
la personne chargée du service de l’autorité doit créer un
climat de participation et de coresponsabilité, encourageant
chacun à s’engager dans le projet commun et au service de
96

10.8 Page 98

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5. Un service charismatique
Participation et
coresponsabilité
chaque personne, avec ses besoins particuliers, et de la com-
munauté dans son ensemble.26 De même, tout en respectant
la mission commune, l’autorité sait comment assumer ses
responsabilités et encourager la coresponsabilité de tous les
acteurs.27 La personne à qui est confiée l’autorité doit sur-
monter certaines erreurs possibles dans la façon d’exercer
le service de l’autorité : incapacité à écouter, autoritarisme,
cléricalisme, manque de sensibilité envers les individus et
les groupes, manque d’un fonctionnement adéquat des ins-
tances d’animation et de gouvernance...
69. Le style d’animation et de gouvernance promu par la
Congrégation Salésienne est marqué par certains principes
fondamentaux : participation, coresponsabilité, subsidiari-
té, décentralisation (C 123-124), obéissance de personnes
libres et responsables. Ce sont les principes que la Congré-
gation a proposés dans les Chapitres Généraux sur la vie
fraternelle et la mission partagée par la CEP (CG27, 69.3,
71.1), en étendant cette coresponsabilité aux laïcs, à la Fa-
mille Salésienne et aux jeunes (CG27, 15, 19, 70.2).28
La liberté est une des grandes valeurs aujourd’hui, non seu-
lement pour les jeunes à qui nous sommes envoyés, mais
aussi pour le grand groupe des jeunes Salésiens en forma-
tion initiale. Le fait qu’ils sont tous « nés avec le numé-
rique » accentue la propension culturelle contemporaine
à la liberté de choix. Avec le Pape François, nous sommes
invités à reconnaître dans ce changement culturel un don
et une opportunité pour les éducateurs,29 dans l’esprit de
l’humanisme que nous a légué François de Sales, qui « croit
aux ressources naturelles et surnaturelles de l’homme, sans
ignorer pour autant sa faiblesse. » (C 17) Avec le Synode sur
« Les Jeunes, la Foi et le Discernement Vocationnel », nous
reconnaissons que la liberté est à la fois « responsoriale » –
précédée et générée par un acte d’amour, et donc appelée à
être une réponse dans l’amour – et « responsable ».30
97

10.9 Page 99

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Partie II
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur de la communauté
religieuse salésienne
La Province développe un bon modèle d’animation et de
gouvernance de la présence salésienne locale afin que
chaque œuvre connaisse clairement les responsabilités des dif-
férentes personnes et instances collégiales, et qu’ainsi celles-ci
ne soient pas laissées à la seule gestion du Directeur ou des
personnes chargées de tâches spécifiques. La communauté ap-
plique le modèle d’animation et de gouvernance proposé par la
Province pour chaque maison.
• Le Conseil local et l’Assemblée de la communauté déve-
loppent les moyens de promouvoir la coresponsabilité, la
participation et le sens d’appartenance. Ils trouvent les
moyens appropriés pour évaluer le niveau d’implication des per-
sonnes et pour la correction fraternelle, lorsque la responsabilité
partagée s’avère faible.
• Le Directeur assure une information et une communication
adéquates sur les projets et les activités.
• La communauté promeut des initiatives pour la formation des
personnes (Salésiens et laïcs) au travail en équipe et dans le
style salésien de coresponsabilité.
5.1.3 Discernement personnel et communautaire
Le discernement ou
l’attitude de base de la
formation permanente
70.Le discernement,comme nous l’avons dit plus haut,est une
manière de regarder le monde avec les yeux du disciple. C’est
quelque chose que l’Église demande surtout aux religieux car
ils constituent une « communion de personnes consacrées qui
font profession de chercher et d’accomplir ensemble la vo-
lonté de Dieu » (FT 1). Cela implique, comme le dit le Pape
François, « non seulement de reconnaître et d’interpréter les
motions de l’esprit bon et de l’esprit mauvais, mais – et là se
situe la chose décisive – de choisir celles de l’esprit bon et de
repousser celles de l’esprit du mauvais. » (EG 51 ; cf. Gaudete
et Exsultate 167-175 ; et Christus Vivit, chapitre 9).
Le discernement requiert certaines dispositions fondamen-
tales de la vie religieuse : un regard de foi sur tous les événe-
98

10.10 Page 100

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5. Un service charismatique
Le Directeur anime et
encourage le
discernement
ments et toutes les circonstances, la qualité de la vie spiri-
tuelle, la capacité d’écoute et de dialogue, l’ouverture à la
conversion requise par le discernement, la capacité de com-
munication personnelle et spirituelle.31 « Le discernement
est un des moments les plus hauts de la fraternité consacrée,
où se détache avec une particulière clarté le caractère central
de Dieu, en tant que fin ultime de la recherche de tous, de
même que la responsabilité et l’apport de chacun dans le
cheminement de tous vers la vérité. » (FT 20e).
Dans le charisme salésien, le discernement est aussi une at-
titude fondamentale de la personne, l’attitude de base pour
la formation permanente (C 119 et ACG 425, 25-37), qui
aide à trouver la bonne orientation dans les décisions de la
vie ordinaire et dans les choix pastoraux au niveau personnel
et communautaire. C’est la capacité d’apprendre des expé-
riences de la vie à la lumière de la foi et de notre charisme
(C 98). Chaque confrère – tout comme chaque commu-
nauté – est protagoniste et responsable de cette ouverture
constante au discernement. Le CG25 demande à la com-
munauté d’aider chaque confrère individuellement à unifier
sa vie et, pour ce faire, « pratiquer le discernement évan-
gélique dans une disposition de recherche de la volonté de
Dieu, par le dialogue communautaire et des processus cohé-
rents de décision et d’exécution » (CG25, 32). Nous savons
que « Dans l’écoute de la Parole de Dieu et la célébration de
l’Eucharistie, nous exprimons et renouvelons en commun
l’offrande de nous-mêmes au vouloir divin. Dans les ques-
tions d’importance, nous cherchons ensemble la volonté du
Seigneur en un dialogue fraternel et patient, et avec un vif
sentiment de coresponsabilité. » (C 66)
71. Le Directeur « aidé par la communauté, a une responsabi-
lité spéciale dans le discernement » (C 69) des dons de chaque
confrère et des choix pastoraux (C 44). L’animation et le dis-
cernement sont confiés au Directeur (CG27, 51), non pas tant
99

11 Pages 101-110

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11.1 Page 101

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Partie II
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur de la communauté
religieuse salésienne
comme méthodes d’exercice de son rôle, mais afin qu’ils lui
soient utiles, à lui et à tous, pour maintenir l’attitude habituelle
du discernement. C’est une manière de vivre les trois aspects de
son ministère sacerdotal : le service de la Parole, le service de la
sanctification, le service de guide (ACG 306, 14).
Cependant tous les confrères sont conscients que le Direc-
teur doit non seulement animer mais aussi gouverner : il est
appelé à dire le dernier mot dans les moments de discerne-
ment « en prenant les décisions opportunes » (C 66)
• La communauté cultive les éléments de la vie salésienne qui
aident au discernement : la qualité de la vie de prière, le soin
de la vie spirituelle et de la charité pastorale, l’écoute et le dia-
logue, la communication, le partage des responsabilités, l’entre-
tien avec le Directeur, la participation aux rencontres commu-
nautaires, la lectio divina…
• Elle promeut la pratique du discernement communautaire à la
lumière de la Parole de Dieu et des Constitutions (CG25, 15 ; cf.
FT 20 e et f) et encourage les temps qui renforcent la vie com-
munautaire tels que la prière en commun, les réunions, les ré-
collections, la révision de vie, les réunions du Conseil, les temps
de loisirs, la journée de la communauté (CG25, 15).
• Elle élabore le projet de vie communautaire salésienne en
tenant compte de la situation des confrères et en mettant l’ac-
cent sur les aspects de la formation personnelle, de la commu-
nication et de la communion, et sur les engagements pris par le
PEPS (cf. CG25, 15).
• Elle implique tout le monde, dans un esprit familial, dans les
temps de programmation et d’évaluation (projet communau-
taire, projet éducatif et pastoral). Les confrères sont fidèles à
l’entretien personnel avec le Directeur et avec le Provincial lors
de la visite provinciale.
• Le Directeur et la communauté prennent soin de la qualité de
la récollection mensuelle et trimestrielle, et de la retraite an-
nuelle.
100

11.2 Page 102

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5. Un service charismatique
5.2 OUTILS POUR L’ANIMATION
5.2.1 L’entretien avec le Directeur
Un moyen simple pour
créer un esprit de famille
et aider le confrère à
progresser dans la
fidélité
72. L’entretien avec le Directeur est un outil simple qui per-
met de créer un sentiment de famille et d’aider le confrère
à grandir dans sa vocation. Depuis l’époque de Don Bosco,
il a été une aide très efficace pour l’animation de la vie de la
communauté et de chaque confrère.
L’étude de la Congrégation, au cours de ces dernières décen-
nies, indique que l’entretien est en crise et que sa pratique a
besoin d’être renouvelée et actualisée, en accord avec les
orientations récentes de l’Église sur la vie religieuse.32
Dans l’enquête sur l’accompagnement personnel salésien, en
2017, qui a impliqué plus de 4000 personnes interrogées,
un des points qui est apparu clairement est la distinction
entre l’entretien avec le Directeur ou reddition de compte,
et la direction spirituelle personnelle, soit dans la pratique
soit comme souhait exprimé de diverses manières, surtout
par les confrères en postnoviciat, en stage pratique et en
formation spécifique.33 Cette distinction ne signifie pas
en soi une perte de valeur de l’entretien. Au contraire, elle
contribue à le rendre plus proche et plus fidèle à son trait
le plus caractéristique et original, clairement pressenti par
Don Bosco : être l’un des moyens les plus efficaces pour
« la bonne marche de [la] communauté » (C 70). Quand
tous les confrères rencontrent régulièrement leur Directeur
dans cet entretien fraternel, ils lui procurent une aide très
précieuse pour l’animation et la gouvernance de la commu-
nauté. L’entretien devient ainsi une manière de pratiquer la
participation aussi dans la responsabilité du gouvernement
qui fait partie du processus de renouveau de la vie religieuse,
comme le recommande le document « À vin nouveau, outres
neuves » (VN 19-24).
101

11.3 Page 103

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Partie II
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur de la communauté
religieuse salésienne
Le Directeur fait le
premier pas
Confidentialité
73. Dans un esprit d’humilité et de service, le Directeur fait
le premier pas pour promouvoir cette « bonne pratique »
du style salésien d’animation et de gouvernement, compte
tenu des bienfaits qu’elle apporte à la vie des confrères et
à la communauté. Vu son importance, il considère qu’il lui
incombe d’inviter ses confrères à cette rencontre.
Le Directeur accueille chaque confrère pour ce qu’il est : fils
de Dieu, personne consacrée, membre de la Congrégation ;
et, en bon pasteur, il est prêt à l’accompagner sur le chemin
de sa sequela Christi.34 Il tient compte de la situation psy-
chique, relationnelle et vocationnelle du confrère, afin que
l’entretien fraternel soit respectueux et efficace.
Conscient des difficultés réelles de nature psychologique, ou
liées au contexte et à la culture, le Directeur essaie d’adopter
des attitudes qui puissent aider au dialogue : un désir spiri-
tuel sincère d’aider le confrère et la communauté, un intérêt
authentique pour la vie de chacun, la recherche d’occasions
formelles et informelles de rencontre, des attitudes et des
compétences qui favorisent l’entente (capacité d’écoute et de
dialogue, confiance, volonté de partager, attention à la per-
sonne), ainsi que l’attention au milieu extérieur où la ren-
contre a lieu…
74. Nos Constitutions et Règlements (C 70 et R 49)
nous rappellent les éléments fondamentaux de l’entretien
avec le Directeur. Les thèmes sur lesquels on prête at-
tention varient selon l’attitude avec laquelle on se pré-
pare au dialogue, tant de la part du confrère que de la
part du Directeur. Certaines rencontres sont fonction-
nelles pour résoudre des problèmes particuliers ; d’autres
traitent de questions personnelles. Parfois on partage des
points concernant la vocation et la vie spirituelle, alors
que d’autres fois, le sujet concerne la communauté et le
ministère, des situations de confrères, leurs joies et leurs
102

11.4 Page 104

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5. Un service charismatique
peines, des préoccupations de toutes sortes…
Le Directeur sait bien que l’entretien avec le confrère doit
rester confidentiel : nihil, nunquam, nulli – rien, jamais, à
personne.35 Tel est le principe formulé par le CG19 qui
conserve toute sa valeur : « L’obligation du secret sur les
choses entendues en reddition de compte est d’une totale
rigueur. Puisqu’il s’agit de choses intimes, le Directeur est
tenu de n’en rien dévoiler, ni directement ni indirectement,
pour aucun motif, à aucun moment, encore moins s’il s’agit
de l’admission aux vœux ou aux ordres. » (CG19 Document
VIII,11 [n° 263] - ACG 244 97-98).
L’enquête sur l’accompagnement personnel salésien montre
que le manque de confidentialité est l’un des facteurs les
plus inquiétants dénoncés par les personnes interrogées à
chaque étape de la formation initiale, car il met en danger et
ruine la confiance mutuelle, condition indispensable à toute
relation humaine significative, surtout à ce niveau d’interac-
tion entre confrères.36
Lorsqu’il y a des difficultés dans les relations, il faut faire preuve
de beaucoup de patience et chercher les moyens les plus appro-
priés et les plus profitables pour améliorer ces relations.
• Le Directeur et les confrères étudieront ensemble comment
favoriser l’entretien avec le Directeur (reddition de compte)
dans la communauté.
• Le Directeur prend l’initiative d’inviter les confrères à l’entre-
tien fraternel et trouve des moyens créatifs pour les y impliquer.
• Il est très attentif à conserver la confidentialité de ce qu’on
lui révèle pendant l’entretien.
• L’entretien offre une bonne occasion d’accorder l’attention
due aux parents et à la famille du confrère (R 176). 
103

11.5 Page 105

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Partie II
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur de la communauté
religieuse salésienne
5.2.2 Accompagnement personnel
L’accompagnement
personnel est vital pour
la croissance
75. L’« accompagnement personnel » s’entend ici au sens
large, y compris l’entretien avec le Directeur, la direction
spirituelle, la confession, etc.
Dans la vie consacrée, l’accompagnement est nécessaire
pour aider les religieux à se conformer de plus en plus au
Christ Jésus.37
Le désir de l’accompagnement personnel est un élément clé
chez Don Bosco – dans sa vie personnelle, dans son travail
avec les jeunes et aussi avec ses Salésiens. La Pastorale des
Jeunes propose l’accompagnement dans la relation pastorale
(cf. CV 242-247, 291-298 ; CdR 114-115). R 99 le propose
aussi pour la vie salésienne, selon les besoins de chaque
confrère. Le CG27 l’indique comme un objectif clair pour
tout Salésien : « Avoir un guide spirituel stable et le rencon-
trer périodiquement » (CG27, 67.2 ; une indication que l’on
trouve déjà dans CG26, 20).38 Cela s’applique d’abord et
avant tout au Directeur lui-même.
L’accompagnement personnel aide le Salésien à être fidèle
à sa vocation, en grandissant dans l’expérience spirituelle,
fraternelle et pastorale. C’est aussi un soutien précieux pour
faire face à des situations particulières, en encourageant la
clarté dans le discernement et dans les décisions à prendre.
Accompagnement
spirituel communautaire
et accompagnement
spirituel personnel
76. Le contexte culturel (avec sa tendance à l’individualisme, à
la concentration sur le bien-être personnel, à l’autosuffisance,
à la méfiance envers les autres...) et les expériences négatives
possibles d’accompagnement (manque de respect et de confi-
dentialité, méthodes d’accompagnement qui ne respectent
pas les processus de personnalisation, attention insuffisante
à l’expérience spirituelle...) rendent nécessaire une meilleure
préparation spécifique pour ce type de ministère.
104

11.6 Page 106

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5. Un service charismatique
Le Directeur est responsable de l’« accompagnement spiri-
tuel de la communauté » (cf. C 55). Il se met à la disposition
de tous pour l’entretien ou reddition de compte, et propose
aussi, si le confrère le désire, un accompagnement spirituel
personnel (C 70, R 78). Tout en sachant que le Système
Préventif est une pédagogie de la liberté, selon la modifica-
tion apportée à la Ratio (FSDB 233 et 417) et comme indi-
qué dans la section 5.2.5 de Jeunes Salésiens et accompagne-
ment – Orientations et directives, il encourage chacun à se
prévaloir de l’aide d’un guide spirituel, respectant et favori-
sant, dès les premières étapes de la formation initiale, la li-
berté du confrère dans le choix de son accompagnateur.
« Tâche de te faire aimer » : qu’il se souvienne de ces paroles
de Don Bosco à don Rua ; il sait, en effet, qu’il doit gagner
la confiance des confrères plutôt que de se prévaloir de l’au-
torité d’une norme.
Il est conscient du fait qu’il y a beaucoup d’autres formes
d’accompagnement, selon les circonstances, le style de rela-
tions et les expériences spirituelles des personnes avec les-
quelles on est concrètement en relation : partage de sa
propre histoire vocationnelle et spirituelle ; entretien frater-
nel ; sacrement de la Réconciliation ; confrontation frater-
nelle axée sur des thèmes ou problèmes particuliers...
Durant les phases de la formation initiale, la Ratio demande
que le guide spirituel soit un Salésien. Les Orientations et
Directives sur les jeunes Salésiens et l’accompagnement
disent cependant qu’il vaut mieux investir dans la « qualité
salésienne » des formateurs et de la communauté plutôt que
forcer sur une norme externe à suivre. Il faut certainement
garantir deux éléments : [1] que le guide choisi connaisse
bien notre charisme et notre spiritualité ; [2] que le guide
puisse être rencontré régulièrement.
105

11.7 Page 107

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Partie II
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur de la communauté
religieuse salésienne
Dans une relation caractérisée de confiance réciproque, le
Directeur sait dialoguer avec le confrère en formation même
sur le choix de son guide spirituel.39
Si le Directeur est choisi comme accompagnateur spirituel
par certains confrères en formation initiale, il sera extrême-
ment attentif à la question de la confidentialité, surtout lors
de l’admission aux vœux, aux ministères ou aux ordres.  
• Le Directeur, conscient de son service d’animateur de la fidéli-
té vocationnelle de chaque confrère, sera un accompagnateur
accompagné, et donc cherchera quelqu’un qui l’accom-
pagne, en intégrant l’accompagnement personnel dans son
projet personnel de vie.
• Il garantit la présence d’un confesseur externe lors des récol-
lections mensuelles et trimestrielles.
• La communauté étudie la proposition du CG26, 70 (« Que le
Salésien soit disponible pour assurer un accompagnement spi-
rituel, en veillant à sa préparation personnelle »), qui trouve une
continuité dans la proposition du CG27, 75.1 sur la préparation
des Salésiens et des laïcs dans l’art de l’accompagnement.
• Le Directeur et la communauté étudient et traduisent en actes
Jeunes Salésiens et accompagnement – Orientations et di-
rectives (2019).
Moment privilégié de
direction spirituelle
5.2.3 Le « mot du soir »
77. « De préférence après les prières du soir, le Directeur, ou
quelqu’un à sa place, adressera à la communauté, conformé-
ment à la tradition salésienne, les paroles fraternelles du « mot
du soir ». » (R 48) Le « mot du soir » est un moment privilé-
gié de direction spirituelle communautaire parce qu’il donne
l’occasion de relire dans la foi les événements du jour ou de la
semaine, contribuant ainsi à renforcer l’identité charismatique
de la communauté. Il a également une grande valeur éduca-
106

11.8 Page 108

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5. Un service charismatique
tive, pastorale et charismatique lorsqu’il est adressé aux jeunes
et à la Communauté Éducative et Pastorale, le cas échéant,
sous la forme équivalente d’un « mot du matin ».
Il y a différentes façons de donner le « mot du soir ». Ce serait
vraiment merveilleux de pouvoir maintenir cette tradition :
dans sa simplicité, il contient une grande valeur formatrice.
• C’est un moment familial d’unité des cœurs et de partage
de centres d’intérêt : nouvelles, informations sur des événe-
ments, présentation des projets éducatifs et pastoraux de la
communauté, de la Province, de la Congrégation.
• C’est une parole claire d’encouragement à la fin de la jour-
née, qui peut aider à ramener la sérénité dans le cœur des
confrères, à surmonter la fatigue psychologique ou spiri-
tuelle, à ramener l’attention au centre et au sens de notre vie.
• Ce n’est pas seulement un moment d’échange d’informa-
tions ; c’est une interprétation dans la foi des événements
quotidiens, un véritable exercice de discernement commu-
nautaire.
• C’est une manière de renforcer la sensibilité salésienne par
rapport à la vie et aux événements.
• Le Directeur prend la responsabilité de préparer le « mot du
soir » de manière qu’il soit un moment significatif de direction
spirituelle pour la communauté.
• Le Directeur et son Conseil évaluent la modalité et l’efficaci-
té des « mots du soir » : pour ce faire, ils écoutent aussi ce que
les confrères ont à en dire et modifient ce qui est nécessaire
pour assurer la qualité de ce moyen original de communication
salésienne.
• Le Directeur offre l’occasion de donner le « mot du matin »
ou le « mot du soir » à des confrères et même à d’autres, y
107

11.9 Page 109

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Partie II
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur de la communauté
religieuse salésienne
compris les jeunes, les éducateurs, les membres de la Famille
Salésienne, en les encourageant à partager des éléments signi-
ficatifs de ce qui se fait dans les différents secteurs de l’œuvre,
ou d’autres aspects de la vie salésienne, ecclésiale et sociale.
5.2.4 Le projet personnel de vie
Une aide pour l’unité de
la vie et la croissance
dans la fidélité
vocationnelle
78. Il est utile de rappeler que le « Projet personnel de vie sa-
lésienne » est une forme contemporaine des « résolutions »
prises par Don Bosco au cours de ses exercices spirituels
annuels ou lorsqu’il s’apprêtait à commencer une nouvelle
phase de sa vie, afin d’assurer la croissance de sa vie spiri-
tuelle et de sa vocation.
Le CG25, 14 propose le projet personnel de vie comme une
ligne directrice à suivre par toute la Congrégation, et a de-
mandé que des indications concrètes soient proposées aux
confrères. Le CG27, 5 et 67.1 l’a proposé à nouveau à
chaque confrère comme un moyen efficace pour favoriser la
fidélité vocationnelle.40
Le Projet personnel de vie est le fruit du discernement spi-
rituel sur sa propre vie et permet au confrère de donner une
unité au processus de fidélité vocationnelle dans le contexte
de la situation de chacun et des défis qu’il doit affronter.
L’important n’est pas tant la rédaction formelle du projet
que la ferme volonté du confrère de grandir dans la fidélité,
en adoptant des mesures concrètes pour son cheminement,
mûri pendant le processus d’accompagnement personnel.
Le projet personnel n’est pas un moyen de dominer son
propre avenir et de planifier sa réussite, mais plutôt un
moyen de répondre jour après jour à l’appel du Seigneur
(C 96), et de rester docile aux appels de l’Esprit dans les
événements de la vie quotidienne (C 64, 119).
Comme Don Bosco, donc, chaque Salésien veille à ce que
108

11.10 Page 110

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5. Un service charismatique
son projet personnel de vie émerge de son chemin de foi et
qu’il l’aide à mûrir dans sa vocation.
• Le Directeur prépare et révise annuellement son projet per-
sonnel de vie, y compris les aspects qui peuvent l’aider à
s’améliorer et à grandir dans le ministère qui lui est confié.
Il encourage la formulation et la révision du projet person-
nel de vie à travers différents moments d’animation : l’entretien,
les « mots de soir », les rencontres, les récollections mensuelles
et les retraites spirituelles, dans l’accompagnement personnel.
• Il accorde à cet égard une attention particulière aux confrères
stagiaires qui lui sont confiés. L’accompagnement personnel
devient plus significatif et plus utile lorsqu’il est lié au projet per-
sonnel de vie.
• Il valorise et encourage l’adoption d’un projet personnel de
vie lorsqu’il accompagne les jeunes.
5.2.5 Le projet communautaire
Un outil très utile pour
l’unité et la direction du
cheminement
communautaire
79. Le Projet communautaire est un autre outil utile pour
l’animation de la communauté salésienne dans sa fidélité
vocationnelle ; il donne de l’unité et soutient tous les enga-
gements que les confrères prennent comme communauté.
Parmi les différents moyens dont dispose le Directeur pour
accompagner la communauté, c’est l’un des plus pertinents
et des plus efficaces, avec des effets bénéfiques qui se font
sentir tout au long de l’année.
Le processus qui est activé chaque année pour élaborer le
Projet encourage le dialogue, le partage entre les confrères
de leur expérience vocationnelle, de leurs attentes, de leurs
problèmes et de leurs objectifs, en encourageant la corespon-
sabilité et le sens d’appartenance. Le Projet communautaire
est déjà une pratique bien enracinée en certains endroits de la
Congrégation mais pas encore en d’autres. Rappelons-nous
109

12 Pages 111-120

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12.1 Page 111

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Partie II
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur de la communauté
religieuse salésienne
que les Constitutions et les Règlements parlent de la com-
munauté qui doit « établir chaque année le programme de vie,
des activités et de l’aggiornamento [mise à jour] et en faire la
révision » (R 184, C 181). Le CG25, 72-74 invitait les com-
munautés à élaborer un projet, et non à se limiter à un simple
programme : « En abordant le thème de la communauté salé-
sienne, le CG25 a vu dans le projet de vie communautaire un
moyen efficace pour renforcer la capacité à “ vivre et travailler
ensemble ”, en dépassant la dispersion progressive du travail
individuel et le risque de morcellement. C’est pourquoi il a
demandé à chaque communauté de “ travailler selon un pro-
jet communautaire ” (CG25, 72) ».41
Le projet communautaire
se distingue du projet
éducatif et pastoral
80. Le projet communautaire est distinct du Projet Édu-
catif et Pastoral Salésien (PEPS). Ce dernier implique la
Communauté Éducative et Pastorale, concerne la mission
partagée, fournit un cadre de travail éducatif et pastoral sur
le territoire et reste une carte de référence pour plusieurs
années. Le projet communautaire est un exercice annuel,
réalisé par les confrères, centré sur leur vie commune et sur
leur croissance vocationnelle, avec des objectifs et des stra-
tégies qui s’ensuivent pour l’année s’ouvrant devant eux. Son
efficacité ne réside pas tant dans le document écrit – qui
peut être très simple dans sa forme – que dans le partage de
la même vision et du même sens de la marche qui découle
de l’engagement commun à le formuler.
Pour aider à développer cette orientation du Chapitre Gé-
néral 25, le Dicastère de la Formation a publié un document
intitulé « Le Projet de la communauté salésienne – un pro-
cessus de discernement et de partage » (2002).42 Le docu-
ment rappelait les motivations, proposait des suggestions
concernant la méthode, l’élaboration et l’évaluation, et faisait
également référence aux conditions nécessaires, pour en fa-
voriser l’utilité, à la coresponsabilité qu’elle impliquait et aux
difficultés éventuelles qui pouvaient se présenter.
110

12.2 Page 112

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5. Un service charismatique
Les différents contextes et circonstances de chaque commu-
nauté influencent l’élaboration et l’évaluation de cet outil.
Le Directeur et son Conseil doivent en tenir compte dans
leur travail d’animation de la vie communautaire.
• La communauté discute les indications du CG25, 72-74 et
celles du Dicastère de la Formation concernant le projet com-
munautaire.
• Le Directeur motive et prépare chaque année la commu-
nauté pour l’élaboration du Projet communautaire, à la lu-
mière des indications données par le Dicastère de la Formation
et par la Province. Il étudie aussi comment mettre en œuvre et
évaluer le Projet communautaire.
• Il s’assure que le Projet communautaire réponde à la situa-
tion réelle de la communauté.
• Il facilite la coordination et l’harmonisation entre le Projet
communautaire et les aspects concernés du PEPS local.
5.2.6 Correction fraternelle
Un moyen pour grandir
en fraternité et en fidélité
vocationnelle
81. La correction fraternelle fait partie de l’engagement de
la vie chrétienne pour aider les croyants à orienter leur vie
vers le Seigneur et ses projets, en changeant leurs attitudes
et leurs modes de vie pour les mettre en harmonie avec
l’Évangile (Mt 18,15-20 ; Gal 6,1-5). Dans la vie consa-
crée, la correction fraternelle est proposée comme moyen de
communication et de formation, et comme aide pour croître
dans la fidélité vocationnelle.43
Notre Règle de Vie parle du confrère qui accepte la correc-
tion fraternelle pour grandir en fraternité (C 52), comme
aide à la « conversion permanente » (C 90) et comme moyen
de croître en fidélité vocationnelle (C 121).
111

12.3 Page 113

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Partie II
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur de la communauté
religieuse salésienne
Différentes façons de
corriger
L’exercice de la correction fraternelle n’est pas facile. Les
CG25, 14, 15, 54 et CG27, 48, 68.2 la proposent comme un
défi à relever dans la vie salésienne, parce qu’elle soulève des
questions sur des aspects de la vie du confrère et de la com-
munauté. L’efficacité de ce moyen de promotion de la fidé-
lité vocationnelle dépend en grande partie de l’atmosphère
de la communauté qui peut ou non favoriser cet exercice de
charité fraternelle.
82. Les manières d’exercer la correction fraternelle sont nom-
breuses et variées, de la petite observation dans la vie ordinaire
au discernement effectué dans les réunions communautaires
sur des sujets importants qui concernent la vie des confrères.
Parfois, un bon exemple suffit pour que les confrères prennent
davantage conscience de leurs responsabilités et se sentent
encouragés à changer ; d’autres fois, une réunion commu-
nautaire sera nécessaire pour examiner les aspects de la vie
qui nécessitent rectifications et améliorations. Parfois, il est
nécessaire d’intervenir publiquement pour présenter à la
communauté des critères communs, alors que d’autres fois, il
sera nécessaire de parler personnellement au confrère ou de
demander l’aide de quelqu’un pour intervenir.
Quoi qu’il en soit, la correction fraternelle suppose toujours
certaines conditions :
• un esprit de foi et de prière de la part de la personne qui
mène la correction ;
• discernement, ouverture, humilité ;
• capacité d’écouter, de comprendre, d’accepter, d’aider, de
pardonner ;
• éviter d’offenser, de porter un jugement négatif, de blâmer,
d’agresser ;
112

12.4 Page 114

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5. Un service charismatique
• correction motivée par l’amour et exercée avec amour.
Le Directeur favorise la formation des compétences néces-
saires à une correction fraternelle fructueuse (dialogue,
écoute, pardon, bonne communication...).
Il programme les scrutinia sur différents aspects de la vie
communautaire : les conseils évangéliques, la fraternité, la vie
de prière, le ministère pastoral...
Il favorise un meilleur exercice de la médiation chez ceux qui
peuvent aider à résoudre les conflits ou les divergences d’opi-
nions.
Valoriser l’histoire de
famille et la bonne
gouvernance
5.2.7 La chronique de la maison et les archives
83. L’une des tâches confiées par nos Règlements au Di-
recteur et à son Conseil est celle-ci : « Il tiendra à jour et
en ordre les archives de la maison dont il rédigera ou fera
rédiger la chronique. » (R 178) Il ne s’agit pas d’une exi-
gence purement bureaucratique, mais de permettre à la
communauté de prendre appui sur son histoire familiale et
d’être toujours prête à répondre aux demandes et aux défis
éventuels avec des dossiers exacts et actualisés. Des archives
en ordre permettent d’apporter en temps opportun une ré-
ponse appropriée à des situations qui l’exigent. Il s’agit d’une
sage mesure préventive pour une bonne administration et
une bonne gouvernance.
5.3 STRUCTURES D’ANIMATION
5.3.1 Le Conseil local
Essentiel pour une bonne 84. Le Conseil local – comme l’Assemblée des confrères
animation et une bonne
gouvernance de la
lorsque la communauté ne coïncide pas avec le Conseil lo-
communauté
cal – est un organe simple mais important de discernement,
113

12.5 Page 115

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Partie II
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur de la communauté
religieuse salésienne
de formation et de partage, qui mérite d’être mieux mis en
valeur et respecté. Il est établi par le Droit Canonique et par
nos Constitutions et Règlements, et il est essentiel pour une
animation correcte et une bonne gouvernance de la com-
munauté.
L’un des points clés du service du Directeur est sa capacité à
travailler en équipe, en respectant et en promouvant la com-
pétence du Conseil local, en en améliorant la capacité à pro-
mouvoir la croissance de la communauté. Les réunions des
Conseils et des Assemblées ne doivent donc pas être consi-
dérées comme de simples exigences à satisfaire. Dans leur
fonctionnement, compris dans un sens proactif, il y a une
précieuse possibilité qui peut multiplier la fécondité de la
vie et de la mission de la communauté. Telle est la direction
claire du chemin que l’Église suggère pour le processus de
renouvellement de la vie religieuse.44 La « synodalité » de-
vient la voie que l’Église est appelée à suivre, à tous les ni-
veaux.45
Les compétences du Conseil sont définies en C 178-186,
avec des indications spécifiques pour les réunions (R 180).
D’autres détails plus spécifiques doivent être indiqués selon
le modèle d’animation et de gouvernance adopté par chaque
communauté, en tenant compte des différentes manières
dont la communauté se situe dans chaque œuvre par rap-
port au travail salésien à effectuer (voir plus loin, partie III
7.2.2).
Certains confrères sont membres du Conseil en vertu de
leur rôle, tandis que pour d’autres leur appartenance est liée
à la situation particulière de la communauté.46
Il faut signaler qu’il y a un grand nombre de petites commu-
nautés où tous les membres profès perpétuels font partie du
Conseil, de sorte qu’il n’y a pratiquement pas de différence
114

12.6 Page 116

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5. Un service charismatique
entre la communauté locale et l’assemblée des confrères. Dans
ce cas, les Constitutions donnent la possibilité d’une plus
grande flexibilité dans la gestion des rôles et des structures pour
le bon déroulement de la vie et des activités de la communauté.
Si les circonstances suggèrent des exceptions, le Provincial
peut, avec l’accord de son Conseil et après avoir entendu
l’avis de la communauté locale concernée, modifier,
étant toujours sauve la figure du Directeur, les structures
ordinaires et les rôles au sein de la communauté, surtout
lorsque celle-ci est numériquement réduite (C 182).
La responsabilité des
membres du Conseil est
charismatique par nature
85. Il est important de promouvoir le travail en équipe entre
les membres du Conseil (écouter, dialoguer, communiquer,
planifier, pratiquer la coresponsabilité...). Le Conseil local
n’exerce pas pas seulement des tâches administratives ou de
gouvernance. La responsabilité des membres du Conseil est
charismatique par nature parce que les membres sont ap-
pelés à servir la communauté salésienne et la mission selon
l’esprit de Don Bosco et les orientations de la Congrégation.
La relation entre le Conseil local et le Conseil de la CEP ou
de l’Œuvre est définie par la Province.
Les laïcs en charge de différents secteurs – directeurs sco-
laires [en France : chefs d’établissement], directeurs d’écoles
techniques, directeurs d’oratoires-patronages – participent
de différentes manières à la mission et à l’activité salésiennes.
Conformément à l’esprit et aux lignes directrices du CG27
et à la lettre de convocation du CG28, leur implication dans
les processus décisionnels doit faire partie du cours normal
des activités.
Compte tenu de la grande diversité des situations et des
contextes locaux, les orientations propres à ce thème doivent
être définies au niveau provincial, avec d’autres critères sup-
plémentaires mis au point lors de la visite provinciale.
115

12.7 Page 117

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Partie II
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur de la communauté
religieuse salésienne
Rappelons que, selon les délibérations du CG26, les éco-
nomes laïcs sont invités à participer au Conseil local sans
droit de vote (cf. CG26, 121).
Le Directeur d’une communauté de formation veille à or-
ganiser aussi périodiquement des réunions de l’Équipe de
formation, car tous les formateurs ne sont pas membres du
Conseil local.
• Le Directeur s’assure de la présence et de l’interaction des élé-
ments indispensables à un bon travail d’équipe : préparation
et convocation de la réunion, information préalable, qualité et
efficacité des réunions, clarté des décisions et des procès-ver-
baux, coresponsabilité dans la prise de décision, discrétion sur
les sujets abordés...
Il informe ses confrères en temps utile sur les réunions du
Conseil : d’abord pour qu’ils puissent contribuer à la réflexion,
puis sur les décisions prises (R 180).
• Il encourage les initiatives de partage, de formation et de
prière entre les membres du Conseil.
• Il planifie périodiquement une révision du mode opératoire
du Conseil.
• Le Directeur invite les laïcs ayant des responsabilités parti-
culières au sein de la CEP, ainsi que les économes laïcs, à
participer au Conseil local.
C’est le premier
collaborateur du
Directeur
5.3.2 Le Vicaire du Directeur
86. Le Directeur est aidé dans son service par les conseils de
différentes personnes et différents organismes. Le Vicaire est
une figure importante de la tradition salésienne : « Le Vicaire
est le premier collaborateur du Directeur. » (C 183, R 182).
Même si le Vicaire a « un pouvoir vicaire ordinaire » qu’il
exerce dans les charges qui lui sont particulièrement confiées,
et dans tout ce qui concerne le gouvernement ordinaire en
116

12.8 Page 118

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5. Un service charismatique
l’absence du Directeur, jusqu’à ce que le Provincial en décide
autrement, il n’est pas un « Ordinaire » au sens où l’entend le
Droit Canonique. L’expérience montre que le rôle du Vi-
caire dépend, dans une large mesure, des tâches qui lui sont
confiées par le Directeur et de sa capacité à les interpréter et
à les gérer, et donc à faciliter et à soutenir la réalisation du
projet communautaire. Ce qui est encore plus important,
c’est qu’il y ait un bon niveau d’entente entre le Directeur et
son Vicaire, et même, disons-le, une amitié réciproque.
C’est au Directeur d’établir avec son Vicaire une relation
empreinte de compréhension mutuelle, de confiance, de
coresponsabilité, ayant le souci de la vie de la communauté
et de la vocation des confrères. Le Directeur trouvera des
moments pour rencontrer et dialoguer avec son Vicaire,
partageant avec lui les problèmes de la vie communautaire
et des confrères, ainsi que les projets, les propositions d’amé-
lioration et les tâches possibles qu’il pourrait assumer.
Le Vicaire, à son tour, prend l’initiative d’appuyer le Direc-
teur, de le conseiller, de lui permettre de rectifier, voire de le
désapprouver au besoin et de formuler des suggestions et
des propositions.
Notre tradition, où le Directeur est appelé à être père, sug-
gère aussi que le Vicaire veille, d’une manière spéciale, à la
discipline et aux questions d’organisation ; de cette façon
aussi, il devient un soutien important pour le Directeur.  
• En plus de son « pouvoir vicaire ordinaire », le Vicaire effectue
des tâches spécifiques qui lui sont confiées par le Directeur.
• Le Directeur s’engage à clarifier le rôle et les charges du
Vicaire dans la communauté, afin que les confrères soient clai-
rement informés des tâches qui lui sont confiées ainsi que des
responsabilités et de l’autorité particulières associées à ces
tâches.
117

12.9 Page 119

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Partie II
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur de la communauté
religieuse salésienne
Un exercice de
discernement
communautaire
5.3.3 L’Assemblée des confrères
87. Expression des valeurs de participation et de corespon-
sabilité (C 123), « L’Assemblée des confrères, qui réunit
tous les Salésiens de la communauté locale, est convoquée
et présidée par le Directeur en vue de l’examen consultatif
des principales questions concernant la vie et les activités de
la communauté » (C 186), mais elle est surtout un exercice
de discernement communautaire.
Cependant, comme déjà dit, il existe aujourd’hui un nombre
considérable de communautés où, étant donné le nombre
réduit, il n’y a pas de différence pratique entre l’Assemblée
des confrères et le Conseil local.
En plus d’être un organisme prévu par notre Droit propre,
l’esprit de famille lui donne le ton d’une rencontre frater-
nelle de partage, de discernement, de planification, d’évalua-
tion, de formation et de coresponsabilité pour la vie et la
mission communes.
Les tâches de l’assemblée sont indiquées en R 184 ; elles
peuvent être développées selon la qualité de la vie frater-
nelle et la participation des confrères.
• Le Directeur prépare soigneusement les Assemblées com-
munautaires (information, ordre du jour, lieu du déroulement,
procès-verbaux).
• Il crée un climat de coresponsabilité et de sens d’apparte-
nance, un climat de discernement et de famille.
• Avec le Conseil, il accueille avec un intérêt sincère les conclu-
sions des Assemblées, communique les décisions, associe
les confrères à la réalisation de ce qui a été convenu et rend
compte ensuite de ce qui a été accompli.
118

12.10 Page 120

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5. Un service charismatique
5.4 ATTENTION PERSONNALISÉE AUX
CONFRÈRES
Prêter attention à la
situation concrète de
chaque confrère
88. Le Directeur « a aussi une responsabilité directe en-
vers chaque confrère : il l’aide à réaliser sa vocation person-
nelle et le soutient dans le travail qui lui est confié. » (C 55)
Cette tâche du Directeur peut être accomplie de différentes
manières, mais il faut toujours être attentif aux situations
concrètes de chaque confrère.
Beaucoup de circonstances affectent la situation person-
nelle d’un confrère : processus de formation, personnalité,
situations familiales, cheminement dans la vie salésienne,
expériences de vie pastorale et communautaire, expérience
spirituelle, projets, difficultés, dons et qualités... Comme en
famille, cependant, chaque frère doit être accueilli, aimé et
intégré dans la communauté (C 52).
5.4.1 Salésiens prêtres et Salésiens laïcs
Complémentarité des
deux formes : un trésor
charismatique
89. Une des caractéristiques de notre Congrégation est la
complémentarité entre confrères clercs et confrères laïcs
dans la vie et les engagements de la communauté. Nous
croyons que la complémentarité des deux formes de notre
vocation salésienne est un précieux trésor, typique de notre
charisme ; c’est pourquoi nous sommes reconnaissants en-
vers celui qui nous a appelés ensemble à cette vie.49
Le CG26 et le CG27 ont insisté sur les éléments communs
de notre vocation, et la Congrégation a profondément ré-
fléchi sur les deux formes, donnant des indications pour ré-
aliser et promouvoir cette complémentarité : connaissance
de l’identité du Salésien laïc, réflexion sur les compétences
spécifiques, formation de base équivalente pour tous les
membres, indications pour la formation spécifique des
confrères clercs et des confrères laïcs, bonnes relations fra-
119

13 Pages 121-130

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13.1 Page 121

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Partie II
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur de la communauté
religieuse salésienne
ternelles.50 La complémentarité est une ressource à valoriser
aussi dans les processus de prise de décisions, selon les prin-
cipes de base que les Constitutions énoncent concernant le
service de l’autorité :
La vocation commune comporte la participation responsable
et effective de tous les membres à la vie et à l’action de la
communauté, qu’elle soit locale, provinciale ou mondiale,
tant au plan de l’exécution qu’à celui de la programmation,
de l’organisation et de la vérification, compte tenu des rôles
et des compétences de chacun.
Cette coresponsabilité exige aussi que les confrères
participent, selon les modalités qui conviennent le mieux,
au choix des responsables du gouvernement à ses
différents niveaux et à l’élaboration de leurs décisions les
plus significatives.
Il appartient à celui qui exerce l’autorité de promouvoir et de
guider cette contribution par une information adéquate, le
dialogue personnel et la réflexion communautaire. (C 123)
• Le Directeur s’engage avec persévérance à promouvoir et à
donner de la visibilité aux deux formes de la vocation salé-
sienne, surtout au sein de la Communauté Éducative et Pasto-
rale, même quand il n’a pas de confrères coadjuteurs dans sa
communauté.
• Il crée des occasions de temps d’étude et de réflexion sur
notre vocation unique sous ses deux formes.
• Il veille à éviter tout langage discriminatoire (ex. : ne pas
employer l’expression « pères salésiens »).
5.4.2 Confrères en formation initiale
Le stage pratique est la
phase la plus
caractéristique de la
formation initiale
90. Conformément à la FSDB et à la section sur la forma-
tion dans le Directoire de la Province, chaque maison de
formation a son propre plan de formation.
Du point de vue salésien, le stage pratique est la phase la
120

13.2 Page 122

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5. Un service charismatique
plus caractéristique de la formation initiale (FSDB 428).
Son objectif principal est l’intégration des éléments de base
de la vie salésienne au point de former « un projet de vie
d’une profonde unité » (C 21) ; le rôle formateur du Direc-
teur est ici prioritaire, car c’est lui qui aide ses stagiaires à
apprendre les valeurs de la vocation salésienne en en faisant
l’expérience (C 98). C’est l’une des responsabilités les plus
importantes et les plus délicates du Directeur.51
Quinquennium :
accompagner la
transition vers une
implication active dans la
vie pastorale
91. Une attention particulière doit également être accor-
dée aux confrères du quinquennium pour les accompagner
dans le passage de la phase de formation spécifique à la vie
active en communauté éducative et pastorale, en les aidant
à prendre de nouveaux engagements en harmonie avec les
critères fondamentaux de la vie salésienne.
Le Directoire Provincial se réfère aux initiatives promues
par la communauté en ce qui concerne le stage et le quin-
quennium, conformément à ce qui est indiqué par la FSDB.
Les confrères qui vivent ces étapes de la vie salésienne sont
conscients de l’importance de ces phases de la formation et
de la nécessité de l’accompagnement et de la vérification ;
ils incluent dans leur projet de vie les objectifs visés par ces
phases et participent aux initiatives proposées par la Pro-
vince pour la Formation.
Le Directeur, pour sa part, se rend proche des jeunes Sa-
lésiens et veille à ce que soient concrètement réalisées les
conditions d’une expérience de formation fructueuse (en-
tretien personnel, accompagnement spirituel personnel,
propositions spécifiques de formation, amitié, soutien,
scrutins trimestriels et jugements d’admission en vue du
renouvellement de la profession...).
121

13.3 Page 123

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Partie II
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur de la communauté
religieuse salésienne
5.4.3 Interculturalité
Signe de fraternité dans
le Royaume de Dieu
92. La vie consacrée implique la possibilité de vivre notre vo-
cation dans des lieux et des contextes culturels divers. Cela
demande de la part de chaque religieux une bonne capacité
d’adaptation et d’intégration, tandis que de la part des com-
munautés, cela exige la capacité d’accueillir et de « vivre »
la diversité (VN 13, 40). Nous devenons ainsi signes de la
fraternité du Royaume, signes d’unité dans la diversité.
L’expérience de l’interculturalité n’est pas nouvelle pour
nous : c’est une réalité présente dans la Congrégation de-
puis les premières communautés missionnaires ; et bien
avant le Concile Vatican II, il y avait des communautés de
formation interculturelle dans de nombreux pays où nous
sommes présents. Il faut cependant noter qu’à partir du
Concile Vatican II, avec toute l’Église, la Congrégation
s’est elle aussi tournée avec une nouvelle sensibilité vers
les contextes culturels locaux. Le CG27 et les appels ré-
pétés du Recteur Majeur, le P. Ángel Fernández Artime,
nous invitent maintenant à promouvoir des communautés
internationales avec des expériences d’interculturalité, qui
puissent devenir témoins d’unité et de charité pastorale
(CG27, 29,75.5).
La communauté facilite
l’intégration
93. La communauté qui accueille des confrères salésiens
d’une autre culture favorise leur bonne intégration à dif-
férents niveaux : matériel (vêtements, nourriture, admi-
nistration économique, documents d’identité, possibilités
d’apprentissage des langues et des cultures...), relationnel
(à l’intérieur et à l’extérieur de la communauté), spirituel
(valorisation du sacrement de la Réconciliation et accom-
pagnement spirituel), pastoral, et dans la présentation
de la vie de leur nouvelle Province, des communautés et
des confrères – y compris les Communautés Éducatives
et Pastorales. Le Directeur a une responsabilité particu-
122

13.4 Page 124

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5. Un service charismatique
lière dans la facilitation de l’intégration progressive de ces
confrères d’autres cultures, et les aide à cultiver de bonnes
relations avec leurs familles et leurs Provinces d’origine.
La communauté valorise la richesse des différentes cultures
des confrères, en accompagne le processus d’intégration et
accueille les contributions de chacun à la vie et à la mis-
sion communes. Elle aide tous les confrères à développer
leur capacité de dialogue et d’accueil, à comprendre la di-
versité et à valoriser l’autre, en dépassant les attitudes qui ne
sont pas utiles. Elle promeut également l’égalité fraternelle
entre confrères de différents groupes ethniques ou contextes
culturels et sociaux, en évitant toute discrimination.
5.4.4 Confrères qui vivent des moments difficiles
Le Directeur et la
communauté
interviennent à temps et
de manière appropriée
94. Dans la vie d’un confrère, peuvent survenir des moments
de doute, de faiblesse et de baisse de motivation. Au-delà
de l’ouverture et de la transparence du confrère lui-même,
il est important que le Directeur et la communauté soient
sensibles pour saisir la situation et intervenir à temps et de
manière appropriée.
La qualité de la vie fraternelle, avec ses temps de prière, de
formation, de correction fraternelle, de rencontres, et le sou-
tien qu’elle offre dans l’ensemble sont le premier moyen
d’aider le confrère, mais cela ne suffit pas. Le Directeur doit
aussi chercher d’autres moyens d’aider, tels l’accompagne-
ment personnel et des propositions de formation adaptées
en des Centres spécialisés, la proximité de certains confrères
en particulier, et le rééquilibrage de la charge de travail.
Les premières interventions ne produisent pas toujours des
résultats immédiats ; il faut beaucoup de patience, de persé-
vérance, de confiance et de foi en l’action de la grâce.
123

13.5 Page 125

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Partie II
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur de la communauté
religieuse salésienne
5.4.5 Les confrères âgés
L’âge avancé comme un
don à accueillir
95. Vita Consecrata parle de l’âge avancé comme d’un don
qui doit être accueilli et valorisé dans la vie consacrée ; c’est
une pensée qui est souvent reprise par le Pape François.52
La tradition salésienne nous rappelle que la communauté
entoure les confrères âgés « de soins et d’affection » (C 53),
tandis que ceux-ci continuent à vivre leur vocation avec joie,
au service de la communauté et de la mission, de la manière
qui leur est possible.53 Leur contribution à la mission com-
mune n’en est pas moins importante et moins fructueuse si
elle est vécue dans un esprit de foi. « La souffrance et la croix
s’insèrent dans la vie. Et nous devons dire immédiatement
que la période d’infirmité et de limitation est aussi féconde
que celle de l’activité spécifique, si elle est vécue à la lumière
du mystère de la mort et de la résurrection de Jésus. »54
Des différences dans le parcours vocationnel, l’expérience
spirituelle et pastorale,l’état de santé font que l’intégration en
communauté est, d’une certaine manière, unique et distincte
pour chaque confrère. Les initiatives de formation perma-
nente pour aider à « bien vieillir » sont toujours utiles. Le
dialogue et l’entretien avec les Salésiens plus âgés les aident
à se sentir membres de la Famille, reconnaissant leurs possi-
bilités et leurs limites, et leur montrant des champs d’action
concrets et des moyens de contribuer à la vie et à l’action de
la communauté, y compris par la prière et la proximité avec
les jeunes et les éducateurs de la maison salésienne. Bien
sûr, ce dialogue n’est pas toujours facile : il demande de la
patience et de la clarté, mais aussi de la fermeté face à des
désirs individuels qui pourraient être en contradiction ou-
verte avec la communauté et les projets pastoraux.
Des situations variées
dans le monde salésien
96. Les confrères âgés ont besoin d’attentions personnelles en
fonction de leur santé et pour leur bien-être psychologique et
spirituel. Le Directeur est responsable de ce type d’accom-
124

13.6 Page 126

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5. Un service charismatique
pagnement. Il les aide à aimer et à être aimés, en invitant les
autres membres de la communauté à leur manifester affection
et attention, et à consacrer du temps à leur faire des visites.
Les confrères âgés, d’autre part, savent souvent comment of-
frir différents types d’aide à leurs frères plus jeunes.
Il faut reconnaître qu’en ce qui concerne les confrères âgés,
les situations sont extrêmement différentes d’une région à
l’autre de la Congrégation. Des Provinces avec très peu de
confrères âgés ne reçoivent pas d’eux l’expérience et la sagesse
qui viennent avec l’âge. D’autres, avec un grand nombre de
confrères âgés dans les communautés présentent un autre type
de défi au Directeur ; dans ce cas, les Provinciaux sont les pre-
miers responsables de la consistance qualitative et quantitative
des communautés, recherchant d’autres solutions si nécessaire.
5.4.6 Confrères malades
La maladie : un temps
pour vivre notre vocation
97. L’expérience de la maladie peut devenir une période pri-
vilégiée pour vivre plus intensément notre vocation. Évidem-
ment, chaque situation est différente et chaque personne la vit
différemment. Surtout quand il y a des confrères qui ne savent
ou ne peuvent pas exprimer leur besoin d’aide, ce sont le Di-
recteur et les confrères, poussés par l’esprit de communion
fraternelle, qui doivent faire le premier pas pour demander,
écouter et aider. La sensibilité et l’attention envers un confrère
malade sont une grande expression de fraternité.
Il faut aider le confrère à accepter sa situation et à la vivre en
esprit de foi (C 53), afin qu’il puisse découvrir la fécondité
pastorale de sa prière et le don de sa souffrance unie à celle
du Christ.
Un confrère malade a besoin de différents types d’attention
(médicale, psychologique, spirituelle). S’il continue à vivre
dans la communauté, cela devient une occasion de témoi-
125

13.7 Page 127

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Partie II
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur de la communauté
religieuse salésienne
gner de la vie fraternelle et de l’esprit de famille. Comme
dans toute famille, cela demande un engagement supplé-
mentaire de la part des autres confrères. Dans certains cas,
le confrère est transféré dans une maison pour personnes
âgées et malades. Le Directeur de cette maison et ses col-
laborateurs suivent ces confrères avec une attention frater-
nelle, en essayant de favoriser la proximité de la communau-
té locale et provinciale.
Des confrères qui ont du
mal à accepter leurs
limites
98. Parfois, un confrère a du mal à accepter ses propres
limites et ce qui est exigé de lui par les médecins et ses
soignants. Ici, il faut être à la fois doux et ferme. Les per-
sonnes en qui il a confiance, y compris le personnel médical,
peuvent aider le confrère à prendre des décisions difficiles,
même lorsqu’elles sont contraires à ses désirs.
Nous ne pouvons pas oublier ici l’importance de maintenir
une communication constante avec le Provincial et la famille
du confrère malade ; ne pas oublier non plus les visites et le
maintien de la communication de la part d’autres confrères
et d’autres communautés. Ce serait très bien si la Province
pouvait proposer des initiatives de formation visant à aider
les confrères malades à accepter et à vivre positivement ce
moment particulier d’épreuve.
5.4.7 Confrères qui ont besoin d’une attention
particulière
Des confrères avec des 99. Nous avons aussi des confrères en soins psychologiques
problèmes divers, avec
des dépendances, ou qui
ou psychiatriques pour divers problèmes ou dépendances
ont des difficultés
(alcool, jeu, drogues, internet, etc.), ou qui ont des diffi-
particulières d’intégration cultés particulières d’intégration. Les indications ci-dessus
concernant les confrères malades s’appliquent aussi à eux,
mais elles exigent encore plus de tact et de sensibilité de la
part du Directeur de la communauté.
126

13.8 Page 128

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Il est nécessaire de définir clairement les conditions de la cure
que ces confrères doivent suivre, avec des directives précises
pour eux, ainsi que pour le Directeur et la communauté.
L’idéal serait de pouvoir reconnaître le plus tôt possible les
symptômes de situations problématiques. Le climat de fa-
mille en communauté, des relations franches et sincères, la
correction fraternelle, l’entretien amical : voilà quelques-uns
des moyens normaux et efficaces pour prévenir et accompa-
gner les confrères qui ont besoin d’une attention particulière.
Dans ces situations, il peut être nécessaire de changer
quelque chose dans les rythmes de la vie communautaire et
dans nos interactions. Toute famille normale doit changer
ses habitudes quand quelqu’un est malade, et la vraie frater-
nité nous demande de faire de même.
Confrères assujettis à
des restrictions ou à des
situations particulières
100. Le Directeur veille à ce que les directives de la Congré-
gation et de la Province pour la protection et la sauvegarde
des mineurs soient bien connues et à ce qu’elles soient ob-
servées avec clarté et fermeté, en surmontant même toute
résistance éventuelle.55 Le Directeur coordonne toute action
avec l’autorité compétente au niveau de la Province, en ac-
cordant une attention particulière aux aspects juridiques et
au domaine de la communication.
La communauté porte la même attention aux confrères qui
ont des modes de vie et de pensée étrangers aux orientations
de la Congrégation et de l’Église, et à ceux qui sont soumis
à des procès canoniques ou qui se trouvent dans des situa-
tions irrégulières pour différentes raisons.
Le Directeur et la communauté sont toujours soutenus et
suivis par la Province qui accompagne aussi avec soin la
famille du confrère concerné. Comme cela a déjà été clai-
rement indiqué, les indications fournies et élaborées par
127

13.9 Page 129

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Partie II
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur de la communauté
religieuse salésienne
la Province, qui précisent les compétences et les actions à
entreprendre aux différents niveaux, sont d’une importance
primordiale. Les réunions fréquentes des Directeurs sont de
précieuses occasions pour la formation permanente des Di-
recteurs en ce domaine. 
Le Directeur « premier
responsable » de
l’administration
5.5 L’ÉCONOMIE ET L’ADMINISTRATION
101. La priorité donnée au charisme et à la vie spirituelle
inclut aussi le souci de la dimension économique et de l’ef-
ficacité.56 Là aussi, le Directeur a sa responsabilité, selon les
directives de l’Église et de la Congrégation, puisque l’admi-
nistration reste « sous la direction et le contrôle des supé-
rieurs respectifs et de leurs Conseils » (C 190). Le Directeur
est également « le premier responsable » de l’administration
des biens de la communauté locale (cf. C 176), restant sauf
ce qui est établi par R 198 :
La gestion des biens matériels de la maison est confiée à
l’Économe local qui agira sous la dépendance du Directeur
et de son Conseil.
Toute opération de gestion économique et financière des
divers secteurs de la maison, même celui du Directeur,
doit être enregistrée par le service administratif, qui sera
organisé selon l’importance et la complexité de la maison.
Lors de la prise de possession d’un nouveau Directeur et
lors de ses visites, le Provincial présentera clairement le rôle
et les responsabilités du Directeur – y compris les aspects
juridiques – aux confrères et aux membres de la Commu-
nauté Éducative et Pastorale impliqués dans les rôles d’ani-
mation et de direction.
Le service de l’autorité est responsable de la supervision de la
transparence et de la qualité de l’administration pour le bien
de la mission : « La vigilance et les contrôles ne doivent pas
128

13.10 Page 130

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6. Formation permanente
Principaux aspects
administratifs
être compris comme des limitations à l’autonomie des entités
ou un signe de manque de confiance, mais comme l’expres-
sion d’un service à la communion et à la transparence, qui sert
également à protéger ceux qui accomplissent les tâches déli-
cates de l’administration. »57 Le CG26 nous a invités à une
« gestion responsable et solidaire des ressources » et à « gé-
rer les ressources d’une manière responsable et transparente,
en accord avec les buts de la mission, et faire fonctionner les
formes nécessaires de contrôle au niveau local, au niveau pro-
vincial et au niveau mondial. » (CG26, 94)
102. Les principaux aspects administratifs sous la supervi-
sion du Directeur et de son Conseil sont :
• Évaluer le bon fonctionnement des services administratifs.
• Planification de ressources pour garantir la faisabilité et la
durabilité du travail.
• Approbation du budget et contrôle de la comptabilité.
• Suivre les personnes impliquées dans le travail salésien (sé-
lection du personnel et évaluation des prestations).
• Conserver les archives locales, en garantissant la confiden-
tialité et la protection des données et en rédigeant la chro-
nique de la maison.
• Archivage du patrimoine historique et artistique, selon les
indications du Secrétariat Général, de l’Administration
Provinciale ou du Directoire Provincial (R 62).
Ces principes généraux relatifs à la gestion des biens sont
réglementés par  R 198- 202 et sont précisés dans la section
« Pauvreté et administration des biens » des Directoires
Provinciaux (cf. R 190).
129

14 Pages 131-140

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14.1 Page 131

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Partie II
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur de la communauté
religieuse salésienne
Le Directeur est responsable devant le Provincial, et suit à la
lettre les directives provinciales en les faisant connaître et en
veillant à leur mise en œuvre en vue d’un service pastoral et
éducatif ordonné et efficace.
Selon les dispositions des Directoires Provinciaux, le Di-
recteur invite les Économes laïcs, ainsi que les laïcs respon-
sables des secteurs de travail, à participer, sans droit de vote,
aux réunions du Conseil local lorsque leur présence est re-
quise (cf. CG26, 121).
• Le Directeur étudie régulièrement avec son Conseil les rè-
glements relatifs à l’Économie et à l’Administration, ainsi que
la section appropriée du Directoire Provincial (cf. CG26, 88).
• La communauté est impliquée dans la préparation du bud-
get annuel et des comptes-rendus financiers (cf. CG26, 88).
• Le Directeur remet à la Province tout excédent d’argent
éventuel (cf. R 197 ; CG26, 88).
• La communauté effectue un scrutinium paupertatis annuel
(cf. R 65 ; CG26, 88).
• Lorsqu’il y a un économe salésien, le Directeur lui envoie son
propre compte-rendu mensuel.
130

14.2 Page 132

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6. Formation permanente
6. FORMATION PERMANENTE
Indispensable à la fidélité
vocationnelle
103. La formation permanente dans la vie consacrée est in-
dispensable à la fidélité vocationnelle de chaque confrère et
de chaque communauté. Au cours des dernières décennies,
s’est intensifiée la réflexion sur la formation permanente et
sur les initiatives qui s’y rapportent.58 Dans ce contexte, les
personnes appelées au service de l’autorité ont une respon-
sabilité bien précise :
Une tâche que l’autorité doit considérer de plus en plus
importante aujourd’hui est celle d’accompagner les
personnes qui lui sont confiées sur le chemin de la vie.
Cette tâche s’accomplit non seulement en offrant son
aide pour résoudre d’éventuels problèmes ou surmonter
d’éventuelles crises, mais aussi en prêtant attention à la
croissance normale de chaque personne dans chaque
phase et saison de l’existence, afin que soit garantie la
« jeunesse de l’esprit qui demeure dans le temps » (VC 70)
et qui rend la personne consacrée toujours plus conforme
aux « dispositions qui sont dans le Christ Jésus » (Ph 2, 5).
Il appartiendra donc à l’autorité de maintenir en chacun, à
un degré élevé, la disponibilité pour se former, la capacité
d’apprendre de la vie, la liberté de se laisser former l’un par
l’autre et de se sentir responsable chacun de la croissance
de l’autre. Tout cela sera favorisé par l’utilisation des outils
de croissance communautaire transmis par la tradition et
aujourd’hui de plus en plus recommandés par ceux qui ont
une certaine expérience dans le domaine de la formation
spirituelle : partage de la Parole, projet personnel et
communautaire, discernement communautaire, révision de
vie, correction fraternelle (cf. FGT 13g ; VN 35).
« Formation » signifie
avant tout « formation
permanente », et le
Directeur en est le
premier animateur
6.1 DANS LA COMMUNAUTÉ
104. Dans les deux chapitres de nos Constitutions consacrés
à ce thème, « formation » signifie principalement « forma-
tion permanente ». C’est notre réponse quotidienne à l’appel
de Dieu (C 96), et elle est permanente (C 98). C’est notre
capacité à discerner la voix de l’Esprit et à apprendre ainsi
de toutes les expériences de la vie, bonnes et mauvaises (C
98, C 119). La formation permanente est donc une attitude
131

14.3 Page 133

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Partie II
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur de la communauté
religieuse salésienne
Plan communautaire
pour la formation
permanente
personnelle de discernement dans toutes les circonstances
de la vie et elle se réalise avant tout dans la communauté
locale (cf. CG25, 49-62).59
Comme l’Église, la Congrégation rappelle aussi au Direc-
teur sa responsabilité d’animer et de guider la formation de
la communauté, ainsi que la formation conjointe des Salé-
siens et des laïcs de la Communauté Éducative et Pastorale :
Le Directeur est le premier animateur de l’expérience de
formation permanente dans la communauté. Bien préparé,
- il favorise un climat et un bon niveau de relations
internes et externes qui donnent de la qualité à la vie
quotidienne de la communauté (« la direction spirituelle
communautaire, les conférences, les “ mots du soir ” et
les rencontres » - R 175) ;
- il communique à ses confrères des critères salésiens de
vie et d’action ; à cette fin, il fait connaître et met en valeur
les documents ecclésiaux et salésiens comme stimulants
privilégiés, et cultive la communion avec la Province et la
Congrégation ;
- il anime la mission salésienne en coresponsabilisant
l’Assemblée des confrères et le Conseil local, et en
promouvant les rencontres qui favorisent la fraternité, la
mise à jour et la détente ;
- il promeut des processus relationnels et formatifs avec la
Famille Salésienne et avec la Communauté Éducative et
Pastorale, en prenant soin de l’identité charismatique du
PEPS, en stimulant la communauté salésienne dans son
rôle spécifique d’animation, et en utilisant avec intelligence
les moyens d’animation comme l’information salésienne et
les expériences concrètes de partage (FSDB 544).
105. La Congrégation a consacré beaucoup d’énergie à la for-
mation permanente tout en reconnaissant les difficultés ren-
contrées pour assumer cette responsabilité vocationnelle.60
Chaque Province, par l’intermédiaire de la Commission pour
la Formation, du Directoire Provincial et du Projet Provincial
de Formation, offre des moyens et des propositions de forma-
132

14.4 Page 134

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6. Formation permanente
tion pour les confrères individuels, pour les communautés et
pour les Communautés Éducatives et Pastorales.
Cette structure provinciale aide les Directeurs et les commu-
nautés à formuler le projet communautaire local,61 y compris
des propositions significatives pour la formation permanente.
De cette façon, les confrères sont encouragés à grandir dans
leur identité et leur vocation, et à promouvoir une culture de
lecture, de réflexion et même d’écriture. Les secteurs qui
peuvent être inclus dans le projet communautaire annuel (hu-
main, spirituel, intellectuel et pastoral) doivent être adaptés
aux contextes et aux situations concrètes. Le CG25, au nu-
méro 57, suggère d’autres thèmes possibles : maturité hu-
maine, relationnelle et affective ; identité chrétienne et salé-
sienne ; approfondissement du Système Préventif ; formation
au travail en équipe et à la mentalité de projets ; connaissance
du contexte culturel et de la réalité des jeunes ; inculturation
de l’Évangile et du charisme salésien.
À côté de ces thèmes, il y en a beaucoup d’autres, tels que
la communication sociale et les sciences humaines, la mise à
jour pastorale, la salésianité, la vie consacrée, la spiritualité...
et, bien sûr, les besoins spécifiques de chaque communauté.
Les confrères auront certainement besoin d’approfondir leur
compréhension du monde numérique s’ils veulent accompa-
gner les jeunes d’aujourd’hui et s’ils veulent faire un usage
complet et approprié d’Internet et des technologies numé-
riques comme moyen pour la nouvelle évangélisation. 62
Formation conjointe des
Salésiens et des laïcs
106. La formation de ceux qui partagent la mission salésienne
dans la Communauté Éducative et Pastorale est une priori-
té absolue. Plus l’attention et l’engagement communs de nos
confrères et des laïcs seront importants,plus ils seront construc-
tifs pour tous, à commencer par les premiers bénéficiaires de
notre présence, les jeunes à qui nous sommes envoyés. C’est un
mandat explicite des derniers Chapitres Généraux.63
133

14.5 Page 135

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Partie II
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur de la communauté
religieuse salésienne
Un des premiers objectifs que le Directeur poursuit avec les
Conseils de la communauté salésienne et de la CEP est donc
l’élaboration d’un plan de formation pour tous ceux qui par-
tagent la mission salésienne, réaliste et harmonisé avec le
PEPS et le projet annuel de la communauté salésienne.64
Il y a aussi la nécessité de former les parents qui font partie
de la CEP, conformément à la prise de conscience renouve-
lée du rôle fondamental de la famille dans la société et dans
l’Église, soulignée par les deux Assemblées Synodales cen-
trées sur la Famille et par l’Exhortation Apostolique Amoris
Lætitia qui s’en est suivie. Personne n’a une place plus im-
portante que les parents dans le domaine de l’éducation.65
C’est un domaine où devient très utile le travail en réseau
entre communautés, équipes d’animation des Provinces et
autres réalités ecclésiales et sociales : dans de nombreux en-
droits, les parents sont confrontés à des défis sans précédent
et les communautés locales ont du mal à donner des ré-
ponses adéquates et à offrir une formation de qualité.
Les Directeurs des maisons de formation et leurs équipes
formatrices ont un rôle particulier à jouer dans la formation
conjointe des Salésiens et des laïcs. Des expériences signifi-
catives de croissance dans les valeurs fondamentales du cha-
risme permettent à tous les participants de développer l’in-
térêt et la capacité de cheminer et de travailler ensemble. En
plus des dons que nous avons en commun, comme le Sys-
tème Préventif, il y a aussi beaucoup de domaines où les
laïcs ont des dons et des compétences spécifiques à offrir
aux jeunes Salésiens et vice versa.
Pour que ces processus soient efficaces, une bonne program-
mation est nécessaire au niveau provincial, sous la direction
du Délégué à la Formation Provinciale et de la Commission
Provinciale pour la Formation.
134

14.6 Page 136

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6. Formation permanente
• Le Directeur guide la communauté dans l’élaboration réaliste
du projet communautaire et dans sa vérification régulière,
conformément aux directives de la Province.
• La communauté réfléchit sur la lettre du Recteur Majeur Pas-
cual Chávez sur la Formation : Vocation et Formation : un don
et un devoir (ACG 416), sur les orientations du Conseiller pour
la Formation : La formation est permanente (ACG 425), et sur le
chapitre 12 de la Ratio FSDB.
• Le Directeur et le Conseil local veillent à la qualité des élé-
ments de la vie communautaire qui contribuent à la forma-
tion permanente : prière personnelle et lectio divina ; partage
de réflexions sur les expériences pastorales, ecclésiales, et
d’engagement civil et social ; « mot du soir » ; information
constante sur les moyens d’approfondir ces thèmes, et des
matériels bien choisis pour la lecture spirituelle communautaire
(R 71).
• La communauté prend soin de la bibliothèque pour faciliter
l’accès aux documents ecclésiaux, salésiens et pastoraux qui
alimentent une mentalité de formation permanente.
• Conscients de leur besoin d’apprendre à entrer en relation
avec les laïcs, les confrères participent avec eux à des mo-
ments de formation commune.
• Les Directeurs des communautés de formation veillent à ce
que la formation conjointe de Salésiens et de laïcs ait déjà lieu
dès les années de la formation initiale.
• Le Directeur et son Conseil favorisent la participation ac-
tive à diverses initiatives de formation à différents niveaux :
formation initiale, quinquennium, renouvellement de la fidélité
vocationnelle pendant le temps de la maturité, préparation à
bien vivre le troisième âge, initiatives pour les confrères aînés,
initiatives spéciales à l’occasion des anniversaires de profes-
sion et d’ordination, préparation spécifique aux initiatives
pastorales, etc.
135

14.7 Page 137

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Partie II
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur de la communauté
religieuse salésienne
6.2 POUR LE DIRECTEUR LUI-MÊME
Le Directeur a aussi
besoin d’une formation
permanente et d’un
accompagnement
107. En tant que frère parmi des frères, le Directeur a aussi
besoin d’une formation permanente pour renforcer sa fidé-
lité vocationnelle. Il prend soin de sa propre formation pour
accomplir le service qui lui est confié, cherche un accom-
pagnement personnel et élabore un projet personnel de vie,
afin de ne pas être « un aveugle qui guide un autre aveugle »
(cf. Lc 6, 39), mais un guide qui est à son tour guidé. Il a
un fort sens d’appartenance à la Province et à la Congréga-
tion ; il travaille en référence constante au Plan Organique
Provincial (POP) et au Projet Éducatif et Pastoral Salésien
Provincial (PEPS Provincial), et il sait pouvoir compter sur
le Provincial et sur les différents Délégués pour l’encourager,
le soutenir et lui indiquer des orientations.
L’une des difficultés les plus fréquemment partagées par les
Directeurs est le manque de temps en raison d’une charge
excessive de travail et de responsabilités. C’est un défi sé-
rieux pour beaucoup, parfois extrêmement lourd à porter.
Dans le discernement concernant la charge de Directeur,
deux compétences sont particulièrement importantes et
doivent être développées et renforcées : la capacité de délé-
guer et de partager les responsabilités et les tâches ; et la
capacité de choisir les bonnes priorités, en faisant la distinc-
tion entre ce qui est important et ne peut être négligé, et ce
qui est urgent, mais doit être traité d’une manière qui ne
porte pas préjudice à ce qui est important. Il est intéressant
de noter que ce conseil vient de Don Bosco lui-même, alors
qu’il s’adressait aux Directeurs au cours du premier Cha-
pitre Général de la Congrégation :
Dans le passé, deux choses entravaient le bon
fonctionnement de la maison d’une manière particulière.
1° Le manque de personnel a fait que presque tout s’est
accumulé sur les épaules du Directeur qui s’est alors
retrouvé si débordé qu’il ne lui a pas été possible de faire
136

14.8 Page 138

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6. Formation permanente
tout avancer dans l’ordre. Peu à peu, cet inconvénient a
diminué et diminue de plus en plus ; mais même maintenant
les choses ne sont pas encore tout à fait réglées. La règle de
base doit être la suivante : le Directeur doit agir en Directeur,
c’est-à-dire qu’il doit savoir faire agir les autres : il doit
veiller, prendre des dispositions mais il ne doit jamais faire
les choses directement. S’il ne trouve pas de gens vraiment
capables pour faire les choses, qu’il laisse faire ceux qui
sont moins habiles ; mais qu’il ne se mette pas à faire les
choses lui-même dans le but d’obtenir un meilleur résultat.
Il doit veiller à ce que tous fassent leur devoir, mais lui-
même ne doit prendre aucune part particulière. Ce faisant, il
aura le temps de faire ce que je crois n’avoir jamais réussi à
inculquer suffisamment moi-même. (MB XIII, 258)
Plan provincial pour la
formation des Directeurs
108. Le Directeur est aussi profondément conscient que
l’esprit salésien et la mission salésienne sont partagés avec de
nombreux laïcs et membres de la Famille Salésienne, et que
le sujet de la mission est la Communauté Éducative et Pas-
torale en laquelle la communauté religieuse salésienne fait
partie du noyau animateur. Il sait que l’éducation et l’évan-
gélisation visent à préparer les jeunes à prendre leur place
dans l’Église et dans la société et à vivre leur vie comme
vocation à l’amour. Il est pleinement conscient du fait qu’il
existe aujourd’hui de nombreux acteurs de l’éducation, avec
les médias et le monde numérique en première ligne. Cha-
cun de ces facteurs a de fortes implications pour sa propre
formation et celle de la CEP.
Nos Chapitres Généraux reconnaissent, cependant, que les
Directeurs ne reçoivent bien souvent aucune préparation
préalable pour accomplir leur service et qu’ils ne sont pas
systématiquement accompagnés par la Province.66 Il y a un
besoin, dans chaque Province, de réfléchir sérieusement à
cet égard et de prévoir un plan de formation pour les Direc-
teurs au niveau provincial ou régional, comme demandé par
le CG25, 65 et redit par le CG27, 69.10.
Une bonne planification de la Formation des Directeurs au
137

14.9 Page 139

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Partie II
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur de la communauté
religieuse salésienne
niveau de la Province est le gage d’une formation de qualité
et fait éviter le risque de réunions des Directeurs consacrées
principalement aux questions d’organisation et de gestion.
Les Centres régionaux de Formation permanente consti-
tuent une aide précieuse pour la formation de qualité des
Directeurs. La technologie numérique, qui facilite le travail
en réseau et le partage des ressources, peut être d’un grand
secours pour la formation des Directeurs.
Améliorer la façon dont
sont effectués les
consultations et le
discernement pour le
choix des Directeurs
109. La consultation requise par nos Règles (C 177, R 170)
pour la nomination des Directeurs est une source d’infor-
mation pour le Provincial et son Conseil concernant les
besoins de la maison et ce que l’on attend du nouveau Di-
recteur. Elle aide également le Directeur à identifier et à
prendre à cœur les priorités et les besoins de la communauté
et de l’œuvre.
Le partage de 2016 entre Directeurs, Conseils Provinciaux,
communautés locales et confrères individuels pour la révi-
sion du Manuel du Directeur a mis en avant le désir d’amé-
liorer les modalités des consultations et du discernement
pour la nomination des Directeurs. « Dans les consultations,
il y a besoin d’une meilleure méthode, basée sur de bons
critères partagés, une connaissance plus approfondie de la
situation des maisons et du confrère, avant de parvenir à
une nomination. Une attention particulière devrait être ac-
cordée à la capacité des candidats potentiels de partager et
de confier/déléguer des responsabilités à d’autres, ainsi qu’à
leurs véritables compétences en leadership. »67 De même, on
souligne la nécessité de mieux préparer les nouveaux Di-
recteurs – avec demande que des projets soient préparés au
niveau régional – et que leur formation soit centrée surtout
sur « l’accompagnement des confrères et des collaborateurs,
l’animation communautaire, l’écoute active, la paternité spi-
rituelle, la capacité à gérer les changements et les phases
de transition. » Ces aspects sont considérés comme prio-
138

14.10 Page 140

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6. Formation permanente
ritaires par rapport à d’autres questions administratives et
de gestion. Toutes les régions ont également demandé avec
insistance que les Directeurs soient capables de travailler en
étroite collaboration avec la CEP, car « c’est le Directeur qui
devrait coordonner et animer la communauté dans cette ca-
pacité de collaboration. »68
Formation des
Directeurs : principaux
centres d’intérêt
110. En vue du plan provincial de formation des Directeurs
et de leur projet personnel, voici les principaux centres d’in-
térêt sur lesquels attirer l’attention :
Vie spirituelle : la vie religieuse du Directeur (comme Salé-
sien consacré, éducateur-pasteur-prêtre dans la communau-
té salésienne et dans la communauté éducative et pastorale),
qui se reflète dans son projet personnel de vie.
Maturité humaine : connaissance de soi ; éléments de psy-
chologie pour comprendre et guider les dynamiques com-
munautaires, de groupe et personnelles ; éléments sur les
relations humaines et aptitudes en fait de relations. Forma-
tion à l’hygiène mentale, à la patience, à la capacité à vivre
positivement la solitude, les réactions critiques envers son
action et la confrontation avec des confrères et autres per-
sonnes difficiles. Surmonter les défauts signalés par les
confrères (éléments possibles d’autoritarisme, de clérica-
lisme, de froideur dans les relations, de favoritismes, d’inté-
rêts personnels, de soif de pouvoir, d’incapacité à prendre
des décisions, de manque d’autorité...).
Animation spirituelle des confrères, des laïcs et des jeunes.
Formation à l’accompagnement et au discernement.
Préparation en culture générale et connaissance de la
culture des jeunes.
Vie consacrée, salésianité, pastorale, théologie...
139

15 Pages 141-150

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15.1 Page 141

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Partie II
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur de la communauté
religieuse salésienne
Formation au style salésien de l’exercice de l’autorité :
communion ; coresponsabilité ; travail en réseau ; collabora-
tion ; mentalité de projet ; harmonie avec le projet provin-
cial ; animation de la dimension pastorale, avec l’éducation à
la foi comme objectif de base.
Méthode d’animation et de gouvernance : fait autorité
dans le leadership ; travail en équipe ; formation à la com-
munication, à l’écoute, à l’animation de groupe (dans la
communauté, dans les relations de travail, avec la CEP, avec
la Famille Salésienne) ; mentalité de projet ; communion et
partage des responsabilités ; gestion des conflits.
Thèmes spécifiques en fonction des circonstances et des
problèmes à traiter, tant au niveau local que provincial.
Questions économiques, administratives et juridiques.
Entretenir de bonnes relations avec les autorités civiles, les
médias et les différents groupes avec lesquels on est appelé
à interagir.
Préparation à être guide dans la formation des confrères,
des Conseils, des éducateurs et des jeunes.
Savoir intervenir dans des situations particulières (pro-
tection des mineurs, problèmes avec la justice, procès cano-
niques, confrères en situation irrégulière ou avec des com-
portements inadaptés à la vie consacrée...), conformément
à ce qui est établi par la Province, et vis-à-vis des autorités
civiles.
Formation et
accompagnement des
Directeurs par le Conseil
Provincial
111. Quelques points que le Provincial et son Conseil
doivent prendre en compte dans la formation et l’accompa-
gnement des Directeurs :
140

15.2 Page 142

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6. Formation permanente
Étude attentive des résultats des consultations pour la no-
mination des Directeurs, en tenant compte des trois dimen-
sions [concentrazioni] proposées par le Père Vecchi et réité-
rées par le Père Chávez.
Accompagnement et proximité du Provincial et de son
Conseil par des visites opportunément programmées, des
rencontres, des entretiens...
Élaborer le plan provincial pour la formation des Direc-
teurs, en tenant compte également des initiatives interpro-
vinciales à cet égard.
Formation des Directeurs nouvellement nommés avec
une variété d’approches (théorique, expérientielle...).
Rencontres périodiques entre Directeurs pour partager,
renforcer le sens de participation au projet provincial com-
mun, approfondir l’unité et la coresponsabilité, aborder des
questions spécifiques, réfléchir ensemble, définir des orien-
tations communes, planifier la formation des Directeurs. Le
Provincial veille donc à la qualité de ces moments, afin d’en
faire de véritables occasions de formation et pas seulement
des réunions d’organisation.
Initiatives de formation spirituelle spécifique pour les Di-
recteurs : retraites spirituelles, récollections, journées de sa-
lésianité, pèlerinages sur les lieux de Don Bosco, expériences
de formation en Terre Sainte...
Faire connaître chaque année les orientations de la Pro-
vince pour la protection et la sauvegarde des mineurs.
En plus des ressources déjà disponibles sur le réseau,
chaque Province peut créer un système de partage entre les
Directeurs et le Conseil Provincial (courriel, revues électro-
141

15.3 Page 143

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Partie II
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur de la communauté
religieuse salésienne
Au niveau de la
Congrégation
niques, messages, groupe WhatsApp des Directeurs, maté-
riel de réflexion...).
Formation préparatoire : préparation des confrères en for-
mation initiale, spécialement des aspirants au sacerdoce,
dans les domaines de l’animation communautaire et pasto-
rale, du bon leadership, de la mentalité de projet, du travail
en équipe, de la coresponsabilité dans le travail avec les laïcs
qui partagent la mission salésienne.
112. Au niveau de la Congrégation le Dicastère pour la For-
mation gère un site Web à l’intention des Directeurs, avec
diverses ressources constamment mises à jour (textes, liens
audio et vidéo, etc.). Une telle initiative peut également être
répétée aux niveaux régional et provincial.
142

15.4 Page 144

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15.5 Page 145

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Partie II
Animation et gouvernance de la communauté

15.6 Page 146

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Notes
1 Les trois dimensions, expérience spirituelle, fraternité et mission – en ces
termes ou expressions similaires – structurent les documents ecclésiaux sur
la vie consacrée (Vita Consecrata, Faciem Tuam) et aussi les réflexions du
CG27, et nous les retrouvons déjà dans les Constitutions : « La mission
apostolique, la communauté fraternelle et la pratique des conseils évan-
géliques sont les éléments inséparables de notre vie consacrée, vécus dans
un unique mouvement de charité envers Dieu et envers nos frères. » (C 3)
Gardons cependant à l’esprit la forte unité de notre vie : notre consécration
apostolique est une consécration apostolique où la mission et la consécra-
tion s’englobent, se définissent mutuellement et ne peuvent se réduire à des
secteurs séparés dans la vie salésienne (cf. CG22, 20).
2 FT 13a. VFC 50 dit la même chose : « L’autorité favorise et soutient la
consécration au service total de Dieu : elle peut être regardée comme « ser-
vante des serviteurs de Dieu ». Elle a a le devoir primordial de construire,
avec les frères et les soeurs, des « communautés fraternelles en lesquelles
Dieu soit cherché et aimé avant tout »(can. 619). Il est donc d’abord néces-
saire que cette autorité soit une personne spirituelle, convaincue du primat
du spirituel, pour la vie personnelle et la construction de la vie fraternelle,
consciente que plus l’amour de Dieu croît dans les coeurs, plus les coeurs
s’unissent entre eux. Sa tâche prioritaire sera donc l’animation spirituelle,
communautaire et apostolique de sa communauté. »
3 CG27, 2-3, 35-36 ; RC 12-13. Voir aussi CV 86-90.
4 FT 13b : « L’autorité est appelée à garantir à sa communauté le temps
et la qualité de la prière, veillant sur la fidélité quotidienne à celle-ci, bien
conscient qu’on va à Dieu à petits pas, mais avec constance, chaque jour et
de la part chacun, et que les personnes consacrées ne peuvent être utiles aux
autres que dans la mesure où elles sont unies à Dieu. »
5 La Congrégation a investi beaucoup d’énergie dans la réflexion et l’ani-
mation de la vie de prière du Salésien : pour un exemple récent, voir la
réflexion proposée par le Conseiller Général pour la formation, « La vie
comme prière » (ACG 421, pp. 33-44 dans l’édition en langue française).
De nombreuses analyses et documents, tels que CG25, 26. 30-31, nous
ramènent à cette dimension fondamentale de notre vie. CG27, 1 dit :
« Nous reconnaissons que le moment historique dans lequel nous vi-
vons est un lieu de rencontre avec le Seigneur. Nous désirons, comme
individus et comme communautés, donner le primat à Dieu dans notre
vie, provoqués par la sainteté salésienne et par la soif d’authenticité des
jeunes. Nous sommes davantage conscients que seule la rencontre per-
sonnelle avec Dieu – à travers sa Parole, les Sacrements et le prochain
145

15.7 Page 147

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Partie II
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur de la communauté
religieuse salésienne
– fait de nous des témoins signifiants et authentiques dans l’Église et
dans la société. » En même temps, on reconnaît franchement les limites
et les faiblesses : « Mais, en même temps, nous constatons que ce que
nous sommes et ce que nous faisons n’apparaît pas toujours enraciné
dans la foi, l’espérance et la charité, et n’indique pas clairement que l’ini-
tiative part de Dieu et que tout retourne à Lui. Parfois, l’Eucharistie
n’est pas perçue ni vécue comme source et soutien de la communion, et
l’on néglige trop souvent la prière en commun qui construit et renforce
l’esprit fraternel. Ce sont les jeunes et leurs familles, en particulier, qui
nous interrogent sur nos racines spirituelles et sur nos motivations voca-
tionnelles, réveillant en nous l’identité de personnes consacrées et notre
mission éducative et pastorale. » (CG27, 3)
6 Dans le procès de canonisation de Don Bosco, le Père Philippe Rinaldi
a témoigné sous serment qu’il trouvait souvent Don Bosco, entre deux et
trois heures de l’après-midi, plongé dans une prière profonde : MB XIX,
400. Voir aussi MB III, 31 et MB IV, 187.
7 Fonti Salesiane [Sources Salésiennes], 1001 ; 1055-1058 ; 1070-1073 ;
1101-1103 ; 1144-1146.
8 Abbé Giovanni Arata (1858 - 1878), voir
http://www.donboscosanto.eu/oe/biografie_of_of_the_dead_salesians_
in_the_the_years_1883_and_1884.php
Abbé Cesare Peloso (1860 - 1878), voir
http://www.donboscosanto.eu/oe/societa_of_san_francesco_of_sales._
year_1879.php#_Toc228457543 {71} [39]}).
Abbé Carlo Becchio (1844 - 1877), voir
http://www.donboscosanto.eu/oe/societa_of_san_francesco_di_sales._
year_1879.php#_Toc228457543 {37[5]})
9 RC 28-29 ; FT 19 ; CG27, 45.
10 C 95 ; ACG421, 34-44.
11 C 45 ; CG26 55 74-76 ; Ivo Coelho, Une attention renouvelée pour le Sa-
lésien Coadjuteur in ACG 424, pp. 65-76 dans l’édition en langue française.
12 FT13e : « L’autorité est appelée à garder vivant le charisme de sa famille
religieuse. L’exercice de l’autorité implique aussi de se mettre au service du
charisme de l’Institut d’appartenance, en le gardant avec soin et le rendant
actuel dans la communauté locale ou dans la Province ou dans l’Institut
tout entier, selon les projets et les orientations proposés, en particulier, par
146

15.8 Page 148

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Notes
les Chapitres généraux (ou réunions analogues). Cela exige que l’autorité
ait une connaissance convenable du charisme de l’Institut, l’assumant sur-
tout dans son expérience personnelle, pour ensuite l’interpréter en fonction
de la vie fraternelle communautaire et de son insertion dans le contexte
ecclésial et social. »
13 Le cri du Pape François « Ne nous laissons pas voler la communauté! »
(EG 92) reflète le désir profond de l’Église, exprimé dans divers docu-
ments : Vie fraternelle en communauté ; Repartir du Christ ; Faciem Tuam ;
À Vin nouveau, Outres neuves. Les textes de VFC 54-57, FT 22, etc. se
réfèrent à des expressions concrètes de la vie fraternelle, en insistant pour
que l’effort de construction de la fraternité se transforme en témoignage et
engagement missionnaire, afin de rendre crédible cette forme de vie.
14 Voir FT 22 ; VFC 54-57.
15 Le CG27 parle des lumières et des ombres de notre vie fraternelle (8-21,
39-51) et propose des lignes d’action appropriées. On propose au Direc-
teur des directives spéciales pour la réalisation de la prophétie de la fra-
ternité : « Le Directeur est une figure centrale : plus qu’un gestionnaire, il
est un père qui réunit les siens dans la communion et dans le service apos-
tolique. » (CG27, 51) En convoquant la CG27, le Père Pascual Chávez
a proposé une synthèse claire : « Le renouveau profond de notre vie reli-
gieuse et salésienne passe donc aussi par un renouveau profond de notre
fraternité dans la vie communautaire. En cela, revêt une importance par-
ticulière le style d’animation et de gouvernement du Directeur, dans son
rôle : d’autorité spirituelle, qui aide Les confrères dans leur cheminement
de vocation, au moyen d’une animation communautaire vivante et intelli-
gente, et d’un accompagnement personnel attentif ; d’autorité qui travaille
à établir l’unité, en développant un climat de famille capable de favoriser
un partage en frères et une action de coresponsables ; d’autorité pastorale
qui guide et oriente toutes les personnes, toutes les actions et toutes les
ressources vers les objectifs d’éducation et d’évangélisation qui caractérisent
notre mission ; d’autorité qui sait prendre les décisions nécessaires et sait
en assurer l’exécution. » (Témoins de la radicalité évangélique, ACG 413 p.
39 dans l’édition en langue française)
16 VFC 50 : « Une autorité qui réalise l’unité se soucie de créer le climat
favorable au partage et à la corresponsabilité, suscite le concours de tous
aux intérêts de tous, elle encourage les frères et soeurs à prendre leurs res-
ponsabilités et sait respecter celles-ci. “ Pour promouvoir leur obéissance
volontaire dans le respect de la personne humaine (Can. 618) ”, elle les
écoute volontiers et favorise ainsi leur coopération au bien de l’Institut et
147

15.9 Page 149

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Partie II
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur de la communauté
religieuse salésienne
de l’Église (cf. Can. 618), elle pratique le dialogue et propose des moments
opportuns de rencontre. Elle sait inspirer courage et espérance dans les mo-
ments difficiles, et regarder au loin pour indiquer de nouveaux horizons à la
mission. Elle cherche à maintenir l’équilibre entre les différents aspects de
la vie communautaire, entre prière et travail, apostolat et formation, tâches
à accomplir et repos. L’autorité du supérieur et de la supérieure s’emploie
à ce que la maison religieuse ne soit pas simplement un lieu de résidence,
ni une juxtaposition de sujets conduisant chacun son histoire individuelle,
mais une « vraie communauté fraternelle dans le Christ » (Can. 619).
17 Les indications du CG25, 15 peuvent s’avérer utiles ici :
La communauté locale (…) soigne les moments
spécifiques de la vie communautaire : la prière commune,
les assemblées, les récollections, la révision de vie, les
scrutins, les Conseils, les temps de détente, la journée de
la communauté. On y utilise les méthodes qui aident les
confrères à :
- manifester la richesse des sentiments de leur propre vécu
intérieur ;
- partager les préoccupations et les problèmes, les projets
et les activités éducatives et pastorales ;
- pratiquer l’écoute, le dialogue, l’acceptation des
différences et la correction fraternelle.
Le Père Pascual Chávez, dans la convocation du CG27, parle de certaines
circonstances qui conditionnent les relations fraternelles en communauté
et de la nécessité d’y répondre avec maturité et d’une manière cohérente
avec notre identité religieuse.
La vie religieuse salésienne n’est pas concevable sans
cette communion qui se concrétise dans la vie commune
et dans la mission partagée. L’exigence de la fraternité naît
du fait que nous sommes fils du même Père et membres
du Corps du Christ ; la vie religieuse établit une authentique
famille constituée de personnes qui partagent la même foi
et le même projet de vie. D’un point de vue typiquement
salésien, nous sommes appelés à établir et à vivre l’esprit
de famille comme le voulait et le vivait Don Bosco.
Évidemment, comme dans d’autres domaines de la
vie religieuse, ici aussi nous pouvons déterminer des
risques, par exemple, celui de mettre en place un style
de rapports purement fonctionnels ou hiérarchiques ou
faussement démocratiques. Nos rapports doivent être
des rapports fraternels et amicaux, qui portent à nous
148

15.10 Page 150

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Notes
aimer jusqu’à tout partager. Un tel critère nous fait voir
que la communauté est bien comprise et vécue, quand
elle se nourrit de communion et tend à la communion.
Une communauté sans communion, où manque tout
ce que celle-ci comporte d’accueil, d’appréciation et
d’estime, d’aide réciproque et d’amour, se réduit à un
groupe où se juxtaposent les personnes, alors qu’en fait
elles sont laissées dans l’isolement. D’autre part, dans la
vie religieuse, la communion sans communauté est une
forme narcissique de vivre la vie, et, en conséquence,
une contradiction, parce qu’elle est une forme subtile
d’individualisme. De nos jours, les religieux doivent fournir
un effort, grand et partagé, pour établir une communauté
où la densité spirituelle, la qualité humaine et l’engagement
apostolique de chacun des membres font en sorte que
la vie soit vraiment bonne, belle et heureuse. En d’autres
termes, sans qualité humaine, sans spiritualité vécue
et sans don apostolique de soi, il n’y a pas de véritable
fraternité. » (Témoins de la radicalité évangélique, ACG
413, pp. 37-38 dans l’édition en langue française).
18 Les indications de R 176 sont claires et nettes. L’Église indique que le
service de l’autorité est appelé à promouvoir de diverses manières l’écoute,
un climat propice au dialogue, la participation coresponsable à des engage-
ments communs, l’attention portée à chaque confrère et à la communauté
dans son ensemble, la capacité à promouvoir le discernement communau-
taire (cf. Faciem Tuam, 20).
S’ajoute un aspect important pour la communication et la
communion de vie : « Il ne suffit pas de mettre en commun
les biens matériels, mais, est encore plus significative la
communion des biens et des capacités personnelles, des
dons et des talents, des intuitions et des inspirations, et
il est plus fondamental encore de promouvoir la mise en
commun des biens spirituels, de l’écoute de la Parole de
Dieu, de la foi : “ Le lien unissant les frères est d’autant
plus fort qu’est plus central et plus vital ce que l’on met en
commun (cf. VFC 32) ”. » (FT 20c)
19 Lettre Apostolique du Pape François à tous les consacrés à l’occasion de l’Année
de la Vie Consacrée (21 novembre 2014).
20 CG27, 13-17 ; 39-51 ; 70-71.
21 FT 25 :
149

16 Pages 151-160

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16.1 Page 151

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Partie II
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur de la communauté
religieuse salésienne
Tout cela implique que soit reconnue à l’autorité une
tâche importante à l’égard de la mission, dans la fidélité
à son propre charisme. Tâche qui n’est pas simple, ni
exempte de difficultés et d’équivoques. Par le passé, le
risque pouvait venir d’une autorité orientée en général
vers la gestion des œuvres, avec le danger de délaisser
les personnes ; aujourd’hui, au contraire, le risque peut
venir de la crainte excessive, de la part de l’autorité,
de heurter les susceptibilités personnelles, ou d’une
dilution de compétence et de responsabilité qui affaiblit
la convergence vers l’objectif commun et rend vain le
rôle même de l’autorité. Cependant, l’autorité n’est pas
seulement responsable de l’animation de la communauté,
elle a aussi une fonction de coordination des diverses
compétences en vue de la mission, dans le respect des
rôles et selon les normes internes de l’Institut.
Le document (FT 25) indique d’autres aspects que les personnes exerçant
l’autorité doivent garder à l’esprit : a) le supérieur encourage les personnes
à assumer leurs responsabilités et respecte leur contribution et leur tâche,
une fois qu’elles sont impliquées ; b) il les invite à confronter et à clarifier
les différences d’opinion dans un esprit de communion ; c) il maintient un
bon équilibre entre les différentes expressions de la vie consacrée ; d) il a
toujours un cœur miséricordieux ; e) il a le sens de la justice et de la correc-
tion ; f ) il favorise la collaboration avec les laïcs. »
22 XVème Assemblée du Synode Ordinaire des Évêques sur « Les Jeunes, la
Foi et le Discernement Vocationnel », Istrumentum Laboris (2018), 2 ; cf.
VC chapitre 9.
23 CG26, 34, 38, 43, 48, 48, 106, 109.
24 CdR 150-152. Le CG26 a consacré l’un des thèmes de sa réflexion et
de sa proposition à la « nécessité de convoquer ». Le CG27, 75.1 rappelle
ce service important que nous sommes appelés à rendre à tous les jeunes :
« Développer la culture vocationnelle et le soin des vocations à la vie consa-
crée salésienne, en cultivant l’art de l’accompagnement et en préparant Sa-
lésiens et laïcs à devenir des guides spirituels des jeunes. » Voir aussi CV
86-90.
25 FT 20b:
L’autorité devra se préoccuper de créer un climat de
confiance, en promouvant la reconnaissance des capacités
et des sensibilités de chacun. De plus, elle nourrira, avec
150

16.2 Page 152

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Notes
des mots et des faits, la conviction que la fraternité exige
participation et donc information.
En plus de l’écoute, elle tiendra en estime le dialogue
sincère et libre pour un partage des sentiments, des
perspectives et des projets : dans ce climat, chacun pourra
se voir reconnaître son identité et améliorer ses capacités
relationnelles. Elle n’aura pas peur de reconnaître et
d’accepter les problèmes qui peuvent facilement surgir
du fait de chercher ensemble, de décider ensemble, de
travailler ensemble, d’entreprendre ensemble les voies
les meilleures pour réaliser une collaboration féconde.
Au contraire, elle recherchera les causes des éventuelles
difficultés et incompréhensions, sachant proposer des
remèdes, dans la mesure du possible avec l’avis de tous.
En outre, elle s’engagera à faire en sorte que soit surmontée
toute forme d’infantilisme et à décourager une quelconque
tentative d’éviter des responsabilités ou d’écarter de lourds
engagements, de se refermer sur son propre monde et ses
propres intérêts ou de travailler de manière solitaire.
26 Les directives fondamentales données en FT 20 sont les suivantes : (b)
créer un climat propice au dialogue, au partage et à la coresponsabilité ; (c)
solliciter la contribution de tous à ce qui concerne tout le monde ; (d) au
service des personnes et de la communauté.
27 Cf. VN 19-21, 41-45 ; VFC 47-53. En référence à la mission, FT 25 dit :
Les défis que le temps présent pose à l’autorité sont
multiples face à la tâche de coordonner les énergies en vue
de la mission. Énumérons ici quelques-unes des tâches
importantes dans le service de l’autorité :
a) L’autorité encourage à assumer les responsabilités et à
les respecter quand elles sont assumées.
Les responsabilités peuvent effrayer certains. Il est donc
nécessaire que l’autorité transmette à ses collaborateurs la
force chrétienne et le courage pour affronter les difficultés,
dépassant peurs et tentations à renoncer.
Elle s’empressera de partager non seulement les
informations, mais aussi les responsabilités, s’engageant
ensuite à respecter chacun dans sa juste autonomie.
Cela comporte de la part de l’autorité un patient travail de
coordination et, de la part de la personne consacrée, une
sincère disponibilité à collaborer.
151

16.3 Page 153

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Partie II
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur de la communauté
religieuse salésienne
L’autorité doit «  être présente  » quand c’est nécessaire, pour
favoriser chez les membres de la communauté le sens de
l’interdépendance, qui est aussi éloignée de la dépendance
infantile que de l’indépendance autosuffisante. Cela est le
fruit de la liberté intérieure qui permet à chacun de travailler
et de collaborer, de remplacer et d’être remplacé, d’être
protagoniste et de donner sa propre contribution, même
en se tenant en retrait.
Celui qui exerce le service de l’autorité se gardera de céder
à la tentation de l’autosuffisance personnelle, de croire que
tout dépend de lui ou d’elle ou qu’il n’est pas important
ni utile de favoriser la participation communautaire, parce
qu’il est mieux de faire un pas ensemble plutôt que deux
(ou même plus) seul. 
28 Ces principes sont expliqués en MDS, 50-53 (autorité partagée et cores-
ponsabilité dans le dialogue), 163-167 (climat de vraie coresponsabilité)
et 133-156 (coresponsabilité et coordination pastorale). Le CG24, 106-
148 indique les domaines d’engagement suivants : élargir la participation,
promouvoir le partage des responsabilités et valoriser la communication.
29 À cet égard, il est significatif de voir les perspectives éducatives présentes
dans Amoris Laetitia, en particulier au chapitre VII. Ce sont une source
d’inspiration pour tout type de leadership, spécialement pour nous, Salé-
siens, qui sommes appelés à être éducateurs et pasteurs, même dans la ma-
nière dont nous exerçons le service de l’autorité. « Si la maturité était uni-
quement le développement d’une chose au préalable contenue dans le code
génétique, nous n’aurions pas beaucoup à faire. La prudence, le jugement
sain et le bon sens ne dépendent pas de facteurs purement quantitatifs de
croissance, mais de toute une chaîne d’éléments qui se synthétisent dans la
personne ; pour être plus précis, au cœur de sa liberté. Il est inévitable que
chaque enfant nous surprenne par les projets qui jaillissent de cette liberté,
qui sortent de nos schémas, et il est bon qu’il en soit ainsi. L’éducation
comporte la tâche de promouvoir des libertés responsables, qui opèrent
des choix à la croisée des chemins de manière sensée et intelligente, de
promouvoir des personnes qui comprennent pleinement que leur vie et
celle de leur communauté sont dans leurs mains et que cette liberté est un
don immense. » (AL 262)
30 XVème Assemblée du Synode Ordinaire des Évêques sur « Les Jeunes, la
Foi et le Discernement Vocationnel », Document final (2018), 73-76.
152

16.4 Page 154

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Notes
31 Cf. FT 20e :
« Si le véritable discernement est réservé aux décisions
les plus importantes, l’esprit de discernement devrait
caractériser tout processus de décision qui engage la
communauté. Et alors, il devrait toujours y avoir, avant toute
décision, un temps de prière et de réflexion personnelle,
ainsi qu’une série d’attitudes importantes pour décider
ensemble ce qui est juste et ce qui plaît à Dieu. Voici
quelques unes de ces attitudes :
– la résolution de ne rechercher rien d’autre que la volonté
divine, en se laissant inspirer par la façon d’agir de Dieu telle
qu’elle est manifestée dans les Saintes Écritures et dans
l’histoire du charisme de l’Institut, et en ayant conscience
que la logique évangélique est souvent “ inversée ” face à
la logique humaine qui recherche le succès, l’efficacité, la
reconnaissance ;
– la disponibilité à reconnaître que tout frère ou toute
sœur a la capacité de percevoir la vérité, même si c’est
partiellement, et, par conséquent, à accueillir leur avis
comme médiation pour percevoir ensemble la volonté
de Dieu, au point de savoir reconnaître les idées d’autrui
comme meilleures que les siennes ;
– l’attention aux signes des temps, aux attentes des
gens, aux exigences des pauvres, aux urgences de
l’évangélisation, aux priorités de l’Église universelle et
particulière, aux indications données par les Chapitres et
les supérieurs majeurs ;
– la liberté par rapport aux préjugés, aux attachements
excessifs à ses idées, à des modes de pensée rigides ou
erronés, à des dispositions qui exacerbent la diversité des
points de vue ;
– le courage de motiver ses idées et ses positions, mais
aussi de s’ouvrir à des perspectives nouvelles et de
modifier son propre point de vue;
– la ferme résolution de maintenir l’unité en toutes
circonstances, quelle que soit la décision finale. 
32 MDS, 247-265 présente une histoire de la reddition de compte dans la
vie salésienne depuis les débuts de la Congrégation et offre de nombreuses
indications concrètes, tout en reconnaissant la situation de crise et le besoin
153

16.5 Page 155

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Partie II
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur de la communauté
religieuse salésienne
de renouvellement. CG25, 65 et CG27, 42 nous invitent à redécouvrir
ce moyen d’animation salésienne. Une étude valable sur ce thème a été
réalisée par Pietro Brocardo, Maturare in dialogo fraterno. Dal rendi-
conto di Don Bosco al colloquio fraterno [Mûrir dans le dialogue fraternel. De
la reddition de compte (du temps) de Don Bosco à l’entretien fraternel],
(Rome, LAS, 2000).
33 Marco Bay, Giovani Salesiani e accompagnamento - risultati di una ricer-
ca internazionale, [ Jeunes Salésiens et accompagnement – résultats d’une
recherche internationale], Rome LAS, 2018.
34 Les suggestions de FT 20a sur le service de l’écoute peuvent être appli-
quées à l’entretien avec le Directeur:
L’écoute est l’un des principaux ministères du supérieur,
pour lequel il devrait être toujours disponible, surtout envers
celui qui se sent seul et a besoin d’attention. Écouter, en
effet, signifie accueillir inconditionnellement l’autre, lui faire
une place dans son cœur. De cette façon, l’écoute fait
apparaître l’affection et la compréhension, fait comprendre
à l’autre qu’il est apprécié et que sa présence et son avis
sont pris en considération.
Le responsable doit se souvenir que celui qui ne sait
pas écouter son frère ou sa sœur ne sait pas non plus
écouter Dieu, qu’une écoute attentive permet de mieux
coordonner les énergies et les dons que l’Esprit a donnés
à la communauté, et aussi de garder à l’esprit, dans les
décisions, les limites et les difficultés de certains membres.
Le temps consacré à l’écoute n’est jamais du temps perdu,
et l’écoute peut souvent prévenir des crises et des moments
difficiles, au niveau tant individuel que communautaire. 
35 MDS 1986, 264 :
L’entretien est protégé, de par sa nature même, par un
secret strict : « Le Directeur doit bien se garder de dévoiler
aux uns les défauts des autres, même quand il s’agit de
choses qu’il connaît peut-être déjà par d’autres canaux. Il
doit donner la preuve à ses subordonnés qu’il est capable
de garder le secret de ce qu’ils lui ont confié. Une petite
indiscrétion à ce sujet suffirait à diminuer, et peut-être
même à détruire entièrement, la confiance qu’ils ont placée
en lui. » (Manuel du Directeur du Père Albera, 131).
154

16.6 Page 156

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Notes
Pour des raisons liées à ta charge, le Provincial peut te
demander un avis sur tel ou tel confrère. En ce cas, tu
donneras les informations avec objectivité et un grand sens
de responsabilité. Mais leur source sera exclusivement
la conduite extérieure du confrère concerné et ce que
d’autres auraient pu rapporter à son endroit.
Les confidences de l’entretien sont protégées par un secret
strict : nihil, nunquam, nulli [rien, jamais, à personne].
36 Marco Bay, Ibid., 63, 98, 146, 201, 297, 319, 408.
37 FT 13g :
L’autorité est appelée à accompagner le chemin de
formation permanente. Un devoir que l’on doit considérer
aujourd’hui de la part de l’autorité comme étant toujours
plus important est celui d’accompagner sur le chemin
de la vie les personnes qui lui ont été confiées. Cela, non
seulement en offrant son aide pour résoudre d’éventuels
problèmes ou surmonter de possibles crises mais aussi en
prêtant attention à la croissance normale de chacun dans
chaque phase et chaque période de l’existence, afin que
soit garantie la « jeunesse de l’esprit qui demeure dans le
temps » (VC 70) et qui rend la personne consacrée toujours
plus conforme aux « sentiments qui furent dans le Christ
Jésus » (Ph 2,5). 
38 C’est un sujet traité dans différents textes de la littérature salésienne :
MDS, 265-278 offre des indications pour l’accompagnement et la direc-
tion spirituelle dans la vie salésienne, pour la formation initiale et per-
manente, en rappelant aussi l’expérience de Don Bosco et de la tradition
salésienne. La FSDB, 260-263 met l’accent sur les caractéristiques de l’ac-
compagnement et de la direction spirituelle dans la vie du Salésien.
39 FSDB, 292 ; voir aussi la référence que la Ratio indique : ACS 244, 97.
40 Voir le commentaire inédit du Dicastère pour la Formation du « Projet
personnel de vie - Un chemin de fidélité créatrice vers la sainteté » (2003).
Très utile est l’article de Giuseppe M. Roggia, « Le projet personnel de
vie », in Formation affective et sexuelle. Itinéraire pour les séminaristes et les
jeunes consacrés et consacrées, éd. P. Gambini, M.L. Llanos et G. M. Rog-
gia (Bologne : EDB, 2017), 341-347.
41 F. Cereda, Le projet de la communauté salésienne. Processus de discernement
155

16.7 Page 157

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Partie II
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur de la communauté
religieuse salésienne
et de partage, Lettre aux Provinciaux et à leurs Conseillers et Délégués pour
la Formation, Rome 13/10/2002. Le CG25, 72-74 invite la communauté
à avoir une vision commune et à partager les mêmes objectifs, et pas seu-
lement à élaborer un programme en établissant simplement l’agenda et le
calendrier de l’année.
La communauté s’habilite à travailler selon une mentalité
de projet :
• En développant parmi les confrères une façons commune
de voir le projet communautaire et en aidant chacun à
découvrir et à mettre en valeur ses dons et qualités. La
communauté accepte chaque confrère avec sa richesse et
ses limites et détermine des rôles de coresponsabilité pour
chacun.
• En vivant le projet comme un processus communautaire
qui part du vécu des confrères. L’objectif n’est pas la
simple rédaction finale du projet, mais surtout la mise en
acte d’une confrontation continue sur des façons de voir,
des valeurs, des attentes qui portent les confrères à « vivre
et travailler ensemble » de façon effective.
• À travers des moments de dialogue (Assemblée des
confrères, Conseil local), de discernement de la volonté de
Dieu (temps de prière, écoute de la Parole de Dieu à travers
la Lectio Divina, confrontation avec le Magistère de l’Église
et de la Congrégation), en syntonie avec le Projet Organique
Provincial, chaque communauté partage, élabore et évalue
chaque année le chemin de son propre projet.
• En s’interrogeant en particulier sur les aspects suivants :
Qui voulons-nous être aujourd’hui comme communauté
locale ? Comment pouvons-nous, en tant que communau-
té locale, être présents de façon salésienne et religieuse,
animer la CEP et donner un témoignage évangélique ?
Quelles conséquences concrètes en dérivent pour la com-
munauté ? Quels choix devons-nous faire maintenant ?
De quelle formation personnelle et communautaire avons-
nous besoin ? (CG25, 73)
42 Ibid.
43 VFC 32 :
156

16.8 Page 158

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Notes
Les formes adoptées pour la communication des dons
spirituels peuvent être diverses. Outre celles qui ont déjà été
signalées (partage de la Parole et de l’expérience de Dieu,
discernement communautaire, projet communautaire) (43),
on peut rappeler aussi la correction fraternelle, la révision
de vie et d’autres formes traditionnelles. Ce sont des
façons concrètes de mettre au service des autres les dons
que l’Esprit accorde abondamment et de permettre qu’ils
se répandent dans la communauté pour l’édification de
celle-ci et pour sa mission dans le monde. 
FT 13g (Celui qui exerce le service de l’autorité est appelé à accompagner
le cheminement de la Formation Permanente):
Il sera donc de la responsabilité de l’autorité de maintenir
élevé, chez chacun, le niveau de la disponibilité à la
formation, de la capacité à apprendre de la vie, de la
liberté de se laisser former les uns par les autres et de se
sentir chacun responsable du cheminement de croissance
d’autrui. Cela sera favorisé par l’utilisation des instruments
de croissance communautaire transmis par la tradition et
aujourd’hui toujours plus recommandés par ceux qui ont
une expérience assurée dans le domaine de la formation
spirituelle : partage de la Parole, projet personnel et
communautaire, discernement communautaire, révision
de vie, correction fraternelle. 
44 « … l’autorité ne peut qu’être au service de la communion : un vrai mi-
nistère pour accompagner les frères et les sœurs vers une fidélité consciente
et responsable. En effet, la confrontation entre frères ou sœurs et l’écoute
des personnes individuelles deviennent un lieu incontournable pour un
service de l’autorité qui soit évangélique. » (VN 41)
45 XVème Assemblée du Synode Ordinaire des Évêques sur « Les jeunes, la
Foi et le Discernement Vocationnel », Document final (2018) 118, et la cita-
tion en note de la Commission Théologique Internationale, La synodalité
dans la vie et la mission de l’Église, (2 mars 2018) 9 et 64.
46 Voir C 179, 180, 186.
47 CG27 15, 70.2 ; 88c.
48 Voir la forte insistance sur la mission partagée avec les laïcs, dans la troi-
sième partie de la lettre de convocation du CG28, du Recteur Majeur Án-
gel Fernández Artime (ACG 427).
157

16.9 Page 159

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Partie II
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur de la communauté
religieuse salésienne
49 C 45 ; CG26, 76 ; ACG 424.
50 Voir Ivo Coelho, Une attention renouvelée pour le Salésien Coadju-
teur, ACG 424, pp. 65-76 dans l’édition en langue frança ise, pour un
compte-rendu du cheminement de la Congrégation et une réflexion sur
le thème demandé par le CG27, 28, 69.7, et auparavant par le CG21 et
le CG26. Voir MDS 169-171 pour les orientations fondamentales aux-
quelles le Directeur peut se référer afin de mettre en valeur les deux façons
de vivre l’unique vocation salésienne et chaque confrère pour ce qu’il est.
51 « Durant toute la formation initiale, on accorde de l’importance non
seulement aux études mais aussi aux activités pastorales propres à notre
mission. Le stage pratique est une phase de confrontation vitale et intense
avec l’action salésienne dans une expérience éducative et pastorale. Pen-
dant ce temps, le jeune confrère s’exerce à la pratique du Système Préventif
et, en particulier, à l’assistance salésienne. Accompagné par son Directeur
et sa communauté, il réalise en lui la synthèse personnelle de son activité et
des valeurs de sa vocation. » (C 115 ; cf. R 86, 96).
52 Voir VC 44 ; VFC 63 ; VN 47.
53 CG26, 34 ; CG27, 69.4.
54 ACG 377, 8. Voir aussi Guillermo Basañes, lettre du 11 novembre 2018
particulièrement adressée aux confrères âgés et malades de la Congréga-
tion.
55 Voir Francesco Cereda, Enquête préliminaire : notes pour la procédure,
ACG 425, pp. 23-25 dans l’édition en langue française, où il est fait réfé-
rence au Vademecum à ce sujet, à envoyer aux Provinciaux.
56 CIVCSVA, Lignes directrices pour la gestion des biens dans les Instituts de
Vie Consacrée et les Sociétés de Vie Apostolique, LEV 2014, 12.
57 CIVCSVA, Ibid. 10
58 Voir VC 69-71 ; VN 16-35 ; RdC 15:
L’époque à laquelle nous vivons nous impose de repenser
globalement la formation des personnes consacrées, qui
ne se limite plus à une période de la vie. Non seulement
parce qu’elles doivent devenir toujours plus capables de
s’insérer dans une réalité qui change selon un rythme
158

16.10 Page 160

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Notes
souvent frénétique, mais aussi, et plus encore, parce
que c’est la vie consacrée elle-même qui exige, de par
sa nature, une disponibilité permanente chez ceux qui
y sont appelés. En effet, si la vie consacrée est en elle-
même « une appropriation progressive des sentiments
du Christ » (VC 65), il semble évident que ce chemin ne
pourra que se poursuivre tout au long de l’existence,
pour engager toute la personne, son cœur, son esprit et
ses forces (cf. Mt 22, 37), et la rendre semblable au Fils
qui se donne à son Père pour l’humanité. Ainsi conçue
la formation n’est plus seulement un temps pédagogique
de préparation aux vœux, mais elle représente une façon
théologique de penser la vie consacrée, qui constitue en
soi une formation jamais achevée, une « participation à
l’action du Père qui, par l’Esprit, développe dans le cœur...
les sentiments du Fils » (VC 66). Il sera alors important
que toute personne consacrée soit formée à la liberté
d’apprendre pendant toute son existence, à tout âge et
toute saison de la vie, dans tout milieu et tout contexte
humain, de toute personne et de toute culture, afin de
pouvoir s’instruire à partir de tout fragment de vérité et de
beauté qui se trouve autour d’elle. Mais elle devra surtout
apprendre à se laisser former par la vie quotidienne, par
sa communauté et par ses frères et sœurs, par les choses
de tous les jours, ordinaires et extraordinaires, par la prière
et le travail apostolique, dans la joie et dans la souffrance,
jusqu’au moment de sa mort.
59 En plus du chapitre 12 de FSDB, voir également ACG 416, pp. 3-57 et
les lignes directrices indiquées in ACG 425, pp. 26-40 (dans l’édition en
langue française).
60 CG25, 49-54 ; CG27, 7-8, 36 ; pp. 26-40 (dans l’édition en langue fran-
çaise).
61 FSDB 543, 553. FSDB 543 fait quelques suggestions pour le soin de la
formation permanente dans la communauté locale:
Voilà quelques points d’attention qui contribuent à faire
réellement de la communauté le lieu de la formation
permanente :
- Créer dans la communauté un milieu et un style de vie et
de travail qui favorisent la croissance comme personnes
et comme communauté : l’esprit de famille dispose à la
rencontre, à l’écoute et au dialogue, crée une mentalité
159

17 Pages 161-170

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17.1 Page 161

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Partie II
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur de la communauté
religieuse salésienne
de recherche et de discernement en commun qui met
à profit l’expérience de tous et porte à apprendre dans
l’expérience de chaque jour ; un climat de foi et de prière
renforce les motivations intérieures et dispose à les vivre
dans la radicalité évangélique et l’abnégation apostolique ;
une bonne organisation du travail ensemble, du projet
communautaire et pastoral et des évaluations favorise
chez le Salésien un processus de révision de ses attitudes
de vie religieuse et de ses méthodes de travail, ainsi que la
relance de la qualité de la vie et de la mission.
- Mettre à profit tous les temps, les moyens et les aspects
qu’offre la vie communautaire pour favoriser la formation
permanente : les temps de prière communautaire comme
la méditation, la lecture spirituelle, le « mot du soir », les
récollections mensuelles et trimestrielles ; les moments
d’évaluation, de participation et de coresponsabilité (parmi
lesquels, en particulier, la journée de la communauté) ; la
communication avec la communauté provinciale et avec
la Congrégation, et l’accueil des encouragements et des
orientations qui en proviennent ; l’information, les lectures
et une bibliothèque à jour.
- Établir un programme annuel de formation permanente.
- Assurer la formation ensemble dans la communauté
éducative et pastorale par des rencontres de réflexion, de
programmation et d’évaluation, et les activités partagées
avec d’autres membres de la Famille Salésienne.
- Offrir à qui en a besoin la possibilité de fréquenter des
moments ou des programmes spécifiques de recyclage et
de mise à jour (activités, expériences, cours, etc.). 
62 XVème Assemblée Ordinaire du Synode des Évêques, « Les Jeunes, la
Foi et le Discernement Vocationnel », Instrumentum Laboris (2018), 34-35 ;
57-58.
63 CG24, 13, 55, 101, 103, 136-148 ; CG25, 26, 31, 39, 46, 46, 50, 57,
60, 70, 80 ; CG26, 10, 11, 24, 38, 39, 49, 68, 101, 111 ; CG27, 15, 67,
71 ; Lettre de convocation du CG28, 2.3.3 : « Formation conjointe Salé-
siens-laïcs » en ACG 427, 27-28. Voir aussi le discours du Recteur Majeur,
le Père Ángel Fernández Artime, à la clôture du CG27, concernant la sep-
tième clé pour interpréter les réflexions du CG27 : « Avec les laïcs dans
l’urgence de la mission partagée » in ACG 418, pp. 135-136 (dans l’édition
en langue française).
160

17.2 Page 162

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Notes
64 CdR, 125 :
On a la confirmation de l’insuffisance des parcours de
formation qui sont centrés unilatéralement sur les contenus
ou sur l’acquisition de compétences et de techniques
professionnellement valables. Nous sommes de plus
en plus convaincus qu’il est important que l’éducateur
soit impliqué dans la tâche éducative avec toute sa
personne : les savoir-faire dans la communication et dans
l’éducation doivent s’enraciner dans son identité et dans
un cheminement personnel réel. On peut posséder toutes
les informations, on peut dominer les méthodologies et
les didactiques mises à jour et faire preuve de ressources
et de professionnalisme : mais le processus de formation
professionnelle des éducateurs salésiens passe, à la
fin, par la mise en jeu de leur identité et le don de leur
témoignage, dans le modèle d’identification et dans la
trajectoire de leur formation personnelle. La vocation au
service éducatif requiert la capacité de s’interroger ou de
se laisser interroger sur ses convictions, ses motivations
et ses attentes : se connaître enlève la peur et renforce
l’identité de la personne.
65 Voir chapitre VII d’Amoris Lætitia : « Renforcer l’éducation des enfants ».
66 CG25, 54, 64, 65 et CG27, 14, 51.
67 À partir de la collecte des données régionales présentées lors du deu-
xième Séminaire International tenu à Rome, du 26 au 31 mai 2017, pour
la révision du Manuel du Directeur.
68 Ibid.
69 Ibid.
70 Utile dans ce contexte : MB XIII, 258 ; Les recommandations de Don
Rua aux Directeurs pendant le IXème Chapitre Général (1902) in Lettres
circulaires de Don Michel Rua aux Salésiens, Direction Générale des Œuvres
Salésiennes, Turin 1965, 323-325 ; CG21 (1978) sur le Directeur (cf. 46-
57) et sur la CEP (cf. 63-67).
71 ACG 372, 30-31 ; CG27 p. 84 (dans l’édition en langue française).
161

17.3 Page 163

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17.4 Page 164

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Introduction
Partie III :
Le Directeur
Un et la mission
salésienne
cœuprarvtagaéeste
comme
le sable sur
le rivage
de la mer
163

17.5 Page 165

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Partie III
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur et la mission
salésienne partagée
Mer, barques, filets... Le premier appel
de Pierre par Jésus se produit alors qu’il
s’active à la pêche (Lc 5) ; et il en est de
même lors de son appel pour un nouveau
départ quand le Ressuscité, sur le même
lac de Galilée, lui demande d’être, sans
limites, le berger de ses brebis, dont
nous faisions déjà partie nous aussi ( Jn
21). La mission salésienne partagée
requiert des horizons aussi larges et une
grande confiance dans le Royaume de
Dieu qui continue de croître, et dont
la communauté salésienne, animée par
le Directeur, est un simple instrument
avec beaucoup d’autres personnes, à
commencer par les jeunes eux-mêmes,
en qui l’Esprit de Dieu est présent et
travaille, à l’intérieur et à l’extérieur de
l’Église.
164

17.6 Page 166

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7. LA COMMUNAUTÉ ÉDUCATIVE
ET PASTORALE
La CEP et le PEPS, fruits
de la réflexion
postconciliaire
113. La Communauté Éducative et Pastorale (CEP) et le
Projet Éducatif et Pastoral Salésien (PEPS) ont été large-
ment traités dans le Cadre de Référence (CdR) pour la Pas-
torale Salésienne des Jeunes, et nous n’entendons pas répéter
ce qui a déjà été dit de façon complète dans ce document.
Nous soulignons ici le fait que le Directeur et la commu-
nauté salésienne sont aujourd’hui appelés à réaliser le projet
apostolique salésien au sein de la CEP.1
7.1 LA CEP ET LE PROJET ÉDUCATIF
ET PASTORAL
7.1.1 La compréhension actuelle du Système
Préventif
Le sujet de la mission
salésienne est la
Communauté Éducative
et Pastorale
114. Le sujet de la mission salésienne aujourd’hui est la
CEP. C 47 nous dit : « Nous réalisons dans nos œuvres la
communauté éducative et pastorale. Elle associe, dans un
climat de famille, jeunes et adultes, parents et éducateurs,
au point de devenir une expérience d’Église, révélatrice du
dessein de Dieu. Dans cette communauté, les laïcs, associés
à notre travail, apportent la contribution originale de leur
expérience et de leur style de vie. Nous accueillons et susci-
tons leur collaboration et nous leur offrons la possibilité de
connaître et d’approfondir l’esprit salésien et la pratique du
Système Préventif. Nous favorisons la croissance spirituelle
de chacun... ».
C’est le Conseil de la CEP qui rédige le PEPS local en
conformité avec le PEPS Provincial (R 4).
Le PEPS et la CEP sont des éléments significatifs pour
comprendre et vivre le Système Préventif aujourd’hui, suite
au renouveau que la Congrégation réalise surtout depuis Va-
tican II. CEP et PEPS, précédemment proposés au CG21,
165

17.7 Page 167

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Partie III
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur et la mission
salésienne partagée
ont été établis au CG22, en même temps que l’approbation
des Constitutions et Règlements, et ont été illustrés et in-
clus plus en détail au CG24.
Le CG24 est le cœur du
Magistère salésien
postconciliaire, notre
réponse charismatique à
l’« ecclésiologie de
communion »
115. Le CG24, dont le titre est déjà tout un programme en
soi – « Salésiens et laïcs : communion et partage dans l’esprit et
la mission de Don Bosco » – est le cœur du magistère salésien
post-conciliaire, notre réponse charismatique à l’« ecclé-
siologie de communion » de Vatican II. Ce Chapitre, s’ap-
puyant sur la tradition, recueille le meilleur de ce qui a été
produit et se projette vers l’avant pour offrir un nouveau style
de pensée et d’action apostoliques et communautaires. Les
deux principaux éléments de ce nouveau style sont les per-
sonnes engagées dans la mission (CEP) et le projet partagé
(PEPS). Le Cadre de Référence pour la Pastorale Salésienne
des Jeunes y consacre deux chapitres d’un grand intérêt : le
chapitre 5 sur la CEP et le chapitre 6 sur le PEPS. Avec le
chapitre 4 sur le Système Préventif comme expérience spi-
rituelle et éducative, ces chapitres forment l’épine dorsale de
notre charisme aujourd’hui.
Les racines du renouveau, qui se sont comme matérialisées
au CG24, sont déjà présentes chez Don Bosco qui a mis
en marche un vaste Mouvement de personnes avec la mis-
sion d’éduquer et d’évangéliser les jeunes. En même temps,
le Chapitre est aussi un nouveau point de départ et un point
de non-retour, le seul modèle opérationnel « praticable dans
les conditions actuelles » (CG24, 39). Malheureusement –
comme l’observe le Recteur Majeur, Père Ángel Fernández
Artime, dans la lettre de convocation du CG28 – la récep-
tion de ce Chapitre a été irrégulière dans la Congrégation,
avec des résistances significatives à assumer le modèle de
l’Église comme communion proposé par le Concile Vatican
II (ACG 427, pp. 24-32 dans l’édition en langue française).
166

17.8 Page 168

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7. La communauté éducative et pastorale
7.1.2 La nécessaire inculturation
du Système Préventif
Une même mission
réalisée dans des
contextes différents
116. Aujourd’hui, la compréhension et la mise en œuvre du
Système Préventif implique son inculturation. La Congré-
gation a pris progressivement conscience de la variété des
contextes où elle opère dans le monde, même si cette recon-
naissance ne s’est pas toujours immédiatement traduite dans
les modes de pensée et dans les déclarations qui en découlent.
Partons d’un très beau texte tiré des premiers paragraphes
du texte final du CG24.
La mission est unique, mais ses réalisations sont aussi
variées que les situations et les contextes historiques,
géographiques, religieux et culturels où vivent les jeunes.
Le Projet Éducatif et Pastoral Salésien (PEPS) est, sous
toutes les latitudes et dans toutes les cultures, la médiation
historique et le moyen d’action de la même mission. Le
projet n’est donc pas un fait technique, mais un cadre
culturel auquel il faut sans cesse se référer, et qui est exigé
par la nécessité d’inculturer le charisme. Il est élaboré et
réalisé dans chaque œuvre salésienne par une communauté
que nous appelons communauté éducative et pastorale
(CEP). Celle-ci est constituée par l’ensemble de ceux
(jeunes et adultes, parents et éducateurs, religieux et laïcs,
représentants d’autres institutions ecclésiales et civiles, et
même adeptes d’autres religions, hommes et femmes de
bonne volonté) qui travaillent ensemble pour l’éducation et
l’évangélisation des jeunes, spécialement des plus pauvres.
(CG24, 5)
Suscité dans l’Église pour le monde, le charisme salésien
doit s’incarner dans les diverses situations culturelles pour
mettre en œuvre ses potentialités de servir les jeunes et
les milieux populaires. Dans les diverses cultures qu’il
rencontre, il peut manifester sa vitalité et acquérir des
caractéristiques nouvelles et enrichissantes. (CG24, 6)
Le Cadre de Référence
sur l’inculturation du
Système Préventif
117. Cette fenêtre ouverte par le CG24 est reprise et confir-
mée dans son contenu de différentes manières par le CdR :
167

17.9 Page 169

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Partie III
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur et la mission
salésienne partagée
La mission salésienne est une : elle consiste à évangéliser et à
éduquer, bien convaincus que la vie en plénitude et le bon-
heur de l’être humain sont le dessein de Dieu pour tous, que
la vocation de chaque personne est d’aimer jusqu’au don de
soi (CdR 51-53 ; cf. Instrumentum Laboris du Synode 2018).
La mission peut s’incarner dans différentes cultures et tradi-
tions religieuses. En fait, le Système Préventif s’est déjà incar-
né en divers continents, dans des contextes multiculturels et
multireligieux (CdR 79).
La CEP est à la fois sujet et objet de notre engagement éducatif
et pastoral (CdR 108).
La CEP est plus une manière salésienne d’animer qu’une nou-
velle structure ou une simple façon d’organiser notre travail.
C’est reconnaître que l’éducation se réalise au sein d’une com-
munauté, dans un réseau de relations significatives (CdR 109).
La CEP est une communauté organisée en cercles concentriques
avec les jeunes au centre, et qui comprend la communauté
religieuse salésienne, les familles, les laïcs dans différents
rôles et les membres de la Famille Salésienne (CdR 110).
La CEP est une expérience d’Église. Le Système Préventif,
même appliqué par un individu, ne peut que se référer au
modèle éducatif de la CEP, et devient donc lui-même une
profonde expression de communion. Vécu autrement, il per-
drait son efficacité éducative (C 44-48 ; R5 ; CdR 108).
PEPS : outil concret pour
l’inculturation du
charisme salésien et de
la mission salésienne
118. Évidemment, la CEP est une expérience vivante de
l’Église dans un contexte particulier. C’est une communauté
ouverte à tous et qui collabore avec tous, avec l’Église locale
et avec toutes les forces du territoire qui travaillent pour le
bien des jeunes. Elle existe dans des contextes en majorité
chrétiens mais aussi post-chrétiens, multireligieux et mul-
168

17.10 Page 170

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7. La communauté éducative et pastorale
ticulturels. Dans certains endroits, elle comprend principa-
lement des collaborateurs laïcs chrétiens, et en d’autres, il y
a une présence significative de personnes appartenant à des
cultures et croyances différentes (CdR 113).
CG24, 184 dit :
Nous pouvons inviter des laïcs de diverses croyances
à collaborer avec nous dans le projet éducatif qui peut
s’appliquer à diverses situations et cultures : « L’aspect de la
transcendance religieuse, pilier de la méthode pédagogique
de Don Bosco, est applicable à toutes les cultures et peut
s’adapter avec fruit aux autres religions non chrétiennes. »
(Iuvenum Patris, 11) « C’est surtout là [en territoires de
première évangélisation] qu’il sera possible d’agir avec
efficacité, même avec des laïcs qui n’appartiennent pas à
l’Église catholique, à condition de savoir vivre pleinement
l’expérience de Don Bosco et d’en reproposer intégralement
le Système éducatif ainsi que l’esprit apostolique. (Message
de Jean-Paul II au CG24)
Dans chaque situation, donc, la CEP est une présence de
l’Église, une expérience de communion qui reflète cette
communauté d’amour qu’est la Très Sainte Trinité.
Le CG21 avait demandé de repenser et d’actualiser le Sys-
tème Préventif « avec ses artisans, ses contenus, sa fin, son
style, ses moyens dans les divers milieux où nous travail-
lons. » (CG21, 14) Il s’agit de quelque chose dont le Ma-
nuel du Directeur de 1986 s’était fait l’écho, dans son appel
à mener à bien la mission dans le Système Préventif « dans
une nouvelle compréhension et mis à jour » (MSD 109ss).
Le CG24 déclare, comme nous l’avons vu plus haut, que
le PEPS est la médiation historique et l’instrument pratique
pour l’inculturation et la contextualisation du charisme sa-
lésien et de la mission (CG24, 5). C’est vrai pour le PEPS
provincial, mais encore plus pour le PEPS local, car il est
élaboré dans chaque CEP particulière, en tenant compte de
la diversité de ses membres.
169

18 Pages 171-180

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18.1 Page 171

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Partie III
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur et la mission
salésienne partagée
L’inculturation et le
monde numérique
119. Une forme d’inculturation plus qu’urgente aujourd’hui
concerne la culture numérique, globale, omniprésente et
transversale.
Le CG27 appelle fortement à être proactif dans ce do-
maine.2 Cette même invitation a été réitérée par le Synode
sur « Les jeunes, la Foi et le Discernement Vocationnel ».3
Une réponse efficace exige un bon réseautage [travail en ré-
seau]. La CEP est certainement l’un des lieux où élaborer
des réponses éducatives et évangélisatrices significatives aux
défis posés par notre temps hyper-connecté, en valorisant
l’immense potentiel offert par le monde numérique.
La CEP elle-même peut trouver de l’aide dans un échange
actif et fructueux d’expériences au sein de la communauté pro-
vinciale, aux niveaux régional et interrégional, dans la Famille
Salésienne, avec différentes réalités ecclésiales et œcumé-
niques, et avec d’autres structures dédiées à l’éducation et au
bien-être authentique des jeunes. Don Bosco était un grand
maître dans l’art d’accueillir et d’utiliser toutes sortes d’éner-
gies positives pour « en sauver le plus possible ». Son exemple
nous pousse « à suivre le mouvement de l’histoire et à l’assu-
mer avec la créativité et l’équilibre du Fondateur » (C 19).
7.1.3 Le Conseil de la CEP et le Conseil de l’Œuvre
Là où il y a plusieurs CEP, 120. Dans les œuvres complexes qui comptent des domaines
les représentants des
Conseils des CEP font
d’activité différents (paroisse, école, internat universitaire,
partie du Conseil de
jeunes en difficulté), il est possible d’avoir différentes CEP.
l’Œuvre
S’il n’y a qu’une seule CEP, il n’y aura qu’un seul Conseil
de la CEP. S’il y a plusieurs CEP, chacune aura son propre
Conseil, et il y aura un Conseil de l’Œuvre qui sera composé
de représentants des Conseils des CEP.
Il est facile d’imaginer que le rôle du Directeur augmente en
170

18.2 Page 172

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7. La communauté éducative et pastorale
complexité proportionnellement à la complexité de l’Œuvre.
De plus, s’il y a des laïcs qui partagent notre mission à la tête
de différents secteurs, ce seront souvent des personnes d’une
grande compétence et d’un grand professionnalisme. Tout
en accordant à ces éléments l’importance qu’ils méritent, le
véritable partage des responsabilités est le résultat de nom-
breux autres facteurs, dont la personnalité du Directeur et
les modèles culturels dominants concernant l’autorité.
Il est évident qu’un effort sérieux de formation est nécessaire,
y compris la formation conjointe des Salésiens et des laïcs, afin
de réduire l’impact négatif possible des facteurs personnels et
culturels. Mais il est aussi utile, comme l’a judicieusement de-
mandé le CG24, de définir précisément la tâche spécifique du
Directeur salésien au sein du Conseil de la CEP et du Conseil
de l’Œuvre (CG24, 161). Cette clarification et cette définition
précise des rôles incombent au Provincial et à son Conseil, en
dialogue avec la communauté salésienne locale (CG24, 169).
• Le Directeur participe aux initiatives au niveau de la Province
pour la formation des Directeurs.
• Avec les Conseils de la maison et de la CEP, il étudie le Cadre
de Référence pour mieux comprendre la CEP et le PEPS
comme outils d’intégration et de contextualisation du Système
Préventif.
Quel que soit le contexte – chrétien, postchrétien ou multire-
ligieux – le Directeur avec son Conseil encourage la CEP, dans
un esprit d’ouverture, de dialogue et de créativité.
• Sensibiliser les membres de la CEP au fait qu’aujourd’hui l’in-
culturation implique d’apprendre à vivre dans le monde nu-
mérique, afin de pouvoir accompagner les jeunes, en utilisant
cette nouvelle approche de la vie comme un terrain fertile pour
l’évangélisation.
171

18.3 Page 173

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Partie III
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur et la mission
salésienne partagée
7.2 LA COMMUNAUTÉ RELIGIEUSE SALÉSIENNE
DANS LA CEP
7.2.1 Le noyau animateur
Le noyau animateur est
composé de personnes
qui partagent notre
spiritualité et notre
mission
121. L’article R 5 des Règlements Généraux requiert que la
communauté religieuse salésienne soit le noyau animateur de
la CEP. À cet égard, le CG25 souligne que « Le noyau anima-
teur de la CEP se compose toujours davantage aussi d’autres
sujets (jeunes, laïcs, membres de la Famille Salésienne, repré-
sentants de l’Église locale et du territoire), qui partagent notre
spiritualité et notre mission en s’engageant dans l’anima-
tion. » (CG25,70) Il poursuit en disant que la communauté
salésienne, bien que ne s’identifiant pas au noyau animateur,
est une partie significative du noyau animateur de la CEP, son
point de référence charismatique.4 Ce développement a été
préparé par l’élargissement du noyau animateur que le Père
Vecchi avait déjà présenté dans sa lettre de 1998 « Experts,
témoins et artisans de la communion. La communauté salé-
sienne-noyau animateur » (ACG 363).
Qu’entendons-nous par « noyau animateur » ? C’est un
groupe de personnes qui s’identifient avec la mission, le
Système éducatif et la spiritualité de Don Bosco, et qui
assument de façon solidaire la tâche d’inviter, de motiver,
et d’associer tous ceux qui s’intéressent à une œuvre, pour
former avec eux la communauté éducative et réaliser un
projet d’évangélisation et d’éducation des jeunes.5
Le Cadre de Référence indique clairement que tous les Salé-
siens et laïcs de la CEP – implicitement aussi les parents et
les jeunes – participent à son animation, mais que certains ont
la tâche spécifique d’encourager la contribution de tous, de
s’occuper de la qualité et de la coordination de l’animation, en
prêtant une attention particulière à l’identité salésienne et à
la qualité de l’éducation et de l’évangélisation. Ces personnes
forment le noyau animateur de la CEP (CdR 125).
172

18.4 Page 174

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7. La communauté éducative et pastorale
Le noyau animateur, un 122. Le noyau animateur – ou le Conseil de la CEP – est la
facteur clé qui détermine
le bon fonctionnement de
clé du bon fonctionnement de la CEP. Il est donc important
la CEP
de garantir la qualité spirituelle, la compétence éducative
et la passion pastorale de ce noyau. Tout changement dans
la qualité du noyau animateur détermine des changements
dans l’ensemble de la CEP, et par conséquent dans son im-
pact sur le territoire et sur l’Église locale.6
Même en cas de difficultés de toutes sortes, l’attention et
l’importance qu’il convient d’accorder à la qualité du Conseil
de la CEP peuvent être véritablement décisives pour le bon
fonctionnement de l’activité. Lorsqu’il n’est pas possible de
planifier avec l’ensemble de la CEP, cette planification peut se
faire au sein du noyau animateur ou même seulement avec ses
membres les plus disponibles. Si le PEPS ne peut pas être mis
en œuvre au niveau de l’œuvre dans son ensemble, on peut
toujours créer des processus d’apprentissage pour favoriser la
croissance de groupes plus restreints de personnes.7 Enfin, il
faut rappeler que la formation se fait aussi directement par
l’action : « … le premier et le meilleur moyen de se former et
de former au partage et à la coresponsabilité est le fonction-
nement correct de la CEP » (CG24, 43).
Bref, un noyau animateur stable et bien formé, capable de
penser, d’évaluer et de planifier avec un bon rythme de travail
et de réunions, est la clé du bon fonctionnement de la CEP.
7.2.2  Les différentes formes de relation entre la
communauté salésienne et l’œuvre
Diversité des situations
123. Nous sommes confrontés à une grande variété de si-
tuations concernant la relation entre la communauté salé-
sienne et l’oeuvre :
A. Œuvres confiées conjointement à la communauté sa-
lésienne et aux laïcs.
173

18.5 Page 175

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Partie III
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur et la mission
salésienne partagée
B. Œuvres confiées à des laïcs sous la direction de la Pro-
vince.8
Il est important de garder à l’esprit qu’il n’existe pas de troi-
sième modèle, celui formé « seulement par les Salésiens »,
qui était plutôt la seule possibilité avant Vatican II. 
A. Œuvres confiées conjointement à la
communauté salésienne et aux laïcs
Le rôle de la
communauté salésienne
dans le noyau animateur
124. Dans les œuvres confiées conjointement à la commu-
nauté religieuse salésienne et aux laïcs, la communauté est
une partie importante du noyau animateur de la CEP et sert
de modèle inspirant pour l’identité pastorale de ce noyau.
La communauté salésienne offre le témoignage de la vie
religieuse, préserve l’identité charismatique salésienne par
sa présence auprès des jeunes, favorise l’esprit de famille et
participe à l’élaboration du PEPS. Elle favorise la commu-
nion, la participation et la collaboration. Elle assume la res-
ponsabilité première de la formation spirituelle, salésienne
et vocationnelle (CG24, 159).
Un tel niveau de partage de l’esprit et de la mission de Don
Bosco avec les laïcs marque une nouvelle étape dans le dé-
veloppement de notre charisme. D’où la nécessité, pour la
communauté religieuse salésienne, de reconsidérer et d’as-
sumer pleinement son rôle, relativement nouveau, au sein de
la CEP. Dans les contextes où la CEP doit encore se déve-
lopper, la communauté salésienne est appelée à créer des
passages : de sa responsabilité exclusive des œuvres aux laïcs
comme collaborateurs, enfin au partage effectif des respon-
sabilités avec les laïcs qui partagent la mission salésienne, en
prenant à cœur leur formation pastorale et spirituelle (CdR
266-267). Il s’agit de passer radicalement d’une structure
d’autorité pyramidale à un style d’une plus grande partici-
pation où les relations et les processus personnels sont de la
174

18.6 Page 176

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7. La communauté éducative et pastorale
plus haute importance. En outre, l’autonomie du Conseil de
la CEP/Œuvre doit être garantie, conformément au prin-
cipe de subsidiarité et de décentralisation tel qu’il est expri-
mé dans C 124.
L’autorité de tout type et niveau de décentralisation laisse à
l’initiative des organes inférieurs et des individus ce qui peut
être décidé et mis en œuvre par eux en fonction de leurs
compétences respectives. Cela valorise ainsi davantage
les personnes et les communautés, et cela permet un
engagement plus réel. Le principe de subsidiarité comporte
une décentralisation qui, tout en préservant l’unité, reconnaît
une autonomie appropriée et une répartition équitable des
pouvoirs entre les différents organes directeurs.9
La Province définit la
125. La forme concrète de la relation entre la communauté
teneur de la relation entre
la communauté
salésienne et l’œuvre, ou les secteurs de celle-ci, ne peut se
salésienne et la CEP
réduire à un modèle unique (CG26, 120). Dans certains
cas, le Cadre de Référence recommande que l’identité salé-
sienne et la coordination du travail relèvent de la respon-
sabilité de la Province, tandis que la communauté locale,
souvent en nombre réduit de personnes, peut confier aux
confrères salésiens l’animation pastorale, la formation et
l’accompagnement du personnel, selon les critères propo-
sés par le CG24, 164, en collaboration, quand c’est pos-
sible, avec les membres de la Famille Salésienne (CdR
271). Dans tous les cas, la relation précise entre la com-
munauté salésienne et l’œuvre, ainsi que la manière dont
s’exerce l’autorité du Directeur, doivent être codifiées dans
le PEPS provincial et local.
Ainsi, chaque Province définit et conçoit des voies qui favo-
risent la meilleure collaboration possible entre les commu-
nautés salésiennes et les CEP, en contextualisant les orien-
tations en fonction des différents contextes sociaux et des
particularités de chaque contexte et activité. Des orienta-
tions claires doivent être données pour régir les rapports
entre le Conseil local et le Conseil de la CEP, entre Direc-
175

18.7 Page 177

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Partie III
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur et la mission
salésienne partagée
teurs de communautés salésiennes et Directeurs d’œuvres,
Directeurs scolaires [en France : « chefs d’établissements »],
chefs de secteur et autres personnes occupant des postes
clés ; entre délégués provinciaux et animateurs locaux.
Au cours de la visite provinciale, un protocole d’accord spéci-
fique peut être établi afin d’encourager la meilleure coopéra-
tion possible tout en respectant pleinement l’autonomie des
différentes personnes et instances impliquées dans l’activité. 
• La communauté salésienne se prépare à son rôle dans le
noyau animateur de la CEP en étudiant, réfléchissant et assi-
milant les documents et orientations pertinents de la Congré-
gation (y compris CG24 et CdR, mais aussi le PEPS provincial
et local).
• Le Directeur et le Conseil local collaborent avec le Provincial et
son Conseil à l’élaboration du modèle local d’animation et de
gouvernement, en indiquant les critères de composition du
conseil de la CEP / Œuvre et en définissant les compétences de
chaque organisme et de la communauté salésienne dans
l’œuvre.
• Le Directeur encourage ses confrères à accompagner les pro-
cessus éducatifs, pastoraux et formatifs de la CEP.
• Le Provincial et son Conseil accompagnent les Directeurs
et les soutiennent sur la base de la relation spécifique de chaque
communauté salésienne avec la CEP.
• Les Délégués provinciaux pour la Pastorale des Jeunes et
pour la Formation, avec leurs Commissions provinciales res-
pectives, en contact avec les différentes communautés éduca-
tives et pastorales, préparent des modules appropriés de forma-
tion pour les Directeurs, et pour les Salésiens et les laïcs
ensemble.
176

18.8 Page 178

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7. La communauté éducative et pastorale
B. Œuvres confiées à des laïcs sous la direction
de la Province
Le noyau animateur est
entièrement composé de
laïcs
126. Le CG26 parle d’« activités et d’œuvres entièrement
confiées par les Salésiens aux laïcs, ou fondées par les laïcs,
et reconnues dans le projet provincial, selon les critères in-
diqués aux numéros 180-182 du CG24 ». Les deux condi-
tions essentielles ici sont : (1) les critères d’identité, de
communion et de signification de l’activité salésienne ; (2)
l’accompagnement du Provincial et de son Conseil (CdR
271). L’œuvre n’a aucune référence directe à une commu-
nauté salésienne locale et le noyau animateur est entière-
ment composé de laïcs. « Aux laïcs qui travaillent dans une
œuvre salésienne sans la présence d’une communauté re-
ligieuse, on doit assurer, avec les moyens qui conviennent,
que leur participation soit effective et leur responsabilité
réelle dans l’organisation, la gestion et aussi dans les tâches
propres du noyau animateur. » (CdR 118)
Dans ce cas aussi, il revient au Provincial et à son Conseil
de définir le modèle local d’animation et de gouvernement
pour l’œuvre, de l’animer et de la gouverner comme une
œuvre où se trouve présente une communauté salésienne,
avec l’aide d’un confrère nommé spécialement à cet effet,
et à travers la visite canonique annuelle (voir CdR 271-272
pour les détails).
• La mise en place du Conseil de la CEP et l’élaboration du
PEPS sont soigneusement suivies et accompagnées par le Pro-
vincial ou par un confrère désigné, avec l’aide des Délégués
provinciaux pour la Pastorale des Jeunes et pour la Formation.
• Le PEPS indique comment le Directeur laïc, le Délégué pro-
vincial, le Conseil de la CEP et le Conseil Provincial vont in-
teragir.
La formation à l’identité salésienne des membres de la CEP
à différents niveaux fera partie des processus définis dans le
177

18.9 Page 179

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Partie III
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur et la mission
salésienne partagée
PEPS et sera suivie de près par le Délégué du Provincial pour
cette œuvre.
7.3 LA COMMUNAUTÉ SALÉSIENNE : POINT DE
RÉFÉRENCE CHARISMATIQUE DE LA CEP
La communauté
religieuse salésienne
comme point de
référence charismatique
127. Nous avons dit que la communauté religieuse salé-
sienne, là où elle est présente, partage toujours la responsa-
bilité d’une œuvre avec les membres laïcs du noyau anima-
teur. Mais, pourrait-on se demander, quels sont la place et
le rôle de la communauté salésienne dans une telle situa-
tion ? Quelle spécificité une communauté de religieux est-
elle appelée à apporter aujourd’hui aux laïcs qui partagent
avec eux la passion pour l’éducation et la mission aposto-
lique ? Quelle est la compétence professionnelle dont les
Salésiens d’aujourd’hui doivent être des experts d’une ma-
nière bien définie et bien caractérstique ? Le CG25 nous
donne une réponse très claire, comme l’indique le Cadre de
Référence :
Il convient de souligner que la communauté religieuse
salésienne (cf. C 38, 47 ; R 5), son patrimoine spirituel,
sa méthode pédagogique, ses relations fraternelles et de
coresponsabilité dans la mission, sont un témoignage de
référence pour l’identité pastorale du noyau animateur :
« elle y sert de référence charismatique dont tous
s’inspirent. » (CG25, 70).10
Le Directeur, gardien de
l’identité charismatique
128. Au sein de la communauté religieuse, le Directeur est
« le premier responsable (…) des activités apostoliques » (C
176) et guide « le discernement pastoral de la communauté,
pour qu’elle avance, unie et fidèle, dans la réalisation du projet
apostolique » (C 44). Le CG24 continue à le considérer, avec
le Provincial, comme figure clé dans le partage de l’esprit et de
la mission de Don Bosco avec les laïcs.11 « Le Directeur SDB,
comme premier responsable de la CEP, anime les animateurs
et est au service de l’unité globale de l’œuvre » (CdR 267). Le
178

18.10 Page 180

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7. La communauté éducative et pastorale
Directeur a donc la responsabilité particulière d’être le gar-
dien de l’identité charismatique de la CEP.
Promoteur d’un nouveau
style d’autorité
129. Le Directeur est conscient d’être « le premier respon-
sable des activités apostoliques et de l’administration des
biens de la communauté salésienne », ainsi que de la CEP :
« c’est à lui, toujours en dialogue avec son Conseil, que re-
viendra, après une patiente recherche, la parole définitive »
(CG24,172). Cependant, il sait aussi qu’il est un promoteur
du nouveau style d’autorité bien synthétisé dans les quatre
expressions mentionnées en CG24, 107-148 : « élargir la
participation, promouvoir la coresponsabilité, valoriser la com-
munication, qualifier la formation ».
Animation d’animateurs :
trait typique de la
vocation salésienne
130. Le CG24 a déclaré que chaque Salésien est animateur
(CG24, 159). « Ainsi, être animateurs du Mouvement des
personnes engagées dans l’esprit et la mission de Don Bos-
co, dit le Père Vecchi, n’est pas une fonction supplémentaire
pour l’occasion : c’est un trait vocationnel qui appartient à
l’identité de la personne consacrée salésienne, individuelle
et communautaire, une partie non secondaire de sa pratique
pastorale. » (ACG 363, p. 22) Pour la communauté salé-
sienne, le premier objectif de ses activités est donc la CEP,
et le premier service est l’animation spirituelle et salésienne.
« Nous ne sommes pas seulement appelés à dynamiser un
groupe d’éducateurs ou de collaborateurs par des méthodes
appropriées ; nous sommes appelés à susciter “ une expé-
rience d’Église ”, à prolonger et à donner corps à une réalité
vocationnelle. Il ne s’agit pas seulement de mieux utiliser les
ressources disponibles, par exemple les laïcs, mais aussi de
communiquer la foi et l’esprit salésien. Animer devient ainsi
une partie non secondaire de notre mission et de la manière ori-
ginale de vivre notre communion. » (ACG 363, p. 21)
179

19 Pages 181-190

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19.1 Page 181

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Partie III
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur et la mission
salésienne partagée
Professionnels de
l’évangélisation
Sainteté partagée
Pédagogie de la prière
7.3.1 Animation spirituelle
131. En tant que personnes consacrées, nous sommes ap-
pelés à être des animateurs spirituels, ou même des profes-
sionnels de l’évangélisation dans un contexte éducatif. Notre
animation n’est pas seulement culturelle ou sociale, elle ne
concerne pas seulement le sport et les jeux ; c’est une ani-
mation selon l’Esprit du Seigneur. « Notre science la plus
éminente est donc de connaître Jésus Christ, et notre joie la
plus profonde est de révéler à tous les insondables richesses
de son mystère. » (C 34)
Ici le terme « spirituel » ne doit pas être compris dans un
sens restrictif : il s’agit de la perspective qui fait saisir tous
les autres aspects de l’animation dans l’unité. L’animation
spirituelle concerne, en fait, la qualité pastorale de notre tra-
vail. C’est ce qui favorise la compénétration de l’éducation et
de l’évangélisation.
Nous ne pouvons pas être des animateurs spirituels si nous
ne vivons pas notre spiritualité avec conviction et ne l’ex-
primons pas avec une spontanéité joyeuse. La foi ne peut
être communiquée si elle n’est pas vécue comme la grande
ressource de sa propre existence. « Le renouveau spirituel et
le renouveau pastoral se compénètrent et dépendent l’un de
l’autre. » (CG23, 217)
132. « Le but de la formation, des laïcs et avec les laïcs,
est une sainteté partagée » (ACG 363, p.26) « Au Val-
docco, nous rappelle le CG24, se respirait un climat par-
ticulier : la sainteté se bâtissait ensemble, se partageait,
se communiquait l’un à l’autre, si bien qu’il n’est pas pos-
sible d’expliquer la sainteté des uns sans celle des autres. »
(CG24, 104)
133. La capacité d’animation spirituelle présuppose l’expé-
180

19.2 Page 182

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7. La communauté éducative et pastorale
Accompagnement
spirituel
rience de la prière. La prière nous renouvelle dans le désir de
rester avec le Christ et dynamise les motivations de la mission.
Une bonne vie de prière permet à la communauté de « mettre
en œuvre une pédagogie de la prière qui conduise à une rela-
tion personnelle avec le Seigneur ». Il s’agit d’aller au-delà de
l’offre d’expériences occasionnelles pour devenir « éducateurs
et maîtres de spiritualité... compagnons et témoins autorisés,
conseillers, guides sur le chemin de la spiritualité. » (ACG
363, p. 26)
C’est ce que l’Église attend des personnes consacrées. « Au-
jourd’hui plus que jamais, il est indispensable que les per-
sonnes consacrées renouvellent leur engagement dans la
sainteté pour aider et soutenir en tout chrétien la recherche de la
perfection. (…) Les personnes consacrées, dans la mesure où
elles approfondissent leur amitié avec Dieu, se disposent à
aider leurs frères et sœurs grâce à de bonnes initiatives
d’ordre spirituel » (VC 39).
Dans les contextes chrétiens, le Directeur et la communau-
té accorderont une grande importance à ce qui est fonda-
mental : l’expérience de la foi, le projet personnel de vie, les
motivations vocationnelles, la charité pastorale et l’engage-
ment apostolique, le sens de l’Église et la fidélité au Pape,
l’ouverture ecclésiale à la mission, la vie sacramentelle, la
croissance dans la vie de prière, la présence de Marie dans
l’Église et dans la vocation salésienne… Ils considéreront
la participation des jeunes et de nos collaborateurs à notre
prière communautaire comme une manière significative de
leur permettre de faire l’expérience de la prière.
134. Le Directeur et la communauté salésienne veilleront
particulièrement à l’accompagnement spirituel. À la lumière
de notre tradition et sous l’impulsion de l’invitation du Sy-
node sur « Les Jeunes, la Foi et le Discernement Vocationnel »,
ils favorisent la complémentarité vitale de l’accompagne-
181

19.3 Page 183

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Partie III
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur et la mission
salésienne partagée
ment communautaire et personnel. Ils se rendent volontiers
disponibles pour ce service, en s’engageant à une formation
adéquate pour eux-mêmes et pour les laïcs dans ce do-
maine.12 Christus Vivit consacre son chapitre 8 à la vocation
et le chapitre 9 au discernement, avec de précieuses indica-
tions pour ceux qui exercent le service de l’accompagnement
des jeunes (cf. CV 242-247)
Dans des contextes non
chrétiens ou post-
chrétiens
135. Dans des contextes majoritairement non-chrétiens
ou post-chrétiens, l’animation spirituelle de la CEP exige
une créativité et une audace particulières (parresia). C’est
l’un des domaines où l’inculturation est le plus nécessaire.
Comme l’indique le CG24, le Système Préventif est ici à
la fois un critère de référence et un point de départ sur le-
quel construire : « Avec ceux qui n’acceptent pas Dieu, nous
pouvons faire du chemin ensemble, en nous basant sur les
valeurs humaines et laïques qui se trouvent dans le Système
Préventif. Avec ceux qui acceptent Dieu ou le Transcendant,
nous pouvons aller plus loin et même favoriser l’accueil des
valeurs religieuses. Et avec ceux qui partagent avec nous la
foi au Christ, mais pas en l’Église, nous pouvons cheminer
davantage sur la route de l’Évangile. » (CG24, 185) Valeurs
humaines, valeurs religieuses, valeurs de l’Évangile : ce sont
les bases d’un ministère « inculturé » et contextualisé d’ani-
mation spirituelle et pastorale par le Directeur et par la CEP.
Ce qui est important, comme déjà dit, c’est que les chré-
tiens de la CEP soient fidèles à leur vocation et à la mis-
sion évangélisatrice de l’Église, selon le charisme salésien
(CG24, 183-185).
Le Directeur : animateur
d’animateurs
136. Le Directeur, animateur d’animateurs, trouve son ins-
piration dans sa relation avec le Christ pour s’exprimer en
toutes choses et en tous lieux. Il anime les autres d’une ma-
nière simple et humble. Il est conscient que c’est le Christ
lui-même qui lui confie des confrères, des collaborateurs et
182

19.4 Page 184

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7. La communauté éducative et pastorale
Centralité de la
communion
des jeunes. Il exerce son ministère avec une conscience claire
de sa propre fragilité et de ses limites, et avec une grande
confiance dans l’amour de Jésus qui le précède, l’enveloppe
et le soutient. Il est surtout un homme de discernement. Ce
don, si central dans le Magistère du Pape François, est plus
nécessaire que jamais aujourd’hui, alors que nous sommes
confrontés à une variété de situations et de personnes, cha-
cune avec son histoire unique et ses besoins particuliers.
Dans l’animation de la CEP, la capacité d’établir un bon
discernement est probablement la qualité la plus importante
pour le Directeur.
7.3.2 Prophétie de la fraternité.
137. Dans une culture de narcissisme mondialisé, où le dy-
namisme dominant est la compétition plutôt que la com-
munion, la fraternité vécue avec générosité devient vérita-
blement « prophétie ». « Une œuvre éducative et pastorale
animée par un groupe de Salésiens et de laïcs qui travaillent
réellement en communion, partage et coresponsabilité est
une prophétie de fraternité en acte, un signe lumineux
d’une ecclésiologie de communion en cours de réalisation
et un signal éducatif lumineux pour tous les destinataires
de l’œuvre : enfants, adolescents, jeunes, familles, Église
locale. »13 « La communion s’ouvre à la mission, elle se fait
elle-même mission » (VC 46).
Une contribution décisive à la communion vient du témoi-
gnage de la communauté salésienne et de son premier ani-
mateur et guide, qui est un homme de communion et qui
croit profondément au caractère central de cette valeur. Une
communauté religieuse est confessio Trinitatis [louange à la
Trinité] et signum fraternitatis [signe de fraternité] : elle est
un signe de communion dans l’Église. En vertu de notre
appel, nous sommes des personnes qui créent et font croître
la communion au sein de la CEP.
183

19.5 Page 185

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Partie III
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur et la mission
salésienne partagée
Le Directeur, donc, avec l’aide de sa communauté, promeut
l’unité et l’esprit de famille au sein de la CEP et parmi tous
ceux qui contribuent au bien des jeunes. Il résiste à la tenta-
tion de créer de petits groupes au sein de la CEP entre ceux
qui pensent comme lui ou qui ont quelque affinité avec lui.
Il veille à l’unité autour d’un projet commun, à la coordina-
tion entre les différents secteurs de l’œuvre, aux bonnes rela-
tions, à l’unité dans la diversité et à l’implication de la Fa-
mille Salésienne.
Le regard tourné vers Marie, icône de l’Église-communion,
il devient un expert en communion, capable non seulement
d’intégrer la diversité mais aussi de « célébrer » les diffé-
rences.
• La communauté salésienne, guidée par le Directeur, évalue
périodiquement la qualité de sa présence animatrice dans
la CEP.
• Le Directeur donne vie à une pédagogie de la prière, encou-
rageant aussi la participation de jeunes et de laïcs à des temps
de prière communautaire.
• Il veille particulièrement à l’accompagnement spirituel com-
munautaire et personnel, en préparant aussi bien les Salésiens
que les laïcs à ce service.
• Il promeut un style familier de relations au sein de la CEP et
évalue périodiquement la qualité de la « prophétie de la fraterni-
té » que la CEP vit et transmet.
• Attentif à la qualité pastorale de la vie de la CEP, il assure la
formation de ses membres, notamment à l’aide du Cadre de
Référence.
• Le Directeur est très attentif à sa formation personnelle dans
le nouveau style d’autorité qui s’impose aujourd’hui ; et il saisit
toutes les occasions dans ce domaine, qu’elles soient offertes
par la Province ou par d’autres.
184

19.6 Page 186

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7. La communauté éducative et pastorale
La mentalité de projet
Le PEPS local
La responsabilité du
Directeur et de son
Conseil
7.4 LA COMMUNAUTÉ SALÉSIENNE ET LE PEPS
138. La formulation d’un plan éducatif et pastoral fait partie
du « modèle » pastoral qui a été élaboré pour mettre en œuvre
les indications du CG23 et du CG24.14 Cela se fait à l’échelle
de la Province et de la communauté locale. « Comme la com-
munauté provinciale, la communauté locale est aussi appelée
à vivre et à agir avec une claire mentalité de projet : une men-
talité qui porte à identifier les champs d’attention prioritaires
et à accomplir les choix fondamentaux qui doivent guider la
vie des personnes et le déroulement de l’action dans les diffé-
rents secteurs de l’œuvre. » (CdR p. 260)
139. La mentalité de projet se concrétise dans le PEPS for-
mulé au sein et par une communauté éducative et pastorale.
Notre travail pastoral trouve son principal point de réfé-
rence dans le PEPS local. « Le PEPS indique les lignes pour
le développement de la pastorale des jeunes dans tous les sec-
teurs et les domaines de l’œuvre. Le PEPS veille à l’intégrité
et à l’articulation des quatre dimensions qui configurent la
proposition éducative et pastorale salésienne. » (CdR 260)
L’objectif principal du PEPS est de guider les communau-
tés locales à travailler avec une mentalité commune et des
critères clairs et objectifs, et de rendre possible la gestion
partagée des processus pastoraux (CdR 137). Une descrip-
tion complète se trouve au chapitre 6 du Cadre de Référence.
140. Selon le Cadre de Référence, là où une communauté
salésienne est impliquée dans la gestion d’une œuvre avec
les laïcs, « Le Directeur et son Conseil sont les premiers
responsables du gouvernement et de l’animation pastorale de
l’œuvre. La responsabilité fondamentale de coordination et
d’organisation de la pastorale des jeunes leur appartient. Ils
favorisent les processus d’implication des personnes, déter-
minent les priorités, attribuent les ressources et activent la
réflexion. » (CdR 260) Le partage effectif de la responsabi-
185

19.7 Page 187

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Partie III
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur et la mission
salésienne partagée
lité est régi par les principes de subsidiarité et de décentra-
lisation qui ont déjà été examinés au point 7.2.2 et qui sont
intégrés dans le modèle de gouvernement local défini par la
Province et codifié dans le PEPS local.
Garantir l’exhaustivité de 141. Le Directeur et son Conseil veillent à ce que les dif-
la Pastorale Salésienne
des Jeunes
férentes dimensions de la Pastorale Salésienne des Jeunes
soient présentes dans le PEPS :
• La dimension d’éducation à la foi : à partir du point où en
sont les jeunes, nous les accompagnons jusqu’à la plénitude
de vie et d’amour, que nous croyons fermement trouver en
Jésus Christ.
• La dimension éducative et culturelle qui encourage le déve-
loppement de toutes les ressources humaines des jeunes en
les aidant à s’ouvrir au sens de la vie.
• La dimension de l’expérience de groupe et de la vie sociale qui
aide les jeunes à découvrir et à valoriser la communion dont
l’Église est signe et sacrement.
• La dimension vocationnelle qui signifie accompagner chaque
jeune à découvrir son projet de vie pour contribuer à trans-
former le monde et à le rendre toujours plus juste et plus
beau, selon le projet de Dieu.
En outre, comme indiqué dans le Cadre de Référence (CdR
155-165), le Directeur suit attentivement certains domaines
éducatifs et pastoraux qui concernent tous les secteurs :
Animation des vocations apostoliques, en assurant l’accompa-
gnement des « jeunes qui manifestent des signes de voca-
tion laïque, religieuse ou sacerdotale » dans l’Église (R 9).
186

19.8 Page 188

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7. La communauté éducative et pastorale
Animation missionnaire, comme expression mûre de l’engage-
ment généreux de chaque chrétien et de chaque communauté.15
Communication sociale qui, pour nous, n’est pas seulement
un moyen éducatif mais aussi un champ ouvert de travail
salésien qui est une des priorités apostoliques de notre mis-
sion (C 43).16 Le Directeur sera particulièrement attentif
et sensible au monde numérique, car c’est un élément très
important de l’identité des jeunes d’aujourd’hui et de leur
mode de vie, avec un impact anthropologique et culturel ex-
trêmement profond, et le grand potentiel qui en découle,
pour le meilleur et pour le pire.
Renforcer la mentalité de
projet
142. Surtout dans des contextes où la mentalité de projet
n’est pas encore bien affirmée, le Directeur s’assure tout
d’abord que la CEP soit convaincue de la nécessité d’un bon
projet. Quelques points utiles à cet égard :
• Le PEPS est une manière d’appliquer le Système Préven-
tif dans tous les contextes, y compris ceux qui sont multicul-
turels et multireligieux, ou même post-religieux.
• Un plan nous permet de définir ce que nous visons dans
notre travail éducatif et pastoral, assure la continuité et nous
libère du danger de l’improvisation facile. Il devient possible
de mieux collaborer dans le cadre d’objectifs communs. Le
sentiment d’appartenance grandit et des principes com-
muns sont partagés pour évaluer les activités et les événe-
ments (MSD 111-112).
• Les choix et la planification se basent sur les expériences et
les besoins réels des jeunes (C 41, 7 ; R 1, 4), avec un discer-
nement attentif des signes des temps et une ouverture à
toutes valeurs positives (C 57, 17).
• Face aux défis que lancent certaines situations, la créativité
187

19.9 Page 189

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Partie III
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur et la mission
salésienne partagée
Défis et difficultés
a toute sa place : une créativité qui est le fruit de la charité
pastorale et de la sensibilité pastorale mûrie avec l’expé-
rience (C 7, 10, 18, 19, 40, 41).
• Le PEPS est aussi une manière de garantir la continui-
té en des moments comme le changement de Directeurs
et d’autres personnes occupant des postes clés. La Pro-
vince élaborera également des procédures de « passage de
consignes » pour faciliter la transition.
143. Certains défis et difficultés dans l’élaboration du PEPS
découlent de facteurs internes tels que l’expansion mondiale
de la Congrégation dans différents contextes culturels, his-
toriques et géographiques ; les différents types de présences
et les différents types de relations entre la communauté reli-
gieuse et les œuvres ; le nouveau rôle que les Salésiens sont
appelés à jouer dans la CEP ; la distance qui nous éloigne de
plus en plus de nos origines en termes de temps, de cultures
et aussi sur le plan linguistique.
D’autres défis découlent de facteurs externes tels que la si-
tuation toujours nouvelle des jeunes ; l’existence d’une plu-
ralité d’« agences » à fort impact éducatif, y compris les
médias et le monde numérique ; les valeurs du pluralisme,
de la liberté et de la participation ; la pluralité des cultures
et des religions, avec, simultanément, une indifférence
croissante pour la religion.
Le Directeur est conscient du fait que notre vocation
même exige que nous vivions dans une attitude d’ouver-
ture, en dialogue avec la réalité, riches de cette sensibili-
té créative et pratique qui fait partie du fait même d’être
éducateur et communicateur. Il promeut cette attitude en
lui-même et aussi chez ses confrères et dans la CEP. Il
s’agit de la capacité d’apprendre à partir des expériences,
à la lumière de la personne de Jésus et de son Évangile,
188

19.10 Page 190

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7. La communauté éducative et pastorale
expériences vécues selon l’esprit de Don Bosco (C 98) ;
de la capacité de discernement ; de la capacité d’écouter la
voix de l’Esprit dans les événements du quotidien et dans
la réalité qui nous entoure (C 119).
Lignes directrices pour
l’élaboration du PEPS
144. Des suggestions pour l’élaboration et l’évaluation du
PEPS local dans chacun des secteurs de l’œuvre peuvent
être trouvées dans le Cadre de Référence de la Pastorale
Salésienne des Jeunes. Elles peuvent également servir de
lignes directrices pour le Directeur et le Conseil de la CEP
/ Œuvre, afin d’assurer constamment la bonne qualité édu-
cative et pastorale du service rendu.
La présence du Directeur
salésien dans l’œuvre
145. Chaque œuvre et présence salésienne a sa propre or-
ganisation, basée sur les indications du PEPS. Idéalement,
le Directeur salésien est présent dans tous les domaines et
secteurs de la maison, avec des compétences spécifiques
(CG24, 172) ; mais, surtout dans les œuvres très complexes,
il doit savoir déléguer le plus possible. Il participe de droit
aux Conseils des CEP lorsqu’ils sont multiples et préside le
Conseil de la CEP / Conseil de l’œuvre, comme requis par
les différentes situations.
Le coordinateur de la
pastorale des jeunes
146. Suivant les orientations et les pratiques de la Province,
surtout lorsque les œuvres sont complexes, le Directeur
pourvoit à la nomination d’un coordinateur local de la pas-
torale des jeunes, Salésien ou laïc, aidé d’une équipe de Sa-
lésiens et de laïcs (CdR, 268-269).
Le coordinateur local, avec son équipe, planifie, organise et
coordonne l’activité pastorale de l’œuvre, selon les objectifs
établis par le PEPS local, les directives et critères du Conseil
de la CEP / Œuvre, toujours en contact étroit avec le Direc-
teur (CdR 269-270).
189

20 Pages 191-200

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20.1 Page 191

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Partie III
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur et la mission
salésienne partagée
• Le Directeur et son Conseil participent activement à l’éla-
boration du PEPS local, sensibles à la diversité culturelle et
religieuse et dans un esprit de dialogue basé sur le Système
Préventif et dans ses paramètres caractéristiques.
• Le Directeur (ou son Délégué) participe à la gestion de
chaque domaine éducatif et pastoral et préside le Conseil de
la CEP/Œuvre.
• Le Directeur et le Conseil de la CEP accompagnent l’élabora-
tion du PEPS de chaque secteur à la lumière du PEPS local ;
ils évaluent également chaque année les rapports/vérifications
des secteurs, se préparant ainsi à la mise à jour du PEPS local.
• Les nouveaux Directeurs veilleront à promouvoir la continuité
du PEPS et à respecter les processus de planification qui ont
déjà eu lieu.
• Le Directeur a le devoir de suivre la mise en œuvre du modèle
d’animation et de gouvernement établi par la Province, et d’as-
surer la présence de Salésiens et de laïcs formés à l’esprit salé-
sien.
• Il garantit l’identité salésienne du PEPS, en en guidant l’éla-
boration, en y intégrant des éléments de l’esprit salésien dans la
formation et les activités qui sont réalisées.
• Il promeut des processus conjoints de formation pour Salé-
siens et laïcs ensemble, en particulier dans le domaine des
compétences éducatives et pastorales propres au charisme sa-
lésien.
• Il fait des propositions pour l’assimilation et l’application du
Cadre de Référence.
• Il veille à ce que l’intégralité et l’organicité de la Pastorale
Salésienne des Jeunes soient préservées dans toutes les acti-
vités de l’œuvre.
• Conformément aux dispositions de la Province, il nomme le
coordinateur local de la pastorale des jeunes et l’équipe de
Salésiens et de laïcs avec qui il travaillera (CdR 269-270).
190

20.2 Page 192

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7. La communauté éducative et pastorale
• Il suit les critères établis pour la sélection et la formation
des laïcs, en impliquant le Conseil de la CEP / Œuvre.
• Il garantit la connaissance et la mise en œuvre des lignes di-
rectrices pour la protection et la sauvegarde des mineurs et
de la législation actuelle en matière de « vie privée ».
191

20.3 Page 193

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Partie III
Animation et gouvernance de la communauté

20.4 Page 194

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8. UNE COMMUNAUTÉ OUVERTE
Ouverte à la Province, à
la Congrégation, à la
Famille Salésienne, à
l’Église, au monde
147. Les Constitutions définissent la communauté salé-
sienne locale comme « partie vivante de la communauté
provinciale » (C 58), de la Congrégation et de la Famille
Salésienne. Elle « travaille en communion avec l’Église par-
ticulière » et « est ouverte aux valeurs du monde et attentive
au contexte culturel dans lequel se déploie son activité apos-
tolique. Solidaire du groupe humain où elle vit, elle entre-
tient de bonnes relations avec tous. » (C 57)
L’activité pastorale de la communauté peut être considérée à
différents niveaux :
• C’est une activité réalisée au sein de la CEP, avec la pré-
sence de Salésiens et de collaborateurs laïcs, surtout ceux
qui appartiennent à la Famille Salésienne ;
• C’est une activité de l’Église, à la fois dans le sens où la
CEP incarne l’Église et l’implique dans un environnement
culturel donné, et dans le sens où elle collabore avec divers
organismes et groupes de l’Église locale ;
• C’est une activité au sein du milieu social, en fonction du
territoire où l’on vit.
La communauté locale vit et travaille donc en coresponsa-
bilité, faisant partie d’une communion encore plus large : au
sein de la Congrégation, avec la Province et avec le Recteur
Majeur et son Conseil ; avec la Famille Salésienne et les
Groupes qui la composent ; avec l’Église au niveau universel
et local ; et enfin avec tous ceux qui travaillent, même par-
tiellement, pour atteindre les mêmes fins. 
193

20.5 Page 195

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Partie III
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur et la mission
salésienne partagée
Être Salésien, c’est
appartenir à la
Congrégation
8.1 LA COMMUNAUTÉ PROVINCIALE
ET LA COMMUNAUTÉ MONDIALE
148. « Comme l’Église universelle dont l’unité s’articule au
pluralisme des Églises particulières et des groupes de base,
ainsi la Congrégation Salésienne s’articule en communautés
provinciales, et celles-ci en communautés locales qui sont
le lieu et le mode concrets où se réalise la vocation salé-
sienne. » (CGS, 506)
La communauté locale n’est pas une île, c’est une partie vi-
vante de la communauté provinciale, unie par la commu-
nion fraternelle et la mission commune. Dans la commu-
nauté locale et provinciale, chaque confrère vit son
appartenance à toute la Congrégation dans laquelle il a été
incardiné le jour de sa profession religieuse (cf. C 59).
La vocation salésienne a une dimension universelle. Deve-
nir Salésien signifie entrer dans une grande communauté
que le Fondateur lui-même a pressentie et vue comme étant
sans frontières. Cette extension mondiale est une des carac-
téristiques les plus importantes et les plus évangéliques de
l’esprit salésien.
Vivre cette ouverture au niveau mondial signifie accueillir
consciemment des responsabilités spécifiques : celles qui
découlent précisément de « la communion d’esprit, de té-
moignage et de service » que la Congrégation « vit dans
l’Église universelle » (cf. C 59).
Tout ce qui favorise la transmission des valeurs, du Centre
aux Provinces et aux communautés individuelles et vice ver-
sa, enrichit aussi notre communion, l’expérience de notre
vocation et l’efficacité de notre mission. On peut penser
aux tâches d’animation et de gouvernance assignées par les
Constitutions au Recteur Majeur, aux Provinciaux et à leurs
194

20.6 Page 196

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8. Une communauté ouverte
Conseils, aux différents organismes de coordination à ca-
ractère pastoral ou technique, ainsi qu’à la communication
au sein de la Congrégation (Constitutions, Actes des Cha-
pitres Généraux, communications du Recteur Majeur et de
ses Conseillers, les différents médias et agences de commu-
nication interne).
  
• Le Directeur facilite la communication et la circulation
constante d’informations entre les niveaux local, provincial et
mondial.
• Il encourage une adhésion sincère aux plans de la Province
et la disponibilité personnelle à leur égard.
Il favorise la solidarité avec la communauté provinciale
(R 58, 197).
8.2 LA FAMILLE SALÉSIENNE
Les Salésiens ont besoin
de la Famille Salésienne
149. Idéalement, la CEP devrait aussi impliquer, dans la
mesure du possible, les différents Groupes et membres de
la Famille Salésienne. Mais il est aussi vrai qu’il est évident
que nous ne pouvons pas limiter la présence et l’action de
la Famille Salésienne à son implication dans la CEP d’une
œuvre salésienne. C’est pourquoi il est important de consa-
crer un espace à la réflexion sur la relation entre le Directeur,
la communauté salésienne et la Famille Salésienne.
La Famille Salésienne est née comme une partie de la ré-
ponse de Don Bosco aux besoins qui découlaient de sa vo-
cation et aux besoins des jeunes de son temps. Aujourd’hui,
« les Salésiens ne peuvent repenser en toute vérité leur voca-
tion dans l’Église sans se référer à ceux qui sont avec eux les
porteurs de la volonté du Fondateur. Ils ont donc à recher-
cher comment réaliser mieux l’unité de tous, dans le respect
de l’authentique diversité de chacun. » (CGS, 151)
195

20.7 Page 197

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Partie III
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur et la mission
salésienne partagée
Les Salésiens ont besoin des autres Groupes de la Famille
Salésienne. Au niveau de l’Église, la Famille salésienne
offre aux Salésiens une bonne occasion de repenser et de
redécouvrir la spécificité de notre vocation d’évangélisateurs
et d’apprécier, d’une manière toujours nouvelle, ce qui est
vraiment salésien (CG21, 73). Dans la CEP aussi, la pré-
sence de membres de la Famille Salésienne donne une plus
gande consistance au noyau animateur et renforce la fidélité
à notre charisme et à notre esprit.
Les Salésiens ont des 150. D’autre part, la Famille Salésienne, de par la volonté ex-
responsabilités
particulières au sein de la
presse du Fondateur, a besoin des Salésiens. Dans la Famille
Famille Salésienne
Salésienne, « Par la volonté de notre Fondateur, nous avons
(…) des responsabilités particulières : maintenir l’unité de
l’esprit, stimuler le dialogue et la collaboration fraternelle
pour un enrichissement mutuel et une plus grande fécondité
apostolique. » (C 5) Maintenir l’unité de l’esprit, stimuler le
dialogue et favoriser la collaboration fraternelle : telles sont
les trois responsabilités du Recteur Majeur, du Provincial
et du Directeur, chacun à son niveau. À cela s’ajoute ce qui
est dit dans les Règlements : « Il est du devoir du Provincial
et du Directeur, aidés en cela par les délégués respectifs, de
sensibiliser les communautés à leurs responsabilités au sein
de la Famille Salésienne. » (R 36)
Nous devons aussi garder à l’esprit que, selon R 38-40, nous
avons une responsabilité particulière envers 5 des 31 Groupes
de la Famille Salésienne : les Salésiens Coopérateurs, les An-
ciens Élèves de Don Bosco, l’ADMA, les Volontaires de Don
Bosco (VDB) et les Volontaires avec Don Bosco (CDB).
Pour assumer ces responsabilités en harmonie avec le cha-
risme de Don Bosco, non seulement nous continuons à in-
sister sur l’importance de l’éducation et de l’évangélisation,
mais nous avons aussi à notre disposition des moyens spéci-
fiques à mettre en valeur :
196

20.8 Page 198

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8. Une communauté ouverte
Premièrement, la réunion de la Consulte Locale de la Famille
Salésienne.17 Ce Comité, qui complète celui du niveau pro-
vincial, est convoqué et présidé par le Directeur. Les
membres en sont les responsables des Groupes de la Famille
Salésienne présents sur le territoire de la communauté salé-
sienne locale. Le Comité est l’expression de l’unité charis-
matique des Groupes ; il devient un moyen de promouvoir
la communion ; il assure le développement du charisme sa-
lésien. C’est aussi un moment privilégié pour favoriser le
dialogue, la réflexion, la planification et la collaboration
dans la réalisation de la mission salésienne.
Deuxièmement, la célébration locale de la Journée (Fête) de
la Famille Salésienne. C’est l’occasion pour les Groupes de la
Famille Salésienne de se réunir pour la prière et la forma-
tion, de mieux se connaître et de célébrer la joie d’appartenir
à la Famille de Don Bosco.
Troisièmement, la collaboration. Cela peut se faire de diffé-
rentes manières, et c’est très facile quand il y a des Délégués
pour la Famille Salésienne. Il est possible que le Directeur
lui-même soit le Délégué local pour la Famille Salésienne
ou d’un Groupe de celle-ci.
La Charte de l’Identité Charismatique de la Famille Salésienne
de Don Bosco (2012) est aujourd’hui indispensable pour
comprendre la Famille Salésienne et son importance. Elle
mérite d’être mieux connue et étudiée si nous voulons que la
Famille Salésienne soit une réalité vivante et vibrante.
Le Mouvement Salésien
151. Il est important de tenir compte du Mouvement Salé-
sien. C 5 nous dit que « Don Bosco est à l’origine d’un vaste
Mouvement de personnes qui travaillent, de diverses ma-
nières, au salut de la jeunesse. » La Charte de la Famille Sa-
lésienne parle, en effet, de différents niveaux d’appartenance
à la Famille, « le troisième niveau étant constitué par des
197

20.9 Page 199

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Partie III
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur et la mission
salésienne partagée
titres particuliers d’appartenance », c’est-à-dire par le cercle
de « personnes qui font partie du vaste Mouvement Salésien
et trouvent dans la Famille Salésienne leur noyau animateur.
Le composent les Amis de Don Bosco, le Mouvement Sa-
lésien des Jeunes et, d’une manière plus générale, le Volon-
tariat Social Salésien et une vaste présence d’éducateurs et
d’éducatrices, d’hommes et de femmes catéchistes, d’adultes
professionnels, de politiques sympathisants, de collabora-
teurs et de collaboratrices, appartenant même à différentes
religions et cultures, qui opèrent dans les cinq continents. »18
Le Directeur joue un rôle fondamental dans la promotion
du sens d’appartenance et dans l’accompagnement appro-
prié de la Famille Salésienne. La vitalité et le sens de la
Famille Salésienne sur un territoire particulier, au niveau
de l’Église et de la société dépendent en grande partie de
l’amour et du souci avec lesquels le Directeur accomplit sa
tâche d’accompagnement et d’animation.
• Le Directeur convoque et préside le Conseil local de la Fa-
mille Salésienne et favorise la collaboration entre les différents
Groupes.
• Il s’occupe de la célébration locale de la Journée ou de la
Fête annuelle de la Famille Salésienne.
• Il inclut les activités de la Famille Salésienne dans le projet
communautaire.
• Il promeut l’étude de la Charte de l’Identité Charismatique
de la Famille Salésienne de Don Bosco, tant dans la commu-
nauté salésienne que dans les Groupes de la Famille salésienne.
• Le Directeur et la communauté cultivent une attitude d’accueil
sincère envers les membres de la Famille Salésienne.
• Le Directeur offre de l’espace pour les bureaux des Coopé-
rateurs et des Anciens Élèves et des salles de réunion à l’inté-
rieur de la maison salésienne.
198

20.10 Page 200

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8. Une communauté ouverte
• Il favorise l’engagement de tous les membres de la Famille
Salésienne dans le domaine de la pastorale des vocations,
avec une attention particulière aux vocations liées à notre cha-
risme.
8.3 L’ÉGLISE
Notre place dans la vie
de l’Église
152. Un vif sensus ecclesiae [sens de l’Église] est un élément
si important de la tradition salésienne qu’il doit être consi-
déré comme un élément constitutif de l’esprit salésien (cf.
C 13).
Le Directeur et la CEP considèrent l’Église particulière
comme l’espace historique concret où la communauté vit et
exprime son engagement apostolique (cf. C 48). L’Église lo-
cale a, en effet, « pour tâche originale d’ordonner à Dieu les
richesses humaines de tel peuple et de les faire servir à une
expression particulière de la grâce rédemptrice. » (CGS 80)
Le CGS nous a exhortés à trouver notre place dans le
contexte de la vie de l’Église, en évitant à la fois une menta-
lité isolationniste et une prétention non fondée à l’autono-
mie, c’est-à-dire la peur de travailler avec les autres et une
sorte d’autosuffisance complaisante.
La communauté locale se réjouit que l’Église et la Congréga-
tion partagent les mêmes objectifs. Dans l’exercice de son ac-
tivité pastorale, elle s’efforce toujours de se conformer aux
directives du diocèse et des conférences épiscopales (cf. C 48).
Dans la collaboration avec l’Église locale, il faut, bien sûr, faire
la distinction entre la collaboration ordinaire ou occasion-
nelle, qui ne demande pas un temps extraordinaire, et d’autres
types d’implication qui, en raison d’un nécessaire engagement
plus grand, requièrent l’autorisation du Provincial.
Dans les jeunes Églises, notre collaboration a sa propre
contribution spécialisée à offrir, à travers notre esprit de
199

21 Pages 201-210

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21.1 Page 201

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Partie III
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur et la mission
salésienne partagée
prédilection pour les jeunes et notre travail missionnaire.
Le travail missionnaire est une caractéristique essentielle de
notre Congrégation (cf. C 30). La Mission est à la fois « lieu
privilégié où accomplir la mission salésienne » et l’« esprit
pour l’accomplir ».19
Collaboration passant
par la médiation du
charisme
153. Nos Constitutions expliquent clairement comment nous
collaborons avec l’Église locale : « Nous lui offrons la contri-
bution de l’œuvre et de la pédagogie salésiennes et nous en
recevons orientation et soutien. En vue d’établir des liens plus
organiques, nous partageons nos initiatives avec les Groupes
de la Famille Salésienne et avec d’autres instituts religieux. »
(C 48) Le Directeur présentera cette collaboration à ses
confrères et à la CEP comme une valeur essentielle, à la lu-
mière de l’ecclésiologie de communion promue par le Concile
Vatican II. Cette collaboration passe, bien sûr, par notre cha-
risme. Dans l’Église locale, en effet, il y a des domaines très
proches de notre mission, par exemple, la pastorale des jeunes
et des vocations, l’engagement dans le monde du travail et
avec les personnes des quartiers pauvres, ainsi que dans le do-
maine de la culture et de la communication sociale.
Participation à des
associations religieuses
aux niveaux national et
diocésain
154. Le Directeur encouragera également la participation à
la vie et aux activités des associations religieuses aux niveaux
national et diocésain. Mutuae Relationes non seulement re-
connaît l’existence de ces organismes, mais leur attache aussi
une grande importance : « Les associations de Religieux et
de Religieuses au niveau diocésain se révèlent très utiles ;
c’est pourquoi, compte tenu de leur caractère et de leur fi-
nalité spécifique, elles seront encouragées. » (MR 59) Les
charismes, comme a insisté le Pape François, sont au service
et pour le fonctionnement de la communion.20
Amour pour l’Église et
pour le Pape
155. Comme Congrégation de Droit Pontifical présente
sur tous les continents et dans un grand nombre de pays,
nous cultivons un fort sentiment d’appartenance à l’Église
200

21.2 Page 202

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8. Une communauté ouverte
universelle, transmettant aussi cette même ouverture et cet
amour pour toute l’Église aux personnes avec qui nous tra-
vaillons, surtout celles qui partagent la même foi catholique.
Fidèles à notre Fondateur, nous cultivons une dévotion fi-
liale spéciale envers le successeur de Pierre :
La Société Salésienne a pour supérieur suprême le
Souverain Pontife, à l’autorité duquel les membres sont
filialement soumis en vertu même du vœu d’obéissance, et
disponibles pour le bien de l’Église universelle. Ils accueillent
son magistère avec docilité et ils aident les fidèles, en
particulier les jeunes, à en accepter les enseignements.
(C 125)
Le Directeur encouragera ces dimensions charismatiques
d’amour filial pour l’Église et pour le Pape à travers les
moyens d’animation à sa disposition, avec le soutien du
Conseil local.
• Dans ses interventions, conférences et autres temps d’ani-
mation, le Directeur favorise le sens d’appartenance à l’Église
locale.
• Par un contact actif avec l’Église locale, il trouve les moyens
les plus appropriés pour participer activement au projet
pastoral diocésain.
• Il participe personnellement et encourage la participation des
confrères aux initiatives des associations diocésaines et na-
tionales de religieux.
• Il promeut l’esprit missionnaire dans la communauté reli-
gieuse et au sein de la CEP, ainsi que des formes d’engagement
pratique pour la mission ad gentes.
• Il nourrit et favorise le sens d’appartenance à l’Église uni-
verselle et favorise la connaissance et l’accueil du magistère
du Pape.
201

21.3 Page 203

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Partie III
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur et la mission
salésienne partagée
8.4 LA PRÉSENCE SUR LE TERRITOIRE
Travailler en réseau dans
le contexte civil et social,
impliqués dans la
défense et la protection
des droits des jeunes et
des pauvres
156. Le travail salésien de la CEP est, en soi, notre action
et notre contribution à la vie des gens d’un territoire donné.
Toutefois, il n’est pas déplacé de s’arrêter un peu plus sur
cette question, d’autant plus que, selon C 48, « nous sommes
prêts à coopérer avec les organismes civils d’éducation et de
promotion sociale. »
Ce type de collaboration est aussi une façon de servir
l’Église dans un quartier, une région ou un territoire parti-
culier. Chaque fois que cela est possible, nous participons au
contexte civil et social, afin d’être une présence chrétienne
et d’exercer, dans la mesure du possible, une influence chré-
tienne dans le domaine législatif. La fidélité à notre vocation
aujourd’hui exige une telle participation, surtout à travers la
présence « laïque » de confrères Salésiens-laïcs, de laïcs qui
partagent notre mission et de Groupes de la Famille Salé-
sienne. Comme le dit le CGS, « Participant au dynamisme
de l’Église, la communauté salésienne se maintient dispo-
nible pour le service d’autrui, offrant à tous les grâces dont
le Seigneur l’a comblée. Elle cultive avec joie et vivifie par la
foi les relations qu’elle est amenée à avoir avec les personnes
et les groupes : relations de justice, de charité, d’amitié, de
convenance, liens de travail, de communauté d’inspiration
ou d’idéal, de parenté… » (CGS 507).
Éducation sociale et
politique
157. Engagement sur le terrain signifie aussi éducation sociale
et politique afin de préparer d’« honnêtes citoyens » qui consi-
dèrent la participation sociale et politique active comme une
partie essentielle de leur responsabilité morale et qui savent
qu’ils doivent devenir citoyens du monde.21 Le CG26 parle
du passage « d’une mentalité qui ne connaît que des gestes
d’assistance à outrance à l’implication des jeunes pauvres
pour qu’ils soient les protagonistes de leur développement et
s’engagent dans le domaine social et politique » (CG26 104,
202

21.4 Page 204

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8. Une communauté ouverte
Le monde numérique
voir aussi 98). Tous les Papes récents ont, de diverses ma-
nières, encouragé les catholiques à embrasser la vocation de
la politique comme une forme élevée de charité. Benoît XVI,
par exemple, a appelé à plusieurs reprises à une formation
des catholiques, qui leur permette d’assumer pleinement leurs
responsabilités dans les différents secteurs de la société, au
point de « susciter une nouvelle génération d’hommes et de
femmes capables d’assumer des responsabilités directes dans
les divers domaines de la société, en particulier dans le do-
maine politique, qui a plus que jamais besoin de voir des per-
sonnes, en particulier des jeunes, capables d’édifier une « vie
bonne » en faveur et au service de tous. En effet, les chrétiens,
qui sont certes pèlerins vers le Ciel, mais qui vivent déjà ici-
bas une anticipation de l’éternité, ne peuvent se soustraire à
cet engagement. »22 Le Pape François a également invité les
fidèles à s’intéresser et à participer de manière créative à la
politique, et les jeunes à être « protagonistes du changement »
pour contribuer avec une réponse chrétienne à la construction
d’une nouvelle société (cf. CV 168-174).
158.De plus,il ne faut pas oublier que le territoire,aujourd’hui,
n’est pas seulement physique mais aussi numérique. À l’époque
de Don Bosco, l’œuvre salésienne se déployait dans un sys-
tème institutionnel « fermé, séparé, apolitique, autonome, où
tout se déroulait dans un espace éducatif aux contours clairs
et en quelque sorte autosuffisant, où les maîtres, reconnus par
tous et bien accueillis dans leur rôle, étaient Don Bosco et
ses “ fils ”, et où régnait une seule et simple culture, la culture
catholique et populaire de l’époque, dont la seule aspiration
était que les personnes soient dotées de moyens suffisants
pour vivre quotidiennement en ce bas monde, dans l’attente
de la récompense céleste. »23 Aujourd’hui, il est clair que les
Salésiens ne sont plus les seuls agents de l’éducation, non seu-
lement parce que le sujet de la mission salésienne est la CEP,
mais aussi parce que la nouvelle technologie de l’information
– le monde numérique – est maintenant un formidable agent
203

21.5 Page 205

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Partie III
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur et la mission
salésienne partagée
éducatif qui provoque un changement dans la culture et l’an-
thropologie (ACG 427, 17-19).
« Le monde numérique, “ nouvel aréopage des temps mo-
dernes ”, nous interpelle comme éducateurs des jeunes : c’est
une « nouvelle cour de récréation », un « nouvel oratoire »
qui réclame notre présence et stimule, en outre, de nouvelles
formes d’évangélisation et d’éducation » (CG27, 62). Être
serviteurs des jeunes veut donc dire aujourd’hui s’engager
à « entrer de façon significative et éducative dans le monde
numérique particulièrement habité par les jeunes, en as-
surant une formation professionnelle et éthique adéquate
des confrères et collaborateurs, en mettant en pratique le
“ Système Salésien de Communication Sociale ”. » (CG27, 75.4)
Christus Vivit reconnaît la portée du monde numérique
dans la pastorale des jeunes (cf. CV 86-90).
• Avec le Conseil de la CEP, le Directeur étudie des moyens
appropriés de participer au contexte civil et social et de col-
laborer avec les organisations civiles travaillant dans le domaine
de l’éducation et du développement social.
• Le Directeur et le Conseil de la CEP élaborent et mettent en
œuvre des propositions pour l’éducation sociopolitique des
jeunes.
• Le Directeur et le Conseil de la CEP s’engagent à veiller à leur
formation dans le secteur de l’univers numérique de manière
à être mieux préparés à leur travail d’éducation et d’évangéli-
sation dans cette « nouvelle cour de récréation » et ce « nouvel
oratoire ».
204

21.6 Page 206

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Notes
1 Le CdR rassemble toutes les orientations salésiennes qui l’ont précédé.
C’est ce qui explique l’abondance des références au CdR dans la partie
III de cette édition du Manuel du Directeur.
2 CG27, 62 ; voir aussi 25 et 75.
3 XVème Assemblée Ordinaire du Synode des Évêques, « Les Jeunes, la
Foi et le Discernement Vocationnel », Document final (2018) 21-24, 145-
146.
4 CG25, 70 ; CdR 117-118, 267.
5 ACG 363, p. 8-9, cité dans CG25, 79, note 49.
6 C’est ce qu’on appelle le principe « de l’intérieur vers l’extérieur » : pro-
duire des changements à des niveaux inférieurs et moins complexes afin
de promouvoir le changement à des niveaux supérieurs et plus com-
plexes. Cf. M. Vojtaš, Planification et discernement. Planification éduca-
tive et pastorale salésienne entre histoire, théorie et propositions novatrices,
LAS, Rome 2015, 281.
7 Vojtaš, Ibid. 314.
8 ACG 363, 1.2. Il est intéressant de voir que le Père Vecchi parle de
deux manières possibles de former le noyau animateur, l’une formée par
des personnes consacrées salésiennes et des laïcs, et l’autre formée par
des laïcs seuls, mais considère ces derniers comme « complémentaires »:
La modalité de référence sur laquelle s’appuyer, à laquelle
on doit viser dans les plans provinciaux de relocalisation et
de réajustement, est celle où la communauté salésienne est
présente, en nombre et qualité suffisants, pour animer, avec
quelques laïcs, un projet et une communauté éducative, en
admettant que celle-ci permette une variété de réalisations
en termes de nombre de confrères et de fonctions. La
seconde modalité, celle où seuls les laïcs constituent le
noyau animateur immédiat, est complémentaire : c’est
une possibilité ouverte qui résout des cas particuliers soit
de personnel soit d’initiatives, et qui considère toujours le
« noyau salésien » comme modèle charismatique pour s’en
inspirer et s’y appuyer. (ACG 363, p.9)
Le CG25, comme déjà dit, a consolidé et ratifié l’expansion du noyau
animateur par le Père Vecchi, mais ne s’est pas prononcé sur le type
205

21.7 Page 207

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Partie III
Animation et gouvernance de la communauté
Le directeur et la mission
salésienne partagée
d’œuvres salésiennes (CG25, 70, 78-81). Le CG26, d’autre part, tout en
n’accordant d’une certaine manière que peu d’attention à cette expan-
sion du noyau animateur, reconnaît (a) « des œuvres gérées par une com-
munauté salésienne qui est le noyau animateur d’une plus vaste commu-
nauté éducative et pastorale » ; (b) « des activités et œuvres entièrement
confiées par les Salésiens aux laïcs, ou fondées par les laïcs, et reconnues
dans le projet provincial, selon les critères indiqués aux numéros 180-
182 du CG24 » ; et c) « des modalités de gestion diversifiées, qu’on ne
peut pas ramener à un modèle unique : y demeure le rapport entre une
communauté locale et l’œuvre (ou plusieurs œuvres), mais cette dernière
(ou ces dernières) ou encore quelques-uns de leurs secteurs sont gérés
par des laïcs. » (CG26, 120 ; CdR, 118-119, 265-272).
9 Voir le commentaire in PV 820-822.
10 CdR, 118. Voir aussi CG25, 78, 80.
11 CG24, 172 ; voir 169-171.
12 XVème Assemblée Ordinaire du Synode des Évêques, « Les Jeunes, la
Foi et le Discernement Vocationnel », Document final (2018), 95-97.
13 Rossano SALA, Le signe de la communauté éducative et pastorale.
Prophétie de la fraternité dans l’esprit salésien et la mission salésienne au-
jourd’hui. Faire de chaque CEP le foyer et l’école de la communion, Actes
de la Conférence nationale sur la Communauté Éducative et Pastorale,
Salesianum - Rome, 16-19 février 2017 (Rome, 2017), 66-67.
14 Voir ACG 363, p. 4-7. Les autres éléments du modèle sont la CEP,
le noyau animateur, et la connaissance de la situation et de la mentalité
des jeunes.
15 Cf. Dicastère des Missions et Dicastère de la Formation, Formation
missionnaire des Salésiens de Don Bosco (2014).
16 Cf. Dicastère de la Communication Sociale, Système Salésien de Com-
munication Sociale (2011).
17 Charte 46.
18 Charte 3.
206

21.8 Page 208

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Notes
19 ACS 267, 18ss. Voir aussi CG27 p. 130 ; ACG 421, 22-25.
20 Lettre Apostolique du Pape François à toutes les personnes consacrées à l’oc-
casion de l’Année de la Vie Consacrée (21 novembre 2014), 3.
21 P. Chávez, Le Système éducatif de Don Bosco aujourd’hui, Divyadaan :
Journal of Philosophy and Education 21 (2010) 6-7.
22 Assemblée du Deuxième Congrès d’Aquilée, Discours du Pape Benoît
XVI, Basilique d’Aquilée, 7 mai 2011.
23 P. Chávez, Ibid. 5
207

21.9 Page 209

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Conclusion
Animation et gouvernance de la communauté
208

21.10 Page 210

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CONCLUSION
Stimuli et contributions
de l’Église et de la
Congrégation
159. Cette nouvelle édition du Manuel du Directeur a cher-
ché à incorporer, avec plus ou moins de succès, les stimuli et
les contributions de l’Église et de la Congrégation au cours
de ces trente dernières années. La structure même du texte
révèle l’attention qui a prévalu dans les derniers Chapitres
Généraux : la perspective donnée par notre consécration
apostolique (CG26 et CG27), le Directeur de la commu-
nauté religieuse salésienne (surtout, mais pas exclusivement,
en CG25), le Directeur et la communauté religieuse dans la
CEP (CG23 et CG24).
Frère parmi ses frères,
homme de la foi et de la
joie
160. Étant donné le rôle central du Directeur dans notre
tradition, le Manuel peut sembler trop exigeant pour une
seule personne. Cependant, nous devons garder à l’esprit que
le document À Vin Nouveau, Outres Neuves fait référence
au modèle relationnel de l’autorité, avec le passage de la cen-
tralité du rôle de l’autorité à la centralité de la dynamique de
la fraternité. Aucun individu, aussi brillant soit-il, ne peut
aujourd’hui porter tout le poids de l’autorité. Le Directeur
salésien, tout en gardant son autorité personnelle, reste un
frère parmi ses frères, un frère qui croit et espère profon-
dément, parce qu’il sait qu’on lui a fait le don de l’amour,
comme à Pierre. Il vit avec une profonde conscience de ses
propres limites et de celles de sa communauté, et avec une
profonde sensibilité salésienne envers ses frères et sœurs, et
surtout envers les besoins des jeunes en marge de la vie.
Il sait donc que le service qui lui a été confié comporte de
la souffrance et, avec Don Bosco et Maman Marguerite, il
tourne son regard vers le crucifix. Mais il vit aussi avec l’« in-
souciance » et la joie de ceux qui savent que le monde a été
sauvé. Il n’a peut-être pas tous les dons que nos documents
– et même ses confrères et ses collaborateurs – attendent de
lui, mais il sait qu’il peut toujours être un croyant et un frère
qui sait garder sa communauté ouverte et accueillante, ou-
vrant toutes grandes ses portes à tous dans une communion
209

22 Pages 211-220

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22.1 Page 211

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Conclusion
Animation et gouvernance de la communauté
qui se développe en cercles concentriques. Il est conscient,
bien sûr, que son rôle implique une responsabilité de gou-
vernement, et il accepte, selon son tempérament, tout ce que
cela implique.
Dans l’humble confiance
en Marie et en nos
célestes protecteurs
161. Avec ses confrères, le Directeur se confie à nos célestes
protecteurs, à tous ceux qui nous ont précédés, et surtout
à Marie, Mère et Maîtresse de vie, femme de courage qui
sait quand demander de l’aide, quand se tenir au pied de la
croix, quand, tout simplement, conserver les choses dans son
cœur, vivant en présence de la nuée lumineuse de la volonté
du Père.
À l’âge de 26 ans, Michel Rua devint le premier Directeur
de la Congrégation à Mirabello. C’est à lui que Don Bosco
donna le premier « Manuel du Directeur » écrit de sa main,
avec ces fameuses paroles : « Essaie de te faire aimer », paroles
qui sont aujourd’hui gravées sur la croix remise à chaque
confrère lors de sa profession perpétuelle. Don Rua, la
« règle vivante », est le premier et le meilleur interprète de ce
que Don Bosco voulait que soient ses Salésiens et ses Direc-
teurs. Avec les paroles de Don Bosco qui résonnent à nos
oreilles – « J’ai fait le brouillon, vous mettrez les couleurs »
– nous demandons au bienheureux Michel Rua d’intercéder
pour nous afin que nous puissions être de fidèles interprètes
de la pensée de notre Père et Fondateur.
210

22.2 Page 212

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Annexe I
« SOUVENIRS CONFIDENTIELS »
DE DON BOSCO AUX DIRECTEURS
Nous présentons ici la dernière version des Souvenirs Confi-
dentiels aux Directeurs, datée du 8 décembre 1886, environ un
an avant la mort de Don Bosco. L’origine de ce document est le
texte que Don Bosco avait remis à Don Rua, en 1863, lorsqu’il
l’envoya, à l’âge de 26 ans, comme Directeur à Mirabello, la
première maison salésienne hors de Turin. Les vingt-six points
de la lettre originale à Don Rua se sont enrichis de nouveaux
contenus au fil des ans.
Avec toi-même
1° Que rien ne te rouble!
2° Évite les austérités alimentaires. Que tes mortifications
consistent à t’appliquer dans l’exercice de tes fonctions et à
supporter les personnes désagréables. Tu prendras sept heures
de repos chaque nuit. Fixe plus ou moins une heure de lati-
tude pour toi et pour les autres, pour un motif raisonnable.
C’est très utile pour ta santé et celle de tes subordonnés.
3° Célèbre la sainte messe et récite le bréviaire pie, attente ac
devote [avec piété, attention et dévotion]. Cela vaut pour toi
et pour tes subordonnés.
4° Ne jamais omettre la méditation chaque matin et la visite
au Saint-Sacrement durant la journée. Pour le reste, s’en te-
nir à ce qui est indiqué dans les Règles de la Société.
5° Essaie de te faire aimer plutôt que de te faire craindre.
Que la charité et la patience t’accompagnent toujours dans
tes ordres et tes corrections ; et fais en sorte que chacun re-
connaisse à tes actes et à tes paroles que tu recherches le
bien des âmes. Tolère n’importe quoi quand il s’agit de
mettre obstacle au péché. Que tes préoccupations soient
centrées sur le bien spirituel, corporel et intellectuel des en-
fants que la divine Providence t’a confiés.
211

22.3 Page 213

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Annexe I
Animation et gouvernance de la communauté
6° Dans les questions particulièrement importantes, élève
toujours rapidement ton cœur vers Dieu avant de prendre
une décision. Quand l’on te fait un rapport, écoute tout,
mais veille à bien éclaircir les faits et à entendre les deux
parties avant de juger. Fréquemment certaines choses
semblent des poutres au premier abord ; et elles ne sont que
paille.
Avec les enseignants
1. Veille à ce que rien de nécessaire ne manque aux ensei-
gnants en fait de nourriture et de vêtement. Tiens compte
de leurs fatigues et, s’ils sont malades ou simplement in-
commodés, envoie sans tarder un remplaçant dans leur
classe.
2. Parle-leur souvent, en privé ou en groupe ; vois s’ils ne
sont pas surchargés d’occupations, s’il ne leur manque ni vê-
tements ni livres, s’ils éprouvent quelque souffrance phy-
sique ou morale, si, dans leur classe, ils n’ont pas d’élèves qui
auraient besoin de réprimande ou d’attention spéciale pour
la discipline, pour le mode et le degré de l’enseignement.
Une nécessité est-elle reconnue  ? Fais ce que tu peux pour
y pourvoir.
3° Dans des conférences appropriées, recommande-leur
d’interroger tous les élèves de la classe indistinctement et de
lire les travaux de chaque élève à tour de rôle. Qu’ils évitent
les amitiés particulières et la partialité, et qu’ils n’intro-
duisent jamais d’élèves ou d’autres personnes dans leur
chambre.
4. S’ils doivent donner des devoirs, des avis ou faire des re-
marques aux élèves, ils doivent le faire uniquement dans une
salle ou un local prévus à cet effet.
212

22.4 Page 214

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Annexe I. Souvenirs confidentiels de Don Bosco aux directeurs
5° Lors des solennités, des neuvaines ou des fêtes en l’hon-
neur de la Très Sainte Vierge Marie, du saint Patron d’une
localité, du collège ou à l’occasion de la célébration d’un
mystère de notre sainte religion, qu’ils en fassent l’annonce
en quelques mots, mais qu’ils ne l’omettent jamais.
6. S’assurer que les enseignants ne mettent jamais les élèves
à la porte de la classe et, en cas d’absolue nécessité, qu’on les
fasse accompagner chez le Supérieur. Qu’ils ne battent en
aucun cas les élèves négligents ou se conduisant mal. En cas
de problème grave, on doit immédiatement avertir le direc-
teur des études ou le Supérieur de la maison.
7° À l’extérieur de l’école, les enseignants ne doivent exercer
aucune autorité sur leurs élèves mais doivent se limiter à des
conseils, des avis ou, tout au plus, à des réprimandes que
permet et suggère une charité bien comprise.
Avec les assistants et les chefs de chambrée
1° Ce qui a été dit des enseignants s’applique en grande
partie aux assistants et aux chefs de chambrée.
2° Veille à distribuer les emplois de manière que les assis-
tants et les enseignants aient le temps et le confort néces-
saires pour s’adonner à leurs études.
3° Entretiens-toi avec eux pour entendre leurs points de vue
sur le comportement des jeunes qui leur sont confiés. La
partie la plus importante dans leurs tâches est d’être à l’heure
à l’endroit où l’on accueille les jeunes pour le repos, l’école, le
travail, la récréation, etc.
4° Si tu te rends compte que l’un d’entre eux vit une amitié
particulière avec un élève, ou que la fonction qui lui est
213

22.5 Page 215

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Annexe I
Animation et gouvernance de la communauté
confiée, ou encore sa moralité, est en danger, tu le changeras
prudemment d’emploi ; si le danger perdure, tu en informe-
ras immédiatement ton Supérieur.
5° Réunis quelquefois les enseignants, les assistants, les chefs
de chambrée pour leur dire de faire tout leur possible pour
empêcher les mauvaises conversations, faire disparaître tous
livres, écrits, images, tableaux (hic scientia est – là il faut
connaître ) et tout ce qui met en danger la reine des vertus,
la pureté. Qu’ils donnent de bons conseils et fassent preuve
de charité envers tous.
6° Repérer des élèves éventuellement dangereux – ce qui
implique qu’ils te soient signalés – doit être une préoccupa-
tion commune.
Avec les coadjuteurs et les personnes de service
1° Fais en sorte que, chaque matin, ils puissent assister à la
sainte messe et s’approcher des saints sacrements selon les
Règles de [notre] Société. Les personnes de service seront
encouragées à se confesser tous les quinze jours ou une fois
par mois.
2° Fais preuve d’une grande charité quand tu donnes des
ordres, en faisant savoir en paroles et en actes que tu désires
le bien de leurs âmes : veille particulièrement à ce que ces
personnes évitent toute familiarité avec les jeunes ou avec
des personnes de l’extérieur.
3° Ne jamais permettre aux femmes d’entrer dans les dor-
toirs ou la cuisine, ni de traiter avec quiconque dans la mai-
son, sauf pour des actes de charité ou par nécessité absolue.
Cet article est de la plus haute importance.
214

22.6 Page 216

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Annexe I. Souvenirs confidentiels de Don Bosco aux directeurs
4° Lorsque des dissensions ou des disputes surgissent entre
le personnel de service, les assistants, les jeunes ou d’autres
personnes, écoute chacun avec bonté mais, habituellement,
tu feras tes remarques en privé afin que l’un n’entende pas ce
qui se dit de l’autre.
5° Les personnes de service doivent avoir pour responsable
un coadjuteur reconnu pour sa probité, qui veillera sur leur
travail et leur moralité, afin que ne se produisent ni vols ni
mauvaises conversations. Et veille constamment à ce que
personne ne se charge de commissions, d’affaires concer-
nant des membres de sa famille ou d’autres personnes exté-
rieures, quelles qu’elles soient.
Avec les jeunes élèves
1° Tu n’accepteras jamais d’élèves renvoyés d’autres collèges,
ou dont tu sais qu’ils ont de mauvaises habitudes. Si, malgré
la prudence qui s’impose, il t’arrive d’en accepter un de cette
sorte, indique-lui immédiatement un compagnon sûr qui
l’aide et ne le perde jamais de vue. S’il commet des actes
obscènes, il ne sera averti qu’une seule fois, et s’il récidive, il
sera immédiatement renvoyé chez lui.
2° Aie le souci de te faire connaître des élèves et de les
connaître en passant avec eux le plus de temps possible. Tu
chercheras à leur glisser dans l’oreille les mots affectueux
que tu sais bien, au fur et à mesure que tu en découvriras la
nécessité. C’est le grand secret qui te rendra maître de leurs
cœurs.
3° Peut-être te demanderas-tu : – Quels sont ces mots ? –
Les mêmes que ceux qui t’ont été dits le plus souvent à toi-
même autrefois. Par exemple : – Comment ça va ? – Bien.
– Et ton âme ? – Couci-couça. – Tu devrais m’aider dans
215

22.7 Page 217

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Annexe I
Animation et gouvernance de la communauté
une grande affaire, tu veux bien ? – Oui, mais à quoi ? – À te
rendre bon. Ou bien : – À sauver ton âme. Ou encore : – À
faire de toi le meilleur de nos jeunes. Avec les plus dissipés :
– Quand veux-tu commencer ? – Quoi donc ? – À être ma
consolation, à te conduire comme saint Louis [De Gon-
zague]. À ceux qui sont un peu réticents aux saints sacre-
ments : – Quand veux-tu que nous brisions les cornes au
démon ? – Comment ça  ? – Avec une bonne confession. –
Quand voulez-vous ? – Dès que possible. D’autres fois : –
Quand ferons-nous une bonne lessive ? Ou : – Te sens-tu
de m’aider à briser les cornes au démon ? Veux-tu qu’on soit
deux amis pour les affaires de l’âme ? Haec aut similia [Cela
ou d’autres choses semblables].
4° Dans nos maisons, le Directeur est le confesseur ordi-
naire : fais donc voir que tu entends volontiers chacun en
confession, mais donne-leur une grande liberté pour se
confesser à d’autres s’ils le désirent. Fais bien savoir que
lorsque vous notez la conduite morale, toi, tu n’y participes
pas ; et efforce-toi d’effacer même l’ombre d’un doute que tu
te serves, ou même que tu te souviennes, de ce qui t’a été dit
en confession. Et pas même le moindre signe de partialité
ne doit apparaître envers ceux qui se confesseraient à une
personne plutôt qu’à une autre.
5° Le Petit Clergé [les servants d’autel], la Compagnie de
Saint Louis [De Gonzague], du Saint Sacrement, de l’Im-
maculée Conception doivent être recommandés et favorisés.
Fais preuve de bienveillance et de satisfaction envers ceux
qui en font partie ; mais tu n’en seras que le promoteur et
non le directeur ; considère ces choses comme l’œuvre des
jeunes et dont la direction est confiée au catéchiste.
6° Si tu découvres quelque manquement grave, fais appeler
le coupable, ou le présumé coupable, dans ta chambre et, de
la manière la plus charitable qui soit, fais-lui avouer sa faute
216

22.8 Page 218

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Annexe I. Souvenirs confidentiels de Don Bosco aux directeurs
et le tort qu’il a eu de l’avoir commise ; puis réprimande-le
en l’invitant cependant à mettre sa conscience en ordre. Par
ce moyen, et en continuant à aider l’élève d’une manière
bienveillante, l’on a obtenu des effets merveilleux et des
changements de comportement qui semblaient impossibles
auparavant.
Avec les personnes du dehors
1° Nous prêtons volontiers notre œuvre pour le service reli-
gieux, pour la prédication, pour célébrer des messes pour la
commodité du public et pour entendre les confessions
chaque fois que la charité et les devoirs de notre état le per-
mettent, spécialement en faveur de la paroisse sur le terri-
toire de laquelle se trouve notre maison. Mais n’acceptez
jamais des engagements ou quoi que ce soit d’autre qui im-
pliquerait une absence de l’établissement ou qui pourrait
empêcher les charges confiées à chacun.
2° Par courtoisie, des prêtres de l’extérieur seront parfois in-
vités pour les prédications ou à l’occasion de Solennités, de
manifestations musicales et autres. La même invitation sera
faite aux Autorités et à toutes les personnes bienveillantes
ou méritantes pour les faveurs qu’elles [nous] ont prodiguées
ou qui peuvent en prodiguer.
3° La charité et la courtoisie seront les qualités spécifiques
d’un directeur, à l’égard des personnes de la maison comme
de l’extérieur.
4° S’il s’élève des différends sur des affaires matérielles, fais
le plus de concessions possible, même à ton détriment, pour
ôter tout prétexte aux procès et autres choses semblables qui
peuvent détruire la charité.
217

22.9 Page 219

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Annexe I
Animation et gouvernance de la communauté
5° Quand il s’agit d’affaires spirituelles, qu’on résolve tou-
jours les différends de manière qu’ils puissent servir à la plus
grande gloire de Dieu. Engagements, obstination, esprit de
vengeance, amour-propre, bonnes raisons, prétentions,
l’honneur même, tout doit être sacrifié pour éviter le péché.
6° Dans les affaires de grande importance, il est bon de sol-
liciter un délai pour prier et demander conseil à des per-
sonnes pieuses et prudentes.
Avec les personnes de la Société
1° L’observance exacte des Règles, spécialement celles sur
l’obéissance, est la base de tout. Mais si tu veux que les autres
t’obéissent, sois toi-même obéissant à tes supérieurs. Nul
n’est apte à commander s’il n’est capable d’obéir.
2° Aie le souci de tout répartir de manière que nul ne soit
surchargé d’occupations ; mais fais en sorte que chacun
remplisse fidèlement celles qui lui sont confiées (…)
3° Personne dans la Congrégation n’est habilité à signer des
contrats, recevoir de l’argent, contracter des emprunts ou
accorder des prêts à des parents, amis ou autres. De même,
nul ne doit conserver de l’argent ou se charger de la gestion
administrative d’affaires temporelles sans l’autorisation di-
recte de son Supérieur. Le respect de cet article éloignera la
peste la plus fatale pour les Congrégations religieuses.
4° Aie en horreur comme le poison les changements dans
les Règles. Leur exacte observance est préférable à n’importe
quelle variation. Le mieux est l’ennemi du bien.
5° L’étude, la vie, l’expérience m’ont fait connaître et toucher
du doigt que la gourmandise, l’intérêt [personnel] et la vaine
218

22.10 Page 220

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Annexe I. Souvenirs confidentiels de Don Bosco aux directeurs
gloire furent la ruine de Congrégations très florissantes et
de respectables Ordres religieux. Les années t’apprendront à
toi aussi des vérités qui aujourd’hui te semblent incroyables.
6° Très grande sollicitude pour encourager, par la parole et
par les actes, la vie commune.
Le commandement
1° Ne commande jamais ni ce qui te semble dépasser les
forces de tes subalternes, ni ce en quoi tu penses ne pas de-
voir être obéi. Tâche d’éviter les ordres déplaisants ; au
contraire, aie le plus grand souci de favoriser les inclinations
individuelles, en confiant de préférence à chacun les charges
que tu sais être particulièrement de son goût.
2° N’ordonne jamais rien qui nuise à la santé, qui empêche
de prendre le repos indispensable ou qui contredise, soit
d’autres tâches, soit les prescriptions d’un autre supérieur.
3° Quand tu donnes des ordres, use toujours de paroles et de
procédés charitables et doux. Que tes paroles et tes actes
ignorent les menaces, les colères et, à plus forte raison, les
violences.
4° Dans l’obligation d’ordonner à un subalterne des choses
difficiles ou déplaisantes, on dit, par exemple : « Pourrais-tu
faire ceci ou cela ? » Ou bien : « J’ai quelque chose d’impor-
tant dont je ne voudrais pas te charger parce que c’est une
affaire difficile ; mais je n’ai personne capable de l’accomplir
aussi bien que toi. Aurais-tu le temps, la santé ; n’as-tu pas
d’autre occupation qui te l’interdise ? » L’expérience a appris
que de tels procédés, employés en temps utile, sont très effi-
caces.
219

23 Pages 221-230

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23.1 Page 221

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Annexe I
Animation et gouvernance de la communauté
5° Il faut économiser en tout, mais absolument de telle sorte
que les malades ne manquent de rien. Que, d’autre part, on
fasse remarquer à tous que nous avons fait vœu de pauvreté
et que, par conséquent, nous ne devons en rien rechercher ni
même désirer l’aisance. Nous devons aimer la pauvreté et les
compagnons de la pauvreté. Il faut pour cela éviter toute
dépense non absolument nécessaire dans les vêtements, les
livres, le mobilier, les voyages, etc.
Cet écrit est une manière de testament que j’envoie aux Di-
recteurs des maisons particulières. Si ces avis sont mis en
pratique, je meurs tranquille car je suis sûr que notre Socié-
té sera toujours plus florissante au regard des hommes et
bénie par le Seigneur, et qu’elle atteindra son but, c’est-à-
dire la plus grande gloire de Dieu et le salut des âmes.
Votre très affectionné en Jésus-Christ
Jean Bosco, prêtre
Turin, 1886, fête de l’Immaculée Conception de la Très
Sainte Vierge Marie, 45ème anniversaire de la fondation de
l’Oratoire
1 Institut Historique Salésien, Sources Salésiennes. 1. Don Bosco et son
œuvre. Collection anthologique, LAS, Rome 2014, 425-430.
220

23.2 Page 222

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23.3 Page 223

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23.4 Page 224

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ANNEXE II
LE SUPÉRIEUR LOCAL DANS LE
CODE DE DROIT CANONIQUE
On rapporte ici les canons du Code de Droit Canonique (CIC)
qui se rapportent au Supérieur local.
La hiérarchie normative est rappelée dans l’art. 191 des Consti-
tutions : « La vie et l’action des communautés et des confrères
sont réglées par le droit universel de l’Église et par le droit propre
de la Société. Ce dernier est exprimé dans les Constitutions qui
représentent notre code fondamental, dans les Règlements Gé-
néraux, dans les délibérations prises par le Chapitre Général,
dans les Directoires généraux et provinciaux et dans d’autres
décisions émanant des autorités compétentes. »
Pour plus d’informations sur les différents canons, se reporter
aux Commentaires du CIC et aux études spécifiques dans les dif-
férentes langues.
POUVOIRS, FACULTÉS, DEVOIRS, OBLIGATIONS
Can. 596 - Pouvoir personnel et collégial
§ 1. Les Supérieurs et les Chapitres des Instituts ont sur les
membres le pouvoir défini par le droit universel et par les
Constitutions.
§ 2. Cependant, dans les Instituts religieux cléricaux de
droit pontifical, ils possèdent en outre le pouvoir ecclésias-
tique de gouvernement tant au for externe qu’au for interne.
§ 3. Au pouvoir dont il s’agit au § 1, s’appliquent les dispo-
sitions des canons 131 (pouvoir délégué et pouvoir ordinaire),
133 (limites du mandat du délégué) et 137-144 (modalités de
l’exercice du pouvoir exécutif ).
Can. 608 - La maison religieuse
La communauté religieuse doit habiter une maison légiti-
mement constituée sous l’autorité du Supérieur désigné se-
lon le droit ; chaque maison aura au moins un oratoire, où
l’Eucharistie sera célébrée et conservée pour qu’elle soit
vraiment le centre de la communauté.
223

23.5 Page 225

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Annexe II
Animation et gouvernance de la communauté
Can. 617 – Modalités d’exercice du pouvoir
Les Supérieurs accompliront leur charge et exerceront leur
pouvoir selon le droit universel et le droit propre.
Can. 618 - Esprit de service
Les Supérieurs exerceront dans un esprit de service le pou-
voir qu’ils ont reçu de Dieu par le ministère de l’Église. 
Que, par conséquent, dociles à la volonté de Dieu dans
l’exercice de leur charge, ils gouvernent leurs sujets comme
des enfants de Dieu et, pour promouvoir leur obéissance vo-
lontaire dans le respect de la personne humaine, ils les
écoutent volontiers et favorisent ainsi leur coopération au
bien de l’Institut et de l’Église, restant sauve cependant leur
autorité de décider et d’ordonner ce qu’il y a à faire.
Can. 619 - Devoirs du Supérieur
Les Supérieurs s’adonneront soigneusement à leur office et
en union avec les membres qui leur sont confiés, ils cherche-
ront à édifier une communauté fraternelle dans le Christ, en
laquelle Dieu soit cherché et aimé avant tout.  Qu’ils nour-
rissent donc fréquemment les membres de l’aliment de la
Parole de Dieu et les portent à la célébration de la liturgie
sacrée.  Qu’ils leur donnent l’exemple de la pratique des ver-
tus, de l’observation des lois et des traditions de leur propre
Institut ; qu’ils subviennent à leurs besoins personnels de
façon convenable, prennent soin des malades avec sollici-
tude et les visitent, reprennent les inquiets, consolent les pu-
sillanimes, soient patients envers tous.
Can. 623 - Désignation
Pour la nomination ou l’élection valides des membres de
l’Institut à la charge de Supérieur, un temps convenable de
profession perpétuelle ou définitive est requis, que le droit
propre ou, s’il s’agit de Supérieurs majeurs, les Constitutions
doivent déterminer.
224

23.6 Page 226

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Annexe II. Le Supérieur local dans le Code de Droit Canonique
Can. 624 - Durée du mandat
§ 1. Les Supérieurs seront constitués pour un laps de temps
déterminé et convenable d’après la nature et les besoins de
l’Institut, à moins que, pour le Modérateur suprême et pour
les Supérieurs de maisons autonomes, les constitutions n’en
disposent autrement.
§ 2. Le droit propre pourvoira par des règles adaptées à ce
que les Supérieurs constitués pour un temps défini ne de-
meurent pas trop longtemps, sans interruption, dans des of-
fices de gouvernement.
§ 3. Cependant, durant leur charge, ils peuvent être révo-
qués de leur office ou transférés à un autre, pour des raisons
déterminées par le droit propre.
Can. 627 - Le Conseil, obligations et compétences
§ 1. Selon les Constitutions, les Supérieurs auront leur
propre Conseil, auquel ils devront recourir dans l’exercice de
leur charge.
§ 2. Outre les cas prescrits par le droit universel, le droit
propre déterminera ceux pour lesquels le consentement ou
l’avis est requis pour la validité des actes selon le can. 127.
Can. 629 - L’exigence de résidence
Les Supérieurs résideront dans leur propre maison et ils ne
devront s’en éloigner que selon le droit propre.
Can. 630 - Règles pour la confession et la direction de
conscience
§ 1. Les Supérieurs reconnaîtront aux membres la liberté
qui leur est due pour ce qui concerne le sacrement de péni-
tence et la direction de conscience, restant sauve la disci-
pline de l’Institut.
§ 2. Les Supérieurs veilleront, selon le droit propre, à mettre
à la disposition des membres des confesseurs idoines aux-
quels ils puissent se confesser fréquemment.
§ 3. Dans les monastères de moniales, dans les maisons de
225

23.7 Page 227

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Annexe II
Animation et gouvernance de la communauté
formation et dans les communautés laïques nombreuses, il y
aura des confesseurs ordinaires approuvés par l’Ordinaire du
lieu, la communauté ayant donné son avis, sans qu’il y ait
pour autant obligation de s’adresser à eux.
§ 4. Les Supérieurs n’entendront pas leurs sujets en confes-
sion, à moins que ces derniers ne le leur demandent sponta-
nément.
§ 5. Les membres iront avec confiance à leurs Supérieurs
auxquels ils pourront s’ouvrir librement et spontanément. 
Cependant il est interdit aux Supérieurs de les induire de
quelque manière que ce soit à leur faire l’ouverture de leur
conscience. 
Can. 636 - L’Économe distinct du Supérieur local
§ 1. Dans chaque Institut et pareillement dans chaque Pro-
vince gouvernée par un Supérieur majeur, il y aura un éco-
nome distinct du Supérieur majeur et constitué selon le
droit propre, qui administrera les biens sous la direction du
Supérieur respectif.  Même dans les communautés locales,
un économe distinct du Supérieur local sera établi autant
que possible.
Can. 661 - Le soin dû à la formation permanente des
confrères
Tout au long de leur vie, les religieux poursuivront avec soin
leur formation spirituelle, doctrinale et pratique, et les Su-
périeurs leur en fourniront les moyens et le temps néces-
saire.
Can. 665 - La recherche d’un religieux qui a quitté la mai-
son illégitimement
§ 2. Le membre qui s’absente illégitimement de la maison
religieuse avec l’intention de se soustraire au pouvoir des
Supérieurs sera recherché avec sollicitude par ceux-ci, et
aidé à revenir et à persévérer dans sa vocation.
226

23.8 Page 228

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Annexe II. Le Supérieur local dans le Code de Droit Canonique
Can. 687 - Le soin du religieux exclaustré
Le membre exclaustré est exempté des obligations incom-
patibles avec sa nouvelle condition de vie, et il demeure ce-
pendant sous la dépendance de ses Supérieurs et confié à
leurs soins, comme aussi aux soins et sous la dépendance de
l’Ordinaire du lieu, surtout s’il s’agit d’un clerc.  Il peut por-
ter l’habit de l’Institut, sauf autre disposition de l’indult.  Il
est cependant privé de voix active et passive.
Can. 703 - Expulsion immédiate de la maison religieuse
En cas de grave scandale extérieur ou d’un grave dommage
imminent pour l’Institut, un membre peut être sur-le-
champ chassé de la maison religieuse par le Supérieur ma-
jeur ou, s’il y a risque à attendre, par le Supérieur local avec
le consentement de son Conseil.  Le Supérieur majeur, si
besoin est, aura soin d’engager la procédure de renvoi sui-
vant le droit, ou déférera l’affaire au Siège Apostolique.
Can. 911 - L’administration du viatique aux confrères
malades
§ 1. Le devoir et le droit de porter la très sainte Eucharistie
en Viatique aux malades appartient au curé et aux vicaires
paroissiaux, aux chapelains ainsi qu’au Supérieur de la com-
munauté dans les Instituts religieux cléricaux ou les Sociétés
de vie apostolique cléricales pour tous ceux qui se trouvent
dans leur maison.
Can. 1179 - Les funérailles des confrères décédés
Les funérailles des religieux ou des membres d’une Société
de vie apostolique seront généralement célébrées dans leur
propre église ou oratoire par le Supérieur si l’Institut ou la
Société sont cléricaux, sinon par le chapelain.
Can. 1196 - La faculté de dispenser des vœux privés
Outre le Pontife Romain, peuvent dispenser des voeux pri-
vés pour une juste cause, et pourvu que la dispense ne lèse
227

23.9 Page 229

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Annexe II
Animation et gouvernance de la communauté
aucun droit acquis aux tiers :
1° l’Ordinaire du lieu et le curé à l’égard de tous leurs sujets,
ainsi que des étrangers ;
2° le Supérieur d’un Institut religieux ou d’une Société de
vie apostolique, s’ils sont cléricaux de droit pontifical, à
l’égard des membres, des novices et des personnes résidant
jour et nuit dans une maison de l’Institut ou de la Société ;
3° ceux à qui le pouvoir de dispenser a été délégué par le
Siège Apostolique ou par l’Ordinaire du lieu.
Can. 1203 – La faculté de dispenser du serment promis-
soire
Ceux qui peuvent suspendre, dispenser ou commuer un
voeu ont le même pouvoir et dans les mêmes conditions à
l’égard du serment promissoire ; mais si la dispense du ser-
ment tourne au préjudice de tiers qui s’opposent à la remise
de l’obligation, seul le Siège Apostolique peut dispenser du
serment.
ÉGLISE DIOCÉSAINE ET ACTIVITÉS APOSTOLIQUES
Can. 463 - Participation au Synode diocésain
§ 1. Doivent être appelés au Synode diocésain comme
membres du Synode et sont tenus par l’obligation d’y parti-
ciper :
[…]
9. des Supérieurs des Instituts religieux et des Sociétés de
vie apostolique qui ont une maison dans le diocèse, à élire en
nombre et de la manière fixée par l’Évêque diocésain.
Can. 677 - Fidélité à la mission et aux œuvres propres de
l’Institut et actualisation prudente
§ 1. Les Supérieurs et les membres garderont fidèlement la
mission et les oeuvres propres de leur Institut.  Cependant,
eu égard aux besoins de temps et de lieux, ils les adapteront
228

23.10 Page 230

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Annexe II. Le Supérieur local dans le Code de Droit Canonique
avec prudence en usant même de moyens opportuns et nou-
veaux.
§ 2. Si des Associations de fidèles sont unies à des Instituts,
ceux-ci les aideront avec un soin spécial pour qu’elles soient
imprégnées de l’esprit authentique de leur Famille.
Can. 678 - Relations avec l’Évêque diocésain
§ 1. En ce qui concerne le soin des âmes, l’exercice public du
culte divin et les autres oeuvres d’apostolat, les religieux sont
soumis au pouvoir des Évêques auxquels ils doivent témoi-
gner respect dévoué et révérence.          
§ 2. Dans l’exercice de l’apostolat extérieur, les religieux sont
aussi soumis à leurs propres Supérieurs et doivent rester fi-
dèles à la discipline de leur Institut  ; les Évêques eux-mêmes,
si le cas se présente, ne manqueront pas d’urger cette obliga-
tion.
§ 3. Dans l’organisation des oeuvres d’apostolat des reli-
gieux, il faut que les Évêques diocésains et Supérieurs reli-
gieux agissent de concert.
Can. 778 - Soins apportés à l’éducation catéchétique
Les Supérieurs religieux et ceux des Sociétés de vie aposto-
lique veilleront à ce que l’enseignement catéchétique soit
donné avec soin dans leurs églises, écoles et autres oeuvres
qui leur sont confiées de quelque façon.
Can. 968 - Faculté recevoir les confessions
§ 1. En vertu de leur office et chacun dans son ressort,
jouissent de la faculté d’entendre les confessions : l’Ordi-
naire du lieu, le chanoine pénitencier, ainsi que le curé et
tous ceux qui en tiennent lieu.
§ 2. En vertu de leur office, les Supérieurs des Instituts reli-
gieux cléricaux de droit pontifical ou des Sociétés cléricales
de vie apostolique de droit pontifical, qui ont, selon les
Constitutions, le pouvoir exécutif de gouvernement,
229

24 Pages 231-240

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24.1 Page 231

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Annexe II
Animation et gouvernance de la communauté
jouissent de la faculté d’entendre les confessions de leurs
propres sujets et des autres personnes qui résident jour et
nuit dans la maison, restant sauves les dispositions du can.
630, § 4.
Can. 969 - Compétence de l’Ordinaire du lieu et faculté
de délégation du Supérieur local
§ 1. L’Ordinaire du lieu est seul compétent pour conférer à
tout prêtre la faculté d’entendre les confessions de tout fi-
dèle ; mais les prêtres membres d’un Institut religieux n’en
useront pas sans l’autorisation, au moins présumée, de leur
Supérieur.
§ 2. Le Supérieur d’un Institut religieux ou d’une Société de
vie apostolique dont il s’agit au can. 968, § 2, est compétent
pour conférer à tout prêtre la faculté d’entendre les confes-
sions de ses propre sujets et des autres personnes qui ré-
sident jour et nuit dans la maison.
ACTES NÉCESSITANT LE CONSENTEMENT,
L’AVIS, L’AUTORISATION
Can. 119 - Élections et autres actes collégiaux
En ce qui concerne les actes collégiaux, sauf autre disposi-
tion du droit ou des statuts :
1) en fait d’élection, a force de droit ce qui, la majorité des
personnes qui doivent être convoquées étant présente, a re-
cueilli les suffrages de la majorité absolue des présents ;
après deux scrutins sans effet, le vote portera sur les deux
candidats qui ont obtenu le plus grand nombre de voix ou,
s’ils sont plusieurs, sur les deux plus âgés ; si, après le troi-
sième scrutin, les candidats restent à égalité, le plus âgé sera
considéré comme élu ;
2) pour les autres matières, a force de droit ce qui, la majo-
rité des personnes qui doivent être convoquées étant pré-
sente, a recueilli les suffrages de la majorité absolue des pré-
230

24.2 Page 232

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Annexe II. Le Supérieur local dans le Code de Droit Canonique
sents ; si après deux scrutins les suffrages demeurent égaux,
le président par son vote peut dirimer l’égalité ;
3) ce qui concerne tous et chacun en particulier doit être
approuvé par tous.
Can. 127 - Actes exigeant le consentement ou l’opinion
d’un collège, d’un groupe ou d’individus
§ 1. Lorsque le droit prescrit que le Supérieur, pour poser un
acte, a besoin du consentement ou de l’avis d’un Collège ou
d’un groupe de personnes, le Collège ou le groupe doit être
convoqué selon le can. 166, à moins que, lorsqu’il s’agit seu-
lement de demander un avis, le droit particulier ou propre
n’en ait décidé autrement ; et pour que l’acte soit valide, il
faut que le Supérieur obtienne le consentement de la majo-
rité absolue de ceux qui sont présents, ou qu’il demande
l’avis de tous.
§ 2. Lorsque le droit prescrit que le Supérieur, pour poser un
acte, a besoin du consentement ou de l’avis de certaines per-
sonnes prises individuellement :
1)  si le consentement est exigé, l’acte est invalide quand le
Supérieur ne demande pas le consentement de ces per-
sonnes ou qu’il agit à l’encontre du vote de celles-ci ou de
l’une d’elles ;
2)  si la consultation est exigée, l’acte est invalide si le Supé-
rieur n’entend pas ces personnes ; bien qu’il n’ait aucune
obligation de se rallier à leurs avis même concordants, le
Supérieur ne s’en écartera pas sans une raison prévalente
dont l’appréciation lui appartient, surtout si ces avis sont
concordants.
§ 3. Tous ceux dont le consentement ou l’avis est requis sont
tenus par l’obligation d’exprimer sincèrement leur sentiment,
et si la gravité des affaires le demande, d’observer soigneuse-
ment le secret, obligation que le Supérieur peut exiger.
231

24.3 Page 233

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Annexe II
Animation et gouvernance de la communauté
Can. 307 - Permission pour un religieux de faire partie
d’une association
§ 3. Les membres des Instituts religieux peuvent s’inscrire à
des associations [de fidèles] selon leur droit propre et avec le
consentement de leur Supérieur.
Can. 638 - Autorisation d’accomplir des actes d’adminis-
tration extraordinaire, des aliénations et d’autres actes
juridiques
§ 1. C’est au droit propre, dans le cadre du droit universel, de
déterminer les actes qui dépassent les limites et le mode
d’administration ordinaire et de statuer ce qui est nécessaire
pour poser validement un acte d’administration extraordi-
naire.
§ 2. Outre les Supérieurs, les officiers qui sont désignés pour
cela par le droit propre font validement, dans les limites de
leur charge, les dépenses et les actes juridiques d’adminis-
tration ordinaire.
§ 3. Pour la validité d’une aliénation et de toute affaire où la
condition du patrimoine de la personne juridique peut être
amoindrie, est requise la permission du Supérieur compé-
tent donnée par écrit avec le consentement de son Conseil. 
Cependant, s’il s’agit d’une affaire dont le montant dépasse
la somme fixée par le Saint-Siège pour chaque région,
comme aussi de biens donnés à l’Église par vœu ou d’objets
précieux à cause de leur valeur artistique ou historique, la
permission du Saint-Siège est, de plus, requise.
Can. 665 - Permission pour un religieux d’être absent de
la maison
§ 1. Les religieux habiteront leur propre maison religieuse
en gardant la vie commune et ils ne la quitteront qu’avec la
permission de leur Supérieur.  Cependant, s’il s’agit d’une
absence prolongée de la maison, le Supérieur majeur, avec le
consentement de son Conseil et pour une juste cause, peut
donner à un membre la permission de séjourner en dehors
232

24.4 Page 234

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Annexe II. Le Supérieur local dans le Code de Droit Canonique
d’une maison de l’Institut, mais pas plus d’un an, sauf pour
des soins de santé, pour raison d’études ou d’apostolat à
exercer au nom de l’Institut.
Can. 671 - Permission pour un religieux d’assumer des
charges ou des postes à l’extérieur de l’Institut
Le religieux n’acceptera pas, sans la permission de son Su-
périeur légitime, des charges ou des offices en dehors de son
propre Institut.
1 Cette mesure, urgente et extraordinaire, ne doit pas être confondue
avec le renvoi de l’Institut.
2 Cf. C 181 ; R 180, 181.
L’interprétation authentique du canon 127, publiée le 5 juillet 1985 par
la Commission Pontificale pour l’interprétation authentique du Code
de Droit latin, établit que, lorsque le Supérieur a besoin du consente-
ment d’un collège ou d’un groupe de personnes pour poser des actes, le
même Supérieur n’a pas le droit de voter avec les autres, même pas pour
respecter une éventuelle parité.
En revanche, dans certains cas (par exemple pour l’admission à la pro-
fession religieuse ou aux ordres sacrés, ou pour l’autorisation d’aliéna-
tion), qui relèvent de la compétence du Supérieur Provincial avec le
consentement de son Conseil, et pour lesquels l’avis du Supérieur local
avec son Conseil est requis, le Supérieur local vote avec son Conseil.
3 Selon cette règle, l’abstention n’est pas légitime.
233

24.5 Page 235

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Animation et gouvernance de la communauté
Index Analytique
234

24.6 Page 236

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INDEX ANALYTIQUE
Les chiffres renvoient aux numéros des paragraphes du texte.
Accompagnement communautaire et personnel, 48
Accompagnement des jeunes et projet personnel de vie, 78
Accompagnement des laïcs, 61, 134
Accompagnement personnel salésien, enquête sur, 72, 74
Accompagnement personnel : et confiance,
48 ; formation à l’, 65 ; au sens large, 75.
Voir aussi Accompagnement spirituel personnel et accompagne-
ment personnel salésien, enquête sur
Accompagnement spirituel communautaire, 76, 104 ; et mot du
soir, 77
Accompagnement spirituel personnel, 75-76 ; disponibilité du
Directeur et de la communauté salésienne dans la CEP, 134 ; du-
rant le stage pratique, 91 ; durant le quinquennium, 91 ; et
confrères qui vivent des moments difficiles, 94 ; et Don Bosco,
75 ; et liberté de choix, 76 ; et projet personnel de vie, 78 ; dans la
CEP, 134 ; dans la formation initiale, 76 ; dans la pastorale des
jeunes, 75 ; pour le Directeur lui-même, 107 ; préparation spéci-
fique pour, 76
Advocacy [« défense »], 156
Âge avancé (« grand âge »), 95
Albera et Manuel du Directeur, 1
Amitié et style salésien des relations, 56
Amour préventif, 13, 15
Amorevolezza [« bonté affectueuse »] et style salésien des rela-
tions, 56
Amoris Lætitia et familles, 5 ; et formation des parents, 106
Animation : dimension primordiale de la mission, 130 ; spiri-
tuelle et salésienne, servizio premier, 130
Animation et gouvernement, style d’, 69
Animation spirituelle de la CEP : par la communauté religieuse
salésienne, 131-136 ; interpénétration éducation- évangélisation,
131
Animation vocationnelle, 64-65 ; cœur du PEPS, 65 ; et témoi-
gnage de la communauté, 64 ; horizon ultime de la pastorale sa-
lésienne des jeunes, 65
Apprendre de l’expérience : et PEPS, 143 ; durant le stage pra-
tique, 90
Archives : du patrimoine historique et artistique, 102 ; local, 83, 102
235

24.7 Page 237

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Animation et gouvernance de la communauté
Index Analytique
Assemblée des confrères, 87, 104 ; et Conseil local, 84, 87 ; et
exercice de discernement, 87
Auctoritas, 40 ; 41, 42 ; et croissance, 40
Autoritarisme, 68, 110
Autorité, service de l’ : voir Directeur
Autorité : et droit propre, 42 ; et charisme, 42 ; et consécration,
48 ; et fraternité, 54 ; et prière, 50 ; et Essaie de te faire aimer, 161 ;
et unité dans la communauté, 55 ; lignes fondamentales pour
l’exercice de l’, 42 ; nature trinitaire de l’, 35 ; nouveau style d’,
129 ; nouveau style de, formation à l’, 137 ; modèle relationnel,
160 ; passage du style pyramidal au style d’une plus grande parti-
cipation, 124 ; style salésien de l’, 43, 109 ; spirituelle, 48 ; Voir
aussi Auctoritas et Potestas
Benoît XVI, 3 ; et politique, 157
Bonté affectueuse (voir « Amorevolezza », 56)
Budget et bilan, responsabilité des Directeurs, 102
Catéchisme de l’Église Catholique, et sacerdoce comme service, 30
CEP : voir Communauté Éducative et Pastorale
CG24 et mission partagée, 17, 24 ; nouveau style de pensée et
d’action, 115 ; racines en Don Bosco, 115 ; résistance à, 115 ; ré-
ponse à l’ecclésiologie de communion, 115
CG27 : consécration apostolique, 19 ; objectif du, 7, 19
Charisme : incarnation du, 116
Charismes : en vue de la communion, 154
Charité pastorale : charité du Bon Pasteur, 37 ; cœur de l’esprit
salésien, 37 ; rôle du Directeur, 60
Charte de l’Identité Charismatique de la Famille Salésienne de
Don Bosco, 24, 57, 151
Chávez, Pascual, 3 ; trois concentrations, 111
Christ, base de la vie consacrée, 20, 21 ; à la suite du, 22 ; imita-
tion du, 22 ; notre règle vivante, 21
Christifideles laici et états de vie, 23
Christus vivit, 64, 65, 75, 157 ; et accompagnement des jeunes,
134 ; et discernement, 134 ; et monde numérique, 158 ; et voca-
tion, 134
Chronique, locale, 83
Cimatti, Vincenzo, 21
Cléricalisme, 26, 68
236

24.8 Page 238

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Index Analytique
Coadjuteur salésien : voir Salésien laïc
Collaboration : avec d’autres religieux, 57, 154 ; avec l’Église lo-
cale, 152 ; avec des organisations civiles, 156 ; de Salésiens laïcs
dans le contexte civil et social, 156 ; dans la Famille Salésienne,
150 ; qui passe par le charisme, 153 ; travail missionnaire, 152
Communauté : voir Communauté religieuse salésienne et Com-
munauté Éducative et Pastorale
Communauté Éducative et Pastorale, 113-146 ; animation salé-
sienne de la, 117 ; communion dans la, 137 ; et communauté re-
ligieuse salésienne, 121-126 ; et Conseil de l’œuvre, 120 ; et Fa-
mille Salésienne, 149 ; et familles, 5, 16 ; et formation conjointe,
104, 106 ; et prophétie de la fraternité, 137 ; et PEPS, 114-120 ;
expérience d’Église, 117 ; expérience de communion, 118 ; point
de référence charismatique de la, 127-137 ; sujet et objet de l’ac-
tivité pastorale, 117 ; sujet de la mission, 114
Communauté locale : voir communauté religieuse salésienne
Communauté religieuse salésienne : animateurs spirituels, 131 ;
ouverte et accueillante, 57 ; active à différents niveaux (CEP,
Église, société), 147 ; Confessio Trinitatis, 137 ; coresponsable, 3 ;
consistance qualitative et quantitative de la, 31, 36 ; disciples mis-
sionnaires, 60 ; et animation spirituelle, 131-136 ; et soin de la
communion, 137 ; et discernement, 70-71 ; et mission, 59 ; et
noyau animateur, 31, 108, 127 ; et PEPS, 138-146 ; éducateurs et
maîtres de spiritualité, 133 ; facilite l’intégration des confrères,
point de référence charismatique, 24, 31, 127-137, 93 ; formation
permanente, 104-106 ; nouveau rôle de la, 5, 127 ; professionnels
de l’évangélisation, 131 ; Signum fraternitatis, 137
Communauté religieuse salésienne et œuvre, 59, 61, 84 ; détails
définis par la Province, 125 ; matière codifiée dans le PEPS pro-
vincial et local, 125 ; relations variées, 123-126
Communauté religieuse salésienne, ouverture de la : envers l’Église,
152-155 ; envers la Famille Salésienne et le Mouvement Salésien
des Jeunes, 149-151 ; envers les communautés provinciales et la
communauté mondiale, 148 ; envers le territoire, 156-158
Communication : capacité de travail en équipe, 85 ; et protec-
tion des mineurs, 100 ; et relations fraternelles, 56 ; style salésien
de, 56. Voir aussi Communication sociale
Communication sociale : agent de formation, 108, 143 ; et for-
237

24.9 Page 239

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Animation et gouvernance de la communauté
Index Analytique
mation des Directeurs, 110 ; et formation permanente, 105 ; et
pastorale des jeunes, 141 ; favorise le sens d’appartenance à la
Congrégation, 148 ; Système salésien de, 3, 158. Voir aussi Monde
numérique
Communion : et mission, 14, 137 ; centralité de la, dans la CEP,
137 ; dans la CEP, rôle de la communauté salésienne, 137 ; se
développe en cercles concentriques, 21, 27, 160
Complémentarité : et processus décisionnel, 89 ; entre les deux
formes de notre vocation, 89
Confesseur externe, 76
Confidentialité et entretien avec le Directeur, 74
Configuration au Christ : voir Christ, imitation du
Confrères, âgés, 95-96 ; qui traversent des moments difficiles,
94 ; qui ont besoin d’une attention particulière, 99 ; en situations
irrégulières, 100 ; malades, 97-98 ; en formation initiale, 90-91 ;
assujettis à des restrictions, 100
Consécration apostolique, 159 ; et centralité de la mission, 18 ;
et grâce d’unité, 18
Consécration et mission, 19
Conseils évangéliques, fidélité à, 49 ; scrutins sur, 49. Voir aussi Vœux
Conseil de la CEP/ Œuvre, 61, 120 ; et PEPS, 114
Conseil local, 84-85, 104 ; compétences du, 84 ; et Assemblée
des confrères, 84 ; et Conseil de la CEP / Œuvre, 85 ; et éco-
nomes laïcs, 85, 102 ; et laïcs responsables de secteurs, 102 ; et
travail en équipe, 85 ; exercice de la synodalité, 84
Conseil Provincial, 43, 109, 111
Consultation pour la nomination des Directeurs, 109, 111
Consulte locale de la Famille Salésienne, 150
Contextes, variété de, 118, 143 ; chrétiens, 118, 133 ; multireli-
gieux et multiculturels, 118 ; non chrétiens, 135 ; post-chrétiens,
118, 135
Continent numérique : voir Monde numérique
Conversion : pastorale, 62 ; pastorale structurelle, 63
Coordinateur local de la Pastorale des Jeunes, 146
Coordination des secteurs, 61
Coresponsabilité et discernement pastoral, 62 ; et Directeur, 42 ;
coordination de la, 61
Correction : fraternelle, 81-82 ; formation à la, 82 ; modalités de,
238

24.10 Page 240

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Index Analytique
82 ; par fidélité vocationnelle, 81
Décentralisation, 69, 124, 140
Défense (voir Advocacy, 156)
Déléguer, nécessité, 107 ; le conseil de Don Bosco, 107
Deux formes de notre vocation, 18 ; complémentarité, 53, 89 ; à
présenter aux jeunes, 30 ; donner de la visibilité aux, 89 ; éviter
toute forme de langage discriminatoire, 89 ; essentiellement en
corrélation, 26, 30. Voir aussi Salésien laïc et Salésien prêtre.
Dialogue et construction de la vie fraternelle, 67 ; capacité du
Directeur au, 42 ; avec les Salésiens âgés, 95 ; et style salésien des
relations, 67 ; facilité par le Directeur, 67 ; moyens pour vivre la
prophétie de la fraternité, 67 ; style salésien d’animation et de
gouvernement, 66
Dimension mariale de l’Église, 30
Dimension missionnaire, essentielle pour l’identité salésienne, 152
Directeur, animateur, 33, 36 ; de la CEP, 7, 8 ; de la communion,
54-57 ; de la communauté religieuse salésienne, 7, 8, 36, 48-53 ;
d’animateurs, 136 ; de responsabilité partagée, 40, 54-57 ; de
l’identité consacrée salésienne, 47-65 ; service charismatique, 36,
66-102
Directeur : animation vocationnelle, 65 ; capacité de déléguer,
145 ; rôle central du, 3, 160 ; conscient de sa propre fragilité, 136 ;
complexité du rôle, 32 ; augmentation des attentes, 8 ; croissance
humaine et spirituelle, 40 ; constructeur d’unité, 33 ; prendre soin
de lui-même, 40 ; gardien de l’identité charismatique dans la
CEP, 128 ; définition de son rôle dans la CEP, 120 ; docile et
humble, 35 ; et autorité, 40-46 ; et grâce du ministère sacerdotal,
45 ; et grâce d’unité, 38 ; et le projet apostolique de Don Bosco,
32 ; et charité pastorale, 37, 38 ; et commmunauté religieuse salé-
sienne, 32, 47-112 ; et Famille Salésienne, 151 ; et la croix, 39,
160 ; et obéissance à Dieu, 42 ; et la volonté du Père, 34 ; et ten-
tation venant de rôles managériaux, 36 ; figure clé dans la mission
partagée, 128 ; frère et père, 35 ; frère parmi des frères, 35, 160 ;
hiérarchie des tâches, 36, 46, 107 ; encourage la charité pastorale,
60 ; ministère presbytéral du, 44-46 ; paternité du, 46 ; prépara-
tion préalable, 108, 109 ; formation préparatoire durant la forma-
tion initiale, 111 ; présence dans l’Œuvre, 145 ; premier forma-
teur de la communauté, 38 ; premier responsable de la CEP, 128,
239

25 Pages 241-250

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25.1 Page 241

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Animation et gouvernance de la communauté
Index Analytique
129 ; promoteur d’un nouveau style d’autorité, 128 ; représente le
Christ, 33 ; responsable de la mission, 58-65 ; responsabilité en-
vers chaque confrère, 37, 88 ; homme de discernement, 136
Directeur de la communauté de formation et réunions de l’équipe
des formateurs, 85
Directeur et Conseil, 84-85 ; et formation permanente, 106 ;
premier responsable du gouvernement de l’œuvre, 140. Voir aussi
Conseil, local
Directeur, formation de : Voir Formation des Directeurs
Directoire provincial, 43 ; initiatives relatives au stage pratique et
au quinquennium, 91
Direction spirituelle : voir Accompagnement spirituel personnel
et communautaire
Discernement : communautaire et rôle du Directeur, 42 ; critères
pour, 28 ; dispositions pour, 70 ; et implication pastorale, 60 ; élé-
ments clés pour, 63 ; et PEPS, 143 ; entendu comme attitude fon-
damentale de la formation permanente, 70 ; ou comment ap-
prendre de l’expérience, 70 ; pastoral, 58, 62-63 ; personnel et
communautaire, 70-71 ; responsabilité du Directeur pour, 71
Discernement vocationnel, 64, 65 ; en Don Bosco, 12
Disciple (être-) [« discepolato »] : voir Christ, à la suite du
Diversité, culturelle, 4, 116 ; voir aussi Contextes, variété de
Docilité, 35
Documents, ecclésiaux et salésiens, 104
Don Bosco : « fins dernières », 25 ; le Directeur doit prendre soin
de lui-même, 40 ; et la croix, 160 ; exemple de prière, 50 ; frère et
père, 35 ; ministère presbytéral du Directeur, 44 ; premier manuel
du Directeur, 40, 161 ; Souvenirs Confidentiels aux Directeurs, 1, 2
Droit Canonique, et autorité comme service, 41, 42
Ecclésiologie de communion, 115, 153 ; et CEP, 137
École de prière, communauté comme, 51
Économes laïcs, Conseil local, 85, 102
Économie et administration, 101-102, 110 ; Directeur premier
responsable, 101 ; pour le bien de la mission, 101
Écoute, 66 ; capacité requise du Directeur, 42, 48 ; et capacité de
travail en équipe au Conseil local, 85 ; et dialogue, 67 ; et prépa-
ration des Directeurs, 109, 110
Éducation, les Salésiens n’en sont plus les seuls agents, 158
240

25.2 Page 242

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Index Analytique
Éducation, sociale et politique, 157
Église, solidarité avec l’Église locale, 57
Entretien avec le Directeur, 55, 71, 72-74 ; distinct de l’accompa-
gnement spirituel personnel, 72 ; durant le quinquennium, 91 ;
durant le stage pratique, 91 ; et implication pastorale, 60 ; et fa-
mille du confrère, 74 ; et confidentialité, 74 ; le Directeur appelé
à faire le premier pas, 73
Équipe des formateurs, convoquée périodiquement par le Direc-
teur, 85
Eschatologie : et vie consacrée, 23, 25 ; et Don Bosco, 25
Esprit de famille, salésien, 57 ; et style salésien de relation, 56
Esprit salésien : centré dans la charité pastorale, 37 ; Directeur,
gardien de l’, 37 ; et amour pour l’Église et le Pape, 155 ; et sens
d’appartenance à l’Église universelle, 155 ; et sensus ecclesiae, 152 ;
sauvegarde de l’, 2
Essaie de te faire aimer [Studia di farti amare], et le style de l’au-
torité, 161 ; voir aussi Tâche de te faire aimer
Eucharistie, chaque jour, 51
Expérience : voir Apprendre de l’expérience
Famille d’origine : prêter attention à la, 56 ; des confrères en si-
tuations particulières, 100 ; d’un confrère malade, 98 ; et entre-
tien avec le Directeur, 74
Famille et CEP, 5, 16
Famille Salésienne : collaboration dans la, 150 ; et animation vo-
cationnelle, 65 ; et communauté salésienne, 57 ; et formation
conjointe, 104 ; et mission partagée, 24 ; et rôle du Directeur,
150 ; informations sur la, 53 ; ne se réduit pas à la CEP, 149
Fernández Artime, Ángel, 3 ; ceux à qui nous sommes envoyés,
16 ; communautés internationales, 92 ; mission partagée, 17 ; ré-
sistances au GC24, 115 ;
Formation : à ne pas confondre avec la formation initiale, 38 ;
des parents, 106 ; elle est formation permanente, 104
Formation, conjointe, 5, 53, 60, 63, 104, 120 ; et Famille Salé-
sienne, 104 ; et formation des parents, 106 ; et plan de formation,
106 ; et Système Préventif, 106 ; responsabilité des Délégués pro-
vinciaux pour la Pastorale des Jeunes et pour la Formation, 125,
126 ; rôle du Directeur, 106
Formation conjointe Salésiens-laïcs : voir Formation, conjointe
241

25.3 Page 243

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Animation et gouvernance de la communauté
Index Analytique
Formation des Directeurs : domaines principaux pour la, 110 ;
plan provincial, 108, 111 ; plans régionaux, 109 ; ressources on-
line, 111 ; réunions provinciales, 111
Formation initiale, confrères en, 90-91
Formation, permanente, 5, 38, 103-112 ; confrères âgés, 95 ;
confrères malades, 98 ; et animation vocationnelle, 65 ; et Com-
mission provinciale pour la formation, 105 ; et discernement,
104 ; et Directoire provincial, 105 ; et fraternité, 56 ; et prière,
51 ; et plan de formation provincial ; et projet communautaire,
105 ; essentielle pour la fidélité vocationnelle, 103 ; facilité don-
née par le Directeur, 30 ; en communauté, 104-106 ; dans la vie
quotidienne, 38 ; 105 pour le Directeur lui-même, 107-112 ; res-
ponsabilité du service de l’autorité, 103 ; sainteté, objectif de la,
132 ; signification première de la formation, 104 ; différents
moyens de croissance dans la communauté, 103
François (Pape), 3 ; âge avancé, 95 ; charismes, 154 ; discerne-
ment, 70, 136 ; la liberté comme don et opportunité, 69 ; « Ré-
veillez le monde », 49 ; « Sortir de soi », 57
François de Sales, et liberté, 69
Fraternité : et comunication, 56 ; et résolution des conflits, 56 ;
et vocation salésienne consacrée, 6
Gardien de l’esprit salésien, 37
Gardien de l’identité consacrée salésienne, 7, 9, 24, 47-65
Gardien de l’identité salésienne, 32-46
Généricisme, pastoral, 18, 26
Gouvernement, et non seulement animation, 71
Grâce d’unité : et consécration apostolique, 18, 19 ; et vocation
consacrée salésienne, 6
Grâce et liberté, et le ministère du Salésien prêtre, 29
Guide qui est guidé, 48, 56, 76, 107
Guide spirituel, stable, 48
Humilité, 35 ; et pauvreté spirituelle, 35
Identité charismatique : voir Identité salésienne
Identité, chrétienne et salésienne, et formation permanente, 105
Identité, consécration apostolique salésienne, 18, 19
Identité salésienne : soin de la, 52-53 ; et dimension mission-
naire, 152 ; ojectif du CG27, 7
Inculturation : devoir de la, 4 ; du service éducatif et pastoral,
242

25.4 Page 244

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Index Analytique
135 ; et formation permanente, 105 ; et monde numérique, 119
Individualisme, apostolique, 18, 26
Interculturalité, 92-93
Jeunes pauvres, critère de discernement, 63
Jeunes, présence dans la communauté salésienne, 57
Journée de la communauté, 55
Journée (Fête) de la Famille Salésienne, 150
Jean Paul II, 3, 118
Laics : accompagnement des, 36 ; et processus décisionnels, 85 ;
et Salésien laïc, 27 ; formation conjointe avec, 5, 106, 132 ; mis-
sion partagée, 24, 57, 69, 108. Voir aussi Formation conjointe
Laïcs, responsables de secteur et Conseil local, 102
Liberté et coresponsabilité, 68-69 ; « responsoriale » et respon-
sable, 69
Manuel du Directeur : du Père Albera, 1 ; et délégués provin-
ciaux pour la formation, 9 ; et formation des aspirants au sacer-
doce, 9 ; et formation permanente, 9 ; et Provinciaux, 9 ; et site
web de la Congrégation, 9 ; adressé à la communauté religieuse
salésienne, 9 ; d’abord, 1, 2, 40, 41 ; utilisation du, 9
Marie : icône de l’Église communion, 137 ; modèle et maîtresse
de vie, 39, 161
Maturité humaine, 109
Méditation, 51
Mentalité de projet, 138 ; renforcement de la, 142 ; concrétisée
dans le PEPS, 139
Méthodologie d’animation et de gouvernement, 109
Mission : sujet de la, la CEP, 108, 114, 117
Mission, caractère central de la : et consécration apostolique, 18 ;
en Don Bosco, 12 ; dans les Constitutions, 11
Mission : et communion, 14, 15 ; consiste à révéler Dieu, 14, 15,
22 ; donne à toute notre existence son allure concrète, 11, 58 ;
densité théologique, 13 ; dimensions éducatives et pastorales de
la, 5 ; et cohérence de la communauté religieuse, 31 ; et consécra-
tion, 19 ; et primat de Dieu, 13 ; et vocation salésienne consacrée,
6, 17 ; incarnation de la, 117 ; ne peut être assimilée à un travail,
13, 31 ; objet de la CEP, 5, 114 ; vers les jeunes pauvres, 16 ; vient
à travers le Fils et l’Esprit, 14 ; vient de Dieu, 13
Mission : et formation, 3 ; orientation préférentielle, 152
243

25.5 Page 245

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Animation et gouvernance de la communauté
Index Analytique
Mission, partagée, 17, 53 ; et GC24, 17 ; en CEP, 5
Modèle d’animation et de gouvernement, local, 61, 69, 84 ; codi-
fié dans le PEPS provincial et local, 125, 126 ; défini par la Pro-
vince, 125, 126 ; et partage des responsabilités, 140
Modèle éducatif et pastoral salésien et PEPS, 138
Modèle local d’animation et de gouvernement : voir Modèle
d’animation et de gouvernement, local
Mondanité, spirituelle, 28
Monde numérique : agent de l’éducation, 108, 158 ; et la com-
munauté, 56 ; et la formation permanente, 105 ; et notre mission,
16 ; et l’inculturation, 119 ; défi pour le PEPS, 143
Mot du matin, contenu du, 77
Mot du soir, contenu du, 77 ; et communauté, 56 ; et direction
spirituelle de la communauté, 77
Mouvement Salésien, 151
Mystiques dans l’Esprit : et vie consacrée, 48 ; et le rôle du Di-
recteur, 48-53
Nomination des Directeurs : voir Consultation pour la nomina-
tion des Directeurs
Noyau animateur : clé pour le bon fonctionnement de la CEP,
122 ; composition du, 121-122 ; Conseil de la CEP, 122 ; et com-
munauté religieuse salésienne, 31, 108, 121 ; formation du, à tra-
vers l’action du, 122 ; présence des Salésiens, 57
Participation et style d’animation et de gouvernement, 69
Pastorale : Implication pastorale et rôle du Directeur, 61
Pastorale Salésienne des Jeunes : dimensions de la, 141 ; et ani-
mation missionnaire, 141 ; et comunication sociale, 141 ; et voca-
tions apostoliques, 141 ; caractère intégral de la, 141
Pastores dabo vobis, et états de vie, 23
Pauvres jeunes, voir Jeunes pauvres
Pauvreté, CG26 sur la, 49 ; scrutinium paupertatis, 102
Pédagogie de la liberté et Système Préventif, 15, 29, 76
PEPS provincial, 107
PEPS : voir Projet Éducatif et Pastoral Salésien
Périphéries existentielles, 57
Pluralité de cultures et de religions : défi au PEPS, 143
Point de référence charismatique : voir Communauté religieuse
salésienne
244

25.6 Page 246

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Index Analytique
Potestas, 41, 42
Pouvoirs : du Directeur, 40 ; nécessaires pour les jeunes, 40
Prêtre, voir Salésien prêtre
Prêtre, comme service, 30
Prière : animation de la, 50-51 ; Directeur, homme de prière, 51 ;
pédagogie de la, 133 ; personnelle, 50 ; école de, 51 ; scrutinium de
la vie de prière, 51 ; la vie comme, 51
Primat de Dieu et mission, 13
Programme de la communauté et projet communautaire, 79
Projet apostolique, 32
Projet communautaire, 55, 79-80 ; distinct du PEPS, 80 ; donne
unité à la communauté, 79 ; et conseils évangéliques, 49 ; et iden-
tité charismatique, 53 ; et programme de la communauté, 79 ; un
exercice annuel 80 ; demandé par le CG25, 79 ; rôle de la com-
munauté salésienne dans la CEP, 61
Projet de vie communautaire, 71
Projet Éducatif et Pastoral Salésien : assure la continuité, 142 ;
discernement comme attitude, 143 ; et apprentissage par expé-
rience, 143 ; et charisme salésien, 104 ; et dimensions de laPasto-
rale des Jeunes, 141 ; et mentalité de projet, 138, 139 ; et modèle
pastoral, 138 ; et participation de la communauté salésienne, 61 ;
élaboré et réalisé par la CEP, 116 ; sur la base des exigences des
jeunes, 142 ; lignes directrices pour l’élaboration du, 144 ; média-
tion historique dans la mission, 116, 118 ; manière d’appliquer le
Système Préventif en tout contexte, 142 ; but principal du, 139 ;
défi du monde numérique, 143 ; défis dus à la diversité des
contextes, 143
Projet Organique Provincial, 107
Projet personnel de vie, 51, 53, 78 ; et accompagnement des
jeunes, 78 ; et accompagnement personnel, 78 ; et identité charis-
matique, 53 ; et résolutions durant la récollection, 78 ; fruit du
discernement, 78 ; pour le Directeur lui-même, 107
Prophétie de la fraternité : et CEP, 137 ; et le rôle du Directeur,
54-57
Protection des mineurs, 100, 110 ; lignes d’action de la Province
pour la, 111
Quadrio, Giuseppe, 21
Qualification des Salésiens et des laïcs, 63
245

25.7 Page 247

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Animation et gouvernance de la communauté
Index Analytique
Quinquennium, 91 ; et projet personnel de vie, 91
Radicalité évangélique, 19, 49
Récollections et retraites spirituelles, 71
Réconciliation, sacrement de la, 51
Reddition de compte, voir Entretien avec le Directeur,
Relations : difficultés dans les, 56 ; personnelles 56 ; style salé-
sien de, 56
Rencontres des Directeurs et des confrères qui ont besoin d’une
attention particulière, 100
Renouveau spirituel et renouveau pastoral, 131
Réseau : voir Travailler en réseau
Résolution des conflits et fraternité, 56
Ressources online : et Dicastère pour la Formation, 111 ; et for-
mation du Directeur, 111
Rua, premier Directeur, 1, 161
Sainteté : objectif de la formation conjointe, 132 ; et personnes
consacrées, 133
Salésien laïc, 18, 53 ; et communauté religieuse, 26 ; et vocation
salésienne consacrée, 26 ; incarne la dimension laïque, 27 ; icône
de communion, 27 ; identité du, 27. Voir aussi Deux formes de
notre vocation
Salésien prêtre, 18, 28 ; et charisme salésien, 28, 29 ; et commu-
nauté religieuse, 26, 28 ; et Salésien laïc, 89 ; et vocation consa-
crée salésienne, 26 ; identité du, 28 ; pasteur et éducateur, 29. Voir
aussi Deux formes de notre vocation
Salésiens : besoin de la Famille Salésienne, 149 ; responsabilité
dans la Famille Salésienne, 150
Scrutins, de la vie communautaire, 82 ; des conseils évangéliques,
49 ; du ministère pastoral, 82 ; de la pauvreté, 102 ; de la vie de
prière, 51, 82
Serviteurs des jeunes, rôle du Directeur, 58-65
Service de l’autorité et identité charismatique, 53 ; et charisme
salésien, 66 ; et respect pour la dignité et la liberté, 68 ; encourage
le partage des responsabilités, 68. Voir aussi Directeur
Spiritualité de communion, 51
Srugi, Simon, 21
Studia di farti amare : voir Essaie de te faire aimer et Tâche de te
faire aimer
246

25.8 Page 248

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Index Analytique
Stage pratique, 90 ; et accompagnement spirituel personnel, 91 ;
et apprentissage par l’expérience, 90 ; et entretien avec le Direc-
teur, 91 ; et projet personnel de vie, 91 ; la phase la plus caracté-
ristique de la formation initiale, 90
Style d’animation et de gouvernement, 69
Style de leadership du Système Préventif, 40
Subsidiarité, 69, 124, 140
Sujet de la mission, la CEP, 108, 114, 117
Supérieur et obéissance à Dieu, 42
Synodalité et Conseil local, 84
Synode sur la famille et formation des parents, 106
Système Préventif : et autorité, 40 ; et formation permanente,
105 ; et style de leadership, 40 ; inculturation du, 116-119 ; péda-
gogie de la liberté, 15, 29, 76 ; PEPS comme contextualisation
du, 142 ; enraciné dans l’amour prévenant de Dieu, 13, 15 ; re-
nouveau du, 114-115, 118
Tâche de te faire aimer [Studia di farti amare], et le style de l’auto-
rité, 161 ; voir aussi Essaie de te faire aimer
Témoin, évangélique, 49
Travail confié à des laïcs, 126 ; conditions essentielles, 126 ; la
Province définit le modèle local d’animation et de gouvernement,
126 ; noyau animateur entièrement composé par des laïcs, 126
Travail confié conjointement à des Salésiens et à des laïcs, 124-
125 ; autonomie du Conseil de la CEP / Œuvre, 124 ; rôle de la
communauté salésienne, 124
Travail en équipe, formation pour le, 69
Travailler en réseau, 119, 156 ; exemple de Don Bosco, 119
Unité, sauvegarder et promouvoir l’, 55
Vecchi, Juan, 3 ; consécration et mission, 19 ; et nécessité de don-
ner priorité aux charges, 45 ; et rôle de la communauté salésienne
dans la mission partagée, 17 ; et sacerdoce de Don Bosco, 29 ;
triple concentration, 45, 111
Vicaire du Directeur, 86 ; chargé de la discipline, 86 ; et relation
avec le Directeur, 86 ; premier collaborateur du Directeur, 86
Vie : apprendre de la vie, 103. Voir aussi Apprendre de l’expé-
rience
Vie consacrée : Confessio Trinitatis, 27 ; de disciples et d’apôtres,
58 ; et engagement pour la sainteté, 133 ; et liberté responsable,
247

25.9 Page 249

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Animation et gouvernance de la communauté
Index Analytique
68 ; fondée sur le Christ, 20, 21 ; identité de la, 23 ; dans le cœur
marial de l’Église, 30 ; enracinée dans le mystère du Christ et de
la Trinité, 20 ; reproduit la forme de vie du Christ, 20 ; signe
eschatologique, 23, 25 ; Signum fraternitatis, 27, 92
Vie fraternelle en communauté : et confrères qui traversent des
moments difficiles, 94 ; et mission, 54 ; et confrères malades, 97 ;
essentielle pour la vie religieuse, 54
Viganò, Egidio, 3 ; et ministère presbytéral du Directeur, 44 ; sa-
cerdoce comme service, 30
Vita Consecrata, 20 ; et âge avancé, 95 ; et états de vie, 23
Vocation : apostolique, 65 ; différents types de, 23. Voir aussi Vo-
cation consacrée salésienne et Deux formes de notre vocation
Vocation consacrée salésienne : objectif du CG27, 5, 6. Voir aussi
Deux formes de notre vocation
Vocation salésienne : deux formes de notre vocation, 18 ; com-
plémentarité, 53, 89 ; à présenter aux jeunes, 30 ; donner de la
visibilité aux, 89 ; éviter toute forme de langage discriminatoire,
89 ; essentiellement en corrélation, 26, 30. Voir aussi Salésien laïc
et Salésien prêtre
Vocation salésienne, dimension universelle de la, 148
Vœux et vocation consacrée salésienne, 6. Voir aussi Conseils
évangéliques
Volonté du Père et Directeur, 34
Zatti, Artémide, 21
248